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[Terminé] temperare le emozioni e osare

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Raphael Selvaggi
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Raphael Selvaggi

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artiste à la notoriété plus qu'honorable, il se produit sur scène et chante, joue pour des âmes charitables venues l'écouter. le reste du temps, il est un minion de l'Ordre de St Patrick, dont l'utilité - parfois contestée - crève le plafond.

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c'est pas normal. je suis pas normal. Raphael n'en a pas et n'en aura jamais.

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tw; aucun

Raphael, il faut qu’on gère la situation. A quelle heure tu es disponible ce matin ? A peine l’œil ouvert, la notification provenant de sa community manager lui fait rater un battement. S’en veut d’avoir failli oublier de nourrir le chat, le nez rivé sur l’écran de son smartphone pour essayer de grapiller suffisamment d’informations et de temps pour se rassurer. Je te dirais tout de visu, ça concerne Davi Galhardo. Il lui fait comprendre plusieurs fois qu’il a des obligations et qu’il verrait ensuite pour se voir, l’eau coulant de la douche lui rappelant un peu tardivement la prise de son traitement. Pas l’ombre d’une mélodie jouant là où d’habitude, il laisse tourner sa playlist pour se désencombrer l’esprit - ses nuits étaient passablement agitées, ça a toujours été le cas. C’est pas grave, qu’il essaie de se répéter mentalement comme un mantra. Il y avait effectivement plus grave, et il n’avait même pas vu passer l’information, bien trop préoccupé par… d’autres choses qui se dressaient comme priorités dans son début de journée.

A 9h, il doit être à la porte de son frère.

Ce n’est pas très loin, vivant dans le même quartier. Cela ne signifiait pas pour autant qu’ils se voyaient tout le temps, loin de là même, les déplacements de l’un et de l’autre justifiant la distance. Il y avait bien entendu d’autres choses qui expliquaient le sporadique, des éléments de vie commune qu’il valait mieux taire ; c’était de toute façon monnaie courante chez les Selvaggi, qui cultivaient le secret autant qu’ils l’exécraient. Avant d’arriver sur le palier, Raphael aurait dû savoir ce qui avait été fait pas plus tard que la veille. Force est de constater que même le hasard de la vie lui refusait l’entrée aux informations de l’Ordre, pas plus que leurs exploits. Pour le protéger, il n’y songe pas vraiment, rien n’avait vraiment été mit en œuvre pour ça et depuis toujours. Tout ce qu’avait eu à faire l’enfant déraciné avait été de croire aux préceptes pour mieux y survivre.

Qui plus est, il pleut, et le sorcier n’aime pas ce poisseux sur ses vêtements, si tôt… et aujourd’hui. Un coup d’œil dans la direction de la pâtisserie italienne, se dégonfle un peu à la vue de l’heure qui tourne, et surtout de la pluie battant les pavés. De toute façon, les cornetti, il était bien souvent le seul à les dévorer. Aussi viendrait-il les mains vides, et s’en voulait déjà pour ça. Ce n’était pas légion, il faisait toujours l’effort de ramener une boisson ou une ou deux viennoiseries. C’est pas grave, se répète t-il en poursuivant son chemin jusqu’à l’immeuble où logeait Gabriel. Il rentre le digicode du dos d’une de ses phalanges, poussant la porte avec son épaule, restant dans l’entrée pour refermer son parapluie trempé, qu’il secoue par principe avant de s’enfoncer dans le hall.

Après quelques enjambées où il a la soudaine et étrange impression de planer à chaque doublon de marche avalé, il finit par arriver à sa porte, laisse à l’extérieur et à même le sol le parapluie. Manquerait plus qu’il se fonde en excuses pour le ménage en plus du reste. Un coup et demi sur la porte suffit pour que son aîné traîne sa carcasse et lui ouvre la voie. Raphael remarque immédiatement sa mine déconfite sinon fatiguée et, comme s’il avait oublié toute bienséance, laisse échapper :

Oh merda, t’as pas dormi ?

Ce qui ne suffirait sans doute pas pour tourner les talons, parce qu’il y a fort à parier que même si c’était le cas, il n’irait pas se recoucher. Plus encore, Gabriel Selvaggi avait exactement la même mine que se trainait son benjamin depuis des années, et ça ne l’étonnerait même pas qu’il lui en fasse le rappel. De toute évidence, le plus jeune s'en inquiétait plutôt que de le moquer.

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Temperare le emozioni e osare

1er juin feat  @Raphael Selvaggi


TW : mention d'arme à feu / blague de beauf / bullying

Après trois snooze sur son téléphone, Gabriel ouvrit péniblement un oeil. Face à la lumière bleutée de l’écran, il le referma aussitôt alors que la sonnerie continuait sa boucle infernale. C’était comme si son cerveau sonnait de l’intérieur et ça faisait atrocement mal.

- Mais ta gueule…

Il lui fallut deux tentatives du pouce pour réussir à éteindre son réveil. Heureusement, il était seul ce matin - quoi que, ça ne le dérangeait pas d’insulter son téléphone même lorsqu’il était accompagné. Mais dans ce cas, il préférait murmurer - la politesse avant tout, surtout pour une demoiselle.

Le quarantenaire s’était couché deux heures avant, après une toilette de chat bien méritée. Si la mission s’était déroulée sans accro, l’équipe avaient dû passer faire son rapport à la suite. Un maigre sourire remplaça sa moue épuisée : penser à ce qu’ils avaient ramené à l’Ordre valait bien tous les réveils matinaux. Quoi qu’il se passerait par la suite, ils auraient un coup d’avance et surtout, un vrai moyen de se défendre. Gab avait beau s’entrainer depuis toujours, il avait conscience que face à des sorciers expérimentés, les abdominaux contractés et les Glock 17 n’y feraient pas grand chose. Il y avait être téméraire et être con : le fils Selvaggi tenait du premier et faisait de son mieux pour ne jamais faire parti des seconds. Mais avec la Relique, les cartes étaient rabattues et le vent semblait tourner. Un autre sourire, plus doux, vint relever une fossette qui lui valait toujours autant de compliments, même à quarante ans passés. Le vent qui tournait, ce n’était pas que pour Gabriel, pas que pour eux. C’était aussi pour lui. Celui pour qui il se levait à 8h55 après avoir dormi seulement deux heures. Raphael ne le savait pas, mais il y avait bien que pour ses yeux bleus, que Gabriel acceptait de se lever aussi tôt, un jour off et après une telle mission. Un autre adelphe et il aurait envoyé un “dsl, pas dispo” à 6h du matin, sans explication.

Il eut à peine le temps d’enfiler un jogging et un t-shirt que le benjamin frappait déjà à sa porte. Soufflant contre sa paume pour vérifier son haleine avant d’aller ouvrir, Gabriel le regarda entrer : son pantalon était humide et des dizaines de gouttelettes de pluie recouvraient ses minces épaules. Entre son haleine pas fraiche et l’air de chien mouillé de son frère, il restait toujours le plus charmant des deux.

- Oh merda, t’as pas dormi ?

Visage placide, pas même un sourcil arqué, il referma la porte avant de lui répondre : Gabriel se fichait de ses cernes mais pas des courants d’air.

- Il y a d’autres activités bien plus intéressantes à faire la nuit que dormir, Raph. Mais en 7 ans et… quatre mois, t’as du oublier.

Sourire en coin appuyé, blague de beauf assumée, il n'attendait aucune répartie de la part de son petit frère. Quoique, peut-être lui rappelera-t-il qu’il n'était pas le seul célibataire de la famille. Comme si ça comptait, pour l’ainé.

Se dirigeant vers la cuisine d’un pas lourd, la fraicheur du carrelage sous ses pieds nus le réveillait petit à petit. Si son appartement pouvait sembler froid et austère, Gabriel en appréciait la clarté et surtout, le sol facile à nettoyer. Pas de parquet et de rainures à aspirer, pas de produits spéciaux à acheter. Rien que de la javel et parfois, sur un coup de tête, de l’huile essentielle de lavande, pour donner un air d’été, là où la pluie semblait avoir payé grassement le soleil pour prendre ses aises depuis le début du printemps. Aah l’Écosse !

- Je t’ai acheté de la confiture de myrtille. Ne finis pas le pot cette fois-ci, s’il te plait.

Déjà, il avait le paquet de farine en main et la balance devant ses yeux, pour préparer les pancakes. C'était le premier matin du mois et comme tous les premiers matin du mois, Raphael et Gabriel petit-déjeunaient ensemble. Un rituel basique, pour deux frères qui n’avaient rien d’ordinaires et dont l'un avait passé les heures précédentes un doigt sur la queue de détente et l'oeil dans un viseur.
Raphael Selvaggi
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tw; un petit air de bullying

Il y a d’autres activités bien plus intéressantes à faire la nuit que dormir, Raph. Mais en 7 ans et… quatre mois, t’as du oublier. - Parce que tu sais compter jusqu’à sept toi maintenant ? pense t-il en serrant les dents, l’air plutôt d’un vieux chat d’égout trempé qu’autre chose. En plus, le sexe, il s’en foutait comme de sa première chemise, contrairement à d’autres. “…c’est un peu tôt pour ce genre de vannes. J’crois.” Il ne répond pas vraiment à son sourire d’idiot, sur le coup ; se contente de retirer ses chaussures à l’entrée pour ne pas salir son carrelage - imaginez s'il le salissait ?

Ce qui le surprend, ce matin, c’est qu’il lui fasse même pas une remarque de n’avoir rien ramené, alors qu’il ne vient jamais les mains vides. La seule chose à proprement parler était son parapluie et il l’avait laissé sur le palier, à côté de la porte. Il ne saurait dire pourquoi, mais il a la soudaine envie de fumer alors que… que ce n’est précisément pas ce qu’il devrait vouloir faire à l’instant T.

Je t’ai acheté de la confiture de myrtille. Ne finis pas le pot cette fois-ci, s’il te plait. - OkeyMais si je viens manger c’est pour manger… ?Désolé, j’ai dû zapper en parlant trop la dernière fois” quand il était emporté dans un monologue certain à base d’infodump, son savoir vivre s’envolait, et sa conscience du présent également. Il a envie de lui dire merci aussi mais les pardons prenaient toujours le plus de place quand il était là. Alors, il ne rajoute rien et déverrouille ses articulations pour se mettre en action.

Je vais faire le cappuccino, tu en veux un ou autre chose ?” qu’il demande en retirant son manteau pour le mettre sur les épaules de la chaise, va chercher machinalement les tasses dans le placard. “…par contre, comment tu sais que ça fait sept ans et quatre mois précisément ? Nonna te l’a dit ? Remarque elle s’en rappelait même pas l’autre jour à l’enterrement alors…” Il continue de s’activer, garde un œil sur son frère. Il en lisait beaucoup plus sur lui que dans les notes de sa voix. “…j'veux dire, le mariage.

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Temperare le emozioni e osare

1er juin feat  @Raphael Selvaggi


TW : bullying / maltraitance / mention de meurtre

- Désolé, j’ai dû zapper en parlant trop la dernière fois.

Petit geste de la main, qui pouvait signifier un “laisse, c’est rien” ou un “tais-toi, j’ai mal à la tête”, à Raphael de lire entre les lignes. Gabriel était habitué à ce que son frigo soit vide rapidement mais appréciait tourmenter son frère sur des détails peu importants. À la différence des autres adelphes Selvaggi, sa violence était plus discrète mais pas moins pernicieuse, quoi qu’il en pense. Presque, quelqu’un d’extérieur pourrait voir chez l’ainé des fils, un comportement destructeur qui avait causé plus de mal que les coups et les entrainements obligatoires du benjamin. L’abandon laissait des marques qu’aucun pansement et qu’aucune suture ne pouvait réparer.

Allumant les deux feux, l’un pour sa poêle, l’autre pour une casserole d’eau, il se tourna d’un quart à la question de Raphael.

- J’vais me faire un thé. J’irais à la salle après et le café, très mauvaise idée.

Il n’allait pas lui faire un dessin expliquant le fonctionnement des intestins lors des activités physiques, surtout celles demandant un sacré cardio.
La farine mélangée au lait et à l’huile avec efficacité, il se mit à touiller le tout avec vigueur, sans perdre une seconde. Son ventre était aussi creux que les cervelles des sorciers du Parlement étaient plombées. Il y eut un flottement dans son geste et une seconde de pause dans le fouetté. Trop tôt pour les vannes, Raphael l‘avait bien prévenu pourtant.

-…par contre, comment tu sais que ça fait sept ans et quatre mois précisément ? Nonna te l’a dit ? Remarque elle s’en rappelait même pas l’autre jour à l’enterrement alors…j'veux dire, le mariage.

Se retournant avec le saladier en main, Gabriel le regarda de haut en bas et s’attarda quelques secondes supplémentaires sur les cernes violacées qui formaient comme deux parenthèses sur son visage livide. Des deux, c’était lui qui avait davantage l’air d’avoir passé la nuit en mission.

- Rappelle moi de ne pas t’inviter au mien. Tu pourras confondre les félicitations avec les condoléances, ma future femme m’en voudrait pour ça.

Même si Gabriel savait pertinemment qu’il avait peu de chances de se voir passer la bague aux doigts, il y avait des espoirs qui restaient bien ancrés en lui, malgré un quotidien difficilement gérable avec une union de la sorte. Si l’idée de mariage lui tenait toujours à coeur, c’était surtout une façon de s’imaginer sortir de tout ça, une bonne fois pour toute, un jour prochain.

- J’m’en souviens, c’est tout. Ce qui compte dans ta vie compte aussi pour moi j'te rappelle.

Épaules qui se relèvent comme si ce qu’il venait de dire n’avait pas d‘importance alors que dans le langage gabrielin, ça équivalait à une déclaration d’amour en bonne et due forme.

- Tu as un peu, normal ou beaucoup faim ? Pour les pancakes.
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tw; mention de traumatismes, bullying et famille toxique

J’vais me faire un thé.Ca veut dire va te faire foutre, ça…J’irais à la salle après et le café, très mauvaise idée. - Okey.

Son coup de main est de fait caduc et il se contente de préparer sa propre tasse, celle de Gabriel posée à côté - n’y touchera pas, de fait. Ce n’est pas faute d’avoir voulu essayer. Pour autant il voulait bien le croire, il n’était de toute façon pas le sportif de la famille, seulement le “musicien prodige” qu’on a présenté aux amis comme une bête de foire. Enfin, ça, c’était bien avant que le pire n’advienne, et qu’il s’avère être plus qu’un enfant à l’oreille absolue. Les battements contre le saladier lui sont désagréables mais à part un froncement de sourcils qui n’en démord pas, il n’en vint pas à s’en plaindre. On faisait pas ça quand y’avait Gabriel, de toute façon, ça tournerait mal.

Le concerné qui, justement, se retourne vers lui pour le reluquer, mais pas de la façon la plus respectueuse qui soit.

Rappelle moi de ne pas t’inviter au mien. Tu pourras confondre les félicitations avec les condoléances, ma future femme m’en voudrait pour ça.En attendant j’en ai pas vu beaucoup rester, des femmes… Comme quoi, il n’était peut-être pas le seul à plaindre, et peut-être même qu’il y trouverait un certain réconfort. Si Gabriel était aussi rat de tact, était-ce parce qu’il souffrait du même manque ? Franchement, Raphael était loin de cette idée-là, bien trop habitué à subir et à ressentir ses côtes se compresser ne serait-ce qu’à des simples mots. Pourquoi l’ont-ils adopté, déjà ? Sans doute pour se donner bonne conscience, en bons croyants, ou quelque chose comme ça. Encore une fois, le benjamin était loin de s’imaginer la réalité. Ses premières années de vie avaient été marquées par un traumatisme matriciel indélébile, et aucun des bras qui l’avaient enserré dans sa vie n’avaient su y pallier.

J’m’en souviens, c’est tout. Ce qui compte dans ta vie compte aussi pour moi j'te rappelle. - Ouais je m’en rappelle…” il se rappelle de leur famille, du traitement devenu exécrable, des entraînements, de l’Ordre qui les soude l’un à l’autre comme deux nerfs agrafés maladroitement ensemble. Bien entendu, le message d’amour ne passe pas. Il faudrait peut-être le lui traduire en morse, ou même en russe ; avec un poème unique venu titiller son imaginaire. “Tu as un peu, normal ou beaucoup faim ? Pour les pancakes.

Avec la remarque sur la myrtille, Raphael se tient à l’écart de tout excès, ce matin. Alors il répond dans un mensonge tout à fait naturel, habitué à substituer pour ne pas provoquer d’ouragan : “Normal, t’inquiètes pas.

Comme s’il s’en inquiétait vraiment. Après tout, il avait réussi à disparaître pendant des années en l’abandonnant au sein de cette famille douloureusement maltraitante. S’il ne semble pas lui en vouloir aujourd’hui, c’est parce qu’il sait qu’être revenu, ce n’était pas forcément quelque chose qu’il avait vraiment souhaité, et… en tout cas, c’est ce que Raphael en pensait. Son aîné avait raté des pans entiers de sa vie avant de réapparaître, qui plus est à cause de lui ; et il est le dernier à s’en douter. Si la raison de son départ était supposée, celle de son retour restait… un mystère. 2011 est loin, il est pourtant trop proche encore, car les mots ne sont jamais sortis de leur cage de chair.

Gab, est-ce que…” au gré de ses pensées virevoltant dangereusement vers des endroits où le secret se devait d’être préservé ; ses mots ont encore une fois franchi la barrière de ses lèvres trop tôt. Il le reprendra, le traitera peut-être d’âne et continuerait ses pancakes. Il l’espère, en tout cas. Puisque sitôt après, il s’auto-répond par un “Rien” qu’il accompagne d’un geste de la main, comme pour balayer quelque chose qui était venu lui parasiter un côté de la cervelle. Il s'appuie sur le plan de travail, toujours posté debout à côté de lui. Juste après, pour se rattraper, il a la sensation de tomber encore plus bas, regard vissé par terre, cette fois. “Tu m’en veux pour les myrtilles ?

Bien entendu, ce n’était pas du tout ça qu’il voulait dire. Mais ce serait mille fois mieux que de lui demander au pire moment “hey, qu’est-ce qui t’a poussé à revenir à la maison ce soir là en 2011, on en a jamais parlé tu sais ?”. Son instinct de survie était manifestement inexistant, contrairement à celui qui était affairé à cuisiner ; mais il comptait pas encore le lui prouver.

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TW : bullying

Normal. Il lorgna sur la pâte prête, alors que l’huile dans la poêle commençait déjà son grésillement chantant. Lui avait la dalle mais avait aussi la flemme d’en refaire. Ça suffira pour le petit déjeuner, il se prendra un en cas à emporter avant la salle.
Les premiers ronds crémeux formés dans la poêle chaude, l’eau commençait lentement, mais surement, à bouillir. Le petit déjeuner avait toujours été un moment privilégié pour le Selvaggi. C'était sa façon de prendre du temps là où son quotidien était aussi millimétré qu'une règle d'écolier.

- Gab, est-ce que…

Il ne cilla pas, toujours concentré sur la cuisson mais tendait l’oreille pour la suite... qui ne vint pas, remplacé par un “Rien” qui signifiait beaucoup dans le langage raphaelien. Comme à son habitude, le trentenaire gardait pour lui bien plus que quiconque pouvait s’imaginer, même son ainé. Les deux frères partageaient le goût de l’inachevé, bien que cela se transparaisse différemment chez l’un et l’autre : là où Raphael retenait certainement des questions et des remarques, bien méritées, Gabriel, lui, tenait ses lèvres closes avant même que la moindre phrase n’en sorte. Le silence, il l’avait élevé au rang de talent même s’il était difficile de se l’imaginer, au vu de sa facilité à blesser (ou chambrer). Lorsqu’on était un·e Selvaggi, on se tenait droit et on attendait d’avoir les mots bien en place dans l’esprit et l’assurance d’être le dernier à parler avant de participer à une quelconque discussion. À 24 ans, Gabriel avait pris cette consigne à la lettre au point de disparaitre plutôt que prendre part à la conversation : même 19 ans après, il n’avait toujours pas trouver les bons mots, alors autant se la fermer lorsqu’il était question de la condition de l’homme à ses côtés.

- Tu m’en veux pour les myrtilles ?

L'intéressé retourna les deux pancakes d’une main experte avant de regarder droit dans les yeux son petit frère. Beu contre bleu, sans la douleur qui va habituellement avec.

- Non. Je préfère la framboise ou la fraise de toute façon.

Alors pourquoi lui avoir rappelé de ne pas la finir ? Habitude stupide, réponse simple qui, elle, n’avait pas besoin d’être méditée longtemps avant de se faire entendre. Il était plus aisée de faire du mal que d’expliquer à quel point on tenait à quelqu’un.

- Mais pose la question que tu avais vraiment en tête. J'n'ai pas envie de te voir ruminer pendant que je mangerais mes pancakes.

Deux autres étaient entrain de cuire, les premiers déjà dissimulés sous un torchon propre, pour éviter qu’ils refroidissent. Sachet de thé attrapé dans le placard en face d’eux, il lui tendit la boite pour aller la poser sur la table : si Raphael voulait aider, autant ne pas rester les bras ballants à côté de lui.
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tw; les mêmes tw qu'au début du rp

Sentant le regard de son frère sur lui, il finit par décrocher le sien du carrelage pour aller lorgner dans sa direction. Ce qu’il y voit est un peu moins blessant, c’est même tout le contraire, et les mots qui l’accompagnent parviennent à le rassurer. “Non. Je préfère la framboise ou la fraise de toute façon. - Ok… tant mieux” y’a étrangement quelque chose de plus apaisé sur l’instant, et pendant quelques brèves secondes, le minable qu’il est croit même que Gabriel a oublié ce qui s’est produit peu avant. L'embryon d'un sourire fleurit doucement sur ses traits fatigués, non sans peine, et non sans s'arrêter en chemin.

Non seulement il n’a pas oublié, mais il lui demande d’aller au bout de sa question. Il pourrait lui dire qu’il a oublié, oui, c’est le genre de fuite auxquelles il est plutôt habitué. Il est de toute façon sujet à dissociations régulières, ça ne surprendrait personne et encore moins une personne aussi proche que lui. Y’a pourtant quelque chose qui le pousse à aller au delà, même s’il veut pas se l’admettre, ne pas vouloir mentir, sans réussir à vraiment protéger son frère aussi dans le processus.

Je… vais rien ruminer du tout,” se défend t-il maladroitement, tandis qu’il se décolle un peu du plan de travail pour humer un peu les pancakes en cuisson. Encore une façon de tergiverser inconsciemment. “En plus t’as l’air vraiment fatigué alors ça attendra,ça a déjà attendu des années alors une de plus, une de moinsPis j’ai déjà oublié la moitié de ce que je voulais dire de toute façon” il avait pas prévu la formulation, alors on peut dire que ce n’était pas un complet mensonge. A revers et reprenant un peu d'aplomb, il expulse d'entre ses lèvres : “T’as fait quoi cette nuit au lieu de dormir du coup ?

Ressent un brin trop tard qu’il n’aurait pas dû dire ça ; comme si s’inquiéter rimait avec s’immiscer. S’il avait apprit à se taire, à l’instar de son aîné, son anxiété elle, se fichait parfois bien des limites qu’on lui avait posées.

Gabriel Selvaggi
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TW : bullying / mention de sexualité

- Je… vais rien ruminer du tout. En plus t’as l’air vraiment fatigué alors ça attendra.

Par réflexe, il arqua les sourcils, sachant pertinemment que si, le benjamin allait ruminer même si cela ne serait pas visible (ou que Gabriel n’y fera pas vraiment attention). Ça aussi, c’était de famille, éviter de s’intéresser de trop près aux émotions des autres pour ne pas prendre conscience d’à quel point, tout était brisé en eux. Se regarder entièrement, sans filtre ni jugement, c’était voir des miroirs fissurés, avec parfois de larges éclats qui venaient empêcher toute vision d’ensemble.

- Pis j’ai déjà oublié la moitié de ce que je voulais dire de toute façon.
- Hein hein…

Pas convaincu pour un sou alors que deux autres pancakes étaient prêts et que de nouveaux étaient déjà entrain d’être coulés sur la poêle brulante. L’eau, quant à elle, faisait de grosses bulles bruyantes, occupant le temps de silence entre les deux frères. Silence qui fut de courte durée, remplacé par un Raphael toujours aussi curieux et peu enclin à dévoiler ce qu’il avait vraiment au bout de sa langue. Gabriel n’essayera pas de lui tirer les vers du nez, parfaitement conscient que la moindre émotion vive pouvait réveiller chez son frère quelque chose qui lui donnait autant envie de vomir que de disparaitre. Et il avait bien trop faim pour s’aventurer sur ce chemin à cet instant.

- T’as fait quoi cette nuit au lieu de dormir du coup ?
- J’te l’ai dit. J’étais avec une nana, elle est partie tôt.

Pas un regard cette fois-ci, rien que le bruit de la raclette en bois, et le “paf” d’un pancake retourné, prêt à cuire sur l'autre face. Mentir ne dérangeait pas trop Gabriel, tant que c’était utile. Si on lui demandait, il prétextait détester ça alors qu’en réalité, toute sa vie était un mensonge aussi gros que son biceps droit. S’il n’avait pas réellement le choix, la facilité avec laquelle ça lui venait lui tirait parfois une moue d’énervement. En mentant, il avait l’impression de se perdre de jour en jour, sans pour autant savoir ce qui disparaissait vraiment. Parfois, l’ainé Selvaggi se demandait ce qu’il y avait de réel en lui, qu’est ce qui lui appartenait et qu’est ce qui avait été construits par l’Ordre et ses parents, au fil des décennies. Était-il vraiment la tête à claque qu’on dépeignait ? Ou n’était-ce qu’une façade pour lui éviter des questions sur d’autres sujets ? Était-il colérique ou simplement incapable de gérer ce qu’il ne comprenait pas ? Un soir, une ex lui avait proposé de lister ce qu’il aimait chez lui. Le silence en réponse avait vite été remplacé par une étreinte tempétueuse. Ça, au moins, il savait gérer.

- Tu veux des détails ? J’ai une excellente mémoire de ce qui c’est passé et ce serait un plaisir de réveiller tes vieux souvenirs.

Les derniers pancakes quasi cuits, il fit un demi tour, poêle en main, un sourire de merdeux en accompagnement de sa remarque puérile.
Raphael Selvaggi
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artiste à la notoriété plus qu'honorable, il se produit sur scène et chante, joue pour des âmes charitables venues l'écouter. le reste du temps, il est un minion de l'Ordre de St Patrick, dont l'utilité - parfois contestée - crève le plafond.

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tw; toujours les mêmes qu’au début du rp + gaslighting

J’te l’ai dit. J’étais avec une nana, elle est partie tôt. - J’crois pas que tu m’aies dit ça… je… je m’en souviens pas ?” ça lui fait mal d’essayer de se souvenir, ou alors, c’était sa vanne qui voulait dire autre chose ? Non, il ne lui avait pas dit, ou alors peut-être que si… Raphael ne parvient pas à garder en tension ce fil malade, et comme bien souvent, il allait l’abandonner tel qu’il l’avait trouvé. “Tu veux des détails ? J’ai une excellente mémoire de ce qui c’est passé et ce serait un plaisir de réveiller tes vieux souvenirs. - Non Gab j’en veux pas,” qu’il répond aussitôt, sec comme une torpille. Le sujet déjà sensible le rince beaucoup trop de bon matin, ce n’est définitivement pas le moment et c’est sa façon authentique - quoiqu’aléatoire - de le lui faire comprendre.

Et puisque ses émotions sont de trop, il se sent obligé de se décharger de cette autre chose qui lui pesait depuis toujours. De bon ou de mauvais moment, il n’y en aurait jamais. Même s’il aurait pu éviter d’être aussi proche de la gazinière, il est vrai.

T’es revenu pour quoi, en 2011 ? Qu’est-ce qui s’est passé ?

Il sait à l’instant précis où il lâche ces mots qu’il a profondément merdé. Il n’y avait rien de pire que de sortir un Selvaggi de ses sentiers battus.

J’ai jamais su, j’ai besoin de savoir, je…” parce qu’il aurait pu le savoir plus tôt, qu’il aimait la fraise plutôt que la myrtille, et plein d’autres choses aussi. Peut-être qu’il aurait pas à lui cacher ce qu’il était vraiment, en pensant tout savoir de son petit frère. “Pardon,” lance t-il sitôt après, en se décalant un peu, bien trop conscient du risque inconsidéré qu’il venait de prendre. Une fraction de seconde plus tard si ce n’est encore moins, une note d’un son qui trahit à peine un drame, le faux mouvement de Gabriel emportant dangereusement la casserole hors de son périmètre en métal.

Dans un réflexe tout aussi inconsidéré qui s’apparente pourtant à un instinct de protection vif, l’aéromancien repousse d’une impulsion venteuse la casserole de l’autre côté, soit vers le mur en haut de la plaque de la gazinière. Se cogne et se penche, l’eau remuant de tous les côtés déborde ; et Raphael va chercher la poignée - au dessus du gaz encore allumé - pour la soulever, sinon la remettre en place, dans tout le désordre psychologique, profondément marqué, qu’on pouvait imaginer. Se brûle superficiellement le poignet en réponse, mais surtout la paume de la main dans l'action, le métal ayant gardé la chaleur. "Merda" la secoue machinalement, incapable de verbaliser davantage, le voile larmoyant sur ses clairs parlant davantage. Au moins, l'eau ne l'a pas touché lui. C'est tout ce qui comptait.

Gabriel Selvaggi
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1er juin feat  @Raphael Selvaggi


TW : culpabilisation / mention de violence, de fratricide, d'arme à feu / comportement toxique

- Non, Gab, j’en veux pas.

Quand il le voulait, Raphael pouvait avoir ce ton incisif propre aux Selvaggi. Lui aussi avait cette faculté à faire taire les gens d’une seule phrase, et ça, Gabriel le savait bien. Presque, il le poussait dans ses retranchements pour le voir sortir de sa coquille et lui prouver qu’il était capable de dire non, là où où tous attendaient un hochement de tête penaud. Presque, il faisait de son mieux pour lui rappeler qu'il était l'un des leurs. Toujours.
Alors, le visage placide, l’écossais ne répondit rien et termina sa fournée de pancakes sans continuer sur le sujet : de toute façon, il n’avait aucun détail à lui partager, au moins n’aurait-il pas à lui mentir une seconde fois. Concentré sur la fin de cuisson, le dos presque collé à la plaque chauffante, il ne releva pas les yeux lorsque Raphael reprit la parole. Même quand la question prit d’assaut son myocarde et planta ses griffes là où ça faisait mal. Très mal. Pendant un instant, le manche de la poêle sembla s’écraser entre ses doigts.

- T’es revenu pour quoi, en 2011 ? Qu’est-ce qui s’est passé ? J’ai jamais su, j’ai besoin de savoir, je…

Il quoi ? Gabriel attendit la suite, le regard rivé sur les pancakes dorés qui n’attendaient qu’à être glissés dans l’assiette. Pourquoi ne pouvait-il pas simplement lui raconter son dernier concert ? Jamais ils n’en avaient parlé. Ni entre eux, ni avec le reste de leur famille. À peine le sujet avait-il été effleuré avec ses parents - une simple conversation en tête à tête au retour de Gabriel avait suffi à lui donner es informations nécessaires pour comprendre la situation. Et si en 13 ans, personne n’avait ramené l’agression du benjamin sur la table, pourquoi le faire maintenant ? Pourquoi vouloir entendre la raison de son retour alors que Raphael devait bien se douter qu’il en était l’essence ? Pourquoi diable Gabriel serait-il revenu pile après son agression ? N’avait-il pas été celui qui avait brisé en son ainé tout espoir d’un amour fraternel classique, où les conseils d’adolescents auraient laissé place à des accolades de fierté quand il serait devenu grand ? N’avait-il pas apposé lui-même sur son front une cible que Gabriel aurait dû un jour viser ? Était-ce si impossible à imaginer qu’un fratricide n’avait jamais fait partie de ses plans d’avenir ? Mais que savoir en danger son petit frère avait suffi pour le faire revenir, qu'importe les conséquences sur sa propre identité ? Soit Raphael était con, soit il le faisait exprès pour le voir sortir de ses gonds. Mais si les pensées remuaient vivement entre ses synapses, elles ne dépassèrent pas le bord de ses lèvres pour autant.

- Pardon…

Gabriel ne répondit rien, toujours aussi silencieux. Le mouvement de recul de Raphael lui fit faire un pas en arrière, un écho de fuite qui trahissait toujours ses émotions. Il sentit à peine le manche de la casserole dans le bas de son dos, réagit avec une seconde de retard et n’eut pas le temps de lâcher la poêle pour éviter l’incident. Il s’imagina déjà l’eau bouillante se déverser contre son t-shirt et sut instinctivement qu’un tissu aussi léger ne protégerait pas sa peau. Si la fatigue engluait ses réactions, elle n’impactait en rien sa capacité à connaitre les conséquences d’un tel mouvement. Mais rien. Seulement une bourrasque qui souleva quelques mèches de cheveux et son coeur dans un même instant. Seulement la magie, qui faucha la casserole et l’envoya valser contre le mur comme s’il ne s’agissait que d’une feuille volante. Seulement le souffle court, l’oxygène en suspend.

Aussi immobile que les fondations de son immeuble, Gabriel garda les yeux rivés sur le revêtement dégoulinant. La vue brouillée par la silhouette de Raphael venant repositionner la casserole dans son emplacement, l’estomac serré en l’entendant jurer, l’ainé tenait toujours la poêle en main alors que le petit déjeuner venait de prendre des allures de champ de bataille. Peu de choses mettaient en émoi Gabriel. Si l’eau avait tendance à lui donner des sueurs froides, Raphael utilisant sa magie était l’apogée de ses angoisses. Lors de ses entrainements, l’ainé n’était jamais là. À la moindre effusion magique, il baissait les yeux ou disparaissait de la scène. Car si Gabriel ne craignait pas vraiment Raphael, il ne supportait pas l’idée de le savoir nourri par ce qui le dépassait. Si beaucoup de membres de l’Ordre haïssaient la magie pour des raisons religieuses ou historiques, lui y voyait surtout un manque de justice. La magie créait des inégalités là où la société avait besoin d’horizontalité. La magie empoisonnait les relations et emportait toute possibilité de confiance. Raphael qui utilisait ses pouvoirs, c’était rappelé à Gabriel que leur relation n’avait jamais été stable et que la domination innée du benjamin sur son ainé l’avait obligé à fuir pour éviter un déséquilibre encore plus précaire. Gabriel ne voulait pas devenir cet homme. Gabriel refusait d’appuyer de tout son poids sur la balance pour tenter de rééquilibrer leur relation et, finalement, retirer toute humanité à son frère. Il était et resterait un Selvaggi tant que sa magie restait invisible. Et tant que Raphael était un Selvaggi, Gabriel n’avait pas à lever d'arme contre lui.

Un, deux, trois. Il prit finalement une inspiration. Quatre, cinq, six. Et il expira. Posant la poêle sur le feu vide, il attrapa le bras du benjamin d’un geste vif, presque trop brutal à vrai dire. En une fraction de seconde, le robinet fut allumé et se mit à couler sans interruption sur la paume rosie du benjamin.

- Tu la gardes sous l’eau. Et tu bouges pas.

Le ton moqueur n’existait plus quand Gabriel décidait de prendre les choses en main. Cuisine abandonnée, salle de bain atteinte, si son coeur battait toujours la chamade, son cerveau, lui, avait au moins retrouvé son fonctionnement habituel. Sa pharmacie personnelle était digne d’une étagère d’hôpital. Il revint aussi vite qu’il était parti, un rouleau de bandage entre les doigts.

- Dès que t'as plus mal, tu t'assoies. Et touches pas la brûlure.

Déjà, il attrapa l’autre chaise, prêt à panser la blessure de son frère, à défaut de soigner les siennes.
Raphael Selvaggi
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tw; toujours les mêmes qu’au début du rp + dissociation + mention de violence et traumatismes liés

L’esprit dans la tourmente et paralysé dans l’œil du cyclone, il faut bien une aide extérieure pour le tirer de son espèce de torpeur qu’il estimera puérile plus tard. Pour l’heure, il n’y avait pas l’once d’une pensée sensée et encore moins une capacité à verbaliser ce qui ne se matérialisait de toute façon pas dans son cerveau trempé à l’acide.

Le mouvement qui l’emporte par le poignet est brusque, mais aurait-il l’audace de ne pas se sentir chez lui avec pareil traitement en réponse ? “Arrête,” grince t-il pourtant entre ses dents, sans vraiment le vouloir ; vaine tentative de se défendre là où ses barrières étaient toutes à terre. La culpabilité est là, évidente, flagrante pourrait-on même admettre ; la légitimité de ce que d’autres auraient pu considérer comme offense éteignait bien toute remontrance éventuelle. Prit dans une tempête interne, à la fois paralysante et lui décrochant tout fragment d’émotion logé çà et là à l’intérieur de lui, Raphael se laisse submerger par des larmes qui l’empêchent de voir correctement là où il marche. Grand bien lui fasse, la lumière blafarde de la salle de bain et le filet d’eau lui informent sinon clairement qu’ils ont changé d’espace. L’ambiance, elle, n’avait pas besoin d’être dissertée.

Tu la gardes sous l’eau. Et tu bouges pas.” Il sent le filet d’eau courir sur sa paume sans lui donner pour autant une réelle existence, serre les dents pour ravaler un sanglot qui voulait faire son chemin jusqu’à l’extérieur. Gabriel avait toujours été le plus stable des deux, avec un sang-froid que l’on qualifierait d’exemplaire, même face à l’horreur qu’incarne son frère. “Dès que t'as plus mal, tu t'assoies. Et touches pas la brûlure. - Ca va c’est rien,” rien à côté de ce qu’il a fait, il pense au gaz encore allumé, s’il n’y va pas, il faut qu’au moins l’autre y aille, “Le… le gaz, faut l’éteindre, le gaz,” et sans avoir la capacité d’attendre plus d’une minute avec la main sous l’eau, parce que c’est pas lui qui la paie d’une part, il donne un coup de son autre main fermée en poing pour fermer le robinet, ramenant la trempée jusqu’à lui sans faire vraiment attention à ce qu’il pourrait foutre par terre - de toute façon, cette pièce était faite pour, pas vrai ?

C’est, c’est rien, regarde,” qu’il lui lâche après avoir reniflé, voix brisée sur une note anormale, en lui tendant sa main sous le nez, sans qu’il n’ait à peine le temps de constater quoi que ce soit de plus qu’une rougeur caractéristique ; manque de se prendre la chaise dans les pieds en contournant son aîné, comme s’il allait devoir encaisser non plus des mots, mais un geste violent qu’il aurait bien mérité.

Il a juste envie de se cacher quelque part et ne plus jamais en sortir. A défaut, il ferme les yeux pour ne pas le voir. Mais il dit, plus tremblant qu’il n’aurait pu l’imaginer : “J’ai pas, j’ai pas mal, je, j’peux passer ? Le gaz,” insiste t-il, essoufflé de retenir tout ce qui s’essayait à sortir désormais.

Gabriel Selvaggi
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1er juin feat  @Raphael Selvaggi


TW : mention de maltraitance infantile / stéréotypes de genre et sexisme  

- Ca va, c’est rien.

Ce n’était pas rien et des deux, Gabriel en connaissait surement plus sur les blessures que son benjamin, quel que soit le type d’éducation que leurs parents lui avait inculqué lors de son absence. Penser à ces années-là lui fit serrer un peu plus les lèvres et accentuer la rapidité de ses gestes. Il ne le regardait toujours pas, entendit à peine la mention du gaz encore allumé, ne releva même pas les yeux lorsque le bruit du clapotis de l’eau s’arrêta et que Raphael se rapprocha - non sans presque se casser la tronche avec ses trop longues pattes. Il restait un Selvaggi. Il était un Selvaggi.

- C’est, c’est rien, regarde?

Le musicien n’était toujours pas assis, surement  la larme à l’oeil et la morve au nez, comme un gosse qui était incapable de comprendre les enjeux qui se jouaient devant lui. La bande entre les doigts, Gabriel déroula un bon mètre avant de couper à la verticale. Clac. Le tissu s’étira avant de rebondir. L’effet était similaire au ressort d’une arme à feu. Un Selvaggi. Se focaliser sur le tissu, c’était ne pas se concentrer sur la voix nasillarde de Raphael ou avoir à lui répondre. C'était utiliser ces précieuses secondes pour calmer le malaise qui ébranlait tout ce qu'il tentait de tenir en un morceau. Les remarques, questions et suggestions du benjamin rebondissaient sur son silence sans réussir à percer sa carapace car c’était ce que cherchait Gabriel finalement. Raphael ne devait surtout pas s’engouffrer dans une brèche et se rendre compte que des deux, c'était bien l'ainé le plus faible.

- J’ai pas, j’ai pas mal, je, j’peux passer ? Le gaz.

Il ne le laissa pas passer, se leva d’un bond pour aller éteindre les deux gaz allumés. Les pancakes avaient fini par bruler. Il revint aussitôt, les yeux toujours baissés, sa bande en main et la tension palpitant dans le creux de sa nuque.

- T’es content ? Maintenant, tu t’assois. Si t’avais pas mal, tu chialerais pas comme une gamine de 4 ans.

Oh, il savait qu’il avait tort, Raphael étant plus prompt à laisser ses émotions le consummer que n’importe quel enfant Selvaggi. Mais si Gabriel avait un certain talent pour éviter aux plaies de s’infecter, il était d’une grande immaturité lorsqu’il était question de calmer une situation.

- Et essuie toi le nez, putain.

Même sans le regarder en face, il entendait les reniflements et connaissait assez Raphael pour savoir que lorsqu’il se laissait happer, le bleu de ses yeux le noyait entièrement.
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Il n’entrouvre les yeux que pour les laisser choir de biais, vers le bas, s’aperçoit sans mal aucun que son frère ne veut pas le laisser passer. Mieux, prend les devants pour aller faire ce qui aurait pu finir en début d’incendie, mais qui était-il donc pour juger de la dangerosité de quoi que ce soit ? Raphael n’était certainement pas le péril sorcier en ces murs, plutôt quelque chose comme sa honte. Il n’avait même pas de familier, ne savait même pas ce dont il était capable réellement, si ce n’est jouer avec le vent comme avec sa voix pour chanter devant des milliers de gens. Mais ce matin-là, il n’était rien d’autre qu’un môme mal grandi, et son aîné aura bien fait de le lui rappeler.

Le son de la bande le heurte, il sursaute. Bêtement.

T’es content ? Maintenant, tu t’assois. Si t’avais pas mal, tu chialerais pas comme une gamine de 4 ans.

Ses jambes ne se déverrouillent pas, d’une paralysie qui reconnaîtrait entre mille, mais ne saurait expliciter pour autant face à lui aujourd’hui. La remarque son nez, qui n’est effectivement pas en meilleure forme que ses yeux dont des larmes cascadent à en renforcer le cérule de ses iris qui fuient toujours son vis à vis, le laisse encore plus honteux. Qui plus est, il n’y avait rien autour de lui qui pouvait ressembler de près ou de loin à quelque chose qui pourrait l’aider à s’essuyer, puisque c’était les termes employés.

J’ai… pas d’mouchoir.” Qu’il commence, allant chercher le plafond des yeux, histoire de changer d’angle. C’était franchement pas mieux, à dire vrai. Digne d'un Selvaggi, il continue de clamer sa vérité : “Et j’ai pas… mal, j’te dis,” il aurait préféré lui dire t’inquiètes, comme pour les pancakes, mais il n’y était pas arrivé. Pas ici en tout cas, c'était bien sûr son intérieur qui était saccagé plus que le reste. Pour la simple et bonne raison qu’il continuait d’être sur la défensive, malgré lui, et tout le bon sens dont il pouvait habituellement faire preuve. Cela faisait des années que ce genre de choses n’étaient pas arrivées. Pour ainsi dire, son frère ne l’avait jamais vraiment vu utiliser la magie, contrairement à leur père commun.

Il le revoit dans un coin de cette vaste pièce réaménagée comme un espèce de dojo aseptisé, les bras croisés et le regard dur. Tu vas te laisser faire combien de temps ? avait-il lâché après dix minutes de bride ridicule de la part de son fils adoptif. Il a rien fait, s’était t-il défendu pauvrement, jusqu’à ce qu’on insiste d’une façon qui ne lui avait laissé guère le choix de riposter. La bourrasque avait été si forte que les deux portes en avaient tremblé.

Le benjamin est toujours debout, mais lui présente sa main à la paume endolorie sans le regarder. Ses mains sont ses outils de tous les jours, à commencer par son métier. Il en souffrira superficiellement mais en souffrira quand même. Raphael ne songe pas du tout à ça à cet instant, cependant. Il ne songe qu’à ce qui bout à l’intérieur de l’autre, qu’il n’a pas envie de réveiller davantage. Coupable. De quoi oublier qu'il avait protégé son aîné d'une brûlure bien plus violente que celle qu'il lui présentait délibérément.

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1er juin feat  @Raphael Selvaggi


TW : maltraitance / violence / vraiment, rien ne va  facepalm  

- J'ai… pas d’mouchoir. Et j’ai pas… mal, j’te dis.

Il fallait bien une répartie de qualité pour lui faire relever les yeux. Dans une salle de bain, là où à sa droite il y avait une serviette éponge - que Gabriel aurait changé-, Raphael ne trouva rien d’autre que de pleurnicher sur l’absence de mouchoir pour éviter de renifler. Quant au reste… l’ainé avait peut-être réussi à le regarder droit dans les yeux mais rien ne signalait un quelconque changement dans son myocarde. Pire, l’entendre lui répondre une énième fois que ce n’était rien, qu’il n’avait pas mal alors que la chaleur du métal contre le derme était douloureuse, quelle que soit la sensibilité, sonnait comme une alarme prévenant de la différence entre les deux Selvaggi. Qu’ils ne souffraient pas pareils, ne saignaient pas pareils, ne ressentaient pas pareils. Qu’il n’y avait qu’entre eu un nom en commun, tenant comme le fil d’une vieille chaussette raccommodée bien trop de fois.

- T’as pas mal ? glissa-t-il d'un ton plat.

Sa main tendue, il l’avait remarqué mais n’en avait rien fait jusqu’à maintenant. D’un mouvement brusque, le quarantenaire attrapa le poignet de son frère et de son autre main, vint appuyer violemment sur la chair rosie. À peine avait-il pris cette décision qu’il entendit son palpitant consumer l’entièreté de son esprit. Entre la peur et la peine, il ne savait plus trop faire la différence.

- Et là, t’as toujours pas mal ?! Tu vas faire comment pour jouer de ta PUTAIN de guitare-harpe ?! Tu vas chialer à chaque concert ?!

Il lui maintenait toujours le poignet, laissant son pouce écraser la peau brillante pendant de trop longues secondes. Si Gabriel n’osait pas le regarder quelques minutes auparavant, maintenant, il ne le lâchait plus de ses prunelles claires, espérant y voir de la douleur ou une quelconque émotion qui lui rappellerait que devant lui, il s’agissait bel et bien de son frère. De sa famille. De l’enfant qu’il avait pris dans ses bras de nombreuses fois pour calmer ses nuits. De l’homme qui l’avait fait revenir, là où tout lui rappelait qu’aujourd’hui, le cauchemar c’était lui.

D’un geste vif, il le lâcha puis projeta son dos contre le fond de la chaise alors que son regard se heurtait aux pieds de Raphael.

- Tu t’es brûlé, il faut… laisse moi bander ta main, s’il te plait.

Laisse moi essayer de te sauver.
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T’as pas mal ?” Une force insoupçonnée lui permet de verbaliser non moins clairement le fond de ce qu’il endurait. Même s’ils étaient condamnés à mal vivre ce moment jusqu’au bout, Raphael matérialisait une prouesse, et s’en excuserait au même titre que le reste, très probablement. “N, Non, pas beaucoup, j’ai mal, surtout… surtout à cause de, de ce que j’ai fais, pour toi, je…” tout à l’heure, sous-entendu inutile, même si leur communication difficile aurait eu raison d’un énième échec en la matière. Il ressent son aîné totalement lancé dans ce quelque chose qu’il redoute et pour cause, il ne parvient pas à terminer sa phrase, qu’il ne sait avoir été écoutée ou pas ; se contente de subir comme on lui avait toujours apprit, la douleur devenant effectivement plus marquée au fur et à mesure que Gabriel pressait sur sa paume.

Il a envie de lui dire d’arrêter, mais n’y parvient pas, la fébrile carapace ne servant à rien cette fois. Il se contente de serrer les mâchoires et de clore les paupières pour ne plus voir ces yeux qui l’observent comme s’il fallait qu’il agisse d’une certaine façon, et pas autrement. Même s’il lui demandait d’arrêter, sans doute aurait-il continué. Des larmes supplémentaires n’y auraient rien fait non plus. L’enfant intérieur se noyait dans son mutisme par pur instinct de protection ; là où il aurait préféré une étreinte pour lui dire que ce n’était pas grave et que demain, tout irait mieux.

Comment est-ce qu’il allait pouvoir jouer ? C’était le cadet de ses soucis, là où son aîné en était le premier. Le poignet sous ses doigts est secoué de légers spasmes nerveux, mais n’a pas l’intention suffisante pour vouloir le tirer vers lui à nouveau.

Puis il ne sent plus rien d’autre que le contact fantôme, et il s’essaie enfin à se débarbouiller la gueule du dos d’une de ses mains, et pas celle qui était abîmée. Planté là comme un meuble même pas charmant, alors qu’un peu plus tôt, un son caractéristique lui avait annoncé que Gabriel s’était replacé au fond de sa chaise et on ne peut plus franchement.

Tu t’es brûlé, il faut… laisse moi bander ta main, s’il te plait.

Il lui faut non pas une, mais presque vingt secondes pour parvenir à sortir de ses respirations saccadées, de son mutisme approximatif, des terreurs résiduelles qui empoisonnent encore l’enfant qu’il était, et qu’il n’est plus sensé être aujourd’hui. Ce n’est pas facile, mais il le fait : Raphael lui re-tend sa main tremblante, paume vers le plafond, pour qu’il puisse mieux s’en occuper. Il n’irait pas le vexer. Pas après une telle série.

Même sans attendre un retour de consentement clair, le musicien secoue la tête à la positive et rouvre les yeux, s’essuyant à la volée une nouvelle larme épaisse venue s’échapper.

Tout ce qu’il a envie de lui dire à cet instant tient en un seul mot : désolé.

Gabriel Selvaggi
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TW : maltraitance / violence / moquerie de la religion / mention de manipulation

Les tremblements de son frère, il les percevait parfaitement mais se garda de faire une remarque. Car à l’intérieur de lui, le même séisme se répercutait dans chaque recoin de sa carcasse. C'était la première fois que Gabriel portait la main sur Raphael. La première fois qu’il lui arrachait physiquement de la douleur, même si aucun son ne l’avait matérialisé. Et s'il savait être un petit soldat émérite de l'Ordre, il venait de prendre conscience qu’il ne portait pas seulement le nom d’une famille dangereuse, mais qu’il en était le parfait descendant. Un pur produit de la haine, tout droit sorti d’une éducation violente, qui avait laissé autant de traces sur l’âme que sur le comportement. Ça lui fit se mordre la joue, jusqu’au sang, histoire de ressentir à son tour, ce qu’il venait de faire subir à Raphael.

Lentement, il décolla un peu son dos de la chaise et attendit de percevoir un mouvement du menton qui l’autoriserait à effleurer de nouveau la peau abimée de son cadet. Quelques instants plutôt, le consentement ne faisait plus parti du vocabulaire de Gabriel. Ce n’était pas non plus un mot qu’il avait appris aux côtés des Selvaggi, lui préférant des psaumes dont il n’avait rien à faire, même à l’époque. Il lui avait fallu de nombreuses rencontres pour comprendre la teneur et l’importance du consentement. Ce matin, il faisait honte à toutes les personnes qui avaient tenté de lui inculquer un comportement digne de celui qu’il espérait un jour devenir.
Lentement, il attrapa la main tendue et commença à enrouler la bande autour de la brûlure. Chaque geste était précautionneux, chaque mouvement se voulait aussi précis que possibles, pour éviter le moindre sursaut chez son cadet. Si aux yeux d’inconnus, ce revirement de comportement pouvait passer pour de la manipulation, pour l’ainé, il ne s’agissait que d’un énième combat interne entre ce qu’il était, ce qu’il voulait devenir et ce qu’on lui inculquait depuis son enfance. À moins qu'il le manipulait vraiment, sans avoir conscience. Au fond, Gabriel savait en être capable tant sa vie était une antithèse. Rien que d'y penser, il sentit la nausée remonter.

- Ne t’en veux pas pour ce que tu as fait. J’sais que tu contrôles rien et que… tu voulais seulement m’éviter… de me cramer le cul.

Le semblant de rire se mêla à un reniflement gêné. Ou craintif, il n’en savait rien à vrai dire.

- La société t’en remercie. Je devrais penser à l’assurer.

S’il tentait d’apaiser la situation avec un humour potache et qui n’avait pas vraiment sa place à cet instant, ses doigts, eux, continuaient d’enrouler le bandage autour de la paume de Raphael. Elle serait bien protégée et il se nota de lui envoyer un sms toutes les 6h pour le changer.

- Là, c'est bon… Je te passerai de quoi le changer et mettre du baume gras quand… quand ce sera le moment.

Expiration appuyée, lèvres pincées et goût de métal dans la bouche, si Raphael était pointilleux, peut-être verrait-il qu’il n’était plus le seul à trembler. Le séisme avait finalement quitté ses retranchements et Gabriel n'était pas sûr de retenir le reste très longtemps.
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Dès lors où il le sentit reprendre son poignet, puis sa main pour pouvoir la stabiliser pour son ouvrage, quelque chose s’éteignit dans l’esprit de l’aéromancien. Comme si c’était trop pénible pour son cerveau d’essayer de comprendre pourquoi cette neutralité de contact avait remplacé l’agressivité, en si peu de temps pour le conscientiser réellement. Aussi se ferme t-il au maximum de choses qui pourraient le stimuler, et peut-être qu’avec de la chance, d’ici quelques semaines, cet événement ne sera plus qu’un amas difforme dont il ne saurait plus soutirer quelque véritable souvenir. C’était toujours mieux ainsi. La seule différence semble alors résider dans le fait que la stigmate physique lui rappellerait bel et bien l’existence de cette scène ridiculement honteuse. A chaque mouvement de doigts passés sur les cordes de son instrument, peut-être même bien.

Ne t’en veux pas pour ce que tu as fait. J’sais que tu contrôles rien et que… tu voulais seulement m’éviter… de me cramer le cul.Je contrôle pense t-il sans rien dire, pour ne pas froisser une fois de plus son frère. Il était de toute façon trop ‘loin’ pour avoir la présence d’esprit de verbaliser quelque chose d’aussi assuré. Pour ainsi dire, Raphael préférait se taire pour que tout ça soit oublié le plus tôt possible. Si Gabriel n’avait pas été présent une seule fois aux entraînements que son benjamin avait subi, leur père lui, savait très bien de quoi il en retenait. Sa magie, pour ce qu’il en savait, il était capable de l’utiliser. Raphael sait même désormais que le vent peut trancher, s’il est suffisamment resserré et densifié en une courbe forgée par sa propre volonté.

Mais de ça, il n’en veut pas. Cette magie, il ne l’utilise jamais vraiment aujourd’hui, et lorsque c’est le cas, Raphael questionne à nouveau toute son existence et sa légitimité.

La société t’en remercie. Je devrais penser à l’assurer.

Trop à côté de ses pompes, le musicien ne comprend pas vraiment pourquoi il assurerait une partie de son corps plutôt qu’un autre. Il fixe l’ouvrage sur sa paume sans parvenir à se réveiller de sa propre torpeur, statufié - ses reniflements, un peu moins importants, sont les seules choses qui informent qu’il n’est pas un être d’argile.

Là, c'est bon… Je te passerai de quoi le changer et mettre du baume gras quand… quand ce sera le moment.” L’homme lui rend sa main, pour ainsi dire, et le sorcier l’observe comme si elle ne lui appartenait pas vraiment. Il remarque à peine les légers tremblements des mains qui se sont éloignées de la sienne. Il est encore en colère pense t-il seulement, sans s’imaginer un seul instant que cela puisse être un reflet de ses propres émotions, et que la réalité s’apparentait plutôt à une peur en écho.

Je, j’en ai…” finit-il par dire, tout de même, se rappelant douloureusement d’autres brûlures passées. Celles que ses camarades lui avaient infligées il y a bien des années avaient bien entendu été les pires. La suite de la liste, il la laissait à sa propre discrétion, n’avait de toute façon pas envie d’en parler. Pour couper court à toute question à ce sujet, et parce qu’avoir une pharmacie complète chez lui suffisait bien comme alibi, il se justifie toutefois d’un “Merci” qui pèse dans sa voix.

Il le contourne si lentement que l’on croirait qu’un fantôme s’échappe de la pièce, le pas lourd. Il ne sent pas Gabriel se lever immédiatement dans son dos, et à vrai dire, l’espace-temps semble s’être atrophié au même titre que le reste. C’est toutefois étonnant de se dire que Raphael le ressent le rejoindre plus vite que la réalité, dans cette cuisine qu’il faudrait assumer jusqu’à la fin du petit déjeuner.

() Lorsqu’il le sent non loin, il pivote dans sa direction et semble ressortir de ses fanges psychiques, l’œil mort allant chercher celui de son aîné. Tactile de nature et blessé au cœur, il laisse l’enfant faire ce qu’il a toujours fait, il y a longtemps. Il fait un demi pas et prend Gabriel dans ses bras, sans rien dire. L’étreinte appuyée quelques secondes suffisent à lui transmettre toute la culpabilité qu’il portait. Ca recommencera plus, veut-il lui promettre, mais il n’y arriva de toute façon pas. Car tôt ou tard, l’Ordre le rappellera et il faudra prendre les armes. Et ce jour-là, Gabriel devra constater tout le mal qu’il inspirait, et qu’on lui avait fait pour en arriver là.

Raphael coupe le contact, sans rien dire, emprunte quelques feuilles de sopalin pour pouvoir se moucher, jette, se lave une seule main. Et daigne enfin s’assoir.

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TW : maltraitance / moquerie sur le physique / bullying / masculinité toxique

Bien sûr qu’il en avait. Qui n’avait pas chez lui une trousse à pharmacie pour soigner bobos et brûlures anodines ? Si le sentiment de stupidité vint s’ajouter à celui de la peur et du malaise, aucun mot pour les expier ne sortit d’entre ses lèvres. Gabriel était une tombe lorsque le moment devenait propice à des explications. Comme si, face à la possibilité de se racheter ou du moins, de faire un premier pas vers une situation moins dramatique, l’écossais se laissait happer par sa triste réalité. Parler à Raphael, c’était lui avouer toutes ses peurs et ses faiblesses, toute sa peine et son amour, toute sa haine envers eux et surtout, envers lui-même. Parler à son frère, c’était lui dévoiler tout ce qu’il fuyait depuis sa jeunesse. C’était prendre des responsabilités qui exploseraient tout son quotidien et le laisseraient sans rien. C’était se retrouver seul et comprendre qu’il l’avait mérité, lui qui avait fui le jour où tout aurait pu s'améliorer. Car 19 ans auparavant, Gabriel aurait pu tout simplement changer de côté pour tenter de renverser une situation qui ne lui avait jamais vraiment convenu. Si la peur serait restée, au moins aurait-il pu tenter de la dompter aux côtés de son frère. Et oui, l'équilibre précaire entre eux en aurait été modifié, mais pour une fois dans sa vie, Gabriel aurait été du seul côté qui comptait vraiment.

Toujours assis, il ne releva pas les yeux aux remerciements, encore moins lorsque Raphael s’échappa de la salle de bain. À peine l'ombre disparut de sa vue que l’ainé expira bruyamment, comme s’il retenait sa respiration depuis de trop longues secondes. Les paumes contre ses genoux, le tremblement quitta ses doigts pour venir se loger dans ses jambes jusqu’à descendre vers ses pieds. Le droit tressautait comme la queue d’un chien angoissé. Il lui fallut bien vingt secondes pour se reprendre, se lever et ranger le reste de bandage. Il l’avait tenu si fort entre ses doigts que le tissage s’y était imprimé. Lui aussi avec finalement été marqué.

Abandonnant la salle de bain à la lumière blafarde, il rejoignit finalement la cuisine. L’odeur de brûlé était toujours présente, alors il ouvrit la fenêtre du salon avant. Tout pour oublier ce moment, à défaut d’en parler. S’il était finalement bien réveillé, il se surprit à cligner des yeux et dût relever une main, pour les frotter. La lumière, c’était surement la lumière. Un peu humide, un peu honteuse. Elle se fit encore plus aveuglante quand il recroisa le regard céruléen du musicien. Si Raphael ne l’avait pas pris dans ses bras à cet instant, surement que Gabriel aurait prétexté avoir oublié quelque chose dans la salle de bain.
L’étreinte ne le surprit pas, tous les deux avaient toujours eu ce besoin de se sentir happés par le corps des autres, par des bras accueillants ou de tendres mains. Adolescent, Gabriel s’était vu réprimander de nombreuses fois face à des gestes trop affectueux envers ses amis masculins. Pourtant, il n’y avait bien que ça qui le soulageait et lui donnait l’infime impression d’exister en tant qu’être humain. Une caresse sur le visage, un baiser sur les doigts, une étreinte en cuillère, des bras puissants contre son dos. Frère, amie, collègue ou compagne, le genre ne comptait pas lorsqu’il était simplement question d’attraper l’humanité au vol et de s’en imaginer méritant.

Sa paume contre le dos de Raphael, ses doigts imprimés du tissage qui les unissait d’une façon dramatique, il sentit son palpitant reprendre finalement une cadence plus ordinaire. Pas en arrière, maigre sourire, Gabriel le regarda par dessous ses longs cils. Raphael était déjà parti se moucher alors à son tour, il reprit leur quotidien et attrapa l’assiette des pancakes pour la poser sur la table à manger.

- Ils sont encore tièdes.

Quant à la casserole d’eau bouillante… Il la laissa loin d’eux, lui préférant le cappuccino que son petit frère lui avait gentiment préparé. Vérifiant d’un regard que rien ne manquait sur la table, il prit enfin place. Et garda le silence de longues secondes.

- Alors… j’ai vraiment une sale gueule ou juste un air de poète maudit et anémié comme toi ? Pour savoir si je sors le fond de teint pour ce soir.

Si Gabriel n’avait aucun talent pour prendre ses responsabilités, il méritait aussi un zéro pointé en compliments. C’en était presque triste, quand on savait à quel point il trouvait son frère charmant et doué. Il n’y avait qu’à voir le nombre de concerts auxquels il s’était rendu, sans que jamais Raphael ne se doute de ses venues. Dans la fosse, il était certain que le musicien ne pourrait jamais croiser son air un peu benêt de fierté. Et heureusement pour lui, Raphael n'était pas le genre d'artiste à chercher des yeux des têtes connues ou à descendre jouer au milieu de ses fans. Non, il restait toujours sur scène, à briller comme la seule étoile que Gabriel serait capable de suivre jusqu'à s'en brûler les ailes.
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tw; toujours les mêmes qu’au début du rp + dissociation + réminiscences traumatiques, bien que ce soit sous couvert de cauchemar

La vérité est que Raphael n’avait précisément pas besoin de mots à ce moment là. Seulement une étreinte qui parle pour lui, pour eux peut-être l’espère t-il, permet finalement de passer à autre chose après, le déni à couvert. Il en faudrait une très bonne dose aujourd’hui, et là où sa CM devait l’attendre au tournant pour tout autre chose, il faudrait savoir oublier un peu ce qui s’est passé au matin pour pouvoir digérer la prochaine graine de malheur.

Lorsqu’il se retrouve à table, il se dissocie naturellement de cet instant qu’ils partagent, ayant même oublié de reprendre les tasses pour les ramener. Tout ce qu’il avait fait de mieux avait été d’écouter les directives de son frère aîné, mais en différé. S’essuyer, s’assoir. La suite, il ne sait pas s’il avait encore d’encre intérieure pour l’écrire.

Ils sont encore tièdes.” Est-ce que ça suffira ? Pour lui, oui. Un hochement de tête à la positive pour lui faire comprendre qu’il a bien entendu et que ça ira très bien. Avec un peu de chance, même l’odeur de brûlé s’en ira. Brûlé… () Ca n’aurait pas dû, mais ça lui rappelle un cauchemar récurrent, celui qui a l’air toujours aussi réel à chaque fois qu’il retombait au dedans. Il ramène son menton longuement vers lui, le temps de ces secondes de silence, pour s’essayer à respirer un peu mieux. Le seul à savoir que ces cauchemars d’incendie dont se plaignait depuis toujours le petit, ces mêmes nuits agités qu’avait calmé bien trop souvent Gabriel, n’étaient qu’un tissu malade, celui hérité de la réalité. Les liens, en l’apprenant sorcier, se sont naturellement faits dans l’esprit du patriarche Selvaggi. C’était l’enfant de la sorcière qui avait brûlé avec une autre.

Alors… j’ai vraiment une sale gueule ou juste un air de poète maudit et anémié comme toi ? Pour savoir si je sors le fond de teint pour ce soir.

Il lève enfin le nez, lentement certes, l’air d’être sorti d’un rêve, les yeux un peu gonflés et renforçant ses couleurs. Raphael essaie de réfléchir à une réponse, encore un peu secoué, encore un peu loin de cette table qu’ils partagent enfin pour leur petit déjeuner.

Juste fatigué,” il ne voulait pas rentrer dans son jeu de comparaisons qui n’étaient même pas justes, s’il fallait poser un mot précis sur ce qu’il avait décelé chez son frère dès son arrivée. La pluie battante, on l’entend désormais, la fenêtre du salon étant ouverte. C’est étrange, mais c’est un détail qui l’apaise. Il s’éclaircit un peu la voix, puisqu’elle s’était abîmée un peu plus tôt, à force d’avoir été vissée au dedans de sa coquille. “T’as jamais eu besoin de fond de teint, toi,” avoue t-il avec un peu plus d’aplomb, si l’on peut vraiment appeler ça ainsi. Il ramène sa tasse à lui. “Sinon je t’en aurais conseillé un,” et cet humour aléatoire, voire approximatif, n’était pas si loin de la réalité. Et c’est souvent lui le dernier à vouloir en mettre, n’aimant franchement pas ressentir ces choses sur sa peau du visage. La scène avait sa dose d’illusions, elle aussi. Et à ça, il y avait été entraîné aussi, il faut croire.

Il prend une gorgée du cappuccino. Quelques mots soufflés bas, enrobés d’un perfectionnisme maladif : “C’est raté.

C’est pas grave. Quoiqu'il en soit, il a déjà fait mieux, et il aime se le rappeler.

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TW : violence ; arme à feu ; noyade ; angoisses ; halucinations ; choc post traumatique

- Juste fatigué.

Ce qui en soit, était sa tête habituelle. Les nuits complètes, Gabriel ne connaissait pas depuis son adolescence. Les insomnies faisaient parties de son paysage nocturne, autant que les petits creux de 4h du matin ou les envies subites de vérifier les armes à feu qu’il cachait chez lui. S’il ne faisait pas de cauchemars, la peur de s’endormir était pourtant bel et bien présente chaque fois qu’il fermait les yeux. Se laisser happer par le sommeil, c’était perdre le peu de contrôle qu’il avait sur son quotidien et faire confiance à l’environnement dans lequel il s’endormait. Même dans son appartement, Gabriel craignait toujours de se réveiller, le nez pincé par une main inconnue et les poumons remplis à ras bord. Si encore ça n’avait été que des cauchemars, peut-être aurait-il pu les accepter et se dire qu’ils ne deviendraient pas réalité. Mais les pensées étaient présentes quand ses yeux étaient grands ouverts. Parfois même, il s'étouffait tout seul, en avalant de travers après avoir retenu trop longtemps son souffle, pour s'entrainer. Personne ne le savait, que chaque soir, il retenait sa respiration de plus en plus longtemps, pour tenter de battre la peur de se faire noyer par un·e hydromancien·ne qui aurait réussi à le capturer. Car si beaucoup de ses collègues de la Garde craignaient l'avenir, Gabriel Selvaggi, lui, avait peur du passé. Du passé et de l'homme en face de lui.

- T’as jamais eu besoin de fond de teint, toi. Sinon je t’en aurais conseillé un.

La remarque le fit sourire. Raphael avait raison, son frère avait hérité du teint halé du côté italien de sa famille. Il n’y avait bien que ça, qui lui permettait de garder bonne mine malgré les nuits très courtes et les journées très longues. Seules les cernes et les rides démontraient une hygiène de vie peu recommandable.

Avant de se servir, il attrapa  le pot de confiture de fraise et l’ouvrit pour le pousser ensuite vers son frère. Avec sa main bandée, Raphael aurait eu dû mal à tourner le couvercle. Premier pancake de servi dans sa propre assiette, première louchée de beurre de cacahuète qu’il étala avec le même entrain qu’un enfant : la nourriture avait tendance à le rendre heureux, même si l’émotion en restait à des signes extérieurs et ne dépassait pas la cuirasse de son palpitant.

- C’est raté.

Prunelles bleutées relevées en silence, tasse attrapée à son tour pour y gouter.

- Je le trouve parfait. glissa-t-il, avec autant de douceur qu’il en était capable.

Gabriel ne mentait pas, la saveur du café mêlée à celle de la mousse de lait légèrement sucrée lui fit se lécher les babines. Quant à son transit sur le vélo dans une heure, il préférait ne pas y penser. Son corps en avait bu des pires et la casserole d’eau était bien là où elle était. ()

- Alors… est-ce-que tu veux qu’on parle de 2011 ?

Le regard rivé sur le pancake qu’il découpait avec attention, l’écossais osa un regard discret en direction de son frère. Pas une pointe de colère ou de cynisme dans sa question, juste un ton velouté, qu’il espérait mettre en confiance celui qui avait mis sur la table l’important sujet. Si Gabriel pensait ne jamais avoir à en parler et si, à ses yeux, la raison de son retour était  limpide comme une coulure carmin sur le béton d’une allée, Raphael avait évoqué 2011 pour une raison qui semblait lui tenir à coeur. Et après ce qui venait de se passer, Gabriel lui devait bien ça. À la violence, l’ainé répondait toujours par deux solutions : le silence ou le don de soi. Aucune des deux n'était saine, mais il n'en connaissait pas d'autres finalement. Et si la première venait de lui, sa famille lui avait inculqué la seconde. Donne toi entièrement à l'Ordre et tu protégeras ceux qui comptent. Il avait déjà blessé une fois Raphael aujourd'hui. Il ne pouvait que le protéger à présent.


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Je le trouve parfait.
Nonno sait mieux le faire que moi.

De quoi se défendre là où il n’y avait rien d’autre que de la subjectivité, au final ; surtout quand rien n’est indigeste à la première gorgée. Raphael n’entend pas non plus l’ambivalence des propos, alors qu’il les éprouve en permanence. Ne plus savoir que penser, que croire, c’était la marque de fabrique de ceux qui l’avaient recueilli. Là où Gabriel l’avait encore charrié sur son teint de lait, ce qui était plutôt légitime au demeurant, il ne prenait toutefois pas bien lorsqu’il savait que c’était pas au niveau, et que l’autre venait tartiner d’un parfait ce qui ne l’était absolument pas.

Il remarque alors le pot ouvert lorsqu’il pose sa tasse de sa seule main vraiment active, et qui plus est, le détail qu’il n’était pas aussi proche de lui deux secondes plus tôt. Un regard dans la direction de son aîné, qu’il remercie dans un soupçon de sourire qui ne va toutefois pas à son terme. Le pulsatile se calme un peu, il le sent, comme l’odeur de brûlé qui se remplace petit à petit par les effluves du café.

Affairé à se servir - ce qui était un spectacle assez minable, il faut bien le dire - il repousse doucement le pot dans la direction de Gabriel pour qu’il se serve à son tour, puis s’empare de ses couverts dans l’espoir de pouvoir se couper un bout de pancake. Heureusement ou pas, et parce qu’il n’y arrive pas vraiment avec ce bandage et que son frère reprend la parole sur un sujet pour le moins important, il se stoppe dans son labeur, épaules affaissées. Est-ce que tu veux vraiment qu’on en parle, toi ? Car s’il ne l’avait jamais fait, n’était-ce pas pour une bonne raison ?

Seulement si toi t’as envie…” Il pince un peu ses lèvres, relâche son attention qui se loge momentanément dans un coin de la table. Ce coin-là n’avait même rien d’intéressant, pas même une tâche. () Il a la sensation que c’est le moment ou jamais, et il rassemble toute l’énergie qu’il a pour le faire. Rassembler ses pensées, ses émotions, les affiner, et puis, enfin, les verbaliser.

J’ai… jamais compris pourquoi t’es revenu comme ça, c’était si soudain, si… et puis, t’as jamais rien dit ?” c’était sans compter ces longs temps de silences, qu’il avait fallu digérer. Si ce retour avait de la cohérence pour d’autres, pour lui, elle n’en avait jamais vraiment eu. Et pourtant, rien n’ôterait l’émotion déchirante qui l’a fait pleurer le soir où il l’a vu passer la porte. “Je pensais vraiment que t’allais jamais revenir.” Parce qu’il n’y avait rien qui aurait pu le faire revenir, si ce n’est… l’Ordre, peut-être. “C’est eux qui t’ont forcé ?” Là, son œil va se loger dans celui de son aîné. Il ne pouvait pas dire qu’il les appréciait, après toutes les tribulations éprouvées l’un comme l’autre en leur compagnie. Pourtant, ils étaient réunis malgré eux sous leur égide. “Ils t’ont pas menacé au moins ? Papa non plus ?” C’était des inquiétudes pour le moins légitimes, mais n’iraient certainement pas dans le sens de l’histoire que connaissait son vis à vis.

A son échelle, Raphael ne pouvait qu’espérer la vérité. Mais même cet espoir-là semblait déjà perverti par quelque chose qui les dépassait.

Me ment pas sur ça, s’il te plaît

Parce que de toute évidence, et par loyauté, il aurait pu être tenté de le faire.

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- Seulement si toi t’as envie…

Il n’en avait pas envie. Mais à cet instant, ce qu’il souhaitait ne comptait pas vraiment. Raphael semblait avoir besoin d’en parler alors ils en parleront même si cela signifiait reprendre pied dans une époque que Gabriel n’appréciait pas et lui rappeler que tout ceci était entièrement de sa faute. S’il n’avait pas abandonné Raphael, peut-être que ce dernier aurait eu une vie différente. S’il n’avait pas eu peur de l’ascendance de son frère sur lui, peut-être auraient-ils pu en parler et se secourir mutuellement. S’il n’avait pas fui, peut-être aurait-il pu arrêter cette spirale de violence dans laquelle il était enchevêtré depuis son enfance. Car même si à Florence, Gabriel avait cru effleurer une existence ordinaire, sa réaction face à son ancienne compagne lui avait prouvé le contraire. Sa peur était telle qu’un rien pouvait faire fleurir la graine de haine qu’on avait planté en lui enfant. Aujourd’hui, la fleur avait des épines et n’avait plus besoin d’évènement traumatisants pour être nourrie. Elle faisait couler le sang de ceux pour qui elle avait fleuri sans une once de regret. Mais dès qu’elle blessait ceux que l'écossait aimait, Gabriel tentait comme il le pouvait de l’enterrer au plus profond de lui-même, comme aujourd'hui.

Un hochement de tête, simple et direct, pour répondre à Raphael. Il en avait envie si ça pansait les plaies de son frère. Si lui avait besoin de parler, de ce qu’eux lui avaient fait.

- J’ai… jamais compris pourquoi t’es revenu comme ça, c’était si soudain, si… et puis, t’as jamais rien dit ? Je pensais vraiment que t’allais jamais revenir.

Froncement de sourcil qu’il tenta de dissimuler - cause perdue. Si soudain ? Il était rentré seulement quelques jours après son agression, quelques heures finalement après le SMS de ses parents. Et si Gabriel n’avait posé aucune question au jeune homme que Raphael était devenu, il lui avait fallu de longues minutes seul dans une pièce pour ne pas exploser de rage contre lui-même. Tu aurais du être là. Tu aurais pu lui éviter ça. Il avait besoin de toi. Si ces phrases, il se les répétait constamment aujourd'hui, il n’en avait pas été à l’origine à son retour. Leurs parents s’en étaient occupés, de décupler sa honte d’être parti. Là où la haine avait pris racine des années auparavant et où la peur s’y était entremêlée par la suite, la culpabilité avait rempli le reste de son coeur. Normal qu'il n’y ait plus vraiment de place, pour d’autres ressentis.

- C’est eux qui t’ont forcé ? Ils t’ont pas menacé au moins ? Papa non plus ? Me ment pas sur ça, s’il te plaît…

Pendant un instant, il resta silencieux, le regard toujours rivé sur son pancake qui commençait à refroidir. Les questions du musicien venaient de torpiller sa faim de toute façon. Car si Raphael était quelqu’un d’intelligent, il semblait finalement moins logique que ce que Gabriel s’imaginait. Peut-être que le traumatisme de l’agression avait créé l’une de ses dissociations, qui l’empêchait de lier la violence vécue et le retour de son grand frère. C’était la seule explication rationnelle que le Garde trouvait.

- Tu sais que c’est difficile de me forcer à faire quelque chose.

N’avait-il pas été le seul, à ne jamais lever la main sur lui ? À ne jamais participer à ses entrainements ? Si ses parents l’y avaient invité à de nombreuses reprises, jamais Gabriel n’avait accepté. Et s’il avait d’autres raisons, celle de ne pas vouloir blesser volontairement Raphael en faisait aussi parti. Il s'en était fait la promesse bien avant la découverte de sa magie, ne voulant répéter le schéma que lui avait vécu, sous une autre forme et à une autre époque. Il pinça les lèvres en remarquant qu’aujourd’hui, il avait failli à cet engagement. (dé)

- Je suis revenu pour toi. J’pensais que tu… l’avais compris.

Menton qui se leva, yeux clairs à l’horizontal, quelque chose en lui se brisa en disant les mots tout hauts. Si Raphael ne pensait pas qu’il était revenu pour lui, 13 ans auparavant… Comment pouvait-il se douter que son frère l’aimait au point d’accepter une vie qui le consumait ?
Raphael Selvaggi
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tw; toujours les mêmes qu’au début du rp

Tu sais que c’est difficile de me forcer à faire quelque chose.

Le rappel, élémentaire, le ramène à nouveau à sa propre insuffisance. Face à l’inquiétude qu’éprouve le cadet face à l’aîné, il y a toujours ces retors qui ont l’art d’effacer même le meilleur. Son accusé-réception s’avère être particulièrement adapté à la situation, ainsi qu’aux propos, que son enfant intérieur appréhende tel un reproche sous-entendu. Raphael est encore bien loin de s’imaginer que les discours sont diamétralement opposés car les vécus sont totalement différents. Réalités fracturées, assemblées en une l’espace d’une conversation volée. Pour lui faire plaisir, et pas parce qu’il en a réellement envie. Cela se lisait dans le silence qu’il venait de laisser après avoir épousé la fin de sa phrase, incisive de vérité.

Je suis revenu pour toi. J’pensais que tu… l’avais compris.

Pour moi ? Pourquoi à ce moment là et pas… avant… ? Quand ils me faisaient vraiment du mal ? L’incompréhension se creuse, et elle est vivace, malgré l’esprit éprouvé du musicien. Cela se remarque dans ce regard qu’il va chercher sitôt l’information cueillie, et la confusion s’y loge. Le plus dur est de trouver les mots, et l’aéromancien entrouvre les lèvres un peu, essayant de comprendre l’incompréhension qui le pèse, au travers du regard de l’autre. Si son existence était tissée d’un non sens, doublée d’une punition sacrée et légitime, Raphael n’irait pas boire la soupe aussi facilement ce matin là. Pas après tant d’années à macérer ce point d’interrogation, en se demandant ce qui avait bien pu amener son grand frère à revenir d’aussi loin.

Et ce même matin, la raison qu’il évoque c’est lui, le sorcier, celui qui n’est là que pour être détruit en voulant aider la juste cause.

Malgré tout l’amour sincère qu’il lui porte, il n’arrive pas à le croire.

Pourquoi… pourquoi tu serais revenu alors qu’avant, c’était pire que ça ?” C’est mal ficelé, c’est presque immature, mais c’est la seule façon de transmuter ses émotions en pensées, et puis, parce qu’il le faut bien, en paroles à expier. “Qu’est-ce que… qu’est-ce qu’ils t’ont dit, pour que tu viennes, Gab ?

Ca déborde encore, bon gré mal gré, et sur la pente, Raphael poursuit toutefois.

Il s’est rien passé, rien d’autre que d’habitude, alors… alors je comprends pas,” Et ses souvenirs sur le sujet, eux, sont étonnamment clairs. Il pourrait décrire les habits de Gabriel lorsqu’il est revenu ce jour-là, comme l’heure exacte, le jour, le mois, l’année, et même ce foutu repas qu’ils partageaient avant ça. Il s’essuie une larme récalcitrante sur le coin de l’œil, de sa main valide. Y’a sans doute que lui pour le sentir, mes ses lèvres tremblent sous le poids de ses mots. “Alors pourquoi tu serais revenu ce jour là et pas avant ?Quand j'avais vraiment besoin de toi ?

Parce que ça a toujours été la merde, pense t-il encore en pinçant les lèvres, Mais c’était un peu moins pire quand t’étais là, avec moi.

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1er juin feat  @Raphael Selvaggi

TW : vomissement ;  pensée suicidaire ; comportement toxique ; violence intrafamiliale et maltraitance ; manipulation parentale ; mention de dissociation ;


L’attente lui semblait interminable, bien que ne durant que quelques secondes. L’attente de comprendre ce que Raphael s’imaginait, sur le retour incongru de son frère ainé alors que plus personne ne l’attendait. L’attente de le voir réagir, de voir ses yeux se plisser et sa bouche remuer. Ça donnait aussi à l’ainé le temps de se préparer à le voir pleurer, encore, à le voir s’effondrer, encore, à le sentir s’éloigner, encore. Le rattraperait-il cette fois-ci ? Oh Gabriel le souhaitait si fort, de lui prendre la main pour le maintenir à la surface sans le blesser, cette fois-ci. De le prendre dans ses bras, comme il y a quelques instants et sans aucune crainte, de ne plus le lâcher et de lui murmurer, au creux de l'oreille “Je suis là et je ne pars plus. Je suis désolé.” Le Garde crevait d’envie d’être celui dont Raphael avait réellement besoin depuis toujours, pas cet abruti qui avait haussé la voix et serré brutalement sa paume. Ou peut-être que Raphael comprendrait et le remercierait pour ça. Qu'il reverrait en lui ce frère qui avait toujours tenté de le défendre même si c'était bancal. Mais à l’instant où la clarté se fit sur l’incompréhension du musicien, l’ainé sentit son myocarde se serrer avec une telle force qu’il comprit : ce n’était ni son rôle ni son droit, de se laisser aller pour le bonheur de quelqu’un. On l’avait éduqué pour être un bon chien de chasse, pas pour devenir un bon être humain.

Il ne s’agissait donc pas d’une énième dissociation, encore moins d’une mémoire abimée par la violence d’une famille éternellement insatisfaite. Il ne s’agissait pas d’un frère trop émotif ou d’un homme qui cherchait de l’attention au point de mentir. Face à lui, Raphael sombrait dans des questions que Gabriel ne s’était jamais imaginées et même si la lumière se faisait, l’intérieur de sa tête était de plus en plus sombre. Non, il ne savait pas qu’avant, c’était pire. Car qu’est-ce qui serait pire que cette agression ? Même s’il avait conscience qu’en abandonnant son frère, il le laissait entre les griffes d’une famille qui mettait éduquer et brutaliser au même niveau, il s’était répété des nuits entières que c’était mieux qu’être avec lui. Qu’au moins, Raphael avait un père et une mère, une stabilité financière et un toit sur la tête. Qu’est-ce qui se serait passé, s’il l’avait embarqué avec lui ce jour-là (il n’aurait pas pu de toute façon, la terreur de l’Autre et de lui-même bien trop envahissante) ? Ou s’il était resté ? Il l’aurait protégé ? Peut-être. Mais il aurait aussi baissé les yeux, penché la tête et arrondi le dos, car Gabriel n’avait que la vingtaine et la maturité d’un ado. Et s’il savait aussi qu’il se cherchait des excuses, les mots d’Alice lui revinrent en tête : “Tu ne peux pas aider les autres tant que tu ne vas pas mieux”. Elle n’avait reçu que peu d’éléments sur la situation, n’avait eu que des bribes abandonnées cette seule nuit où Gabriel avait fondu en larmes, après un énième cauchemar et pourtant… Pourtant, cette phrase le hantait encore aujourd’hui. Allait-il mieux ? Oui et non. Pouvait-il aider ? Oui et non. Toujours aussi bancal, toujours aussi neutre, toujours aussi incapable de prendre la bonne décision.

Il ne bougeait pas, le regard dardé dans celui de son frère, qui lui posait encore et encore la même question. Pourquoi maintenant ? Car leurs parents. Car le mensonge. Car la manipulation. Le Garde sentit sa main se contracter davantage sur sa fourchette alors que le silence reprit ses droits dans sa cuisine. Quelques secondes et quelques mots avaient suffit pour lui donner l’impression d’une mauvaise gueule de bois à donner envie de se taper le crâne contre le bord de la table. Au moins n’aurait-il plus à gérer tout ce merdier, s’il se frappait assez fort. Ce serait peut-être plus simple, moins douloureux aussi. Mais finalement, ce fut la nausée qui le fit bouger et se lever brutalement de sa chaise. Tête au-dessus de l’évier, bile qui remonta dans son gosier et fut crachée entre le fouet et le saladier. S’il était finalement revenu dans la demeure familiale, Gabriel s’était toujours répété qu’il l’avait fait pour Raphael, pas pour eux. S’il avait abandonné la possibilité d’une vie simple, c’était pour être un meilleur frère, pas pour redevenir le fils prodigieux. Et en quelques questions, Raphael venait d’éclater en mille morceaux cette certitude dont Gabriel avait fini par être presque fier. Il était revenu, mais n’était plus sous leur emprise. Il avait décidé de lui-même, car il ne pouvait plus tourner le dos à celui qu’il aimait. Tout ça était faux. La vérité était si douloureuse que le Garde prit de longues secondes avant de se relever sans pour autant se retourner.

"J’me suis dit que c’était… le moment de rentrer, que t’avais dépassé l’âge ingrat et que…"

Les mots sortaient, mais étaient vides. Pas d’émotions, pas de sonorités moqueuses, rien que des tentatives de lui donner des réponses là où n’y avait qu’un homme encore un peu plus fracturé.

"Tu sais très bien que j’ui une grosse merde et que je débarque jamais quand on a vraiment besoin de moi. Mais au moins, je suis là maintenant."

Fin murmurée, tête à tête avec la faïence qui lui reflétait seulement sa silhouette. Il se haïssait et dut se contrôler pour ne pas finir le poing dans les carreaux nuance d’obsidienne. Gabriel aurait tellement voulu être capable de tout lui dire, de lui expliquer que leurs parents l’avaient manipulé, encore, s’était servi de l’importance que revêtait Raphael aux yeux de son frère pour le faire rentrer. Qu’il avait tué pour lui, avait pris une vie pour le venger et surtout, dans l’espoir de le protéger. Mais Gabriel n’en était pas encore capable, préférant être brisé seul plutôt que de partager.

"Désolé de pas être rentré plus tôt."

C’était bien la seule réponse intelligible qu’il put lui balancer, entre deux reniflements et le dos toujours tourné. Au moins s’excusait-il, même si ses excuses, elles avaient un goût acide et la saveur du mensonge. Un bon chien de chasse, mais surtout, un bon Selvaggi. Ses parents seraient finalement fiers de lui.

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tw; toujours les mêmes qu’au début du rp et vomito

Le fin observateur qu’est Raphael, contraint par les affres de la vie, aperçoit sans mal aucun la pression effectuée sur son couvert. Gabriel lutte avec quelque chose à l’intérieur, et plus que le voir, il le sent, craignant alors que la tourmente ne se dérobe jusqu’à lui, par ricochet. Parce que c’est le triste sort qu’on lui connaît, que les élans de colères finissent toujours par sortir, et griffer l’intégrité d’un quelqu’un qu’il est bien trop souvent. L’odeur du brûlé lui revient aux narines, son pouls remonte en flèche. Raphael pourtant, reste paralysé, comme face à un animal sauvage qu’il ne faudrait perturber. Et à raison, certainement. Il n’a pas idée de ce qu’il venait d’amener comme révélations, après avoir utilisé honteusement sa magie. Même en priant pendant dix jours et dix nuits, le musicien ignore s’il saurait s’en repentir.

Dissociation protectrice, tandis que les échos d’un gosier mit à mal sont présents dans la pièce. Il y a une part de lui qui souhaite l’aider immédiatement, se lever, aller lui chercher quelque chose. Se ravise pourtant, un poids invisible l’empêchant de bouger. Quelque chose arrive.

J’me suis dit que c’était… le moment de rentrer, que t’avais dépassé l’âge ingrat et que…” Ca paraît aussi farfelu que ç’aurait pu être un trait d’humour malvenu du concerné. Y’a pourtant que le creux dans ses intonations. “Tu sais très bien que j’ui une grosse merde et que je débarque jamais quand on a vraiment besoin de moi. Mais au moins, je suis là maintenant.” Les larmes remontent, mais elles ne sont pas pour lui. Elles sont pour son frère. “Désolé de pas être rentré plus tôt.

Ravale difficilement sa salive, alors qu’un couplet d’Angus et Julia Stone s’immisce dans son esprit, là où tout aurait dû s’embrumer et laisser place à la culpabilité. “T’es pas une grosse merde,” c’est ce que sa voix enrouée d’émotions lui sonne, et il le dit avec toute la sincérité dont il peut jouir à cet instant.

Le trentenaire se lève péniblement, commence à ranger petit à petit, sans rien dire. Dans un automatisme que l’on reconnaît aux traumatisés, imprégné d’une étrange transe qui le pousse à chanter au fur et à mesure de ses actions, prenant soin de ne pas froisser Gabriel au passage. Ce n’est pas lui qui l’a écrite, et le seul passage qui l’a amené à y venir instinctivement, finit par arriver.

I see them snakes come through the ground
They choke me to the bone
They tie me to their wooden chair
Here are all my songs
Je vois ces serpents traverser le sol
Ils m'étouffent jusqu'aux os
Ils m'attachent à leur chaise en bois
Voici toutes mes chansons


Le morceau terminé sans ses nuances sonores les plus tortueuses, il ne reste plus rien à ranger, seulement des au revoir à se faire. Et Raphael ne sera pas étonné de ne plus avoir signe de vie de son frère par après. Hiatus justifié, face à l’atrocité du passé.

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