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à nos actes manqués (gabriel)

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Mary Fairbairn
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Mary Fairbairn

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tw; aucun

Ta journée terminée, tu t’engouffres dans le premier portail pour te rendre du côté humain, l’instinct prenant le dessus sur la paranoïa latente, héritée de ces derniers mois. Ne pas cesser de vivre, tout un art, face à l’insécurité qui règne désormais. Si tu ne possèdes pas toutes les informations, ni tous les tenants et aboutissants du sujet, ton intuition t’hurle quant à elle l’évidence : plus rien ne sera comme avant.

Adieu les escapades l’esprit clair et libéré de toute tension, de toute nervosité ; adieu l’innocence, les écarts qui n’ont pas de conséquences, et même de ces soins par les mots ou par les mains. Il y a en toi la sensation désagréable d’un changement subi plus qu’accueilli, aussi te tournes-tu davantage vers ce que tu sais faire de mieux, projetant sur l’autre ce que tu aurais toi-même besoin d’avoir : du soutien.

Tu as appelé avant de te présenter, bien sûr, la veille même, pour t’assurer que le créneau était bien disponible pour les résidents qui le souhaitaient. C’est idiot, tu as la sensation d’y poser le pied pour la première fois - et ce n’est pas si surprenant que ça, puisque cela fait bien deux mois que tu n’y es pas retournée. On te le fait même remarquer dès ton arrivée, comme si l’on venait de voir réapparaître la Vierge.

Il n’y a rien d’autre qui existe alors : les échanges avec les ancien.nes, le petit medley au chant que tu leur offres peu après, et le verre de jus de fruit en brique qu’on te sert comme si tu étais l’invitée de la semaine - ce qui était pas loin d’être vrai, les autres traînant ici tenant plutôt du domaine médical que du divertissement à proprement parler. Ignorants, il est vrai, puisque les fréquences pouvaient apaiser, sinon guérir tout être vivant.

Tu es aux côtés d’une résidente, prête à repartir chez toi, mais elle te tient la main en te racontant des choses sur sa fille qui ne vient pas souvent la voir, et qu’elle aurait bien aimé que toi, tu le sois. L’isolement, une solution, vraiment ? Le besoin de contact est évident, les personnes se séparant bon gré mal gré : peur, ignorance, fatalité ; tant de choses que toi-même tu pourrais faire pour de vrai, si jamais les frontières du monde sorcier devaient se renforcer. Quelle tristesse d’imaginer un seul instant perdre tout ce que tu avais auprès des humains. La majorité d’entre eux ne méritaient pas que tout cela devienne un souci, tout comme les tiens.

Envahie par ta propre nostalgie, et par tes propres inquiétudes aussi, tu feins un sourire qui se veut certes doux, mais peiné aussi. Tu lui dis au revoir, te lèves, te retourne, et après quelques pas à peine, tu vois… Gabriel Selvaggi, Gab pour les intimes. Tu n’es étrangement pas aussi souriante que d’habitude, lorsque tu croises ses clairs : ça n’a rien de personnel, tu te débats à l’intérieur, et tu jurerais qu’il faisait de même depuis quelques temps.

Tu es là depuis longtemps ?

Gabriel Selvaggi
Saint Patrick
Gabriel Selvaggi

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À nos actes manqués

aout feat  @Mary Fairbairn

TW : soins de fin de vie ; mention légère de violence


Il y avait quelque chose d’apaisant, dans les maisons de repos. Peut-être était-ce le silence général qui y régnait ou le bruit discret des postes de télévision en fond. Ou alors étaient-ce les conversations étrangement animées entre une quinquagénaire et un infirmier venu prodiguer des soins quotidiens, comme si les relations se formaient, malgré la fin. Gabriel aimait s’y rendre et passer quelques heures avec Benito, un oncle quasi oublié de la famille Selvaggi. L'italien n’avait jamais vraiment fait partie de leur quotidien et Gab l'avait rencontré la trentaine passée. Les deux hommes ne parlaient pas vraiment, échangeant le silence en solitaire pour le silence en tandem. Parfois, Gabriel lui remettait son oreiller en place, proposait une seconde couverture ou lui lisait son livre en cours. La littérature avait ce don pour tisser des liens là où la réalité les usait jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien. Et puis, Gabriel aimait venir ici pour la simple et bonne raison de voir ce que lui ne vivrait jamais. La vieillesse ne faisait pas partie de ses plans et si le Garde restait surpris d'être toujours debout, à 43 ans passés, il savait que les prochaines années seraient les dernières d'une existence déjà bien trop longue à son goût. Rester quelques heures dans une maison de repos, c'était se rappeler ce qu'il n'aurait jamais.

Il était près de 16h quand Gabriel abandonna Benito, Notre part de nuit et la chambre qui embaumait la lavande, quel que soit le jour de sa visite. Des semaines qu’il n’était pas resté aussi longtemps, pris dans les rouages d’une mécanique violente qui le tirait par tous les sens. Depuis juin, Gabriel avait l’impression d’étouffer. Les missions s’enchainaient, les gardes aussi et la vie publique ne s’arrêtait pas de tourner pour autant. Même à son bureau, on avait parlé de ce qui c’était déroulé, au Parlement Écossais. Lui s’était retenu de tout commentaire, le regard rivé sur son écran d’ordinateur. Il avait avait fini par feindre le choc pour convenir aux échanges. Il n’y avait bien qu’ici, que Gabriel avait l’étrange sensation de ne pas se jouer des autres. Si l’intention véritable tenait plutôt de la protection que du mensonge, le résultait restait le même : Gabriel mentait encore mieux qu’il respirait.

À peine avait-il fait quelques pas dans le couloir du rez-de-chaussée que la voix lui fit relever les yeux du carrelage. Si le calme des maisons de repos l’apaisait, la tessiture de Mary Fairbairn lui faisait oublier tout le reste. De la colère à l’angoisse, de la haine au dégout, de la peur à la tristesse. Plus rien n’existait quand la voix de Mary l’enlaçait pour un instant et lui donnait l’impression d’en vivre des centaines. Pourtant, Gabriel préféra attendre loin de la salle d’animation, parfaitement conscient de sa transparence quand la blonde était dans les parages. Si Gab était un excellent menteur, il était aussi un piètre soupirant, incapable de dissimuler l’éclat de joie qui animait ses prunelles claires quand il croisait le chemin de l’artiste. Demandez lui de tuer, demandez lui de détruire, demandez lui tout ce que vous voudrez, mais pas de regarder Mary sans sourire.

Heureusement pour lui, une infirmière accapara son temps avec une pile de draps à porter au premier étage, faute de personnel disponible. Il accepta avec politesse et quand il revint, tomba nez à nez avec Mary qui avait terminé.

“Tu es là depuis longtemps ?”

Un sourire. De l’extérieur, il paraitra discret mais l’extérieur ne savait pas, que Gabriel n’en avait pas esquissé un depuis la dernière fois qu’il avait vu Mary. Et si le coeur n’oubliait jamais, les muscles, eux, avaient tendance à s’atrophier quand ils n’étaient plus assez utilisés.

“Assez pour savoir que tu as eu le droit au jus d’orange.”

À chaque concert qu’elle donnait, une ou deux brique étaient ouvertes. Il le savait car il venait toujours en piquer deux verres à la fin, un pour Benito et un pour lui, sauf aujourd'hui. Son aïeul ne quittait jamais sa chambre, pour des raisons qui le regardaient, mais Gabriel faisait attention à ce qu'un bout du monde vienne toujours à lui. Coup d’oeil sur le jardinet à leur droite, où la lumière rasante du soleil l’éblouit un peu.

“Tu as un peu de temps ? J’ai un truc pour toi.”

Qu’il dit en attrapant son sac à dos pour en sortir un flacon de vernis couleur vert d’eau, son préféré.

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tw; aucun

Ca t’effleure un instant, le fait que tu songes à la répercussion de ton manque d’expressivité en lui arrachant ce premier regard depuis un bon moment. Ce qu’il pourrait en penser, quel piège on voudrait bien te tendre pour te tirer les vers du nez. Y’a pourtant rien qui pourrait justifier que tu lui parles à cœur ouvert de tout ça, pour la simple et bonne raison qu’il a tout l’air d’un humain. Certaines confessions s’arrêtaient donc là où le secret magique devait demeurer. Est-ce que ce n’était pas la seule raison légitime de feindre les choses, finalement ?

Assez pour savoir que tu as eu le droit au jus d’orange.

Si son soupçon de sourire, tu l’avais bien remarqué, il avait définitivement réussi à te parasiter jusqu’à en esquisser un petit, contrit dans une moue d’enfant.

Donc tu guettes depuis un moment.” Et tu ne sais pas trop ce que ça t’inspire, sur le moment ; pas de la crainte ou du dégoût en tout cas. Au contraire, tu t’estimes même bienheureuse de le recroiser, même dans ces temps troublés. “Tu as un peu de temps ? J’ai un truc pour toi.

Les traits qui se défroissent, alors que la femme secrète en toi s’imagine tout et surtout n’importe quoi ; jusqu’à la redescente qui te fait presque avoir honte d’un espoir. Celui que, de fait, tu n’assumais pas.

Là, il te sort non pas une bague de fiançailles, mais bien un flacon de vernis dans une couleur qu’il savait être ta préférée.

Si c’est toi, j’en ai toujours.” C’est dit avec une sincérité qui tranche un peu avec le sarcasme dramatique dont tu peux te parer, parfois. Et parlant de celui-là, il n’en faut pas plus pour que tu te mettes en chemin en lui passant devant, le son caractéristique de tes talons claquant sur le sol. “Attends, mais ça veut dire que tu as le vernis depuis combien de temps dans ton sac ?

Tu te stoppes au même titre que la pensée, près de la porte menant au jardinet et à sa petite terrasse calme et verdurée. L’œil va forcément se nouer à celui de Gabriel. Et puis à tes ongles, seulement recouverts d’une couche transparente. Même ça, tu avais oublié de t’en préoccuper, ton rôle au coven t’ayant tout reprit. Ca se lirait presque dans l'océan qu'a toujours été ton regard.

En tout cas, ce sera pas du luxe.” Léger soupir nasal. Tu entends la porte s’ouvrir, te fait redescendre. Gabriel étant Gabriel, il ne passera pas avant que toi tu ne l’aies fait. Bougre d’idiot mais pas complètement, il faut bien l’admettre. Tu passes la première.

Dans l’intimité de cette terrasse qui vous enferme à chaque fois dans un cocon d’ailleurs, tu lui cèdes, un peu plus bas, une main brièvement accrochée à la partie supérieure de son bras : “Je sais pas combien de temps il s’est passé depuis la dernière fois, Gab, mais c’était beaucoup trop longtemps.

Gabriel Selvaggi
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À nos actes manqués

aout feat  @Mary Fairbairn

TW : stéréotypes de genre bien ancrés ; sexisme dit "bienveillant" mdr ; mention de meurtre


"Attends, mais ça veut dire que tu as le vernis depuis combien de temps dans ton sac ?"

Beaucoup trop de semaines, ce qu'il ne lui avouera pas. Pas que Gabriel en avait honte, mais il y avait une différence entre laisser quelques signes évoquant un intérêt plus qu'amical glisser de son comportement et avouer avec confiance que l'artiste avait ravi son coeur depuis bien plus longtemps. Si tenter d'éteindre ses pensées pour une nuit ou deux en compagnie d'une personne était une chose, se sentir tomber amoureux en était une autre. Actuellement, il valait mieux pour Gabriel que sa relation avec Mary reste où elle en était, à la fois incertain sur la suite des évènements, sur sa propre survie et sur sa capacité à bien gérer un coeur brisé. Les maigres fondations du Garde retenaient déjà plus grand chose de sa vie, autant éviter d'y rajouter du poids au risque de voir l'ensemble s'effondrer.

"En tout cas, ce sera pas du luxe."

Silence gardé, agrémenté du même demi sourire. Oh, que Gabriel aimait l'entendre parler. Chant ou simple remarque, Mary animait ses silences d'une telle vie que le Garde ne voyait pas quoi ajouter, lui qui avait autant de talent pour plomber une conversation que pour plomber un sorcier. Toujours les mêmes habitudes datées aussi, alors qu'il ouvrait la porte pour attendre le passage de la chanteuse. Iels en avaient déjà parlé, de ce comportement un peu vieux-jeu et franchement sexiste (c'est ce que Gabriel en avait conclu). Si l'écossais n'avait pas vraiment compris pourquoi ouvrir une porte a une femme n'avait rien de gentil, il avait essayé de faire des efforts et de passer devant elle - et d'autres - à plusieurs reprises ou de leur laisser ouvrir la porte elle-même. Mais la gêne de sentir quelqu'un derrière lui faisait vite fait revenir les mauvaises habitudes. Heureusement, la blonde ne lui fit pas de remarque. Peut-être avait-elle eu pitié de ses cernes, de son teint cadavérique et de son air un peu couillon, de la revoir.

“Je sais pas combien de temps il s’est passé depuis la dernière fois, Gab, mais c’était beaucoup trop longtemps.”
"On a des vies chargées." qu'il répondit, sans que son ton se veuille négatif. C'était la réalité et si lui ne pouvait pas lui partager grand chose de sa "vie chargée", il avait bien conscience aussi que l'existence de Mary ne se résumait pas à chanter dans une maison de repos ou des bars, prendre soin de son père sur ce foutu bateau et l'aider, lui, à exister sans pression sur les épaules.

Sa propre main se posa quelques secondes sur la sienne, venue s'arrimer naturellement contre son bras, avant de se lâcher pour retrouver leur petite table de jardin. Rituel qui ne s'oubliait pas en quelques semaines, ritournelle bien ancrée chez l'une et chez l'autre où Mary retirait ses chaussures et où Gabriel prenait place sur la chaise bancale. C'était comme si le temps s'arrêtait et que le Garde devenait l'homme qu'il aurait aimé être, au quotidien. Quelqu'un de doux, de serviable, de simple. Un mec bien. Pas de faux-jeux et pas (encore) de mensonge. Rien que sa jambe gauche, en diagonale pour que Mary y pose les pieds, et ses mains, occupées à ouvrir le flacon de vernis puis à attraper celle de la chanteuse.

"Tes ongles semblent en bonne santé en tout cas", murmura-t-il, penché dessus pour les vernir. Gabriel ne tremblait jamais, posant la couleur avec une dextérité et une rapidité étonnante. "Comment va la vie, sur la mer ?" Façon détourner de lui demander comment elle, elle allait. De lui montrer aussi qu'il tenait sincèrement à son existence même s'il ne comprendrait jamais pourquoi choisir un tel lieu pour dormir. Mary savait que Gabriel n'était pas un amoureux des étendues d'eau sans se douter qu'il flirtait avec l'aquaphobie. Mais quand l'écossait sentait son coeur pulser au rythme d'un autre, il essayait tant bien que mal de faire des efforts, même si ça ne se voyait pas vraiment. Même s'il explosait en plein vol les trois quarts du temps et finissait pas se refermer comme une huitre.

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tw; aucun

Aucune réponse, seulement un non verbal qui parle pour mille : l’art du teasing selon Gabriel Selvaggi, tu présumes. Sa mine injustement fatiguée ne t’alerte pas plus que ça sur le moment, parce que tu ignores encore jusqu’où te plongera ta prochaine œillade dans sa direction. Lorsque le naturel est là, tu n’as pas à te plaindre : la routine vous sauve la mise, à toi et à tes pensées-attentes ridiculissimes.

Il te répond toutefois lorsque tu lui signales, non sans honnêteté, que vous vous étiez vu depuis trop longtemps pour vous en rappeler. Toi, en tout cas, si tu sais replacer la scène, tu ne saurais la dater. “On a des vies chargées.” C’est ce qu’il dit, sans se douter d’à quel point cela est vrai pour toi aussi. Car de loin, tu n’es qu’une petite chanteuse qui tourne çà et là, une fille qui prend soin de son père vieillissant, effleure parfois la vérité en te disant magnétiseuse, sans pour autant le faire facturer à qui que ce soit.

A cela, tu ne rétorques rien, parce que tu n’as aucune parade : c’est la vérité.

Une fois placée comme à l’accoutumée, tu expires longuement, bouche fermée, alors que Gabriel vient te récupérer la main que tu lui tends.

Tes ongles semblent en bonne santé en tout cas. - J’espère bien, oui,” léger relent de fierté qui nuance les aveux passés. Besoin d’une petite couleur, oui, mais pas de défaut d’entretien à te redire. Et il ne te laisse pas le temps de plus, qu’il s’enquiert de toi : “Comment va la vie, sur la mer ?

Tu lâches des yeux son ouvrage pour brasser votre environnement cosy du regard. De quoi t’aider à cueillir tes pensées en bonne et due forme, qui ne tardent toutefois pas à arriver.

Oh ben tu sais, en mer, on ne pense plus à rien d’autre qu’au cap et aux paramétrages des gréements. Ca aide.” De quoi lui sous-entendre qu’une fois les pieds sur terre, les choses sont un peu moins reluisantes. D’habitude, tu aurais eu tendance à éluder la chose, mais il y a aujourd’hui une part de toi qui souhaite tout de même t’exprimer. Parce que c’est lui, et parce que c’est lui, il ne te servira jamais la même chose que tous les autres que tu connais.

C’est un peu compliqué pour moi depuis la dernière fois.” Tu n’oses t’imaginer ce qu’il pourrait en penser, à t’entendre dire ça, toi d’habitude si prude pour t’avouer vulnérable. “Me regarde pas comme ça, Selvaggi, je vais finir par croire que j’ai des cernes plus bleus que la nuit.

Vaguement poète, sur le moment, tu te dis. Vraiment mal trouvé, comment moment pour dérouler ton art minable de parolière. C’est dire, tu n’écris rien toi-même, tu ne chantes que ce qui existe déjà : c’est à ça qu’on te différencie d’un Raphaël, entre autre.

Et toi, tu vas me dire que tout va bien dans le meilleur des mondes ? Ou est-ce que t’as toi aussi une raison à tes cernes ? Et me parle pas d'activités nocturnes lubriques, par pitié.

Loin d’être agressive, tu le taquines seulement, de la façon dont tu l’as toujours fait. Les choses passent souvent mieux ainsi, ou bien sous le couvert de l’humour. Dans tous les cas, tu n’étais clairement pas l’ennemie publique numéro une, sur cette petite terrasse d’anciens.

Gabriel Selvaggi
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aout feat  @Mary Fairbairn

TW : stéréotypes de genre ; mention de vomissement ; masculinité toxique ; acephobie internalisée


Le regard rivé sur le pinceau, la transparence des ongles de Mary laissa place à un vert d'eau lumineux. Il y avait quelque chose de satisfaisant et de reposant, dans la pose de vernis à ongles. Chaque geste comptait pour éviter les coulures sur la peau ou les traces sur la couleur. Et même si Gabriel souhaitait que ce soit parfait et s'en voudrait pour un raté à peine visible, il savait pertinemment que tant que c'était joli, Mary en serait satisfaite. Avec elle, il avait l'agréable sensation d'avoir le droit à l'erreur, même s'il n'en faisait jamais finalement.

“Oh ben tu sais, en mer, on ne pense plus à rien d’autre qu’au cap et aux paramétrages des gréements. Ça aide."

Il résista à l'envie de froncer les sourcils. S'il l'avait déjà vu quitter le port avec son bateau, lui restant les mains dans les poches et les solaires sur le nez bien loin du ponton, se l'imaginer à gérer un tel rafiot était plus difficile. Pas que Mary ne semblait pas capable de tourner la barque, bien au contraire, mais Gab avait une liste longue comme le bras de merdes qui pourraient se passer en mer, incluant à six reprises des blessures et à trois, la mort. Quant au calme... il ne faisait pas du tout partie de cette liste d'hypothèses. Bien conscient que sa peur parlait pour lui, une forme d'instinct de protection s'allumait tout de même quand Mary parlait de ses départs sur l'étendue sans fond. Qu'aurait-il fait de toute façon, si une de ces galères se déroulerait en sa présence ? Surement que Mary serait la seule à gérer pendant que lui tenterait de ne pas dégobiller ses repas de la semaine, option larmes aux bord des yeux. Des deux, elle serait celle qui le prendrait dans ses bras, pour calmer ses nerfs et l'empêcher de sombrer. Et dans une tentative d'humour, elle finirait par lui murmurer tendrement que tant qu'elle serait là, la mer ne lui prendrait pas la vie, seulement son égo. La honte.

"C’est un peu compliqué pour moi depuis la dernière fois... Me regarde pas comme ça, Selvaggi, je vais finir par croire que j’ai des cernes plus bleus que la nuit."

Perdu dans ses pensées, le regard paumé entre le visage de Mary et ses scénaris par milliers, il lui répondit par un simple sourire, un peu gêné, un peu amusé, de ceux offert à une poignée d'humains. Si elle pouvait entrer dans sa tête, surement qu'elle lui taperait le front avec sa paume.

"De jolis ongles et poète...Quelle femme," murmura-t-il, plus pour lui que pour elle.

Lui aussi pouvait tirer le fil de l'humour, même si généralement peu de gens appréciait ses remarques. Quand à l'état émotionnel de Mary... Si elle avait besoin d'aide et qu'il pouvait la lui procurer, elle lui en parlerait. En lui avouant ne pas aller très bien, sans aller plus loin sur les raisons, Gabriel ne pouvait que se montrer présent sans chercher à lui tirer les vers du nez. Lui détestait quand on lui faisait cela.

"Et toi, tu vas me dire que tout va bien dans le meilleur des mondes ? Ou est-ce que t’as toi aussi une raison à tes cernes ? Et me parle pas d'activités nocturnes lubriques, par pitié."

Le pinceau ripa sur son ongle, secoué par un rire étouffé et manqua de repeindre la peau de son index.

"Entre toi et moi, même ça, ça fonctionne pas actuellement."

Et il ne savait pas trop pourquoi à vrai dire. Si c'était à cause de l'angoisse toujours présente depuis la visite d'un sorcier chez lui en juin dernier ou alors son engueulade avec Raphael et toutes les révélations qui en avaient découlé ou la fatigue du boulot ou parce que son coeur n'était plus relié au reste de son corps... Ça l'emmerdait, d'avoir l'impression d'être bizarre même sur ce plan. Mais parfois, Gabriel n'arrivait plus à se forcer. De toute façon, il n'avait pas le temps.

"On a un gros dossier au boulot et je ne compte pas mes heures sup. Et bien sûr, les petites mains ne sont pas vraiment mis au courant de tout et c'est... frustrant."

Il ne lui mentait pas, ne lui signala juste pas que le "boulot" n'était pas celui des impôts. Légèrement, il souffla sur les doigts de Mary, pour accélérer le séchage. Qu'es ce qu'elle était belle, sa main.

"T'as déjà eu l'impression que...quelque chose t'avait choisi mais que toi, tu n'avais pas eu ton mot à dire ? Et que t'as juste du... accepter ce quelque chose ?

Il releva les yeux, incertain de la clarté de sa question, surtout posée à une personne comme Mary. Mary qui voguait au rythme de ses envies, Mary qui filait au vent sans que personne ne l'emprisonne. Et même si Gabriel rêvait parfois de faire partie de ses élans de liberté, il savait ne pas être de cet acabit : il avait déjà essayé une fois, était rentré la queue entre les jambes comme un bon chien. Si le Garde était capable de beaucoup de choses, plonger dans l'inconnu n'en faisait pas partie.

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tw; mention de maladie

De jolis ongles et poète…Quelle femme,” ce à quoi ladite femme répond par un eyeroll qu’il ne captera pas, étant donné que l’italien était affairé. Seule réaction qui saurait peut-être te protéger de ce que cela avait vraiment fait à ton myocarde sur le moment. Tu préfères même te dire qu’il s’agissait d’un trait d’humour, parce que de toute évidence, tu n’étais pas aussi poète que ne l’est son frère, et c’est sans jalousie aucune que tu te fais cette réflexion.

Entre toi et moi, même ça, ça fonctionne pas actuellement. - De quoi tu parles exactement ?” Tu ne parviens pas à attraper le fil de sa réflexion, pour de vrai, car il va de soi que parfois, tu lui lâchais ce genre de rétorque pour essayer de lui faire entendre qu’il avait merdé. Ce qui n’était pas le cas, à première vue. “On a un gros dossier au boulot et je ne compte pas mes heures sup. Et bien sûr, les petites mains ne sont pas vraiment mis au courant de tout et c'est... frustrant.

Ah, le travail. Est-ce qu’être Oracle des Perles en est un ? Etymologiquement, oui et non. Souvent, les professions de foi ignoraient bon gré mal gré la pénibilité que cela pouvait engendrer. Si tu vois autant de jeunes que d’anciens, tu es aussi présente lors des funérailles de tes confrères et consœurs touché.es par la grâce de Thalassadora. Toutes les tranches de vie et d’existence te passaient irrémédiablement sous le nez. Songe alors que tu aurais peut-être dû te dire infirmière libérale pour tes contacts humains : ç’aurait été sans doute plus simple pour exprimer tes difficultés actuelles.

Prise dans l’instant, tu ne fais office d’aucune remarque, et c’est tout aussi étonnant que Gabriel reprend la parole, surtout pour te poser une question qui n’est guère la plus légère.

T'as déjà eu l'impression que...quelque chose t'avait choisi mais que toi, tu n'avais pas eu ton mot à dire ? Et que t'as juste du... accepter ce quelque chose ?

Ta première pensée va pour la maladie. Celle dont tu ne lui as jamais vraiment parlé, à vrai dire, pour la simple et bonne raison que tu ne t’étales jamais sur le sujet, à qui que ce soit. Est-ce le bon moment pour lui témoigner de la confiance que tu portais en lui désormais ? Eloigner un peu les mauvaises vannes, le sarcasme, les élans diva ?

Lorsqu’il va chercher tes yeux, pour appuyer sa question, tu ne sais pas trop ce qu’il y verrait. De la grisaille ? Rien qu’un peu, probablement.

Oui, ça m’est déjà arrivé.” Il y a bien d’autres cas qui te viennent en tête mais finalement, c’est bien ce point d’ancrage qui revient à chaque fois. Tu n’aurais pas été Oracle aujourd’hui si tu n’avais pas été affaiblie. Tu n’aurais jamais rencontré Raphaël, ni Gabriel par extension, tu serais encore entourée de tes chats errants en Grèce, à t’occuper des mômes et parfois des anciens du village. Parfois, il est vrai, tu te demandes vraiment d’où tu viens, et à quel endroit tu appartiens. La mer reste l’évidence à chaque fois. Née de l’eau, tu y retourneras comme beaucoup d’autres avant toi.

Je te laisse finir ma première main, sinon tu vas me rater un ongle.” Fort heureusement, il était au dernier lorsque tu l’avais annoncé. Tu le laisses souffler une fois de plus sur tes doigts, que tu observes. Les reflets sont magnifiques. “Tu préfèrerais pas qu’on ouvre ensemble un salon esthétique ? Tes seules heures sup, ce serait mes ongles à moi, et m'entendre râler.” Pensée lâchée en l’air, mais qui saurait l’éloigner de ses dossiers de merde. La différence, sans doute, était le salaire, et le jugement que ses pairs pourraient avoir de lui.

Brassant un peu l’air avec ta main vernie, cette mini-pause te permet d’amener quelque chose sans mettre en danger ta manucure.

Tu sais que ça m’est déjà arrivé, parfois, d’avoir des faiblesses respiratoires ? Je suis pas tout à fait asthmatique.” Aucune transition s’il en est. Après un soupir difficile, tu lui annonces, un sourire doux sur tes lèvres. “Je suis tombée malade il y a quelques années, une maladie pas sympa, auto-immune, bref, je préfère ne pas t’expliquer, c’est d’un ennui…” L’intonation est plus affaiblie, comme pour faire en sorte qu’il ne soit le seul à entendre. Même les feuillages n’y auraient pas droit.

Voilà, cette maladie m’a choisie, j’ai rien eu à discuter, et c’est comme ça. Je l’accepte maintenant, même si ça m’empêche toujours de chanter aussi longtemps que je le voudrais.

Ou bien monter une GV aussi facilement qu’autrefois. Ca aurait pu être pire, tu aurais pu perdre le souffle à tout jamais.

Pourquoi tu poses cette question ? C’est d'ordre spirituel ?

Qui sait, crise de foi ou d’autre chose, peut-être aimerait-il en parler, même si au vu de tes confidences, il préfèrerait peut-être s’y noyer ; par facilité.


Gabriel Selvaggi
Saint Patrick
Gabriel Selvaggi

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À nos actes manqués

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TW : non prise en compte du consentement (mentionné, pas dans ce rp) ; haine de la religion ; stéréotypes de genre


"Je te laisse finir ma première main, sinon tu vas me rater un ongle. Tu préfèrerais pas qu’on ouvre ensemble un salon esthétique ? Tes seules heures sup, ce seraient mes ongles à moi, et m'entendre râler."

Ça lui dirait bien, en vrai. Mais ça signifierait aussi un déménagement dans une autre ville et un potentiel changement d'identité dans son cas. Pas sûr que l'Ordre soit d'accord une seconde fois, de le voir fuir en emportant avec lui tout ce qu'il savait.
S'il y avait bien un avantage à plus écouter que parler, c'était de savoir lire entre les lignes. Et ces lignes-là, Gabriel aurait préféré ne pas les analyser alors que déjà, ses scénaris d'accident de bateau et d'étreinte rassurante étaient remplacés par des plus sombres idées. Mary savait que Gabriel ne loupait jamais ses ongles et que sa capacité de concentration était telle qu'on pourrait jouer du trombone à côté de lui, qu'il resterait focalisé sur sa tâche. Mais elle se doutait aussi certainement que son cœur avait tendance à déborder, quand ses proches n'allaient pas bien. Il n'y avait qu'à le voir bouder à la moindre engueulade avec Raphael ou à voler le micro, pour un one-man-show de qualité quand Mary toussait. Alors lui demander de finir ses ongles avant de lui expliquer ne présageait rien de bien. La suite le laissa silencieux, les yeux verts rivés sur le flacon de vernis refermé pour éviter qu'il ne sèche.

Était-il surpris ? Pas vraiment. À l'entendre tousser, l'asthme avait vite prit des allures d'autres choses et avait plus d'une fois inquiété le Garde. Était-il agacé ? Certainement. Pas contre elle, pas contre ce qu'elle lui expliquait, sur cette maladie qui la touchait. Gab était en colère contre la vie elle-même, d'oser s'en prendre à Mary Fairbairn.
Il ne releva pas les yeux quand elle murmura le mot "auto-immune" ou encore "ennui". Il ne la regardait toujours pas, hochant simplement de la tête quand elle lui expliqua que cette maladie lui était tombée dessus sans avoir son mot à dire. Il avait les doigts quand même un peu plus fermes sur le petit pot de verre et le talon libre pressé contre le sol, comme un ressort prêt à bondir. Son corps prenait toujours la parole avant lui, l'habitude de réagir à la moindre alerte. Gabriel n'avait jamais eu la foi et ne croyait pas non plus en des effets de causalité dûs à des actions passées négatives - pourquoi serait-il encore en vie sinon ? Il était un homme régi par la logique, l'esprit qui cherchait constamment des explications rationnelles. Pour ça qu'il ne croyait pas le moins du monde à certaines idées de ses collègues de St Patrick et qu'il essayait tant bien que mal de protéger son petit frère des conséquences de ces croyances complètement datées et dangereuses. Mais parfois, comme à cet instant, Gabriel aurait aimé avoir la foi rien que pour avoir quelqu'un de précis à haïr.

Il finit par relever les yeux à sa question. Pendant de trop longues secondes, il garda le silence et le regard fixe. Quelque chose tambourinait en lui, voulait passer la barrière de ses lèvres et prendre, enfin, vie. Lui en voudrait-elle, s'il ne répondait pas à sa dernière question immédiatement ? La confiance offerte, de lui avoir raconté un pan de sa vie était telle que le Garde ne se voyait pas repartir sur sa propre existence. Et en même temps... Mary n'était pas le genre de personne à vouloir s'appesantir longuement sur son vécu.

"Merci de me l'avoir dit."

Regard qui opta enfin pour une autre direction que celle du visage de la chanteuse, l'hésitation palpable sur la suite des mots.

"T'as sûrement d'autres personnes pour ce rôle, mais vu que je vis pas loin de chez toi, que je conduis vite, et qu'on est..."

Bien ensemble ? Ami·es ? Plus ? Il s'arrêta net, comme si le feu était passé au rouge brutalement et s'était glissé dans ses joues. Pourtant, l'italien releva la tête pour ne plus lâcher les yeux clairs de la navigatrice. Il sentait déjà le malaise à plein nez, autant ne pas se foutre plus la honte en oubliant de la regarder.

"Enfin, si tu as besoin d'un numéro d'urgence. Y'a ton père, je sais mais si y'a besoin de te sortir de ton bateau rapidement... Faut bien que mes muscles servent à quelque chose."

Imbécile. Pas même un sourire accompagna cette fin d'explication tellement il avait conscience d'avoir merdé de bout en bout. Un simple "je suis là si tu as besoin" aurait suffit mais si Gabriel était talentueux dans beaucoup de domaines, laisser son cœur parler sincèrement n'en faisait pas partie.

"J'peux toujours chanter à ta place sinon. Dans notre futur salon esthétique."

Éclat de malice qui reprit enfin sa place, pour détendre l'atmosphère, pour lui éviter de s'empêtrer encore dans des déclarations qui n'en avaient même pas l'air. Mary ne savait pas, que c'était bien la première fois que Gabriel proposait d'être le numéro d'urgence de quelqu'un. Et s'il avait entré lui-même le sien dans le téléphone de son frère, sans jamais le mettre au courant, là, c'était différent. Le Garde se proposait et n'obligeait pas. Il ne s'engouffrait pas dans son intimité comme une tornade qui pensait bien faire même si ça signifiait détruire tout sur son passage. Sa conversation avec Raphael avait finalement eu des conséquences positives : agir sans demander, c'était souvent pire que de ne rien faire.

Mary Fairbairn
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Mary Fairbairn

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(ORACLE DES PERLES) Accompagne les siens depuis 2021, prieuse dévouée à Thalassadora plus qu'à n'importe quel autre divin.

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Merci de me l'avoir dit.

Le genre de retour que font les gens bien, dans ce type de situation. D’autres en revanche prennent pitié, et c’est bien la raison pour laquelle tu ne te risques jamais à en parler ; tu aurais bien trop à perdre, à commencer par ta fierté.

T'as sûrement d'autres personnes pour ce rôle, mais vu que je vis pas loin de chez toi, que je conduis vite, et qu'on est…” Léger froncement de sourcils, alors que tu essaies de comprendre là où il veut en venir. Tu sais d’ores et déjà qu’il occulte ta dernière question - piètre parade de ta part - et glisse dangereusement sur la pente de ce qui pourrait s’apparenter à… de la compassion, dans son aspect le plus traître. Il n’était pas plus responsable de ton bien-être que n’importe qui, même si tu accordais davantage cet état de fait aux tiens, qui partagent ton sang sorcier. Tu gardes la bouche close, pourtant, et accepte tant son regard fuyant que le moment où il parvient à retrouver le tien.

Enfin, si tu as besoin d'un numéro d'urgence. Y'a ton père, je sais mais si y'a besoin de te sortir de ton bateau rapidement... Faut bien que mes muscles servent à quelque chose. - Gab, tu es bien plus que tes muscles,” rétorques-tu aussitôt, incapable de laisser passer ça. Au moins pour toi, il l'était, mais dans l'absolu aussi, tu y croyais. Un embryon de colère justicière pointe, mais seulement pour le désir bienveillant de lui faire entendre ton point de vue sur la question. “Sinon, il y a des garde-côtes en mer, des ambulanciers sur terre…

Est-ce que tu le blesserais, en disant ça ? Probablement. Mais tu n’as pas terminé, bien qu’il te coupe le sifflet.

J'peux toujours chanter à ta place sinon. Dans notre futur salon esthétique. - Pff, tu me suivrais jamais, de toute façon. Et si je te disais que je voulais retourner en Grèce pour le faire ?

Si Gabriel sait des choses sur toi, cela se limite à ce que tu voulais bien lui laisser entrapercevoir. La Grèce, il ne sait pas que tu y as vécu plus longtemps qu’une petite semaine pour les vacances. La mer est si différente là-bas, les gens aussi. Ce pays te manque, il n’y a pourtant qu’une seule ancre à laquelle ton âme peut prétendre. Ici tu dois donc demeurer.

Tu te replaces un peu plus douloureusement dans le sérieux, après se bref instant volé.

Tu es déjà un de mes numéros d’urgence.”, confies-tu soudain. En dernier, oui, après son père, ses sœurs. Mais Gabriel Selvaggi y était, et même si tu ne lui avais jamais rien dit à ce sujet, cela témoignait sans nul doute de la confiance que tu lui portais, une fois de plus. “Je vais pas m’étouffer avec ma salive dès le premier concert après cette discussion, d’accord ?” Tu as envie de lui prendre la main pour appuyer tes mots, sur le moment, mais ne le fait pas.

Une pointe de Mary dans la soupe, si l’on puis dire.

Merci.

Gabriel Selvaggi
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TW : stéréotypes de genre ; masculinité toxique


"Sinon, il y a des garde-côtes en mer, des ambulanciers sur terre…"

Et elle avait raison, terriblement raison au point que Gabriel comprit qu'il avait bien merdé, mais pas là où il pensait. Si l'ego était un peu touché, par habitude, il se surprit surtout à se noter intérieurement de ne pas s'imaginer plus capable que des professionnel·les. Il se garda pour lui sa propre réflexion, la classa dans la section "ne pas tenir la porte à une femme" et essayera d'en tenir compte pour les prochaines conversations, avec elle ou quelqu'un d'autre. 43 ans et l'impression d'en apprendre encore plus sur la vie et les relations sociales qu'à sa trentaine. Il s'exaspérait, à être aussi lent.

"Pff, tu me suivrais jamais, de toute façon. Et si je te disais que je voulais retourner en Grèce pour le faire ?”

Sourcil arqué, de surprise et d'intérêt discret. Mary avait donc tant aimé ses congés en Grèce pour vouloir y faire sa vie ? Gab n'en connaissait pas grand-chose, de ce pays où les maisons semblaient toutes peintes de blancs pour refléter le soleil. La chaleur lui plairait pourtant et lui rappelait peut-être Florence et cette presque décennie à vivre heureux, avec une presque famille aimante dans une presque normalité. Pourrait-il avoir une vie agréable, en Grèce ? Peut-être. À méditer.

Attrapant son autre main lentement pour reprendre la manucure, il ne put dissimuler le maigre sourire face à l'information glissée par Mary : numéro d'urgence, il l'était déjà, quelque part dans cette liste des personnes à prévenir en cas de soucis. Ce n'était pas de la fierté, encore moins un excès d'ego qui puerait le "ah bah tu vois, j'avais raison", mais plus un petit bonheur, de se dire qu'elle avait confiance en lui. Qu'elle le voyait comme l'humain qu'il souhaitait être, pas comme celui qu'il était, en réalité. Mais serait-il toujours dans ces contacts, si Mary prenait conscience de son autre vie et de ce qu'il faisait, quand il n'était ni dans un bureau ni sur un vélo ? Si elle savait que sa précision avec un pinceau de vernis n'avait rien du hasard ?

"Je vais pas m’étouffer avec ma salive dès le premier concert après cette discussion, d’accord ? Merci.”
"Mais j'appellerai les pompiers si c'est le cas."

Réflexion agrémentée d'un autre sourire, pour lui montrer qu'il avait compris et ne ferait pas l'erreur deux fois, de se prendre pour Superman.
Vernis réouvert, pinceau déjà sur l'ongle du pouce de la chanteuse alors qu'il se fit la réflexion que c'était peut-être le moment, de lui montrer qu'il avait autant confiance en elle. C'était bien, la réciprocité, non ? Ne pas faire comme avec Raphael. Ne pas faire comme Alice. Ne pas faire comme avec Aileen. Parler, s'expliquer, essayer de dépasser le carcan auquel on l'avait attaché.

"J'ai appris y'a quelques temps que... Je crois que mes parents m'ont menti sur des événements de mon passé."

C'était bien la première fois qu'il mettait des mots sur ce que son esprit tournait dans tous les sens depuis juin. Et ça se sentait, dans le manque de rythme de ses mots, dans sa voix si basse, que le vent aurait pu recouvrir sa déclaration. Gabriel n'en avait pas reparlé à Raphael et n'avait pas eu la force de confronter leurs parents. Peur de leur réaction ? Crainte qu'iels s'en prennent à ses adelphes, encore ? Ou de se faire avoir, encore ? Il n'en savait foutrement rien, mais était incapable de leur parler de cette révélation. Qui était-il pour oser lever la voix alors qu'il était surtout réputé pour avoir l'un des dos les plus ronds.

"J'ai l'impression que toute ma vie, on a choisi pour moi, que j'ai jamais pris mes responsabilités et qu'aujourd'hui, je suis devenu quelqu'un que..."

Il s'arrêta dans la manucure, le poids du mensonge rendant l'explication bien plus compliquée qu'il ne se l'était imaginée. Et encore, s'il n'y avait que ça, la honte d'avouer ses fêlures qui revenait à la charge alors qu'au fond, Gabriel avait compris au fil des années, qu'il n'y avait rien de mal à parler de ce qui n'allait pas.

"...je déteste."

Le pinceau glissa et colora le bout d'index de Mary.

"Merde, désolé."

Mary Fairbairn
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Mais j'appellerai les pompiers si c'est le cas.” Soupir nasal, face au sourire considéré idiot par ton cœur amouraché. “Y’aura pas besoin des pompiers.” C’est ce que tu assènes pour clore le sujet, alors qu’il s’agit bel et bien d’un risque réel. Tu préfèrerais largement que cela t’arrive côté sorcier d’ailleurs, pour avoir un meilleur suivi - c’était de toute façon de ce côté-là que tu avais reçu le plus d’aide et de soins, quant bien même la plupart des figures médicales opéraient aussi côté humain. Et ils étaient bien plus nombreux qu’on pouvait l’imaginer.

Alors qu’il s’affaire de nouveau à rendre de sa superbe à ta seconde main, tu te surprends à l’entendre laisser filer à son tour quelques confessions. Pas qu’il se taisait sur sa vie, il avait même eu l’occasion de te partager quelques bribes d’existence qui t’avaient bien souvent arraché un sourire. Il y a là en revanche, quelque chose dans l’air qui n’est pas d’ordre du léger. Le saut de paradigme est saisissant, malgré le sang-froid apparent du concerné.

J'ai appris y'a quelques temps que... Je crois que mes parents m'ont menti sur des événements de mon passé.” A cela, tu songes bien entendu à ta propre expérience, comme le ferait n’importe qui. Tu te demandes ce que pourrait bien te cacher ton père, tes sœurs, ta famille. Et s’il y avait bel et bien quelque chose d’horrible sous le tapis, comment tu gèrerais la situation. Sans doute idéalises-tu trop les tiens, et c’est la raison pour laquelle cela te fanerait, le choc passé. Peut-être même que tu reprendrais le large, si ç’avait été trop lourd pour toi.

Et puis tu songes à l’expérience de Gabriel, sans savoir ce que cela pouvait être. Un secret de famille, pour sûr, mais de quel genre de secret parlait on ? D’adultère, de violences intra-familiales, de profonds mensonges sur une mort qui n’était pas si anodine ?

J'ai l'impression que toute ma vie, on a choisi pour moi, que j'ai jamais pris mes responsabilités et qu'aujourd'hui, je suis devenu quelqu'un que… je déteste.” La bavure, légère, te ramène toi aussi au présent et à la réalité que vous partagez, t’extirpant de tes pensées. “Merde, désolé. - Ca va, t’inquiètes pas,” laisses-tu glisser aussitôt, ta paume appuyant brièvement l’avant-bras du peintre de la journée. C’est que du vernis, ça s’en irait rapidement par après quelques lavages. “Tu t’en es pas mit sur toi au moins ?” demandes-tu en te penchant un peu pour pouvoir mieux voir ce qui aurait pu être une légère éclaboussure.

Ca n’a pas l’air d’être le cas, ou alors tu as mal vu. Ca vous permet au moins une légère pause, après ce qu’il venait de t’avouer. Sans doute pas du luxe, vu ce que ça lui avait fait faire, comme maladresse.

Fais-moi juste penser à ne pas me gratter le nez.” Autant éviter un drame. Il te faut quelques instants pour te replonger un peu dans les propos du concerné. “Tu fais quoi ce soir ?

La question a de quoi décontenancer, mais elle n’arrive pas sans rien.

Si tu fais rien et si tu as envie, je te laisse choisir ce qu’on fait. J’ai pas de concert, mais j’ai déjà un peu faim.” Tu relèves le regard. “Alors ?

Gabriel Selvaggi allait choisir ce dont il a besoin et envie, et tu n’aurais rien à y redire - sauf exceptions, s’il en faut. Sa responsabilité d’être heureux, dès aujourd’hui. En tout cas, tu lui tendais cette perche comme l’espoir de pouvoir y changer quelque chose, même si ta présence en tant que telle n’aurait rien de miraculeuse.

Gabriel Selvaggi
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TW : mention d'arme à feu


"Tu t’en aies pas mis sur toi au moins ?"

Son manche longue y survivrait, ce n'était rien que du tissu de toute façon et puis... Ça lui rappellerait cet échange, si la couleur vert d'eau restait imprimait sur les fibres de coton. Mais la coulure n'avait élu domicile que sur le doigt de Mary, pas ailleurs, pas sur lui. S'il avait eu du dissolvant dans son sac, il aurait pu nettoyer sa connerie, repartir comme si de rien était et lui finir sa manucure. Pourquoi avait-il parlé ? Ça se finissait rarement bien, quand Gabriel osait l'ouvrir.

"Vraiment désolé" glissa-t-il, excuse aussi douce qu'une plume terminant sa trajectoire au sol après un sacré coup de vent.
"Fais-moi juste penser à ne pas me gratter le nez."

Mary et sa facilité déconcertante à mettre une pointe d'amusement dans des situations compliquées. C'était ça qui l'avait fait craquer au fil des années, lui qui était si peu habitué à une telle légèreté dans son quotidien. Et banco, la remarque réussit à lui tirer un maigre sourire, toujours aussi gris, mais il fallait l'avouer, un peu amusé. S'imaginer Mary avec une tâche verte sur le bout du nez, c'était.... Adorable ? Peut-être mais surtout un brin clownesque et Gabriel ne pourrait s'empêcher de se moquer de son museau coloré.
Tentant comme il le pouvait de se re-concentrer sur le moment, pinceau bien tenu entre les doigts, tremblements disparus grâce à Mary, il ne prit même pas de pause quand elle lui posa la question de son emploi du temps de la soirée. À vrai dire, celui-ci était déjà bien complet, une mission de reconnaissance au sud d'Edimbourg. Normalement, pas d'altercations de prévues, mais Gabriel se devait d'être bien éveillé et concentré malgré tout. L'idée de passer des heures à surveiller une rue dans l'espoir d'y voir des personnes disparaitre par magie ne l'enchantait pas vraiment. Mais s'il finalisa les ongles de Mary dans la concentration, une phrase retint plus son attention que le reste "Si tu fais rien et si tu as envie, je te laisse choisir ce qu’on fait". Ça lui fit ralentir la cadence, que la chanteuse lui propose de choisir après sa remarque d'avant. Elle l'avait donc bien écouté et lui se retrouvait dans une situation peu connue, celle de choisir, seul, la suite de sa journée. Relevant les yeux pour croiser ceux bleus de l'artiste, elle attendait sa réponse alors que lui, attendait l'illumination. Sa mission n'avait pas d'horaire, il pouvait la commencer tard dans la nuit. Personne ne le saurait, à part lui. Mais c'était bien assez, pour qu'il ne soit pas fier de sa décision.

"Manucure terminée" lui céda-t-il, après une longue inspiration.

Et c'était réussi, malgré la trace sur son doigt. Flacon fermé, regard fuyant, la honte dans le silence de ne pas trop savoir quoi répondre. À moins qu'il savait déjà quoi lui dire mais n'osait juste pas devenir cet autre lui.

"Y'a une exposition qui se termine jeudi et j'ai pas eu le temps d'y aller avec...tout ça"

Son emploi du temps millimétré, ses activités nocturnes, ses entrainements à la salle et ses rendez-vous à droite à gauche qui se finissaient toujours dans le froid. Ses quelques heures libres étaient dédiées à son sommeil, son frère, la maison de repos et parfois, des activités manuelles qui n'impliquaient aucune arme à démonter-remonter en une poignée de secondes.

"Tu connais peut être Phoebe Anna Traquair ? Elle a été une figure de proue du mouvement Art & Craft et l'une des premières femmes artistes reconnue par l'Académie Royale écossaise début 20e." Froncement de sourcils. "J'me rends compte que c'est méga tard en vrai. M'enfin, elle était illustratrice, peintresse et brodeuse, la totale. L'expo est une retrospective de sa carrière, avec pas mal de bijoux, de broderies et d'enluminures de poésie qu'elle a produit et..."

Il releva la tête, prit conscience qu'il ne s'était pas arrêté de parler de l'exposition tout en rangeant le vernis dans son sac. Ils étaient rares, les moments où Gabriel laissait glisser de ses lèvres sa passion pour l'artisanat. Aussi rares que de louper un ongle à vernir.

"Y'a un super restau' à côté. Ils font d'excellentes glaces."

Ça aussi c'était bien comme argument.


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L’annonce de la fin de manucure est un soulagement, mais pas tant une victoire en soi : il faut maintenant que le tout sèche, sans que l’ombre d’une villosité ne guette. Tu te noies quelques instants dans cette couleur que tu aimes tant, resonge sans grande difficulté à sa réapparition fructueuse, le petit pot ayant attendu son heure dans son sac avant de pouvoir être utilisé sur toi, pour toi. Qu’est-ce que cette attention pouvait-elle bien dire de ce que vous étiez, si ce n’est deux camarades semblant réellement s’apprécier, sans toutefois dépasser une limite qui vous serait bien trop franche à assumer ? Le confort de la situation est indéniable, alors que tu sens poindre à cet instant précis sous tes côtes, le besoin d’aller chercher un peu plus loin ce quelque chose. Peut-être qu’en essayant, sans trop réfléchir, tu finirais par trouver assez d’encre au fond de vos océans pour pouvoir l’écrire, ce mot qui vous définit.

C’est d’autant plus simple pour toi de songer à tout ça qu’il fuit tes yeux comme s’il allait y trouver du reproche. Le faire culpabiliser pour du vernis sur un bout de peau minuscule, tu aurais bien essayé de t’y prêter, sans sincérité aucune, la poudre aux yeux embrumant ta voix. Dans une autre situation, cependant : parce que le sujet que vous aviez abordé n’avait pas été léger, lui, et que tu l’avais déjà assez taquiné pour ces cinq dernières années pour t’en affranchir aujourd’hui. Tout était une question de dosage, et tu ne voulais pas l’embarrasser davantage : vous n’étiez de toute évidence pas dans votre assiette, pour des raisons déjà évoquées un peu plus tôt. Des parties émergées de vos icebergs respectifs, et c’était, pour l’heure, déjà bien assez. Des aveux, vous n’en étiez pas friands, même si vous parliez de choses ensemble qui, globalement, vous tenait à cœur. Vous aviez réussi cette dure prouesse de partager sans toutefois vous dévoiler. Comment le pourriez vous, de toute manière ?

Y'a une exposition qui se termine jeudi et j'ai pas eu le temps d'y aller avec...tout ça” Une exposition ? La mention pique ta curiosité, tu lèves un peu le nez dans sa direction, remuant un peu tes mains pour aider au séchage. Du reste, tu bois ses paroles comme la première gorgée d’eau fraîche de la journée, croyant déceler une partie de lui que tu ne connaissais pas. Et c’est toi qui te revendique féministe, hein ? Quand il relève enfin ses yeux vers toi, tu te sens un peu mal à l’aise, ou plutôt vulnérable, si bien que tu pinces les lèvres en tentant de modifier tes traits, tes expressions - sans doute était-ce trop tard, de toute façon, il avait dû lire bien trop de choses, et ce même sans trop d’efforts. “Y'a un super restau' à côté. Ils font d'excellentes glaces.

Tu renifles un coup, pour te redonner un peu de contenance, lève le menton. Un sourire défroisse tes traits, il est presque coquin.

Ah oui, Phoebe Anna Traquair, bien sûr !” Tu feins la culture, puis te vautre dans l’indignité, tes réactions non verbales allant de pair. Qu’est-ce que ton père disait quand tu étais môme, déjà ? Une actrice. Tu aurais fait une parfaite actrice, si tes yeux eux, n’étaient pas incapables de mentir. “…hmpf, non, je ne la connais même pas de nom. J’étais convaincante, au moins ?

Tu ne t’attends pas à ce qu’il renonce à te brosser dans le sens du poil, si bien que tu poursuis.

J’aime l’art, j’ai juste une mémoire de poisson rouge.” Alors que les poissons rouges n’ont vraisemblablement pas de problèmes de mémoire, mais c’est une autre histoire. “Et j’aime les glaces, surtout les excellentes. A la pistache. Ou à la vanille.” Un brin de snobisme dans le comportement que tu tiens, mais tout ça était surjoué : c’était de toute façon un habit que tu aimais bien revêtir, celle d’une petite reine sans personne à son bras.

Et puis, un peu plus bas, avec le sérieux revenu au bout des lèvres.

Je ne savais pas que ça t’intéressait. Je saurais quoi t’offrir à Noël, maintenant, au lieu de faire un bide chaque année.

C’est bien entendu faux, pour ce qui est du bide : parce que tu es toujours conseillée par Raphael en amont, c’est votre petit secret, et il n’y a de toute façon que lui pour trouver les points faibles de l’aîné à exploiter. Ou alors tu as raison, et Gabriel sait feindre des sourires sincères. A ce stade, tu ne sais plus trop ce qui serait possible ou pas.

Gabriel Selvaggi
Saint Patrick
Gabriel Selvaggi

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Tuer le temps : Contrôleur des taxes (actuellement en arrêt) + Membre de la Garde depuis ses 18 ans (actuellement décidé à foutre le bordel)

Familier : Une pieuvre, pendant 4h.

Compte en banque : 4130
Arrivé.e le : 10/03/2024
Messages : 2410
   


À nos actes manqués

aout feat  @Mary Fairbairn

TW : none


Mary n'a pas besoin d'en dire plus pour que Gabriel comprenne son manque de connaissance sur l'artiste évoquée. Ce n'est pas bien important à vrai dire et il est même un peu fier de lui faire découvrir un bout de son monde intérieur, de lui dévoiler une part de lui gardée secrètement depuis de longues années. Si le Garde n'a jamais eu honte de broder en public, tambour dans une main et aiguille dans une autre, il y a un fossé entre se montrer et en parler. Surtout à Mary. Mary qu'il regarde par-dessous ses cils, avec un mince sourire en l'écoutant évoquer Phoebe Anna Traquair comme si elle la connaissait depuis des lustres. Mary dont les pupilles trahissent ses lèvres, dévoilent la vérité. Mary qui fait marche arrière sur sa réponse, qui tient plus de la taquinerie que du mensonge. Mary qu'il a du mal à quitter des yeux, tant la vie semble pulser en elle. Se doute-t-elle, d'à quel point Gabriel apprécie ce souffle lumineux ? Si chaque jour, le blond se demande ce qu'il a fait pour avoir une existence aussi pourrie que la sienne, il se questionne aussi sur sa chance à côtoyer une personne comme Mary. Peut-être est-ce ça, finalement, l'équilibre.

“J’aime l’art, j’ai juste une mémoire de poisson rouge. Et j’aime les glaces, surtout les excellentes. A la pistache. Ou à la vanille.”
"Heureusement que j'ai précisé qu'elles étaient bonnes alors."

Il abandonne un maigre rire, plus un sursaut de corps en fait. Lui prend toujours chocolat-framboise, ne se souvient pas d'avoir regardé le reste des parfums de la carte. Mais au pire, iels changeront de restaurant pour le dessert. Au point où il en serait, sur son retard. La nuit serait encore courte pour le Selvaggi, mais au moins ça lui permettra de passer moins de temps chez lui. Ses angoisses nocturnes ont pris une telle ampleur depuis la visite de ce sorcier de l'eau qu'il ferme rarement les yeux plus d'une de trente minutes d'affilées. Au moins se montre-t-il utile pour la Garde, tout en avançant sur ses dossiers de boulot. Il y a du bon, à être insomniaque parfois.

“Je ne savais pas que ça t’intéressait. Je saurais quoi t’offrir à Noël, maintenant, au lieu de faire un bide chaque année.”
"Tu ne te trompes jamais Mary" glisse-t-il, sans préciser dans quel domaine. Noël ou anniversaires, doux échange ou remarque qui lui fait prendre conscience d'un comportement peu respectueux. S'il y a certaines personnes que Gabriel écoute d'une oreille avant de perdre toute substance de la conversation entre deux synapses, Mary, comme Raphael, fait partie de celles qu'il écoute avec une attention presque religieuse. Pas pas qu'elle est la perfection (elle ne l'est pas, Gabriel est loin de l'idéaliser quoiqu'on pourrait en penser), pas parce qu'elle lui fait perdre son cardio (si cher à ses yeux), mais tout simplement parce qu'elle ne le juge pas. Que le regard qu'elle porte sur lui est aussi réel que le vernis sur ses ongles. Que derrière ses taquineries, il n'y a ni violence, ni méchanceté gratuite. Et Gabriel ne recherche que ça, dans sa vie. De la réalité, des masques au sol et des yeux qui se cherchent sans de lourds secrets pour les clore.

-- (flou artistique et ellipse sur l'exposition trop cool)

Il en a pris plein les yeux, a souri comme un gosse tout du long, a dû s'empêcher d'effleurer du bout des doigts les grandes broderies accrochées. Si les enluminures lui ont plu, les tentures lumineuses et aux fils coloré lui ont décroché la mâchoire à la hauteur d'un bâillement au Temple le dimanche matin. Il y avait peu de monde, au grand plaisir de l'écossais qui a pu s'arrêter tout le long du parcours en s'extasiant en silence devant chaque œuvre de l'artiste. Lèvres entrouvertes de stupeur, yeux pétillants de joie, effusion d'étonnement en appelant Mary pour lui montrer la préciser du point. Si Gabriel est réputé pour ne pas être un grand bavard, la réalité est surtout qu'il n'aime pas parler pour ne rien dire. Homme de peu de mots, oui, mais qui refuse rarement une bonne conversation quand le sujet l'intéresse. Et l'artisanat est bien une thématique qui pourrait lui faire sortir tout un dictionnaire en une demi-heure tant il aurait à dire.

Sa coupe framboise-chocolat pleine à ras bord devant lui, il ne cesse de sourire depuis la sortie de l'exposition. Presque, il en oublierait la suite de la soirée et le masque qu'il allait devoir reprendre, après avoir passé ces quelques heures avec Mary comme gilet de sauvetage attitré.

"Alors, la pistache est comment ?"

Presque, on entend à travers sa question un "alors, cette soirée ?".


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