Alba Abramowitz ⨳ your sex is on fire

THE STORY OF A CHILD

   Adelita Garcia Cruz et Eli Abramowitz, deux hydromanciens de 18 ans qui ont fait toute leur scolarité ensemble s'entichent véritablement l'un de l'autre. Mais bien que les étincelles aient tôt fait d'allumer la flamme de leur amour, et que la bague soit passer au doigt à seulement 21 ans, leur profond désir d'être parents n'entend pas d'écho. Ils finissent par se tourner vers la traditions antiques de la consommation de coquillage, et, alors qu'ils sont âgés de 36 ans, naît enfin Alba, âme inespérée nommée en conséquence.
     Petit bébé que l'on pense un temps hydromancienne comme ses parents, quelques jours après la sortie de la maternité, on la retrouve dans un landau incendié, des petits rires en observants ses doigts étinceller. Les deux grands-mères adeptes de Pyroluxion, qui ont toujours été complices, ne cachent pas leurs rires et leur délice face à ce hasard génétique. Au pied du berceau, on retrouve un petit serpent orange marbré de blanc qui siffle doucement, comme pour calmer l'enfant.
     Unique pyromancienne de son âge à résider le quartier de Leith, elle joue souvent seule, enfant ; ses petites étincelles aussitôt éteintes par les Enfants des Vagues qui ne comprennent pas son caractère trop téméraire. Et puis un jour, il y a ce petit garçon, à peine plus grand qu'elle, avec un accent drôlement marqué, qui ne ressemble ni à celui de papa et maman, ni à celui des gens d'ici, qui lui propose de jouer avec lui. C'est qu'il a un peu l'air perdu, et un peur l'air tout seul, aussi. Mais il n'a pas peur de Guadalupe, et il n'a pas non plus l'air de craindre son tempérament effarouché. Alors elle lui adresse un grand sourire auquel il manque quelques dents et accepte de jouer ensemble. Ensemble, ils le resteront toute leur vie : ils se le sont promis. Et peu importe les rumeurs les disant amoureux, ils savent parfaitement qu'entre eux, le seul amour partagé et celui du frère et d'une sœur - gamins qui n'ont pas eu la chance de grandir dans quelque fratrie.
     À l'institut aussi, Alba ne se fait pas beaucoup d'amis. C'est que les Enfants des Volcans vivent normalement dans le riche quartier de Stockbridge et Cannonmills, et sont fils et filles de brillants artisans. Si elle connaissait l'ignorance, c'est à 6 ans seulement qu'elle découvre que les enfants peuvent se montrer méchants. On se moque d'elle facilement, car son seul ami n'est pas dans la même classe et qu'il finit par suivre des cours privés, car elle n'est pas la plus intelligente, car à cause de son asthme elle n'est pas non plus très douée en EPS, car elle s'énerve vite et prend tout à cœur quand on la taquine, car elle n'est pas bien riche, c'est bien connu que c'est malfamé, comme quartier, Leith, car elle ne porte pas des vêtements à la mode, mais des guenilles rapiécées à la main. Alors, Alba, elle s'en fiche encore plus de l'école, elle en fait encore moins, des efforts. Elle manque presque de redoubler plusieurs années. Mais elle finit par l'obtenir ce fichu diplôme.
     Famille ouverte d'esprit, Alba ne craint pas de leur fait son coming out à 17 ans, quand elle se rend compte qu'elle aime aussi bien les hommes que les femmes, que tout ce qui gravite autour de ce spectre. Eli qui rit doucement et lui confit qu'avant Adelita, il est sorti avec un garçon au lycée. Pour les remercier de cet amour sans limite, elle leur offre chacun, aidé par ses deux grands-mères un pendentif orné de leur pierre de naissance respective. Parents aimants, parents émus. Mais parents protecteurs. Ils savent combien Alba a souffert de ses gênes respiratoires, alors ils repoussent le plus loin possible, dans son dos, le rituel des Flammes Purificatrices. Alors, quand Alba s'en rend compte, sans leur rendre de compte, elle se rend d'elle même au temple de Stockbridge et Cannonmills et exige des oracles de passer l'épreuve sur le champ. Pressentant le potentiel de la jeune femme et ignorant sa santé intermittente, ils acceptent, et quand les Abramowitz accourent, et supplie qu'on les laisse entrer bien qu'ils ne viennent pas du même coven, la traversée est déjà achevée. Reçoit en récompenses milles réprimandes et menaces de punition, ainsi qu'un bracelet fait de pierre de dragon, commandé il y a bien des années.
     Mais c'est loin d'être la seule bêtise qu'elle ait faite dans le dos de ses parents. Entre quelques sorties du côté humain d'Edimbourg par curiosité de découvrir le mode de vie humain tant maudits et décriés, elle a décidé d'aider à sa manière ses parents à maintenir leurs finances à flots, leur petite boutique d'expéditions marines, où elle travaille comme assistant, étant plus vacillante qu'une barque un jour de tempête. Alors elle vole, Alba. Parce qu'elle n'est pas suffisamment intelligente pour trouver un petit travail à côté des cours, ni suffisamment forte pour rendre des services à des personnes âgées contre un petit billet. Ce qu'elle a pour elle, par contre, c'est sa gouaille, son talent pour embobiner les gens. Oratrice qui pourrait se faire passer pour aérokinésiste, elle vole quelques instants à des passants, le temps de leur faire les poches, puis s'en va les revendre à quelque receleur ou acheteur de gros peu scrupuleux. Si ses parents se doutent de quoi que ce soit, ils n'en disent rien, reconnaissant de l'aide qu'elle apporte au foyer.
     C'est cette gouaille constante qui lui permet d'ailleurs d'enfin trouver un emploi à ses 24 ans. Repérée par un producteur dont elle tentait d'endormir l'attention, celui-ci repère chez elle un potentiel, malgré sa vulgarité, à animer des émissions. Cumule un an les deux emplois, c'est pourquoi elle se retrouve à animer le show du soir, avant que ses parents ne la poussent à prendre véritablement son envol et ne signent une lettre de renvoi à son encontre. Incapable de quitter son quartier pour celui de ses ancêtres, elle emménage dans un petit studio à la limite de Stockbridge et Cannonmills, restant malgré tout à Leith.

trilingue, il n'est pas rare de l'entendre jurer en polonais ou en espagnol, bien plus qu'en anglais qu'elle trouve savamment moins fleuri ; le domicile familiale résonne constamment en une cacophonie polyglotte - porte constamment au poignet un bracelet fait de pierre de dragon, sa pierre de naissance, façonnée par les propres mains de ses deux grands-mères pyromanciennes, façonnée à sa naissance mais reçu uniquement après le rituel des Flammes Purificatrices - mains parfaitement manucurée, elle subtilise des clip-on en grande surface qu'elle change toutes les semaines pour se donner un air plus raffiné et éviter de les ronger - malgré l'emploi trouvé, les chiffres sur le compte restent particulièrement bas, et c'est aussi le cas de maman et papa. mains baladeuses qui depuis une dizaine d'années viennent chiper des petits trésors à quiconque a le malheur de la croiser - habite un petit studio de vingt cinq mètres carrés au sein du quartier de Leith, près du port, quartier qui a toujours été le sien et qu'elle refuse de quitter pour le pyromancien - possède un meuporg nommé Anatolu, son élément lui confère une empathie particulière envers cette créature et il n'est pas rare de la voir la chouchouter ou jouer avec telle une poupée ; tendresse que partage Guadalupe qui couve souvent le caillou pour le tenir au chaud - s'amuserait à porter son boa tel... un boa, mais fait de plume, animal précieux et capricieux - visage d'ange à bouche de chartier : si elle prend garde au travail à grader une voix délicate, elle n'a de cesse de jurer et de s'écrier si bien qu'il est impossible de la reconnaître à moins d'en être familier ; rêve de fans parfois brisé une fois rencontrée - asthmatique, elle ne sort jamais sans sa ventoline ; maladie que les hydromanciens, ses parents les premiers, ne parviennent à soigner et que seul un.e aéromancien.ne pourrait soulager, mais jamais que pour une courte durée