the best carbonara (ennis)

TW : relation extrêmement non toxique et toute choupi entre deux jumeaux

Une lumière douce et diffuse imbibait tranquillement les murs blancs du petit appartement d'Edimbourg. Dans un coin, nichée sous une poutre, la fenêtre donnant sur une petite rue avait été ouverte pour laisser à l'air printanier le soin de se faire une place, et une fine poussière de soleil scintillait de mille éclats dorés lorsque venaient paresseusement onduler les rideaux chatouillés par le vent.

Loin de laisser son frère trop loin de ses prunelles brunes, Runa n'avait pas tardé à sauter sur l'occasion de vivre près de chez lui, aussi ses visites impromptues étaient-elles aussi fréquentes qu'appréciées, du moins, ça, elle savait généralement s'en convaincre. Ce jour-là n'était en rien une exception. C'était elle qui avait proposé à Dubh et Ennis de commencer la nouvelle série qui faisait sensation auprès du plus grand plateau télé jamais concocté, et elle avait sagement débarqué en fin d'après-midi, le nez en l'air, les bras chargés de courses en tout genre. "C'est moi !" se déclare-t-elle en laissant lourdement tomber ses sacs sur le comptoir de la cuisine. "Dubh peut pas finalement, on est tous les deux ce soir !"

Newt perché sur l'épaule, sa place favorite, elle s'interroge sur le manque de réponse. "Ennis ?" Un coup de tête vers le salon lui confirme l'absence flagrante de son frère. "Il est p'tet aux toilettes," hasarde la grenouille. "Ennis ?!" Runa tente de l'appeler de nouveau, puis s'aventure dans l'appartement en réfléchissant au rendez-vous qu'ils s'étaient donnés plus tôt. N'avaient-ils pas dit 18h, une heure que Runa, grande artiste de la ponctualité différée, n'avait pas forcément su honorer ? Elle regarde son téléphone, 18h12. "Ça va, je suis pas si en retard..." Pourtant Ennis ne semble pas être là, alors elle pousse une porte au hasard, et sursaute aussitôt, provoquant le vol plané soudain de Newt par le cri soudain qui lui échappe des lèvres.


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TW : relation extrêmement non toxique et toute choupi entre deux jumeaux

L’appartement était calme. Ennis avait beau être un père célibataire, être issue d’une grande fratrie lui retirait bien plus de temps de garde que s’il la partageait avec la mère du petit. Cory était avec Maeve pour la soirée qui avait prétexté l’absence de leur mère pour passer du temps avec son neveu. Serein Ennis savait que le garçon était entre de bonnes mains et qu’il pourrait passer du temps avec Dubh et Runa tranquillement.

En retard, comme à leur habitude, le lancier de la froideur savait qu’il avait plus de temps devant lui que ce que l’heure de réunion permettait et avait décidé de prendre une douche pour pouvoir se détendre. Et comme convenu à 18h07 quand il en sortait, personne n’avait encore envahi son appartement. Un sourire esquissé face à cette constatation, il avait rejoint sa chambre pour quitter sa serviette et enfiler une tenue décontractée. Sous-vêtement enfilée, il savait que Runa était désormais arrivée et il se dépêchait de finir de s’habiller.

Une jambe enfilée dans son short, il s’apprêtait à passer la seconde quand la porte s’ouvrait sous ses yeux laissant apparaitre une tête brune. Un sursaut de surprise qui réveille Bax de sa torpeur et le fait s’envoler, il écarquille les yeux quand son regard croise celui de Runa. Un mouvement de bras en direction de la porte, Ennis envoie une projection d’eau pour claquer cette dernière au nez de sa jumelle.

Il n’y avait pas eu mort d’homme et son intimité n’était pas entachée, mais il avait réagi d’instinct. N’importe qui d’autre aurait reçu l’eau en pleine figure. Une seconde plus tard, il ouvre à nouveau la porte de sa chambre totalement habillé, un œil suspicieux porté à la dernière. « Je sais que t’as jamais su frapper avant de rentrer dans ma chambre quand on était gosse, mais je pense que maintenant, c’est une règle qu’il faut imposer. » Un sourire espiègle traverse son visage. Il n’était pas faché pour si peu, et il n’arrivait de toute façon jamais à en vouloir à l’autre moitié de son âme. « Tu me disais que Dubh ne vient pas ? »



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TW : relation extrêmement non toxique et toute choupi entre deux jumeaux

L'habitude avait poussé Runa à se ravir des gazouillements d'enfants qui emplissait l'appartement depuis quelques années. Elle qui ne portait pas en grande estime ces petits humains aux joues roses s'était pourtant attendrie de son neveu dès que le poing du nourrisson avait trouvé son doigt, et elle qui n'avait pas accepté la venue de cet enfant comme il l'aurait mérité, s'était sentie fondre pour de bon à ce geste d'innocence.

Néanmoins, elle chérissait plus que tout ces soirées avec son frère jumeau, et se réjouissait, toute bercée de nostalgie, de pouvoir se sentir retomber en enfance ou en adolescence ne serait-ce qu'une soirée. Ce soir, il ne s'agirait plus des affres de la vie d'adulte. On n'évoquerait ni les factures, ni les collègues imbuvables, ni même les cris stridents de leur voisine madame MacLeod. Ce soir, bien que marqué de l'absence du plus turbulent de leurs adelphes, ne se passerait que sous le sceau de la plus pure fraternité. Voilà sans doute pourquoi elle ne s'était pas attendue à trouver son aîné en petite tenue dans un appartement impregné de son silence. Fort heureusement pour lui, il était doté de réflexes bien meilleurs que les siens, et une gerbe d'eau plus tard, la porte se referme violemment sur elle. "Bordel !" Davantage choquée par la porte claquée que par ce qu'il venait de se passer, elle reprend ses esprits une moue sur les lèvres, et aide Newt à se redresser sur son épaule. "C'est comme ça qu'il dit bonjour, celui-là ?" grommelle mollement l'amphibien.

Elle étouffe un sourire, et accueille son frère avec une moue dramatique. "Évidemment, c'est toujours de ma faute avec vous !" La nonchalance de son aîné finit néamoins par dissoudre son masque, et elle se fend d'un sourire plus espiègle. "Non mais c'est parfait, je savais pas quoi t'offrir pour notre anniversaire, maintenant je sais ! Un verrou avec écrit "frappez ou soyez traumatisés". Elle adorait toutefois constater combien Ennis ne se laissait pas déstabiliser facilement, et ne pouvait s'empêcher de se demander comment ils pouvaient être nés du même utérus alors qu'en cela ils se ressemblaient si peu.

"Ouais, j'ai pas très bien compris, son texto avait plus d'émojis que de lettres, mais c'est Dubh alors je me suis pas posée de questions." Elle regagne peu à peu le salon pour dégainer ses trouvailles. "Du coup ça en fait plus pour nous ! Tu m'avais promis une carbo la dernière fois, non ?" Ennis savait bien mieux cuisiner qu'elle. "J'ai pensé à te faire un gâteau pour équilibrer puis je me suis dit que ce serait plus prudent d'en prendre un déjà tout fait." Elle sort une boîte en carton dont elle soulève un pan. "Mate moi ça !" Un petit cake orné de frosting bleu et blanc trônait à l'intérieur, terreur des gourmands, prêt à être dégusté. "Mais c'est que si tu réussis la carbo bien sûr."


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TW : relation extrêmement non toxique et toute choupi entre deux jumeaux
Cory entre de bonnes mains, Ennis pouvait souffler et prendre du temps pour lui et surtout avec Runa. Les jumeaux avaient beau vivre l’un en face de l’autre et pourtant le temps passé ensemble était de plus en rare. Ils se croisaient, se voyaient brièvement, mais n’arrivaient pas à prendre le temps d’une soirée entière. Ces moments manquaient parfois au père de famille, ravi de pouvoir profiter d’une soirée d’insouciance et de laisser aller. Ravi de pouvoir être l’un des triplés avant d’être le père d’une boule d’énergie. Le temps passé avec Dubh et Runa est un besoin viscéral, les années n’avaient en rien entaché ce lien, elles l’avaient renforcé. Un monde sans eux lui paraissait inenvisageable, quitter Edimbourg lui était impensable. Pour eux, et pour les autres aussi.

Perdu dans ses pensées, détendu par cette douche prise sans qu’aucune tête brune ne vienne frapper à la porte pour mille et une raison, il s’apprête à s’habiller quand la porte s’ouvre laissant apparaitre la tête de sa sœur dans l’entrebâillement. Un hurlement et une gerbe d’eau plus tard, la porte était à nouveau fermé pour lui laisser le temps de se couvrir comme il l’entendait. Quand il sortait de sa chambre, le sourire aux lèvres, il prenait ce léger incident aussi dérisoire qu’anecdotique à la légère, il ne pu s’empêcher de lancer une taquinerie à la demoiselle. « Mais c’est de ta faute ? » Il levait les yeux au ciel, la jeune femme avait toujours su se sortir des mauvais pas de cette façon.

Il rit légèrement quand elle lui suggère ce cadeau d’anniversaire, saugrenue, mais à l’image de cette discussion. « Enfin Runa, même un verrou ne t’empêcherait pas d’aller où tu veux quand tu veux, sois réaliste ! » Nouveau sourire qui étire ses lippes tandis qu’il quitte le couloir pour rejoindre le salon, qu’il a pris le temps de ranger un minimum. La conversation dévie sur le grand absent de cette soirée, surement occupé à faire la fête ailleurs ou dans une énième aventure dont ils sauront tout dès le lendemain. « Ouaip, c’est Dubh. » Il haussait les épaules, ne s’inquiétait pas outre mesure de cette situation. Il la laisse s’installer et réplique. « Et c’est prévu, mais j’ai pas osé préparer en avance, comme vous êtes toujours en retard. » Il hausse les épaules, taquin. « Merci de nous avoir épargné ! Il est super ce gateau ! » Il l’attrape pour aller le mettre au frais, puis lance la cuisson de ses plats. « Comment ça s’passe à la radio ? »

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