Time for the truth [ FT Cassandra ]
Isolationniste
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Face claim : Jensen Ackles
Pronoms RP : Il/He/Him
Âge : 36
Tuer le temps : Protecteur des voies sylvestres
Familier : Témis, une louve grise qui ne le perd jamais de vue.
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Arrivé.e le : 25/09/2024
Messages : 76
Time for the truth
10.10.24
If you tell the truth, you don't have to remember anything.
Mark Twain
If you tell the truth, you don't have to remember anything.
Mark Twain
Je me rappelais chaque détail de ma conversation avec ma soeur, trois jours plus tôt. Je me rappelais des aveux que nous nous étions faits et, surtout, des conseils qu’elle avait su me donner, pour réparer ce qui était brisé. Si le plus marquant d’entre eux était la nécessité d’être patient, car une décennie d’absence n’allait pas se résoudre en quelques jours, ce n’était pas celui-là qui tournait dans ma tête, comme un disque rayé. Elle avait mis quelque chose en évidence, la nécessité que ce soit moi qui aille vers mon amie, vers celle que j’avais le plus blessée par mon absence. Après tout, si j’étais fautif, pourquoi serait-ce à elle de venir vers moi ? Je ne regrettais évidemment pas mon départ, mais les conséquences de celui-ci…c’était une autre histoire.
Alors, après avoir laissé mon esprit partir dans toutes les directions, comme je le faisais bien trop souvent, j’avais décidé de ravaler ma culpabilité et d’appeler Cassy, le premier appel depuis bien trop longtemps. La raison ? Lui proposer un dîner. Un dîner vérité, pour ainsi dire. Si j’avais donné quelques détails à Adriel, pour satisfaire sa curiosité, je m’étais engagé à être un livre ouvert pour Cassy, en sachant très bien que ce serait une soirée où je m’en prendrais plein la figure mais…soit, si c’était le prix à payer pour commencer à réparer ce que j’avais brisé, alors j’allais payer ce prix bien volontiers.
La fuite n’était plus une option, pas avec elle.
Oh oui j’aurai pu sortir le grand jeu, mettre les petits plats dans les grands pour en mettre plein la vue, mais elle n’était pas une femme facilement impressionnable. Et, de toute façon, l’impression n’était pas le but. Le but était de poser cartes sur table, et de la laisser ensuite décider de ce qu’elle voudrait faire avec, alors non, lui en mettre plein la vue n’aurait certainement pas l’effet escompté. J’avais fait les courses nécessaires, quelques préparations culinaires, enfilé un pantalon noir, une chemise bleu foncée et, une fois l’heure venu, avait amené Témis avec moi, jusqu’à la maison de mon amie. Assurément Témis resterait dehors, elle trouverait de quoi s’occuper tandis que moi…j’allais devoir être franc, ce qui était un exercice plus difficile qu’il n’y paraissait. Ramenant mes cheveux en arrière, retroussant les manches de ma chemise, je mis la voiture à l’arrêt et coupais le moteur, fermant les yeux pour prendre trois profondes respirations. Nerveux ? Non, à peine, voyons !
J’aurai dû faire ce chemin-là des années plus tôt. J’aurai dû…non, c’était trop tard pour avoir des remords. Si j’avais tout foutu en l’air, alors je devais l’assumer comme un homme. Si Cassy devait décider que c’était la goutte d’eau, alors je devrais l’accepter comme un adulte, même si cela me déchirerait. Elle avait le droit de savoir, de connaître les détails que je n’osais même plus avouer à voix haute. Alors je m’avançais, un peu après l’autre, jusqu’à enfin arriver à la porte, un sac de préparatifs dans une main, et une boîte de beignets maison dans l’autre. Posant le sac à mes pieds, je fermais mon poing et hésitais un instant, avant de prendre mon courage à deux mains, toquant à la porte en ignorant mon nœud à l’estomac. Lorsque je sentis la porte s’ouvrir, posant mon regard d’émeraude sur la flamboyante, je me fendis d’un petit sourire en coin « Quelqu’un a commandé un cuistot à domicile ? » Pathétique tentative d’humour, j’en avais conscience, mais c’était un mécanisme de défense. Un mécanisme qui, je l’espérais, pourrait disparaître après ce soir, même si je n’étais pas le plus confiant du monde. Plus sincèrement, j’ajoutais « Merci d’avoir accepté de me voir, ce soir. J’espère que tu as faim. » A ces mots je pointais le sac à mes pieds en précisant « Ça c’est pour le repas. » avant de faire un geste en direction du paquet que je portais, dans ma main libre. « Et ça c’est pour le dessert, si tu es sage. »
Ce repas était important, à plus d’un titre. Ce repas était l’un des premiers que je lui avais fait, quand nous étions jeunes, et le dessert…ah, le dessert était simplement réconfortant, l’un de ceux qu’on méritait après une dure journée de labeur. Ou une dure journée, tout court. Ces repas avaient toujours été importants, pour moi. Cuisiner était ma façon de créer quelque chose, de rassembler, de ne penser à rien pour un temps seulement, de passer un moment ensemble, que ce soit avec ma soeur, Jamie, Adriel, ou la flamboyante que j’avais devant moi. Mais ce que je voulais importait peu, j’étais ici pour expliquer et certainement me faire engueuler dans la foulée.
Me penchant en avant, pour attraper mon sac, je passais sa bandoulière autour de mon épaule, avant de souffler pour la première fois, avec un ton bas et pourtant sincère. « Je suis désolé, de ne jamais être revenu. Je sais que ça ne change rien, que ce ne sont que des mots mais, pour ce que ça vaut…je suis désolé. »