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[Abandonné] Gris tempête

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07/03/2024
The Beehive Inn, terrasse
6 PM
@Eli Song

TW : Misogynie, sexisme, masculinisme, religion, culte/secte, alcool

Toute la journée, il y a pensé. Il avait surveillé l'heure avec insistance, constatant que, parfois, dans une vie, les minutes semblent durer des heures et que le temps semble incontestablement avancer à reculons. Il n'attendait que cela et pourtant, cela semblait tarder à venir. Fébrile, il n'avait pas réussi à se concentrer, les sujets des articles (un sur le bicarbonate de soude pour un hebdomadaire reprenant les programmes télé en plus de quelques articles n'intéressant que la ménagère de 50 ans minimum qui n'avait pas encore compris comment se servir de l'ordinateur familial, réservant finalement aux penchants dévergondés de son mari; un autre sur une déclaration assommante d'un opposant politique aux Tories sur la nécessité d'il-ne-sait-déjà-plus d'adopter le projet de loi sur il-ne-sait-déjà-plus-non-plus quelle urgence sociale à la mode chez les moins de 30 ans dont l'avis d'imposition est souvent proche du néant pour une énième quotidien controversé) qu'il devait remettre pour payer l'assurance de la voiture qui gît dans le garage, faute d'avoir une excuse pour le moment.

Le rendez-vous est fixé dans les petites heures de la nuit (demain, dès que tu peux), la panique présente dans chacun des mots tapés dans la conversation privée sur Discord, loin des yeux multiples et vides du serveur partagé sur lequel il modère comme un Chevalier des temps modernes. Ils doivent absolument se voir. Question de vie ou de mort, question capitale qui déciderait de la tournure que prendrait leur vie - enfin, non, surtout celle d'Eli, en soi mais la gloire qui attend Tabaré est pleine de promesses d'avenir radieux bien que loin d'être inespéré pour lui. Le sujet n'est pas totalement évoqué, à demi-mot, sous couvert d'anticipation, d'intrigues qui ne se dévoilent que dans des endroits bien précis, bondés donc discrets, trop d'oreilles et de cris pour qu'on distingue exactement l'importance de la découverte. On ne sait jamais à quel point l'Ennemi rôde, après tout.

Il arrive à l'heure, pour une fois, le Recruteur. Même un peu à l'avance, l'idéal pour choisir une place en terrasse, bondée puisque pour une fois, il ne pleuvait pas sur Edimbourg. Tout le monde avait eu la même idée, ce qui l'arrangeait amplement. Lunettes de soleil collé au visage malgré le temps maussade (sec, certes, mais gris, ça reste l'Ecosse), trench abandonné sur le dossier de sa chaise, le polo ralph sur les épaules pour éviter d'avoir trop froid, il attend. Patiemment. Nerveusement. Pianotant sur son téléphone quelques conneries aux derniers arrivés dans la communauté, répondant rapidement à son paternel (oui, bien sûr qu'il sera là dimanche après la messe, comme tous les dimanches), ne décollant le regard que pour vérifier si Eli n'arrivait pas. Et pour vérifier si le duo de blondes dans le coin extérieur droit de son champ de vision sont envisageables. Petits verres de vin blanc devant elles, ça passe pour le moment.

Et quand la silhouette tant attendu du Mentor, du Commandant, de celui qui, par la force des choses, finit par devenir un ami proche qu'il se doit d'armer contre tous les périls de ce terrible monde, apparaît enfin, il alpague la serveuse d'un claquement de doigts pour qu'elle rapplique fissa prendra sa commande de deux pintes d'IPA. " C'est plus ce que c'était, le service" annonce-t-il à Eli, la mine boudeuse partie chercher leurs bières de bien mauvais poil. " Tu vas bien ?" lui demande-t-il, afin de lui laisser le temps de s'installer, au moins. Le temps de récupérer son sang froid et d'ordonner sa pensée, pour présenter la chose. Parce que dans son esprit, tout divague.

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TW : alcool, masculinité toxique, misogynie, secte

Étant le cœur de la fête Eli n'est jamais vraiment en retard, dans le sens où rien ne commence sans lui. Partant de ce principe évident c'est parfaitement à l'heure qu'il traverse la terrasse du pub, mains dans les poches de son pantalon ample (et clair, comme dans tout bon duo il faut équilibrer le style sombre de son acolyte), manteau qui volette d'un rien dans son dos (seule chose qui lui plaise un tant soit peu dans cette ville, l'aesthetic) pour rejoindre la table de son lieutenant. Check bref par-dessus le cendrier et il se laisse tomber dans l'un des fauteuils tressés, après l'avoir râclé lourdement sur les pavés. L'autre râle sur le service et il hausse juste des épaules, pour pas tirer sur l'ambulance (ici la serveuse, qui aura quand même son pourboire parce qu'Eli c'est pas un sale type).

Si lui sort son téléphone c'est juste pour vérifier l'arrangement artistiquement décoiffé de ses cheveux (subtil mélange fondu de blond et châtain en ce moment) et adresser un bref sourire à son reflet. En toute objectivité, même fatigué, putain ce qu'il est beau. Pas étonnant que des mecs comme Tab' le suivent les yeux fermés. Pour rassurer il prétend que tout est dans l'attitude et pas le physique, mais est parfaitement conscient que c'est principalement à sa gueule qu'il doit son succès (et, dans les cas comme les siens, l'émergence de certaines modes chez les jeunes).

« Ouais, ça va, » il répond rapidement à la question, parce que tout le monde se fout royalement de savoir que non, ça va pas. « Chardonnay ? » (en français dans le texte) il demande plutôt, tête un rien penchée de côté, regard plongé dans les verres teintés qui lui font face (pas besoin de se retourner, il les a vues en arrivant, il sait que Tabaré les a vues, sûrement qu'elles l'ont vu aussi). « Elles seront sûrement à leur deuxième bouteille quand on en aura fini, » il ajoute, et l'écossais sait très bien ce que ça signifie. D'un que ce sera facile, de deux que pour une fois Eli risque plutôt de l'accompagner que de rester en retrait et se marrer. Pour se changer les idées. Il a pas non plus besoin de préciser qu'il prendra la plus petite (aussi la plus jolie), ni ce qu'il pense des gonzesses à Chardonnay. Faussement indépendantes, impressionnables, un peu délurées.

Il s'installe un peu plus confortable, vaguement vautré dans le fond de son fauteuil, cheville croisée sur le genou opposé. « Alors ? » Ton plus pressant, figure toujours détendue. Son entrée en matière préférée, qui sous-entend qu'il attend vraiment ce qu'on a à lui dire, qui pousse l'autre à développer aussi. Bien pratique quand il est pas tout à fait certain d'avoir saisi de quoi il était question. Dans ce cas il a bien compris, veut juste s'assurer qu'il est bien censé avoir compris ce qu'il a compris, avec les informations fournies et pas ses propres connaissances.
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Alors ?

Alors il pense qu'Eli s'avance trop vite, à ne pas prendre en compte tous les paramètres et à se planter dans son calcul. La deuxième bouteille lui semble bien optimiste, le verre de la plus grande n'ayant pas bougé d'un millimètre en quinze minutes, trop occupée à raconter quelque chose qui captive l'autre. Une histoire qui a un rapport avec son lieu de travail, qui vient de se passer juste avant qu'elles ne se rejoignent vu l'heure et la passion dans les gestes. Concerne une autre pimbêche, à n'en pas douter et donc, assurément un work husband, comme elles s'inventent si bien, désormais. A croire que les journées en bureau sont tellement ennuyantes qu'il faut qu'elles y installent de nouveaux termes et de nouveaux drames.

Alors, Tabaré se penche sur la tête, incline la tête suffisamment pour pouvoir regarder camarade-adversaire par dessus ses verres teintées, la moue carnassière des bons jours accrochée aux lèvres. " Alors ? Alors on peut parier, si t'es sûr de toi. " Faut dire qu'il aime jouer le grand jeu, le beau jeu quand on lui propose, peu importe le nombre de fois où il se vautre et finit par bouffer le béton. Un peu de compétition, ça fait toujours du bien. C'est ça, la solidarité masculine, non ? Ça vous pousse à vous dépasser, à repousser vos limites. A vous améliorer, en somme.

Regard qui file à nouveau sur le duo féminin, tente d'évaluer la future victoire. Se rappelle soudainement l'autre victoire attendue. Retourne se coller au dossier de sa chaise, boire une gorgée de la pinte arrivée entre temps. " Ah, oui." replace-t-il pour recentrer tout le monde (surtout lui mais on avoue difficilement s'être laissé déconcentrer, ici). Il aurait du profiter de l'urgence ressentie hier soir pour aborder le sujet mais en même temps, il sait que cela l'aurait également fait passer pour un dérangé. Il ne sait pas à quel point Eli l'a cru, les fois précédentes. Il ne sait même pas s'il arriverait à se croire lui-même, s'il n'était pas au courant de la Vérité et qu'on lui amenait de la sorte, sur un plateau d'argent.

Raclement de gorge caractéristique des grandes annonces, comme une rupture et une annonce de mariage dans l'année qui suit. Le plus simple serait de juste lui mettre la vidéo trouvée sous le nez, de le forcer à regarder jusqu'au bout, quitte à devoir lui saisir le poignet quand le Chef se lèvera pour fuir, accablé devant tant d'horreurs. Parce qu'il ne peut réagir autrement, n'est-ce pas ? Parce qu'il ne peut afficher la moue moqueuse que réservent les gens qui préfèrent se voiler la face.

Non, Eli ne sera pas comme ça. Eli sera une pièce important sur l'échiquier de l'Ordre.

Et c'est Tabaré qui va l'y déposer.

Le jeune homme ressort son téléphone de la poche où il l'avait rangé. Il le pose sur la table, le pousse vers le futur initié, écran éteint. Il se sent un peu comme le gars dans Matrix, là, avec ces deux pilules. La bleue et tu restes ignorant. La rouge et tu rejoins le monde merveilleux de ceux qui ont les yeux ouverts.  " J'ai les preuves de ce dont je t'ai déjà parlé, si tu ne me crois toujours pas." Défi en suspens, cette fois-ci, pari non ouvertement posé. Il espère qu'Eli l'écoutera, ne le décevra pas.


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La proposition arrache un rire à l'américain, tête penchée d'un rien vers l'arrière, paupières plissées. Dès qu'il se redresse, sourire prédateur en miroir. Il approche une main de son visage, replace une mèche décolorée, effleure sa tempe dans une fausse réflexion. « Tenu, » il annonce simplement. « La plus petite, elle m'envoie un nude d'ici la fin de la semaine. Je paye le prochain restau, sinon. » Photo qu'il partagera évidemment comme preuve de sa réussite (Tabaré va payer, un repas dont ils se plaindront comme chaque fois pour l'absence de saveur dans les plats de ce côté de l'Atlantique). Eli se tourne, fait mine de chercher la serveuse pour réellement accrocher brièvement le regard de la deuxième jeune femme.

Un bref instant, l'ombre d'un sourire qu'il ne laisse pas fleurir et il revient à la conversation. Regarde son ami sortir son téléphone, le déposer dans un geste au dramatisme qui le ravit. Il sourit, vraiment, avec les yeux cette fois. Attrape sa pinte à son tour pour gagner du temps, souffle légèrement sur la bière avant d'en boire une gorgée. La repose, fouille ses poches à la recherche d'un paquet qu'il n'a pas. « Allez, envoie. » Mine bravache, genre rien ne me fait peur de toute manière.

Maintenant que Tabaré avance l'idée de preuves, Eli commence à douter de leur véracité. Il ne connaît aucun.e sorcier.e suffisamment négligeant.e pour en laisser. Lui même a toujours fait attention, jamais rien proposé qui ne semble pouvoir se debunker avec quelques connaissances en "magie" ou after effect. « Et tu pourras m'expliquer comment t'as atterri là-dessus aussi, ça m'est jamais arrivé avec le temps que j'passe sur internet, » il ajoute toujours sourire. Avenant, un rien défiant (il n'est pas très rassuré, en fait, lance un oeil discret de gauche et de droite pour vérifier où le semer si la fuite devenait nécessité).
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