[Terminé] Vertigo Ft. Aydan

Alcools, drogue (non désirée), crise d'angoisse.

Les soirées d'été étaient toujours les meilleures, c'est ce que pensait Liya. L'air nocturne était tiède, doux sur sa peau quand elle sortait. Et puis, les nuits d'été étaient souvent rythmées par des évènements festifs, plus que pendant les autres saisons. Cette nuit encore, l'oniromancienne risquait de ne pas beaucoup dormir, mais tant pis, elle ne pouvait pas rater une soirée si importante dans un de ses bars préférés, c'était tout simplement impossible. C'est seule qu'elle s'y ait rendue, elle a rarement peur, la sorcière, sachant très bien qu'elle peut se défendre au moins problèmes et qu'à coup sûr, des connaissances seraient déjà sur place. La fête bat son plein, elle ne compte plus le nombre de musique sur lesquelles elle a dansé, combien de bise elle a claqué en reconnaissant certaine personne, ni même le nombre de fois où elle a marché sur les pieds ou bousculé quelqu'un, c'est qu'ils commencent à être à l'étroit ici.

Il commence à se faire tard, trop tard pour espérer glaner quelques heures de sommeils réparateurs, mais elle ne travaille pas demain alors elle peut s'autoriser un dernier verre, son troisième "dernier verre", avant de rentrer, de toute façon, elle n'est pas si loin que ça, alors tout ira bien. Verre commandé, prétendant recalé, Liya attrape sa boisson, préférant s'éloigner un peu pour éviter d'être bousculée par la masse de personne venue réclamer de quoi se désaltérer. Le gout lui parait un peu étrange, quand la tatoueuse prend enfin une gorgée, mais elle n'y fait pas vraiment attention, l'alcool circulant déjà bien dans ses veines, elle ne perçoit pas le potentiel danger, se dit que c'est juste ses papilles qui ne marchent plus aussi rien, il faut dire que le shot pimenté avait fait quelque dégâts, alors franchement, pas de quoi s'inquiéter.

Mais les minutes passent et tout semble se dégrader, la brune qui était repartie sur la piste de danse commence à se sentir mal, les vertiges la prennent d'assauts, tout comme les nausées, aussitôt, Liya comprend, quelque chose n'allait pas et elle devait trouver de l'aide. La sensation est désagréable, comme si le sol s'enfonçait sous chacun de ses pas, la musique se fait plus lointaine alors qu'une grande fatigue commence à la gagner. Au fond, c'est la panique, mais Liya tente de rester calme, au moins le temps de trouver quelqu'un de confiance, mais il était hors de question qu'elle retourne vers les serveurs de tout à l'heure, après tout, la personne qui avait fait ça y était peut-être encore. Elle a l'impression d'étouffer, se mord l'intérieur de la joue pour éviter de juste s'effondrer, pour rester éveillée, ses yeux cherchant quelqu'un à qui se raccrocher, seulement ne lui inspire confiance, tout visage inconnu l'angoisse, jusqu'à ce qu'elle trouve enfin, quelqu'un de familier, là, près de la porte de sortie, il y avait son sauveur, peut-être. La sorcière reste quelques secondes figer, essaye de respirer calmement pour ensuite couvrir la distance qui la sépare du petit nouveau du shop. Est-ce que c'était bien lui au moins ? Tant pis, elle verrait ça plus tard.

" Aydan ... ! Ça ne va pas du tout, j'ai besoin que tu m'aides. "

Rien à faire de s'il était en pleins conversation ou en train de draguer quelqu'un, Liya déboule, s'effondre presque contre lui, enfin, elle pouvait relâcher un peu la pression, parce qu'elle était en sécurité maintenant, ou presque.

Alcools, drogue (non désirée), crise d'angoisse.

Plus le temps passe, plus elle a l'impression de s'enfoncer dans du coton et son corps, lui, sait bien que ce n'est pas normal. Alors, la panique prend le dessus, tente de mouvoir la machine, de voir comment la faire fonctionner avec la perte de contrôle, mais rien n'y fait et les deux sensations totalement opposées ne font qu'accroitre la peur. La sorcière commence à se faire des scénarios catastrophes, se demande si elle va arriver à trouver quelqu'un qu'elle connait, quelqu'un de confiance avant que tout ne s'éteigne, ou bien est-ce que la mauvaise rencontre était inévitable ? Cette idée ne lui plaisait absolument pas, Liya aimait atteindre la limite, ce moment où elle se laisse aller sans pour autant oublier, ce moment où elle s'entend dire des bêtises, où elle se sent flotter. Mais elle déteste le moment où elle sent bien que tôt ou tard, ça sera le trou noir, où elle ne contrôlera plus rien. Parce qu'elle ne veut plus jamais revivre ça, elle ne veut pas retomber dans les sensations désagréables de son début de vie adulte plus que chaotique, elle était soignée de cette terrible addiction, ce n'était pas maintenant qu'on allait lui refaire vivre ça, encore moins de manière non consentit. Heureusement, comme un phare dans la nuit, elle repère ce gamin qui est arrivé au salon de tatouage pour y apprendre le métier de tatoueur. Il n'est pas méchant, un peu agaçant, mais l'oniromancienne avait encore un peu du mal, à faire confiance, à le laisser s'approcher de trop près. Seulement, Aydan semblait être le seul disponible pour l'aider, alors au diable les aprioris, il avait beaucoup beaucoup plus urgent.

A peine arrive-t-elle au pyromancien qu'elle s'effondre presque, remercie intérieurement le jeune homme de la rattraper et surtout, de s'inquiéter, il lui semblait qu'il était en bonne compagnie et pourtant, elle entend l'inquiétude dans la voix de l'apprenti, au moins, maintenant, elle n'était plus seule. Liya ne répond pas tout de suite aux paroles de son collègue, elle a beaucoup trop de mal à réfléchir, parce que la joie d'être avec quelqu'un se mélange à l'angoisse toujours présente, au manque d'air qui se fait, elle se met même à réfléchir comment faire. Alors, elle se laisse entrainer dehors, se concentre sur ses poumons qui semblent d'un coup extrêmement lourd et d'un autre, totalement absent. Après quelques longues secondes à se frayer un chemin dans cette masse de plus en plus informe pour la brune, voilà que les deux tatoueurs se retrouvent dehors, ne plus entendre la musique et les conversations ici et là, aide la jeune femme à faire un peu plus le vide dans son esprit, même, en réalité, ça n'aidait pas du tout.

" C'est juste que.... enfin... j'étais au fond et ... ça avait un gout étrange, j'aurais du me méfier, mais ça allait, tu vois ? "

Alcools, drogue (non désirée), crise d'angoisse.

Son cerveau travaille à mille à l'heure, Liya a du mal à retenir ou même comprendre ce qu'il se passe, elle sur analyse encore et encore ce qui avait bien pu se passer, entre le moment où elle avait commandé son verre et celui où elle l'avait reçu, mais elle a cette sensation désagréable que petit à petit, ses souvenirs s'effacent. Si elle entend les paroles du pyromancien, elle ne semble pas trop percuter pour le moment.

" En plus, si c'était vraiment bien mélangé, je n'aurais rien du senti, mais j'ai sentis, donc c'était devant mes yeux et je n'ai rien vu. "

Et d'un coup, une nausée ignoble la prend au tripe, c'était donc de sa faute, tout ça ? Autour tout tourne, ce qui la fait encore plus paniquer, alors, pour retrouver un peu de stabilité, elle vient s'asseoir par terre, sans prévenir, posant ses mains à plat sur le sol, pour être certaine de ne pas tomber, même si elle n'est plus debout.

" J'ai l'impression de mourir. "

Parce qu'elle ne contrôlait plus rien et qu'elle avait l'impression de ne plus réellement savoir respirer, entre les effets non désiré et l'angoisse, le cocktail était plutôt explosif. Aydan vient poser d'autres questions, la brune vient secouer violemment la tête, sans répondre avec précisions à ce qu'il dit. Non, elle n'habitait pas loin, à vrai dire, ils étaient dans le bon quartier, mais elle ne voulait pas qu'on appelle quelqu'un, parce que la honte, quand même, mais surtout, pour elle, le plus jeune était le seul à pouvoir la sortir de cette situation, ce qui était un peu idiot, si on analysait un peu la situation : Aydan n'était pas au top de sa forme non plus, beaucoup trop intoxiqué à l'alcool, sans doute.

" Je ... vis pas loin ... mais je ne sais plus où..."

Et c'était un gros problème, il fallait l'avouer. Et puis, petite idée de génie, elle cherche sur elle son téléphone, panique un peu en ne le trouvant pas avant de le remarquer sur le sol, c'est vrai qu'elle l'avait dans ses mains, avant de sortir, elle avait dû le poser en s'asseyant. La sorcière s'en saisit, essaye de le déverrouiller avant de chercher une application en particulier, celle faite pour se faire livrer à manger, quand on a trop la flemme de cuisiner.

" J'ai mon adresse dedans ! comme ça... on pourra rentrer."

Plan sans faille dans son esprit, enfin, il ne faudrait tout de même pas qu'elle tombe sur l'adresse d'un.e ami.e, ou bien sûr celle du tattoo shop, même si, normalement, l'apprenti serait capable de la reconnaitre, n'est-ce pas ?

Alcools, drogue (non désirée), crise d'angoisse.

"Si si, je vais mourir, j'arrive plus à respirer."

La preuve, elle hyperventile, à l'impression qu'on lui comprime les poumons, lui écrase le corps entier, bien qu'elle ait l'impression de flotter et d'être dans une centrifugeuse. Enfin non, si elle se posait quelques secondes pour tenter de réfléchir, elle arriverait certainement à la conclusion que si elle arrivait à parler, alors elle n'était pas en train de mourir. Mais dans un état pareil, c'est bien difficile de réfléchir et ça, la sorcière s'en rendait bien compte. Tout ce qu'elle voulait, c'était de retourner chez elle, serrer Tiangou contre elle, l'écouter la rassurer et lui parler de ses respirations à faire... "inspire, expire" qu'il dirait, c'était bête et simple, mais ça marchait généralement. Instinctivement, c'est ce que l'oniromancienne vient faire, alors qu'elle se raccroche aux mots de son collègue de boulot. Elle n'a pas forcément la force de répondre par des mots immédiatement, se concentrant sur son torse qui se soulevait à chaque inspiration. Finalement, un peu plus calme, Liya réfléchit, tente de démêler cette pelote de nœud dans son esprit à cause du stress et de ce qu'elle a ingéré. Finalement, éclair de génie, si la brune ne se souvient pas du lieu exact de son immeuble, elle se souvient de cette application de livraison qui doit surement avoir son adresse.

Dans un geste un peu désespérée, elle tend son téléphone à Aydan assit près d'elle, espérant par elle ne sait quel miracle qu'il retrouverait l'endroit tout seul. Mais force est de constater que non, le sorcier n'est pas devin, lui dit qu'il y en a plusieurs et que bon, c'était un peu compliqué pour lui. Alors, la mine basse, la brune vient récupérer son téléphone, chercher désespérément la bonne adresse alors que l'enfant des volcans vient lui proposer de venir chez lui, ce qui, d'un coup, fait remonter son angoisse au plus haut point. Heureusement, son collègue met très vite fin à cette idée de squatter son canapé.

" Ouais... je préfère retrouver Tiangou ... Oh je crois que j'ai trouvé ! "

Copiant l'adresse dans l'application, elle part ensuite sur la géolocalisation, sentant beaucoup de pression retomber quand elle aperçoit qu'elle n'est qu'à 14 minutes de chez elle. Bientôt, elle pourrait oublier cette soirée des enfers. Liya jette ensuite un coup d'œil vers son compagnon de route, percevant bien qu'ils étaient un peu des bras cassés, présentement.

" Mais ça va toi ? On est à 14 minutes de chez moi..."

Mais peut-être qu'ils mettraient le double pour y arriver, vu leurs états respectifs.

Alcools, drogue (non désirée), crise d'angoisse.

" Non ça va aller ..."

Tant qu'elle était ici, Liya refusait de boire quoique ce soit, c'était bête au fond, Aydan n'était pas quelqu'un de dangereux, au contraire, il avait tout lâché pour venir l'aider, malgré l'alcool dans ses veines et rien que pour ça, la sorcière lui en serait éternellement reconnaissante. Mais au vu de ce qu'il s'est passé, elle avait décidé qu'elle ne prendrait de l'eau qu'une fois barricadé chez elle, qu'elle aurait elle-même fait couler du robinet, pour être certaine qu'il n'y aurait rien qui pourrait la mettre en danger. La recherche d'adresse est laborieuse, l'oniromancienne essaye de se concentrer, mais elle a cette impression que les lettres disparaissent à mesure qu'elle les lit. Elle puise dans toute sa force et sa concentration pour réussir à déchiffrer les sigles de plus en plus étrange dans ses yeux, jusqu'à ce qu'un éclair de lucidité la prenne, alors qu'elle semble reconnaitre l'adresse de son appartement. Mais la victoire est de courte durée alors qu'elle regarde son ami, qui semble lui aussi dans un sale état. Il a un peu bu, c'est normal donc... ou peut-être pas, Liya ne sait pas.

" Ouais je vais t'aider..."

Pourtant, elle ne bouge pas pendant quelques minutes, le regard perdu dans le vide. C'est qu'elle perd de plus en plus conscience de ce qui l'entoure à mesure que les minutes s'écoulent et à mesure que le produit qu'elle a ingurgité fait son effet. La brune finit par reprendre conscience, se demande quelques secondes ce qu'elle fiche ici avant de regarder son collègue, semblant se souvenir qu'elle devait l'aider, mais plus trop pourquoi elle devait le faire... Petite analyse de la situation : Aydan avait besoin de rentrer chez lui, c'est pour ça qu'elle était proche de lui, téléphone en main. Petit regard sur l'écran, le chemin à suivre était indiqué, parfait, ils n'avaient plus qu'à se lever. Se tenant au mur pour se remettre sur pied, elle vient finalement tendre la main vers le pyromancien, le hissant comme elle le pouvait.

" Allez, on rentre à la maison... Bon je ne te promets pas de marcher droit..."

Vu qu'encore une fois, tout tournait autour d'elle, c'est comme si elle ressentait x10000 les mouvements de la terre et en toute honnêteté, ce n'était toujours pas agréable. Liya vient ensuite appuyer sur écran, pour lancer le trajet et la voix robotique qui en sort pour leur indiquer d'aller à droite la fait sursauter.

" Elle m'a fait peur cette grognasse ! "

Alcools, drogue (non désirée), crise d'angoisse.

" Parce que tu marches droit, d'habitude ? "

Non pas que le pyromancien était réellement quelqu'un qui marchait de travers en étant sobre, mais sur le coup, c'était sortit tout seul et Liya ne s'en rendait absolument pas compte. Une fois son collègue relevé, elle vient allumer le GPS, qui parle alors d'une fois assez forte et robotique, ce qui fait d'ailleurs sursauter l'oniromancienne et semble casser les oreilles du sorcier près d'elle.

" Pardon pardon ! "

Elle se dépêche de venir baisser le son, galère un petit peu à trouver le bon bouton mais c'est finalement chose faite et heureusement parce qu'il était hors de question de subir encore les ordres d'une machine de manière si audible.

" C'est ça, il faut aller à droite."

Pourtant, Liya se fige un petit peu, de nouveau, l'absence se fait dans son esprit alors qu'elle à l'impression de voir les lumières danser devant elle, sauf que les lumières, ça ne dansait pas et ça, elle le savait. La brune ne reprend connaissance que lorsque la voix de son sauveur du soir se fait entendre, il lui faut quelques secondes pour comprendre réellement ce qu'il dit et quelques secondes encore pour réussir à faire quelque chose. Tendant ses deux bras devant elle, la rêveuse vient regarder ses tatouages, elle voit un peu en double par moment, mais elle finit par trouver ce qu'elle cherchait et après un effort qui lui semble surhumain, elle pointe la bonne direction pour rentrer chez elle, venant ranger son téléphone dans sa poche.

" C'est par là ! Il y a mon premier tatouage sur mon bras droit, alors comme ça, c'est plus facile pour se repérer, bon, par contre, ça ne m'a pas du tout aider à l'examen du permis, j'ai dû le repasser trois fois tout de même."

Attrapant l'avant-bras d'Aydan, la brune commence à marcher avec lui dans la bonne direction, devenant un peu plus bavarde, bien que la vitesse de parole était tout de même assez ralentis au vu de ce qu'elle avait dans le sang, de manière voulue ou non.

Alcools, drogue (non désirée), crise d'angoisse, serpent.

Plus les minutes avancent, plus l'esprit de Liya se déconnecte et bientôt elle n'a plus réellement conscience de ce qu'elle est ni où elle est. Elle se contente de serrer le bras qu'elle tient, se raccroche à lui alors qu'elle regarde un peu autour d'elle, commentant tout ce qu'elle pouvait voir. Elle se demande même comment elle arrive encore à marcher, ayant cette impression que le sol était en réalité un sable mouvant qui l'avalait petit à petit alors que tout autour d'elle, les contours des objets étaient de plus en plus flous. Sa tête se fait aussi de plus en plus lourde, elle n'a qu'une seule envie, c'est de fermer les yeux et de s'endormir, mais elle tient le coup, parce que le sorcier à côté d'elle vient toujours lui parler au moment où il faut. Aydan manque d'ailleurs de tomber et l'oniromancienne se demande bien ce qui a pu se passer, ne comprend absolument pas ce qui a pu le faire trébucher, est-ce que c'était le serpent, qu'elle voyait se mouvoir à leurs pieds, qui avait fait ça ?

" Promis, je fais toujours attention avec eux !"

Suivant une nouvelle fois la voix robotique de son téléphone, la brune continue d'avancer, ayant l'impression que plus ça allait, plus ses jambes lui faisaient mal, elle espérait vite retourner chez elle, pour enfin s'endormir.

" Ah bon, je l'ai passé trois fois ? "

Elle s'arrête brusquement pour regarder son collègue, les yeux un peu écarquillé, est-ce qu'elle avait vraiment le permis ? Non, il disait des bêtises. Regardant une nouvelle fois autour d'elle, il lui semble reconnaitre quelques bâtiments, qui ondulent tout de même énormément, encore un coup des mirages, ça.

" Je crois que je reconnais l'endroit, on ne doit pas être trop loin !"

Ou peut-être que c'était le contraire, justement. La tatoueuse avait de nouveau cette impression d'être coincée dans les méandres d'un esprit bien torturé, l'un de ceux qui vous file des cauchemars. Il fallait qu'elle rentre et vite, avant de croiser un monstre quelconque.

" Et j'aimais pas les voitures, j'aime toujours pas ça, d'ailleurs. Je ne comprends pas comment ça peut exister, c'est comme de la magie, mais de la mauvaise magie et ça pue."

Alcools, drogue (non désirée), crise d'angoisse.

" Bah non, pourquoi je voudrais que tu tombes par terre ? "

Tout en disant ça, Liya ne peut s'empêcher de regarder de lever le nez, de tenter de reconnaitre l'endroit, son téléphone semble lui dire qu'ils ne sont plus si loin que ça, mais sa vision encore très flou l'empêche de réellement se fier à ce sens, pourtant, le contour des immeubles lui parle, tout comme les panneaux lumineux de certaines enseignes. Est-ce que c'était bien là, qu'elle avait acheté ses derniers coussins ? En tout cas, ça lui semble familier, maintenant, il fallait retrouver la bonne porte et après, le bon étage pour finir par le bon appartement.

" Tout est fermé à cette heure-ci, vient, c'est par là !"

Ou peut-être pas, mais tant pis, son temps était compté avant qu'elle ne perde réellement conscience. Elle le sentait bien. Attrapant une nouvelle fois le bras de son ami qui semble dans un état aussi pitoyable qu'elle, la sorcière se dirige un peu aléatoirement dans la rue, écoute cette fichue voix robotique, ne tentant même plus de réfléchir. Et enfin, les voilà devant la porte de son hall d'entrée, d'où sortait une personne qui les laisse gentiment entrée, surement parce qu'elle reconnait sa voisine. Une fois dans l'ascenseur, Liya continue de suivre son instinct, se souvient juste de quel bouton elle presse, pas du numéro qui y est rattaché et quand les portes s'ouvrent, elle la reconnait, cette porte en face d'elle bien que l'ouverture semble danser et se déformer, ce qui n'est pas habituel, mais tant pis. D'un pas presque décidé, la brune reprend sa marche, vient chercher ses clés pour finalement enfin ouvrir son appartement. Elle était en sécurité, ça y est.

Et puis, le noir complet, si ce n'est la voix d'Aydan et de Tiangou qui semble résonner au loin. Liya ne se souviendra donc pas d'avoir ordonné au pyromancien de dormir sur le canapé, de demander à son familier de garder la porte d'entrée ni même d'avoir avalé presque une bouteille d'eau avant de s'effondrer dans son lit.

Et ce n'est que le lendemain, qu'elle reprendra conscience, alors que le soleil l'éblouie parce qu'elle n'a pas pensé à tirer les rideaux occultant. La bouche pâteuse, l'air complètement perdue, la brune ne se souviendra pas réellement de cette soirée, mais elle était certaine d'une chose : Aydan l'avait sauvé, l'avait raccompagné en sécurité malgré son état et ses plans et rien que pour ça, le sorcier avait gagné le respect de l'oniromancienne, qui ne le voyait plus comme un sale gosse un peu idiot, mais comme quelqu'un d'adulte et responsable, au moins sur ça et elle lui en serait à jamais reconnaissante sur ce point.