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[Abandonné] sun bleached flies

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automne 2018
côte ouest (usa)
début de matinée

TW : harcèlement
@Sílas Carter

Trois coups sur la porte (un peu timides).
Silence alors Eli recommence (plus fort, plus sûr). Toujours trop hésitants, peut-être. Il cherche ses marques, calibre encore ses gestes pour coller aux attitudes observées dans les films. Assurés, mais pas arrogants. Forts, mais pas écrasants. Calmes plutôt que lents. Maîtrisés. Il faut avoir l'air confiant, imperturbable, mature et réfléchi (il est plutôt émotif et agité, mais ça ne colle pas) (on ne veut pas ça). Il se débrouille devant une caméra, maintenant, dans le monde réel c'est encore balbutiant.  

Mais il y croit. A ça, pourquoi pas, à ce qu'il peut construire, à cette première mission. Il attaque sans doute par un morceau trop gros, se lance en mer agitée sans vraiment savoir plus que barboter mais c'est comme ça qu'on se forme n'est-ce pas, c'est dans l'épreuve que les armes sont forgées et des tas de citations risibles dont il s'abreuve pour inspirations. Il n'y a pas d'échec, que des apprentissages. S'il se foire (ça n'arrivera pas), qui se souviendra de son nom associé à celui d'un pianiste étranger ? Il aura fait de son mieux.

Ça l'intimide (un peu), il peut mentir à tout le monde sauf à lui-même, mais pas assez pour l'arrêter. C'est qu'un gamin comme lui de l'autre côté, à peine plus âgé (mille fois plus doué), et de gosses Eli a déjà croisé les pires. Après les forêts où on l'a envoyé se paumer, le cimetière où on l'a enfermé, toujours sous des prétextes qu'il a trop voulu croire, farces enfantines enjolivées de sourires bienveillants (derrière les dents de requins), impossible d'associer la peur aux humains.

Il a pris la peine d'observer, improvisé expert en comportement, arrivé deux jours plus tôt au matin, s'est offert quelques temps pour se faire une idée. Il a assisté à la représentation de la veille, aussi, soufflé plus que par la musique par la dissonance, la différence entre l'artiste et le type avec lequel il n'a échangé que quelques mots pour se présenter (presque certain que Carter l'a déjà oublié) (même si depuis les coulisses, pour une fois, il aurait préféré entendre mieux qu'il ne voit).

Il toque encore, et on l'ignore encore alors il se décide à ouvrir. Dos droit et sourire engageant. Maîtrisé. Il a laissé le soleil se lever, le repos bien mérité mais les heures tournent et la lumière devient vive (lunettes teintées accrochées à son col, prêtes à être dégainées, deviennent peu à peu sa marque de fabrique). « Réveillé ? » qu'il tente sans résultat alors il décide son premier crime, enjambe quelques formes dans l'obscurité pour trouver la fenêtre et ouvrir les rideaux, paupières plissées.  « Il est déjà midi, Sílas. » C'est totalement faux, mais ce sera peut-être suffisant pour le secouer (impensable, de ce côté du globe, dans une famille comme la sienne de prendre pareille nouvelle sans bondir du lit pour courir après les heures déjà écoulées. Productivité.)
Sílas Carter
Isolationniste
Sílas Carter

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La discordance des temps modernes

Trombinoscope : [Abandonné] sun bleached flies 1727818271-heart
Face claim : m. danet-fauvel.
Pronoms RP : ◦ il/him ◦
Âge : vingt-neuf ans (29.08)
Tuer le temps : c’est presque une histoire de famille à ce rythme; résident en chirurgie thoracique et cardiovasculaire au CHU d’Edimbourg, il ne vit que pour l’euphorie du bloc, du bistouri et de flanquer une bonne raclée à son paternel
Familier : Icarus est un chat européen qui adore emmerder son monde et qui est plutôt doué à la tâche (comme son sorcier, tout à fait)
Compte en banque : 782
Arrivé.e le : 01/01/2024
Messages : 269
   

sun bleached flies
Automne 2018 — USA



TW : mention de drogue/rejet maternel

Au milieu de la nuit, il ferme les yeux, quelques instants seulement, c'est malheureux. Il aimerait s'éteindre, pourtant, définitivement. Ne plus être hanté par tous ces souvenirs, ne plus penser, ne plus voir, de plus étouffer sous les déboires, ne plus entendre maman qui crie, qui hurle dans ses oreilles qu'il n’est qu’un bon à rien et qu’il n’a pas fini, pas fini d’apprendre ses leçons, pas fini d'apprendre le solfège et qu’il ne le connaîtra d’ailleurs jamais, pas fini de réciter ses gammes et le solo de Schumann, celui que son père aimait tant et auquel il fait honte à présent. Alors Sílas questionne, il aimerait demander pardon, pardon d’exister, il aimerait ne pas avoir a demandé pardon d’être venu au monde, il aimerait juste être un enfant, maman a peut-être oublié qu’il l’était ?
      Étendu sur son lit aux draps froissés, son esprit brumeux et brisé se disperse sous les couvertures entassées. Le venin est injecté, l'aiguille a insufflé le poison comme un murmure funeste, il va s’étourdir et s’enlaidir à force de ne pas pouvoir grandir. Mais ses chaînes le retiennent et il ne peut plus avancer, bloqué entre un passé précaire et un avenir velléitaire, il ne peut pas renaître pour recommencer. Sous le sommeil qui vient lentement le quérir, il garde les yeux fermés, car ses paupières sont trop lourdes pour se maintenir ouvertes. C’est une douce camisole construite autour de l’horreur de la réalité, et il ne ressent bientôt plus que l’ombre d’un vague sentiment léthargique, qui efface tout sur son passage… Les applaudissements recueillis, les éloges reçus, les récompenses raflées et, surtout, surtout, les mots pernicieux de sa mère, qui ne quittent jamais ses pensées.

*
**

Trois coups contre la porte. Bien trop timides pour être entendus par l’homme qui, allongé sur le ventre, la joue contre son oreiller, une main sur ce dernier et l’autre en dessous, inspire paisiblement dans son sommeil. Trois coups contre la porte, encore. Plus assurés et affirmés, mais rien de suffisant pour le réveiller. Trois coups contre la porte, une nouvelle fois. Mais aucune réponse ne vient, alors le visiteur, qui se lasse d’attendre derrière la porte, décide de la franchir sans y avoir été invité. « Réveillé ? » Puisque la silhouette endormie ne se targue d’aucun mouvement, Eli peut considérer que, non, toutes ses manoeuvres n’ont pas été suffisantes pour l’extirper de son repos. En revanche, le soleil vient suffisamment l’importuner pour qu’elle émette un premier grognement agacé, en enfouissant sa figure sous son oreiller. « Il est déjà midi, Sílas. » Un deuxième grognement se fait entendre tandis qu’il roule avec paresse sur ses flancs, en apportant l’une de ses mains contre son visage pour frotter ses paupières, répondant alors d’une voix grave et aussi irritable qu’irritée : « Je ne me souviens pas t’avoir demandé l’heure. » Retombant sur son oreiller, il referme les yeux quelques secondes et, c’est sans même le regarder qu’il reprend aussitôt. « Et je ne me souviens pas non plus t’avoir donné l’autorisation de rentrer dans ma chambre donc, dégage. » Au cas-où le message n’est pas assez claire, sa main tâtonne dans le vide pour attraper le deuxième oreiller qui, lui, est lancé en direction d’Eli, sans vraiment se soucier du fait qu’il atteigne sa cible ou non. « Referme les rideaux avant de sortir. » La politesse est restée dans les bras de Morphée et il aimerait bien y retourner, lui, donc c’est sans aucune considération pour l’intrus qu’il remonte sa couverture sur son crâne, pour se mettre à l’abri de l’astre brûlant.
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TW : harcèlement

Il remue et c'est la première victoire (sûrement la seule). Râle et ça Eli peut le comprendre. Lui aussi préférait dormir le matin, avant. Trop fainéant pour s'activer, trop fatigué pour se lever. Il préfère cette nouvelle vie, les aurores occupées qui remplacent les et si j'avais plutôt répondu ça, ce jour là ressassés toute la nuit. Il se demande, un peu, pourquoi Sílas, lui, n'a pas envie de se lever. Se dit qu'il devrait sûrement chercher à le savoir, même si ça ne l'intéresse pas vraiment. Mais ça aiderait sans doutes, à l'aider. (Putain, qu'est-ce qu'il fout là.)

Paupières plissées pour se préserver du soleil qu'il a lui-même invité, les doigts serrent les rideaux à mesure que le pianiste peste. Il reste immobile, par habitude, se mord la pointe de la langue (par habitude), laisse l'oreiller heurter son épaule sans réagir, par habitude. Les mots glissent pareils (presque). L'intention parvient à l'agacer. Alors Eli relâche le tissu sans refermer, fait demi-tour, écrase le coussin sur son chemin (pas sa faute, il voit plus bien) vers la porte. S'arrête là, hésite en avisant le lit quelques instants, une main en visière pour contrer la lumière trop vive.

Il a pas envie de se battre, c'est aussi trop tôt pour renoncer. « Tu peux pas rester couché toute la journée, » il pointe comme évidence. C'est pour les ratés, de dormir toute la journée, il le sait. A peine prononcé qu'il regrette, entend déjà un "watch me" cinglant qu'il aurait lui-même provoqué. « J'reviens dans une heure. » C'est le mieux qu'il puisse faire, vraiment. « Ouvre la porte toi-même, si tu veux pas que j'sois obligé d'entrer, » il ajoute, maudit la pointe de défaite dans ses inflexions. Même ses épaules sont affaissées. (Sortez le de là).

Il rouvre, sort comme promis, prend garde à ne pas claquer la porte dans son dos.
Reviendra une heure plus tard comme promis, frapper avec plus d'insistance.
Sílas Carter
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TW : mention de drogue/rejet maternel

« Tu peux pas rester couché toute la journée, » Un soupir nasal échoue contre l’oreiller tandis qu’il fronce durement ses sourcils au-dessus de ses paupières désespérément closes, qui n’ont aucunement l’intention de s’ouvrir malgré les demandes maintes fois formulées. « C’est toi qui va m’en empêcher, peut-être ? » S’il pose une question qui n’attend pas de réponse, mais s’empresse d’émettre un ricanement successif comme pour tourner en dérision les paroles de l’intrus, qui doit bien s’avouer vaincu. « J'reviens dans une heure. » - « Pas la peine. »  Le ton n’a rien d’amical, et laisse pleinement entendre que l’accueil ne sera guère plus chaleureux qu’il ne l’a été présentement, mais ce n’est encore point suffisant pour qu’Eli renonce, si bien qu’on peut lui allouer au moins sa persévérance et sa patience, toutes deux largement usées par l’emmerdeur qui peine à se rendormir. « Ouvre la porte toi-même, si tu veux pas que j'sois obligé d'entrer. » Un simple grognement lui répond tandis qu’il tourne sa tête de l’autre côté pour le fuir, désireux de retrouver le sommeil… Sans succès.



Il a essayé, pourtant, de se rendormir, mais il n’a fait que rouler d’un bord à l’autre du lit en s’entortillant dans sa couette, jusqu’à renoncer : voilà qui l’agace encore plus que l’intrusion cruelle de celui qui a osé troubler son sommeil. Alors, repoussant la couverture jusqu’aux pieds du lit, il s’est extirpé de ce dernier pour prendre une douche et s’habiller, non sans nourrir une pointe de rancoeur à l’égard du plus jeune. Et sans attendre le retour de ce dernier, c’est avec une cigarette coincée entre les lèvres qu’il a rejoint le jardin de la villa, s’installant sur l’une des choses longues en repositionnant correctement ses lunettes de soleil sur son nez droit. Normalement, cette fois, il devrait avoir la paix. Normalement.
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