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[Terminé] sembra una melodia

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Raphael Selvaggi
Saint Patrick
Raphael Selvaggi

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La discordance des temps modernes
La bosse de l'écrivain
1ere Bougie

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Face claim : luca marinelli
Pronoms RP : il
Âge : 35 ans
Tuer le temps :
artiste à la notoriété plus qu'honorable, il se produit sur scène et chante, joue pour des âmes charitables venues l'écouter. le reste du temps, il est un minion de l'Ordre de St Patrick, dont l'utilité - parfois contestée - crève le plafond.

Familier :
c'est pas normal. je suis pas normal. Raphael n'en a pas et n'en aura jamais.

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Arrivé.e le : 10/11/2023
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tw; anxiété, dévalorisation personnelle

Acclamé pour sa performance il y a de ça une semaine, Raphael s’est naturellement senti redevable à un autre artiste que lui, qui s’était occupé de l’apprêter pour l’occasion. Si le talent musical de l’un était indéniable, il fallait bien admettre que se montrer était toujours un tout, et ce n’est pas pour rien, possiblement, qu’il apprécie autant la mode depuis longtemps. Toute la démarche artistique qui gravitait autour d’un seul nerf et qui faisait que cela fonctionnait, tout en retranscrivant au mieux l’univers du ou des concernés. Alors, en ôtant ces atours à la qualité indiscutable, Raphael s’était senti redevable, par l’âme, à ce créateur qui lui avait prêté une partie de lui pour pouvoir chanter.

Si d’autres n’estiment pas nécessairement l’humain derrière la couture ou autres trames, lui n’a jamais su se défaire de ce relent là. Sans doute n’était-il pas pourri jusqu’à l’os car sa célébrité ne dure pas depuis tant de temps que ça, ou peut-être parce qu’il demande toujours qu’on refuse pour lui des invitations qu’il sait gluantes de toxicité. Communiquer, c’est quelque chose qui s’apprend, et s’il n’est pas totalement nul dans la démarche, il n’en reste pas moins picky et n’apprécie tout simplement pas qu’on lui vole davantage de temps, là où il pourrait avoir la liberté de vivre et s’adonner à d’autres activités plus passionnantes pour son esprit.

Et c’est en jouissant de cette pleine liberté - bien que factice - que l’italien a envoyé directement un message au créateur sur son instagram, lui proposant de venir le remercier en personne. Lui-même s’était senti anxieux au moment d’appuyer sur le bouton pour envoyer le message, et l’a été encore davantage lorsque la réponse lui a été fournie. Immédiatement, il lui a fallu fouiner sur toutes les jardineries et revendeurs pour pouvoir mettre en action sa volonté (un peu awkward, il faut bien l’admettre) de lui offrir quelque chose en contrepartie. Se voir pour se regarder dans les yeux, rire bêtement, non, il fallait autre chose, et pour Raphael, c’était aussi normal que de tenir la porte à n’importe qui passerait derrière lui.

Pas question non plus de le faire livrer, il est allé le chercher lui-même, ce Microcarpa, qui plus est petit de taille mais dont l’envergure était tout à fait spectaculaire de dignité. Sans surprise, il pleut dehors, aussi a-t-il insisté pour qu’il soit empaqueté un minimum pour en être protégé, et sans abuser sur le plastique, qu’il trouvait bien trop souvent inutile.

Aussi lorsqu’il s’aventure enfin jusqu’à la boutique à Old Town, un espèce de bébé enserré d’un bras contre lui, il y a le froissement caractéristique du papier et puis lui-même qui s’essuie sur le tapis d’entrée, se faisant accueillir par une personne de l’équipe. Plus rayonnante que moi, pense t-il alors qu’il a la désagréable sensation d’être jetlagué, ce qui n’est pas le cas. On le fait patienter mais très peu de temps, puisque le concerné finit par arriver.

Bonjour Davi, ravi de vous rencontrer,” en chair et en os qui plus est, un sourire doux et franc à la fois pour accompagner ses dires. “Je… tenez, c’est pour vous. Je voulais vous remercier, mais les mots ne sont pas toujours assez.” Alors il lui tend l’animal, sentant son souffle se couper, heureusement, au bon moment. C’était sans compter son besoin d’en rajouter : pour sa défense, son anxiété le faisait souvent déborder. Rien qu’un peu. Sauf s’il y avait de l’alcool à table, mais fort heureusement, il n’avait prit qu’un jus et de l’eau avant d’arriver. “Merci pour votre temps. Promis, je vous en volerais pas trop aujourd’hui.” Rien n’ayant été signé comme clause cependant, on pourrait s’attendre à peu près à tout, mais au moins à une noble tentative d’essayer.

Davi Galhardo Assunção
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Davi Galhardo Assunção

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Chasse aux oeufs 2024
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Âge : 34 ans
Tuer le temps : Couturier et créateur de la marque Assunção. Demi-couture et haute-couture qui privilégie l'upcycling et les tissus vegan pour une mode plus slow et respectueuse de toustes.

Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

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Sembra una melodia

Avril 2024 feat @Raphael Selvaggi

Davi n’a jamais eu un grand talent dans tout ce qui concernait la gestion de sa communication ou de la reconnaissance de sa boutique. Pourtant, depuis l’année dernière, les commandes affluaient et l’augmentation de son chiffre d’affaire lui avait permis de s’entourer davantage pour que sa marque continue d’évoluer. Car si Davi n’appréciait pas gérer ses réseaux sociaux ou se proposer pour des défilés de jeunes créateurices, il aimait imaginer, coudre et créer. Il n’y avait rien au monde qui lui faisait plus de bien que de croquer une idée et de la transformer en un vêtement porté par une ou quelques personnes. Quand il créait, l’angoisse restait aux portes de son esprit. Elle se faisait patiente, ne venait pas titiller un quelconque syndrome d’imposture ou le potentiel perfectionnisme que beaucoup de créateurices avaient. Car à défaut d’aller mieux, Davi avait toujours eu confiance en lui et en ses aptitudes. S’il y avait de nombreux domaines qui l’inquiétaient toujours, comme les ateliers qui devraient se mensualiser dans les prochains mois, créer et coudre n’en avait jamais fait partie. Davi rayonnait quand il était à sa machine ou entrain de fignoler le repassage d’une ceinture en tissu d’un pantalon taille haute. Toutes ces étapes le faisaient se concentrer et se consacrer à ce qu’il réussissait de mieux dans sa vie : mettre en lumière la beauté de toute personne à travers tissus et drapés, couleurs et motifs. Créer pour les autres était sa façon d’oublier le vide à l’intérieur de lui.

Alors quand il reçut le message de Raphael Selvaggi, un musicien qui avait su se faire une place parmi les plus estimé·es de sa génération, le visage de Davi était passé de l’incompréhension à un demi-sourire heureux. Selvaggi restait un humain et l’animosité du couturier envers ces derniers était encore bien là. Mais un humain ravi et qui voulait le remercier en personne pour la tenue confectionnée pour l’un de ses shows. Davi avait eu une augmentation impressionnante de son nombre d’abonné·es après le tag du musicien sur Instagram. Ça l’avait fait paniquer, sans trop savoir quoi faire de cette affluence. Même si les followers ne payaient pas les factures, ils donnait à sa marque plus de crédibilité à l’ère où tout devait se chiffrer, même le talent.
Alors, pour une fois, Davi avait accepté la rencontre avec Selvaggi. Ça lui avait pris deux jours entiers et une multitude de pensées mais lorsque le “voyons nous à la boutique d’Old Town” avait été envoyé, Davi avait senti une poussée d’adrénaline. Un doux mélange de fierté de faire passer son travail avant son passé et de réussir à avancer, petit pas par petit pas, et mettre à l’ombre son angoisse de simplement exister sans Liz à ses cotés.

Le trentenaire n’était pas souvent présent dans la boutique côté humain, pour éviter d’en croiser trop et de sentir l’angoisse monter crescendo en amenant la haine dans sa progression. Souvent, il restait en arrière boutique s’il était présent ou alors, était dans son atelier côté sorcier. Et puis, il n’était pas commun qu’un créateur soit sur place chaque jour donc personne ne s’en était jamais plaint (heureusement !). Aujourd’hui, il était arrivé tôt pour s’occuper de l’administratif pendant que ses collègues s’occupaient de la boutique. Quand 14h sonna, le créateur finit par sortir sa tête de ses comptes et attendit en remettant en place quelques cintres. À chaque fois qu’il faisait ça maintenant, il ne pouvait s’empêcher de penser à Alaois Ó Fearghail, ce qui le fit soupirer longuement. Toujours là où on ne l'attendait pas, le gérant de bar. Heureusement, la cloche tinta et l’arrêta dans sa peine. Un homme de son âge, aux cheveux mi-long et aux grands yeux bleus s’engouffra dans le lieu. Mais plus que son regard azuréen, c’était le drôle de paquet qu’il tenait dans ses bras qui interloqua le couturier. Se rapprochant de Selvaggi - car à défaut d’être doué avec les réseaux sociaux, Davi savait reconnaitre une photo de profil - il fit de son mieux pour offrir un sourire aimable. Vu ce que l'homme avait déboursé pour sa tenue, c'était la moindre des choses, humain ou non.

- Bonjour Davi, ravi de vous rencontrer. Je… tenez, c’est pour vous. Je voulais vous remercier, mais les mots ne sont pas toujours assez.
- Euh, je… merci ?

Il y avait un peu d’amusement et toujours autant d’incompréhension dans sa voix. Se retrouver avec un paquet qui pesait son poids entre les bras n’avait pas été dans ses objectifs de la journée. Il n'arrivait même pas à voir ce que c'était.

- Merci pour votre temps. Promis, je vous en volerais pas trop aujourd’hui.
- Pas de soucis, c’est…

Il tira un peu sur le papier transparent entre ses bras, pour découvrir le contenu. Drôle de choix. Drôle d’humain.

- Un bonsaï ? Je ne m’y connais pas beaucoup dans cette espèce, je suis plus… muscadier et noyer. Ou pin maintenant. Mais aucun n’aurait tenu dans vos bras et... Enfin… merci, c’est…merci.

Il s’empêtrait dans sa réponse, perdant en quelques secondes la confiance que lui avait donné le fait d’être celui qui accueille et qui est en terrain connu. Respire, tout va bien se passer. Liz arrivait toujours à point nommer.

- Vous… avez soif ? Un café, thé… chocolat chaud ? Je crois qu’on a des tisanes aussi, on peut s’asseoir et… discuter.

Excellente idée. De quoi, il n’en savait fichtrement rien mais au moins, ils pourraient s’asseoir et arrêter de se contempler dans l’entrée de la boutique, lui un bonsaï dans les bras et Selvaggi, des remerciements à tartiner trois tranches de pain.

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tw; anxiété, médication

En léguant son cadeau un peu arbitrairement il faut l’admettre, ses doigts viennent se loger contre ses paumes machinalement, lui font remarquer le glacé de ces derniers. Diantre, avait-il l’air correct, au moins ? Pas trop fébrile ? Raphael se rassure en se disant qu’il a sa plaquette d’anxiolytiques au creux de sa poche intérieure de veste, se répète l’éternel mantra respire, tout va bien se passer là où, souvent, les choses finissaient effectivement par bien se passer. Ce qui n’empêchait pas son esprit de mouliner autant que possible dans un vide distordu entre le passé, le futur et le présent, coincé au milieu, étouffé. Je l’ai gêné ? Je peux pas le reprendre, là… et puis il va bien avec les lieux, non ? Merde, je sais pas…

Pas de soucis, c’est… - Ficus Microcarpa ! Bref, un… un bonsaï. - Un bonsaï ? Je ne m’y connais pas beaucoup dans cette espèce, je suis plus… muscadier et noyer. Ou pin maintenant. Mais aucun n’aurait tenu dans vos bras et... Enfin… merci, c’est…merci. - Je… voulais pas vous encombrer mais ça m’est venu tout de suite, pour… vous remercier. Pour le reste j’ai… pas franchement l’art de soulever grand chose à vrai dire, mais je saurais m’en souvenir. Pour le Noyer. Et le Muscadier. Et le pin.

Cazzo, il va croire que je vais lui offrir un noyer pour la prochaine commande maintenant, Il n’est pas loin de s’excuser par après, mais de quoi aurait-il l’air, s’il le faisait ? Contrôler son image, Raphael n’était pas bon pour ça en dehors de certaines conditions et environnements, et ce n’était pas ses quelques répétitions devant le miroir avant cet instant T qui auraient pu changer la donne : il était particulièrement instable émotionnellement aujourd’hui. A fleur de peau, dirons nous, et il blâmerait l’éclipse de la veille sans aucun état d’âme. Les astres avaient toujours leur grain de sel à mettre, de toute façon.

Vous… avez soif ? Un café, thé… chocolat chaud ? Je crois qu’on a des tisanes aussi, on peut s’asseoir et… discuter.

A force de stresser, sa gorge s’était effectivement desséchée vitesse grand V. Lisait-il dans les pensées, ou était-il juste… bien élevé ? Aucune idée. Raphael ne se fait pas prier, il n’était de toute façon pas venu pour faire un aller retour, c’était évident, mais il n’allait pas non plus voler de son temps comme un malpropre. Comme si celui du créateur avait bien plus d’importance que le sien.

Je…” Il pivote un peu, les mouvements d'une grâce prude, véloces et incisifs à la fois, comme une brise dosée avec emprise ; pour jeter un coup d’œil vers la baie vitrée donnant sur l’extérieur. Il pleut des cordes, ses mains sont froides, comme le bout de son nez trop long à son goût. “Je vais prendre quelque chose de chaud alors, oui… j’ai… juste oublié ce que vous aviez proposé. Chocolat chaud… ?

A force d’avoir le cerveau trop plein de notes et de choses qui le martyrisent, Raphael en oublie parfois que sa mémoire à court terme est d’un ridicule au mieux cringe, au pire alarmant. S’il pouvait réécrire une chanson existante sur des portées en ne faisant que l’écouter, tel un enfant prit dans sa dictée, sa médication et ses traumatismes répétés lui avaient toutefois amenuisé quelques compétences disons, rudimentaires.

Heureusement, on lui répète gentiment les choses et il finit par s’accorder sur le chocolat chaud, ce qui a pour effet de lui faire frotter machinalement ses mains baguées d'argent pour les réchauffer.

Si vous voulez quelques conseils pour l’entretenir, j’ai bachoté avant de venir. Mais je crois qu’à ce stade… lui donner un nom, ce serait déjà pas mal.

S’il l’appelle Noyer, ce serait… Du génie, probablement. Il ne lui forcerait pas la main sur celle-là, même s’il l’aurait déjà proposé immédiatement s’il était plus proche de lui. Il le suit, bien entendu, et lui propose tout de même, premier degré : “Vous voulez de l’aide pour préparer ? Enfin… juste, de l’aide ?” Et puis, s’aperçoit bien vite qu’il n’était pas question de rincer le gosier d’une armée. Ses épaules s’affaissent naturellement, son sourire doux ne quittant pas ses traits depuis qu’il était arrivé. Il y a pourtant quelque chose qui s'efface un peu à cet instant, comme ces fois où il sait se deviner gauche, sans rien pouvoir y faire. “Laissez tomber, j’ai toujours eu l’habitude de… ne pas avoir les pieds sous la table. Je me tais et je vous laisse faire.

Et il était loin d’imaginer à quel point c’était le cas.

Davi Galhardo Assunção
Isolationniste
Davi Galhardo Assunção

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Sembra una melodia

Avril 2024 feat @Raphael Selvaggi

tw : anxiété


- Je…Je vais prendre quelque chose de chaud alors, oui… j’ai… juste oublié ce que vous aviez proposé. Chocolat chaud… 

La latence entre le début de ses mots et la répétition laissa Davi perplexe. Pas parce que Selvaggi ne se rappela pas la liste des boissons évoquée à l’instant, ni pour le demi-tour sur lui-même qui ramena le couturier loin dans le passé, quand les larges feuilles des Monstera mouvait sous les Alizées. Non, il avait seulement l’impression de se reconnaitre un peu, dans la gêne du musicien à être ici et à prendre une décision. Même si chaque personne avait sa façon de vivre avec, à force de sentir l’angoisse au bord des lèvres, Davi savait reconnaitre certains signes qui ne trompaient pas chez les autres.
Pour autant, il ne ressentit aucune compassion. L’homme devant lui restait un humain et le myocarde du zoomancien pulsait d’un tout autre rythme que celui qu’il aurait pu avoir pour un confrère sorcier. Heureusement, sa collègue répéta la liste des boissons, sachant pertinemment que Davi avait lui aussi la concentration d’un Golden Retriever de 4 mois quand il s’agissait de tenir une conversation anodine.

Le sorcier hocha silencieusement de la tête au choix de l'artiste, avant de se diriger vers l’espace salon qui comportait un fauteuil et un canapé 2 places, une petite table et surtout, tout l’attirail à boissons chaudes : tasses, tisanes en vrac, bouilloire et V60. La boutique n’était pas grande mais Davi avait tenu à cet espace confortable où son équipe pourrait s’asseoir et discuter des besoins de la clientèle ou même, tout simplement, un coin où se poser si quelqu’un en avait besoin. Tout le monde n’avait pas la même jauge d’énergie et lui-même finissait souvent ses journées affalé sur le dit-canapé quand il fermait les lieux. Une fois, il s’y était endormi et une sensation glaciale l’avait pris aux tripes au point de le réveiller à 22h passé. Se laisser aller dans un monde qui n’était pas protégé par la magie lui donnait l’amère impression d’être mis à nu. En insécurité la plus totale. S'il pouvait toujours se transformer et filer à la moindre attaque - Davi n'arrivait plus à faire confiance à son 6e sens - il ne se voyait pas expliquer au Conseil pourquoi avoir utilisé automatiquement sa magie au lieu d'appeler simplement les autorités.

- Si vous voulez quelques conseils pour l’entretenir, j’ai bachoté avant de venir. Mais je crois qu’à ce stade… lui donner un nom, ce serait déjà pas mal.-

Tournant la tête vers Raphael alors qu’il attrapait deux tasses d’un noir obsidienne, le sorcier fronça des sourcils comme à son habitude. Tic qu’il avait depuis l’enfance, quelle que soit la question ou la remarque qu’on lui faisait, on pouvait s’imaginer une certaine colère dans son regard alors qu’il s’agissait seulement de gagner du temps avant de répondre.

- Je veux bien vos conseils d’entretien et j’irais regarder de mon côté aussi, pour compléter.

Sourire aimable, sourcils redevenus droits, il préférait ne pas s’appesantir sur le futur nom du bonsaï, qui trônait au milieu de la table. Le nommer, c’était en faire son compagnon de quotidien. Le nommer, c’était prendre une place que personne qui ne lui revenait pas. Mais il se voyait pas expliquer cela au musicien bien agité devant lui : ce n’était qu’une plante après tout, pas un familier.

- Mary, tu peux aller faire chauffer le lait ?

La vendeuse ne se fit pas prier et disparut dans l’arrière boutique où une kitchenette leur permettait de se faire chauffer repas et autre liquide. Au vu de son sourire attendri, elle devait être satisfaite de voir son patron prendre la décision de rester auprès de Selvaggi au lieu d’aller lui-même se cacher derrière la porte.

- Vous voulez de l’aide pour préparer ? Enfin… juste, de l’aide. Laissez tomber, j’ai toujours eu l’habitude de… ne pas avoir les pieds sous la table. Je me tais et je vous laisse faire.

S’il lui présentait son dos depuis quelques instants pour préparer les tasses et sa propre tisane, Davi finit par se retourner et lui faire face. Ses épaules s’étaient relevées, par instinct de protection alors que devant lui, le musicien semblait avoir perdu quelques centimètres de confiance.

- Ma table est un peu petite pour y mettre vos pieds mais… Installez vous dans le fauteuil ou le canapé. Je m’occupe de vous, ça me fait plaisir.

Lentement, il se retourna pour attraper sa tasse pleine et celle, encore vide, de l’homme. S’il ne mentait pas, les mots lui restaient tout de même en travers de la gorge. Le mélange instable entre le client satisfait et l’humain exécré était toujours aussi difficile pour Davi. Si Raphael Selvaggi n’était pas le premier et ne serait pas le dernier humain à venir à sa rencontre, la fierté d’avoir accepté sa venue ici laissait lentement place à un sentiment plus difficile à jauger : il y avait bien de l’agacement mais ce n’était pas contre celui qu’il pensait. Le début de contrariété était uniquement contre lui-même, de ne pas savoir comment se positionner. Tu sais que tu ne trahis personne en étant aimable avec eux ? La remarque de Liz déclencha un tremblement de ses mains inopportun vu la tasse d’eau tiède qu’il tenait. La lâchant sans pouvoir contrôler les secondes qui suivirent, Davi resta aussi immobile que le tronc d’un noyer centenaire en plein ouragan. La tasse tomba au sol dans un bruit de porcelaine éclatée et le liquide éclaboussa la silhouette du musicien. Une, deux, trois secondes passèrent sans aucune réaction du couturier. Seule la voix de Mary, derrière eux, le ramena à la réalité.

- Je vais chercher une serviette !
- Je... je suis désolé. L’eau n’était pas trop chaude et… merde. Désolé, on va vous aider à vous sécher et… vous qui aviez réussi à vous protéger de la pluie dehors…Je m’excuse pour ma maladresse, sincèrement.

Les mots affluaient comme les gens un jour de soldes. Pour un homme qui maitrisait le fil et l’aiguille comme lui, on se serait attendu à quelqu’un de plus habile de ses mains. Mais la tension qu’il y avait dans chaque fibre du corps du Galhardo laissait plus penser à un amateur de boisson énergétique qu’à quelqu’un qui mettait sa patience au service de son imagination.

-  Tiago. Le bonsaï. je vais l’appeler Tiago.

Le nommer, c’était lui donner une place importante. Mais c’était aussi la seule façon que Davi trouva pour se racheter auprès de son client.

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tw; anxiété, culpabilité, réminiscences traumatiques et dissociation

S’il était gauche, Davi faisait au moins l’effort de répondre à ses sollicitations et, pour ça, il lui serait reconnaissant. Accepte même ses quelques conseils rudimentaires d’entretien pour ce Microcarpa qui n’avait pas encore été baptisé, envoie une certaine Mary - que Raphael attrape des yeux, comme si elle venait soudainement de devenir réelle - aller chauffer du lait. Et c’est précisément à cet instant qu’il s’est proposé, lui et son aide inutile, là où tout semblait déjà suffisamment rôdé pour avoir à s’encombrer d’une paire de mains en plus. Résolu, il attrape son propre poignet de sa main, position d’attente qui ne comble en rien son besoin d’aller chercher du regard à peu près toutes les choses qui lui étaient à portée. Les détails, c’est comme ça que son monde se construisait, et non pas par des visions globales.

Ma table est un peu petite pour y mettre vos pieds mais… Installez vous dans le fauteuil ou le canapé. Je m’occupe de vous, ça me fait plaisir. - Grazie, merci,” insiste t-il sans même le vouloir, comme si ce n’était pas encore assez d’avoir ramené un bonsaï à cette personne qui, peut-être, ferait en sorte de s’en séparer dès lors qu’il partirait de là. Mais il le ferait pas, hein ? Après, c’est un cadeau, un cadeau ça se reprend pas, c’est plus à moi, il en fait ce qu’il veut… se répète t-il intérieurement, comme s’il fallait croire à cette théorie qu’on lui avait déjà servie auparavant, lorsqu’il se sentait affreusement mal de ne pas voir certains de ses cadeaux portés par ceux qui les recevaient. Parce que ça lui donnait seulement la sensation douloureuse d’avoir tapé à côté, de ne pas avoir été parfait.

Pas l’ombre d’une trace de poussière, son allergie se porte parfaitement bien ici, et là aussi, Raphael est gratifiant dans son silence alors qu’il s’installe au canapé - parce qu’il a toujours préféré le canapé, ça lui a toujours donné l’illusion d’être petit, presque inexistant, là où il n’avait pas besoin d’en imposer davantage. Ce temps mort lui permet de reprendre un peu ses esprits, le fil de sa respiration, aussi. Il est en train de compter le rythme de son expiration, l’air un peu ailleurs, lorsqu’il se fait surprendre par la maladresse du Galhardo.

() Le son de la porcelaine claquant sur le sol le fait sursauter, se répandant en indénombrable morceaux, et le silence le suivant, laisse l’esprit de l’aéromancien tout aussi défragmenté sur l’instant. Figé telle une statue de glace, son regard bleu délavé dans un torrent de souvenirs qui se rassemblent en un seul, le musicien s’est décroché de la réalité aussitôt. Même les mots, il ne sait pas les entendre, pas plus qu’il croit sentir vaguement son genou trempé jusqu’à son pied. C’est différent, parce que personne ne crie, pas sur lui, il n’a pas besoin de barrer son visage d’un avant-bras pour se protéger. Et quant bien même, son cerveau, lui, n’arrivait pas à répondre, alors que, pourtant, son cœur pulsait à toute berzingue. Tout ce qui lui vient, c’est Tiago, et ça lui rappelle rien, pas même quelque chose qui pourrait le faire revenir, ça lui donne même l’envie de pleurer alors qu’il n'y a aucun danger. Alors il reste protégé derrière ce mur invisible, espérant que quelqu’un ou quelque chose vienne le sortir de là. C'est pas ma faute, c'est pas ma faute, c'est pas ma faute, sérénade intérieure qui fleurit enfin.

Davi Galhardo Assunção
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Avril 2024 feat @Raphael Selvaggi

tw : anxiété / mention de traumatisme et de dissociation


Alors que tout en lui crie la panique, des expressions de son visage à l’empressement de ses mots, en face, c’est le silence qui lui répond. Un silence aussi glacial que le bleu des billes fixes de Selvaggi. Le voir ainsi, figé par l’impact de la tasse au sol, sort Davi de sa tension. Car au-delà de sa propre énergie, agitée et douloureuse, il y a celle de son invité qui le recouvre telle une chape de plomb, au point de le mettre aux arrêts à nouveau. À l’angoisse d’avoir merdé - encore -, d’avoir blessé - encore -, celle de l’urgence s’y ajoute, comme lui criant de s’éloigner. Et pourtant, une autre émotion, bien plus pesante, vient engluer toute autre réaction. Il ne peut pas bouger, il en est incapable. Non. Raphael Selvaggi en est incapable. C’est de lui que proviennent ces émotions violentes qui les emprisonnent tous les deux dans le moment.

Davi a l’impression de se voir quand l’odeur du grillé le prend en pleine rue. Ou lorsqu’on atteint ses limites. C’est comme être de l’autre côté du miroir, d’être témoin de sa réalité malgré les différences notables de réaction. Là où lui a les mains qui tremblent instantanément, Raphael semble figé comme une statue de marbre. Là où chez lui, l’oxygène se raréfie rapidement, la cage thoracique du musicien semble dérober la latence de sa précédente réponse. Tout est au ralenti chez l’homme en face alors que, lorsque le choc survient, Davi a tendance à imploser brutalement. À dégoupiller la grenade en un quart de seconde. Son urgence à lui n’est pas de fuir mais de réagir.

Mary arrive au pas de course, trouve Davi entrain de contempler le musicien. Cela ne dure que quelques secondes, à peine assez pour que la vendeuse notifie l’étrangeté de l’instant. Car dans les yeux du couturier, la panique a laissé place à un intérêt soudain. Jamais Davi n’a été en contact avec quelqu’un réagissant à un stimulus précis. Si pour lui, il s’agit de l’odeur du brûlé et de la sensation de chaleur, Raphael Selvaggi semble avoir réagi au son caractéristique de quelque chose de cassé au sol. De briser. Son analyse s'arrête là, ce n'est pas sa place de comprendre ce qui se déroule chez l'italien. Lui haïrait toute personne qui tenterait de comprendre ce que dissimule ses crises d'angoisse, encore plus un inconnu. Son intérêt n'est pas pour ce que sa réaction dit de lui mais bien pour la réaction en elle-même. Il y a de la beauté dans la réciprocité de leur attitude et n'est-ce-pas là où le couturier est le plus talentueux ?

Les émotions de Raphael sont toujours présentes, lourdes et poisseuses mais à défaut de ne pas pouvoir les effacer, Davi est capable d’en faire quelque chose.

- Merci Mary, peux-tu…

Elle comprend sans un mot de plus, lui passe la serviette et s’éloigne du petit salon pour laisser l’intimité nécessaire à ce qui va suivre. Heureusement, il n’y a qu’eux dans la boutique. Prenant une longue inspiration, le brun s’avance d’un pas précautionneux. Lui aussi a besoin de calmer son myocarde pour éviter tout nouveau incident. Le brésilien sait qu’au moindre son caractéristique d’une tasse brisée, le musicien pourrait plonger encore un peu plus.

- Monsieur Selvaggi.

Il tente une première approche, le ton aussi plat qu’une mer d’huile pour éviter que tout haussement de voix ou émotion trop vive ne viennent emprisonner un peu plus l’homme devant ses yeux.

- Monsieur Selvaggi…

Certain·es auraient préféré utiliser son prénom, se dire que le ramener ainsi serait plus doux, plus humain. Mais Davi ne se dérobe jamais aux codes sociaux, à ce qui cadre toute chose. Il ne le connait pas assez pour se permettre une telle familiarité. Et puis, peut-être que cela l’aidera aussi à remonter à la surface, là où il n’est pas Raphael mais Monsieur.

Si le prénom ne vient pas, le brésilien décide tout de même de dépasser le cadre de leur relation pour l’accompagner à sa façon. S’il n’est pas quelqu’un de tactile, Davi sait que sa magie empathique peut agir là où ses mots ne sont que de minuscules bouées. Du bout des doigts, il ose effleurer la peau de l’italien. C’est léger, presque imperceptible, la pulpe de son index et de son majeur effleurant la main veinée et glaciale du musicien. Davi doit se faire violence pour ne pas enclencher l’autre pan de sa magie, celle qui viendrait violer les pensées de son invité. Il a conscience que ses propres émotions ont tendance à embrouiller la maitrise de sa télépathie.

Il reste ainsi, le bout des doigts contre le dos de sa main en espérant que l’harmonie qu’il tente d’insuffler chez l’italien lui fasse retrouver la porte de sortie.

- Monsieur Selvaggi, voici une serviette pour vous essuyer.

Raphael Selvaggi
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Raphael Selvaggi

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artiste à la notoriété plus qu'honorable, il se produit sur scène et chante, joue pour des âmes charitables venues l'écouter. le reste du temps, il est un minion de l'Ordre de St Patrick, dont l'utilité - parfois contestée - crève le plafond.

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tw; anxiété, culpabilité, réminiscences traumatiques et dissociation

C’est pas ma faute, j’ai… rien fait, rien, et c’est peut-être ça, le problème, qu’il ne fasse rien, là où on attend sans doute de lui une réaction, un élan d’humanité qui s’est évaporé dès lors que la tasse s’était brisée. Il y a comme un torrent de noirceur qui le replacent dans un souvenir bien précis, comme si son corps d’adulte, aujourd’hui, et qui plus est humide d’une boisson tiède, n’étaient qu’un fragment de rêve. Qu’est-ce qu’il va dire ? Que c’est sa faute ? C’est sûr, et il l’entend, contrairement à cette première interpellation qui lui donne à peine l’essor nécessaire pour le tirer de son mental. Ses yeux bougent, pourtant, il cherche quelque chose dans un vide impalpable, là où devant lui, il y a une image imprimée qui n’est lavée d’aucune façon par le réel.

Monsieur Selvaggi…

Enfin, c’est plus proche, mais il faut le contact sur sa main pour que Raphael se braque, l’espace de quelques instants, comme s’il venait l’attraper pour le frapper plus facilement. Pas encore, pas encore une fois, A peine l’émotion viscérale fait-elle surface que quelque chose semble l’apaiser, sans la mettre sous cloche, à tel point qu’il y a comme une sensation de décompensation qui s’installe à son tour. La statue de sel dont le souffle se fracture enfin, car quelque chose d’autre remonte, comme presque à chaque fois après. Mais trop tôt, comme si…

Monsieur Selvaggi, voici votre serviette pour vous essuyer.

Pourquoi je suis encore comme ça ? Pourquoi il fallait que ça arrive maintenant ? Il sent toujours le bout de ses doigts sur le dos de sa main, sans savoir pourquoi elle ne lui fait plus le même effet qu’une agression frontale. Merde, merde, merde… Ses yeux brouillés de larmes vont chercher le visage du Galhardo, brièvement, de quoi se couvrir d’une honte viscérale qui lui carbonise les joues et lui brûle le plexus, à défaut de lui réchauffer les mains. Il renifle, fausse autant que possible la normalité, comme n’importe qui le ferait, alors que Raphael est à deux doigts de s’effondrer dans un sanglot ridicule.

M, Merci,” mais il sait pas ce qu’il doit essuyer, maintenant qu’il a la serviette empoignée de sa main tremblante, qui plus est ne voit plus grand chose, avec ses larmes qui lui brouillent la vue. Bravo l’artiste, t’as encore tout gagné. Devine qui va pouvoir te descendre maintenant ? Putain, je suis fatigué.Vous, ça va vous ?” qu’il baragouine sans parvenir à le regarder, même pas pour vérifier qu’il soit encore à côté. Il le sent, pourtant, il est là, et il sait pas pourquoi ça l’a apaisé si vite, que ce soit le cas.

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Tuer le temps : Couturier et créateur de la marque Assunção. Demi-couture et haute-couture qui privilégie l'upcycling et les tissus vegan pour une mode plus slow et respectueuse de toustes.

Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

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tw : anxiété / mention de mort par incendie et de brûlures


Et il voit les larmes, venir remplir à ras bord les yeux trop clairs de l’italien. Il les voit mais ne dit rien, sait à quel point il est impossible de contenir les émotions quand tout déborde. Lui s’est longtemps forcé à retenir les reniflements et les pleurs lorsqu’il en avait pourtant le plus besoin. Rien lors des funérailles de ses parents, ni pendant celles d’autres membres de leur communauté décédés dans les flammes. Rien quand on soignait sa peau boursouflée et que ses doigts semblaient ne jamais pouvoir s’en remettre. Rien quand iels ont empaqueté une vie entière dans quelques bagages. Quant à la suite… Les souvenirs ne sont plus que des images fixes et floues, qui ne lui apportent aucune information sur quand il a commencé à pleurer. Il y a trois ans ? Ou peut-être seulement deux, lorsqu’il a retrouvé une forme de conscience du quotidien. Mais Davi n’a pas besoin de retourner dans la période où les souvenirs sont inexistants pour savoir que les larmes aident à extérioriser ce qui semble se mêler à l’identité et ne faire plus qu’un avec.

- M, Merci,

Davi recule ses doigts, juste assez pour ne plus effleurer ceux du musicien, sans pour autant s’éloigner totalement. Humain ou non, il y a quelque chose d’important qui se passe sous ses yeux et le sorcier est incapable de fuir quand une forme de responsabilité fleurit dans son myocarde. N’est-ce pas sa faute, la tasse brisée au sol ? N’est-ce pas lui, le déclencheur du silence et de la dissociation ? Car c’est bien de ça dont il s’agit finalement. À moins que…

- Vous, ça va vous ?

Raphael ne le regarde pas en posant cette question alors que Davi, lui, ne le quitte pas des yeux. C’est rare, pour le zoomancien, de fixer aussi longtemps quelqu’un. Si rare qu’il en oublie de cligner des paupières et y sent une légère tension à présent. Ça le ramène à sa réalité et le fait enfin reculer d’un pas et abandonner le visage rougi de l’italien.

- Oui.

Et bien qu’il ne mente pas, quelque chose en lui reflue vers ses pensées, ondule contre les parois de son crâne sans pour autant le blesser. Il va bien malgré les battements en trop ou le pic d’angoisse qui l’a, lui aussi, tétanisé pendant quelques secondes. Il va bien car il a quelqu’un d’autre que lui-même à relever. C'est comme se rappeler ce qu'on a été, dans une autre existence, après un choc frontal. Comme si être témoin de la panique de Selvaggi le ramenait à la place qu'il avait toujours occupé, avant tout ça.

- Je suis sincèrement désolé pour le bruit. J’ai… les mains qui tremblent facilement.

Surtout quand un précieux papillon vient lui murmurer des vérités qu’il n’est pas encore prêt à entendre. Ou qu’il ne pense pas être prêt à entendre. Car le chemin se fait, lentement mais surement, grâce à des rencontres, que tous les humains ne se ressemblent pas. Et que sa haine universelle est presque un affront aux personnes qu’il a perdu là-bas. S’il y avait bien des sorcier·es détestant l’espèce humaine, ce n’était pas le cas de sa famille avant les incendies. Si Gabriela et lui ont été les premiers à se lancer dans des actions violentes pour de bonnes raisons, leurs parents n’ont jamais vraiment accepté leur façon d’agir, loin de la vie qu’iels espéraient pour leurs enfants. Et si Davi n’avait pas été occupé ailleurs, à livrer une bataille perdue d’avance, peut-être aurait-il senti les signaux. S’il ne s’était pas endormi, pour récupérer d’une énième offensive contre des machines, peut-être aurait-il pu les sauver. Ne continue-t-il pas sur ce même chemin, à haïr une espèce qui n’est pourtant pas si homogène que ça ? Il ne sait pas, n’est pas encore prêt à répondre à cette question qui tinte de plus en plus en lui. C’est bien plus facile de détester une cible invisible que de se pardonner.

Tirant sur les manches par réflexe, Davi prend conscience qu’être toujours debout, juste devant le musicien, peut ne pas être agréable pour lui au vue de la situation. Le fauteuil en face est rapidement rejoint, sans qu’il ne ramasse la tasse brisée. Il n’en a pas la capacité à cet instant, l’esprit éprit par le besoin de s’assurer que tout va bien. Son regard coule en silence sur les genoux et tibias humides de Raphael et finit par rester à l’horizontal.

- Si vous le souhaitez, vous pouvez trouver un pantalon qui vous convient dans la boutique. Je vous l’offre. 30/31 pour la taille, si je me souviens bien.

Si sa mémoire lui joue des tours pour les petites choses du quotidien, ce n’est pas le cas pour les mensurations des personnes qu’il a déjà habillé. Et puis, s’accrocher à ces détails lui permet de calmer son empathie qui à présent, à la saveur de la crainte.

Raphael Selvaggi
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tw; anxiété, culpabilité, mention de violence

La sensation des larmes qui encombrent sa vue n’est pas bien plus agréable que celle qui lui prend au nez, l’incite à renifler de temps à autre, pour éviter le débordement manifeste. Il y en a quelques unes, de crocodile, qui s’échouent sur ce qui avait été épargné par les éclaboussements de la boisson tiède. Garder la tête baissée était son seul rempart, temporaire assurément, pour pouvoir feindre la contenance. Raphael n’était même pas bien loin de prier pour qu’il regarde ailleurs, l’espace de deux secondes, pour que sa serviette lui serve pour éponger ses paupières noyées de sel.

Au moins, Davi Galhardo lui répond sans laisser déborder des émotions qui l’auraient rendu encore plus secoué qu’il ne l’était déjà. Il laisse expirer doucement d’entre ses lèvres un peu d’air, chose qu’il contrôlait très bien peu avant cette espèce de crise ridicule qui, dans le meilleur des mondes, n’aurait jamais dû être.

Je suis sincèrement désolé pour le bruit. J’ai… les mains qui tremblent facilement.

Et il n’a pas idée d’à quel point, lui aussi, s’étonne parfois de maladresses héritées soit de son anxiété débordante au quotidien, soit de ces relents du passé qui lui gelaient le cerveau à des moments inopportuns. Être maladroit, pendant un moment, c’était une seconde nature pour lui, en plus de porter l’œil, soit disant, quant bien même ce n’était pas lui qui était responsable directement. Raphael entendait l’excuse mais son esprit, façonné autrement, l’incitait à prendre une part de responsabilité indiscutable. Être sorcier, c’était peut-être savoir faire ça aussi, non ? De toute façon, le mal était partout, et le mal c’était ce qu’il incarnait. Pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui ?

Il n’arrive pas vraiment à répondre, sur le moment, comme si trop de choses étaient bloquées au fond de sa gorge, à commencer par ses émotions refoulées. Il se pince un peu les lèvres, ose tout de même s’essuyer les yeux du dos de sa main qui prend l’humidité aussitôt après.

Si vous le souhaitez, vous pouvez trouver un pantalon qui vous convient dans la boutique. Je vous l’offre. 30/31 pour la taille, si je me souviens bien. - Ne dites rien à personne, s’il vous plaît,” laisse t-il échapper d’entre ses lèvres, son inquiétude relayée au premier plan. Dans un élan de courage qu’on lui connait peu, Raphael va chercher le regard de l’homme, désormais assit sur le fauteuil. La tasse éparpillée à terre comme seule témoin. “Je… ça m’arrive des fois, et c’est la faute à personne, croyez-moi,sauf la mienne, bien entendu, cela crevait l’évidence. Il se racle la gorge pour faire passer la douleur qui s’y installait.

Merci pour votre discrétion et… votre non jugement, ce qu’il ne parvient pas à dire. Votre respect,” L’aéromancien tente tant bien que mal de chasser l’anxiété nouvelle de savoir qu’il n’était pas propre, pas plus que le sol pas loin de ses pieds. Cela se traduit notamment par une inspiration longue, lente, alors que ses clairs reprennent peu à peu de vie, bien que voilés d’une singularité rimant avec abîmé. C'est lui qui devrait nettoyer, pas Galhardo. “Merci, c’est tout.

Il lui faut quelques instants malgré tout pour rassembler ses esprits, pour de bon cette fois, se frotte un peu la tempe machinalement.

Je préfère… refuser votre proposition, vous savez, dès que je vais ressortir de votre boutique, j’aurais à nouveau les pattes mouillées.” un sourire affaibli mais sourire tout de même s’invite sur ses traits, alors qu’il fait son possible pour maintenir le contact visuel avec son vis à vis (c’est à dire, ne fait que des va et viens visuels en quasi-permanence). “C’est que de l’eau… ça aurait pu être pire.” Du feu. Des coups. Des insultes. “Pardon pour… ce qu’il vient de se passer.”  

Se justifier, c’était nécessaire, et il n’y avait vraisemblablement qu’eux pour entendre ce qu’il allait dire à voix peu portante, alors…

Je ne réagis pas bien à certains stimulis. Ca me rappelle des choses et ensuite… je m’en vais, loin, et je sais pas revenir.

Pas aussi facilement que ce jour-ci, du moins. Ce qui le perturbait autant que ça le rassurait, paradoxalement. Merci de m'avoir fait revenir.

Davi Galhardo Assunção
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Avril 2024 feat @Raphael Selvaggi

tw : anxiété / mention dde brûlures

- Ne dites rien à personne, s’il vous plaît. Je… ça m’arrive des fois, et c’est la faute à personne, croyez-moi.

L’empressement dans la réaction et la voix du musicien surprit le couturier au point où il ne put réprimer un mouvement de recul. C’était discret, surement invisible pour l’homme en face mais, comme si la bulle autour d’eux venait d’éclater, lui retrouva son habituel éloignement des corps et des coeurs. Il n'avait pas peur de Selvaggi mais l'impression d'avoir à l'aider commençait à s'évaporer comme l'eau sur son jean. Davi retrouvait sa place habituelle, celle du couturier qui n'avait pas à être davantage qu'un artiste des  patrons et des tissus.
Il hocha simplement de la tête en guise de réponse, ne se voyait pas demander pourquoi une telle pensée immédiate, alors que finalement ça coulait de source quand on y réfléchissait quelques secondes. Raphael Selvaggi était une célébrité et sa vie était étalée aux yeux des autres comme une pâte à pizza. Il était facile d’y ajouter quelques grains de poivres piquants - rumeurs et autres faits avérés - pour la rendre immangeable. L’idée que sa propre existence vienne à s’échapper de ses mains fit froncer des sourcils Davi. Pourtant, c’était plausible au vu de sa réputation qui prenait une nouvelle ascension. Mais les couturiers restaient toujours dans l’ombre généralement là où les artistes comme Selvaggi, prenaient la lumière comme des chats en plein été. Davi tenait davantage du papillon discret que du félin.

- Merci pour votre discrétion et…Votre respect .Merci, c’est tout.
- C’est tout à fait normal.

Il perçut bien la respiration qui se faisait plus longue qu’au début de leur conversation, la lenteur prenant toujours ses aises dans le corps du musicien. C'était peut-être ça, qui lui fit retrouver la posture abandonnée quelques secondes avant. Davi n’avait pas besoin de plus le regarder pour sentir que l’angoisse était toujours présente. Différente, moins marquée et moins virulente mais bien là. La bulle autour avait peut-être éclatée mais l’attention du zoomancien s'accrocha de nouveaux aux flux et reflux d’émotions qui s’échappaient de l’humain. Tant de ressentis qu’il connaissait par coeur et pourtant, qui étaient si intrigants à ressentir chez l’autre.

- Je préfère… refuser votre proposition, vous savez, dès que je vais ressortir de votre boutique, j’aurais à nouveau les pattes mouillées.

Il n’écouta pas vraiment la suite, les yeux clairs omnibulés par la va et vient de ceux de son invité. Avait-il ce comportement quand il parlait aux autres ? Davi savait que tenir le regard n’était pas facile pour lui, ayant la constante impression que ses collègues sorciers voyaient le trou béant sous sa carne. Avec les humains, il s’imaginait seulement qu’un regard trop longtemps soutenu le ferait sortir de ses gonds même lorsque ce n’était pas voulu. Alors il évitait de fixer ou alors trouvait un point d’ancrage juste derrière l’oreille droite, au loin, et s’y tenait. Mais était-il du genre à faire danser ses pupilles bleues sans jamais s’amarrer ? Peut-être. C’était étrange, de voir une telle rapidité chez un homme qui semblait englué dans l’invisible angoisse.

- Je ne réagis pas bien à certains stimulis. Ca me rappelle des choses et ensuite… je m’en vais, loin, et je sais pas revenir.
- Mais vous avez réussi aujourd’hui. Et vous n’avez pas à me donner d’explication même si je vous remercie pour… votre confiance.

Il ne réussit pas à lui offrir un sourire mais quelque chose de tendre pointa dans sa voix. Pas de la pitié, ni de la compassion. Juste une forme de sécurité qu’il tentait d’apporter au musicien. Peut-être celle que lui aurait aimé trouvé, quand il n'allait pas bien.

- Quant à… Oh merci Mary.

La jeune femme apporta le chocolat chaud et le posa sur la table avec une discrétion qui touchait toujours autant Davi. Dans son équipe, toustes avaient conscience de la sensibilité accrue de leur patron qui, parfois, débordait comme une casserole sur un feu trop fort. S’il avait posé des mot assez aisément sur ces potentielles crises d’angoisses, il avait fallut du temps pour que son équipe prenne conscience de l’ampleur de la chose. Cela avait permis à toustes de se sentir à l’aise pour discuter de leur propres besoins et de créer un espace de travail davantage sécurisant. Peut-être était-ce pour cela, que sa carrière avait décollé ces derniers mois finalement. Car il avait su s’entourer de personnes de confiance dans son boulot.

- Je disais pour… votre crainte que… Enfin, mon équipe a signé des accords de confidentialité au vu des personnalités qui peuvent venir dans la boutique. Rien ne sortira d’ici, soyez en sûr.

Là où Raphael parlait et sentait devoir s'expliquer, Davi ne finissait pas ses phrases et apportaient des faits pour le rassurer. Mains jointes sur ses propres genoux, il reprit juste après, avec un air presque joyeux (comprenez l'ombre d'un sourire et des ridules aux coins des yeux).

- Je trouve ça assez amusant de… Enfin, quand j’ai créé votre tenue, j’ai choisi un tissu matelassé pour la veste car je sentais que vous aviez besoin de quelque chose d’enveloppant mais de léger. Qui s’éloigne au maximum de la saveur piquante d’un chanvre ou d’un voile crissant.

Des tissus qui, chez certaines personnes, pouvaient gratter, piquer ou blesser pour les plus sensibles. Et si Davi adorait le chanvre pour la saveur qui lui donnait en bouche, il avait tendance à le porter uniquement en bas, pour éviter tout contact avec sa peau abimée. Mais il n'était pas question de lui à ce instant, et il espérait que l'homme en face comprendrait la perche tendue, du sujet qu'ils pouvaient évoquer en mettant de côté ce qui venait de se passer.

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tw; anxiété, religion, Raphael being Raphael

Mais vous avez réussi aujourd’hui. L’esprit de Raphael reste coincé sur cette information, comme s’il fallait y trouver quelque chose qui tenait de lui-même et de nul autre. Or, il n’arrive pas à suggérer cela, ni à son propre cerveau, ni même l’accueillir dans un peut-être. Au mieux, il rendra cet espèce de miracle à Dieu ; mais guère plus. C’était souvent la réponse à toutes ses questions, à trop de bizarreries qui hantent son crâne et sa vie quotidienne. Et Dieu était toujours là pour mettre de l’ordre là où il n’y en avait pas.

Attentif à ses paroles, la dénommée Mary ressort de l’ombre là où Raphael avait même oublié que c’était ce qu’il avait demandé, ou plutôt accepté, qui avait été l’amont nécessaire à toutes ces soit disant maladresses. Le chocolat chaud atterrit doucement sur la table basse devant lui, à tel point que Raphael eut du mal à saisir la note du son qui s’était cachée là-dessous. Serait-ce pour lui, pour eux ? Ou bien était-elle aussi prévenante au naturel ? Il ne sait pas, mais le cœur de Raphael, touché si facilement, lui fait redresser le regard pour aller chercher le sien, et la remercier avec une sincérité manifeste, peu de temps après Davi Galhardo. “Merci beaucoup,” ce qui lui fait désormais songer à ce qu’il devrait faire par la suite : boire cette boisson avec des mains qu’il sait dépouillées de toute stabilité, bien qu’elles cachent bien leur jeu, ainsi liées et les doigts entrelacés. Il joue à faire tourner l’une de ses bagues, parfois, tressée d’or blanc par trois fois.

Je disais pour… votre crainte que… Enfin, mon équipe a signé des accords de confidentialité au vu des personnalités qui peuvent venir dans la boutique. Rien ne sortira d’ici, soyez en sûr.

Comme les choses sont bien faites, même quand on s’y attend pas… merci mon Dieu, Une inspiration, longue, qui trahit à peine le soulagement qui finit par s’imposer dans l’expiration qui suit, tout aussi discrète. Il ne va pas encore le remercier, cela finirait par revenir à s’écraser, et on lui a répété déjà une centaine de fois qu’on était rarement respecté dans la vie à force de se présenter au monde comme un tapis.

Raphael, lui, n’est pas certain d’avoir choisi délibérément de se faire marcher dessus pendant de longues années, pas plus qu’il n’a décidé d’être né sorcier. Combien d’autres existaient dans ce monde ? Où et comment se cachaient-ils ? Vivaient-ils en autarcie totale, comme certains autochtones d’Amazonie ? Ou avaient-ils en leur possession la faculté magique de se couper du monde, comme dans un monde parallèle ? A la culture humaine se mêlait l’indissociable besoin de comprendre ce qu’il était, sans toutefois pouvoir mener d’enquête à proprement parler. Qu’ils s’aperçoivent qu’il soit sorcier est une chose, mais n’allaient-ils pas trop vite comprendre qu’il n’avait pas été des leur depuis longtemps, et qu’ainsi, cela sonnait comme dissonant ?

Poussé par ses réflexions, son œil se perd quelques instants dans le doux fumant s’échappant de sa tasse. Allait-il la casser ? Au fond, elles l’étaient déjà un peu toutes déjà. Il y a un sourire léger, un brin mélancolique, qui se fige sur ses traits pendant ce temps. Et puis… à nouveau, Davi Galhardo le tire de là où il s’était perdu, une fois de plus.

Je trouve ça assez amusant de… Enfin, quand j’ai créé votre tenue, j’ai choisi un tissu matelassé pour la veste car je sentais que vous aviez besoin de quelque chose d’enveloppant mais de léger. Qui s’éloigne au maximum de la saveur piquante d’un chanvre ou d’un voile crissant.

Dans ce mouvement instinctif répondant à la voix qui résonne, Raphael l’observe sans trop ciller, emporté par ce qu’il exprimait. Il s’aperçoit de cette passion quiète qui émane du créateur, qui justifie probablement aussi son expertise. A l’entendre, c’est comme s’il avait déjà su, bien avant ce jour, et sans l’avoir vu en chair en os, quels étaient ses besoins. C’était extraordinaire de précision, de justesse. Et sa façon de l’exprimer touche le poète qu’il est depuis de nombreuses années, et cela se lit facilement sur son visage désormais. Ses yeux clairs brillent encore de larmes qu’il a réussi à ravaler pour de bon.

Vous avez vu juste,” lui dépose t-il, les mots enrobés d’une gratitude qu’il lui resservirait autant que son cœur le jugera nécessaire. “Sentir le tissu quand je respire, ça m’aide à mieux le faire. Ce qui est plus qu’important quand on doit chanter, je ne vous apprends rien.” C’était avant et surtout pour parler de sa propre expérience, plutôt que de faire un cours dont il ne se sentait pas franchement légitime. Il passe la paume de sa main au dessus de la vapeur chaude de sa boisson, se penchant un peu pour le faire. “Je ne sais pas comment vous avez su ce dont j’avais besoin, mais vous l’avez fait comme si on s’était déjà rencontré. C’est…” extraordinaire ; mais il craint qu’il prenne cela comme… autre chose, peut-être. “C’est très fort.” Ce qui laissait transparaître beaucoup moins de magie comme il le ressentait.

Il reprend un peu sa tenue initiale. A s’être rapproché ainsi, et donc de la plante aussi, il se rappelle la seule chose qu’il avait entendue un peu plus tôt.

Tia…go ? Tiago ? J’espère ne pas l’écorcher.” Curieux de nature, Raphael a parfois des relents de môme mal grandi, mais l’esprit toujours aussi vif d’apprendre. “Ca veut dire quelque chose ? Je ne parle pas portugais, juste… Italien, anglais, russe, un peu français.” Une justification qui pourrait donner l’impression qu’il étale ses talents, là où il ne faisait qu’énumérer ce qu’il savait, pour mieux lui faire entendre qu’il ne comprendrait pas. () Il se reprend cependant assez vite lui-même, ses pensées vives allant enfin à quelque chose de plutôt sensé. “Ou alors c’est le diminutif de Santiago… je crois que j’ai plus de fatigue accumulée que je le pensais. Je vous aurait fait une performance aujourd’hui, mais pas la même que les autres.” Autant en rire, et c’est précisément ce qu’il fait, tout gêné qu’il est, en se frottant la joue du dos de quelques doigts. Pas le genre de performance qu’on ferait payer, tant c'était saupoudré d’une pincée de ridicule.

Davi Galhardo Assunção
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Tuer le temps : Couturier et créateur de la marque Assunção. Demi-couture et haute-couture qui privilégie l'upcycling et les tissus vegan pour une mode plus slow et respectueuse de toustes.

Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

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Avril 2024 feat @Raphael Selvaggi

tw : anxiété

L’attention du musicien se trouva retenue par la discussion autour du vêtement, ce qui tira une expiration de soulagement à Davi. S’il arrivait à le faire partir sur un autre sujet que ce moment d’angoisse, peut-être l’homme se sentirait plus à l’aise par la suite, calmerait les mouvements de ses doigts contre ses bagues et… qui sait, en oublierait les mauvaises émotions ressenties ici, dans la boutique du couturier. Que ce soit du côté humain ou du côté sorcier, Davi avait à coeur qu’on s’y sente bien (même s'il ne venait pas souvent dans celle-ci) et il avait failli à sa 1re mission en faisant tomber cette tasse. Tasse qui était toujours éclatée au sol, les quelques morceaux de porcelaine formant des minis bateaux à la dérive dans une flaque d’eau. Il ne pouvait s’empêcher d’y penser, lui qui aimait autant l’ordre que parler vêtements. Mais entre vouloir et pouvoir, il y avait un gouffre que le brun n’était pas en capacité de parcourir à cet instant. Surtout, il ne voulait pas relancer le sujet alors que Raphael était harponné à un autre plus doux. Et non, Mary ne nettoierait pas ses conneries. Elle était employée à vendre, pas à le rattraper par le col comme un enfant maladroit.

- Je ne sais pas comment vous avez su ce dont j’avais besoin, mais vous l’avez fait comme si on s’était déjà rencontré. C’est…Très fort.
- C’est mon travail.

Davi était quelqu’un d’assez modeste, ce qui ne l’aidait pas dans sa communication au grand damn de certain·es personnes de son équipe. Il était aussi assez secret quand il était question de ses sentiments - en dehors des angoisses qui le noyaient rapidement. Et même s’il prenait les compliments comme des pétales de fleurs délicates qu’on lui offrait, avec tout le respect qu’il leur devait, le couturier avait tendance à éviter qu’on s’y attarde trop longuement. Il y répondait par une réponse professionnelle rapide et qui dissimulait la réalité de ce que son coeur vivait. De la joie, pure et lumineuse. Et de l’amour aussi, qui avait tendance à colorer ses joues et lui faire plisser les yeux. Savoir qu’il avait vu juste et avait procuré un instant de quiétude et de confiance chez le musicien était tout ce qu’il cherchait à travers son art : que le vêtement permette à celle ou celui qui le portait d’exalter ce qui était au plus profond de son être. Si Davi n’avait jamais aimé romantiquement quelqu’un, il était totalement capable de tomber amoureux du sentiment de sécurité qu’il semblait créer chez celleux qu’il habillait. C’était ça, qui faisait tambouriner son myocarde. Pas les corps, pas les âmes. Mais bien la sensation d’aider et de parvenir à illuminer un peu plus ce qui brillait déjà en chacun.

- Tia…go ? Tiago ? J’espère ne pas l’écorcher. Ça veut dire quelque chose ? Je ne parle pas portugais, juste… Italien, anglais, russe, un peu français. Ou alors c’est le diminutif de Santiago…

Froncement de sourcils obligé, au vu du changement de direction inattendue. S’il ne voulait pas trop s’appesantir sur les compliments, Davi ne s’attendit pas à changer de registre aussi frontalement : il avait presque oublié le bonsaï qui trônait entre eux deux. Tout comme il ne se rappelait pas du prénom qu’il lui avait donné, sur un moment de panique, pour tenter une approche laborieuse envers un Raphael immobile. L’homme en face était-il l’un de celleux ayant besoin de combler le moindre silence dans une conversation ? Cela n’étonnerait pas le couturier au vu de son langage corporel. Au moins quelque chose qu’il n’avait pas en commun, en tant que deux angoissés de la vie.

Restant silencieux pendant quelques secondes, Davi tenta de retrouver le fil de sa pensée, alors que le portugais reprenait sa place initiale là où l’anglais le remplaçait habituellement.

- Presque ça pour la prononciation. Le i et a doivent être légèrement plus marqués et le a plus… trainant. Comme mon prénom. Tiago.

Il prononça en appuyant sur le a, l'impression d'être de retour à Rio Branco, à écouter les enfants babiller leurs premiers mots. Si l'accent du brésilien était léger, il avait tendance à ressortir sur certaines alliances de lettres en anglais, comme le i et le a non accentué, le di ou encore le s. Mais à force d’entendre l’accent des écossais, Davi avait inconsciemment mêler le sien au leur ce qui donnait un résultat… étonnant. Quant au portugais… Exception de ses adelphes, le brun ne parlait plus beaucoup sa langue natale et encore moins le yaroamë, la langue des Yanomami, une communauté vivant depuis très longtemps au coeur de l’Amazonie et avec qui les sorcier·es de Rio Branco avait tissé des liens forts pendant des décennies. S'il était resté longtemps silencieux à son arrivée à Edimbourg, l’anglais avait très vite trouvé sa place sur ses lèvres, l'ayant appris à son adolescence pour mieux comprendre ce qui se tramait lors des plénières et autres rencontres entre industriels et le comité de Rio Branco. Et si, au vu de son passé, l’anglais était et restera une langue violente, il avait fini par s’y faire. N’était-ce pas le principe même des traumatismes ? De laisser son empreinte et de faire parti de la personnalité ensuite ?

-  Par contre, revenons sur toutes les langues que vous parlez… Vous êtes impressionnant.

Si son visage n’exprimait pas la force de ses mots, l’intonation et le mouvement léger du corps en avant suffirait à Raphael pour se rendre compte du vif intérêt du couturier pour ce talent caché. Si l'italien et le français pouvaient avoir des racines communes, d'après les maigres connaissances en langue du brésilien, ce n'était pas du tout le cas du russe ! Où avait-il pu apprendre tout ça ?
La question sur le bord des lèvres, il fut à nouveau attiré par la tasse. Son regard glissa sur les débris de porcelaine au sol, qui brillaient sous les doux néons de la boutique.

-  Et… désolé, je peux ?

Dit-il en montrant la serviette du doigt.

-  Je suis assez… ordonné et j’ai du mal à me concentrer en voyant la tasse. Je vais nettoyer avant de ne plus être capable de vous écouter.

Raphael Selvaggi
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artiste à la notoriété plus qu'honorable, il se produit sur scène et chante, joue pour des âmes charitables venues l'écouter. le reste du temps, il est un minion de l'Ordre de St Patrick, dont l'utilité - parfois contestée - crève le plafond.

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tw; anxiété et paranoïa légère

C’est mon travail. Ce à quoi il aurait aimé lui répondre que tous ne le faisaient pas aussi bien, ne possédaient parfois pas autant d’intuition. Mais cela justifiait aussi les lauriers que pouvait recevoir Davi Galhardo dans sa carrière, et Raphael ne rechignerait guère pas à lui en rajouter, de bon cœur, toujours. D’expérience, il sait aussi qu’il pouvait s’avérer être un peu trop pour les autres, lorsque son anxiété le laissait paradoxalement désinhibé, comme si la roue libre allait le sauver de la cruelle solitude qu’il pouvait ressentir, parfois, en retournant chez lui après un concert. Certains blâmeraient plutôt son ascendance italienne, il est vrai qu’en plus d’être expressif, il s’avérait être tactile et parlait avec ses mains naturellement.

S’il ne faisait pas réellement honneur à cette façon d’être aujourd’hui, ou pas totalement du moins, c’est parce qu’il n’était pas dans les mêmes dispositions qu’à l’accoutumée. Que les enjeux étaient plus… personnels, peut-être, que ce qu’il aurait pu envisager. Et ce coup de théâtre avec cette tasse qu’il voulait absolument débarrasser désormais, quant bien même il faisait mine de l’ignorer, n’avait pas relevé le niveau.

Presque ça pour la prononciation. Le i et a doivent être légèrement plus marqués et le a plus… trainant. Comme mon prénom. Tiago.

Lors de ses explications, le musicien a son regard vissé vers les hauteurs, comme s’il essayait de composer Tiago comme une suite de noires et de blanches, dont les notes, maintenant entendues, lui étaient désormais connues et exerçables. Il ne lui faut peut-être que cinq secondes avant de pouvoir s’y essayer, et l’aéromancien qu’il est semble ne pas faillir à cette mission. Avec sa question, il s’agissait de respecter avant tout. Le savoir se devait de servir au moins à ça.

Tiago.

Si la prononciation parait bonne désormais, ça lui donne désormais un grain à moudre pour son imagination qui se fait plus prégnante l’espace de quelques instants. Tiago, c’est beau. Il espère que le Bonsaï allait pouvoir apprécier ce nom de baptême, maintenant qu’ils avaient été deux à le lui répéter. Est-ce que je suis parrain d’une plante ? Là où l’anxiété pointe toujours, la spirale émotionnelle s’entremêle à ses pensées pour le moins rocambolesques, sinon inadéquates. A part.

Par contre, revenons sur toutes les langues que vous parlez… Vous êtes impressionnant. - Euh…

Raphael ne sait pas s’il croit avaler de travers (il se racle la gorge machinalement, alors qu’il n’en est rien), ou si tout son esprit s’était rendu confus face au compliment qu’il n’avait pas vu venir. Il n’avait pas parlé de ça pour… se mettre en avant, loin de là. C’est par respect, c’est sûr ? Le peu de froideur d’esprit dont il disposait était toutefois minable face à l’intuition qui lui soufflait tout à fait l’inverse. Il n’est pas sûr que Davi Galhardo se forçait de grand chose, sauf si cela pouvait rendre le monde un peu plus beau. Son métier était déjà un bel acte d’humanité en soi.

Comment oserait-il s’imaginer être traité par un total hypocrite à cet instant T ? Le mal se cachait partout, parfois sous de beaux sourires, des attentions. Raphael le sait, en a subi les frais, les revers lui ayant toujours été incompréhensibles. Raison pour laquelle il doutait, en permanence, des intentions des autres vis à vis de lui-même. Les normes sociales en tant que telles, il avait mit des années à savoir les déchiffrer complètement. Fort de son observation, il avait toutefois réussi à la prouesse (ou non) de se suradapter pour pouvoir creuser sa place là où, parfois, l’idiocratie est loi.

Je…Ferme la bouche, ta mâchoire va se décrocher, cazzo. En réponse à sa propre pensée, ses lèvres se pincent, au moins le temps qu’il rassemble quelque chose de vaguement intelligible pour rebondir à tout ça. “Merci, mais je peux tout aussi bien faire la liste des choses que je ne sais pas faire. Il y aurait plus de matière. Peut-être trop, en fait.” Et c’était pour tout le monde pareil. “Et… désolé, je peux ?” Ses yeux s’écarquillent un peu, mouvement oculaire vers ce qu’il lui montre, et dont Raphael s’empare en comprenant le message. Je vais pouvoir l’aider, se rassurerait-il presque. Comme s’ils avaient partagé la même volonté à peu d’intervalle, sa réponse est presque immédiate. “Je suis assez… ordonné et j’ai du mal à me concentrer en voyant la tasse. Je vais nettoyer avant de ne plus être capable de vous écouter. - Et moi j’aime quand les choses sont… propres. Je vais vous aider. Vous avez une serpillère ? Un balai ? Les deux ?

Il n’était guère le maître de maison, mais il s’était levé aussitôt, se sentant paradoxalement un peu plus stable ainsi, physiquement comme psychologiquement. Etait-ce les restes de… ce calme qu’il avait cru ressentir lorsque Davi Galhardo lui avait touché le dos de la main ? Qu’était-ce vraiment, en réalité ? Il ne saurait dire.

On peut se partager cette tâche, vous préférez éponger ou ramasser les morceaux ?

A ses mots, et sans qu’il ne parvienne à déceler pourquoi cette soudaine ouverture du cœur avec moins de souffrance anxieuse, Raphael rajoute, un peu rieur d’une nervosité légère : “J’espère vraiment que personne nous entend. On pourrait croire qu’on est complices de quelque chose qui… nous a échappé. Vraiment échappé. Mais je ne pense pas qu'on pourrait rivaliser avec la série How to get away with murder quand même.” Et c’était tristement vrai, plus qu'il ne saurait l'imaginer. Sentant finalement quelque chose l’étreindre de l’intérieur à ses mots, il fignole par un plus posé et réservé : “Чашка,” peu après suivi par sa traduction, “Ca veut dire tasse en russe. Comment vous diriez ça en portugais ?

A défaut d’avoir su rendre les choses simples, et au vu de l’intérêt qui semblait l’avoir piqué concernant ses langues parlées, Raphael lui partagerait au moins un petit moment linguistique. De quoi oublier qu’ils iraient nettoyer les sols de sa boutique, ensemble, là où leur profession respective ne les aurait guère imaginé ainsi, en ce mardi d’avril.

point traduction:

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Avril 2024 feat @Raphael Selvaggi

tw : anxiété / mention légère de pensées noires / haine des humains here we go agaaaain

- Et moi j’aime quand les choses sont… propres. Je vais vous aider. Vous avez une serpillère ? Un balai ? Les deux ? On peut se partager cette tâche, vous préférez éponger ou ramasser les morceaux ?

Il n’eut pas le temps de réagir, de répondre à la gêne lisible sur les traits du musicien face à son précédent compliment que ce dernier était déjà debout, prêt à partir en quête des éclats de porcelaine. Le regard du couturier suivit la silhouette de son invité, la fixant pendant de trop longues secondes avec un air à la fois étonné et perdu. Savoir qu’il veuille l’aider ne le surprenait pas, au vu du personnage qu’il se dévoilait au fil des minutes mais cette énergie après un tel moment d’angoisse, Davi aimerait en avoir ne serait-ce que quelques gouttes. S’il avait gardé sa précision et son talent du détail, il lui fallait bien plus de temps aujourd’hui pour débuter la moindre tâche. Couture ou ménage, cuisine ou draps, le combat restait le même au plus grand damn du brésilien. N’être que la moitié d’une âme avait des répercussions sur son énergie et son mental qui défiait chaque jour ses tentatives de retrouver l’homme qu’il avait été. À cet instant, cela le frappa encore plus, sentant toute la maigre confiance et l'énergie qu'il avait quelques minutes auparavant le quitter sans sommation. Tu es très bien comme ça. La voix fluette tinta dans son crâne alors que le monde autour retrouvait ses contours flous habituels. Si l’intérêt pour le musicien lui avait permis de se rattacher au moment, quelque chose était entrain de lui filer entre les doigts à mesure que l’autre continuer de parler. Le regard toujours fixé sur l'italien, haut comme celui d’un enfant qui écoutait un adulte tentant de lui expliquer la vie, Davi n’arriva à articuler qu’une réponse inutile.

- Euh oui…

Oui à quoi ? Lui-même n’en savait rien mais il lui était devenu impossible de suivre le fil de Raphael, qu’il continuait de dérouler comme un chat avec une pelote de laine. L’impression de se retrouver dans les réactions de l’humain commençait à s’effacer, rappelant à Davi à que point ils étaient différents. À quel points ils prenaient trop de place.

- … Mais je ne pense pas qu'on pourrait rivaliser avec la série How to get away with murder quand même.

Il le laissait parler, écoutant sa voix plutôt que ce qu’il disait. Il y avait une telle tension dans son timbre qu’elle commençait à se coller au myocarde du couturier. Il s’était pourtant calmer après l’angoisse de Selvaggi mais à mesure que les mots s’agglutinaient dans son esprit, les battements de son coeur redoublaient d’intensité. Cette fois-ci, c’était sa propre angoisse qui tonnait dans sa tête. Respire lentement.

- Ça veut dire tasse en russe. Comment vous diriez ça en portugais ?-
- Euh, russo.

Tu viens de traduire russe là. Merde. Il finit par baisser les yeux, ses cils papillonnant comme s’ils chassaient les émotions négatives qui revenaient à la charge. Se levant enfin, Davi n’entendait que le bourdonnement de son coeur par dessus la voix de Selvaggi mais fit comme si rien n’avait changé.

- Je voulais dire xícara. Pour tasse en portugais. Je vous apporte le balais, je vais ramasser.

Il avait besoin de sentir quelque chose de coupant sous ses doigts, pour rester dans l’instant et éviter la chute. Ding. La sonnette lui fit tourner la tête à 45°, les sourcils froncés. Une femme aux longs cheveux roux s’engouffra dans la boutique. Elle lui était inconnue, ce qui était mieux que rien. Au moins n’était-il pas obligé de la saluer plus que nécessaire.

- Bonjour, si vous avez besoin de quoique ce soit…
- Je serais là.

Mary, toujours là au bon moment lui adressa un léger sourire avant d’aller s’occuper de la seconde cliente.

- Donc… Oui, le balais.

Le brouillard se faisait de plus en plus dense mais il ne se voyait pas mettre à la porte Raphael Selvaggi. Surtout après ce début de discussion qui lui avait permis de ressentir une pulsation de vie bien différente de ce qu’il avait connu ces derniers mois.

- Je reviens.

Et il disparut aussi vite qu’un rayon de soleil en plein moi d’avril sur la capitale Écossaise.


Info a écrit:Mot en italique hors traduction = il entend son familier
Raphael Selvaggi
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tw; anxiété, médication, culpabilité

Il ne lui faut pas beaucoup de temps ni de neurones pour s’apercevoir qu’il est allé dans le trop, encore une fois. Parce que Davi Galhardo semble plus perdu que lui, perdu dans un lointain qui défie les lignes de la réalité que peut réellement percevoir l’italien. Il se doute, seulement ; étant lui-même revenu de ces fanges il y a de cela quelques minutes seulement. Raphael le sent confus, à côté de cet échange qui donne soudainement la sensation d’un maëlstrom dans lequel l’autre s’engouffre, par sa faute. Hypersensible et jugements altérés par des années de souffrances cumulées, sociales qui plus est, le musicien est à deux doigts de s’excuser au milieu de ce “rien” béant. Parce que toute cette culpabilité, il la portait tout seul, et s’excuser revenait à déranger Davi avec ses propres émotions, ses propres ressentis. Des choses qui ne lui étaient, sur le papier, qu’inaccessibles.

Je voulais dire xícara. Pour tasse en portugais. Je vous apporte le balais, je vais ramasser. - D’accord…J’épongerais. Au moins le contenu de la tasse, à défaut de pouvoir faire mieux. Il se répète la traduction en portugais, une sonate se formant avec les autres mots partagés un peu plus tôt.  

A l’instar du créateur, son attention est vite détournée lorsque la sonnette de l’entrée retentit. L’anxiété refait un bond naturellement sous sa poitrine, tandis qu’échangent rapidement les deux collègues, pour ne pas dire le patron et son associée. Il ne sait pas comment leur relation est articulée, mais il préfère se l’imaginer d’égal à égal, comme ce que lui même faisait au sein de sa propre sphère. Il n’acceptait la hiérarchie que si elle était un écho de St Patrick. Par dépit.

Donc… Oui, le balais. Je reviens.

Il secoue la tête à la positive, se forçant à ne rien vocaliser. De toute façon, il l’avait déjà fait.

Lorsqu’il n’y a plus personne pour le voir, ou au moins le scruter même dans un coin de regard, Raphael se passe les deux mains sur le visage, en soupirant de l’air resté coincé dans ses poumons comprimés par le stress. Machinalement, et parce que personne n’est présent pour le juger ou l’épier, il sort de sa poche sa plaquette d’anxiolytiques, en avale un sans eau. Faut pas faire ça comme ça. Il le sait, mais l’eau n’est pas toujours là quand il faut. Et son chocolat chaud, lui, portait bien son nom, il ne pouvait pas le boire maintenant, encore moins sans attendre celui qui le lui offrait.

Lorsque Davi Galhardo revient, Raphael est en train d’ausculter le bonsaï, craignant que les courants d’air qu’il lui a fait subir ne soient pas synonyme de grâce pour lui. Il ne sait pas vraiment combien de temps s’est écoulé, s’il s’agissait plutôt de cinq que deux minutes. Toujours est-il qu’il se redresse en le sentant arriver, se permettant de récupérer la serpillère en le remerciant brièvement (et l’appuyant du regard), s’occupant en premier d’ôter l’humidité autour des bris.

Raphael ne dit rien, canalisant son énergie communicative qui savait parfois étouffer son auditoire, lorsque ce dernier n’y était pas préparé, ou friand. Nettoyer les dégâts lui permettait au moins de rendre cette frustration plus fluide à l’intérieur de lui. Comme une vague que l’on sentait taper contre soi, sans toutefois daigner la défier du regard.

Davi Galhardo Assunção
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Avril 2024 feat @Raphael Selvaggi

tw : anxiété


Disparaitre dans l’arrière-boutique a toujours été le passe-temps favori de Davi. Il aimait le silence qui y régnait même si parfois, la légère tension des plaques chauffantes se frayait un chemin jusqu’à son ouïe. C’était le cas à cet instant, mais le brésilien n’entendait que les battements frénétiques de son coeur. La pulsation rythmée ne lui laissait plus d’espace pour réfléchir ou reprendre contenance comme il l’aurait souhaité. C’était comme si tout son être n’était qu’un énorme battement et qu’il ne pouvait reprendre sa forme habituelle. Les doigts cramponnés à l’établi de a kitchenette, le dos arrondi et la tête baissée par habitude de chercher l’oxygène là où il n’y en avait pas vraiment, le couturier resta pendant de longues secondes sans bouger. S’il préférait la boutique de l’Edimbourg sorcier, ce n’était pas que vis à vis de sa clientèle. Là-bas, Davi pouvait se réfugier dans son atelier, darder son attention sur autre chose pour retrouver le peu de contenance qui lui restait. Ici, il n’avait qu’un petit bureau, pas assez grand pour accueillir tout ce dont il avait besoin pour que sa créativité vienne prendre le relais sur l’angoisse qui continuait sa ritournelle épuisante.
Prends le balais et un torchon et rejoins-le. Non. Non ? Je n’y arriverai pas, pensa-t-il alors qu’il aurait tant aimé dire ces quatre mots à voix haute pour que ceux de Liz s’y répercutent en un véritable écho. Tu y arriveras. Prends le balais et un torchon. Davi hocha fébrilement de la tête, pour lui-même ou pour le baudroie, il n'en savait rien. Au fil des mois, le papillon se répétait de plus en plus. Comme si, finalement, le zoomancien perdait petit à petit le fil qui le reliait encore à son familier. Après des années à le tenir comme un marin en plein ouragan, il commençait à glisser entre ses doigts.

Serpillère dans une main et torchon dans l’autre, Davi sortit finalement de sa tanière, sans trop savoir s’il y était resté longtemps. En croisant le regard de Mary, il sut que non, et qu’il avait réussir à revenir bien plus vite qu’en habitude. Selvaggi se leva, attrapa la serpillère et se mit à éponger le sol avec une efficacité redoutable. Quant à Davi, il s'accroupit, saisissant morceau par morceau la porcelaine éclatée. Le torchon ne servait qu’à contenir les éclats, pas à les attraper. Il avait besoin de sentir la froideur de la matière sous la pulpe de ses doigts, devenue calleuse à force de coudre à la main. Les sensations, Davi en avait besoin pour se retenir à la réalité.

Combien de temps gardèrent-ils le silence ? Il ne compta pas mais cela lui permit de retrouver un peu d’espace là où, dans l’arrière-boutique, il avait la sensation de se noyer.

- Je ne connais pas How to get away… with murderer ?

Il n’était plus trop sûr du titre et sa première tentative lui laissa en tête les images d’une telenovela.

- C’est une série romantique ou policière ?

Toujours au ralenti, à réagir longtemps après mais au moins faisait-il l’effort de rebondir sur le partage du musicien. Peut-être qu’en reprenant le cours de leur conversation, le trentenaire pourrait ressentir à nouveau ce qui lui avait donné la force de ramener l’autre, là où lui se serait laissé engloutir tout entier.

- Ma culture séries s’arrête à…Downton Abbey.

Raphael Selvaggi n’en aura surement pas conscience mais pour Davi, lui partager une telle information révélait d’une main tendue là où il préférait habituellement les poings clos.

Info a écrit:Mot en italique hors traduction = il entend son familier
Raphael Selvaggi
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artiste à la notoriété plus qu'honorable, il se produit sur scène et chante, joue pour des âmes charitables venues l'écouter. le reste du temps, il est un minion de l'Ordre de St Patrick, dont l'utilité - parfois contestée - crève le plafond.

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c'est pas normal. je suis pas normal. Raphael n'en a pas et n'en aura jamais.

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tw; anxiété

En faisant, Raphael s’aperçoit que les actions simples et répétées lui permettent de lui ouvrir les portes à un tant soit peu de sérénité. Les choses ne s’emmêlent plus dans sa tête, plus pour l’instant du moins, son cœur bat toujours fort mais il ne l’entend plus cogner contre ses tempes. Nettoyer est la seule chose qui s’imprime dans son esprit, comme cela été le cas beaucoup d’autres fois, aussi. Une projection involontaire, une ode à la perfection, peu importe, il était l’esclave de cette pulsion de vouloir garder les choses aussi propres que possible. A commencer par rendre l’air respirable, la poussière étant une de ses plus punitives ennemies.

Avec Davi Galhardo pour l’épauler, à moins que ce soit l’inverse ; il y a un sentiment d’achèvement qui lui fait du bien, là où, plus tôt, la culpabilité s’était invitée.

Je ne connais pas How to get away… with murderer ?” Il ne le corrige pas, sans doute parce que le sorcier est encore un peu trop prit dans son ouvrage. Ils ne sont pas loin d’avoir terminé, d’ailleurs. Du moins le pense t-il. “C’est une série romantique ou policière ?

L’aéromancien fronce un peu les sourcils, cessant momentanément d’éponger ce qu’il restait d’humide à terre.

Ma culture séries s’arrête à… Downton Abbey. - J’adore Downtown Abbey… !” ça lui échappe, comme un relent de passion d’enfant qu’il ne faisait pas bon à trop taire. L’œil s’est relevé en le disant, puis, s’est échoué à nouveau pour continuer, ou plutôt terminer, ce qu’il avait à faire. “Pardon. Je… crois que c’est bon. Il faut juste que j’aille l’essorer et repasser une dernière fois, sinon quelqu’un risque de glisser. Est-ce que vous accepteriez que je le fasse ?” Parce qu’il ne connaissait pas les lieux et ne voulait pas vraiment s’inviter dans l’arrière-boutique, là où s’était caché un petit temps Davi avant de remonter à lui. Il sentait déjà avoir trop débordé, depuis qu’il était arrivé. A tel point qu’il ignorait s’il allait parvenir à fermer l’œil cette nuit sans somnifères pour l’y aider.

Et l’autre série… je sais pas comment la décrire. C’est un peu des deux.” Les américains étaient bien incapables de ne pas mettre un peu d’eau de rose - ou pire, de sexe - dans leur fiction. A croire qu’il fallait ça pour capter un auditoire. Ce n’était pas vraiment ça qui lui avait plu, dans cette série. En plus, Oliver, un des personnages, lui rappelait douloureusement sa relation passée. Cette même relation qu’il ne parvenait pas à abandonner, peu importe les années qui s’écoulaient.

Davi Galhardo Assunção
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Tuer le temps : Couturier et créateur de la marque Assunção. Demi-couture et haute-couture qui privilégie l'upcycling et les tissus vegan pour une mode plus slow et respectueuse de toustes.

Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

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Sembra una melodia

Avril 2024 feat @Raphael Selvaggi

tw : anxiété

- J’adore Downtown Abbey… !

Il releva la tête avec un temps de latence et rencontra seulement la tête baissée de Selvaggi. Un sujet en commun, c’était gage d’une discussion simple, sans trop avoir à y réfléchir.  Encore plus un sujet comme celui d’une série télévisée historique qui n’avait pas d’emprise sur son monde à lui : des aristocrates, Davi n’en connaissait aucun, encore moins des aristocrates anglais. Et si les personnages lui tiraient souvent des émotions sans qu’elles ne s’écrasent au-delà de ses paupières, le couturier ne se projetaient jamais en eux car aucun ne lui ressemblaient. Mais la thématique “série” fut aussi vite balayée que le sol par le musicien.

- Pardon. Je… crois que c’est bon. Il faut juste que j’aille l’essorer et repasser une dernière fois, sinon quelqu’un risque de glisser. Est-ce que vous accepteriez que je le fasse ?

Encore un pardon. Sans savoir pourquoi, Davi les comptait depuis le premier et ils étaient ex-aecquo. Deux pardon du côté de Raphael, deux désolé du côté du sorcier. Ce n’était pas un duel et pourtant, les deux excellaient dans cette activité. Davi préférait souvent les silences aux excuses mais lorsqu'il était dans son costume de professionnel, il lui semblait obligé de suivre des codes sociaux bien ancrés : celui de s'excuser rapidement en faisait parti même si parfois, il se demandait si celles des personnes en face de lui étaient vraiment sincères ou une simple habitude. Avec Selvaggi, il n'avait pas de doute sur la réalité de sa gêne.

Les yeux toujours hauts, bien plus recroquevillé au sol qu’il ne l’aurait souhaité, Davi resta silencieux quelques instants, sans trop savoir quoi répondre à une telle demande. Aller essorer, cela signifiait aller dans l’arrière boutique, le seul endroit de ce lieu où il se sentait protégé. Mais l’idée de refuser à Raphael lui donnait l’impression de lui poser sur les épaules une nouvelles chape de plomb, comme celle de tout à l’heure, quand il avait fait exploser la tasse en mille morceaux. Elle n’avait pas encore disparu, laissant un arrière gout à leur échange comme celui d’un grain de poivre croqué : elle ne piquait plus mais la saveur doucereuse teintait toujours les émotions du sorcier.

- Et l’autre série… je sais pas comment la décrire. C’est un peu des deux.

L’ancre revint et Davi y vit comme un coup du destin pour lui permettre d’éviter les deux situations imaginées juste avant.
Se relevant lentement, pour éviter les craquements habituels de ses vertèbres malmenées par la couture, Davi ferma précieusement le torchon qui contenait les morceaux de porcelaine avant de répondre, avec un sourire qu’il espérait chaleureux :

- Je vais finir, mais merci. Je reviens dans un instant.

Il allait devoir faire preuve de courage pour revenir aussi vite et ne pas s’attarder dans l’arrière boutique. Mais y rester trop longtemps, c’était perdre le sujet sur lequel les deux pourraient converser sans craindre un autre drame et tout simplement se rattacher à ce qui avait attiré Davi comme un phare en plein océan : le sentiment de résonance là où normalement il n’y avait que son silence pour survivre à l‘humanité.

- Donc…  à la fois romantique et policière.  

Aussi vite disparu, aussi vite revenu, balais sec en main pour venir effacer les dernières traces de l’accident.

- Est-ce qu’il existe une série de ce monde sans romance ? C’est bien le seul sujet d’écriture qui m’a l’air commun à toutes les productions actuelles.

Il fronça ses sourcils, faisant de son mieux pour paraitre amusé par sa propre remarque. Au fond, il espérait seulement que Raphael n’y verrait pas une nouvelle fuite là où ce dernier semblait trouver sa place uniquement en s’occupant les mains et le corps.

- Après Downtown Abbey n’est pas en reste. Est-ce qu’en terme de son, la série vous emporte ? Entre la bande originale, les musiques d’ambiance… ?

Lui, non mais mettre le domaine de Selvaggi au coeur de l'échange lui semblait être l'idée parfaite pour le laisser parler pendant que lui écouterait, comme souvent. Davi travaillait toujours en silence, incapable de se concentrer si la moindre note, paroles ou discussion venaient interrompre le fil de ses réflexions. Pour autant, regarder des séries télévisées avait été la 1ere activité qu’il avait réussi à reprendre lors de sa période la plus sombre. Il lui arrivait encore de couper les épisodes en deux voir trois sessions mais, à la différence d’un cinéma ou d’un concert, l’intimité des séries télévisées lui permettaient de ressentir sans se protéger. De laisser son coeur battre sans avoir peur de le sentir s’arrêter.
Raphael Selvaggi
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tw; anxiété

Je vais finir, mais merci. Je reviens dans un instant.” Chose à laquelle Raphael se contente d’acquiescer en lui rendant un tant soit peu de chaleur avec un sourire en reflet. Pendant sa courte absence, le musicien lorgne sur le bas de son pantalon encore humide. Tout le monde va le voir, quand je vais sortir, pas vrai ? Ou alors on allait juste croire qu’un véhicule mal avisé avait roulé dans une flaque et qu’il se l’était prise au passage : cela résumerait assez bien sa vie, d’une part, et la pluie battant à l’extérieur saurait lui donner un peu de crédit. “Donc… à la fois romantique et policière.

L’homme relève le nez, papillonne un peu des paupières, se remettant dans cet instant toujours précaire. “Est-ce qu’il existe une série de ce monde sans romance ? C’est bien le seul sujet d’écriture qui m’a l’air commun à toutes les productions actuelles. - Je sais pas, mais c’est fatigant d’avoir ça à tout bout de champ. Et surtout, il y a bien d’autres façons d’en parler ou de le traduire.” c’est lâché un peu trop naturellement, et il redoute un peu la réaction de son vis à vis sur le sujet, finalement. Si la romance en tant que telle le ramène à ce qu’il a perdu et jamais retrouvé, Raphael souffre aussi de voir une romance sexualisée en permanence et… tournée de telle façon que dans la fiction, l’on devienne plus voyeuriste que poète touché par l’amour proprement dit.

Enfin, ce n’était sans doute pas quelque chose qu’il s’imaginait aborder aujourd’hui - pas plus que d’apparaître aussi vulnérable, une tasse brisée à ses pieds et trop de paires d’yeux pour le juger. Comment allait-il se relever de ça ? Il ne sait pas. Toujours est-il qu’il commence à ressentir les effets de l’anxiolytique avalé à sec un peu plus tôt, et ça retourne un tant soit peu la situation à son avantage.

Après Downtown Abbey n’est pas en reste. Est-ce qu’en terme de son, la série vous emporte ? Entre la bande originale, les musiques d’ambiance… ?

Il voit la perche tendue, sait deviner qu’elle est là pour redonner un peu d’équilibre à leur échange. Raphael n’a pas besoin de réfléchir longtemps, il se rappelle très bien de certaines sonorités, notes, et morceaux qui l’avaient plus ou moins marqué lorsqu’il avait regardé ladite série.

John Lunn n’est pas mon compositeur favori, mais je pense qu’il a très bien retranscrit l’ambiance de la série. Le thème principal parle de lui-même.” Ce qui l’a surtout marqué, c’est le philarmonique prêté pour jouer ses compositions. On ne pouvait pas mieux rêver, surtout dans ce monde aussi fermé. “Vous avez aimé aussi ?

Il s’assied, enfin, et va chercher son chocolat chaud qui a depuis tiédi. Parfait pour pouvoir le consommer, maintenant qu’il n’y avait plus rien pour l’en empêcher - ou presque. Ses mains étaient encore saisies de tremblements légers, qui dépassaient tout le contrôle qu’il pouvait leur imposer. Jouer de la guitare-harpe ou du piano aurait su faire estomper tout ça, mais il n’était ni chez lui, ni même sur scène, ni… à un endroit propice à ce genre d’activités, qui s’apparenterait à un énième écart.  

Vous avez des choses qui, vous, vous emporte, musicalement ?

Maintenant qu’il en a parlé, Raphael est curieux de savoir. Ses goûts à lui sont si éclectiques qu’il ne saurait juger quoi que ce soit, ou alors si peu. Lorsqu’il le fait, c’est toujours avec l’analyse de son cerveau de musicien, de compositeur aussi. Pas tant avec la subjectivité que l’on sert trop vite à son prochain, en disant que c’est nul, là où le respect voudrait que l’on dise plutôt que ça ne me plaît pas.

Davi Galhardo Assunção
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tw : none

- John Lunn n’est pas mon compositeur favori, mais je pense qu’il a très bien retranscrit l’ambiance de la série. Le thème principal parle de lui-même. Vous avez aimé aussi ?

Davi ne connaissait pas le compositeur, mais se nota dans un coin de tête de regarder ses autres oeuvres. Si la musique de Downton Abbey ne l’avait pas particulièrement touché pour diverses raisons, peut-être que d’autres lui plairaient ? Sa moue se suffit comme réponse envers Raphael, préférant ne pas en dire plus sur son ressenti face aux sonorités de la série. S’il aimait les histoires (même la romance dedans ne le gênait pas trop finalement), il passait toujours le générique pour éviter trop de sonorités, trop de notes qui se collaient à ses lèvres comme la saveur désagréable d’une soie animale.

Le sol à nouveau propre, il n’y avait plus une trace de l’accident de tasse. Davi sentit ses poumons retrouver de l’espace : était-ce la sensation de rangement et de propreté, le moment de calme qui lui avait permis de remettre ses émotions en place ou simplement, de sentir  la chape de plomb provenant de son invité devenir plus cotonneuse ? Quelle que soit la réponse, la légèreté lui fit l’effet d’une seconde chance, celle que le destin donne aux personnes qui veulent s’accrocher.

Le regard perdu sur sa droite, s’attendant à y croiser Mary pour la rassurer sur son état, il finit par replanter ses prunelles claires dans celles de Raphael. Un autre point commun, bien que celles du musicien semblaient avoir moins de facilité à se poser. Peut-être devrait-il lui partager son secret, celui de regarder un point juste derrière l'oreille de ses interlocuteurs, pour leur donner l'impression d'être regardés.

- Vous avez des choses qui, vous, vous emporte, musicalement ?
- Je suis plutôt jazz et rock. Des sonorités chaudes et enveloppantes, même si…

Il s’arrêta un instant, cherchant comment s'expliquer sans partir dans une longue tirade sur sa synesthésie. C’était un sujet que le brésilien évoquait rarement, car cela faisait partie de lui comme ses boucles brunes ou ses ongles cassants. Rien d’appris, rien d’acquis, juste une autre couche de sa personne. Si pour beaucoup, il pouvait s’agir d’une sorte de don ou au contraire de malédiction, ce n’était finalement qu’une autre forme de perception du monde, point final. Si lui goûtait les textures et voyait les notes, d'autres ressentaient plus vivement ou mélangeaient les lettres.

- J’en écoute rarement et je vais encore moins à des concerts pour plusieurs raisons, l’une étant que… Comment dire ? Ça me submerge un peu trop.

Un léger rire lui échappa d’entre les lèvres, l’étonna presque au vu des dernières minutes aux côtés de Selvaggi. Mais à nouveau, comme lors du “moment-miroir”, Davi sentait pouvoir aller sur ce terrain plus doux et léger, en réponse à ce que l’italien semblait aussi vouloir. Pourtant, n’était-ce pas lui, qui avait entamé la discussion sur les séries télé et la musique ? Oui mais surement que c’était plus agréable que de trembler, respirer difficilement et de se voir chuter ensemble alors qu’un rien les liait. Deux inconnus qui semblaient devoir tenir un rôle alors qu’au fond, aucun n’avait les capacités pour le garder.
Davi avait la sensation de devoir en maitriser plusieurs, des rôles. De celui du couturier à l'aise, au sorcier qui gardait enfoui toutes ces émotions contradictoires, en passant par le grand frère devenu chef de famille sans le vouloir. Et il y avait ce rôle qu'il s'était lui-même donné, celui de l'homme qui exécrait l'humanité. Et si la haine faisait intrinsèquement partie de lui depuis plus d’une décennie, elle disparait au même rythme que la culpabilité. Se pardonner, c’était arrêter de détester. Se pardonner, c’était accepter que si les monstres existaient bel et bien, ils n’étaient pas le monde entier. Ce rôle-là, Davi le sentait s'égrener entre ses doigts et tentait de le retenir jusqu'à la dernière aspérité. Qui serait-il, s'il n'avait plus personne à détester ?

- Et si je dois être sincère, j’ai seulement écouté trois chansons de votre dernier album. Une fois. J’ai préféré m’inspirer de ce que vous projetiez sur scène, de ce que je ressentais en vous voyant performer et des informations que votre équipe m’a partagé, plutôt que de me nourrir de votre musique.

Peut-être se tirait-il une balle dans le pied, à avouer que ce qui l’avait inspiré n’était pas ce que l’italien écrivait, chantait et jouait, mais plutôt ce qu’il donnait à voir, surtout inconsciemment. N’était-ce pas ainsi que Davi avait compris qu’il avait besoin d’une tenue enveloppante sans être étouffante ?

Posant ses paumes sur ses genoux, le corps légèrement en retrait, il reprit avec un ton presque mélancolique :

- La musique semble vous nourrir. Moi, c’est tout ce qui se cache dans les silences qui m’inspire.
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tw; anxiété

Comme à beaucoup d’autres moments où ça lui est arrivé, Raphael soutient un peu son regard mais pas trop, le temps de s’assurer que Davi parte dans ses pensées, voire émette un écart visuel pour ne plus l’observer. Une fenêtre d’action qui lui permettrait de boire sa boisson sans craindre qu’il ne remarque les légers tremblements, qui parfois, piquaient jusqu’à sa tête une fois le bec trempé.

Je suis plutôt jazz et rock. Des sonorités chaudes et enveloppantes, même si…

Il en profite, à cet instant, non sans écouter ce que lui cède le créateur. Je vais encore en laisser. Raphael n’aime pas gâcher, et laisser un fond de sa boisson au fond de la tasse était souvent la seule réponse à ses gênes, parce qu’il n’avait pas suffisamment bien géré son temps et ses échanges pour se cacher de ses légers spasmes - qui eux-mêmes généraient de l’anxiété. On ne l’a pas éduqué ainsi, à faire des impasses irrespectueuses sur ce qu’il a en sa possession, et qui est d’or. Un toit sur la tête, à manger, à boire, et peut-être même la santé, même si bancale - le sera toujours moins que beaucoup d’autres. Conclusion, il n’avait pas à se plaindre, et ne le faisait précisément pas. En revanche il lui était désagréable d’imaginer qu’on puisse le juger aussi picky voire… prompt à ne pas finir ce qu’on lui avait offert. Quelque chose qui aurait pu profiter à une personne sans abri, moins privilégiée que lui.

A sa foi se mêlait indéniablement ses traumas, à tel point qu’il ne savait plus dissocier l’un de l’autre. Pour un mieux, espérons. Qui sait ce que cela génèrerait chez lui, s’il commençait à remettre en question les seules choses qui s’apparentaient à des piliers.

J’en écoute rarement et je vais encore moins à des concerts pour plusieurs raisons, l’une étant que… Comment dire ? Ça me submerge un peu trop. - Je comprends.

Si les personnes n’écoutant pas de musique sont rares, elles existent tout de même bel et bien. Raphael ignore bien entendu ce qui peut pousser Davi Galhardo à s’en éloigner. Lui-même se sent parfois submergé, mais ses phases dissociatives et inspirées une fois sur scène lui permettent de palier à ça. Il n’entend pas la même chose que le public, qui plus est, bien plus exposé que lui à l’intensité sonore cognant contre chaque parcelle de matière formant la salle, le stade. Sans doute pour ces raisons, entre autre chose, qu’il préfère performer dans des lieux sacrés, ceux qui le souhaitent bien entendu - ça a été sujet à débat, qui plus est au sein de sa famille, car ce n’était pas pour chanter un Libera Me.  

Le rire léger qu’émet Davi provoque l’extension d’un sourire sur son visage qui était déjà présent avant ça.

Et si je dois être sincère, j’ai seulement écouté trois chansons de votre dernier album. Une fois. J’ai préféré m’inspirer de ce que vous projetiez sur scène, de ce que je ressentais en vous voyant performer et des informations que votre équipe m’a partagé, plutôt que de me nourrir de votre musique. - Ca va, je n’aime pas parler de ma musique à tout bout de champ de toute façon, je l’éprouve déjà assez.” Il n’était pas particulièrement fier de son dernier album, pas plus que ceux l’ayant précédé ; ce qu’il n’admettra certainement jamais à voix haute, se contentant de tanker la critique méliorative, et toutes les autres qui pouvaient exister. Equilibre. Comme si sa pensée avait ricoché, Davi ajoute peu après. “La musique semble vous nourrir. Moi, c’est tout ce qui se cache dans les silences qui m’inspire.

La phrase l’hébète de par sa justesse, la poésie en émanant naturellement lui ayant cloué le bec. Des secondes où il ne peut pas dissimuler cette échappée de pensée, qui lui fait dériver le regard vers un ailleurs qu’on ne nomme pas.

Et puis, il revient à moitié, profite de ces quelques instants suspendus pour lui glisser.

Je n’écoute pas tant de musique que ça, à vrai dire. C’est la mer qui m’a toujours le plus inspiré.” Drôle de constat pour un sorcier s’ignorant aéromancien. Lui avait toujours éprouvé cette proximité avec l’étendue d’eau salée plus que tout autre chose autour de lui. Sans doute pour échapper à la chaleur approximative de son foyer familial, au feu qui l’a laissé orphelin de ses vraies racines, tarit par l’élément qui le transportait vers un ailleurs plus confortable. “La mer émet des fréquences qui…” Il se sent partir un peu trop loin, le poids de sa tasse entre ses doigts lui revient enfin. “Je perçois un peu différemment les sons et les fréquences, je crois. Désolé, je me suis perdu alors qu'il n'y avait rien à répondre.

Sans oser lui dire à quel point ses mots étaient justes, pesés. L'art l'habitait aussi à sa façon, il n'y avait décemment qu'avec ses semblables qu'il pouvait ainsi communiquer.

J’ai écouté beaucoup de Jazz quand j’étais petit, c’est sans doute pour ça qu’on me trouvait bizarre.” Il n’aime pas ce terme, mais on le lui a servi un peu à toutes les sauces, il faut dire. Raphael constate son auto-victimisation qu’il s’essaie à recouvrir presque aussitôt. Ne conscientise pas qu’il soit à se sentir un tant soit peu safe pour avoir à autant déroger à sa discrétion. “Georgia On My Mind d’Oscar Peterson Trio m’a obsédé pendant au moins trois ans. Vous êtes tombés sur un cas, vous voyez.” mais agrémentant de cette note épicée, Raphael rit. Et c’est tout ce qui compte, au final ; lui faire entendre que ce n’est que de l’auto-dérision, et qu’elle ne cache rien de plus. S’avouer menteur tout en le niant à moitié, art primaire qu’il s’était obligé à parfaire.

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Avril 2024 feat @Raphael Selvaggi

tw : mention de dépression, de deuil.


Je l’éprouve déjà assez. Que voulait-dire par là ? Même si le mot seul pouvait simplement signifier expérimenter, Davi lui accolait toujours la notion d’épreuve et de douleur. Comme s’il fallait y passer par là pour connaitre quelque chose et connaitre vraiment de quoi on parlait. Depuis les incendies de Rio Branco, lui-même éprouvait constamment, tout et n’importe quoi. De la couture avec ses épingles qui trop souvent lui piquaient le bout des doigts, à la cuisine qui le mettait dans des situations complexes, à prendre une demie-heure pour se décider à allumer le four, en passant par la musique, qui le fatiguait de par sa perception. Enfant, son père lui rappelait constamment que ressentir était un don à chérir et à laisser fleurir par tout temps. Qui plus est, n’était-ce pas le socle de sa magie ? Si Davi avait longtemps ressenti, aujourd’hui ses émotions étaient constamment ternies par la douleur, la colère ou la honte. Parfois, elles n’existaient tout simplement pas, et il se sentait aussi vide qu’un trou noir qui absorbait toute la lumière autour et en lui. Son père avait eu raison, il aurait dû chérir ses émotions d’autrefois. Même si elles avaient tendance à l’épuiser, même s’il avait parfois souhaité le silence total aux flux de ses congénères, c’était mieux que ce qu’il vivait aujourd’hui. À éprouver plus qu’à apprécier.

Le moment de latence chez le Selvaggi, le zoomancien le perçut à peine. Il était habitué à ses propres moments de flottement où, si aucun ange ne passait, ses pensées s’évaporaient comme les gouttes de pluie en plein été.

- Je n’écoute pas tant de musique que ça, à vrai dire. C’est la mer qui m’a toujours le plus inspiré. La mer émet des fréquences qui…

Ça, c’était original. Un musicien qui n’écoutait pas beaucoup de musique. Quoi que Davi n’en connût pas beaucoup ! Il y avait bien la chanteuse Jennah Devine dans son cercle professionnel, pour qui il était en train de confectionner une tenue, mais il ne la connaissait pas plus que ça. Appréciateur de sa musique oui, mais pas au point de lui demander si elle, elle en écoutait beaucoup ! Quant à la mention de la mer… Davi ne put empêcher son esprit de vagabonder vers une pensée totalement arbitraire : au vu de la nuance des prunelles de Raphael, l'amour de la mer n'était pas étonnant. Lui avait les yeux verts et était zoomancien. Mais ces deux exemples ne pouvaient devenir une règle universelle. Parfois, ses connexions d’idées lui semblaient totalement déconnectées de la réalité. Heureusement qu'il les gardait pour lui.

- Je perçois un peu différemment les sons et les fréquences, je crois. Désolé, je me suis perdu alors qu'il n'y avait rien à répondre.

Encore un désolé, qui lui tira un maigre sourire. Dès qu’il semblait partir dans un sujet qui le passionnait, le musicien s’excusait. C’était comme s’il couvrait ses passions avec un tissu épais, par honte de les dévoiler. L’idée même attristait le couturier, qui préféra ne pas continuer sur le sujet pour éviter la gêne à son interlocuteur. Davi n’aimait pas les humains, mais il n’était pas le genre de sorcier à s’amuser de leur malaise. Il préférait juste les éviter ou alors les confronter d’une façon qui lui faisait ressentir autre chose que la colère, la haine, la honte, la détresse. S’énerver physiquement contre des humains, c’était gage - souvent - de les voir se transformer en des ressentis bien différents, qui résonnaient dans tout son corps. Si pour beaucoup, la violence entrainait des émotions négatives, chez Davi, elle lui rappelait simplement qu’il était vivant. Que lui avait survécu et qu’il devait continuer par respect des sien·nes. Par amour pour Liz.

- J’ai écouté beaucoup de Jazz quand j’étais petit, c’est sans doute pour ça qu’on me trouvait bizarre. Georgia On My Mind d’Oscar Peterson Trio m’a obsédé pendant au moins trois ans. Vous êtes tombés sur un cas, vous voyez.

Le rire de son interlocuteur lui tira des yeux plissés, comme à son habitude. Si le musicien retrouvait le fil de leur discussion, il partageait quand même quelque chose de lui, un souvenir, un vécu. Si écouter en boucle une chanson pendant quelques jours voir semaine était visiblement habituel - du moins, d’après sa sœur -, pendant des années… C’était une tout autre histoire et ça l’amusa. Finalement, Selvaggi n’avait pas complètement recouvert le foyer de ses passions.

- Je ne vois pas ce qu’il y de bizarre à avoir du goût.

Épaules droites, aucun sourire, mais bien l’intonation de quelqu’un qui ne comprenait pas ce qu’on pouvait reprocher au Jazz.

- J’aurais aimé en avoir autant quand j’étais gamin, mais… J’étais plus habitué à partir me balader pendant des heures sans donner signe de vie à ma famille.

Il voulait dire parents mais son subconscient avait décidé pour lui. Certains sujets étaient encore délicats, surtout quand on n’avait pas été accompagné pour faire ses deuils.

- Je connais plutôt Hymn To Freedom de lui. J’irais écouter Georgia on my mind, peut-être deviendrais-je un cas, moi aussi.

Une façon de lui dire qu’il n’y avait pas de mal à aimer passionnément ce que le monde trouvait étrange. À s’élever là où on nous demandait de la tête basse. Une chose que Davi n’avait jamais perdue de son éducation, même si les évènements avaient rendu ses épaules un peu plus rondes. N’était-ce pas lui, qui osait refuser des interviews et des sollicitations par alignement avec ses valeurs ? Malgré les suites de zéros sur des chèques ou la promesse d’une visibilité accrue dans un monde qui s’arrachait la moindre seconde de vue ? Le menton haut était toujours présent chez Davi Galhardo même s'il tremblait parfois et que ça lui demandait plus d'énergie que dans le passé.

Du coin de l’œil, il vit Mary lui faire signe. Il n’avait pas fait attention à l’heure et savait qu’une commande l’attendait.

- Je vais devoir vous laisser, une robe ne se coud pas toute seule. Mais merci, pour votre visite, cette discussion et…Tiago.

Tiago qui trônait au milieu d’eux, plus fier et confiant que les deux hommes réunis.

-Et encore déso…

Un téléphone sonna, pas le sien. Peut-être ne finiraient-ils pas ex-aequo sur les excuses finalement.

Raphael Selvaggi
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Raphael Selvaggi

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Trombinoscope : [Terminé] sembra una melodia Cad5b5387ffaf87b5f4a49ae9f4816c9b2a139ce
Face claim : luca marinelli
Pronoms RP : il
Âge : 35 ans
Tuer le temps :
artiste à la notoriété plus qu'honorable, il se produit sur scène et chante, joue pour des âmes charitables venues l'écouter. le reste du temps, il est un minion de l'Ordre de St Patrick, dont l'utilité - parfois contestée - crève le plafond.

Familier :
c'est pas normal. je suis pas normal. Raphael n'en a pas et n'en aura jamais.

Compte en banque : 558
Arrivé.e le : 10/11/2023
Messages : 397
   

tw; anxiété

Je ne vois pas ce qu’il y de bizarre à avoir du goût.

Il y a goût attendu et goût éprouvé. Personne n’attendait qu’un môme de cet âge soit assit au milieu de sa chambre immobile avec un casque sur les oreilles, branché à une vieille chaîne hi-fi ayant appartenu à sa mère dans sa jeunesse. Les cassettes audio s’abimaient mais bien moins qu’un vinyle, parait-il, alors il les saignait sans vraiment réaliser. Raphael ne saurait partir sur cette voie conversationnelle, de lui préciser que c’était l’effet dichotomique vis à vis des autres de son âge qui avait de quoi l’annoncer comme ayant été un cas. Sans doute est-ce même le grand drame de son existence, cristallisé dans un seul et maigre exemple : quoiqu’il puisse faire, il n’aurait jamais été présent là où on l’attendait. Tout ce qu’on voulait de lui s’était évaporé le jour même où on l’a arraché à sa matrice, la vraie ; qu’il se sent pourtant incapable de chérir.

Je connais plutôt Hymn To Freedom de lui. J’irais écouter Georgia on my mind, peut-être deviendrais-je un cas, moi aussi. - A notre âge, ça n’arrivera plus. Enfin, vous me direz ce que vous en pensez, ça me ferait plaisir d’avoir votre avis sur ça.” Il sourit doucement, de quoi enrober ses propos d’une candeur toute justifiée, même s’il avait cru sentir un élan justicier dans les mots du couturier. Sans doute était-ce halluciné, comme la plupart de ses projections sociales, mais il était bien naïf pour parvenir à faire un tant soit peu la différence. Qui plus est aujourd’hui.

Je vais devoir vous laisser, une robe ne se coud pas toute seule. Mais merci, pour votre visite, cette discussion et…Tiago. - Bien sûr, merci encore… - Et encore déso…” Il sent son téléphone vibrer contre son flanc, gêné, va chercher l’affreux dont la sonnerie était heureusement si faible qu’il était même pour lui difficile de se rappeler des notes qui jouaient. La tasse est posée sur la table basse, presque synchrone à l’autre geste. “Pardon,” qu’il dit après avoir coupé l’appel sans même décrocher, ayant seulement eu besoin d’y lire le nom du contact pour se faire une idée. Il rappellera lorsqu’il sera parti. J’en ai laissé. Tu fais que gâcher. Alors l’italien préfère se lever, laisse son regard s’échouer sur Tiago, qu’il espère vivre encore quelques années. Ce n’est malheureusement plus de sa responsabilité désormais.

J’espère que je vous aurais pas trop étouffé avec ma présence. Merci d’avoir accepté de me voir. Et désolé pour… enfin, vous savez.

Mary apparait plus franchement et il la salue également du chef avec un doux sourire. Un regard par dessus son épaule, vers l’extérieur. Il pleut encore. Parfait ; on ne lui demandera pas pourquoi ses paupières seront humides en rentrant.

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