[terminé] who's the villain of the story ?

tw; négligence psychologique sur familier

“LOOOOO” hurle t-elle à plein gosier à peine la porte de la maison ouverte sur l’intérieur, sait qu’elle ne fait pas ça pour rien étant donné que la Hyundai est parquée devant. “T’AS ENCORE LAISSÉ LA PORTE OUVERTE CAZZO” c’est qu’elle avait pas eu besoin à tourner les clés et il y avait forcément une très bonne raison à ça, du moins on l’espérait. On était pas plus à l’abri que Lorenzo ait fait exprès de l’emmerder. Diana ressort sans refermer derrière elle, cherchant du regard le rhinocéros qui peinait à crapahuter, c’est dire si elle aurait pas eu besoin de lunettes de vue pour retrouver ce point à l’horizon. Et c’est quotidien, dites-vous bien.

Tu peux m’ouvrir le portail, Di ? geint Romeo alors qu’elle lui a cédé un contact visuel, même de loin. “Mais tu sais l’ouvrir non ?” répond t-elle à voix haute, suffisamment portante pour que son coffre porte jusqu’à son familier, se traînant sur la petite chaussée sans pouvoir faire bien plus que cet excès. J’ai pas réussi la dernière fois… “Ah oui c’est vrai, c’est Lolo qui a dû t’ouvrir une demi heure après…” ne s’excuse pas, bien entendu, et fait quelques enjambées pour lui déverrouiller ledit portail. “T’auras qu’à pousser, tu sais faire ça au moins ?” Le soupir s’échappant des naseaux du rhinocéros vaut pour mille mots, et mille maux aussi.

Y’a un truc dont il faut qu’elle parle à son frère, outre le fait qu’on laisse pas la porte ouverte comme si on était à la campagne - et elle a sans doute dû oublier elle-même de la fermer avant de partir au matin. Un truc qui la trotte et bien plus rapidement que ce que Romeo ne pourrait jamais faire dans sa pauvre vie. Ca tombe bien, c’était lui le sujet, et vu le temps qu’il allait prendre pour rentrer dans le jardin, voire atteindre le portail tout court, elle avait une fenêtre suffisante pour aller discuter à cœur ouvert avec son aîné (et elle détestait ça, en vérité).

Elle arrive à le trouver après avoir fait trembler les murs à ouvrir et refermer toutes les portes pour le trouver. S’aperçoit qu’il était juste là sous son nez, sur le canapé, à croire qu’elle avait totalement la tête ailleurs.

“Vas-y pousse toi” qu’elle fait en le poussant elle-même sur le côté pour se faire une belle place à côté de lui sur le sofa. Sofa dont les ressorts craquent un peu plus à chaque mouvement. “Faudra aller à Ikea le changer, j'sais” grommelle t-elle. Puis elle soude ses yeux dans ceux de son idiot de faux-médecin. Elle a pas besoin de contextualiser, Diana est de toute façon incapable de le faire. Alors elle lui lâche sans autre forme de procès, l’air d’attendre une réponse franche et honnête : “Tu trouves que j’suis méchante avec Romeo ?” mais y’avait quand même le fond du regard qui sous-entendait fais attention à c’que tu vas baver quand même.

Spoiler:

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Epuisé est un mot qui décrirait bien Lorenzo actuellement. Forcé de se rendre seul au mariage d'une partie de la famille éloignée -partagent-ils même du sang ou non? personne ne le sait réellement- c'est avec joie qu'il gare sa voiture après avoir ramené Raphaël chez lui. Maudite saison des mariages, quand les premiers rayons de soleil annoncent les beaux jours du printems et de l'été tout le monde a soudainement envie de se marier.

Enfin le retour au calme. Ou du moins, c'est ce que se dirait une personne normale dans une famille normale. L'harmonie règne au sein de la fratrie Hyde mais le chaos également.  Accueilli par les beuglements de la Zoomancienne à peine la porte passée, le tatoué lève les yeux au ciel en soupirant pour cette histoire de porte.

« Tu crois vraiment que quelqu'un voudrait rentrer ici de toute manière ? »

Il faut bien avouer que leurs familiers ne donnent pas très envie de s'approcher. Si on ne connaît pas bien le Rhinocéros mélancolique et la Casoar vaniteuse, on imagine très bien les deux bestiaux charger pour vous réduire en lambeaux. Alors, les risques de cambriolage ?... Il n'y pense jamais, ne l'a même jamais envisagé. Posant ses clefs sur la table de l'entrée, jetant ses mocassins qui lui serrent les panards depuis déjà de trop longues heures, voilà qu'il jette aussi ses chaussettes et son pantalon en plein milieu du salon pour se mettre à l'aise. Sa veste de costume elle a déjà été retirée et oubliée dans la voiture. La cravate est desserrée et les boutons de chemise ouverts. On pourrait presque croire lorsqu'il s'avachit dans le vieux canapé qu'il va se mettre à gueule à sa cadette de lui ramener une bière avant d'allumer la télé pour y regarder un match de football. Mais il n'en est rien. S'il apprécie un bon match de ballon rond, l'Italien reste désespérément sobre et l'a toujours été.

Il n'est d'ailleurs pas non plus macho. Ou du moins, pas réellement. Si bien qu'il se laisse pousser par Diana pour qu'elle s'installe à ses côtés, alors qu'il met les pieds sur une table basse toute aussi bancale que leur canapé. La faute aux fesses de Giulietta qui a dérapé en courant comme une attardée parce que la pluie avait osé mouiller ses si jolies plumes soigneusement lustrées des heures durant. Quand elle aborde le sujet du rhinocéros, l'ostéopathe hausse un sourcil. Surpris qu'elle n'ait pas commencé avec un petit "dit Lolo..." comme quand elle a une chose importante à lui demander. Le genre de choses qui lui pèsent sur la conscience et les ancêtres savent à quel point ça ne lui arrive pas souvent.

« Chaque personne aime à sa manière. »

C'est comme ça qu'il a toujours perçu la relation entre sa sœur et son familier : de l'amour vache. C'est comme ça que Diana aime, c'est comme ça qu'elle est avec lui aussi et comme ça aussi qu'il l'a toujours vu interagir avec les filles qui lui plaisent.

« Mais. »

Le fameux mais qui veut tout dire, qui fache souvent dans une conversation. Pourtant si nécessaire pour nuancer, toujours, car avec Lorenzo tout est en nuance de gris et rien n'est jamais ni tout noir ni tour blanc.

« Il arrive que deux personne aient des façons d'aimer différentes malgré les sentiments. »

Parce qu'il sait l'amour liant les deux. Il n'en doute pas un seul instant. Pourtant, il voit souvent la tristesse du rhinocéros, et son regard triste qu'il connaît bien. Roméo est un grand sensible, on ne le changeras pas. Lui n'est pas psychiatre -non merci- et ne s'est jamais trop intéressé à ce genre de choses. Si les thérapies de couples existent... Peut-être que celles pour duo de sorcier et de familier également ?

tw; aucun

Diana fait étrangement l’impasse sur les propos de son regretté frère, incapable d’admettre que son habitat naturel sentait le bois de cèdre plutôt que l’eau de rose, et que par conséquent, n’importe qui aurait pu vouloir y mettre son doigt de pied. Penser que les sorciers étaient fatalement plus sympathiques que les humains, c’était se mettre deux doigts dans un œil (au choix), et c’est bien pour cette raison que la sorcière passait son temps à gonfler les muscles, histoire de se préparer. Si les humains avaient les survivalistes, les sorciers avaient des cas comme Lady Di.

“Chaque personne aime à sa manière. - Ça c’est vraiment une réponse de merde déjà, - Mais.” La zoomancienne plisse les yeux, petit à petit, pas très sûre de ce qu’il allait finir par lui baver. Est-ce que Lorenzo allait la brosser dans le sens du poil, du crin, et de tout le duvet qui pouvait parfois traîner sous sa nuque ? De toute façon, elle partait du principe - à tord, sans doute - qu’il n’était pas assez audacieux pour pouvoir la confronter jusqu’au bout, seulement s’y essayer un peu. Mais son aîné, aussi lâche pouvait-il être parfois, avait des réserves qu’elle ne soupçonnait pas exister.

“Il arrive que deux personne aient des façons d'aimer différentes malgré les sentiments.”

Face à cette palabre, la Hyde reste bouche entrouverte, dans une moue qui traduit un hein ? mêlant confusion et dégoût. Si c’était pour lui parler comme Baudelaire, avec des détours lyriques, c’était même pas la peine ; et Diana, piquée, n’attend alors pas pour répliquer.

“Tu peux pas parler normalement même ?” Premier reproche, parce que pour elle, c’était tout sauf clair. “J’suis méchante avec Romeo oui ou non ?” C'est qu'il y avait pas besoin d'en faire un poème, au bout d'un moment.

La jeune femme insiste, dans ce qu’elle pense être légitime. Le rhino avait beau être pataud, il allait finir par arriver, bon gré mal gré, et elle avait aucune envie de le mêler à la conversation.

“T’es chiant vraiment putain,” qui est plus une interjection naturelle entre eux plutôt qu’un véritable reproche. “J’ai pas fait tes études d’intello moi” c’est dit plus bas, alors qu’elle retire ses pompes à semelles épaisses, dignes des plus grands films d’aventure américains. Véritable grain de complexe ou pet de colère déraisonnable, les pronos étaient ouverts.

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La subtilité n'a jamais été la qualité principale de Diana. Elle en a tout un tas d'autres - qu'on ne voit pas forcément. Mais Lorenzo argumenterait que sa cadette est courageuse, créative et toujours loyale. Rien que ça, c'est déjà beaucoup et ce sont des bons traits de caractère à posséder selon lui. Certes, elle n'es pas la plus réfléchie des Zoomanciennes. Mais on peut toujours compter sur Lady Di en cas d'ennuis. Lui a hérité de l'intellect, manque un peu de courage parfois surtout par peur de rendre triste ceux qu'il aime n'osant pas dire les choses clairement pour ne pas blesser.

« Oui. »

S'il lui faut une réponse claire, la voici. Et ça lui fait un peu mal au cœur, à J-Lo d'être aussi direct avec Didi. Mais il le faut, pour qu'elle comprenne. Plus compatissant qu'elle, ou du moins montrant plus facilement sa fragilité, le voilà qui pause une main sur son épaule pour la réconforter.

« Il est très sensible, alors il est triste quand tu es trop directe avec lui. C'est une qualité, d'être honnête comme tu l'est mais Romeo aurait sans doute besoin que tu sois plus diplomate et patiente avec lui pour être heureux. »

On ne la changeras pas. Ou du moins, pas aussi facilement. C'est quelque chose qui demande beaucoup de travail sur soi et malheureusement, lui est ostéopathe et non pas psychologue. Il y a tout un tas de gens biens pour parler de ses difficultés dans la vie, qui donnent des conseils pour changer les choses qui ne vont pas. Sa sœur est une tête de mule, et lui aussi. Les hyde ont la tête dure, dans tous les sens du terme ce qui peut être une qualité comme un défaut en fonction des situations. Au moins, ils n'ont jamais été blessés en chutant d'une branche d'arbe.

« Tu pourrais lui proposer une activité. Rien que vous deux, ça lui ferait plaisir déjà. Encore mieux si tu fais un effort et le laisse choisir ce que vous allez faire. »

Un peu comme avec une copine à qui il faut remonter le moral après une semaine difficile au travail. Sauf qu'à défaut d'une femme, le rhinocéros ne pourra pas sortir dans un bon restaurant pour se changer les idées : l'herbe verte de Green Bank fera amplement l'affaire dans son cas. Mais un pic-nic, ça lui semble être une bonne idée à Lorenzo, si bien qu'il la partage à Diana :

« Faites un pic-nic, ça peut être cool. Y a plein de marguerites en plus c'est la saison, il sera content d'en manger. »

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“Oui.”

C’est ce qu’il lui lâche, réponse claire, non argumentée sur le moment, et ça suffit à lui clouer le bec. Peut-être bien même que Di est un peu blessée, parce que c’est Lolo qui l’a dit, et en plus de ça, en la regardant droit les yeux. Ce alors qu’elle a demandé expressément qu’il soit expéditif mais, ça n’ôte en rien que l’atterrissage est difficile. Surtout que dans son espèce de déni enrobé de loyauté, la sorcière a quand même conscientisé un peu le problème. Pire, c’est sans doute ce que son inconscient lui soufflait, qu’elle était méchante avec Roméo, la plupart du temps. Sans doute pour ça que ça fait encore plus mal de l’entendre.

“Il est très sensible, alors il est triste quand tu es trop directe avec lui. C'est une qualité, d'être honnête comme tu l'est mais Romeo aurait sans doute besoin que tu sois plus diplomate et patiente avec lui pour être heureux. - Donc en plus d’être méchante j’le rends malheureux… ?”

C’est agaçant et à la fois, c’est la vérité. Maman disait ça aussi, elle s’en souvient, quand ils étaient tout petits. Depuis que Lady Di ne grimpe plus sur le dos de Roméo pour aller fuguer à 50m de la maison, la relation n’est plus du tout la même. Pour l’aspect bonheur, elle rebondit dessus parce que c’est un extrême qui lui fait soudainement mal au cœur. Si ça peut paraître immature de sa part, la façon dont ça sort n’est pas vraiment de son ressort, entière comme elle est.

“Tu pourrais lui proposer une activité. Rien que vous deux, ça lui ferait plaisir déjà. Encore mieux si tu fais un effort et le laisse choisir ce que vous allez faire. Faites un pic-nic, ça peut être cool. Y a plein de marguerites en plus c'est la saison, il sera content d'en manger. - On a pas cinq ans quand même…”

C’est bougonné, mais que dire face au tableau qu’il lui présentait ? Dans son imaginaire, elle et son familier faisaient ça bien trop souvent - alors ce n’est qu’après avoir exprimé sa pensée sur le fait accompli qu’elle réalise. Non, elle passait beaucoup plus de temps à travailler le bois, harceler les mômes et faire vaguement son travail qu’à se préoccuper de ce que le rhinocéros voulait réellement.

D’ailleurs, en parlant de lui, il vient de passer le portillon… il reste quoi, deux minutes ? Un morceau de soupir s'échappe de son nez.

“Il va arriver…” Factuel. “…‘fin y’a quoi qui peut m’aider ? C’est pas un pique nique qui va changer les choses, sinon je l'aurais déjà fait…” c’est qu’elle voudrait que ce soit plus simple, évidemment, et moins expédié que ce qu’ils étaient en train de partager là. Et puis… de quoi avait-elle vraiment peur, en isolant Roméo de la conversation, finalement ? Se confronter à son regard, à sa tristesse ? Ou s’apercevoir qu’elle était vraiment une mauvaise sorcière ?

“Les psy pour familiers ça existe ?” Pause gênée. “Laisse tomber jamais j’vais voir un psy” Fierté mal placée qui aurait du bon à au moins essayer.

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Vous pensiez que c'était impossible ? Non, les Hyde l'ont fait. ce slogan pourrait servir à tout un tas d'exemples, pour tous les membres de la famille. A l'époque des temps jadis, quand les lignées avaient des blasons et des citations, ça aurait pu être la leur. On aurait alors cru que les Hyde étaient voués à avoir un destin glorieux de chevaliers courageux, relevant des défis impossibles pour le reste du commun des mortels. Dans la réalité ? Ils ne sont juste pas les plus dégourdis, ni les plus sympathiques. Quoi que, tout dépend de comment ils sont lunés. Là encore, ils portent bien leur blaze : un jour ça va et l'autre non impossible de savoir sur quel pied danser avec eux. Si Lorenzo est un brin plus stable que Diana, ça ne l'empêche pas parfois, de devenir soupe au lait et de changer d'humeur radicalement alors que cinq minutes avant, il était en train de rigoler.

Lady Di a donc réussi l'impossible : mal s'entendre avec son familier. Lui est assez proche de Giulietta : les deux aiment regarder de la télé réalité pour juger la bêtise des gens qui ont été recrutés dans un programme à la con pour trouver l'amour ou devenir célèbre. Leur dernier visionnage en date ? Milf manor, la pire chose que la télévision ait faite depuis quelques années, où des femmes d'âge mur avaient un choix à faire entre les darons et les fils de ces derniers. Romeo et Diana... N'ont pas vraiment d'activités à pratiquer ensemble. Difficile de travailler le bois quand on a pas de pouces.

« Genre, écouter un peu plus Roméo et ses envies quand il te parle ? Ses états d'âme ? »

C'est vrai qu'un pic-nic ça ne règleras pas tous les soucis. Quand elle lui parle de Psy, Lorenzo ouvre la bouche avant de la refermer quand elle affirme qu'elle n'iras jamais en voir un. Sans doute parce qu'elle a peur, dans le fond, qu'on lui dise qu'il y a un truc qui ne va pas chez elle. Un peu comme tout le monde, c'est dur de voir la vérité en face et beaucoup préfèrent la technique de l'autruche : lui le premier. Lolo n'aime pas spécialement les conflits, encore moins avec lui-même. Laisse couler beaucoup de choses, qui s'accumulent, avant de péter sans prévenir au moindre petit truc qui est "de trop". Ce n'est pas sain non plus, comme manière de faire. Mais le Botanomancien préfère se dire que tout va bien. C'est plus facile, le déni.

« Y a pas un psychologue chez les chelous ? »

Les chelous, autrement dit les enfants vagabonds. Qui vivent de nuit et ont des magies qui semblent toujours peu naturelles à Lorenzo. Contrairement aux autres, leur don n'est pas lié à l'un des quatre éléments naturels.

« Sur les réseaux j'ai vu qu'il y avait des chiropracteurs pour chiens, ça a l'air un peu dangereux ma foi mais c'est pas le sujet. Y a peut-être des psy pour familiers, du coup, faudrait chercher et demander. Genre, comme une thérapie de couple, ça vous ferait du bien.»

Le rhinocéros ne semble entendre que la toute fin de sa phrase, sur la visite d'un psy pour un couple. Tant mieux. Pataud, Roméo arrive et J-lo lui adresse un sourire pour détendre l'ambiance :

« Ah Roméo ! J'me demandais quand est-ce que tu allais nous rejoindre. »

Giulietta elle, semble déjà endormie dans le jardin. Tant mieux, ils n'ont pas besoin d'un vélociraptor dramatique en plus dans la pièce. Le gros poulet vaniteux a souvent du mal à tenir sa langue et peine à garder les conversations discrètes tant elle aime les ragots - à l'image d'une nonna, Giulietta sait tout sur tout le monde dans le quartier en observant par dessus sa haie.

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“Genre, écouter un peu plus Roméo et ses envies quand il te parle ? Ses états d'âme ? - Yo tu dis ça comme si tu vivais avec moi tout l’temps…” oh wait. C’est tristement le cas, même si son frère n’est pas toujours présent au domicile, ils font une colocation depuis suffisamment d’années déjà - et sont suffisamment proches aussi - pour statufier de ce genre de choses. Elle lui jette un regard noir, qui le défie de lui dire qu’elle a tord : de toute façon, son énorme soupir du nez (heureusement que les deux voies de l’autoroute sont dégagées) témoigne pour Diana qu’elle avait peut-être capté l’énormité qu’elle venait de sortir. Mais bon, il était pas avec eux quand ils travaillent, ok ? L’exception à la règle.

“Y’a pas un psychologue chez les chelous ? - J’sais pas mais ils en auraient bien besoin en vrai” ça s’échappe d’entre ses lèvres parce que ça va de soi, les Vagabonds sont des anomalies dans le décor et c’est toujours compliqué - globalement - de les appréhender, surtout pour une fratrie aussi rentre-dedans et entière que celle des Hyde. Lolo lui fait ensuite part d’une anecdote dont il aurait pu se passer de partager, parce que sa cadette imagine Roméo se faire craquer les articulations par un boug trop propre sur lui pour l’opération.

De toute façon, elle entrouvre les lèvres pour s’apprêter à dire un truc, probablement une énorme connerie pour changer, mais l’arrivée du rhino dans le séjour lui coupe l’herbe sous le pied.

“Ah Roméo ! J'me demandais quand est-ce que tu allais nous rejoindre.” Gros yeux, visage qui se tourne aussitôt vers son frère, toujours posté à ses côtés sur le canapé. “Hé, ça va pas de dire qu’il est gros et lent là ?” C’est même pas forcé, trop sincère pour espérer mentir, encore moins sur le sujet. Di est estomaquée par les propos, elle l’a même bousculé volontairement sur le côté pour lui remettre un peu les neurones en place ; même si y’en avait pas plus que deux ou trois à honorer leur mission première. ”L’écoute pas il dit des conneries” lâche t-elle à son familier, mais quelques secondes après, redevient mal à l’aise. Parce que Roméo a l’air dépité, elle s’en aperçoit. Il fait même semblant de ne pas avoir entendu la fin de leur conversation.

“C’est pas grave Di, c’est vrai que je suis pas très rapide…” il baisse la tête, et y’a après ça un gros malaise généralisé.

“Lolo tu fais quoi à manger ce soir ?” Dévie la conversation, puis se lève d’un bond. Ca sort de nulle part, mais pour feindre le naturel, Diana redevient débile à souhait. Et un brin méchante aussi, peut-être. “J’fais la vaisselle mais juste si c’est bon à manger avant quoi” bras croisés, de toute façon c’était assez radical dans l’idée : soit c’était Lolo qui s’y collait, soit c’était pizza à commander. “Oui ou non ? Faut qu’j’aille me doucher” pour ensuite finir dans son petit atelier, au fond du jardin. Tout à sa place, la logique en moins.

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« Mais vous voyez le mal partout c'est pas possible putain ! »

Même son Casoar qui s'offusque facilement tant elle est vaniteuse ne l'aurait pas mal pris. Du moins, il ne croit pas. Vaut mieux s'embrouiller avec Roméo qu'avec Giulietta, le raptor a moins de patience que l'autre familier plus apathique. Pourquoi est-ce qu'ils sont soudainement outrés ? Lorenzo ne faisait que remarquer que Romeo les rejoignait, n'insinuait pas qu'il était gros et lent (bien que ce soit vrai). Il aurait pu prendre son temps pour tout un tas de raisons : discuter avec un voisin (quoi qu'il est relativement tard...) regarder l'herbe pousser... Qu'est-ce que ça fait d'autre un rhinocéros d'ailleurs ?

Pour appaiser les esprits, Diana par de cuisine. Soupirant dans son canapé, vautré la tête en arrière à regarder le plafond Lolo qui a toujours son eye liner sur la gueule malgré l'heure grogne un peu pour la forme. Ok, Diana a travaillé ou fait des choses aujourd'hui. Mais lui est allé à un putain de mariage, dont seul la présence de Raphaël l'a sauvé. Pour échapper aux nonas, tout en mangeant des tomates sans mozzarella avec de l'huile d'olive dégueulasse. Alors oui, il a un petit peu faim lui aussi. Mais il a aussi très mal aux pieds et aimerait se changer :

« T'sais quoi, fais la vaisselle je vais prendre ma douche en premier et après j'fais à bouffer. De toute manière faut que tu laves les trucs que je puisses cuisiner. »

Parce que les casseroles ont tendance à finir par être inutilisables dans cette maison. La faute à des expériences que les Hyde qualifieraient de scientifiques, ou à une vidange de bagnole qui retire la couche du fond.

« Des gnocchis avec une petite sauce napolitaine, mozarella et Parmigiano Reggiano gratiné au four. »

Le tout avec du fauxmage, certes, mais tout de même. Faut bien s'adapter quand on est un enfant des vergers. Le veganisme heureusement, ne surprend plus grand monde du côté sorcier de la capitale écossaise. Lorenzo sait qu'il lui reste des pots de sauce tomate de la saison dernière en attendant les prochaines tomates de cet été, et ce sera rapide à faire avec des gnocchis frais prêts en trois minutes.

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Face à la crise de Lolo, y’a bien que Roméo pour pouvoir s’en sentir un peu mal à l’aise par après. Diana elle, sait que c’est du flan, doublé d’inutile : le mal partout hein, c’est qui qui lui avait dit qu’elle était méchante avant ça, même ?

“T'sais quoi, fais la vaisselle je vais prendre ma douche en premier et après j'fais à bouffer. De toute manière faut que tu laves les trucs que je puisses cuisiner. - Ouais bah déjà j’sais pas si tu mérites que… - Des gnocchis avec une petite sauce napolitaine, mozarella et Parmigiano Reggiano gratiné au four. - OK j’y vais - Je vais t’aider, Di” nuance le rhinocéros avant de prendre les devants (autant que possible) pour se traîner jusqu’à la cuisine. Heureusement que le carrelage était solide d’ailleurs, vu le poids qui passait là-dessus toutes les saintes journées. La zoomancienne a perdu toute volonté d’argumenter, la seule idée d’avoir ce repas sous le nez étant dissuasif à son propre côté rebelle.

“Magne toi hein” qu’elle le motive en donnant un coup dans le canapé au passage, histoire de. “Viens Roméo on va lui rincer la vaisselle” allusion beauf pas du tout apprêtée pour la situation, mais la concernée en a rien à cirer. Rien n’était plus important que le dîner, après cet interlude qu’elle préfèrerait - bizarrement - oublier.