Histoire
20 AVRIL 1974Naissance d'Isaìas (Pérou, Lima) tw
accouchement, grossesse adolescente, mise en danger d'un nouveau-néDesi et Paz sont un couple d'hydromancien‧ne‧s banal, ordinaire. Enfants des Vagues, iels se sont toujours cotoyé‧e‧s dans le coven. C'est à l'adolescence qu'iels se trouvent des atomes crochus et finissent par s'aimer. Quand Desi tombe enceinte, c'est le choc. Elle n'a pas encore fini l'Académie, elle n'est pas mariée mais sans hésiter elle veut ce bébé. En catastrophe le jeune couple se marie avant que Desi soit trop enceinte et avant la remise des diplômes. A Lima, le couple s'installe dans un petit appartement avec une unique chambre. Iels n'ont pas les moyens de plus mais iels sont ensemble, sont heureu‧se‧x. C'est
tout ce qui compte, iels s'en persuadent alors que le temps file.
Desi choisit un accouchement dans une piscine de naissance, recommandé par lae Gardien‧ne des Premiers Souffles. Après tout, il n'y a aucun risque d'avoir un enfant d'une autre magie étant donné les arbres généalogiques de part et d'autre. La naissance à venir est célébrée, programmée dans les familles et bientôt, ce jour d'Avril sonne la naissance de leur premier enfant. Ni Desi, ni Paz n'ont voulus connaître le genre de leur enfant. Iels veulent se surprendre lorsque tu viendras au monde. Et si l'accouchement se déroule sans heurts, c'est le visage virant de la joie à un blanc laiteux de lae Gradien‧ne qui indique au couple qu'il y a un problème. Ni une, ni deux, lae hydromancien‧ne te tire de l'eau, repoussant les plantes accrochées à tes chevilles. D'un bond, iel te sèche et te frictionne alors que tu hoquètes et pleures. "
Qu'est-ce qu'il se passe ? Paz s'approche vivement, inquiet et la vérité le frappe alors qu'il pose les yeux sur toi. Tu es rouge mais pas de tes pleurs, pas de la mise au monde, de cette lueur douce et rassurante. Lae Gardien‧ne te frictionne vivement alors que tu as déjà commencé à bleuir.
Vous êtes inconscient‧e‧s, qu'iel lâche avec un regard furibond à l'hydromancien.
Vous auriez dû me le dire que vous aviez des pyromancien‧ne‧s dans vos familles. Je ne vous aurais jamais recommandé cette approche pour la naissance de votre enfant si j'avais su. " Desi et Paz ont les mâchoires qui se décrochent presque à l'annonce. Iels se regardent, interdites et les premières tensions apparaissent. Il leur faudra quelques mois de recherches, de longues discussions pour comprendre que sur l'arbre généalogique de Paz, il y a une mère pyromancienne ayant donné naissance à un enfant dont elle est décédée. Sa famille est partie il y a 50 ans immigrés aux Royaume-Unis et le père s'est remarié à une hydromancienne. Desi aussi a un géniteur pyromancien mais trop vite démissionnaire pour être noté. Jusqu'ici la pyromancie n'était jamais ressortie. Jusqu'à toi, pleurant sans t'arrêter.
Il te faudra des jours pour te remettre de ta naissance. Lae Gardien‧ne t'emporte même en service pédiatrie pour veiller sur toi. Ironiquement, on te racontera que t'es né en colère, t'es né la haine dans le corps.
HIVER 1974Visite aux oracles (Pérou, Lima)L'inquiétude grandit alors que le temps passe, défile et qu'aucun familier ne se manifeste. Le couple, les familles tentent pourtant de prier, d'invoquer Thalassadora. Finalement, Desi (alors déjà enceinte de son deuxième) et Paz se décident à solliciter les Enfants des Volcans à Lima. Iels font appel aux oracles du coven qui t'entourent de lumignons orangés, font glisser un diamant contre tes paumes, prient les ancêtres et invoquent Pyroluxion. Quelques jours plus tard, les ronronnements attirent Desi au-dessus de ton berceau et elle aperçoit la petite guéparde lovée dans ton cou. Il y a un soupir de soulagement, un vertige aussi que tu ne sois pas totalement anormal. Et l'hydromancienne jette un regard à droite, un autre à gauche, et
elle prie, prie Thalassadora de lui offrir un‧e enfant comme elle.
ETE 1975Naissance d'Isidoro (Pérou, Lima)Tu ne te souviens pas de la naissance d'Isidoro, tu étais trop petit. Tu sais juste ce qu'on en raconte, que les vagues ont léchées la côte plus fort, que Thalassadora toute entière semblait appeler le bébé. Et il est arrivé et il a fait la joie de tes parents. Quelques heures plus tard, son familier est apparu provoquant un plouf dans la bassine. Il paraît que ton adelphe on l'a fêté pendant des jours. Il paraît que les cadeaux ont afflués. Isidoro a toujours été leur joie et toi, leur éternelle, sempiternelle déception.
2 JUIN 1979Isaìas manque de se noyer (Pérou, Lima) tw
noyade, bagarre, attaqueIsidoro et toi ne vous êtes jamais entendu‧e‧s. Ou plutôt, Isidoro insiste pour être scotché‧e, accroché‧e à toi. "
Ce n'est qu'un bébé. Prends soin de ton adelphe, tu veux, mon chéri ? Desi sourit, te demande de faire des efforts alors que dans l'appartement, vous vous marchez les un‧e‧s sur les autres. Alors souvent, pour éviter de crier, de s'emporter, Paz vous emmène au bord de la mer. Là, il y a les rires d'Isidoro alors qu'iel se jette dans l'eau avec son familier. Là, il y a toi, les pieds dans le sable, restant loin du bord :
z'ai pas envie de me baigner. " Tu souffles souvent, les bras autour de tes genoux, Alaia, allongée à tes côtés. Ton père hausse les épaules et s'en va pour parler à d'autres ami‧e‧s hydromancien‧ne. Au début, il insistait. Maintenant, il sait que c'est vain, qu'on ne te changera pas. Le soleil réchauffe ta peau et ça te va alors que la houle va et vient ; tu ne lâches pourtant pas des yeux ton adelphe. Et Alaia redresse la tête en même temps que toi lorsque vous percevez que le petit corps d'Isidoro semble être emmené plus loin. Iel semble se noyer. La peur te dévore un instant et tu ne réfléchis pas avant de t'élancer. Tu cours vers ton adelphe et nage jusqu'à iel. Un rire résonne alors que ton adelphe te regarde "
Oh Isa' ! Tu es enfin venu ! J'savais que tu viendrais si je m'éloignais ! L'enfant ne semble pas réaliser alors que tu l'attrapes pour entamer de revenir vers le rivage. Tu as froid, tu as
si froid. Tu as l'impression de geler à chaque mouvement, que tes jambes pésent une tonne. Isodoro !
Faut rev- et l'enfant s'appuie sur toi et tu sombres dans l'eau, avalant le liquide salée à pleine bouche. Tu paniques en voyant les bulles, ton souffle se perd. Tu reviens vivement à la surface, en panique :
Iso - On joue, joue ! Et iel te recoule pour jouer, pour s'amuser alors que tu as l'impression que tu vas juste crever. Il n'y a que la vague clémente et puis les dents de la guéparde qui tire sur ton haut pour te ramener sur le rivage. Tu tournes de l'œil, grelottant alors qu'Isodoro rit. C'est la dernière chose que tu entends ainsi que les :
Isa ... Isa ! Res- av- moi ! "
Tu ne dois ta vie ou ta survie, tu ne sais dire, qu'à l'intervention d'hydromancien‧ne‧s qui vous ont vus sur la plage. Paz a fait sortir l'eau de tes poumons sous les pleurs de ton adelphe. Lorsque tu t'éveilles, on te souffle que "
Isidoro est petit‧e, iel ne te voulait aucun mal. Que c'est juste un jeu d'enfants. Et puis Alaia l'a attaqué ! Quelle méchante familière ! " Toi, t'es pourtant tout seul à pleurer, tout seul à avoir si peur de l'eau. Et tu le sais qu'iels s'en foutent. Tu le sais alors que tu colles ton nez dans les poils de la guéparde : "
Papa et maman m'aiment pas ... C'est toi et moi, maintenant. La langue rapeuse de la familière glisse sur tes larmes :
je te protégerai, Isa. De tout le monde. N'aies pas peur. "
DE 1980 A 1984Académie où là où la solitude est plus forte (Pérou, Lima) tw
brimades scolaires, attaque, handiphobie.Isidoro pleure fort lorsque tu montes dans l'avion pour rejoindre l'Académie de Cali, en Colombie. Toi, tu ne regardes pas en arrière. Toi, tu espères que les choses changeront à l'Académie. Au début, tu fais des efforts pour parler à tes camarades, t'intégrer. Mais la vérité, c'est qu'iels te jugent, qu'iels te repoussent. Très vite l'école devient un enfer pour toi. Tes parents sont plusieurs fois convoqué‧e‧s pour des bagarres, des frasques (sans comprendre que tu te venges de ce qu'on te fait subir), des pertes de contrôle de tes pouvoirs. Iels le sont à chaque fin d'année pour parler de tes difficultés scolaires : tu as du mal à lire, à écrire. Tu prends du retard. On s'agace contre toi, on susurre que tu es une honte. On t'envoie de plus en plus vers le Coven des Enfants des Volcans en été. Tu n'as pourtant pas l'impression d'y avoir ta place. Tu n'as ta place nul part et tu enrages, rages. Et c'est pire lorsque ton adelphe débarque sur les bancs de l'Académie, à a peine une année d'écart de toi ; lui, on l'aime. Il n'y a pas de brimades, pas de remarques acerbes, pas de mauvaises blagues. Il y a juste ses sourires, ses rires et ton mal être. Et les lettres de ton père : "
Essaies d'être un peu plus comme Isi'. "
Jusqu'à la goutte de trop. Tu tentais juste de lire ce livre alors que les mots se mélangent sous tes yeux, que tu peines à les déchiffrer. Alaia est entre tes jambes, tu te grattes doucement le crâne en lisant à haute voix : "
Le gr-grand Sac ? Non, non, ça peut pas être ça, Alaia. Tu fronces les sourcils et le nez alors qu'un rire te vient. Des enfants te fixent et l'une vient te pointer du toi :
Ahahah tu sais toujours pas lire à dix ans ! T'es vraiment le dernier des ratés ! Rien à voir avec Isi ! On dirait pas que c'est ton adelphe tellement t'es con à côté de lui. Et tu rougis alors que la guéparde s'étire, menaçante.
T'es sûr que t'es pas adopté Isa-le-débile ? Répètes, tu craches entre tes dents en serrant dans tes poings le livre d'histoire magique. Tu te le serres si fort que les pages se froissent, que la couverture gémit.
De quoi ? Les yeux de la pré-adolescente semble n'effleurer aucune peur, aucun regrets. Tu te redresses, t'es pas grand mais tu gonfles le torse, prêt à te jeter sur elle.
Répètes et j't'jure que tu vas chialer ta mère, tu marmonnes, craches entre ta mâchoire serrée.
Adopté ! Isa-le-débile est un adopté ! Adopté, adopté, adopté, qu'elle s'entête à hurler, à gueuler. Et tu réfléchis plus alors que tu lui colles une grande baffe. Il y a un hoquet de surprise de ses copain‧e‧s à ses côtés, des regards interrogateurs alors que tu la chopes par les cheveux et tu la traînes par terre.
J'vais t'apprendre à fermer ta grande bouche. C'est une succession de claques, de gestes violents, de pleurs avant que les gamin‧e‧s s'enfuient chercher quelqu'un‧e pour aider, pour vous séparer.
Ouvre la bouche et manges, tu ordonnes en lui enfonçant la tête dans le sol encore et encore. " Il faudra un‧e professeur‧e pour te contraindre de lâcher l'adolescente. Les remontrances t'en as tellement rien à battre avec cette violence, cette colère dans les veines.
Et il y a un hoquet de surprise de la gamine alors qu'Alaia feule, sous sa patte, toutes griffes dehors, il y a un rongeur. "
Détachez-le, ronronne la guéparde au professeur.
Ou je mords, elle retrousse ses babines montrant sa rangée de crocs acérés. Très vite, lae professeur‧e comprend la situation alors que la gamine pleure, supplie, dit qu'elle ne le fera plus jamais
. Vous n'avez pas envie de vous retrouvez dans cette position, jeunes gens. Je vous demande d'être raisonnable et de relâcher le familier de votre camarade. Nah, pas envie, qu'elle lâche et tu as les yeux écarquillés devant ta familière.
Alaia ... Ne fais pas ça, tu souffles. La guéparde cligne plusieurs fois des yeux, penchant la tête :
je te protége, Isa'. Je t'ai promis. Un silence succède les paroles de la familière.
C'est toi et moi, non ? Contre tout le monde. Et l'inattention de la guéparde suffit au professeur pour lancer un sortilège qui fait valser la guéparde et s'échapper le rongeur. Elle gronde, tout crocs dehors et tu souffles :
Alaia ! Stoppe ! " Elle et toi, vous retrouvez immobilisé‧e‧s. Et très vite, vous déclenchez une machine infernale : la gamine a un paternel au Conseil en Colombie, il exige ton renvoie. T'es un danger public, tu peux pas rester. Les regards de tes parents sont froids, ceux de ton adelphe se détourne et puis il y a Alaia et ses mots alors qu'elle tourne dans la cage où on l'a cantonné : "
Tu n'es qu'un putain de menteur. Et tu les as laissé m'enfermer ! "
Tu n'as même pas l'occasion de te défendre. A quoi bon ? Personne ne te croit. En plus Maman va avoir un autre bébé. Bien vite, de l'autre côté de l'océan, tu seras oublié, effacé. Tu leurs jettes au visage en montant dans l'avion : "
La déception s'en va. Et je ne reviendrai jamais. "
SEPTEMBRE 1984Arrivée aux Royaume-Unis et rentrée scolaire, rencontre avec Su-Ah (Edimbourg, Ecosse) tw
bagarre, handiphobieA ton arrivée, tu es accueilli par la branche pyromancienne de ta grand-mère paternelle. La barrière de la langue rend la communication difficile mais iels essaient en te proposant une petite chambre dans leur maison.
Une chambre à toi. Il y a un choc à réaliser que ces quatre murs sont à toi, qu'aucun adelphe ne viendra t'interrompre. Il y a un temps où tu fermes la porte et tu réalises que auntie Daniela ne va pas venir pour la rouvrir. Que tu n'as pas à partager tes affaires. Alaia ne te parle toujours pas mais elle a retrouvé sa liberté et se prélasse dans le jardin. Auntie te propose même des activités manuelles. Elle t'initie à la poterie, te montre les ateliers d'orfèvre. Peu à peu, tu t'ouvres à elle. Peu à peu, tu apprends tes premières notions d'anglais.
La rentrée arrive et le stress monte. Il y a l'impression que l'histoire va se répéter, que les autres vont te trouver bizarre, que tu seras encore Isa-l'adopté, Isa-le-raté, Isa-le-débile. La colère remonte et Alaia marche quelques pas derrière toi. Pourtant, personne n'est là pour t'ennuyer. Les professeurs tentent de t'aider avec tes lacunes, tout en t'aidant en anglais. Iels te proposent des cours de rattrapage et puis iels font venir un‧e orthophoniste. Le diagnostic tombe : tu es dyslexique et dysorthographique. Et on t'explique que toutes tes difficultés viennent de là. On te souffle que ça ira maintenant.
Et tu as encore plus l'impression que le monde va s'écrouler. C'est p'tet pour ça que t'embrouilles ce gamin à ta portée, que tu lui gueules dessus. Et lorsque tu saisis le regard de Su-Ah, tu te tournes vers elle, lui balançant : "
Toi aussi, tu me trouves con ? Pas la moindre once d'hésitation dans son regard, pas le moindre regret alors qu'elle expire un
Oui fatal. " Et tu la chopes par le col pour la cogner. Quelle ne fut pas ta surprise quand miss première de classe te casse la gueule aussi. Très vite, les élèves affluent. Alaia veille en hauteur en baillant. Il faudra l'intervention du corps professorale pour vous séparer. Lorsqu'elle réitère à l'explication, tu te jettes de nouveau sur elle, prêt à en découdre. Iel vous sépare de nouveau en lâchant un soupir : "
Vous deux, en colle pendant une semaine. " Il n'y a vraiment rien pour s'entendre, se comprendre. Il n'y a rien qui vous destine à l'amitié. C'est pourtant ce qu'il se passe à force d'heures passées ensemble. Tu aimes essayer de la taquiner, de l'asticoter. Tu aimes le sérieux qui se fend à son sourire lors de tes pitreries. Sans crier gare, Su-Ah devient ton amie,
ta meilleure amie.
DEBUT 1985Naissance de ton troisième adelphe (Edimbourg, Ecosse) Tu l'apprends au détour d'une lettre de Paz : "
Iel est né‧e en bonne santé. Ta mère va bien. Est-ce que tu veux rentrer pour l'été pour lae rencontrer ? Tu nous manques, tu sais. " Une réponse le parviendra : "
C'est cool pour la naissance de numéro 3. Nah, trop occupé pour rentrer. " A quoi ça sert de remuer le couteau dans la plaie ? A quoi ça sert de lutter ?
DE SEPTEMBRE 1985 A JUILLET 1989Cycle secondaire (Edimbourg, Ecosse) tw
bagarre, handiphobie, violence, colèreLorsque tu reviens à la rentrée à l'Académie de Serpenchantements, tu es heureux de retrouver Su-Ah. Tout un été vous a séparé et ça t'a semblé une éternité. Tu galères en cours et on te colle un nombre monstrueux de cours de rattrapage. Là où t'es bon sans trop forcer c'est le sport et les cours pratiques. On t'encourage, ça te gonfle. Il n'y a que les deux options qui trouvent grâce à tes yeux : la boxe anglaise et la cuisine. On s'interroge lorsque tu mets les pieds la première fois au cours de cuisine. On te dit d'ailleurs que le cours de poterie c'est à côté. Tu fais : "
Nan, j'suis là pour apprendre à faire à bouffer. Ah ? Le professeur semble étonné, un peu suspicieux mais il finit par te tendre un tablier.
Bon, prenez place ! " Et pourtant, c'est un cours où t'es sérieux ou tu déconnes pas. En salle des profs, il y a un choc de constater qu'au moins pour ça, t'es assidu. Dans les autres cours, il y a ce souffle, ces mots répétés : "
des lacunes évidentes, un élève plus motivé à amuser ses pairs plutôt qu'à travailler. Tout ce qui intéresse l'élève semble être les bagarres, le sport et les cours pratiques. " Et tu entraines Su-Ah dans tes facéties : cuisine volée, alcool bu en cachette dans un buisson jusqu'à la première cuite, consommer des champignons avec les enfants des Vergers, couvre feu non respectée. Tu fais l'école buissonnière à certains moments mais tu évites, parce que Su-Ah veut pas te suivre dans ça. Tant et si bien qu'on écrira à ta tante : "
Toutefois la bonne influence d'une de nos élèves semble avoir remis votre protégé sur le droit chemin : nous constatons que monsieur Saavedras Arias fait des efforts pour faire ses devoirs, être à l'heure et ne plus sécher de cours. "
Tu passes tes examens de justesse. A croire que c'est le nez penché et les yeux qui s'usent sur les bouquins de Su-Ah qui te poussent à travailler. Lae conseiller‧e t'écoute attentivement et finit par te pousser plusieurs plaquettes : cuisine, police magique et une carrière d'artisan. Si t'aimes cuisiner, tu repousses l'idée pour la simple et bonne raison que tu veux pouvoir choisir pour qui tu cuisines. Il y a un sourire d'idiot sur tes lèvres en pensant à Su-Ah. Tu marmonnes en lisant les différentes carrière dans l'artisanat sans trouver ta voie. Et puis avec ta poussée de croissance, ton corps taillé par la boxe, le sport, tu te dis que la Police Magique c'est pas si mal. L'ambition trouvée, peut-être, est-ce ça qui te pousse un peu à essayer, à travailler ? Mais il te faut travailler plus que les autres.
ETE 1986Naissance de l'adelphe numéro 4 (Edimbourg, Ecosse) Une autre lettre de Paz, une expression agacée lorsque tu lis les mots : "
Isa', comment vas-tu ? Ta mère et moi, nous avons eu un autre enfant, un adelphe pour toi. Nous avons aussi déménagés dans un appartement plus grand ; chacun‧e d'entre vous pourra avoir sa chambre maintenant. Est-ce que tu veux bien venir nous voir cet été ? Ta tante dit que tu t'es fait une amie. Je t'embrasse, mon fils. " La réponse arrive sans tarder : "
J'ai déjà une chambre chez auntie. Pas b'soin d'une chez vous. Cool pour numéro 4. Est-ce qu'iel est pyromancien‧ne ? Pas envie de rentrer, j'suis bien ici. "
DE SEPTEMBRE 1989 A JUIN 1992Cycle tertiaire (Edimbourg, Ecosse) Tu stresses d'échouer et de devoir repiquer ta dernière année jusqu'au bout. Tu es beaucoup plus assidu et même tes cours de soutien, tu les respectes. Ta dyslexie et ta dysorthographie donnent lieu à des aménagements dans ton emploi du temps pour voir l'orthophoniste. Les progrès te frustrent. "
Ca va pas assez vite, m'dame. Tu ronchonnes un jour dans son bureau.
Tout ira bien, ayez confiance en vous. " Alors que tu t'agaces sur un exercice, c'est Alaia qui vient poser sa tête sur tes genoux dans un geste d'amnistie. Pas de mots, juste sa présence.
Et puis il y a ses papillons dans le ventre, ce regard différent que tu portes sur Su-Ah. Il y a cette maladresse aussi lorsque tes mains se posent sur ses hanches. Il y a cette sensation que c'est plus qu'une amie et lors d'une soirée, le baiser est échangé sans vraiment réfléchir, sans s'interroger. Il y a tes yeux et les siens, les mots qui se lâchent et les doigts qui se lient :
c'est toi et elle. C'est le premier et le dernier amour. Ce soir-là, Alaia vient, frottant sa tête à celle de l'aéromancienne et ce regard entre la familière et toi : "
Elle, je l'aime. " et cette réalisation silencieuse entre vous :
ne merdes pas.
Promis, j'merderai pas. Pas cette fois. La guéparde semble satisfaite alors qu'elle s'éloigne d'un pas léger.
1992Naissance d'Isora (Edimbourg, Ecosse) La nouvelle te parvient sur les bancs de l'Académie. Une grossesse tardive, une naissance compliquée mais ta soeur est née en bonne santé. Ton père s'entête à glisser quelques photos et quelques anecdotes : "
Elle est mignonne. Cool pour sa naissance. J'imagine que la chambre pour moi va devenir la sienne. "
ETE 1993Obtention du diplôme et mariage avec Su-Ah (Edimbourg, Ecosse) tw
rupture familialeTu finis par réussir tes examens. Sans redoubler. Sans te retrouver avec quelqu'un‧e du coven collé au cul. Et ça te fait exalter d'une joie puissante, vivifiante. C'est p'tet pour ça que t'attrapes Su-Ah, l'embrasse à pleine bouche et que tu lui souffles : "
J'veux t'épouser. J'veux que ce soit toi et moi pour toujours. " Elle te dit oui alors que tu lui fais une bague avec un torchon de serviettes. Quelques semaines plus tard, elle sera remplacée par une bague de fiançailles avec un diamant dessus - la pierre avec laquelle les oracles t'ont bénis. Vous vous mariez vite, la cérémonie est petite, privée et pressée. Tu l'annonces ainsi à ton père : "
Pa', j'ai épousé ma meilleure amie. Mon rituel des Flammes est dans pas longtemps. J'ai pas envie que vous veniez. J'pense même que j'vais arrêter de t'écrire. Ca sert à rien de continuer. " Il semble que Su-Ah et toi, vous vous débarrassez, vous vous défaites de vos démons.
DE LA RENTREE 1993 A L'ETE 1995L'école de Police Magique (Edimbourg, Ecosse)Tu intègres une formation supplémentaire : tu deviens cadet au sein de la Police Magique. Tu alternes formation pratique et théorique et tu as l'impression d'avoir trouvé ta voie. Et tu marches pas après pas pour essayer d'exceller. Au début, tu vises le pôle enquête criminelle mais tu te rends comptes que c'est assez chiant. Et puis tu trouves ton coup de coeur dans la régulation de la magie en milieu humain. Tu tentes de travailler plus mais ça t'agace de buter sur les exercices théoriques. Tu ronchonnes souvent auprès de Su-Ah. Alaia prend son pied aussi, ses instincts de chasseresse et sa vitesse sont exploités à son plein potentiel. La hache de guerre semble s'être un peu enterrée.
RENTREE 1995Intégration à la Police Magique et au service de régulation de la magie en milieu humain (Edimbourg, Ecosse)Tu ne sors pas premier mais pas non plus dernier de ta promotion. Sur l'estrade t'es fier comme un paon. Et tu intègres officiellement la police magique au service de régulation de la magie en milieu humain. Tu embrasses pleinement ta carrière même si t'es encore qu'un troufion.
DE 1995 A 1998Début de carrière : de cadet à enquêteur (Edimbourg, Ecosse) tw
fanatismeTrès vite, tu fais tes preuves. Même si tu dois en passer par le stade copies et café. L'avantage de ta carrière c'est qu'elle jugule quelque peu ton côté belliqueux, colérique et infernal. L'autorité, la hiérarchie te cassent il paraît. Ou peut-être que tu déploies tes ailes. La vérité aussi, c'est que tu vois toute la laideur humaine lorsque vous devez enquêter, rectifier et trouver des excuses pour les gamin‧e‧s qu'on retrouve, sur les sorcier‧e‧s qui déconnent et sur des histoires de crimes. C'est p'tet là que les humain‧e‧s te dégoutent le plus. C'est là que tu vois à quel point iels sont moches lorsque vous captez au cours d'une enquête qu'une mère, humaine, a tenté d'exploiter sa fillette (sans magie) pour tenter de ramener saon amant‧e. Parfois, t'es en colère. Parfois, tu retournes au Magma en trainant des pieds, en allant chercher les conseils des Oracles. Ta foi en Pyroluxion n'en devient que plus féroce, véloce. De toute façon, ton éducation reste là et si tu renies Thalassadora, c'est pour embrasser les enseignements de l'esprit élémentaire du feu. C'est pour le prier avec fanatisme, dévotion. Parfois, il t'arrive de penser qu'il faudrait toustes les purifier dans les flammes.
1998-1999Décès de Desi et Paz, adoption d'Isora (Lima, Pérou) tw
mort, deuilLa nouvelle tombe au détour d'un courrier que tu laisses de côté après une journée de travail. C'est auntie Daniela qui insiste pour que tu l'ouvres. Les mots en espagnol ne font pas tout de suite sens et puis tu expires : "
Iels sont mort‧e‧s, d'une voix sans émotion. Comme si vous parliez de pluie ou de beau temps.
J'dois y aller. Au Pérou. Tu viens avec moi ? " T'expires avec quelque chose dans la poitrine, avec l'impression qu'on va te bouffer tout entier. Que le monde se fracture. Et Su-Ah dit oui. Su-Ah n'hésite pas. Vous décollez en urgence et atterrissez d'un pas pressé : "
On s'ra parti‧e‧s vites, tu promets, jures en nouant tes doigts aux siens. Si l'enterrement n'est qu'une formalité, tu refuses de t'agenouiller devant les vagues, de prier Thalassadora. C'est pas ton esprit, ce sont pas tes croyances. Aucun‧e‧s de tes adelphes n'osent t'approcher de trop près. Isidoro t'adresse des sourires maladroits, numéro 2 tente une étreinte que tu dévies. Il n'y a que la petite Isora pour attirer ton attention. Ta soeur n'a qu'une poignée d'année et se retrouve propulser dans une merde infinie. L'héritage n'est pas une question : tu refuses tout, tu ne veux rien d'elleux. Et puis il y a la garde de ta soeur. Et là, tout le monde détourne bien le nez, numéro 3 sifflote aussi. Tu te pinces le nez, jetant un regard à ta femme. C'était pas prévu mais rien à foutre. Le silence entre vous est sans questions, l'aéromancienne hoche même la tête alors que tu t'avances :
on la prend. Isora vient avec nous. " Le calme de ta voix est étrange mais il y a la résolution au fond de tes yeux sombres.
Tu poses une main douce sur l'épaule de l'enfant : "
On prendra soin de toi, j'te promets. " Elle ne manquera de rien, ne souffrira pas et vous rentrez avec elle sans une hésitation, sans une question. Les pieds sur le sol britannique, tu poses un an de congés parentaux pour t'occuper d'Iso, l'habituer aux différences, lui parler en espagnol et en anglais. C'est pas ta fille mais tu veux qu'elle soit bien. Tu veux que Papa et Maman ne lui manquent pas trop. Un soir, alors qu'elle est couchée, tu souffles à Su-Ah : "
Elle est si petite, t'as des airs horrifiés.
J'ai l'impression qu'j'vais la casser quand j'la prends dans mes bras. On casse pas un gosse comme ça, hein ? " Tu veux pas merder comme tes parents ont merdés. Tu veux pas qu'elle soit trop triste alors tu fais l'effort de la déposer au coven des Enfants des Vagues. Tu veux qu'elle puisse être elle. Sans concessions. Sans contradictions.
DE 1999 A 2010Promotion au titre de commissaire (Edimbourg, Ecosse)Tu reprends ta carrière et tes dossiers où tu les as laissé après être parti pour le Pérou, avoir aidé Isora à s'intégrer. Tu trouves dans le travail du sens, l'envie de protéger. T'es bien et t'es bon dans ton job. T'apprends même à manipuler les armes à feu. La promotion est naturelle et n'étonne personne.
DE 2010 A 2018Promotion au titre de chef de section (Edimbourg, Ecosse)C'est tout aussi naturellement que tu poursuis ta carrière et que la rigueur de la police donne confiance. On est serein‧e‧s à te confier des équipes et tu prends la tête de la section. C'est une consécration pour toi et c'est là que tu te découvres plus à l'aise que tu ne le pensais avec les rouages politiques du poste de police. En 2017, tu passes finalement ton palier 3, t'as toujours été un peu lent. Il paraît que tu deviens quelqu'un d'important.
17 MAI 2019Isaìas devient Espoir Igné (Edimbourg, Ecosse) tw
décèsLe décès de lae précédent‧e Espoir Igné pousse le coven des Enfants des Volcans à lui trouver un‧e remplaçant‧e. Le Souverain Igné propose des noms plus tourner vers la religion - souvenir de débâcle entre le pouvoir religieux et politique. Tout le monde a son mot à dire et avec étonnement, ton nom sort. T'hésites longtemps, un moment et finalement, tu viens chercher les conseils de la plus jeune des Oracles des Flammes : est-ce que tu dois accepter ou refuser ? Est-ce que ton expérience au poste de police peut aider à diriger le coven ? Les conseils, les mots de Filomena finissent par te convaincre. C'est Pyroluxion qui l'a voulu. C'est pour Lui que tu prends la place. T'acceptes et tu embrasses le pouvoir pleinement, totalement. En riant avec Su-Ah, tu souffles : "
J'suis quand même la plus grande arnaque de ce siècle. "
JANVIER 2024Filomena devient Souveraine Ignée (Edimbourg, Ecosse) tw
décèsSon paternel se meurt comme on souffle sur une bougie. Le deuil laisse place aux machinations politiques, au constat que sa fille est trop jeune, qu'elle n'est pas d'ici. Les yeux rivés vers le sommet du pouvoir, les flammes s'allument et parlent : c'est Filomena que l'Esprit choisit. Il y a un sourire de ta part en sachant très bien la puissance des idées, de la volonté de la sorcière. Elle détonne par rapport à son paternel. Toi, t'expires juste un : "
Que la volonté de Pyroluxion soit faite. "
1ER JUIN 2024Attentat au Parlement (Edimbourg, Ecosse) tw
attentat, meurtre, armes à feuTon téléphone sonne mécaniquement, violemment ce jour-là et tu serres les dents à t'en pèter, à t'en briser les dents : "
On a attaqués le Parlement. Votre femme - Quoi ma femme ? Votre femme est parmi les victimes. Pardon ? Elle est où ? " L'hydromancien a l'autre bout du fil te donne les informations alors que tu chopes clés de voiture, manteau et que tu files vers l'hôpital. Su-Ah est étendue dans le lit, à ton arrivée. Les yeux clos, elle est si froide, tellement glacée. Et tu frictionnes ses mains des tiennes. Tu murmures, supplies, pries : "
Tout mais pas elle. Pas elle. Vous ne pouvez pas me l'arracher. Vous ne pouvez pas m'abandonner en me l'arrachant. " Vous ne vous êtes pas assez aimé‧e‧s. Vous n'avez pas eu assez de temps. "
Pyroluxion, rends-la moi. " Tu supplies encore et encore, agenouillé au pied de son lit.
Et elle finit par ouvrir les yeux plusieurs jours plus tard et tu souffles : "
J'suis là. Bouges pas. " Tu embrasses son front alors que tu vois bien la colère dans ses yeux, tu vois bien la guerre qu'elle annonce. Ton ventre se tord et tu ris, un peu amèrement, un peu facilement : "
On leur pètera la gueule. Tu leur feras regretter mais déjà il faut qu'tu récupères. " Saint-Patrick, les humain‧e‧s, au fond, qu'importe tant qu'iels brulent. Tant qu'iels ne peuvent pas vous atteindre. Tant qu'on t'enlève pas ta famille. Tant qu'on te la retire pas.
15 SEPTEMBRE 2024Perte de magie, récupération de la relique, Filomena disparaît (Edimbourg, Ecosse) tw
armes à feu, jeux politiquesLa nouvelle tombe en pluie d'étoiles sur les rochers : la relique est sauvée. Celle pour qui ta femme a failli crever. Mais Filomena disparaît et la magie est déréglée, valsant un moment entre tes mains. Très vite, une cellule de crise s'organise et la réalisation apportée par les mots d'un‧e hydromancien‧ne : Filomena n'a plus de magie, elle est bloquée chez les humain‧e‧s. C'est sans hésiter que tu proposes de tisser un mensonge. Le Soleil est parti prier pour celleux dont la magie s'est tue. Elle supplie Pyroluxion et les ancêtres de redonner le pouvoir à ses enfants du côté du Vésuve. Mentir ne te dérange pas. Tout ce qui t'importe c'est la stabilité, la tranquillité de ton coven. Et tu pries, espères que la magie revienne. Pourtant, bientôt, il faudra penser à un autre plan. Pour vous protéger. Pour ne pas vous effondrer. Pour résister. Toujours.
MOODBOARD / PLAYLIST01 / KEEP PRAYING. PYROLUXION HEARS YOUR HEART. Certain‧e‧s diraient que t'es quand même bien le gosse de tes parents lorsque tu pries, dans la façon dont tu t'agenouilles face à l'Esprit Elementaire. Et c'est vrai qu'il y a de ce fanatisme qu'ont les hydromancien‧ne‧s lorsque tu appelles les grâces, la volonté des flammes. Et là est la subtilité, tu pries toujours Pyroluxion, jamais les ancêtres. Parce que ce serait en appeler à tes parents. Parce que ce serait renouer avec une part de toi que tu hais. Alors c'est toujours en Lui que t'appelles, que tu supplies. C'est en Son nom que tu veux des feux, que tu vas voir les Oracles. C'est en Son nom que tu gueules ta haine des humain‧e‧s.
02 / SCARY PEOPLE, SCARY YOU. Entre ta taille (1m80), ton poids et tes grandes mains, il y a de quoi impressionner, effrayer n’importe qui. Montagne de muscles, tu roules des mécaniques sans vraiment t’en rendre compte, en prendre compte. T’es ce genre d’homme pas tout à fait conscient d’être des géants & de pouvoir réduire en cendre le monde du plat de ta godasse. Ouai, tu fais peur. T’as même entendu une femme dire à sa gosse qu’elle devait être gentille sinon tu viendrais la punir et la mettre en prison. Ça a terrorisé la pauvre enfant. Ça t’amuse et la vérité c'est que mieux vaut être craint que d'être pris en pitié.
03 / MUMBLING. Tu parles mal. Tu marmonnes, avalant les mots, les écorchant entre tes lippes. T’articules pas grand-chose quand tu parles. Et il n’est pas rare que les syllabes soient tronquées, les mots réinventés dans ta bouche. Il y a aussi peu de notion de politesse, du politiquement correct, c’est plus souvent les insultes qui volent que les métaphores filées.
04 / BE A WARRIOR, NOT A WORRIER. T’as dans le corps le fruit de toute une éducation militaire, grégaire. Les sports, les combats ont taillés l’épiderme, labourés les pectoraux, créant des muscles vifs & brutaux. Sous la peau dort la violence, la méfiance. Sous la peau s’enlise l’amour des sports de combats. T’es un amateur de boxe, de judo mais aussi tu ne dis jamais non à un petit footing ou à du pilate. C’est devenu quasi une routine de te voir te promener avec un sac de sport. Dans ta jeunesse, certains arguent même que t'étais un champion de combats illégaux. T'as jamais répondu à la rumeur, laissant l'imagination courir, s'enrichir.
05 / MESSED UP FACE, MESSED UP HEART. T’as le nez un peu tordu, le visage un peu ébréché, abîmé. Il parait que c’est le fruit d’une vie à combattre, lutter.
A gagner. Et tu le nies pas : ta vie se lit sur ton corps. Sur la peau, il y a les cicatrices dont cette balle qui a presque failli te tuer, il y a des couts de couteau contre les hanches. Il y a aussi la vieillesse, la fuite de la jeunesse qui se dévoile. Tu sais que c’est rien de trop beau. T’es pas mannequin, t’es pas star des uns & des autres. T’es juste toi. T’es juste cet homme qui a pas encore fini de se battre, qui veut toustes les abattre. Et si t’as la gueule abîmée, amochée, c’est que le reflet de ton corps qu’on a si souvent tordu, abattu. C’est que le reflet de l’âme un peu meurtri derrière les rires gras, les joies passées & futures. Au fond, t’es qu’humain.
06 / VRAC. Trois faiblesses, trois pêchés mignons :
les frites trop salées, le café et les clopes. T'empestes comme pas possible mais tu peux pas t'en passer. / Tu cuisines bien et
t'as un faible pour les pâtisseries. Souvenir d'école ténue, tu as continué à pratiquer pour faire des gâteaux, des cookies et tout ça /
T'aimes gâter ta famille : à Su-Ah, tu la pares de bijoux, de joyaux plus étincelants les uns et les autres. A Iso', tu lui as offert sa pierre de naissance. Pour chaque petites victoires, à chaque étape de sa vie, tu ajoutes un charm à son bracelet. /
Dyslexique et dysorthographique, lorsque la fatigue revient, ça te rattrape, ça te claque au sol. / Pour sa femme, il est chaton. Pour lui, elle est
son Muffin d'amour. Surnom pour agacer, se moquer, se bagarrer, l'amour n'en est que plus vertigineux. / En hiver, t'affectionnes
les soirées au coin du feu lorsque le bois craque et que tu bois ton chocolat chaud. / T'avais que
deux livres en poche lorsque tu t'es marié. / T'as
longtemps été pauvre. Ironique pour un pyro mais pas tant que ça quand on sait dans quel environnement t'a grandi. /
Joueur d'échec. / T'as
continué le sport après l'Académie : la boxe, certes. Mais t'as rajouté le jogging et le pilate. / Alaia et toi, c'est complexe et compliqué. Si la familière n'est plus aussi vindicative avec toi, elle ne t'a
jamais pardonné le fait de se retrouver dans une cage. Alors elle court après sa liberté, alors elle te crée des tonnes d'emmerdes : chasse aux rongeurs, mordeuse de mollets. Elle s'agace de devoir être patiente et diplomate. Elle refuse de l'être. / A
une collection de cailloux diverses et variés. /
Aucune oreille musicale. Au grand damne de ta femme et ta frangine, toi, t'y comprends rien. Tu laisses juste évader un "
Ouai c'est joli. " / Techniquement, t'es
un homme entretenu. Tu vis chez ta femme, cuisines dans sa cuisine, ect. Toi, t'en hausses les épaules, ta masculinité n'a jamais été menacée par ça. / Tu as
fait une vasectomie quand vous avez réalisés que ni Su-Ah, ni toi, ne désiriez des enfants. / Ta douceur d'enfance préféré - et la seule chose qui te manque du Pérou, c'est bien
les morochas. Les biscuits ronds fourrés de chocolat. Quand t'étais marmot, tu les tournais pour les ouvrir et en lécher le contenu. / Politique, tu l'es devenu. Manipulateur, il faut bien l'être.
Si ça fait de toi le méchant de l'histoire, soit. Tu regretteras rien. Et si tu dois écraser des gens au passage, tu le feras. Sans hésiter. Sans reculer. / T'as
appris à manipuler les armes à feu et il est pas rare que sous ta veste, un holster soit encore là. Un revolver est toujours logé, niché non loin de tes côtes. Un petit souvenir de tes années à la police magique. A tout hasard, t'as aussi un couteau préféré.
Juste au cas où. / T'es
doué pour les fléchettes. / La peur est féroce, véloce :
t'as peur de te noyer, de sombrer dans les flots et de jamais en ressortir. Tu n'as jamais pu, su t'en défaire et te retrouver à la flotte te donne l'impression d'y retourner.