Shelley Prasad ⨳ Talk so pretty but your heart got teeth

Sa tendresse n’a d’égal que sa générosité, toujours là quand on a besoin d’elle, surtout si minuit est passé. + Éloquente dans ses écrits et dans ses paroles, spécifiquement quand elle est dans la spontanéité. Devient cassante quand on ose aller à l’encontre de ses valeurs profondes, les mots doux qui se parent de vérités cinglantes. A l’insulte facile. +  Bulle d’énergie concentrique, visage connu en dehors de son Coven bien avant son rôle de gardienne et pourtant, d’une discrétion étonnante. “Ah oui, elle m’a souvent acheté du basalte volcanique. Aucune idée de ce qu’elle veut en faire. À vrai dire, j’connais que son prénom, mais elle est sympathique !” + Le respect des défunt·es qui glissent dans chaque pan de sa vie, de ses activités à son ancienne profession en passant par les rituels du quotidien ou les évènements annuels. De septembre à novembre, Shelley a le coeur pris entre Pitru Paksha célébré avec ses proches et l’Honneur aux Ancêtres, vécu avec le reste de la communauté sorcière. Son regard se plisse de contentement devant les corbeaux qui visitent son jardin à cette époque de l’année. + La première à applaudir vos réussites, soutient les grands rêves et encourage l'autodétermination de toustes +  Ne donne jamais de seconde chance, un poil rigide quand il est question de celleux qui s’engouffrent dans son coeur et osent la blesser volontairement. + Indépendante qui aime faire les choses par elle-même, les erreurs qui s’empilent jusqu’aux réussites qu’elle célèbre uniquement en famille(s) + Désorganisée qui, comme tout le monde, dira qu’elle a sa propre organisation + Pudique, aime écouter, aimer aider mais s’ouvrir aux autres est une autre histoire que Shelley n’est pas prête à débuter + La crainte de dévoiler ses failles, de ne plus être celle qui sourit constamment, qui répond toujours présente plutôt que de prendre soin de son propre palpitant. Si elle ne contribue pas assez au bonheur des autres, resteront-iels à ses côtés pour autant ? (frôle du bout des doigts le people pleasing) + La joie comme fil conducteur, le sourire dans chaque tombe creusée, dans chaque affaire réglée (sauf si c’est vous qui avez merdé). + Curiosité pour toutes les magies même si son rôle aujourd’hui lui demande de se concentrer sur les Vagabond·es pour qui elle a accepté de se poser.

"Just because you are soft doesn't mean you are not a force. Honey and wildfire are both the colour gold"

20 janvier 1973 - Naissance dans l'Edimbourg sorcier. Bébé qui fait le bonheur d’Elena Da Silva et de Sheru Prasad (et des deux familles qui viennent découvrir les yeux noisette du nourrisson, les bras chargés de cadeaux à l'orée du 7e jour). Prénommée Shelley, l'enfant voit apparaitre dans son berceau une minuscule boule aux écailles dorées qui ne montre le bout de son museau que lorsque le petit creux de minuit l'y oblige.

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TW : décès parental / accident d’avion

25 mai 1979 (6 ans) Elena et Sheru font parties des victimes du crash aérien de l’American Airlines 191, reliant Chicago à Los Angeles. Sur place pour un congrès de recherche en thanatologie, iels avaient laissé Shelley à la mère de Sheru, Diya. L'absence de corps rend difficile les sépultures, mais les cérémonies funéraires sont organisées à mi-chemin entre la culture d'Elena et celle de Sheru. Shelley est présente, sans que personne ne sache si elle saisit la situation. Bien sûr qu'elle comprend, voit bien sa grand-mère attristée, entend les pleurs de ses oncles et tantes, fronce des sourcils de voir toute ses familles réunies à la maison, sans sa mère et son père de présents. Prise en charge par lae Cartographe de l'Esprit, il lui faudra des mois pour mettre des mots sur ses ressentis, Archibald s'exprimant pour elle en attendant.

Mise sous tutelle officielle de sa grand-mère Diya, elle sera choyée et éduquée par ses deux familles, entourée d'une majorité de femmes nécromanciennes. Elles prendront contacts à maintes reprises avec Elena et Sheru, pour accompagner Shelley dans son deuil du mieux possible. On propose à sa grand-mère de retarder l’entrée de Shelley à l’Académie, mais après discussion avec l’enfant, refuse.

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TW : spasmophilie

Septembre 1979 (6 ans) Entrée à l’Académie, le bonheur qui se lit dans le sourire de la petite fille, vêtue de son tout nouvel uniforme - même si elle n’aime pas trop sentir le vent sous sa jupe - une boite pleine de jalebis préparés pour ses nouveaux camarades dans le sac à dos. Archibald, à ses côtés, semble bien moins enthousiaste, comme s’il pressentait que Dadi ou Tata n’allaient pas les suivre dans l’enceinte de Serpenchantement. Quand Shelley comprend que ni sa grand-mère ni sa tante ne reviendront la chercher le premier soir, elle sent une boule se former dans sa gorge et manque de s’étouffer. C’est sa première crise de spasmophilie, l’angoisse de ne pas les voir revenir lui vole sa respiration et contracte tout son corps jusqu’à l’épuisement. Le choc de la crise lui fait perdre le peu de contrôle sur sa magie et son métabolisme ralentira jusqu’à la simulation d’une mort subite.

Reprise de la thérapie avec lae Cartographe de l’Esprit. Suite à sa première crise, d'autres viendront, quasi toutes accompagnées d’une perte de contrôle de la mort subite, ce qui rendra très difficile ses premières années d’école. Il faudra un long travail pour que l’enfant, devenue adolescente, comprenne mieux les déclencheurs et trouve des stratagèmes pour minimiser et calmer sa spasmophilie. Arrêt de sa thérapie à sa majorité.

1990 à 1993 (16 à 19 ans) Plus les années passent et plus Shelley prend goût à poser sur papier tout ce qui la traverse, l’émerveille, l’épuise ou l’énerve. Parfois, il ne s’agit que de pensées, mises bout à bout sans connexion apparente. Souvent, ce sont des souvenirs, qu’elle ressent à travers le contact de ses doigts avec les bijoux de son père ou les chemises en coton de sa mère. Si Shelley a des notes épouvantables en EPS magique, elle se débrouille plutôt bien en éducation civique et en art magiques. Pas très studieuse, les vacances sont son terrain d’apprentissage favori où elle se propose en aide lors de l’organisation des cérémonies funéraires de son Coven ou du rituel du Famadihana: aller chercher des fleurs, lustrer le cercueil, préparer un thermos de café ou de thé pour l’accueil des proches… Petit à petit, la jeune nécromancienne offre ses premiers poèmes aux proches des défunt·es, inspirés de ce qu’elle a pu capter de la cérémonie. Voyant les réactions qu’ils suscitent et soutenue par les sien·nes, elle se propose d’en écrire davantage grâce aux récits d’outre-tombes, l’un des dons qu’elle maitrise le mieux à cette époque. Jamais Shelley ne se sent plus entière que lorsqu’on l’autorise à aider.

1993 (19 ans) Obtention de son diplome, à la plus grande joie de ses familles, malgré l'année de retard (sa grand-mère dira "grâce à l'année de retard", bien consciente que sa petite-fille a besoin de temps et d'espace pour s'épanouir). Après les festivités en son honneur, Shelley passe la nuit au cimetière. Pour la première fois depuis leur décès, elle se rendra sur les tombes de ses parents et tentera de communiquer avec elleux par le biais de l’écriture automatique. Cette nuit-là, elle s’endormira sur les pages noircies, son coeur rempli de joie et de courage.

Au vu de son engagement lors des cérémonies funéraires, on l'imagine devenir Oracle mais Shelley préfèrera débuter une formation pour devenir fossoyeuse, métier qui les passionne, Archie et elle, depuis leur enfance.

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TW : stéréotypes de genre, sexisme et discrimination à l'embauche

1996 (22 ans) Premier entretien d’embauche pour intégrer une équipe de fossoyeurs. Première déception surtout et première prise de position contre des hommes qu’elle érigeait en figure d’autorité  jusqu’à ce jour. Fergus McAllister, le chef de l’équipe, lui fait comprendre qu’elle n’a pas la "carrure" prendre l’une des places de fossoyeurs (comprendre qu’elle n’a pas le genre pour) et qu'elle devrait continuer sur la voix de la poésie, qui lui sied davantage (comprendre que c'est bien un truc de bonne femme). Shelley, choquée, sort de là sans un mot. Sa plume s’attaque à la discrimination dans les métiers funéraires et en fera le thème de son premier recueil de poésie auto-édité, sobrement intitulé “Fergus”. Peu lu et peu acheté à l'époque, il a son petit succès depuis quelques années.

Profondément blessée par un système qui ne veut pas d'elle, Shelley s'essaye à d'autres activités. Pour autant, elle n'abandonne pas sa vocation, continue de proposer ses services gratuitement de récits d'outre-tombe lié à à l'écriture poétique aux sorcier·es des autres Covens. Parfois, il lui arrive même d'utiliser sa magie d'histoires éthérées en fonction de la demande et du besoin des proches. Au yeux de Shelley, le respect des Ancêtres passe aussi par l'aide aux vivants. Elle en profite pour en apprendre davantage sur les coutumes et la magie de chaque Coven.

2001-2002 (27-28ans) Engagée comme nanny de la petite Penelope Chatterton, Shelley découvre un peu plus le quartier du Coven des Vergers. Elle se plait à aller rencontrer  les fleuristes moins connus de Grassmarket pour y dénicher des bouquets originaux à déposer sur les tombes des cimetières d’Edimbourg. Archibald s'y sent bien, elle aussi et iels y emménagent quelques années, pour changer des Plaines Oniriques.

2003 (29ans) Sa famille la pousse à retenter d'intégrer l'équipe de fossoyeurs du cimetière des Vagabond·es (sa grand-mère a suivi scrupuleusement les passations de postes depuis 1996). Fergus McAallister n'est plus aux commandes et pourtant, la boule dans la gorge de Shelley est toujours présente. L'entretien se passera bien, elle prendra son poste deux semaines plus tard. Malgré tout, il lui faudra des mois pour se sentir vraiment à l'aise.

Décès de sa grand-mère, Diya, un an plus tard. Shelley refuse de laisser la sépulture à quelqu'un de son équipe. Archibald creuse à sa place quand les émotions sont trop vives. Bien qu'elle sache qu'elles se reparleront, il y a le sentiment d'abandon qui ronronne dans son myocarde, bien connu, jamais disparu.

2008 (34 ans) À une soirée, elle rencontre Vedric, un·e hydromancien·ne. Si les deux se sont déjà croisé·es à l'Académie, Shelley n'en a aucun souvenir à la différence d'ellui "T'avais toujours la tête dans ton carnet, ça m'a donné envie de me mettre à écrire".  Iels deviendront inséparables rapidement, uni·es par l'amour des mots et la protection des leurs, chacun·e à leur façon. Quelques mois plus tard, Shelley rencontre sa première compagne, Emily. L'intellect de l'aéromancienne fait palpiter son coeur si vite qu'il ne lui faut qu'une poignée de mois pour tomber amoureuse. Pour autant, aucun·e de ces deux figures de proues dans l'existence de Shelley ne l'entendra se confier véritablement. Quelque chose se bloque, dans la gorge de la nécromancienne, quand elle crève d'envie de murmurer "j'ai peur de vous perdre".

La vie devient un long fleuve tranquille, entre rituels aux ancêtres, sépultures à préparer, diner avec Vedric et sa famille, discussion exaltante avec Emily, poésie qui prend de plus en plus de place et aide aux proches des défunt·es, à sa façon, sans jamais prendre trop de place. Shelley n'a jamais été aussi heureuse qu'à ses quarante ans, ne s'est jamais sentie aussi vivante et à l'aise. Utile à toustes. Si Emily et elle préfèrent arrêter leur relation amoureuse, elles restent amies proches. Impossible pour la fossoyeuse de couper un lien si fort, impossible pour elle d'être absente si Emily l'appelle.

2024 (51 ans) "Je pourrais refuser" (elle-même). Elle pourrait dire non à lae Prophetesse des Songes. Elle pourrait expliquer que sa place est ailleurs, dans les cimetières, pas à valider un quelconque budget (Shelley utilise encore une calculette pour sa comptabilité mensuelle). Encore moins à lire les candidatures et décider si ou non si les grands rêves de celleux voulant devenir Gardien·ne des limbes ou Oracles suffisent. Soutenir, Shelley sait faire. Briser des vocations, elle en a le coeur qui palpite rien que d'y penser. Elle est passée par là, c'est ce que ça fait.  "C'est un honneur" (sa tante). Oui c'en est un, c'est une décision des Ancêtres. Des siens peut-être ? Elle devrait leur demander. Comment pourrait-elle leur refuser quoi que ce soit ? Iels la connaissent, savent tout ce qu'elle a fait pour elleux, depuis son plus jeune âge. Peut-être est-ce ce que l'Oracle signifiait, quand iel la prédestinait à une "destinée" tardive ? Mais n'est-elle pas fière, de celle qu'elle s'est tracée ? Oh si, tellement fière d'avoir su garder le menton haut et l'esprit focalisé sur les Ancêtres. "Tu y seras à ta place, toi qui a toujours voulu aider" (Anne, une collègue). C'est vrai qu'elle pourrait faire encore plus la différence, travailler conjointement avec l'autre Gardien·ne pour que les sorcier·es du Coven se sentent encore plus écouté·es, accompagné·es, soutenu·es. Elle ne sera pas seule à décider. "Qu'est ce que te dit ton coeur ?" (Vedric).

"N'abandonne pas". Son coeur lui souffle de ne pas abandonner les sien·nes. À moins que ce soit la crainte de les voir partir qui parle, si elle prenait un tout autre chemin.

Shelley est nommée Gardienne des Âmes fin avril 2024. Le 1er juin, Vedric sera assassiné·e par St Patrick dans les attentats du Parlement.

+ Shelley a ses entrées dans les clubs du Edimbourg sorcier, apprécie le ronronnement des baffles qui se répercutent sur ses mains levées, enthousiastes et passionnées.

+ Pour ses trajets, elle opte pour le skate ou le vélo. Casque sur la tête, genouillères d’enfilées, elle file si vite que les contraventions lui pendent au nez. Archibald a même son side-bike attitré.

+ Shelley avait ses rituels en tant que fossoyeuse : à chaque nouvelle tombe creusée, elle proposait aux proches de lire l’un des objets importants de la personne décédée pour en écrire un poème, glissé ensuite dans la terre. Depuis sa nomination en tant que gardienne des âmes, elle tente de continuer, tout en changeant ses façons de procéder : les poèmes sont proposés lors de la Clôture du Rêve et remis à la famille, non à la terre.

+ Un pied et le coeur dans chaque Coven, c’est comme ça qu’elle aimait se qualifier. Si elle creusait davantage pour les Vagabond·es, Shelley n’a jamais refusé de préparer une tombe pour un autre Coven, bien au contraire. Chacun avait son élément naturel privilégié, mélangé à la terre, comme une marque de respect supplémentaire de la nécromancienne à leurs défunts : du basalte volcanique chez les enfants des Volcans, du graphite pour les enfants des Vents, du sable de Silverknowes Beach pour les enfants des Vagues, des graines de fleurs sauvages pour les enfants des Vergers et pour les sien·nes, une feuille de bouleau.

+ L’écriture automatique la relie aux ancêtres depuis sa vingtaine, des pages et des pages ancrées qu’elle garde depuis les premières histoires contées par celleux qui les protègent.

+ La prose efficace, le vocabulaire précis et les rimes utiles font de ses poèmes de parfaits morceaux à réciter dans la rue. Shelley ne fait pas qu’écrire, elle aime partager et essaye une fois par mois de se rendre à Grassmarket, pour offrir sa voix et ses mots à quiconque souhaite écouter.

+ Ses mains sont constamment tâchées d'encre bleue ou rouge. Pas à cause de l'écriture (elle écrit surtout avec son ordinateur 13"), mais à cause d'un autre loisir qui berce ses soirées : la linogravure.

+ Elle ne porte que des sac à dos, la praticité avant tout. Dedans vous y trouverez son carnet actuel, des stylos noirs, son ordinateur 13", un set de surligneurs, un thermos toujours rempli de doodh pati chai (avec beaucoup trop de cardamome au grand dam de sa grand-mère), un sac en plastique, une paire de lunettes rondes, de l’indice 90, son casque de musique, de l'huile essentielle de lavande vraie, de l'huile végétale de calendula et une boite avec des insectes pour les petits creux d’Archibald.

+ Elle fleurit chaque semaine plusieurs tombes, choisies au hasard par Archibald et ce, depuis leur adolescence.

+ Son style vestimentaire s’équilibre entre des pièces chinées dans des brocantes et des petites marques de créateurices sorcier·es. Shelley aime les pantalons à pinces, les cols montants et les chemises longues parfaitement boutonnées. Une passion pour le velours aussi, qu’elle porte dans chaque tenue en veste, pantalon ou détail d’une poche. Elle aime les nuances chaudes et profondes, les bleus nuit, les rouge carmin ainsi que les tissus lourds, qui lui donnent l'impression d'être enveloppée dans sa couette même en pleine journée !

+ Elle a redoublé sa 4e année du secondaire à cause d'un échec en EPS magique, la tête un peu trop prise par la poésie et les balades avec Archie, pas assez par les révisions et les entrainements de cache-cache dans les ombres.

+ Elle fait des crises de spasmophilie depuis son enfance, plus ou moins gérées en fonction des époques. Si Shelley connait les déclencheurs, elle n'a pas pourtant par revu lae Cartographe de l'Esprit depuis sa majorité.

+ Avant de devenir fossoyeuse, elle a fait tout un tas de métiers variés : agente d'entretien des espaces verts, nanny, vendeuse dans une librairie de livres anciens... Elle a même été commis de cuisine, ce qui ne lui a pas du tout plu au vu de certains egos surdimensionnés dans le restaurant où elle a bossé et du manque de liberté ressenti.

+ Elle adore les bonbons qui piquent.

+ Le Famadihana est extrêmement important pour Shelley, et a grandement inspiré sa vocation de fossoyeuse. Impossible pour ses parents dû à l'absence de corps, la nécromancienne était toujours volontaire à la moindre procession possible. Elle espère pouvoir toujours y participer malgré son changement de métier, avec l'accord des proches bien entendu.