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Maybe it was no one's fault

2 participants
Judd Rivera
Expansionniste
Judd Rivera
•☽✧☾•
As above
Trombinoscope : Maybe it was no one's fault Sans-titre-2
Face claim : Colman Domingo
Pronoms RP : il
Âge : 52 ans
Tuer le temps : Sentinelle Incandescente, rang acquis dix ans en arrière.
Familier : Nilsa, belette à longue queue au pelage aussi doux que ses canines sont aiguisées.
Compte en banque : 670
So below





Maybe it was no one's fault

fin mai 2024, en soirée feat @Helen Galbreath


Il avait tenté de calmer ses pensées après le départ d’Armand du Coeur de Magma. Mais dès qu’il estimait avoir réussi à extraire la petite graine du questionnement, voilà qu’elle s’enracinait plus profondément, utilisant son esprit vif comme un terreau des plus fertile. Judd n’était pas le genre à s’agacer sans comprendre tous les tenants et aboutissants d’une situation. Échanger avant de laisser les émotions surpasser ses pensées avait toujours fait partie de son fonctionnement. Mais lorsqu’il s’agissait des personnes auxquelles il tenait, un rien pouvait faire muer sa sagesse en un égarement. C’était surement ce qui expliqua le SMS rapidement envoyé à Helen, amie de longue date, oniromancienne de talent et surtout, l’une des sorcières qu’il savait être complice d’un espionnage qu’il exécrait : celui des rêves. Quel merveilleux hasard, n’est-ce pas ? Que l’une de ses plus anciennes amies ait comme activité secrète l’espionnage onirique et que son compagnon ait justement eu une visite surprise lors de ses dernières nuits ? Le hasard, Judd n’y croyait pas. Ou plutôt, le hasard, Judd n’y croyait plus du moment où ses émotions surpassaient sa clarté d’esprit.

2:14pm, Judd to Helen
"👋🏿 Serais-tu disponible vers 19h ce soir, pour une courte entrevue ?"


Il avait voulu la jouer fine, ne pas dévoiler en quelques mots la colère qui commençait à piétiner toute raison. Peut-être était-il simplement trop inquiet et avait fini par faire des connexions là où il n’y avait que des similarités. Mais qui d’autre qu’Helen (ou son époux) pouvait s’être immiscée dans les rêves d’Armand pour venir y poser un regard curieux ? À vrai dire, personne de sa connaissance. Mais des espions en oniromancie, il ne devait pas en exister que deux. Peut-être même s’agissait-il d’une nouvelle tête qu’il n’avait pas encore eu l’occasion de croiser. Et puis, Armand lui avait dit s’être chargé de l’affaire. À nouveau, Judd en serait resté là si dans son entourage (très) proche, il n’y avait pas l’une de ses personnes qui picoraient dans les rêves comme les pigeons à Grassmarkett ! En fin de compte, le pyromancien cherchait peut-être simplement une excuse pour remettre sur la table ce sujet brûlant.

Quand il avait su ce qu'Helen faisait, Judd n’était qu’un étudiant de Serpenchantements comme un autre. Quoique, son perfectionnisme dégoulinait déjà de chacune de ses activités extrascolaires. L'onirimancienne était d’un an son ainée et s’iels se connaissaient depuis leur enfance, iels avaient finalement peu échangé lors de leurs études. Il avait fallu une proposition incongrue de Judd, les signes d’une fatigue accrue chez Helen et le hasard d’une porte ouverte sur la mauvaise chambre pour sceller le début d’une amitié par une promesse qu’il n’avait jamais trahie, plus de 30 ans plus tard : si elle lui donnait des cours de bonne conduite, il ne révélerait jamais ses petites tentatives de s’introduire dans les rêves de ses camarades. Ce qu'il avait pris comme des entrainements compréhensibles - lui aussi était cet étudiant empreint d'une certaine excitation à la maitrise de nouvelles aptitudes magiques - cela s'était révélé bien plus imposant qu'une simple lubie de jeunesse. Si Judd avait pu voir l’avenir, il aurait certainement filé droit vers les bureaux de la direction pour éviter à Helen une carrière officieuse peu recommandable - dont il ne connaissait pas grand-chose finalement - aux côtés de son cher et tendre époux, dans l’espionnage onirique.

À 50 ans passés, il s’en voulait encore, de ne pas avoir révélé la vérité. Mais ce qui était fait ne pouvait être défait et ce soir-là, même si Judd se répétait inlassablement qu’il n’avait pas à s’immiscer dans les histoires de sa moitié d’âme, il n’eut aucune force d’esprit pour déloger les racines qui entravaient son myocarde d'un certain malaise. Finalement, il s’agissait davantage d’une histoire de confiance envers une amie que de partir à la rescousse de l’homme qu’il aimait : Armand n’en avait pas besoin, mais lui, si. S’il ressentait les épines de la trahison, c’était qu’elles n’attendaient que le bon moment pour venir piquer son coeur de la douloureuse émotion.

Dès sa fin de poste, le pyromancien s’était dirigé vers les Plaines Oniriques comme à son habitude. Mais au lieu de tourner à droite au croisement, il avait pris à gauche, et continué pendant deux kilomètres au fil des bâtisses de plus en plus imposantes. Helen et lui habitaient le même quartier, mais si le second préférait la modernité d’un duplex, la première résidait au manoir de la famille de son époux. La Sentinelle ne s’y était pas souvent rendue, préférant inviter l’ancienne professeuse à un verre en ville ou à un diner chez lui. Quelque chose chez les Galbreath ne l’avait jamais mis en confiance et certainement que cette petite aventure onirique lors de leurs études était à l’origine de ce ressenti un peu trop envahissant.

Moto garée, casque retiré, Judd s’avança dans l’allée d’un pas décidé. Il prit une longue inspiration avant de frapper deux coups et d’attendre, aussi patient que de la nitroglycérine en pleine canicule.
Helen Galbreath
Isolationniste
Helen Galbreath
•☽✧☾•
As above
Trombinoscope : Maybe it was no one's fault Giphy
Face claim : Gillian Anderson
Pronoms RP : elle/she
Âge : 53 ans
Tuer le temps : Ancienne professeur à l'académie Serpenchantements - Chercheuse à l'Ethereum depuis 2021
Familier : Maybe it was no one's fault 8-03_Pierre-Pouliot
Siretia, martre d'amérique

Compte en banque : 198
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Maybe it was no one's fault


fin mai 2024 en soirée, plaines oniriques, manoir Galbreath

TW : Propos suprémacistes, misandrie intériorisée.

Impassible, je tournais la cuillère d'argent, faisant danser les volutes de fumée au-dessus de la tasse fumante. Conjointement, je cornais la page de l'épais volume sous mes yeux, balisant ainsi un paragraphe particulièrement pertinent pour être à-même de le retrouver plus tard. Une lecture qui -contre toute attente- se révélait intéressante, et durant laquelle je n'avais pas souhaité être dérangée. Ainsi, Abigail s'affairait à l'étage tandis que les garçons étaient sortis. Richard quant à lui, avait été retenu au travail : une habitude qui était assez fréquente pour que j'en sois incommodée. Une place pour chacun et chacun à sa place. Ainsi allaient les choses au manoir Galbreath.
Ce qui n'était pas prévu, en revanche, c'était la visite tardive de Judd. A l'heure où le repas était traditionnellement servi, il s'était annoncé d'un simple message quelques heures auparavant, reléguant ce moment de convivialité familiale à plus tard. Ce n'était guère dans ses habitudes que de s'imposer de la sorte, j'avais donc accepté de le recevoir malgré la sécheresse de ses mots. Et malgré le savoir-vivre qui était visiblement absent. Juste une phrase -sans doute tapée à la hâte- exempte de bonjour ou de toute autre forme de politesse. J'avais tiqué, peu habituée à être ainsi privée de respect : je n'étais pas de celle qu'on convoquait ainsi sans préambule, non monsieur ! Et si l'envie de l'envoyer sur les roses m'avait brièvement traversé l'esprit, une certaine forme de lassitude s'était vite imposée à moi : ce n'était plus de mon âge de gâcher ainsi de l'énergie en futiles prises de bec. Il fallait choisir ses batailles. Et celle-là n'en valait pas le coup.

Oh, cela n'aurait guère été le premier conflit que nous aurions eu à essuyer, ces querelles dataient de plusieurs décennies, et certaines d'entre-elles avaient d'ailleurs laissé place à de longues périodes de mutisme boudeur. C'est qu'il était au moins aussi retors que moi Judd, à ce jeu-là, il savait se défendre. Là où d'autres se laissaient marcher sur les pieds, il avait la riposte facile, et c'était peut-être pour ça que notre amitié avait perduré dans le temps. Car s'il était vrai que nos disputes étaient fréquentes, nos réconciliations l'étaient tout autant. Rivera n'était pas rancunier pour trois sous, contrairement à moi. C'était une qualité qu'on pouvait aisément lui accorder. La preuve étant qu'après chaque mésentente, une petite attention m'était adressée, venue des quatre coins du monde. Dans des endroits où je n'irai probablement jamais, l'aventure n'étant à mon sens- pas une expérience particulièrement exaltante. En plus d'être passablement salissante et pleine de désagréments en tout genre...
Toujours est-il que j'acceptais volontiers ces cadeaux : en tant que femme, je restais particulièrement sensible à ces gages de bonne volonté. Si cadeaux il y avait, c'est que Judd devait probablement se sentir en tort de quelque chose et je prenais donc cela comme une tentative de se rattraper. C'est bien les hommes ça, offrir de jolies choses pour ne pas admettre que l'autre a raison. Enfin...cela avait toujours été, et cela sera encore. Il y avait des choses ici bas qui n'étaient pas de mon ressort.

Je n'étais pas ni inquiète, ni ennuyée, ni même impatiente. Je n'attendais rien de spécial de cette entrevue et à y bien penser, c'était une façon comme une autre que de tuer le temps. Le seul détail intriguant était peut-être le fait que le pyromancien ait choisi de venir ici, lui qui d'ordinaire préférait le standing du dernier bar à la mode, ou même devenir mon hôte le temps d'une soirée. Qu'avait-il à dire de si urgent pour provoquer une rencontre aussi peu préparée ? Imperturbable, je tournais une nouvelle page de mon livre et bus une gorgée de thé. Encore une lubie, sans doute. Ce fut le ronronnement caractéristique d'un moteur qui me fit lever les yeux, analysant le mouvement dehors. La brève œillade vers l'horloge comtoise confirma mes déductions et quelques instants plus tard, deux coups bien distincts virent définitivement interrompre ma séance de lecture.  
Abandonnant mes activités, j'allais à la rencontre de Judd, effectivement campé sur le perron. Je le détaillais de haut en bas, timide sourire affiché-là par courtoisie :Pile à l'heure, comme toujours.fis-je en m'effaçant pour le laisser entrer.Je t'en prie. Je tendis le bras pour le débarrasser de ses affaires. D'autres que moi auraient probablement agrémenté le tout d'un "fais comme chez toi" ou d'un "mets-toi à l'aise" mais le fait est qu'il n'était pas chez lui et que je n'avais aucune envie que cela change un jour. Aussi, me contentais-je de l'accompagner jusque dans le petit salon d'un délicat geste du bras.Alors, que puis-je faire pour toi ?interrogeais-je posément en prenant place dans le fauteuil face au sien.Souhaites-tu boire quelque chose ? On pouvait me reprocher beaucoup de choses, mais certainement pas d'être une piètre maîtresse de maison. L'art de recevoir était un pilier de cette demeure, inculqué aux trois rejetons depuis leur plus jeune âge et ici, on ne souffrirait d'aucun manquement aux règles de la bienséance. Parole de Galbreath.
Un jour peut-être auront-nous un majordome et une femme de chambre pour les piètres besognes -comme le service du bar et l'entretien de l'argenterie par exemple, ou pour toutes les autres tâches ménagères- mais pour cela, il faudrait d'abord les mettre au fait de nos activités familiales, puis les réduire au silence pour empêcher qu'ils ne divulguent nos secrets, peut-être même leur interdire l'accès à nos archives confidentielles, les mater en conséquence s'ils venaient à succomber à la curiosité, et pour finir les dédommager financièrement pour tous le désagréments encourus. Non, c'était finalement beaucoup de tracas pour pas grand-chose et à la lumière de tout ceci, Richard et moi n'étions pas encore prêts à engager du personnel de maison. Aussi, j'allais une fois de plus être contrainte d'assurer le service et de verser à boire moi-même : ma foi, que ne ferions-nous pas pour nos amis...

crédits ; i'm-possible (gif)