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[Abandonné] Are you still the same soul I met under the bleachers ? - Kwan Liya

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Are you still the same soul I met under the bleachers ?
Janvier 2024


ft.  @Kwan Liya

Do you ever stop and think about me ? When we were younger - making a lark of the misery
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Tandis que ses doigts pianotaient sur la table, les yeux de Moira scannaient les clients du petit café fréquenté où elles s’étaient données rendez-vous, dans l’espoir d’apercevoir rapidement son ancienne camarade de classe.

L’hydromancienne n’était pas une spécialiste des retrouvailles, si les dernières en date ne constituaient pas une preuve suffisante. Pour tout avouer, la jeune femme se surprenait à ressentir une certaine nervosité à l’idée de retrouver Liya. L’écossaise gardait un bon souvenir de leurs années à l’Académie, mais leurs relations s’étaient tellement distendues au cours du temps qu’elle approchait cette rencontre avec appréhension.

Pour tous les contacts qu’elle comptait dans son répertoire, Moira se sentait de plus en plus isolée. Les compagnons de beuverie ne présentaient qu’une compagnie limitée, et toutes ses dernières conversations tournaient autour de ses fiançailles maudites. A n’en pas douter, le sujet serait mis sur la table avec sa vieille connaissance – comment l’éviter, quand la nouvelle avait fait la une des journaux le lendemain ?

Quelque part, la Gardienne des écrits espérait que rien n’aurait changé entre elles, qu’il serait aisé de tourner le dialogue vers des futilités distrayantes, se perdre dans le léger pour oublier l’espace d’un instant la lourdeur de tout le reste. Elles avaient excellé dans le domaine, impératrices de froideur pour le monde, et soutien bienvenu l’une pour l’autre en privé. Quand la couronne était trop difficile à porter, dos ployés par l’hermine familial, elles avaient tenu – protégée par l’uniforme d’écolière et la tranquillité des nuits loin du foyer.

Cette époque lui semblait si lointaine désormais. Les promesses enfantines avaient été maintenues par un contact minime, assez pour se donner bonne conscience. Un souhait d’anniversaire et deux mots au nouvel an, et le tour était joué. Se dire que l’autre était là, sans avoir l’énergie de se croiser, y avait-il une autre manière de se fréquenter après tout ?

Moira ignorait ce qui les avaient poussés à passer le cap cette année. De son côté, cela ne pouvait qu’être dû à un élan de motivation, ou plutôt au besoin de voir autre chose que l’abysse sans fond au quotidien et les rayons de soleil intenses lors de ses sorties à Green Bank. Un entre-deux, peut-être, un quelque chose pour ne pas devenir folle – faire comme tout le monde, se sentir normale.

Fonctionnelle au moins. N’était-ce pas le comportement de personne sensées, de renouer des liens, de sortir avec d’autres objectifs que de finir ivre mort ? Moira y aspirait, à cet ordinaire qui paraissait si irréel, à observer les petites gens errer dans les rues.

Pourquoi envoyer un message et s’asseoir dans un café prenait-il des airs d’exploit ?

Dans son bocal posé sur la surface de bois, Sùmaid tentait de la rassurer du mieux qu’il pouvait, ayant cerné ses doutes bien avant elle, comme d’habitude.

Moira craignait la déception, l’étrange. Ce malaise inévitable qui saisira les deux femmes lorsqu’elles se reverront après tant de temps, peut-être même les reproches silencieux de ne pas avoir effectué le premier pas. Et comment s’attendre à une autre issue, tandis qu’elles avaient volontairement placé la complicité à part, et espérer qu’elle soit toujours dans son coin quand elles tendront la main vers elle ?

Déterminée à mieux se comporter que la dernière fois qu’elle avait heurté un fantôme passé, Moira dressait une liste des sujets à aborder. Le travail et les amis, les loisirs, éventuellement. Danse, chant, banalités. Eviter à tout prix la famille – surtout pas ce domaine épineux entre deux racines retorses. Et les amours, entre mensonge, découverte et mise à jour.

Quel malheur d’exclure si vite la meilleure source de commérages, sujet qui avait rythmé ses années d’études en bonne adepte de drames qu’elle était. Mais cela s’avérait plus que nécessaire une fois adultes…

Arrivée avec beaucoup d’avance – Moira décida qu’elle avait décidément trop de temps libre devant elle – elle avisa sa montre, l’heure du rendez-vous approchant et son anxiété s’accentuant derrière un masque d’impassibilité.

Celui-ci se fissura en un sourire étrangement ravi bien qu’hésitant, lorsque l’heureuse attendue fit son apparition.

Se levant aussitôt, et replissant sa robe au passage, Moira leva la main pour se faire remarquer parmi les autres occupants.

- Liya, par ici

La nageuse dût se faire violence pour ne pas exprimer un quelconque choc en revoyant son amie. Elle reconnaissait évidemment les traits de sa compagne d’études, sa beauté et ses airs altiers. Mais une décennie près plus tard avaient forcément changé une personne, et elle chercha discrètement ces sept – ou plus – différences entre ses souvenirs et ce présent bancal.

Et elle, quelle image renvoyait-elle ? Avec ses grands airs et les mêmes robes, les mêmes manteaux, la coupe se transforme mais l’essence reste la même. Une fêtarde aux prétentions de grande dame, le mirage est si suranné désormais.

Ne sachant trop que faire, ce qui serait le plus approprié entre des embrassades et l’indifférence, elle resta debout jusqu’à ce qu’elles soient au même niveau.

Trouver quelque chose neutre pour démarrer la conversation – cela ne devait pas être bien difficile, elle qui était si habituée aux mondanités…

Mais il ne s’agissait pas de vieillards séniles qu’il fallait occuper en soirée, ou d’autres individus inconséquents que la préciosité pouvait combler.
C’était Liya.

Et les usages d’une vie de cour perdaient leur sens, quand la sincérité était de mise – tout comme la prudence. Entre illusion de familiarité et indéniable réalité que tout avait évolué, Moira choisir la sécurité et l’intérêt véritable :

- Comment vas-tu ? Qu’as-tu de neuf à m’apprendre ?

Inutile de prétendre en se vexant de formule de politesse « cela fait bien trop longtemps ! » L’évidence insultante n’avait pas sa place entre elles.
Elle préférait reprendre pied, tout doucement, et laisser la possibilité à son interlocutrice de la diriger où elle le souhaitait.

Tout n’avait pas à être jeu d’échec.

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Kwan Liya
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Tuer le temps : Tatoueuse permanente au Bad Decisions, qui est pourtant, la meilleure décision qu'elle ait prise dans sa vie. Elle préfère dessiner et encrer de l’ornemental et tout ce qui peut être fait en dot.
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Tiangou, fier canidé un peu grognon quand la pluie se fait sentir sur son pelage. À l'image de sa sorcière, il aime observer, avant de parler, d'interagir avec d'autres sorciers ou même leurs familier. Il aime son confort et sa tranquillité.

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Are you still the same soul I met under the bleachers ?
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ft.    @Moira Auchincloss  


"Liya ? Ça va ?"

"Tu crois que c'est une bonne chose, si j'y vais ?"

"Pourquoi ça ne le serait pas ?"

"Tu sais... on se connaissait dans cette autre vie ... mais depuis les choses ont changées... elle est restée dans ce monde et moi ..."

"C'est ton amie, non ? Alors, même si elle est restée dans ce monde que tu as quitté, l'amitié, la vraie, reste. Ce n'est pas que parce que tu es du même monde que ça va disparaitre comme ça."

"C'est vrai..."


"Ce n'est pas que ça, qui te fait peur, n'est-ce pas ?"

"Elle va se marier..."


"Et tu as peur qu'ils se servent d'elle pour te ramener chez eux, n'est-ce pas ?"

La sorcière ne répond pas, préfère se lover dans la fourrure sombre de l'animal, profitant de sa présence pour tenter de calmer l'angoisse qui n'avait de cesse de monter en elle. Mais Tiangou avait raison sur une chose : Moira était son amie, qu'importe le monde et elle n'irait pas l'obliger à retourner dans sa famille, pas après tant de temps à ne rien dire.

Finalement, la jeune femme se lève et part se préparer, elle ne voulait pas faire attendre l'hydromancienne, pas après tant de temps sans réellement se donner de nouvelle, se voir. Oh, bien sûr, le minimum avait été fait, les anniversaires, les fêtes, mais elles n'avaient plus vraiment eu le temps de se voir, à la fin de leurs études sorcières, après tout, chacune avaient eu des vies assez remplies et pas forcément de temps à se dégager. Peut-être qu'au fur et à mesure des mois, des années, il y avait aussi eu cette peur de déranger, de revenir un peu comme un cheveu sur la soupe. Mais maintenant, elles y étaient et Liya se rassurait comme elle pouvait, en se disant que son amie devait être dans la même était de stress qu'elle. C'est ce qu'elle ne cesse de se répéter, quand elle arrive devant le petit café où elles s'étaient donné rendez-vous, la rêveuse aimerait tellement fuir, en réalité, mais c'était impossible et surtout très irrespectueux envers quelqu'un qu'elle estimait, comme la gardienne des écrits, alors, le cœur battant plus que de raison, la sorcière pousse la porte de l'établissement, venant chercher des yeux Moira, après avoir laissé entrer son chien.

Liya ne peut empêcher le grand sourire qui étire ses lèvres quand elle entend et surtout voit son amie, qui lui fait signe. Moira n'avait pas changé, enfin si, elle était plus grande, mature, elle faisait plus adultes, mais elle dégageait toujours cette aura charismatique, ce chic qui lui correspondait bien. Parcourant les quelques mètres qui la séparent de l'autre sorcière, l'oniromancienne hésite un peu à la prendre dans ses bras, mais ne sait pas réellement comment réagir, est-ce que ça ferait trop étrange ? Après tout, elles étaient adultes maintenant ... Alors, elle se contente de poser délicatement sa main sur l'épaule de son amie, venant lui faire une petite bise, comme font les gens en temps normal, sans faire trop de bruit, sans trop toucher la peau de l'autre avec la sienne, car, comme avec Ichabod, les vielles habitudes reviennent au galop, lorsque le monde d'où elle était issue se présentait à elle.

" Je vais bien et toi ? Pour ce qui est de neuf..... Je ne sais pas par où commencer... Il y a tellement de choses à dire ! Tu préfères quel sujet, pour commencer ? Les amours ou bien le côté professionnel ? "


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Le moins que l’on puisse dire, c’était que les retrouvailles étaient aussi difficiles à aborder qu’elle l’avait pensé. Moira accueillit le contact bref mais affectueux de sa vieille amie avec plaisir, mais également avec une certaine timidité. La bise qu’elles échangèrent était tendue de retenue, mais elle eut le mérite de faire revenir l’hydromancienne à des temps plus simples, et surtout plus doux. Une époque où tout ce à quoi elles prétendaient penser était leur prochaine robe, ou la manière de réussir au mieux l’examen de la semaine à venir.

Dans l’effluve de son parfum et la vue de son familier, Liya l’ancrait dans un passé révolu et pourtant chéri. La Gardienne des écrits donnerait cher pour y revenir, avec la jeune femme en face d’elle à ses côtés, quand tout n’était rien de plus qu’un jeu, que s’amuser d’un rien semblait la seule occupation importante.

Le sourire radieux de la nouvelle arrivante lui met cependant du baume au cœur en illuminant la pièce, et l’hydromancienne ne peut que l’imiter.

Que restait-il de cette innocence, alors que Moira observait les traits fins de sa compagne ? Elle pensait y lire le sérieux qui avait remplacé les sourires, l’insouciance disparue avec les soucis d’adulte en nuage épais dans leurs agendas.

L’écossaise n’en menait pas bien large, avec les dernières nuits sans sommeil camouflées derrière son maquillage et les litres de cafés. Si quelqu’un pouvait percevoir les fines lignes de son front plissé par l’inquiétude, et ce même des années plus tard, c’était bien l’oniromancienne.

Adressant un hochement de tête heureux à Tiangou, elle le salua de bon cœur.

- Bonjour, toi !...

Elle se pencha rapidement pour se mettre à sa hauteur et lui accorder un petit signe de main.

Moira ne chercha pas à cacher son sourire lorsque son interlocutrice lui avoua ne pas savoir par où commencer. Elle qui avait tendu cette perche afin de gagner du temps et espérer amener la conversation sur des rivages plus familiers, elle se trouvait face à une personne aussi perdue qu’elle. Les deux jeunes femmes n’étaient pas rendues…

Avec le choix que Liya lui proposait, Moira avait bien l’impression que la réponse s’imposait d’elle-même. Les amours, que dire que les journaux n’avaient déjà pas contés, amplifiés, modifiés ? Elle ne souhaitait pas s’aventurer sur ce terrain-là. Car cela signifierait mentir à sa plus vielle connaissance, lui sortir les mêmes banalités qu’à tous les autres. Mon fiancé ci, mon fiancé cela… Jouer la petite héritière ravie, tandis que son cœur se trouvait privé de lumière. Mentir à Liya lui répugnait, elles qui avaient tant enduré ensemble. Mais elle n’avait pas d’autres options.

Parce que la triste vérité était que Moira ne savait pas si la femme en face d’elle était la même petite jeune fille à qui elle pouvait tout confier sans y penser à deux fois. Dix ans, c’était un temps suffisant pour se transformer en l’opposé de ce que l’on était, avec les valeurs si retournées que le décor paraissait à l’envers. Liya pouvait être devenue une de ces admiratrices de la bonne société depuis – bien que cela étonnerait grandement Moira. Ce qu’elle craignait davantage était que la discrétion de son amie ait été ensevelie avec leurs rêves. La femme aux yeux verts n’avait aucun moyen de s’assurer que son secret serait à l’abri, plus maintenant.

Il lui fallait donc se résoudre à rester vague, et à éviter ce sujet qu’elle affectionnait. Car elle était de son côté mortellement curieuse d’en savoir plus sur les rebondissements amoureux du côté de son amie. Les potins, les histoires de relations, elle ne vivait après tout que pour cela.

Quel dommage.

Sùmaid s’approcha de la paroi de son bocal, son contentement visible dans sa manière de flotter.

- Bonjour à vous deux ! Cela fait plaisir de vous voir !

- Je ne peux qu’approuver.

S’installant confortablement dans sa chaise, Moira posa ses coudes sur la table et sa tête sur ses mains jointes. Malgré la gêne ambiante, elle ne réprima aucunement son sourire, tout à son ravissement de revoir la personne assise devant elle.

- La profession dans ce cas –

Cela lui ressemblait toujours autant, de commencer par le moins intéressant pour se diriger vers l’agréable. Seulement, le plaisant devra être tu, cette fois.

Moira se rendit compte un peu tard que ce sujet amenait à de nouveaux mensonges, à jouer une comédie bien rôdée de jeunette honorée par sa position. Dire qu’elle avait été poussée dans la direction de sa fonction par vocation et non par obligation était un refrain qu’elle entonnait chaque jour. Si régulièrement qu’elle avait oublié ce qu’être sincère à ce propos signifiait.

Rester vague, nous avons dit. Rien ne l’obligeait à mentir.

- Comme tu le sais, je suis devenue Gardienne des écrits du Coven. Pour faire simple, je tiens les archives et je traduis des documents.

Nul besoin de présenter la gloire de la déesse, l’insigne privilège d’être responsable de cette tâche. Le plus important face à Liya, c’était d’être factuelle. Ne pas enjoliver pour rester dans le vrai, et ne pas dévoiler ses déceptions ou son ennui pour garder la face.

- De ton côté ? Dis-moi tout ! –

Moira força légèrement sur son enthousiasme pourtant sincère, dans une tentative peut-être de revivre leurs jeunes années, quand l’extraversion était sa marque de fabrique – histoire de remonter le temps assassin, une petite minute.


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C'était tellement étrange comme sensation, enfin, c'était surtout le voile d'angoisse qui venait fausser les retrouvailles parce qu'au final, à part les années, qu'est-ce qui avait changé ? Moira était toujours Moira, pourtant, cette sensation de marcher sur des œufs ou même dans une gelée est trop présente pour la pauvre Oniromancienne, qui tente de tout faire pour paraître la plus normale" possible. Tiangou vient alors baisser la tête respectueusement, en voyant l'hydromancienne venir le saluer, avant de venir saluer l'autre familier, les deux pattes avant sur la chaise libre pour mieux le voir.

" Bonjour Sùmaid ! J'espère que tu vas bien également ! "


Le fait de savoir que la gardienne des écrits partageait le plaisir de la rencontre aide un peu Liya à se détendre, alors qu'elle s'assoit sur la chaise libérée du gros chien noir. Chien qui, d'ailleurs vient s'asseoir près d'elle, posant sa tête sur ses genoux, pour qu'elle puisse le papouiller et s'apaiser par la même occasion, alors que la conversation se poursuit. Grand sourire quand le sujet de la profession est choisi, c'est vrai que pour les amours, on repassera. Alors, Moira commence, parle de son poste dans son coven, poste au combien important, qui fait briller les yeux de la rêveuse.

" Ça doit être fascinant comme métier ! Bon, j'imagine qu'il doit y avoir beaucoup de boulot, mais au moins, tu ne dois pas t'ennuyer ! "

Car après tout, c'est bien elle qui avait décidé de suivre cette voie, n'est-ce pas ? À moins qu'elle y ait été forcé, mais Moira est assez forte pour cacher des choses et Liya peine un peu à lire en elle, mais peut-être était-ce là le poids des années qui lui avait enlevé ces clés-là.

" Et bien ... je suis devenue tatoueuse, je ne me destinais pas du tout à ça, mais au final, je crois que c'est vraiment mon truc, je n'avais juste jamais songé que ça serait possible ! "


C'est vrai qu'à la base, elle partait sur une carrière tout autant artistique, mais plus classique, étude d'art, autant dans la pratique que la théorie, peut-être aurait-elle été une artiste peintre reconnue à l'heure qu'il était, mais pour tout avouer, le métier de tatoueuse lui convenait plus, si elle y réfléchissait bien, parce qu'elle pouvait créer, raconter des histoires et pas seulement dans son coin, non, avec bien d'autres personnes, c'était peut-être là, l'une des parties les plus plaisantes de son métier, cet échange.

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Fascinant, c’était un bien grand mot. Moira ne niait pas que son métier comportait son lot de découvertes et de défis stimulants, mais elle n’irait pas jusqu’à qualifier son office d’exceptionnel.  D’autres qu’elle accomplissait des tâches autrement plus valorisantes, à son humble opinion. Rester assise à un bureau à jouer les gratte-papiers devait paraitre bien ennuyeux pour tout à chacun.

Mais effectivement, elle n’avait pas le temps de s’ennuyer avec la tonne d’archives encore non traitées, et les demandes de renseignements qui arrivaient sur son bureau chaque matin. La charge de travail était conséquente, et Moira la prenait très au sérieux. Mais elle se demandait parfois si son travail avait un véritable intérêt. Elle pourrait sûrement passer une journée entière sans toucher à quoi que cela soit, personne ne verrait la différence.

Pour autant, il faut en tous les cas conserver le prestige de la position au moins un peu.

- Ah ça, m’ennuyer, ce n’est pas au programme.

L’annonce de Liya est autrement plus intéressante que ses traductions poussiéreuses.

- Tatoueuse ?

Moira ne peut cacher son étonnement, et elle espère ne pas avoir donné l’impression de juger son amie sur son choix de vie. Elle ne s’attendait juste pas à une telle nouvelle.

Elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. L’hydromancienne s’était trop peu enquéri des habitudes de celle qu’elle considérait pourtant comme une amie sincère. Cela aurait été facile pourtant : deux questions au détour d’un message d’anniversaire, et l’affaire était dans le sac. Pourtant, elle n’avait jamais pensé à l’interroger, et les voilà devenues presque étrangères. Cela l’attristait profondément.

A bien y réfléchir, cette profession lui allait bien. Elle se rappelait l’adolescente qui aimait dessiner, et pour qui les arts étaient une échappatoire comme une autre à leur quotidien morne d’étudiantes. Moira n’avait aucun mal à l’imaginer créer des œuvres destinées à orner éternellement les autres. Voilà un métier qui avait le mérite d’être marquant, de laisser une trace dans ce monde pour un temps non négligeable. Alors que l’hydromancienne avait parfois le sentiment de jeter un pavé dans la mare, Liya dessinait sur les peaux et les cœurs de ses clients.

- Je pense que tu as bien trouvé. J’aimerai te voir à l’œuvre, cela doit être quelque chose !

Passer de ses carnets à l’épiderme, voilà un accomplissement. Moira avait en tête le talent précoce de sa compagne, déjà à l’époque. Elle ne doutait pas que ces créations s’étaient affinées avec le temps.

- J’avais pensé à me faire tatouer, un jour, pour enrager ma famille. Mais je me suis dit que j’étais probablement trop ivre pour m’y risquer.

Un sourire de connivence avait fait irruption sur son visage. Elle espérait que leur vieille complicité à l’encontre de leur entourage pourrait de nouveau les rapprocher. Tant de choses avaient changé, peut-être même que Liya s’était réconciliée avec eux.

Mais aux vues de son choix de carrière, elle en doutait. Peut-être que la distance qu’elles avaient établi avec les leurs étaient de ces éléments destinés à rester tels quels ?



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Liya ne s'offusque pas de l'étonnement dans la voix de son amie à l'annonce de son métier, bien au contraire, elle y était assez habituée, au final, parce que souvent, on imaginait le métier au masculin, avec le cliché des gros ours bourrus ou bien des personnes très peu fréquentable. Si les mentalités évoluaient avec le temps, elle se doutait bien, que, souvent, dans un monde fait d'hypocrisie et de jugement, comme celui dont elle faisait partie auparavant, la vision, sur ce genre de métier, était encore bien arriérée. Alors, non, elle se contente de sourire doucement en hochant la tête, attendant la suite, parce qu'elle se doute que son amie ne tente pas de la juger, bien au contraire, Moira n'était pas comme ça, du moins, pas avec elle. Et le sourire de l'oniromancienne s'agrandit, quand elle entend la suite, ravie de voir que malgré les années qui passaient, l'hydromancienne était toujours la même sur certains points.

" Merci, ça me touche ! Et puis, si un jour ça peut se faire, je serais ravie de te montrer un peu comment ça marche."

Et imaginer la scène est assez drôle: la grande dame qu'est Moira, bien apprêtée, coiffée, dans le tattoo shop, non pas qu'il soit glauque et mal rangé, mais juste que c'était deux mondes bien différents et le mélange était surprenant.

" Après, je peux te montrer quelques photos de ce que je fais si tu veux te faire un petit avis ! "

C'est qu'elle s'emballe un peu trop, comme bien souvent quand on parle de ce sujet qui la passionne au plus haut point. Alors, elle se retient, tente de retrouver une attitude plus calme, moins excentrique, de coller à celle qu'elle était avant, pour ne pas trop briser les vestiges de liens qu'elle possédait avec l'autre brune. Pour autant, la rêveuse ne peut s'empêcher de rire sincèrement, quand Moira lui explique qu'elle avait déjà pensé à se faire tatoué, mais qu'elle était certainement trop ivre pour s'y risquer.

" Ça dépend, si tu voulais te faire un petit cœur ou un dauphin, oui tu étais bien trop ivre."

C'était les deux exemples qui lui étaient venus en tête, ceux qui étaient souvent le plus revenu quand des clients, bien trop alcoolisés passaient les portes du salon, certains soirs.

" Et puis, c'est vrai que ta famille risquerait de ne pas trop apprécier... pas sûre que ce soit une bonne idée, au fond... Mais si un jour tu as vraiment envie de passer le pas, n'hésite surtout pas ! Je serais ravie d'être celle qui t'emporte dans le monde terrible des tatoués ! "

Liya prend exprès une voix plus tortueuse, pour appuyer le côté presque démoniaque qu'on pouvait prêter à ce genre de pratique.

" Et puis, au pire, tu pourras montrer la tonne de tatouages que j'ai, ça les fera relativiser, comme ça."


C'était une bonne idée ça, non ? De toute façon, ce n'est pas comme si elle en avait quelque chose à faire des critiques des parents Auchincloss.

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Le moins que l’on puisse dire, c’était que le sujet venait d’animer son amie. Moira sourit avec bienveillance en constatant que son ancienne camarde devenait bavarde à l’évocation de son métier. Cette fois, c’était certain : Liya avait trouvé sa voie, la veinarde. L’hydromancienne aurait aimé évoquer sa profession avec autant d’enthousiasme, mais assister à l’épanouissement de son interlocutrice compensait un peu le mal-être qu’elle ressentait de son côté. Au moins, l’une d’elles avait atteint leur objectif passé, de choisir sa destinée et de n’écouter personne d’autre dicter leur conduite.

L’écossaise essaya d’imaginer ce à quoi pouvait ressembler le quotidien de son amie, lorsqu’elle lui proposa de lui montrer les rouages du métier. Moira supposait qu’une bonne partie de sa journée était consacrée au dessin. Il était bien beau de vouloir apposer de l’encre sur les peaux, il avait un début à tout. D’autre part, elle était bien placée pour savoir qu’un office était toujours beaucoup plus complexe à accomplir qu’au prime abord. Elle avait suffisamment vu sa mère manier des produits en apparence sans importance et en tirer des soins étonnants, pour savoir que le mélange de substance prévues pour l’humain n’avait rien d’anodin.

A ses yeux, Liya prenait des airs d’alchimiste, artiste et psychiatre. Parce qu’on n’allait pas lui faire croire que les demandeurs de tatouages ne cherchaient pas d’exécutoire, la plupart du temps.

Curieuse, elle hocha vivement la tête lorsque Liya l’allécha avec quelques photographies.

- Mais avec plaisir !

Moira a cru voir du coin de l’œil que sa compagne s’était légèrement adoucie, alors que sa bonne humeur commençait à contaminer la Gardienne des écrits. Ah ça non hein, maintenant qu’elle avait retrouvé une personne intéressante qui lui donnait envie de sortir sa tête des bouquins, elle n’allait pas la laisser se refermer comme ça.

La jeune femme ne relève pas cependant. Après tout, elle pouvait faire fausse route, les émotions de l’oniromancienne lui paraissaient autrefois claires comme de l’eau de roche, mais il en était autrement une fois sorties de l’Académie. Moira est cependant tentée d’exacerber les émotions de son interlocutrice juste pour en avoir le cœur net, mais en plus d’être malvenu, cela pourrait être catastrophique si elle se trompait.

Heureusement pour elle, le rire de sa vieille connaissance la rassure sur sa perception de leur échange, et Moira ne peut s’empêcher de la rejoindre.

- Un cœur ou un dauphin ? Pour qui me prends-tu ? Evidemment qu’il s’agissait d’une petite phrase de chanson déprimante que j’ai déjà oublié. Mais tu dois en voir de belles, effectivement. Tu as une anecdote à conter sur le sujet ?

Tête penchée, petit sourire aux lèvres, Moira tapote son menton du bout de l’index. Liya n’ignorait rien du caractère étouffant de la famille Auchincloss, et les deux jeunes femmes pouvaient imaginer sans mal le scandale que cela provoquerait au manoir.

Mais si Moira devait se faire demain, que choisirait-elle ? Hors de question d’être un cliché en optant pour une vague, comme elle avait déjà vu certains membres du Coven faire. Elle n’était pas certaine qu’un animal lui correspondrait, de toute manière. Toujours une phrase, issue d’un livre peut-être ? Mais était-ce si intéressant que cela de porter des réflexions des autres pour elle ?  

Elle ne confierait sa peau à personne de toute manière. Mais si c’était Liya…

- Tu es sûrement la seule personne que je laisserai m’approcher avec une aiguille, avoue-t-elle avec sincérité. Mais je dois t’avouer que je manque cruellement d’inspiration.

La dernière phrase de la tatoueuse, prononcé sur un ton malicieux, plaça un éclat amusé dans ses yeux verts. Effectivement, si ses parents voyaient une personne couverte d’encre colorée entrer chez eux, cela serait un drame ça aussi.

Mais Moira était intriguée, désormais. Avec le froid mordant de ce début d’année, elle n’avait pas cherché à scruter les bouts de peau exposés par les vêtements de Liya. Bien qu’elle les devinait, l’hydromancienne ignorait presque tout des œuvres ornant le corps de son amie.

- En parlant de cela, veux-tu m’en montrer certaines ? Tu as piqué ma curiosité, je te l’avoue.

Quelles créations avaient trouvé assez grâce aux yeux de la dessinatrice pour figurer définitivement sur son épiderme ? Cela lui en apprendrait certainement plus sur les dix dernières années sans contact que n’importe quel discours, elle en était persuadée.



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Kwan Liya
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Pronoms RP : she/her
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Tuer le temps : Tatoueuse permanente au Bad Decisions, qui est pourtant, la meilleure décision qu'elle ait prise dans sa vie. Elle préfère dessiner et encrer de l’ornemental et tout ce qui peut être fait en dot.
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Tiangou, fier canidé un peu grognon quand la pluie se fait sentir sur son pelage. À l'image de sa sorcière, il aime observer, avant de parler, d'interagir avec d'autres sorciers ou même leurs familier. Il aime son confort et sa tranquillité.

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Are you still the same soul I met under the bleachers ?
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Aussitôt dit, aussitôt fait, Liya dégaine son téléphone, partant dans la galerie pour montrer les derniers tatouages qu'elle avait encrés dans la peau de ses clients. Beaucoup d'ornementale, quelques plantes ici et là, parfois en couleur, parfois non et puis, le dot, sa technique préférée.

" C'était une grosse pièce, ça, la personne a voulu la faire sur les omoplates en plus... Avec le dot, c'était un peu long, surtout pour les ombrages, mais au final, je trouve que ça rend bien, pour des bois de cerf, la personne s'est même endormie, elle était vraiment blindée niveau douleur... En tout cas, ça reste une de mes plus belles pièces, je trouve ! "

Finalement, à force de parler de ces dessins, la bonne humeur et la douce euphorie était revenu en flèche, encore plus quand Moira commence à se confier sur ses envies de tatouages lorsqu'elle était alcoolisée. Petit à petit, l'oniromancienne avait l'impression de retrouver son amie, comme si elle l'avait quitté la veille alors qu'en réalité, c'était tout autre chose.

" Hm, une petite phrase déprimante... C'est vrai que ça te correspond mieux qu'un cœur ou autre, remarque, on pourrait personnifier le truc avec un verre à moitié plein, ou vide, selon les points de vue. "

La brune vient rire doucement, trouvant l'idée vraiment amusante. Petite pause le temps de commander des boissons que ne tarde pas à arriver, Liya attend avec presque impatience que son thé soit suffisamment infusé, bien qu'elle reprenne la conversation là où elle l'avait laissé.

" Pour ce qui est d'une anecdote ... hm.... J'ai eu quelqu'un qui a voulu se faire tatouer les fleurs préférées de sa femme, adorable tu me diras, on passe sous les aiguilles, tout se passe bien, il me demande si sa femme peut venir voir le résultat une fois qu'on avait terminé, forcément, je dis qu'il n'y a aucun soucis... Il était tout fier de le lui montrer et là, sa femme commence à s'énerver bien fort. Il ne s'était pas fait tatouer les bonnes fleurs... J'ai appris plus tard que c'était les fleurs préférées de sa maitresse qu'il avait demandé ... Sur le coup, je ne savais plus où me mettre..."


Maintenant, la rêveuse en riait volontiers, mais au moment des fait, elle ne faisait pas vraiment la fière, ni devant le couple se disputant, ni après coup, en apprenant la vérité. Quelle idée aussi, de confondre les plantes préférées de deux femmes... Et puis, son sourire s'adoucit, quand l'hydromancienne vient lui dire qu'elle serait la seule à l'approcher avec une aiguille, malgré toutes ses années, Moira lui faisait encore confiance et ça touchait la brune en plein cœur.

" Ça me touche beaucoup, tu sais ? Mais si un jour tu décides de passer le cap, sans forcément avoir d'idée, tu pourras toujours piocher dans mes créations, ça ne me dérangera absolument pas de te laisser un petit bout de moi, ou bien on brainstormera pour te faire quelque chose de sur mesure !"

Finalement, Moira demande si c'était possible de voir certains tatouages encrés dans la peau de son amie. Cette dernière n'a jamais réellement eu honte de voir son corps se recouvrir de plus en plus de tracé, mais elle ne peut s'empêcher de taquiner un peu la gardienne des écrits, alors qu'elle défait son gilet, pour au moins lui montrer ses bras.

" Très bien, mais tu me promets de ne pas crier, hm ? "

Et dans un petit rire, elle se retrouve maintenant bras nus, montrant fièrement ses bras, qu'elle tend vers son amie pour qu'elle puisse observer à son aise les différentes pièces

" J'en ai quelques-uns sur le visage, mais on ne les vois pas forcément avec mes cheveux, aussi."


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Comment ne pas se joindre à l’optimisme de la tatoueuse, alors qu’elle montre fièrement ses créations ? Moira se penche sur le téléphone, examinant l’œuvre de son amie. Elle lui adresse un sourire indulgent, face à ce regain d’énergie de la part de l’oniromancienne. Enfin, Moira pouvait comprendre : si elle avait un talent tel que le sien, elle serait la première à l’exposer à tout va, quémandant des compliments à qui voudrait bien lui en donner.

L’écossaise admira donc quelques secondes le tatouage, approuvant la dernière phrase de son amie.

- Je n’y connais rien, mais de mon point de vue, c’est vraiment beau. Ça te prend combien de temps, une pièce dans ce style ?

L’hydromancienne devinait sans mal qu’une tâche telle que celle-ci devait requérir non seulement nombre d’heure, mais également une concentration extrême. Elle se demandait comment son interlocutrice parvenait à garder les yeux alignés après seulement quelques minutes.

De retour sur le sujet d’une éventuelle phrase à immortaliser sur sa peau, Moira secoua la tête. Elle se lasserait probablement au bout d’un mois ou deux, se roulant en boule en se demandant pourquoi elle avait fait cela. Elle était trop inconstante pour se tenir à une seule chanson ou poème, et comme dans tout ce qu’elle entreprenait, elle se désintéressait bien trop rapidement. Liya était bien l’une des seules personnes dont elle n’avait pas rangé le numéro au fond de son annuaire sans jamais plus y repenser.

Le récit de la jeune femme au sujet d’encre, de fleurs et de tromperie fit rire la Gardienne des Ecrits de bon cœur.

- Je ne sais pas pourquoi, cela ne me surprend absolument pas.

Elle imaginait sans mal un grand nigaud confonde les goûts des deux femmes qu’il fréquentait. L’audace des hommes la surprendra toujours. Elle se demandait combien d’entre eux cachaient une mésaventure du même genre – et ils devaient certainement être tellement nombreux que de le savoir lui donnerait le tournis. Rien que dans ce café, elle supposait que les probabilités seraient de son côté si elle se risquait à parier sur la question.

Mais toutes ces discussions à propos de cet art parfois boudé qu’était le tatouage la poussaient à se questionner, et si elle s’écoutait, elle sauterait sur l’occasion de suite pour en réclamer un d’ici la fin de la journée. Elle avait toujours été particulièrement influençable, cédant à ses propres caprices sur le moindre coup de tête.

Elle sentait le regard de son familier depuis son bocal, qui avait sans aucun doute suivi son chemin de pensée. Sans un mot, il lui signifiait que cela serait une très mauvaise idée, et Moira ne pouvait qu’être d’accord avec lui.

Afin de se distraire de son envie subite, elle reporta son attention sur les dessins ornant la peau de Liya, et Moira se pencha, retenant un sifflement impressionné.

- Puis-je crier d’admiration, dans ce cas ?

Elle compta pendant quelques instants les différents symboles, analysant ces tracés qui ne partiront jamais. Elle avait entendu dire qu’après un tatouage, on en voulait toujours plus. Liya était visiblement la preuve vivante que la rumeur était fondée.

- Ont-ils une symbolique ?

Elle plissa les yeux pour essayer de distinguer ceux qui décoraient le visage de l’artiste, sans pour autant vouloir la fixer de façon malvenue.
Moira était presque intimidée : il fallait un sacré courage – ou alors n’en avoir absolument rien à faire – pour choisir le visage comme emplacement. Elle ne sait pas pourquoi cela l’étonne tant que cela, Liya avait toujours eu plus de cran qu’elle. Tout de même, c’était loin d’être anodin, et l’ancienne écolière ne pouvait que s’incliner devant cette témérité.

Attendant les éventuelles significations des chefs-d ’œuvres de son amie – si elle se sentait assez en confiance pour les lui partager, Moira décida qu’il était temps de passer aux choses sérieuses :

- Tu as parlé des amours. Alors dis-moi touuut ! Qu’en est-il ?

Elle avait décidé qu’elle éluderait le sujet quand son tour viendrait, mais elle était bien trop impatiente de découvrir les derniers développements dans la vie de sa camarde de classe. La conversation se passait bien, alors autant mettre les pieds dans le plat.



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Pouvoir reparler avec Moira, de ses passions qui plus est, était quelque chose de très plaisant pour l'oniromancienne, qui avait cette impression de revenir des années en arrière, quand elles se voyaient quotidiennement et que la vie ne les avait pas encore séparées, pour diverses raisons. Et quand elle entend l'hydromancienne venir la complimenter, elle ne peut s'empêcher de sourire, d'un coup bien fière d'elle.

" Merci, ça me touche ... Pour une pièce dans ce style, je dirais que ça prend environ deux heures pour encrer. Même si bon, ça peut prendre plus, selon l'endroit où c'est fait ou même la gestion de douleur par la personne ! "


Mais ça, ce n'était que la partie "pratique" Liya ne comptait pas les heures de recherches, de dessins qu'elle pouvait passer sur chaque projet, selon les exigences des personnes qui passaient sous ses aiguilles. Liya se laisse ensuite aller à quelques taquineries, parle de ce qui pourrait correspondre à son amie, avant de venir raconter l'une de ses histoires de situations lunaires qu'elle avait pu avoir au fil des années. Et puis, celle-ci était tout de même assez drôle; la preuve, Moira fait entendre son si joli rire.

" Peut-être parce que souvent les personnes qui trompent sont pas assez malignes pour le faire sans que ce soit découvert un jour ? Et que souvent, ce type d'homme est tellement obnubilé par son nombril, qu'il ne fait attention à rien autour de lui, aussi ... "

Finalement, c'est à sa propre peau de passer sous le regard de Moira et c'est non sans une appréhension que la sorcière vient se découvrir, elle savait qu'elle en possédait beaucoup et que ça pouvait faire peur, mais elle espérait vraiment que Moira ne serait pas choquée par tout ça. Alors, forcément, quand elle voit qu'il y a plus d'admiration qu'autre chose dans le regard de son amie, la tatoueuse se détend un peu, lui laissant tout le loisir de regarder les différents dessins qui ornaient sa peau.

" Certains oui, certains non.... par exemple, celui-là, c'est un tatouage en commun avec un ami" Qu'elle dit en montrant le fantôme au chapeau de sorcière. " Et puis il y a beaucoup de fleurs, parce que j'adore ça. Et que c'était pour m'entraîner... Le crocodile par contre, c'était un délire d'un apprenti, il s'est entrainé sur moi du coup. "

Mais même si c'était un dessin qu'elle aimait beaucoup, il n'en restait pas moins qu'il avait été fait sur un coup de tête. Remettant tout de même son gilet quand la gardienne semble avoir fini son inspection de tatouage, Liya vient prendre une gorgée de thé, s'apprêtant à demander comment se passait son travail ou même sa vie en général, pour ne pas parler que d'elle tout de même. Cependant, l'autre sorcière vient la prendre de court, posant la question des amours, ce qui ne manque pas de la faire avaler de travers.

" Oh euh... eh bien, c'est le calme plat, tout ça... "

Petit rire gêné pendant qu'elle vient racler un peu sa gorge. Vraiment, Liya, le calme plat ? Il y avait bien quelqu'un pourtant, qui commençait à prendre de plus en plus de place dans sa vie et ses pensées, ces dernières semaines. Joues légèrement rouges, sûrement à la faute de son quasi étouffement, ou d'autre chose, la rêveuse revient regarder Moira, lui adressant un petit sourire.

" Et toi alors, tu en es où ? Toujours à faire tourner les têtes ? "


Parce que bon, il y avait tout de même eu cette histoire de fiançailles ... Mais elle préférait laisser son amie le lui annoncer si elle le souhaitait, bien entendu.


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L’examen d’art étant terminé, il était temps de passer aux choses sérieuses. A savoir : les histoires de cœur. Liya avait connu toutes ses élucubrations d’adolescente, la liste d’anciennes conquêtes qui s’allongeaient d’années en années à l’Académie. Une époque plus simple, où Moira se coltinait le premier garçon un peu attrayant pour se donner un statut, et accessoirement parce qu’il lui plaisait. On ne pouvait pas dire qu’elle garde un souvenir très glorieux de cette période, et sa relation actuelle rendaient tous ces ex-copains bien insipides désormais. Mais il y avait une certaine nostalgie tout de même, à songer à une période moins compliquée. Pas de fiançailles publiques, pas d’yeux curieux venus scruter chacun de ses faits et gestes, la rendant nerveuse à l’idée de s’afficher avec celui qu’elle voulait vraiment.

Elle espérait honnêtement que son amie avait de meilleures nouvelles qu’elle sur le sujet, parce que de son côté, c’était catastrophique.

Moira mentirait si elle affirmait qu’elle n’avait pas attendu exprès que l’oniromancienne porte la tasse à ses lèvres pour poser sa question. Sans surprise, la tatoueuse manqua de s’étouffer avec sa boisson, pour le plus grand amusement puéril de l’écossaise. Elle dissimula sans grande conviction son amusement derrière sa main. Cela aussi, ça ne changera décidément pas. La légère rougeur qu’elle percevait sur le visage de son amie ne la trompait pas – elle était gênée. Et il n’y avait rien de mieux que de cuisiner les autres sur leurs relations amoureuses lorsque l’on obtenait ce genre de réaction.

La Gardienne des écrits fut d’abord déçue que Liya lui expose qu’il n’y avait rien à signaler de son côté. Passé l’amusement et la perspective de nouvelles croustillantes qui égaieraient sa propre réalité maussade, Moira ressentit également un petit étonnement. Son interlocutrice était visiblement talentueuse, gentille et jolie comme un cœur. Bien sûr, il n’y avait rien de mal au célibat, mais elle devait admettre qu’elle s’était imaginé revoir son ancienne camarade bien accompagnée au quotidien. Mais après tout, l’hydromancienne était bien placée pour savoir que derrière ses airs joyeux, Liya devait attendre d’être en confiance avant de s’engager dans une histoire sérieuse. L’humaine à l’hippocampe devrait donc peut-être revoir son estimation.

Pour autant, le malaise de son amie et son rougissement discret mais perceptible mit le doute à l’héritière. Elle se demandait s’il n’y avait pas anguille sous roche, des petits secrets à déterrer. Elle se trouvait un peu partagée : d’une part elle mourrait d’envie de creuser afin d’obtenir des fragments de ragots, elle qui aimait tant être dans les petits papiers de tout le monde. De l’autre, elle ne se voyait pas pousser l’une de ses véritables amies dans ses retranchements, comme elle osait le faire avec des connaissances dont elle n’avait que faire lors de soirées animées. Ah il était loin le temps où Moira n’aurait pas hésité un seul instant à harceler la jeune fille pour des miettes d’informations, trop heureuse de lui tirer les vers du nez.

En souvenir de cette époque, et aussi parce que la curiosité vint à bout de ses principes, Moira se pencha un peu.

- Vraiment ? Rien du tout ?

Elle se promit de ne pas se montrer plus insistante. Liya avait le droit à son jardin secret, et après dix ans de contact de surface, il était bien normal qu’elle soit frileuse à se confier. Moira elle-même ne se sentait pas prête du tout à révéler tout ce qu’il se passait dans cet aspect de sa vie.

Hypocrite ? Totalement, elle ne s’en était jamais caché. Et Liya devait le savoir, depuis le temps.

Vint donc la question qui fâche, et Moira retient un soupir. Elle sait qu’elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même. La nageuse avait volontairement évité le sujet en début de conversation, pour y revenir de sa propre initiative par la suite. Elle n’avait pas pu résister, pas vrai ?

S’adossant à sa chaise, la brunette choisit de dédramatiser le cauchemar dans lequel elle se trouvait en jouant la carte de la désinvolture.

- Je ne regarde pas ceux qui se décrochent la nuque sur mon passage, tu sais. Sinon, je passerais ma vie à vérifier.

D’un air plus sérieux tout en s’efforçant de garder un air narquois, elle fit mine d’analyser sa manucure.

- Je suppose que tu as vu les journaux.

Sa voix est égale, ni preuve débordante d’enthousiasme comme on s’y attendait, ni révolte bouillonnante qui sommeillait en elle. Moira aurait souhaité se confier à son amie, mais elle aussi conservait des réserves après ce long silence. Même si elle doutait que l’artiste ait de quelconques mauvaises intentions et soit devenue une commère de compétition depuis leur séparation, on n’était jamais trop prudent. Parler de son projet de faire échouer ces fiançailles, de Haesik au placard et de son état d’esprit plus que déprimé serait prématuré.

En revanche, Moira ne lui fera pas l’affront de se prétendre heureuse et jouer la comédie qu’elle servait à tous les autres. Elle reste donc neutre, sirotant sa boisson entre chaque phrase.

- Je suis donc fiancée, comme tu l’as peut-être vue. Le mariage a été arrangé par nos parents.

Ce n’est que la pure vérité, et absolument pas un secret. Elle peut donc l’apprendre à son amie, en espérant qu’elle comprenne le sous-entendu qui se résumait en « je n’ai rien à voir là-dedans, je les déteste tous ».
Peut-être était-ce visible, malgré son détachement apparent et son air calme. C’est clair que sa compagne l’avait déjà vu plus enthousiaste…

- Mes années de débauche sont donc derrière moi, poursuivit-elle d’un ton faussement dramatique.

Inutile de préciser qu’elle avait arrêté le flirt pour un charmant zoomancien, et aucunement pour son promis.

Il était tentant de tout déballer, mais Moira attendait déjà de voir la réaction qu’elle allait obtenir. Elle attendait déjà les prochains mots arriver, aussi prend-elle les devants.

Si elle entendait cela de la bouche de Liya, elle allait hurler.

- Ne te sens pas obligée de me féliciter, je n’entends que ça à longueur de journée.




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Elle ne pouvait rien cacher à son amie, même après tant d'année, n'est-ce pas ? Si Moira était moins harcelante pour lui tirer les vers du nez qu'à l'époque de l'académie, elle n'avait néanmoins pas perdu sa capacité à lire en elle presque comme dans un livre ouvert surtout pour ce genre de sujet, n'est-ce pas ? La sorcière se mord la lèvre, se demande ce qu'elle peut faire, ce qu'elle doit faire, si elle doit parler de ce petit quelque chose qui se passe actuellement dans sa vie, même si elle n'est pas bien sûr que ce soit réciproque ou même quelque chose qui continuera sur cette lancée ou non.

" Non, j'ai eu quelques relations... bon, certaines moins foireuses que d'autres, mais en ce moment, je ne sais pas trop ..."

Finalement, elle avait cédé non pas parce qu'elle s'y sentait obligé, mais parce qu'au fond, même si des années étaient passées, elle considérait toujours la gardienne des écrits comme quelqu'un sur qui elle pouvait compter, avec qui elle pouvait se confier et puis, au pire, elle brouillerait les pistes, pour ne pas se mettre dans l'embarra. La rêveuse finit tout de même par ramener le sujet sur l'hydromancienne. Elle sourit doucement face au ton désinvolte de son amie, même si en voyant son air plus sérieux se faire, Liya se doute que la suite ne va pas être plaisante. Alors, elle ne dit rien de plus, attend que Moira finisse de parler, de déballer ce qu'elle avait sur le cœur, peut-être. Elle avait vu les journaux oui et s'était demandé si c'était des fiançailles d'amour et arrangées et maintenant qu'elle avait sa réponse, elle n'était pas certaine de réussir à garder son agacement profond pour elle.

" Je ne vais pas te féliciter pour quelque chose que, de toute évidence tu ne veux pas..."

Sa langue claque alors qu'elle revient enfouir une de ses mains dans le pelage de Tiangou, pour tenter de calmer sa frustration.

" Ça me dépasse comment est-ce qu'on peut encore en être là à notre époque ? Il faut évoluer un peu et j'ai l'impression que beaucoup de monde l'oublie... "

Et franchement, l'envie d'aller dire à ces gens à quel point ils sont totalement idiots et bien plus encore ne lui manque pas, mais elle devait surtout se calmer.

" Et le fiancé était d'accord avec tout ça ? Il est gentil au moins ?"


Parce que quitte à se marier de force, autant que ce soit avec quelqu'un d'agréable, même si, dans ce milieu, elle n'était pas réellement sûre que ce profil existe.


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Ah, les joies des histoires amoureuses, toujours un vaste sujet. Moira savait ce que c’était, les différentes étapes du flirt, puis à se poser des questions constamment. La sensation de devenir folle à se demander si l’on se faisait des idées, ou si l’issue des échanges avec la personne – ou même plusieurs, après tout, pourquoi pas – allaient aboutir à quelque chose, et si oui, si l’ensemble risquait de s’effondrer. La grande interrogation : si la relation consistait en une soirée ou une éternité – et tout ce qu’il y avait de champ de possible au milieu – des années de félicité ou un instant pour voir les attentes brûler.

Dix ans, c’était assez long pour que tous les scénarios se soient joués pour son amie, et Moira se demande en entendant ses mots quelle était la propension d’idylles « foireuses » comme elle le disait, et ce que le « moins » dramatique sous-entendait.

Liya avait beau se dévaloriser et placer l’hydromancienne sur le devant de la scène, la Gardienne des écrits n’avait aucun doute sur la capacité de la jeune tatoueuse de provoquer l’émoi autour d’elle. L’écossaise imaginait ses différentes tentatives de cœur aussi variées et complexes que ses dessins : hauts en couleur, parfois un peu étonnants mais toujours à laisser une trace intéressante à conserver, et sur laquelle réfléchir.

- Si jamais tu as besoin de conseils – tout aussi foireux, tu me connais – ou simplement d’une oreille, tu sais où me trouver.

Ce n’était pas parce qu’elle aimait les potins que Moira ne pouvait pas se révéler être une confidente de qualité. D’autant plus qu’elle ne manquait pas d’expérience dans le domaine. Lorsque les histoires étaient compliquées, elle adorait se torturer l’esprit dessus. Il n’y avait décidément qu’avec son cher et tendre actuel qu’elle avait été complètement à côté de la plaque et avait rendu le tout bien plus difficile qu’il n’aurait dû l’être.

Ses conseils n’étaient pas pour tout le monde, avec ses manières très directes et son impatience pour arriver à ses fins, mais peut-être était-ce exactement ce qu’une personnalité parfois un peu indécise comme la rêveuse avait besoin ?

Mais en ce qui concernait sa propre situation, Moira ne pouvait pas en dire autant. Qu’y avait-il à garder de ces fiançailles forcées, si ce n’était des insomnies, de la rancœur et des migraines à répétition ? Elle voit le regard de son ancienne camarade d’Académie changer, s’assombrir, et cela fait plaisir à l’hydromancienne de voir qu’il restait encore une personne censée en ce bas monde.

- Est-ce si évident que cela ? Je vais devoir travailler mon jeu d’actrice, commente la brune avec un rire mi-amusé, mi-dépité.

Parce qu’elle allait devoir se montrer excellente comédienne dans les jours à venir.

Les réflexions de Liya sur leur société actuelle la font soupirer, et la nageuse la question sur son promis lui tire une nouvelle vague d’agacement. Prenant le temps de boire un peu de son thé, Moira hausse les épaules.

- Je ne pense pas que cela changera de sitôt. Certaines personnes sont juste incapables d’évolution.

A son grand dam d’ailleurs, mais elle devait chercher à tirer parti de cette situation catastrophique. En espérant que Nero soit plus entreprenant qu’il ne le laissait paraitre pour l’heure.

En parlant de lui…

- Qu’il soit d’accord ou non n’a pas d’importance.

Elle avait énoncé cette vérité avec détachement, mais Moira se sent soudain inspirée par le besoin de se montrer honnête. Jetant un coup d’œil de gauche à droite pour vérifier que personne ne les écoute, elle hésite quelques secondes avant de se pencher pour souffler au plus proches de Liya, de façon qu’elle soit la seule à entendre :

- Il n’est pas plus enchanté que moi. Et pas du tout intéressée par moi, ce qui m’arrange bien. Je ne peux pas non plus le qualifier de « gentil », mais ça pourrait être pire, je suppose. Enfin, ça peut toujours être pire, mais là ce serait difficile. Je ne te cache pas que c’est un tout petit peu tendu.

Sûrement que le souvenir d’années de complicité absolue a donné le courage à l’hydromancienne d’être parfaitement transparente avec son amie. Elle doute de toute façon que si l’idée lui venait de la trahir, elle ne pourrait pas causer trop de dégâts depuis son salon de tatouage.

Mais si elle était aussi sincère qu’elle, son soutien serait inestimable pour la Gardienne, qui était à bout de nerfs.

Baissant les yeux, Moira commence à esquisser un mouvement pour se remettre au fond de son dossier. Elle ne peut pas signifier ouvertement qu’elle veut rompre ses fiançailles, c’est beaucoup trop risqué. Se plaindre était une chose, aller clairement à l’encontre du projet en était une autre.

Mais elle ne doute pas de la perspicacité de son amie.

- Si tu as des conseils aussi, vas-y, au point où j’en suis... Au cas où, je pourrais peut-être dormir sur l’un de tes fauteuils de ton salon, si je n’atteins pas les critères de ma future belle-famille…

Elle ne plaisantait qu’à moitié, elle dormirait à même le sol s’il le fallait. Les Karlsson allaient probablement l’estimer toujours en dessous de leurs attentes, et si Moira pouvait fuguer pour y échapper, elle le ferait en un instant.

Elle enviait Liya et ses histoires compliquées pour le moment.

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Trombinoscope : [Abandonné] Are you still the same soul I met under the bleachers ? - Kwan Liya Bea393fea7e18c65de688d1285e33de5339ef3a8
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Tuer le temps : Tatoueuse permanente au Bad Decisions, qui est pourtant, la meilleure décision qu'elle ait prise dans sa vie. Elle préfère dessiner et encrer de l’ornemental et tout ce qui peut être fait en dot.
Familier :
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Tiangou, fier canidé un peu grognon quand la pluie se fait sentir sur son pelage. À l'image de sa sorcière, il aime observer, avant de parler, d'interagir avec d'autres sorciers ou même leurs familier. Il aime son confort et sa tranquillité.

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Are you still the same soul I met under the bleachers ?
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L'oniromancienne sourit doucement en entendant son amie lui dire que si elle avait besoin de conseil, même foireux ou juste d'une oreille, elle était là. C'est vrai que c'était quelque chose qui lui manquait un peu, non pas qu'elle n'avait personne à qui se confier, mais juste que ce n'était pas la même chose avec une vieille amie.

" C'est juste que... enfin comment dire, je pense beaucoup à quelqu'un en ce moment, on a passé quelques moments ensemble et ça me fait bizarre parce que je n'avais pas imaginé autre chose qu'une amitié ou je ne sais pas mais... C'est là, tout petit et je ne sais pas trop comment l'interpréter pour le moment "

Si on devait résumer en un mot la situation ça serait : bazar. Parce que c'était totalement ce que ressentait la sorcière sur tout ça, quand elle y pensait. Parfois, elle se demandait s'il y avait plus, si ça pouvait être réciproque, parfois, elle se disait juste que c'était que des moments passés entre amis et qu'il n'y avait rien derrière. Et puis; le sujet glisse, sur quelque chose de moins drôle, de moins positif : ces fiançailles non voulue par les enfants, forcées par les parents.

" C'est parce que malgré tout, je te connais bien et je sais bien comme ça se passe dans ce monde. "


Si Liya sourit, ça ne l'empêche pas d'être peinée par la situation de Moira, ça l'agace tellement de voir qu'en 2023, certaines traditions ignobles sont toujours d'actualité et que rien ni personne ne décide de prendre le problème et de s'en débarrasser une fois pour toute.

" Si déjà, il n'est pas enchanté par la situation, il y a peut-être moyen de faire une alliance avec lui pour renverser la vapeur... Enfin s'il n'a pas trop la cervelle ramollie par sa famille et les valeurs traditionnelles et tout ce qui en découle... Parce que si c'est pour dire "Non, mais ça ne me plait pas comme situation, mais je te laisse te démerder si tu n'es pas contente" bon, ça ne sert à rien ..."

Qu'elle avait murmuré, non sans montrer sa colère, ayant bien compris que ce n'était pas un sujet qui devait être entendu d'oreilles possiblement indiscrète. Liya était là pour aider et soutenir la gardienne, pas pour ruiner sa vie. Et puis, son visage s'adoucit alors que la possibilité de dormir sur les fauteuils du salon de tatouage est mise sur le tapis.

" Sinon, j'ai un canapé super confort depuis peu. Il t'accueillera avec plaisir, on l'a appelé Pazuzu, il parait que c'est le nom d'un démon de film d'horreur, mais promis, il n'est pas si méchant. "


"On"
, Ichabod et elle donc, elle se rend bien compte qu'encore une fois, l'aéromancien est venu se faufiler dans l'esprit, mais elle tente de garder la face, parce que là, il y avait plus urgent et surtout, elle ne voulait pas encore se torturer les méninges.

" Et pour ce qui est des conseils... Ils sont peut-être un peu radicaux tu sais..."


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Mais voilà que cela devenait intéressant ! Moira avait aussitôt placé ses mains sous son menton lorsque Liya avait commencé à évoquer sa cible. Une nouvelle connaissance avec laquelle elle passait du temps, voyez-vous cela... Visiblement, l’oniromancienne se trouvait en plein dans l’étape du doute, au moment où l’un et l’autre se demandait ce qui était ressenti par chaque partie. La Gardienne imaginait sans mal les nuits tortueuses que devaient passer son amie, à se demander ce qu’il en était. Une situation bancale toute neuve, et des heures à cogiter sur chaque parole, chaque geste. Bien qu’elle aurait préféré être à sa place plutôt qu’entre les griffes de fiançailles non consenties, Moira compatissait. On faisait difficilement pire que l’attente, et l’espérance teintée d’inquiétude qui précédait la résolution d’une enquête des cœurs.

Autant dessiner une marguerite sur la table. Ce ne serait pas si éloigné du « il (ou elle) m’aime un peu, beaucoup, pas du tout » qui se jouait indubitablement dans l’esprit de son interlocutrice.

- « Tout petit » comment ? Cela me semble être le début d’un bon gros béguin. Tu es mordue, n’est-ce pas ?

Le sourire malicieux de l’hydromancienne ne voulait plus disparaitre maintenant qu’elle avait trouvé un nouvel objet à ses élucubrations.

- Qu’est-ce qui te fait hésiter ? Dis-moi tout, si tu as besoin d’aide pour l’interprétation, c’est ma spécialité de trop réfléchir à tout.

Le retour à la réalité la fit soupirer, et elle ne put qu’hocher la tête aux mots de son amie. Oui, Liya connaissait bien leur monde, bien qu’elle ait été plus courageuse qu’elle et se soit extirpée de ce guêpier il y a bien longtemps. Enfin, Moira se savait bien illégitime de se plaindre, considérant que ce statut et ce milieu qu’elle disait exécrer lui avait plus que convenu tout ce temps. Elle mettait désormais le holà car cela allait à l’encontre de ses caprices, mais au-delà de cela…

L’avantage, c’était que ce ne serait pas Liya qui allait la juger à ce sujet.

Moira écouta attentivement l’analyse de son ami. Une alliance avec Nero ? C’était tout à fait ce que la jeune femme espérait, mais elle ignorait totalement si l’aéromancien serait prêt à aller à contrecourant de sa famille, qui s’amusait à souffler des tornades sur leurs museaux à longueur de journée. Car comme le disait Liya, il faudrait pour cela qu’il ait un minimum envie d’en découdre. Et rien n’était moins sûr. Moira elle-même n’aurait guère protesté sans Haesik dans l’équation…

La franchise de la tatoueuse était néanmoins assez rafraichissante pour que la nageuse soit plus amusée par son discours que désespérée par la situation. Un peu de légèreté dans tout ce bourbier était bienvenu.

- Ça m’a tout à fait l’air d’être son genre, malheureusement. J’espère qu’il me donnera tort. Mais dans tous les cas, je ne vais pas attendre son approbation pour chercher une solution.

Même si cela ne voulait pas dire grand-chose pour le moment, puisque Moira voulait se sortir de là en créant le moins de grabuge possible. Histoires de réputation, et de sécurité obligent… Des considérations très mondaines, mais toute cette affaire était essentiellement cérémonieuse. Prudence était de mise, mais cela ne l’empêchera pas d’enchainer les tentatives.

Attendez…

- Pazuzu ?!

Outre le film d’horreur, Moira avait forcément entendu ce nom au cours de ses recherches. Bien que la foi magique s’éloigne grandement des folklores classiques, impossible de passer à côtés des sources se recoupant. Après un petit moment à cligner des yeux d’hébétement, la jeune femme éclata de rire.

- Mais quelle idée !

Elle ne sait pas qui était ce « on », ou si l’idée vient plus de Liya ou de l’autre détenteur de ce brevet génial, mais Moira trouvait l’idée particulièrement hilarante.

- Je serai ravie de dormir là-dessus. Si je commence à me comporter étrangement, tu as autorisation de m’assommer.

A l’évocation de plans plus radicaux, Moira revint à plus de sobriété.

- Je suis toute ouïe. Ce sera en dernier recours, tu penses bien… Mais s’il le faut,
Je n’hésiterai pas.



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Tiangou, fier canidé un peu grognon quand la pluie se fait sentir sur son pelage. À l'image de sa sorcière, il aime observer, avant de parler, d'interagir avec d'autres sorciers ou même leurs familier. Il aime son confort et sa tranquillité.

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" Quoi ? Mais non ... ! Je ne suis pas mordue ! "

Pourtant, ses joues s'enflamme et son rythme cardiaque s'accélère à l'entente de cette révélation. Est-ce que Moira venait de mettre des mots exacts sur ce qui tourmentait la pauvre sorcière ? Totalement. Pour autant, est-ce que Liya était prête à l'accepter ? C'était une autre paire de manche. Venant se réfugier dans sa tasse de thé, l'oniromancienne se demande comment expliquer ce qu'elle-même n'arrive pas à s'expliquer. Il y avait bien ce truc, mais quoi exactement ? C'était si flou, même pour elle, alors poser des mots, à l'oral qui plus est... C'était un exercice bien compliqué.

" Je ne sais pas comment l'expliquer... ça fait des années qu'on est collègues et amis. Mais ces derniers temps, je ne sais pas, ce n'est pas comme d'habitude quand je suis avec lui, que je lui parle, enfin, je n'ai pas l'impression que ça change dans la réalité, juste... que ça se passe en moi. Et c'est très déstabilisant, tu sais, de se sentir écouter, comprise et jamais jugé malgré tout... Mais de là à dire que je suis mordue ? Non, c'est trop, si ça se trouve c'est juste parce qu'on s'est un peu rapproché, c'est quelque chose d'éphémère qui finira par disparaitre et puis voilà."

Une bien belle conclusion " Tout va bien dans le meilleur des mondes" alors que la tatoueuse se voile bien la face, sachant pertinemment que ce n'était pas qu'une amourette de passage, c'était plus fort comme sentiment qu'une attirance qui ne durera pas.

" Et puis de toute façon, à tous les coups, ça serait à sens unique, donc... voilà."

Mais en disant ça, est-ce que ça ne reviendrait pas à dire que ce qu'elle ressent est plus durable et fort que ce qu'elle ne veut penser ? La brune se dit que si, mais qu'elle n'a pas envie d'y réfléchir pour le moment. Et surtout, elle devrait se taire avant d'en dire trop, même si c'était déjà un peu le cas... La conversation se reconcentre sur d'autres nouvelles, beaucoup moins plaisantes cette fois-ci. Des fiançailles arrangées qui avaient fait la une des journaux et qui révoltait la brune qui expliquait à la gardienne des écrits qu'elle ne la laisserait pas dormir sur un des fauteuils du shop mais qu'il y a bien son fidèle Pazuzu qui pourrait l'accueillir. Et l'annonce du prénom du canapé à au moins le don de faire rire l'hydromancienne, allégeant quelque peu la conversation qui était bien lourde avec toutes ces nouvelles.

" Vraiment, il nous a fait vivre l'enfer, que ce soit pour le ramener chez moi, le monter, TOUT alors ça lui va extrêmement bien. "

Elle aussi rit de bon cœur, promettant de faire le nécessaire si jamais son amie se mettait à agir de manière étrange, après tout, il valait mieux que le démon reste dans le canapé, c'était déjà bien assez pour lui. Le sérieux revient une nouvelle fois, alors qu'elle s'apprête à confier ses solutions.

" Déjà, tu peux dire non et tenir face aux autres... même si je me doute que tu seras un peu seule contre tous et que ce n'est une position facile. Couper totalement les ponts c'est une solution aussi, mais une fois de plus, ça peut te mettre beaucoup de pression... "

Et elle était bien placée pour le savoir, recevant parfois encore des messages de son père, parfois mielleux, parfois accusateur, alors qu'elle avait coupé le contact avec sa famille il y a plus de 8 ans maintenant.

" Sinon, tu peux t'enfuir, au moins pendant un temps, mais avec ton rôle dans ton coven, ça peut ne pas être facile à mettre en place... Mais si tu prépares tout dans leurs dos et les mets devant le fait accomplit, peut-être qu'ils finiront par abandonner..."

Même si au vu des drôles de personnages qui l'entouraient, ils ne lâcheraient jamais le morceau.... Après tout, cette union est une bénédiction pour les deux familles, moins pour les enfants.

" Après, qu'importe ce qui se fait, tu porteras un lourd fardeau, tu auras leurs colères, la honte et la culpabilité qu'ils ne cesseront jamais de remettre sur toi. Au début, ce n'est pas facile, vraiment, se détacher de ce genre de personne fait très mal, surtout quand tu grandis dans un vase clos, l'extérieur et l'inconnu font peur... mais petit à petit, tu te libères de toutes les attaches qui t'empoisonnaient la vie et tu as de moins en moins de mal à vivre avec ça... mais tout le travail pour arriver à cette paix intérieure est long et fastidieux... "


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La protestation enflammée de son amie fut tout ce qu’il fallait à Moira pour être convaincue d’avoir vu juste. Son sourire s’élargit un peu plus, tout en observant la teinte curieuse que prenait les joues de la tatoueuse. Pas intéressée ? Mais bien sûr… Peut-être que cela fonctionnerait sur d’autres – quoique son attachement était si évident que même un inconnu pourrait en tirer des conclusions – mais l’hydromancienne n’était pas dupe. Tout dans la jeune fille exprimait de la gêne : la manière avec laquelle elle s’était jetée sur sa tasse pour se donner contenant, ses rougeurs, son indignation sans grande conviction…

Il n’y avait pas à dire, la jeune femme avait cette mystérieuse personne en tête, et pas qu’un peu...

La suite de son discours permit à Moira de glaner plus d’informations. Un collègue ? De longue date ? Voyez-vous cela… L’oniromancienne avait donc succombé pour le charme d’une autre âme artistique. Ce n’était pas plus mal, ils partageraient déjà au moins un intérêt commun. Et puis cette personne comprendrait ce qui animait la jeune femme. Que ce soit une vieille connaissance était plutôt bon signe aussi. Cela signifiait qu’ils se côtoyaient depuis suffisamment longtemps pour se connaitre un minimum. Il y avait peu de scénarios plus propices à une relation vouée à réussir que de l’amitié évoluant en… autre chose. Bon, le risque était toujours de rompre l’amitié construite au fil des ans, mais toute entreprise avait son lot de risque.

Mais vu les yeux en cœur que lui présentait Liya en évoquant cette personne, le mal était déjà fait.

« Quelque chose d'éphémère qui finira par disparaitre… » Bah voyons… Moira leva les yeux au ciel tout en conservant son sourire narquois.

- Ma belle, est-ce que tu crois vraiment à ce que tu dis ?

Cela ressemblait à du déni, ou elle ne s’y connaissait pas. La prochaine phrase de son amie sur une affection à sens unique ne lui tira qu’un lever de sourcil supplémentaire.

- Hum hum. Et après, ça, tu ne ressens absolument rien. Bien sûr.

Follement amusée, Moira repensa au temps où elle prétendait la même chose au sujet d’Haesik. Aux vues du regard entendu que lui adressait Sùmaid, il pensait à la même chose. Elle aussi avait cherché à se convaincre que ça lui passerait. Visiblement, ce projet là fut un échec retentissant.

- Il n’y a qu’une seule manière d’en être certaine, et tu le sais.

Elle ne manquait pas de culot de conseiller l’approche directe, elle qui avait fait poireauter sa moitié en attendant un signe de sa part. Mais si Liya comptait être fixée, elle allait peut-être devoir se jeter à l’eau à un moment donné. La situation allait devenir de plus en plus insupportable, si elle pouvait épargner ça à la jeune femme…

Elles étaient une génération agaçante, trop hésitante, ignorant ce qu’elles désiraient tout en espérant que cela. La Gardienne des écrits ne pouvait que souhaitait une résolution heureuse aux problèmes de cœur de son ancienne camarade.

De retour à ses propres moutons peu réjouissants, elle écouta les conseils de son amie. Comme elle s’y attendait, elle aussi ne faisait pas dans la dentelle dans ce domaine-là. Moira soupira. Elle aurait aimé que tout cela soit aussi simple, que les envoyer valser et ne pas se retourner. Marcher droit devant ses parents, majeur levé et aller mener sa vie comme elle l’entendait.

Si cela ne tenait qu’à elle, ce serait déjà fait…

- J’y ai pensé. Mais pense-tu vraiment que le clan survivra à un tel scandale ? S’il n’y avait que mes parents, soit mais…

Tourner le dos à sa famille n’était pas ce qu’elle craignait le plus. Renoncer aux siens était une chose. Mais leur nuire sciemment…

S’enfuir ?

Moira crut tomber de sa chaise à la proposition de son amie. Cela rejoignait ce qu’avait insinué Haesik, mais cela était leur dernière option… pas la deuxième !! Ils risquaient presque aussi gros en fuyant qu’en restant… l’un et l’autre perdrait leur position dans leur Coven. Enfin, Moira pourrait peut-être la récupérer un jour, mais rien n’était moins sûre. Être la seule capable d’accomplir sa tâche au quotidien la protégeait mais… elle était privilégié, mais pas intouchable.

Et priver Haesik d’un office qui lui plaisait était également une idée détestable.

Pourtant Moira écouta les paroles pleines de sagesse de son amie. Bien qu’elle ait envie d’opposer que les situations n’étaient pas les mêmes, que l’héritière Auchincloss risquait bien plus que du déshonneur, elle savait que cela serait faux et injuste. Liya avait eu le courage de se détacher de cet environnement toxique bien plus vite qu’elle, et Moira aurait probablement dû suivre son exemple à cette époque. Cela lui aurait épargné tous les problèmes actuels…

Mais force était de constater que Liya semblait épanouie, et heureuse de son choix. C’était un beau rêve que de s’imaginer dans la même position, libérée comme la rêveuse l’affirmait de ces chaînes qu’elle avait toujours connue.

Au moins, elle ne lui cachait pas que cela serait difficile.

Se frottant les tempes du bout des doigts, Moira secoua la tête.

- Je sais que c’est la solution simple de sortir « ce n’est pas si facile que cela », mais vraiment Liya, je ne sais pas quoi faire. Il y a tellement de personnes concernées par cette affaire, parfois je pense que simuler ma disparition serait plus pratique.

Elle ne plaisantait qu’à moitié. Un peu de mise en scène ici et là, et le problème serait réglé… Mais elle savait bien que ce n’était pas une solution. Alors, elle préférait évoquer cette possibilité d’un ton pince-sans-rire, pour dissimuler son désarroi.


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Bien entendu, Moira n'est pas dupe, elle se rend bien compte que Liya se voile juste la face, qu'elle n'ose avouer que ce petit crush se transforme en quelque chose de bien plus fort que quelque chose d'éphémère. Alors, presque boudeuse, Liya remet le nez dans sa tasse de thé, pour éviter de répondre à ce que lui dit Moira, non, elle n'allait pas avouer que oui, elle avait des sentiments plus qu'amicaux pour un certain aéromancien. Même si la solution que vient lui servir l'autre sorcière manque de la faire s'étouffer, de nouveau.

" Mais c'est gênant d'aller se déclarer comme ça, je n'ai pas réellement envie de me faire repousser tu sais. Et puis ça serait si étrange, enfin je ne sais pas, on se connait depuis quelques temps, il n'y a jamais rien eu d'ambiguë ni rien..."

Pourtant, ils avaient été au marché de Yule ensemble, avait même passé la soirée du 24 décembre chez elle. Mais ça ne ressemblait en rien à des rendez-vous amoureux ou autre c'était juste parce que le destin avait fait les choses comme ça et puis c'était tout, il n'y avait aucun signe à voir dans tout ceci.

"Alors, aller directement le voir pour lui expliquer ce que je ressens... Non ça serait trop bizarre, je vais mourir de honte, c'est obligé. "

Changeant de sujet pour quelque chose de moins réjouissant, la sorcière vient exposer ses solutions, elle ne les avait pas tout, bien entendu, mais peut-être que cela aiderait la gardienne des écrits à trouver quelque chose qui lui convienne le mieux. Et c'est avec un petit sourire compatissant qu'elle accueille la parole de celle qui lui était si cher à son cœur, alors qu'elle lui répond suite à tout ceci.

" J'ai envie de dire qu'il finira par survivre oui, je veux dire... avec ou sans toi, ils seront bien obligés d'avancer, par contre j'espère que les personnes de ton âgé ou même plus jeunes ne se laisseront pas faire ensuite parce que la pression sur leurs épaules risque d'être encore plus lourde avec ton départ..."

Et ça, c'était la chose la plus pénible qui pouvait arriver avec le départ de l'hydromancienne. Dans le meilleur des cas par contre, elle serait celle qui viendrait initier un mouvement pour que chaque membre puisse se libérer des chaînes qui les entravaient et les empêchait d'être qui ils étaient réellement.

" Sinon, tu peux toujours accepter ce mariage, t'enfermer dans un couple où l'amour n'est pas le maitre mot, où même pour faire un enfant sera difficile, parce qu'on connait les parents, ils voudront absolument un petit bébé à dorloter et faire ce genre de choses sans en avoir envie... pas sûre de l'idée, d'un coup. Et tu finiras malheureuse comme les pierres, mais au moins, l'honneur de la famille sera sauf. "

C'était peut-être un peu brute dit comme ça, mais Liya pensait que c'était nécessaire, pour que son amie comprenne bien tout ce que cela représentait. Bien sûr, l'oniromancienne savait que la gardienne n'était pas idiote et savait déjà tout ça, mais peut-être que d'avoir quelqu'un qui pose des mots oralement pourrait l'aider à se décider un peu plus, d'une façon où d'une autre. Évidemment, les mots avaient été dit à voix basse, pour éviter que des oreilles indiscrètes ne viennent entendre leur conversation plus personnelles et qu'un scandale n'éclate sans que celui-ci ne soit réellement voulu, d'une façon ou d'une autre.

" Après, la disparition, ça peut se faire, mais est-ce que c'est vraiment la solution ? Tu perdrais beaucoup aussi. "

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Hochant la tête à chaque nouvelle parole de son amie, Moira se sentait partagée entre deux réactions. D’un côté, l’empathie la plus sincère face aux tourments de la rêveuse. Même sans sa sensibilité exacerbée d’hydromancienne, la fiancée percevait très clairement l’état de son interlocutrice. Elle se rappelait d’une époque où il était plus simple de prétendre que rien n’avait changé, que tout était un confortable entre-deux. Confortable n’était peut-être pas le bon mot, tant cette attente de dénouement se révélait douloureuse par instant.

Elle se souvenait de moments de doute, où elle s’était demandé si elle se faisait des idées. Il était plus aisé de prétendre se créer des mondes pleins d’attentions doucereuses que de prendre le moindre risque. Liya était-elle en train de se convaincre que tout était encore normal, quand bien même ses sentiments naissants avaient déjà fait basculer la situation ? Qu’elle le veuille ou non, le simple constat qu’elle éprouvait plus que de l’affection pour cette mystérieuse personne vouait leur relation à évoluer – dans un sens comme dans l’autre.

L’abcès devra être crevé à un moment donné, alors se déclarer semblait être la meilleure option. Souffrir un bon coup, être fixé… Mais Liya ne semblait clairement pas réceptive à cette idée, et comment l’en blâmer ? La Gardienne elle-même n’avait jamais eu de mal à aborder les histoires sans lendemain, mais lorsqu’il avait été question d’Haesik ? Tout son panache avait disparu.

Alors, Moira ne pouvait que compatir et hausser les épaules. Imitant sa compagne, elle reprit un peu de thé.

- Mourir, tout de suite. Et après, on dit que je suis dramatique. Certes, tu risques de perdre la relation s’il le prend mal, qu’il t’évite et tout ça. Mais si ça marche, eh bien, cela peut être le début de quelque chose de beau.

Pas forcément le discours le plus rassurant. Se rendant compte de l’indélicatesse de ses propos, Moira essaya de tempérer son discours précédent.

- Ou alors, tu as raison. Attends un peu, si cela se trouve, la situation se débloquera de son côté et tu n’auras rien à faire. Tu vas passer un mauvais moment à attendre, mais c’est le moins pire des mondes.

Faire l’autruche, la spécialité de Moira. Cela lui avait plutôt bien réussi, au final : raison pour laquelle elle se risquait à conseiller cette option à sa vieille amie. Elle préférait cependant ne pas s’étendre sur les milles morts qu’elle avait enduré avant d’en arriver là.

Autant lui donner un dernier conseil, pour s’assurer que cela aille plus vite pour la tatoueuse. Qu’elle active la deuxième avant six mois, au moins.

- Tends-lui des perches, par contre. Des petits indices ici et là, histoire de l’encourager un peu.

Docteur Love ayant rangé sa blouse, Moira devait de nouveau se pencher sur son présent catastrophique plutôt que ressasser le plaisant passé. Comme toujours, Liya était plus raisonnable qu’elle. L’artiste parvenait à trouver un peu d’optimisme dans la survie de sa famille si elle décidait de claquer la porte sur leurs nez. L’hydromancienne aimerai pouvoir être aussi enthousiaste. Comme elle l’avait dit, elle redoutait sincèrement que le nom des Auchincloss soit synonyme de honte pendant des années si elle prenait la poudre d’escampette. Parfois, elle se disait qu’elle se donnait trop d’importance et qu’elle ferait mieux de se tirer d’ici au plus vite. Et d’autres fois, surtout lorsque des personnes fiables comme Liya le confirmait, elle pressentait que son choix impacterait bien plus que sa petite personne.

Elle avait toujours su que ses petites cousines – et pas que – paieraient les pots cassés de sa décision si elle prenait le chemin égoïste. Raison pour laquelle elle se trouvait encore sous ce ciel pluvieux.

Autrement, elle serait déjà bien loin, hippocampe et petit-ami sous le bras.

Et l’option de de résigner au mariage lui paraissait encore plus repoussante après la description de l’oniromancienne. Moira savait pertinemment qu’elle serait contrainte de faire bonne figure, présenter des marmots et perdre toute individualité.

En bref, retour au point de départ…

- Rester sera intolérable, partir un déchirement… Non, ma seule solution est ailleurs. Tu crois que si je me montre suffisamment insupportable, ma future-ex-belle-famille ne voudra plus de moi ?



Crédits ;
Kwan Liya
Isolationniste
Kwan Liya

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Trombinoscope : [Abandonné] Are you still the same soul I met under the bleachers ? - Kwan Liya Bea393fea7e18c65de688d1285e33de5339ef3a8
Face claim : Andy Blossom
Pronoms RP : she/her
Âge : 27 ans
Tuer le temps : Tatoueuse permanente au Bad Decisions, qui est pourtant, la meilleure décision qu'elle ait prise dans sa vie. Elle préfère dessiner et encrer de l’ornemental et tout ce qui peut être fait en dot.
Familier :
[Abandonné] Are you still the same soul I met under the bleachers ? - Kwan Liya 8aa4d1f754fbe545d4190f962cb36cf9

Tiangou, fier canidé un peu grognon quand la pluie se fait sentir sur son pelage. À l'image de sa sorcière, il aime observer, avant de parler, d'interagir avec d'autres sorciers ou même leurs familier. Il aime son confort et sa tranquillité.

Compte en banque : 168
Arrivé.e le : 19/11/2023
Messages : 2209
   
Are you still the same soul I met under the bleachers ?
Janvier 2024


ft.    @Moira Auchincloss  


Liya se retrouve de nouveau perdue, alors que son amie d'enfance vient lui annoncer que oui, se dévoiler ferait peut-être du tort à l'amitié qu'elle partageait avec Ichabod, mais que si ça marchait, ça pouvait être quelque chose de beau. Et elle a raison, Moira, comme bien souvent quand il s'agit de question d'amour, pour autant, Liya ne se sent pas prête, à faire ce premier pas, ce saut dans le vide, parce que c'est encore trop tôt pour elle, parce qu'elle n'est pas certaine à 100% de ce qu'elle ressent réellement, parce qu'il y a toujours ce déni, malgré tout. Finalement, la conclusion arrive, attendre encore un peu pouvait être une solution, peut-être plus frustrante que celle de l'honnête, mais au moins, il n'y aurait pas de souffrance et de gêne, le temps d'être certaine qu'elle ne se fait pas d'illusion. La sorcière sourit à l'hydromancienne, quand elle lui dit de tendre toute de même des perches, de laisser des indices, histoires de l'encourager. Elle tenterait de le faire, oui, pour voir si l'aéromancien est réceptif, pour voir si peut-être, il y avait moyen que tout ceci soit réciproque.

Finalement, la conversation devient plus lourde, plus sombre, alors que Liya tente de donner toutes les solutions possibles à Moira pour s'en sortir, de ce mariage arrangé. Mais de toute évidence, elle aussi se retrouve dans une impasse, car quoiqu'elle fasse, il y aurait des peines et des pertes. Et tirer un trait sur l'entièreté de sa famille, ce n'était pas quelque chose de simple, surtout qu'il y aurait des répercutions, encore plus au vu du poste que l'autre femme occupait. Mais elle l'oniromancienne retrouve un peu son sourire, malicieux, taquin, quand Moira lui demande si elle pense que sa future-ex-belle-famille voudra encore d'elle, si elle se montre insupportable.

" Hm, peut-être, qui sait, si tu te montres insupportable et ne respecte pas les règles juste avec elle, mais fait l'ange auprès de ta famille, peut-être que tu causeras la discorde et qu'on ne voudra plus te marier à leur fils."


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