Caractère
Plusieurs cadres de vie, plusieurs caractères. Personne n'est toujours le même avec ses différents cercles sociaux. Ou sinon la personne en question est soit bête, soit inintéressante, voir souvent les deux.
Le plus connu, c'est dans le milieu sorcier au sein du Covent. Autorité, calme, mesure, professionnalisme. Le contre-espionnage nécessite un corps entretenu et un esprit aiguisé. C'est là qu'on l'appelle Monsieur. Cet assurance froide sert aussi à dissimuler ses véritables objectifs sur le long termes, et rien de ce qu'il fera ne pourrait jeter une ombre sur son engagement officiel. Une tâche presque impossible lui arrachera un coin de sourire humble et satisfait, c'est bon pour les caméras.
Second cercle mais mitoyen, celui des personnalités magiques rencontrées en dehors des heures de travail, que ce soit au café, à un bal de charité, "insérer autres évènements/lieux". Une partie des individus sont les mêmes que ceux rencontrés au travail, ou fréquentent des cercles similaires, il faut donc conserver une ligne directrice cohérente avec une dose de décontraction en plus. Ici on devient un homme au sourire discret et au langage corporel digne du roc solide, mais recouvert d'une tendre couche de mousse d'humanité. Ici on est célibataire car carriériste, en laissant sous-entendre qu'on se préserve surtout pour la bonne, mais sans entrer dans les détails. On est capables de répondre sur la plupart des sujets d'actualité, d'art ou autre conversation de société dont personne ne tirera au final quoi que ce soit d'intéressant. Savoir perdre un peu de temps pour se fondre dans la masse, se retenir de bailler.
Troisième unité, la bande d'Eli Song. On gagne en authenticité mais on perd en franchise, libre recours à une vision plus cohérente des relations hommes-femmes et aux problèmes crées par le néo-féminisme, malheureusement gâché par un immense mensonge ; le fait de se faire passer pour un humain, vivre dans la souffrance de ne pouvoir leur avouer que son compagnonnage est issu d'une haine inextinguible contre sa propre condition. Ici on passe du Sigma rassurant au véritable
Alpha Bêta, on devient plus familier car en confiance au milieu de gens ouverts et réfléchis.
Puis une "personne" connait ses doutes et ses colères, ses peurs et ses interrogations. Deux si on compte le Seigneur, mais ici on parle de son Tatou, Methusiel. Ce dernier le pousse dans le droit chemin.
Probablement par pulsion autodestructrice. Avec lui il peut pleurer, haïr, échafauder des plans dans sa chambre, sous le rire incessant de la créature.
Histoire
"Pizza quatre saisons", VivaldiPrintemps :Septembre 1983 : Naissance du premier fils de la maison Junon, Edgar, fils de Stanley et Edith Junon, née Spencer. Il est beau comme le soleil, c'est un prince, un fils de noble. Tout deux membres du Covent des vents, leur famille est la pierre sur laquelle s'est a pu se bâtir cette ville. Enfin c'est ce qu'ils disent et soutiennent dur comme fer, tableaux d'ancêtres et vieux registres à l'appui. Peut-être même qu'ils y croient, mais au final personne ne se pose réellement la question, voir même tout le monde s'en fout.
Octobre 1984 : Naissance des jumelles Junon. Un grand classique du côté maternel, on est même surpris que le premier ai été seul. Les parents pensent à ralentir la production, vu les dégats régulièrement causés par les "expériences" de la première larve.
Mars 1986 : Edgar ne comprend pas pourquoi son familier refuse de voler. Tout ses camarades ont des supers oiseaux, son tatou préfère rouler dans le sable, la terre voir dans les déjections des autres. Il se demande s'il ne devrait pas casser l'espèce de coquille d'œuf qu'il a pour l'aider à en sortir. La tension monte entre les deux.
Février 1987 : Dans le doute un duo de petits derniers. Malheureusement suite à certaines complications, l'un ne voit même pas le jour, le second nait atrophié et avec plusieurs défauts d'origine. Bien sûr, on promet de l'aimer tout autant.
Octobre 1989 : Edgar pose enfin la question fatidique : Pourquoi plein de non-sorciers parlent et font des gestes bizarres devant une statue d'un pauvre en slip avec les bras ouverts. Première mention du Christ.
Mars 1992 : Le petit dernier meurt d'une insuffisance respiratoire, problèmes de poumons, puis la pollution c'est terrible vous savez. De la tristesse visant plus celui qu'il aurait pu être que ce qu'il était, et un énorme soulagement coupable apparait de la part des parents. Stanley trouvera une amante peu de temps après, alors qu'Edith retrouvera le sourire.
Septembre 1995 : Les douze ans du garçon. Tout le monde félicite les parents ; oh qu'il est beau garçon. Et qu'il est grand pour son âge. Qu'il est fort comme son père, avec quelques finesses de traits de sa mère sur le visage. Qu'il est bon dans ses études et sa maîtrise débutante de la Magie. Oh qu'ils doivent être fiers. Quelques autres familles commencent à lui présenter leurs gamines, qui ont à la louche entre 9 et 16 ans. Les gosses s'en tapent des deux côtés, ne comprenant pas les sous-entendus et tractations familiales.
Été Avril 1999 : C'est l'histoire d'un ado à qui on proposa, un simple bédo, il ne refusa pas, c'était sympa, juste une seule fois, ça ne le mènerait pas au trépas. Une soirée entre sorciers, un effet bien trop puissant pour ses poumons normalement gorgés d'air pur. Débats entre Isolationnistes (comme ses parents), et Expansionnistes. Débat fort intéressant surtout au niveau du décolleté plongeant d'une petite rasta zoomancienne prônant le fait d'avant tout sauver ce monde et qu'on devrait tous y travailler main dans la main, sa langue dans la bouche d'Edgar.
Octobre 1999 : Il fallut bientôt passer à plus bien. Les soirées s'enchainent avec cette nana, et son style vestimentaire commence à s'en faire ressentir, ainsi que ses bulletins scolaires. A ses côtés, il fréquente de plus en plus de cercles d'humains, bien que le Secret soit observé, certaines phrases sont échangées à demi-mots avec des "sachants". Pis on parle des énergies de la terre et de la nature avec des gens qui ne se lavent pas et jouent du djembé, donc bon.
Février 2000 : Inquiets de l'image que pourrait commencer à renvoyer leur fils prodige, les parents Junon tentent une intervention, lui expliquant qu'il devrait cesser de fréquenter les humains, et cette sorcière qui a une mauvaise influence sur lui. Il rétorque qu'ils s'aiment, et répète cette phrase qu'il entend souvent là-bas, "Jésus nous aime tous". Méthusiel, qui vient de lui souffler la phrase, est hilare. Les parents beaucoup moins, un ultimatum tombe.
Mars-Avril 2000 : L'ultimatum ne sert à rien, Edgar fugue pour retrouver ses frères spirituels et se cacher parmi eux. On passe à des produits bien plus forts. Son œil intérieur s'ouvre et il ressent une connexion avec l'univers. Il garde assez peu de souvenirs de cette période, une espèce de flou enchainant joies infinies et souffrances de manques. Suite aux conversations, une idée se grave dans son esprit, si les sorciers n'étaient pas si égoïstes, le monde irait bien mieux.
Mai 2000 : Edgar est retrouvé dans un squat par deux sorciers ne le reconnaissant pas vu son état de laisser-aller mais cherchant la Zoomancienne pour la ramener à sa famille, elle aussi inquiète. Il les attaque magiquement et physiquement devant "témoins" tout en refusant de donner une quelconque information. Ils reviennent le lendemain plus nombreux et le passent à tabac, alors qu'il est dans son plus grand pic de prise de "produits stupéfiants permettant d'atteindre des paradis artificiels". Recevoir autant de coups et de sorts dans son état lui font avoir de nouvelles hallucinations et la magie devient pour lui source des maux de ce monde. Laissé K.O. et dans les horreurs de son bad trip non loin d'être fatal, il aperçoit dans des flash de lumière pure, un visage angélique venant le secourir, le porter et le soigner. Dans les faits, une hydromancienne entendant parler du sorcier rasta agressif-défoncé dans un squat dans une conversation avec le petit groupe ayant agi, fi le rapprochement avec les annonces discrètes de la famille Junon quand à l'enlèvement de leur fils prodige et la promesse de récompense. Après l'avoir tiré de là, et soigné de ses blessures comme de ses dépendances, elle contacta Stanley Junon, ce dernier lui indiquant une petite bâtisse où le laisser pour qu'il soit récupéré discrètement. Cette dernière étant mitoyenne d'une église, Edgar passa toute sa période de récupération à entendre des chants grégoriens, persuadé d'avoir été sauvé par les Cieux.
Juin 2000 : Edgar est de retour dans sa famille, désormais sous surveillance constante soit d'un percepteur particulièrement traditionnaliste, soit d'un coach sportif. Quelques tentatives de débats avec ses parents ont clôt le sujet, et il comprend qu'ils ne seront jamais ouverts à la discussion sur les troubles causés par la magie à l'univers. Il se tourne d'autant plus vers le Seigneur, comprenant que ce dernier l'a sauvé pour lui donner une mission bien précise. Eradiquer la magie des impies. Un chemin de rédemption pour sauver son âme entachée. A choisir, ses parents préfèrent le voir devenir dévot que défoncé, et le laisse s'offrir une bible, une croix et autres babioles.
Automne :Mars 2002 : Cette période semble bien loin derrière lui, c'est désormais un jeune adulte brillant, sportif, pieux et faisant à nouveau la fierté de sa famille. A l'intérieur, il rumine et échafaude ses plans, de plus en plus tortueux et subtils. Il lui faut trouver une place forte et devient rapidement l'assistant de son père, Gardien des Paroles Magique, dans l'objectif de récupérer son poste à son départ. Ses chaperons sont remerciés par une belle prime pour leur travail exemplaire, mais ne semblent désormais plus nécessaires aux yeux d'Edith.
Octobre 2007 : On sous-entend à Edgar qu'il serait peut-être bien de se marier, et puis la petite Emilie à le printemps dans ses yeux. Les premiers rendez-vous se passent bien et ils démarrent une relation douce et sincère, si on exclut la dissimulation du plan anti-sorciers.
Mars 2010 : C'est la fête du printemps, mais Emilie n'est plus à lui, il n'a plus ni sa chaleur, ni sa lumière. Elle est partie pour un aventurier, pour quelqu'un sans carrière ni avenir, un baroudeur qui lui brisera le cœur et ne la méritera pas. "C'est pas toi, c'est moi" lui a t'elle dit ; "On s'est connus trop tôt, je dois d'abord brûler mes ailes et découvrir d'autres choses". Bref, c'était devenu chiant et routinier pour notre pauvre demoiselle, qui ne se voyait pas trop avec deux enfants, un chien et un monospace. Notre cher Edgar commence les phases de la rupture, mais le plus discrètement possible, préférant s'enfoncer dans une dépression plutôt que d'en parler à qui pourrait l'aider.
Mai 2015 : Son père change de poste et lui cède le sien, le petit a fait ses preuves dans le milieu en empêchant plusieurs infiltrations du Covent. Le plan sur le long termes suit son cours, il a désormais les coudées franches pour se déplacer, investiguer de partout et même le faire avec la bénédiction de ses pairs auprès desquels il commence à cultiver son image actuelle d'homme solide, calme et professionnel. De son côté, la dépression s'est mutée en résignemment. Les femmes ne sont plus capables de nos jours d'aimer des personnes respectueuses qui les combleront, mais préfèrent les sensations fortes. Après tout, il a le statut, le revenu, la beauté et les muscles. Peut-être pas assez ? Il peut faire mieux.
HiverPartie libre : des anecdotes, des rumeurs, quelques petites citations pour dresser un mood du personnage, un lien vers un moodboard ou une playlist ...