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TW Repas, anxiété

Les premières lueurs de l’aube percent la mer du Nord en cette fraiche matinée de Janvier. Installé sur un rocher, Peryn contemple l’écume se retirer peu à peu autour de lui, marée basse d’une étendue calme, loin du fracas tempétueux qui l’anime parfois. C’est vrai, je peux venir ? Helium peine à masquer son excitation dans sa question qui arrache un demi-sourire au sorcier. « Ouais, j’ai un plan. Et on peut espérer que des hydro ne soient pas trop regardants sur le mode de transport. » Le phoque gris sautille lourdement sur le sable humide. On y va pourquoi du coup ? « Je t’ai parlé de Caleigh, tu te souviens ? Qu’heureusement qu’elle était là quand j’me suis présenté au coven parce que sinon j’me serai barré en courant, qu’on se croise de temps en temps, tout ça. » Ah oui, la Brume Salvatrice. « Ouaip. Bref, j’voulais la voir aujourd’hui, je lui ai envoyé un texto hier – pour qu’elle me parle du coven ici t’sais – mais elle a dit qu’elle était au CHU pour son euh… boulot. »

C’est une grande responsabilité, tu sais ? Déjà que les infirmiers et docteurs ont pas beaucoup de temps… « Oh, j’dis pas, oui. ‘Fin voilà, elle a l’air fatiguée, puis c’est Janvier, fait nuit tout le temps, humide et froid comme t’aimes, du coup le plan c’est de venir à l’improviste pour lui cuisiner un vrai repas à midi. Si elle a une pause, à midi. Ce sera mieux que… » OH CA C’EST TROP CHOUETTE ! Ça fait longtemps que t’as pas cuisiné pour le plaisir en plus ! Du coup on cuisine quoi ? Il ne relève pas le on pour ne pas vexer Helium et hausse les épaules. « J’sais pas encore. » Bah c’est facile, elle aime quoi ? « Elle aime… Bah j’sais pas moi, comme tout le monde un peu ? » Peryn… « Mais quoi ? » Tu n’as aucune info sur ce qu’elle préfère, ce qu’elle ne mange pas ? « Bah non, déso, j’dis pas aux gens ‘Hey salut, moi c’est Peryn. Au fait, tu aimes les petits pois ?’ » BAH NON PERYN, TU FAIS PAS CA NON. « Pourquoi tu t’énerves Helium ? Sérieux ? » Tu sais que c’est pas intime hein ? Tu sais que c’est une info qu’on peut avoir quand même assez facilement ? « Allez, nique-toi… » Bon, du coup on fait quoi ?

Les roues du caddie de supermarché émettent un grincement plaintif tandis qu’ils arrivent dans le hall d’entrée du CHU. L’étrange binôme s’arrête pour regarder les panneaux qui s’entremêlent. Elle bosse dans quelle aile, déjà ? Euh j’sais pas, un peu toutes les ailes ? C’était pas plus simple de lui dire que tu venais, non ? Ouais, si. Bon viens, c’est par là. Par-là ? T’as vu le panneau ? Nan mais y’a des ascenseurs, et les personnes importantes c’est souvent en haut, non ? Peryn, tu t’arrêtes maintenant. Quoi, j’ai pas raison ? PERYN, MAINTENANT TU T’ARRÊTES ET TU DEMANDES TON CHEMIN !

La salle de repos est encore vide à cette heure. Le souffle court, Peryn pousse Helium sur les derniers mètres pour le ranger sur le côté et ne pas gêner le passage. C’est joli ici. « C’est blanc, ouais. » Helium trouvait joli à peu près tout ce qui le sortait de son quotidien maritime, et il était capable de s’enthousiasmer aussi bien face à une merveille architecturale d’art nouveau qu’un sous-sol insalubre et miteux, ou une salle d’hôpital. Main qui se passe dans les cheveux, pupilles bleues parcourant ses nouvelles cuisines de circonstance. Trois fours micro-onde, deux petits frigos. Pas de congel. Pas de four. Pas de plan de travail. « Tu m’étonnes qu’ils mangent mal. » Tu manges mal, Peryn. Hausse les épaules, remonte ses manches et va se laver les mains.

Le plan de travail provisoire prend deux tables mises cote à cote. Sous l’œil attentif d’Helium, Peryn commence à se mettre au travail, piochant tour à tour dans un tas de vaisselle récupérée. Dans le doute – et histoire de faire les choses simples, comme ne cesse de lui faire remarquer le phoque – l’homme a opté pour deux menus, ou plutôt deux entrées, deux plats, deux desserts. Toast de pain au levain (une rareté à Edimbourg), saumon fumé et avocat, œuf mollet, et fines tranches de radis marinés dans du mirin et de la sauce soja, jus d’herbes et petits croutons en entrée. Mac’n cheese au cheddar fumé et à la bière et filet de saule au citron, chips d’herbes en plat. Nage d’agrumes et mug cake au chocolat en dessert. Elle a sa pause à quelle heure déjà ? « Je sais pas Helium. Je sais pas. » Mais putain, je suis en retard.

Une personne toque à la porte : infirmier qui a bien voulu le conduire jusqu’ici. « Mr. Tanner, j’ai pris la liberté de prévenir la brume salvatrice de votre présence. Elle arrive. » Oh merde. « Non non non, c’est pas la peine, c’est pas… c’est pas prêt ! » L’infirmier le dévisage avec une moue étrange – de la surprise peut-être – avant de se retirer en silence, le laissant jongler avec ses différents bols à soupe. « Fais chier. Fais chier. » Calme-toi, elle vient pas au restau non plus. « FAIS CHIER, MERDE ! »
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After rain
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Ses doigts se posent sur ses tempes, derrière son bureau, les massant doucement pour essayer de faire partir la migraine qu'elle traîne depuis des heures. Caleigh soupire, regardant d’un air dépité son thé, froid depuis longtemps, reposant sur près de l’écran d’ordinateur avec sa boîte mail ouverte. Son regard se pose alors sur la ribambelle de mails non lus. La trentenaire se laisse tomber dans son siège, tête appuyée contre le dossier.

Entre les transplantations d’urgence, les accidents de soirée arrosée, certains patients hospitalisés dont l’état s’était détérioré, les rendez-vous programmés qu’on doit transférer d’un médecin à un autre, les absences, les… Oui, inutile de tout lister, elle avait envie de se taper la tête dans le mur rien que d’y penser. Là, elle s’était enfin assise à nouveau, après avoir supervisé une opération particulièrement délicate pour s’assurer que tout irait bien. Mais même si pour l’instant, elle pouvait rester assise, il lui restait encore cette tonne de mail à répondre. Elle se redresse, non pas pour reprendre une bonne position de travail, mais pour poser sa main dans son coude appuyé sur la surface du bureau en soufflant fortement. Ses yeux se posèrent sur le large aquarium, prenant la moitié d’un mur de son bureau, où Clover nageait tranquillement. Elle leva les yeux au ciel, ne laissant même pas son familier s’exprimer.

“Non, je ne prendrai pas de pause… Tu as vu tout ce qui me reste à faire ? J’irai réchauffer mon thé tout à l’heure… Peut-être que je rajouterai du café dedans, tiens ?”

Un sourire étire ses lèvres, alors que la méduse lui exprime son dégoût pour son idée de mélange. De toute façon, elle n’était pas fan de café. Caleigh laisse glisser sa main vers la souris, pour diriger le curseur paresseusement vers un premier mail, lorsqu’on toque à sa porte. Elle se redresse subitement, trop peut-être pour son vieux dos. “Tu as seulement 36 ans, n'abuse pas Caleigh…” entend-elle alors. Elle pouffe de rire, mais se reprend calmement, se positionne correctement dans son siège et déclare un “Entrez.”

Un infirmier, et elle s’imagine déjà qu’un médecin a un problème avec un patient et qu’elle va devoir reporter encore cette avalanche de mails… Mais non, à vrai dire. “Brume Salvatrice, Mr. Tanner est là pour vous. Il est dans la salle de repos.” Peryn ? Oh, ça fait un moment qu’elle ne l’avait pas vu. Mais qu’est-ce qu’il fait là ? Elle fronce les sourcils, jetant un oeil sur son téléphone, inquiète de ne pas avoir vu qu’il lui avait envoyé un message… Mais non, du tout. Remarque… “Oh mince, tu es OBLIGÉE de prendre une pause… Trop dommage…” Oui, c’est bon, Clover, on a compris.

“Merci beaucoup. Dites-lui que j’arrive.”

L’infirmier repart et, pour se donner bonne conscience - et sûrement parce qu’elle a un sérieux problème aussi -, Caleigh prend le temps de répondre à un ou deux mails, ceux qui ont l’air le moins prise de tête. A la fois pour pouvoir rejoindre Peryn rapidement, sans le faire attendre, mais aussi parce que c’est difficile de se concentrer avec les soupirs volontairement bruyants de la méduse Aurelia Aurita. Une fois cela fait, elle attrape son téléphone et son biper, les glissant dans sa poche, puis sa tasse de thé froid. Tout en sortant, elle tire la langue à Clover, avant de se diriger vers la salle de pause.

Sur le pas de la porte, elle se fige, les sourcils froncés. Son regard balaye la pièce, les tables collés avec les provisions posées dessus, ici et là, certains préparés, d’autres attendant sagement leur tour. Il passe aussi sur le phoque dans un caddie, ce qui sur le coup accentue un peu plus la courbure de ses sourcils. Et puis elle pose le regard sur Peryn, qui a l’air un peu paniqué. Médusée - sans mauvais jeu de mots, elle cherche ses mots. Elle lui adresse un sourire.

“Bonjour, Peryn… Je peux savoir pourquoi tu as transformé la salle de repos en plateau de Masterchef ?”


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TW Repas, anxiété

Pas bon. Pas assez bon. T’es trop lent putain, ma grand-mère ferait mieux que toi. T’as pas ta place ici, tu fais honte. T’es une honte, Peryn. Le palpitant s’emballe, tambour sourd à sa poitrine, afflux confus dans ses veines, gestes moins sûrs. Regard hagard autour de lui, contemplant les récipients donc la logique lui échappe à présent. Merde. Un micro-onde s’alarme et se coupe brusquement. Il cligne des yeux, figés face à son poste de travail de fortune, incapable de retrouver le fil. T’as pas ta place ici. Tu me fais perdre mon temps. Le couteau se pose doucement sur la planche de travail, parfaitement aligné à cette dernière. L’hydromancien va chercher son souffle à sa source et prend le temps de l’étirer lentement, se concentrer sur le va-et-vient de son torse pour reprendre le contrôle. Arrête de perdre du temps, connard. Expire. Ça va bien se passer. Tout va bien se passer.

Peryyyyn ! « Hein, quoi ? » Se retourne pour regarder Helium, redressé dans son caddie, sa petite tête ronde aussi haute qu’il le peut. Quelques mètres plus loin, sur le pas de la porte, comme si elle n’osait pas vraiment entrer dans cet étrange espace, Caleigh – silencieuse et interdite. “Bonjour, Peryn… Je peux savoir pourquoi tu as transformé la salle de repos en plateau de Masterchef ?” Le sourire et la question le prennent au dépourvu, lui debout face à son champ de bataille, les joues rosies et le regard perdu dans de lointaines contrées. Sa main se passe lentement dans les cheveux tandis qu’il essaye de trouver une posture plus sûre, dandinant maladroitement d’un pied vers l’autre. « Oh, salut Caleigh. Désolé pour ça… » lâché dans un murmure.

Uhum uhum. Helium, encore, toujours redressé de toutes ses forces, s’adressant à eux deux sans prendre la peine de réserver cela pour son sorcier. Tu nous présentes, Peryn ? Il a un moment de flottement, nouveau fil perdu, avant de secouer doucement de la tête. « Pardon. Euh… ça c’est Helium du coup, mon phoque… familier. Il… D’habitude… » Caleigh, c’est ça ? Oh je suis trop content de te rencontrer ! Quel plaisir de venir te rendre visite dans ce si bel endroit ! « Voilà, il est content. » Tu sais qu’il a failli nous perdre, hein ? C’est super grand le CHU en fait, et t’imagines bien que Peryn, bon… Il a du mal à parler aux… « Eh Helium, ta gueule ? Je sais très bien parler aux gens, merci. » Quelle idée de merde. Quelle putain d’idée de merde. Peryn se détourne dans un grognement. Enfin voilà du coup, on voulait te faire la surprise d’un bon repas chaud pour couper ta journée !

Peryn désigne les deux tables d’un geste théâtral. « Bon, je savais pas trop ce que tu aimais, du coup j’ai tout fait en double. Sauf que forcément, c’était peut-être un peu ambitieux. » Il se sent terriblement con, à ce moment. Tout aurait pu être plus simple s’il avait juste préparé quelque chose chez lui et qu’il était passé pour le donner à Caleigh, mais non. La salle de repos se transformait en cuisine de fortune, lui dépassé par une tâche qui n’aurait pas dû être si compliquée sur le papier, et elle ici maintenant, sur le pas de la porte, arrachée à son travail par un infirmier qui n’a rien compris, et rien de prêt. Il a ce sentiment de honte dont il ne parvient vraiment à se défaire quand il sent son regard se poser sur lui et qu’il se réserve bien de lui rendre.

« C’est pas encore prêt du coup, désolé. Si tu veux je peux t’appeler quand c’est bon, que tu perdes pas du temps ici ? » Ou alors peut-être que tu peux lui montrer et que vous irez plus vite à deux, Peryn ? « Je… j’sais paaas ? Tu… t’as un peu de temps, Caleigh ? » T'aimes les agrumes, Caleigh ?
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Entre le bureau et le couloir, Caleigh avait habilement remis son beau masque de Brume Salvatrice, qui ne fléchissait pas, toujours souriante, à peine fatiguée… Un masque, bien sûr, un peu trahi par les cernes sous ses yeux. Fichues traîtresses : peu importe, son attitude compensera.

La tasse à la main, elle s’arrête rapidement à l’entrée de la salle de repos, découvrant qu’elle a été transformée en cuisine improvisée, des ingrédients et des plats recouvrant deux tables collées l’une à l’autre, les micro-ondes sonnant ici et là, et Peryn occupé, semble-t-il, à calmer sa respiration un peu trop rapide. Il est rappelé à la réalité par le phoque dans le caddie. Inquiète, elle ne le relève cependant pas, décidant plutôt de faire un trait d’humour sur l’état de la salle de repos. Sa tasse froide passe d’une main à l’autre, un peu décontenancée, alors qu’elle écoute sa réponse. Elle s’apprête à lui dire qu’il n’a pas à s’excuser, mais l’habitant du caddie dans le coin de la pièce attire leur attention en s’éclairant la gorge, demandant à être présenté. Peryn s’exécute, vite coupé par le dénommé Helium pour raconter leurs déboires. Un sourire grandit peu à peu sur le visage de la jeune femme alors qu’elle les écoute, attendant patiemment de pouvoir leur répondre. Finalement, elle s’approche d’Helium.

“Enchantée, Helium. Si j’avais su que tu serais ici, je t’aurais amené Clover… c’est mon familier. Elle adore me lancer des remarques cinglantes aussi, vous vous seriez bien entendus.”

Elle lui adresse un sourire, avant de s’approcher de Peryn, qui lui désigne maintenant le menu d’aujourd’hui. Enfin les menus, visiblement. Touchée par l’attention, elle observe les deux tables, puis pose le regard sur le jeune homme, avant de lui sourire. Caleigh ne pouvait pas se souvenir de la dernière fois où quelqu’un (en dehors de son frère, j’entends) lui avait porté une telle attention. Cela pouvait être anodin pour une personne lambda, mais pas pour Caleigh : Peryn avait pris le temps de venir jusqu’ici, après avoir fait les courses, pour lui préparer un bon repas, fait maison… Enfin, fait “salle de repos”, pour le coup.

« C’est pas encore prêt du coup, désolé. Si tu veux je peux t’appeler quand c’est bon, que tu perdes pas du temps ici ? » Ou alors peut-être que tu peux lui montrer et que vous irez plus vite à deux, Peryn ? « Je… j’sais paaas ? Tu… t’as un peu de temps, Caleigh ? » T'aimes les agrumes, Caleigh ?

Un nouveau sourire. Décidément, elle allait se choper une crampe, à cause de Peryn. Il était rare qu’elle sourit vraiment au CHU : habituellement, c’était mine grave et sérieuse, ou sourire poli et de convenance.

“Détends-toi, Peryn… Oui, j’ai un peu de temps.”

En réalité, elle n’en avait pas, en fait elle n’en avait jamais. Mais elle allait en dégager du temps, dans son planning. C’était atelier cuisine avec Peryn et Helium, aujourd’hui.

“Oui, j’aime les agrumes ! Vraiment, Peryn, tout va bien. Je te remercie, c’est vraiment très gentil à toi d’avoir fait le déplacement pour me préparer un repas. Ca me touche vraiment beaucoup. Merci.”

Elle pose une main qui se veut rassurante sur son épaule, avant d’aller poser sa tasse sur le rebord de l’évier. Caleigh refait sa queue de cheval, se lave les mains, puis se retourne vers le cuisinier, le regard doux.

“Alors, c’est quoi la suite ? Enfin, par contre, je te promets rien... Je ne suis pas particulièrement bonne cuisinière...”


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Il y a la douceur de la voix et les mots rassurants, les remerciements alors qu’il n’a encore rien fait d’autre que de mobiliser de l’espace dans une salle de repos et de son temps à elle. Les yeux baissés, il esquisse un petit sourire reconnaissant et se force à retrouver la peau qui est la sienne en cuisine, ce personnage qu’il assume et qui lui fait du bien. Plus confiant, plus sûr, pour lequel rien n’est vraiment impossible, jamais. Les battements du palpitant s’espacent un peu et il relève la tête. Il peut le faire. « C’est normal » soufflé mais sincère, en ce qu’il est conscient du bien qu’elle s’évertue de faire au quotidien ici.

La main de Caleigh se pose sur son épaule et Peryn se fige, le souffle vide, lueur étrange dans ses pupilles alors qu’il croise les siennes pour la première fois aujourd’hui. Il y a cette tension mêlée à une méfiance jusqu’alors endormie mais vive et sauvage, comme une sorte de pulsion de survie face à ce contact, et la surprise confuse quand elle se retire pour se diriger vers l’évier. Main qui se passe dans les cheveux avant de tapoter doucement sa joue. Elle a ? Non, tout va bien. Tu sais, je doute qu’elle aurait... Ça va Helium, c’est autant le bordel qu’avant. Ses mots, adressés à son seul familier, sont emprunts d’un agacement qui n’ouvre pas sur le débat. Ils pourront en parler plus tard, s’il y tient vraiment. Helium se laisse glisser dans son caddie et s’abstient de tout autre commentaire.

Caleigh revient à sa hauteur, un sourire léger au bord des lèvres qu’il fait de son mieux pour lui rendre. Elle n’a pas à payer pour ses relations passées avec les membres du coven, ni pour la méfiance éprouvée au fil des années alors que les siens tentaient de l’influencer pour le guider vers des chemins qu’il ne désirait pas. C’est injuste, et pourtant il a du mal à se sentir pleinement à son aise, quand bien même il voudrait vraiment faire confiance et ne pas se poser de questions, et juste baisser sa garde. “Alors, c’est quoi la suite ? Enfin, par contre, je te promets rien... Je ne suis pas particulièrement bonne cuisinière...” Il a ce sourire plus franc, comme si cette simple affirmation l’aidait à passer à autre chose et à ne pas s’attarder sur la confusion qui menaçait de s’installer. Ce n’est pas la première fois qu’il fait de la cuisine avec quelqu’un hors de son travail, mais ces moments sont souvent lumineux dans ses souvenirs, parce qu’il aime avoir la possibilité de montrer et partager sa passion, et que c’est important pour lui.

« Tu vas voir, on ne va rien faire de très compliqué. » Normalement. Peryn fait glisser une planche à sa hauteur et sort un couteau de sa mallette. « Attention, ils sont très aiguisés, mais ce sera plus facile ». Se couper est son quotidien et peut-être même sa passion, tant l’accident est courant dans son métier – après les brûlures sûrement – mais il préfèrerait nettement qu’elle ne se blesse pas, surtout pas sous ses instructions, Brume Salvatrice ou pas. Il fait rouler deux pamplemousses en sa direction et les arrête à sa hauteur. « On va lever des suprêmes d’agrume, et ça ira dans le sirop que j’avais préparé en avance. Je te montre. » Il cale le pamplemousse contre la planche et coupe la partie inférieure et supérieure, assez profondément pour que l’on ait accès à la chair. L’agrume a désormais deux faces plates, et il le pose simplement sur l’une d’entre elle, à présent stable.

« Le principe, c’est qu’on ne veut que la pulpe et qu’on veut se débarrasser du reste. L’écorce du coup, elle m’intéresse pas, donc je vais la retirer tranquillement, en faisant bien attention à couper au plus près des quartiers. » La lame glisse le long de l’agrume pour enlever une tranche d’écorce, avant de continuer à côté jusqu’à en faire tout le tour. Il se sent bien, à cet instant, simplement face à ce fruit qu’il dénude lentement. L’écorce finit dans un cul-de-poule pour ses déchets, et il se tourne vers Caleigh pour la regarder faire cette étape, et la conseiller peut-être. « Il ne faut pas trop hésiter mais ne pas trop brusquer, parce que sans l’écorce le fruit est fragile. » Et ce serait bête de faire la bouillie. Les yeux baissés vers les mains de Caleigh, Peryn observe. Puis, sans prévenir, sans penser, des mots qui s’engouffrent et question qui se formule, doucement. « Tu as des passions en dehors du boulot, Caleigh ? »
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Sincèrement touchée par ce geste, bien qu’encore en préparation - au désespoir de Peryn-, elle le remercie :  il prétend que c’est normal, ça l’est peut-être au fond… Mais Caleigh n’est pas franchement habituée à ça. Elle a peu d’amis, et ce depuis son enfance… et elle est plus du genre à donner qu'à recevoir. Elle lui sourit et, c’est naturellement qu’elle pose sa main sur son épaule, une façon de le rassurer, un geste pour l’inciter à se détendre. Ce n’est pas du tout le cas. Il semble même se tendre, sous son toucher. Elle ne s’en formalise pas ; elle aussi, est sujette au stress et c’est rare qu’un simple toucher suffit à la calmer. Un sourire amicale envers Peryn, puis elle rompt le contact, s’éloignant pour se laver les mains, pour pouvoir commencer le cours de cuisine.

Une fois à ses côtés, Caleigh le prévient, un peu hésitante elle doit l’avouer, de son non-talent en cuisine. Cette phrase semble, à elle seule, bien plus efficace pour le détendre que ses tentatives précédentes. Bon, il y a ça au moins. « Tu vas voir, on ne va rien faire de très compliqué. » La Brume Salvatrice sourit un peu nerveusement, mais elle hoche la tête : elle lui fait confiance. Écoutant attentivement ses instructions, elle observe les mouvements du cuisinier alors qu’il lui explique les étapes pour préparer le suprême d’agrumes. Sauf que vient le moment de l’imiter, et Caleigh est bien moins à l’aise qu’elle ne l’est pour la médecine. Elle tente, tant bien que mal, de le cacher et se saisit du couteau pour entamer le travail. Les sourcils froncés, elle se concentre pour retirer l’écorce sans transformer le pamplemousse en bouillie. Plus facile à dire qu’à faire, pense-t-elle, mais elle s’applique. Ce n’est pas parfait, mais c’est déjà beaucoup mieux que ce qu’elle aurait fait seule, sans un professeur comme Peryn.

Plongée dans son opération chirurgicale sur fruit, elle est comme sortie d’une transe lorsque Peryn lui pose une question de nul part. Elle s’arrête dans son geste, relevant le regard vers lui. “Des passions ? Oh, heu… Oui.” Elle reporte son regard vers le pamplemousse, presqu’entièrement dénudé. “J’adore la peinture. Particulièrement l’art abstrait, même s’il m’arrive de peindre des choses plus… concrètes, disons.” Un sourire apparaît sur ses lèvres alors qu’elle parle de son art, son couteau plus lent sur le fruit afin de répondre Peryn sans faire de bêtises. “L’art abstrait me permet d’exprimer le mieux mes émotions. Comme un journal intime, je suppose.” Moins fermée. Moins parfaite. Si Clover était là, elle ferait sûrement remarquer que Peryn devrait lui donner des cours plus souvent.

Caleigh repose le couteau, observant son oeuvre. Ce n’est pas au point de faire de la bouillie, mais ce n’est clairement pas du niveau de Peryn et le sourire de Caleigh se change en grimace. “Bon… Il faut croire que même avec un excellent professeur, c’est mal parti…” Chassez le perfectionnisme, il revient au galop.


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Elle avait cette approche des gens, technique sociale qu’elle lui avait apprise, lui et sa maladresse, lui qui ne savait jamais quoi dire. Tu sais, Peryn, les gens ne sont jamais si inspirants que quand ils parlent de leur passion. C’était vrai. Incroyable pour lui d’effleurer tout ce qu’il pouvait découvrir par cette simple question, et à quel point cela révélait de ses interlocuteurs – souvent dans la surprise, toujours dans une forme d’admiration. Il aimait cette question parce qu’elle révélait ce qu’on ne dit habituellement pas et que chaque personne pouvait choisir d’y glisser la dose d’intimité qu’elle désirait. Il aimait cette question parce qu’il pouvait parfois être la personne à exprimer sa curiosité avec des mots plutôt qu’en observant en silence.

La peinture comme moyen d’expression ne déroge pas à la règle, et ses yeux se perdent l’espace de quelques instants, se demandant s’il connait quelqu’un d’autre qui se révèle par cet art ou s’il s’agissait à ce jour d’une légende et d’un mystère, pratique d’initiés faite par des personnes qu’on ne voit pas. Il n’en a pas le souvenir. La peinture abstraite est quelque chose qu’il se représente un peu sans qu’il se sente vraiment légitime d’en parler, parce qu’il n’a pas la culture de celles et ceux qui écument les musées en conversant histoire et symbolisme. Pourtant, il doit bien y avoir des similarités avec la cuisine, dans le choix des formes et des couleurs, le geste de la main qui appose la peinture, la matière, sur une toile. L’art reste et l’assiette se vide, mais cette similarité lui plait.

« Et tu fais quoi de tes toiles, après ? Enfin… tu peins sur des toiles, ou sur autre chose ? » Oui, c’était mieux de commencer par là. Une toile et un mur ce n’était pas pareil, tout comme un meuble, un gros meuble, un carnet, une voiture, une personne. Il y avait toile et toile en somme, et ce qui était abstrait ne s’arrêtait probablement pas à un carré de tissu blanc. Seconde question meurt sur ses lèvres. Est-ce que tu pourras me montrer ? Du coin de l’œil, le sorcier note le phoque gris qui se redresse, et la gratitude quand elle prend la parole pour revenir au vif du sujet : l’incision d’agrumes.

Pupilles se posent sur le pamplemousse dénudé – un peu pressé pendant l’opération certes mais toujours en forme. « J’aimerais que mon premier essai ait été aussi bon que le tien. Je me souviens très bien de la bouillie qu’il y avait sur la planche, mais t’es plus délicate. » Il ne pourrait pas simplement lui dire que ça va, c’est un bon départ et que le parfait on s’en fout aujourd’hui, on est pas là pour ça et que de toutes façons ça n’existe pas ? Peut-être. Il pourrait aussi lui dire qu’il n’excelle que dans l’échec, et qu’en cela mille personnes enseigneraient mieux ce geste que lui. Ces mots, il les garde pour lui, les yeux toujours posés sur le fruit dans ses mains, le visage neutre malgré la vague tension qui le traverse. « Et on a fait le plus dur. »

Il lui montre lentement la dernière partie, la plus simple et satisfaisante : glisser doucement la lame du couteau le long d’un quartier jusqu’à arriver au cœur de l’agrume puis venir doucement gratter vers l’extérieur pour l’extraire. Le mettre ensuite simplement dans le sirop. « Peindre c’est ce qui te fait décompresser du coup ? J’imagine qu’avec un… boulot comme ça, tu dois avoir souvent besoin de souffler, non ? Et ça va ? » Helium lui fait les gros yeux, et il fronce les sourcils, perplexe. C’était un truc à pas dire, ça aussi ?
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Les mains occupées à suivre les instructions données plus tôt par Peryn, Caleigh est attentive à ses gestes, sans pour autant snober son professeur de cuisine. Sur la question des passions, elle évoque la peinture. Elle décrit son style préféré, elle se confie un peu sur les raisons de son goût pour l’abstrait. L’abstrait laisse parler son coeur, il tait son perfectionnisme, devant sa toile son masque tombe et elle est enfin elle-même, elle laisse s’exprimer sa peine, sa joie, sa colère, son amour et sa haine. Elle couche tout sur la toile et elle se sent mieux, tellement mieux. C’est aussi une passion qui lui appartient, quelque chose qu’elle a choisi, un pan de sa vie sur lequel elle a le contrôle. Son art lui appartient tout entier, c’est aussi ça qui lui plaît.

Peryn s’intéresse à la passion de la brune, lui posant deux questions, dans le désordre peut-être, mais c’est loin de déranger Caleigh. Elle sourit doucement, répondant sans lever les yeux de son travail. “Je peins surtout sur des toiles. Il m’arrive d’expérimenter, mais je ne suis véritablement à l’aise que sur des toiles. Et ce que je fais de mes toiles…”Elle marque une pause, un peu surprise de la question. “J’avoue qu’elles restent chez moi. Mon appartement a une pièce dédiée à mes toiles… J’en donne certaines à mon frère, aussi, donc elles finissent accrochées chez lui.”

L’ustensile est posée, Caleigh s’écarte légèrement, contemplant le pamplemousse sur lequel elle s’affairait. Une grimace en remarquant qu’il est un peu pressé, inquiétude balayée par la réponse de Peryn qui lui avoue que son premier essai avait été pire qu’elle. Elle sourit doucement. “Ne sois pas si dur avec toi-même. Il faut dire que j’ai un petit avantage, il faut être délicat quand on est médecin.” Rassurée de savoir que le plus dur était fait, elle se détend un peu pour observer le blond lui faire la démonstration de la dernière partie. Quelque chose de simple, elle apprécie. Reprenant le couteau dans ses mains, elle reproduit ses gestes. Fort heureusement, la surprise de la question de son ami ne l’a pas fait faire de gestes brusques. Elle se contente de s’arrêter dans son geste en levant le regard vers Peryn. Incertaine, ses yeux passent du pamplemousse à Peryn, ne remarquant guère les gros yeux d’Helium. “Heu… J-je…” Elle ne s’attendait pas à une question aussi directe, une question qui l’amènerait à se confier plus que superficiellement. Elle détourne le regard, partagée. Peryn est quelqu’un de bien, quelqu’un qu’elle apprécie, mais se sent-elle capable de se rapprocher autant de quelqu’un en confiant ce genre de choses ? Elle reprend son geste, plus nerveusement, en cherchant ses mots. “C’est vrai que… c’est un travail qui demande beaucoup d’énergie, de temps...” Une nouvelle pause. “Ça va. C’est juste- compliqué. Difficile.” Elle essaye, à sa façon, de se confier autant que possible. Ce n’est pas qu’elle ne veut pas lui parler, évidemment : c’est qu’elle n’a pas l’habitude qu’on la lui pose vraiment, cette question.


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