It comes and go in waves
It always does
Née le 12 juillet 1996, Glasgow, dans une famille fortunée et relativement influente, Moira n’a jamais manqué de rien. Nourrie par une cuillère en argent dès sa plus tendre enfance, bénéficiant des meilleurs soins et pourrie gâtée matériellement parlant, elle a grandi dans un milieu fermé et privilégié. Elle ne pouvait compter le nombre de jouet ou de vêtements qui s’accumulaient dans les rangements de sa chambre, et n’en prenait aucunement soin, sachant pertinemment qu’ils seraient remplacés dès le lendemain.
Enfant des vagues, elle fut tout d’abord liée à Sùmaid, son familier hippocampe. Ses parents avaient espéré qu’elle acquiert un familier plus impressionnant, mais ils furent bientôt reconnaissants de la petite taille de l’animal. Débordante d’énergie, Moira aurait pu accomplir bien des carnages en compagnie d’un familier plus imposant. Par ailleurs, le petit cheval de mer la canalisait beaucoup, avec sa nature plus prudente et réfléchie.
Également entourée de cousins, bien que fille unique, Moira aimait être le centre de l’attention, attirer les regards. Petite charmeuse, elle aimait amuser son monde et leur délivrer de grands sourires pour se trouver constamment portée dans les bras des adultes qu’elle côtoyait.
Excellente élève à tout âge, Moira était plus motivée par les félicitations des enseignants que par les sujets étudiés. Cela changea bien vite, lorsqu’elle comprit que le savoir lui octroyait un avantage certain pour prendre le dessus dans bien des circonstances, et elle s’efforça par la suite d’être en tête de file de tout ce qu’elle entreprenait.
Cette petite vie en apparence parfaite cachait cependant une dynamique familiale tendue. Moira ne manqua jamais d’amour, ou d’attention. Au contraire : ses parents se révélèrent beaucoup trop investis dans l’évolution de leur progéniture.
Contrôlant tous ses faits et gestes, choisissant minutieusement ce qu’elle devait dire, porter ou qui fréquenter, Moira n’eut pendant longtemps qu’une illusion de choix dans tout ce qu’elle faisait. Son père, Alistair, et sa mère Isobel ne s’entendaient absolument pas entre eux. La frustration de cet échec conjugal les poussa à reporter toute leurs attentions sur leur fille unique. Moira fut le prétexte de toutes les disputes pour le couple, et la petite fille ressentit très tôt une peur tenace à l’approche de chaque dîner, redoutant des nouveaux éclats de voix.
Tout y passa : ses journaux intimes furent systématiquement lus jusqu’à ce qu’elle s’en rende compte, ses affaires fouillées, et ses échanges avec le monde extérieur inspectés au peigne fin. Elle devait se coiffer d’une certaine façon, parler de cette manière précise…
A cela s’ajoutait les ambitions démesurées des Auchincloss. Fier de leur embourgeoisement, ils espéraient également depuis des années se placer avantageusement au sein du Coven. N’ayant réussi à engendrer qu’un seul enfant, ils préparèrent Moira dès la petite enfance à devenir une future figure importante, peu importe les aspirations personnelles de la jeune fille.
Leur nature aimante n’empêcha pas la jeune femme de se forger une personnalité angoissée à l’idée de mal faire, et surtout, de décevoir. C’était la pire chose qui pouvait arriver, en toute circonstance : échouer à satisfaire les attentes d’autrui. Ses parents, ses enseignants, ses amis… Derrière les sourires, Moira s’épuise, donnant le meilleur d’elle-même pour garder la face. La pression constante monte en elle comme un geyser, prêt à exploser à tout moment.
L’académie fut une libération pour la jeune fille. Enfin éloignée de ses parents – malgré les lettres quotidiennes – elle eut le loisir de rencontrer du beau monde. Populaire et rayonnante, elle se forma rapidement un cercle d’amis, attiré par sa bonne humeur et ses traits d’humour parfois assez caustiques.
Cet éloignement ne ralentit malheureusement pas les exigences de sa famille. Elle était seule héritière de leur nom, elle devait donc se surpasser. Avec l’âge, les demandes se firent de plus en plus difficiles à tenir : obtiens d’excellents résultats, deviens amie avec tel ou tel enfant de famille influente, pense à charmer tel ou tel parti…
Malgré ses efforts, il semblait pourtant qu’elle n’en faisait jamais suffisamment. Ses accomplissements étaient reconnus et félicités, mais si seulement elle pouvait toujours réaliser plus, viser plus haut, lui soufflait les Auchincloss. Ses moindres écarts étaient l’objet de lamentations sans fin, le droit à l’erreur révoqué.
Moira n’eut jamais la force de se rebeller contre sa famille, mais le mal-être commençait à la consumer.
Une fois diplômée, elle n’eut aucune voix au chapitre : si elle aurait préféré voyager, ou se diriger vers une profession plus active, elle fut encouragée par ses parents à gravir les échelons rapidement. Si elle n’était a priori pas particulièrement intéressée par le rôle de prime abord, une place d’apprenti se libéra afin d’un jour succéder au gardien.ne des Ecrits actuel.le.
A cette nouvelle, la famille de Moira se montra plus insistante que jamais. Moira, de son côté, prit le temps d’y songer. Elle aurait aimé être au cœur de l’action, servir son Coven en tant que soigneuse ou encore rejoindre les rares guerriers en tant que Lancière.
Mais être la mémoire du culte, préserver la foi et être la seule à en être capable… Elle serait enfin indispensable, et surtout, utile.
Elle travailla sans relâche pour mériter sa place, et obtenir ce rôle d'apprentie, puis à terme, de le devenir elle-même. De nombreuses nuits blanches, des cycles de lunes passant en un clin d’œil… Moira ne recula devant rien.
Et elle est fière du travail accompli, bien que parfois, elle se demande où elle serait si elle avait eu le choix…
Côté amour, Moira n’a eu aucune relation vraiment sérieuse, des idylles de quelques mois. Si elle en garde un plutôt bon souvenir, alternant entre les premiers garçons de bonnes familles un tant soit peu intéressant, elle n’hésite à aucun moment lorsque l’un d’eux se comporte mal. Usant de son influence et de son éloquence, elle met à mal leur réputation afin de s’assurer de ne plus jamais les recroiser.
Aujourd’hui dévouée à sa mission, Moira se sent parfois un peu seule au milieu des foules, et toujours sous le joug familial. L’injonction à trouver un époux et fonder une famille pèse également sur elle. Elle aspire à plus, à trouver un élan propre, sans pouvoir le toucher du doigt.
Les yeux dans le vague, elle se laisse plus ou moins porter, jusqu’à trouver un port où déposer bagages…
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