[mission] Judd & Helen

Vous avez un peu haussé les sourcils en entendant cette information : pourquoi les partisans de Saint Patrick iraient-ils cacher une relique dans un zoo ?  En y repensant bien, ce n'était pas si idiot : si vous cachez quelque chose dans un enclos d'animaux dangereux ou dans les lieux interdits au public, vous êtes sûr.e que personne ne le trouvera. Paré.e pour une visite au zoo ?

OBJECTIF Trouver des indices sur où se trouve la relique.
Les inscrit.e.s :  @Judd Rivera (moyen) &  @Helen Galbreath (fort)
Petit rappel :
- Le PNJ passera toutes les semaines pour faire avancer l'intrigue, aussi nous vous demandons de poster un petit quelque chose entre temps. Il est possible, si la mission avance plus vite que prévu, que le PNJ passe avant son jour habituel.
- Il n'y a pas de minimum de mots imposés. Vous pouvez faire des réponses de quelques phrases seulement, du moment que votre personnage fait avancer la mission d'une façon ou d'une autre. Nous vous demandons en revanche de ne pas dépasser les 500 mots.

Sans un mot, je lui fourrais le ticket d'entrée dans la main, non sans un certain agacement. Rancunière, je n'avais pas encore pardonné les insinuations accablantes qu'il avait eu à mon égard en début de semaine. Des propos injustifiés, sans fondement, et surtout désobligeants, dénigrant à la fois notre amitié -déjà rendue instable par nos nombreux désaccords- et la communauté oniromancienne toute entière. Alors, je n'avais pas eu d'autre réaction que celle de grincer ostensiblement des dents lorsqu'on m'avait annoncé que mon partenaire pour cette mission ne serait autre que Judd. Si je m'étais spontanément proposée, c'était d'abord pour palier l'absence de résultat de mes propres investigations mais aussi, d'une manière plus large, pour retrouver un tant soit peu d'apaisement au sein du Coven. Pas pour débattre une nouvelle fois, risquer de se fâcher, et devoir composer toute une journée en ayant les nerfs à vif. Selon moi, les choses étaient déjà suffisamment complexes comme ça pour devoir en prime se forcer maintenir une certaine forme de cordialité entre nous.

Et pourtant nous voilà, franchissant les grilles du zoo, tel un petit couple qui n'avait rien de plus romantique à faire que d'aller voir les macaques se chercher des poux. A peine entrée dans l'allée centrale, je croisais les bras, affichant un air dédaigneux. Vraiment, je ne savais pas ce qui était le pire dans cette histoire : devoir jouer les épouses enjouées au bras de Judd, ou être obligée de rester dans cet endroit négligé et malodorant. Car oui, le zoo était à mon sens, d'une propreté tout à fait discutable. Je fronçais le nez, ouvertement dépitée par la situation.
A côté de nous, un gamin se rua sur l'enclos le plus proche, manquant de souiller le bel ensemble fleuri aux revers et aux liserés contrastés que j'avais choisi de porter pour l'occasion. Inapproprié ? Certainement pas ! On ne saurait reprocher à une dame un excès de style, voyons. Et apprenez, que l'élégance -plus que dans les choix vestimentaires- se trouve dans la capacité à rester raffiné même lorsque les circonstances sont difficiles. Or, je considère aujourd'hui qu'il s'agit précisément de circonstances difficiles. Aussi, trouvais-je dans cette tenue distinguée une certaine forme de réconfort. Ce n'est pas parce que l'environnement est désagréable que mon image doit l'être aussi.

Je balayais les environs du regard, attentive au moindre détail qui pourrait nous mettre sur la voie, à défaut de toucher à tout et de risquer d'attraper le tétanos.❝ On aura tout vu.❞ finis-je par commenter, desserrant enfin la mâchoire pour exprimer mon déplaisir. Dissimuler une relique d'une telle importance dans un zoo, vraiment ? Qui pouvait seulement avoir l'idée de faire une chose pareille ? Ça ne tourne pas rond chez ces énergumènes de la St-Ploucplouc, permettez-moi de le dire.

TW : mention d'attaque, de  décès et de chasse aux sorcier·es ; jeunisme

Si on lui avait demandé son avis, il n’aurait certainement pas acquiescer face à ce choix de partenaire. Mais étant donné que le monde entier se fichait de son avis et qu’il y avait bien plus important qu’une querelle entre ami·es, Judd avait simplement hoché du menton en découvrant qu’Helen serait avec lui, pour cette mission. De toute façon, il valait mieux une talentueuse oniromancienne qu’un gosse tout juste sorti de l’Académie : Judd était Sentinelle, pas baby-sitter.

Si son humeur n’était pas au beau fixe depuis quelques jours, il n’avait pas besoin de s’expliquer : l’attaque du Parlement et le vol d’une Relique dont il ignorait l’utilité mais avait bien compris son importance capitale pour la communauté, avait mis à mal son coeur. Sans connaitre personnellement les sorcier·es qui y avaient perdu la vie, ce qui s’était passé au Parlement cette nuit-là n’était qu’une énième preuve que St Patrick était bien de retour. Jamais de son vivant, il pensait vivre une nouvelle chasse aux sorcier·es. Lui qui n’avait jamais dissimulé son amour pour la société humaine, sentait cette émotion noyée par une colère sourde qu’il n’avait jamais ressenti jusqu’à présent. Même si Judd était une Sentinelle, il privilégiait toujours l’échange poli avant le reste. Aujourd’hui, il n’était plus sûr d’être capable de retenir le feu contre ceux qui se pensaient encore au 17e siècle.

Regard rivé sur les enclos qui lui semblaient être une honte à la modernité - ces animaux seraient bien mieux à Hermitage of Braid que parqués - le pyromancien n’arrivait pas vraiment à comprendre en quoi le Zoo d’Edimbourg pouvait constituer une bonne idée de cachette. Mais à vrai dire, pour faire partie de St Patrick, il fallait bien avoir la tête à l’envers.

"On aura tout vu."

Vrillant ses prunelles obsdiennes sur sa partenaire de choc - devenue sa compagne le temps d’une mission - il glissa son bras contre son coude, avec tendresse.

"De quoi parles-tu mon albatros ? De ta tenue de circonstance ou de chercher une aiguille dans… Regard vers l’enclos des lamas, premier stop dans la visite. ... du crottin de lama ?"

Sourire doux et doux regard avant de reprendre son sérieux. Intérieurement, Judd espérait qu’il n’y ait ni indice ni Relique ici. Car cela signifierait des membres de l’Ordre pas loin et au vu du nombre d’humains dans le secteur… sans parler des animaux… Il grimaça rien qu'à la pensée.

"J’ai bien envie d’essayer de nous infiltrer dans les coulisses. Je les vois mal enterrer tu-sais-quoi. Qu'en penses-tu ?"

Résumé:

Manifestement, Judd savait mieux intérioriser les choses que moi, affichant un air beaucoup moins bougon que ce à quoi je m'étais attendu en le rejoignant ici. Bien-sûr, je ne doutais pas que quelques humeurs puissent encore persister de son côté également, le ressentiment s'envolant rarement d'un claquement de doigts. Mais malgré tout, il nous faudra bien trouver une certaine harmonie si nous voulions nous acquitter de cette mission. En quelques sorte, c'était la sécurité de la communauté sorcière tout entière qui était en jeu.

Un tic nerveux se forma brièvement au coin d'œil lorsque le sorcier glissa son bras sous le mien. Raidie par cette proximité soudaine, mais obligée de rester impassible face pour entretenir cette mascarade, je glissais un regard vers mon 'mari'.❝ Que lui reproches-tu exactement, à ma tenue ?❞ répliquais-je, piquée au vif. Il y avait des questions auxquelles il était délicat de répondre, et celle-ci en faisait partie. Une scène de ménage n'aurait assurément pas été de très bon goût au beau milieu du zoo, et chacun sait que dans certaines situations, le silence vaut mieux que toute autre chose. Un homme aussi sage que Judd devrait normalement en être averti.
Je grimaçais à la mention des déjections d'animaux. Il était évidemment hors de question que j'aille trifouiller quoique ce soit de cet acabit. Quitte à parader au bras du pyromancien, j'avais bon espoir que les bonnes manières autrefois apprises aient été retenues et que par galanterie, il prendra cette initiative de lui-même. On le laisse pas faire de pareilles choses à une dame. J'eus un sourire narquois, quoique légèrement crispé :❝ Tu pourras bien chercher ton aiguille où tu veux mon amour, je serai toujours derrière toi pour te soutenir.❞ Voire même très loin derrière toi. Si tu vois ce que je veux dire.

Plissant les yeux sous le soleil de l'été, j'ouvris mon sac à main pour en sortir une paire de lunettes plus opaques. ll faut avouer que je préférais mille fois travailler à la nuit tombée, comme la majeure partie des autres citoyens de mon coven d'ailleurs. Adoptant un pas de sénateur, je nous fit débuter une petite promenade, masquant autant que possible mon inconfort.❝ Je suis d'accord. Dissimuler quelque chose à proximité des animaux me semble être un pari risqué. On ne sait jamais ce qui pourrait être dévoilé, ou même déclenché par inadvertance.❞ approuvais-je avec un léger hochement de tête. Je tendis la main et me saisis d'un plan à l'une des nombreuses bornes du zoo prévues à cet effet. Partageant ma lecture avec Judd, je le dépliais pour l'étudier : de nombreux petits drapeaux marquaient les emplacements des enclos, tandis que les ballons et les arc-en-ciel signalaient les activités réservées aux enfants.❝ Par où commence-t-on ?❞ demandais-je après un moment, nous arrêtant de manière impromptue comme le ferait n'importe quel visiteur.

TW : none

“ Tu pourras bien chercher ton aiguille où tu veux mon amour, je serai toujours derrière toi pour te soutenir.”

Oh, Judd l’imaginait parfaitement se tenir à deux mètres de la scène, pour éviter les remontées d’odeur, tout en lui dictant ce qu’il devait faire : plus à droite, le crottin du fond, oh non celui à ta gauche. Commander, n’était-ce pas une seconde nature chez l’oniromancienne ? Judd se garda de lui dire le fond de ses pensées et lui servit un sourire silencieux, non sans une légère tension de la mâchoire.
Mais malgré la situation difficile, il y avait quelque chose d’appréciable dans ce faux rendez-vous : à défaut de se sentir bien au vu des pertes sorcières et du danger qui planait au dessus d’eux tel un faucon sur une proie solitaire, remarquer les discrètes grimaces et moues de dégoût d’Helen avaient au moins le mérite de l’amuser.

Par mimétisme, la Sentinelle attrapa sa paire de lunettes et l’enfila avant de jeter un coup d’oeil à la carte dépliée.

“Par où commence-t-on ?”

Il plissa des yeux avant de pointer sur la carte un des drapeaux, sur le chemin de droite, au croisement vers lequel iels avançaient, bras dessous, bras dessus.

”Pourquoi pas la zone des animaux de ferme ? Ça me semble moins risqué que les grands carnivores. Et regarde, il y a un bâtiment juste à côté. Faut espérer que l'entrée ne soit pas à badge.”

Peut-être un espace où iels gardaient l'alimentation des animaux à proximité... Un bon endroit pour y cacher quelque chose !

" Je peux m'occuper de la terre fraichement retournée dans l'enclos, en remuant les éclats de roche qui y sont mélangés pour vérifier que rien n'est caché en surface, au cas où. Et toi… tu pourrais te faire passer pour une soigneuse et t’infiltrer dans le bâtiment à la suite de quelqu'un ? Ou pour une biquette, même si je ne sais pas comment cela nous aidera à rentrer là-dedans...”

Haussement d’épaule un peu désabusé. Habituellement, Judd n’était pas du genre à se moquer des dons des autres. Bien au contraire, le respect qu’il avait pour la magie des Vagabonds dépassait de loin celui qu’il avait pour les aéros (sorry les aéros). Mais avec Helen… Helen l’espionne. Helen-dont-il-n’appréciait-pas-les-balades-oniriques-même-si-finalement-elle-n’était-pas-responsable-de-celle-chez-Armand. Oh avec Helen, c’était comme s’il oubliait toute bienséance. Et puis l’imaginer en biquette valait bien tout le courroux du monde.

Résumé:

En vous dirigeant vers les enclos des animaux de la ferme, vos yeux sont rapidement attirés par un petit attroupement autour du bâtiment que vous aviez repéré. Décidément, les biquettes semblent avoir du succès aujourd'hui. En vous approchant un peu plus vous pouvez découvrir que des petits chevreaux de quelques semaines sèment à zizanie dans l'enclos, sous les regards attendris des petits comme des grands enfants.  Avec autant de monde, votre plan semble tomber à l'eau.

Tirez un dé 20 pour savoir si le regroupement reste dans les parages ou non (note : vous pouvez tirer un dé chacun.e, ou décider d'en tirer uniquement un pour deux. Le résultat comptera pour vous deux quoi qu'il arrive, et c'est le meilleur résultat qui est retenu.)

De 1 à 7 :  Après quelques minutes de spectacle, les visiteurs semblent se disperser, la voie est libre !
De 8 à 14 : Un soigneur s'approche et annonce que l'animation va bientôt commencer, décidément, ce n'était peut-être pas une bonne idée, la zone des animaux de la ferme.
De 15 à 20 : Non seulement une animation autour des animaux commence mais en plus, l'un.e de vous est désigné.e pour aller nourrir les bêtes de l'enclos ! (Tirer à nouveau un dé pour savoir qui est désigné.)

J'avais validé l'idée d'un hochement de tête. Après tout, il fallait bien commencer quelque part et tout à fait entre nous, j'étais certainement plus disposée à me rendre auprès des chevaux et des poulets que près des alligators - même si l'odeur n'en serait pas moins désagréable. Mais sur ce point, ni Judd ni moi n'étions en mesure d'agir et il nous faudrait endurer cette pestilence encore un moment, j'en avais bien peur.

Je haussais les sourcils en repliant le plan d'un coup sec et pinçais les lèvres :❝ Une...biquette ? Je ne crois pas non.❞ Nous sommes dans un zoo ici, pas dans un cirque ! Et par ailleurs, il y a déjà bien assez d'attraction pour que je me donne en spectacle de la sorte. Il pouvait bien rire, mais moi au moins je ne passais pas mon temps à jouer avec les cailloux. Prendre l'apparence d'une biquette, non mais vraiment ! Soyons sérieux.

Arrivés devant l'enclos des chevrettes, quelle ne fut pas notre surprise d'y découvrir une affluence tout à fait malvenue. Un groupe entier de touristes s'était agglutiné devant les grilles, attisant toute l'énergie des jeunes animaux qui sautillaient de bon cœur en semant le désordre dans l'enclos. Je secouais la tête en poussant un profond soupir exaspéré. Je n'étais pas venue jusqu'ici dans ce taudis animalier pour contempler des petits pois sauteurs. Ces gens nous dérangeaient plutôt qu'autre chose et s'ils n'en étaient pas conscients, j'allais me faire un plaisir de les en informer.❝ Bon ça suffit. Tiens-moi ça.❞ déclarais-je en fourrant mon sac à main dans les bras de Judd avant de le laisser momentanément en plan. J'avais repéré une soigneuse qui était rentrée dans la petite réserve attenante afin d'y ranger son matériel. Alors qu'elle était accroupie, je me glissais derrière elle en refermant la porte derrière moi.
❝ Vous écoutez ma voix et laissez toutes les pensées et soucis de la journée s'éloigner...vous avez fait votre part pour aujourd'hui, accordez-vous un peu de répit, vous l'avez bien mérité.❞ lui soufflais-je à l'oreille en usant de mes pouvoirs d'oniromancie¹ sur elle. Aussitôt, la jeune femme glissa dans un état de relaxation profonde et quelques secondes plus tard, sa respiration se fit lourde et paisible. Saluez Morphée de ma part. Je l'installais plus confortablement sur les sacs de fourrage dans le fond de la remise et me concentrais. Peu à peu, je sentis ma morphologie changer alors que je perdais quelques centimètres. Mes cheveux, habituellement blonds, foncèrent jusqu'à devenir de jais et les quelques douleurs qui s'étaient logées là une fois la cinquantaine passée semblèrent s'être envolées. Bien que cela ne fut qu'une illusion -une illusion remarquable, soulignons-le- c'était une sensation fort agréable.

Alors, je sortis rejoindre Judd, revêtant maintenant l'apparence de la soigneuse². Je posais brièvement ma main sur son épaule pour m'annoncer auprès de lui.❝ Allez allez le spectacle est fini ! Circulez !❞ criais-je à l'intention des badauds encore présents.❝ Les petits ont besoin de calme maintenant, ils ont suffisamment chahuté par cette chaleur pour aujourd'hui ! Rendez-vous à l'aquarium pour ne pas manquer nos merveilleux dauphins acrobatiques !❞ ajoutais-je en faisant de grands mouvements de bras pour dissuader les retardataires. Allez, ouste. Dégagez de là, on a des affaires à mener ici. A contrecœur, je pénétrais dans l'enclos pour faire valoir mon statut nouvellement volé acquis et immédiatement, les chevreaux se mirent à bondir autour de moi. Misère !❝ Fais quelque chose...❞ glissais-je à Judd en ayant toutes les peines du monde à me rapprocher de lui.

¹ - Murmure des songes {palier 3}
² - Mirage sublime {palier 3 }

TW : spécisme

Il se serait presque attendu à recevoir un coup de sac dans la tronche, à la mention de la biquette. Mais des deux, et précisément dans leur relation, Helen était certainement la plus mature (mais Judd se garderait bien de le lui avouer). Avançant d’un pas décidé vers l’enclos des chevrettes, le pyromancien n’eut pas vraiment le temps de comprendre l’entièreté de la situation qu’il se retrouva avec un sac, non pas dans la figure, mais dans les bras. Sa collègue était déjà partie s’aventurer près de la remise, laissée entrouverte par une jeune soigneuse qui venait tout juste de s’y engouffrer. Haussant un sourcil, il ne fut pas surpris par la suite des évènements, connaissant bien Helen et ses talents en illusions : elle réapparut à ses côtés, les cheveux blonds devenus sombres comme la terre fraichement retournée et la maturité envolée au profit d'une jeunesse dépassée depuis quelques années. Les dons des oniromancien·nes n'avaient pas sa préférence, mais Judd devait bien leur reconnaitre une très grande utilité !

"Allez allez le spectacle est fini ! Circulez !" La foule se dispersa, visiblement intriguée par le spectacle de dauphins que la soigneuse venait d'évoquer. Les humains et la captivité des animaux, toujours la même rengaine. Quant aux chevreaux… "Fais quelque chose..."

Les mammifères tournaient autour d’Helen comme si elle avait les poches pleines de grain. Ou qu'elle était un manège vivant. C'en aurait été amusant si les deux sorcier·es n'avaient pas une mission plus importante que d'en faire une vidéo à mettre en ligne sur Witchtube. Mais Judd n'allait quand même pas allumer un feu dans leur enclos ! Ronchonnant quelques instants, il s’arrangea pour faire remuer quelques cailloux d'un geste discret, à côté d’eux, et leur donner envie de leur courir après. Les chèvres et les chats, ça devrait être pareil, non ? (dé) Pendant une seconde, la Sentinelle scruta la scène, dans l’espoir de voir leurs pupilles s’arrondir et leur arrière-train se mettre à bondir vers les pierres mouvantes. Mais visiblement les chats et les chèvres ne partageaient pas l’amour des formes roulantes.

"Ils ne sont pas très joueurs."

Pire, ils s’étaient tous regroupés autour d’Helen, comme apeurés par les mouvements rocheux que le pyromancien finit par arrêter d’un geste vif. Se rapprochant de la barrière, Judd opta pour la seconde solution - pas sa préférée - le chantage et la peur. Il faisait la même chose avec Nilsa et Titan, quand les deux familiers tentaient de grignoter ses tartines de confiture.

"Allez pssh, pssh ! Laissez-la sortir d’ici ou plus de grain ! Plus… un seul… grain !"

Glissant un regard gêné vers Helen, il dodelina du menton avant de continuer ses grands gestes de la main gauche. Visiblement, ça marchait davantage que la magie et elles abandonnaient leur sorcière favorite pour retourner à leurs occupations. Helen pourrait enfin se glisser hors de l’enclos, sans la crainte d’une chevrette à sa suite.
Main libre tendue vers sa comparse, l’autre retenant toujours le sac à main, il fallait maintenant espérer que cette réserve en vaille le coup !

" Je ne suis pas zoomancien mais il y a visiblement des gestes universels. Bon, on entre avant que ton doppelgänger ne se réveille ? Et si on nous demande la raison de ma présence, on n'aura qu’à dire que… je suis un potentiel futur investisseur du zoo qui aimerait visiter !"

Ça, c’était une partie que Judd était capable de jouer même si l'idée le répugnait.

Résumé:

Les badauds avaient pris la poudre d'escampette, et cela étant, j'étais plutôt satisfaite de mon coup. Du moins, l'espace de quelques secondes. Ce que je n'avais pas prévu, c'était de voir les petits chevreaux s'agglutiner autour de moi, bondissant pour essayer d'atteindre le revers des poches de ma veste pleines de provisions. Quel enfer ! Je n'avais qu'une envie : filer à l'anglaise ou même carrément, leur lancer l'une des tatanes de l'uniforme sur le coin du museau pour les dissuader de me toucher et de se trémousser contre mes jambes. Evidemment, je ne pouvais me permettre ni l'un ni l'autre, sous peine de faire voler ma couverture en éclats. Personne ne comprendrait pourquoi le personnel se mettait soudainement à se réfugier à le plus loin possible des bêtes. Aussi, je restais là, paralysée, les mains étroitement calées sous les bras en attendant que Judd me trouve une solution. Après tout, on est Sentinelle Incandescente ou on l'est pas, c'est dans ses cordes de résoudre ce problème...

...ou pas.

Sa petite démonstration de magie ne fit au contraire qu'aggraver les choses, les biquettes apeurées se collant maintenant à moi. Pas très joueurs, commenta-t-il.❝ Non, et moi non plus. Merci pour ton aide, vraiment.❞ fis-je agacée, encore plus dans l'embarras qu'avant. Je pinçais les lèvres en réponse à son regard gêné et il se mit finalement à faire de grands gestes pour disperser les importuns. Et contre toute attente, cela suffit. Pas besoin de remuer ciel et terre, n'est-ce pas mon cher ? ❝ Très impressionnant.❞ ne pus-je empêcher de commenter, narquoise, en prenant la main qu'il me tendait. La galanterie avant tout, ça au moins je valide.

❝ C'est entendu.❞ approuvais-je simplement en nous dirigeant vers ladite réserve. Au moins il avait réfléchit à quelque chose pendant que je faisais mes petites affaires avec la malheureuse spécialiste. Aucune raison qu'il n'y ait que moi qui trime ici ! Par ailleurs, je n'avais aucune certitude quant à la durée de sommeil de la petite soigneuse, si on pouvait généralement compter sur une petite sieste en règle, si toutes les conditions de calme et de tranquillité étaient respectées.
Sans plus attendre, je glissais le badge magnétique de la jeune femme (Layla d'après ce qui y était inscrit) dans l'interstice et poussais la porte de toute mes forces, sûre de moi. Elle ne bougea pas d'un pouce, et de nouveau, je mis tout mon poids, peu encline à constater un échec devant Judd. Un sourire confus de dessina sur ce visage qui n'était pas le mien. Puis pour la troisième fois, je rentrais le badge, me démenant contre cette porte qui malheureusement resta obstinément close.
❝ Bien-sûr, il a fallu que l'on tombe sur la moins agrémentée du lot !❞ pestais-je entre mes dents. C'était de sa faute à elle, certainement pas de la mienne. Quelle idée.
Cela dit, il fallait peut-être y voir le signe que quelque chose était bel et bien caché là : quelque chose de valeur, ou quelque chose...d'autre.

À défaut de régler leurs soucis d’entente, au moins étaient-iels d’accord sur l'importance de se dépêcher ! Sans commenter l’aventure “capricornienne”, Judd suivit Helen d’un bon pas, à l’aise dans sa démarche pour ne pas attirer les regards. Même si leur mensonge pouvait fonctionner, le pyromancien n’avait pas envie de perdre plus de temps que nécessaire à créer diversion - et certainement qu’Helen serait entièrement d’accord avec lui, pour une fois !

En parlant de l’oniromancienne… Sa première tentative d’ouvrir la porte magnétique se solda par un échec. Judd n’eut même pas envie de commenter, l’heure n’étant plus vraiment aux piques. C’était étrange qu’un badge de soigneuse n’ouvre pas une simple réserve. Le sourire confus d'Helen, dont le mirage continuait de lui donner un air plus doux qu'en habitude, en aurait tiré un amusé de la Sentinelle en d'autres circonstances. Mais à cet instant, il était plus agacé pour elle qu'autre chose, de la voir se démener pour si peu de résultat. Au troisième essai et, bien que l'oniromancienne ait une sacrée puissance dans les épaules, la porte ne s’ouvrait toujours pas.

”Bien-sûr, il a fallu que l'on tombe sur la moins agrémentée du lot !”

Plissant des yeux, le pyromancien jeta un rapide coup d’oeil derrière eux, pour vérifier que personne ne s’approchait. Pour le moment, le monde semblait continuer sans s’interroger sur la présence de deux civils près d’une porte. Peut-être était-elle légèrement dissimulée par la végétation, mais pas au point de les cacher tous·tes les deux.

”C’est bizarre quand même, une soigneuse devrait pouvoir accéder à une réserve. Laisse-moi essayer quelque chose.”

Il n’y avait plus une once d'irritation dans la voix de Judd, plutôt de l’intérêt, de savoir ce qu’il y avait derrière cette porte qu'un simple badge n'ouvrait pas. La porte étant magnétique, le système qui la verrouillait devrait normalement réagir à une température au-dessus de 200°. Posant sa main sur la porte en métal, au plus proche de la poignée là où le magnétisme devrait se trouver, le pyromancien se canalisa pour que la flamme reste bien concentrée au centre de sa paume. Heureusement que la porte n'était pas en bois ! (dé) Au bout de quelques secondes, Judd tenta de la pousser une première fois : un clac reconnaissable parmi mille lui fit stopper sa magie. La chaleur avait bien démagnétisé la porte et elle s’ouvrit sans forcer ! Il n’y avait plus qu’à espérer qu’aucune alarme ne soit déclenchée après cette entrée pour le moins… non conventionnelle.

”Madame… Après vous.”

Résumé:

Heureusement, aucune alarme ne semble se déclencher, vous pouvez donc entrer sans soucis dans le bâtiment, composée d'une grande pièce où sont entreposés ici et là des caisses, des cartons... En vous rapprochant, vous remarquez :

Tirez un dé 20 pour savoir ce que vous remarquez (note : vous pouvez tirer un dé chacun.e, ou décider d'en tirer uniquement un pour deux. Le résultat comptera pour vous deux quoi qu'il arrive, et c'est le meilleur résultat qui est retenu.)

De 1 à 7 : Qu'il y a de  la nourriture mais aussi quelques boîtes de paperasse rangées sur des étagères, peut-être y trouverez-vous votre bonheur ? (tirez un dé oui/non pour savoir si des indices de la présence de saint Patrick s'y trouvent (Flyer, marchandises, mentions de fêtes etc)
De 8 à 14 : Beaucoup beaucoup de carton.... avec surtout de l'alimentation dedans.... Rien de bien folichons
De 15 à 20 : Décidément, les biquettes ne sont pas de notre côtés. Les voilà qui hurlent car elles ont faim. La soigneuse finit par se réveiller et se dirige vers le bâtiment pour donner les rations aux animaux.