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[Terminé] as we forgive those who trespass against us | davi

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Davi Galhardo Assunção
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Davi Galhardo Assunção

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Tuer le temps : Couturier et créateur de la marque Assunção. Demi-couture et haute-couture qui privilégie l'upcycling et les tissus vegan pour une mode plus slow et respectueuse de toustes.

Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

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I've seen the devil, in every place, in every face

février 2024, le soir feat @Frank Verstappen  


TW : culpabilité, haine des humaine, haine de soi


- C’est mon frère. C’est normal que je m’en occupe s’il se blesse, surtout si ça implique de l’amener ici.

S’était-il senti obligé de le conduire à l’hôpital comme il semblait l’être envers son frère ? Pas que Davi s’imaginait au même niveau de sentiments que son adelphe, mais dans les mots de l’inconnu, il y avait une forme d’obligation marquée par un simple “c’est normal”. Ce ne l’était pas malgré ce qu’on nous laissait croire. Les liens de sang ne devraient impliquer aucune charge officielle, encore moins une culpabilité implicite. Ce n’était qu’une forme de lien parmi d’autres, qui pouvait s’avérer importante tout comme inexistante. Et si aux yeux du zoomancien, il n’y avait pas de plus important que la famille, comprendre qu’il avait le droit de s’en éloigner s’il en sentait le besoin aurait pu être une première étape vers la guérison.
Mais Davi restait Davi et en comprenant ce que Frank disait à demi-mot, il se sentit désolé pour l’homme alors qu’au fond, il ne l’était jamais pour lui.

- On vit ensemble, mon frère, ma mère et moi. Il faut bien que je m’occupe d’eux parce que…

Parce que c’est ainsi. Parce qu’il n’y a personne d’autre pour ce rôle. Parce que mon père est absent, parti, décédé, au choix. Parce que je le peux. Parce que je le dois. Dans ce silence, Davi imaginait des dizaines d’explications et se sentit gêné de tant d’informations. Comme si, en ayant lui-même révélé ne pas apprécier les hôpitaux, il avait ouvert une porte sur son intimité et obligé l’autre à en faire de même. Une autre responsabilité sur ses épaules humaines, qui semblaient autant porter que ses homologues sorcières.
Davi ne put s’empêcher de fixer longuement celui qu’il avait insulté, agressé, frappé en se demandant comment c’était possible, de lui vouloir du mal. Haïr le monde pour une poignée de monstres. Devenir l’un de ces monstres pour venger son propre monde. À cet instant précis, Davi ne haïssait plus que lui-même.

Quand le couperet tomba, il baissa les yeux pour éviter de croiser les siens. Car c'était trop douloureux, d'être à la fois le bourreau et la victime.

-J’ai pas envie de vous laisser ici.

Et lui voulait qu’il parte. Car voir ses épaules hautes s’affaisser sous le poids d’une culpabilité illégitime était insupportable. Car entendre sa confession lui donnait l’impression d’être une responsabilité pour celui qui semblait en avoir déjà bien assez à porter. Et il l’avait agressé. Et il l’avait insulté. Et il avait espéré le voir réagir pour valider, encore et encore, cette haine viscérale qui, aujourd’hui, lui semblait bien vaine. Face au géant de glaise qu’était Frank, Davi se sentit aussi petit qu’une poussière. Détestable comme un grain de sable au creux d’une paupière.

Une toux grasse le ramena à la réalité alors que le conducteur du cabriolet lui posa une question plus pragmatique que tout ce qu’il venait de lui partager.

- Je veux dire… vous avez un téléphone pour appeler un taxi, après ? Aux admissions ils demanderont un numéro, voire deux. Vous voulez bien que je mette le mien ? Juste… au cas où.
- Bien sûr.

Bien sûr à tout. Comment lui refuser ? Lui qui semblait tendre la main avant même qu’on la lui demande ? Le sorcier ne s’était même pas rendu compte que son coeur s’était calmé tant il s'était accroché à la réalité de Frank comme il se confortait dans la sienne, par habitude. Et il n’avait pas non plus pris conscience que la personne devant lui venait de partir et que l'homme de l’accueil leur faisait signe d’avancer.

- Bonsoir, j’ai…

Il jeta un coup d’œil au profil de Frank, avant de se reprendre :

- J’ai été agressé à la sortie d’un bar. Un… pauvre gars qui s’est dit que frapper un inconnu était meilleur qu’une thérapie surement et… enfin, j’ai voulu me défendre et je me suis blessé à la main.

Explications à demis-mots offerte à l’homme à côté de lui et cette fois-ci, sans oser le regarder.

- Vous avez pu venir en voiture ou…
- C’est lui qui a conduit. Il m’a sauvé.

Lapsus qui lui tira un silence gêné. Y avait-il même un mot pour expliquer ce qui s’était passé en l’espace d’une demi-heure ? Comment l’homme avait-il su confiner l’explosion par sa simple présence ? Et si leur ressemblance faisait passer le coeur du sorcier de l’angoisse à l'empathie en un quart de seconde, il n’arrivait toujours pas à comprendre comment ils en étaient arrivé là. Par quel hasard la vie avait décidé de les mettre sur le chemin l’un de l’autre.

- D’accord, on va vous ausculter. Avant, remplissez cette feuille et signez ici. Vous pourrez attendre ensuite dans la salle B.

Aussi vite expliqué, aussi vite expédié, Davi se recula pour laisser la place à la personne derrière, un stylo et le dossier tenue dans sa main mobile.

- Notez votre numéro, je vais… je vais remplir ça tout seul, ça ne devrait pas être trop compliqué et puis j’attendrais. Je verrais comment rentrer après. Un taxi ou autre...

Sa voix se voulait aussi rassurante que possible, à la ligne ondulante pour que l’autre comprenne qu’il avait complété sa mission. Qu’il pouvait partir les épaules légères, bien que contusionnées à force de porter plus que le nécessaire.

Diana Hyde
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Diana Hyde

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Âge : 29 ans et il lui manque deux dents.
Tuer le temps : protectrice des voies sylvestres qui distribue le clin d'œil à n'importe qui dans son sillage, roule des mécaniques mais n'assume pas plus que ça derrière.
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tw; culpabilité, hôpital, syndrome du sauveur

S’il y a bien une chose qu’il ne saurait regretter, c’est d’au moins avoir réussi à lui faire accepter de venir ici, pour se faire soigner, et d’apposer son contact téléphonique sur la fiche au cas où. Parce que Frank ne sait rien de lui, et que jusqu’ici, beaucoup trop de choses pourraient lui faire croire (à tord) que l’homme était isolé, d’une certaine manière : il aurait pu appeler quelqu’un de son entourage dans la rue où il l’a aveuglément cogné, comme il aurait pu lui signifier dès l’attente dans cette file qu’il passerait un coup de fil à qui allait de droit. Alors son imagination s’imbibe de fausses images, de fausses interprétations, à concocter un espèce de pire qui justifierait qu’il reste encore un peu plus ici. Mais Frank est d’une loyauté terrifiante envers ses employeurs, peut-être même davantage que face à la santé de couturiers éprouvés par la vie.

Une fois leur tour arrivé, la candide gargouille reste coite et laisse l’écharpé dérouler le nécessaire pour contextualiser son admission. Davi reprend son alibi, jusqu’au moment où une phrase, échappée là pour répondre à une question, en fait naître de nouvelles chez le Verstappen.

Vous avez pu venir en voiture ou…C’est lui qui a conduit. Il m’a sauvé.

Un œil de biais, issu des hauteurs, trahit ses émotions, qui ont tendance à prendre trop de place au creux de ses orbites. Une chance qu’il soit précisément trop grand, et pas le sujet central, car il aurait peut-être été responsable d’une chute drastique en terme de capital persuasion. Sauvé ? répète t-il entre ses tempes. Ce n’était pas vraiment dans le laïus de base, et encore moins dans ses considérations présentes, vis à vis de la situation. Ca avait des relents de chevalerie qui lui fit ressentir une gêne instantanée, quant bien même il n’avait eu de cesse que d’en faire preuve - factuellement - depuis des années.

Frank a encore ce terme glué à sa psyché, lorsque le brésilien lui propose le stylo.

Notez votre numéro, je vais… je vais remplir ça tout seul, ça ne devrait pas être trop compliqué et puis j’attendrais. Je verrais comment rentrer après. Un taxi ou autre…Ok… merci.

Il s’exécute, en bon gaucher, c’est à dire sous le regard toujours un peu pantois des autres. Puis il se trouve un peu con, sur le moment, jette un coup d’œil vers la personne qui est passée après eux, reporte son attention sur Davi. Quel drôle de type. Probablement une pensée partagée, mais tue par nécessité. “Prenez soin de vous Davi,” qu’il arrive quand même à dire, l’air plus gauche que seulement à être gaucher ; lui laissant récupérer le stylo tendu. Un geste de la tête pour accompagner les adieux, et puis, sans s’éterniser - il se serait aussi englué dans sa gêne, à ce stade - retrouve la fraîcheur de l’extérieur, laissant derrière lui trop de ces choses qu’il ne saurait décrire.

* * *


Tu t’es pas trop ennuyé ? lui avait demandé le vingtenaire une fois à bord de la Mercedes, en se l’étant imaginé à phaser pendant le temps imparti sur un album qu’il s’est déjà repassé au moins dix fois avant ça. Pas vraiment, avait-il répondu en lui laissant l’espace de raconter toutes les anecdotes de son choix sur ce que sa soirée à lui avait pu être. Il n’était ni question d’hôpital, ni même de pub ; c’était même plutôt des choses assez ordinaires, en gardant le scope bourgeois en ligne de mire. Ecouter le môme n’avait pas vraiment suffi à lui ôter de la tête la dernière heure qu’il avait tuée.

Quand les pneus se sont arrêtés sur la rugosité caractéristique des graviers de la propriété, il y a des souhaits d’une bonne nuit, là où Frank reprend (enfin) le fil de ses responsabilités. Si Bonsai ne dort pas, il le sortira une dernière fois. Liz sa mère doit dormir à cette heure, Klem l’attendre en lisant un vieux Goethe, histoire de faire dans le joyeux. Il y a pourtant le reflet brillant de quelque chose, lorsque la portière s’ouvre et que la lumière embaume l’avant de l’habitacle ; et à peine une jambe passée dehors, le fils Verstappen se penche côté passager. Des… clés.

Douche froide, sur le moment. Un “merde” lui échappe des lèvres, vérifie l’heure sur sa montre. Une heure depuis qu’il l’a laissé aux urgences, une heure sept pour être précis. Sept, le divin s’invite.

Il s’exfiltre tout de même de la Mercedes, faisant le chemin à pied - et pas des moindres - vers sa propre maisonnée. L’habitude ne lui fait même plus compter le nombre de pas pour y arriver. Il ne peut pas reprendre le même véhicule car aucune mission officielle ne le justifie. A cet instant, il n’y a qu’une affaire personnelle, avec l’inquiétude latente qu’il soit déjà trop tard.

A peine entré que Bonsai se lève de son panier, à moitié titubant de fatigue, pour lui faire une fête qui allait être rapidement expédiée. “Maman dort ?Oui, — Faut que je ressorte en ville, je fermerais en rentrant,Ah ? C’est Billy ? Y’a un problème ?Je te raconterais, faut que je me dépêche” échangent les frères dans des murmures en allemand, tandis que le chien reçoit quelques flatteries habituelles. “Ah tu vas à un de tes rassemblements ?Non,Ok du coup tu vas rouler tout seul comme un con pas à plusieurs, noté” Frank se décharge de sa veste et récupère les clés de la Nissan, soupire du nez. La taquinerie lui passe par dessus son presque deux mètres. “Va dormir,” qu’il rétorque en s’échappant de là.

* * *


Le parking des urgences est regagné beaucoup trop vite, par rapport à la distance et ses limitations de vitesse (les bienfaits d’une manuelle, clamerait t-il avec un sourire canaille). Était t-il déjà parti ? Attendait t-il pour rien ? L’heure tourne et Frank n’a pas l’audace d’aller chercher l’information en s’engouffrant à nouveau dans l’hôpital, s’imposant cette limite.

Ce temps à patienter, Frank l’a aussi passé à s’auto-flageller. A prier, aussi, encore une fois ; puisque cela avait eu l’air de marcher un peu plus tôt (constat). A hésité à appeler Billy pour s’excuser de vive voix pour son SMS qu’il avait considéré limite. Il n’a même pas eu le réflexe de lancer le lecteur CD pour pouvoir s’échapper un peu d’ici, voire se détendre face à l’inédit. Il était plongé dans l’obscurité et le silence d’une voiture de 90, pas n’importe laquelle au demeurant, et donc, avec une batterie qu’il valait mieux bichonner.

Et puis il le vit, sans savoir s’il allait s’arrêter là ou finir hors de portée. Alors l’homme met le contact, démarre, lui fait des appels de phares. De quoi glacer son estropié, sorti du sixième cercle des Enfers d’Edimbourg. Frank ouvre sa portière, sort, lui fait des signes. Il l’a vu, ça y est, l’a probablement reconnu de par sa taille, faute de savoir voir dans le noir (si seulement il savait). Il dit d’une voix portante : “Vos clés”, en les tenant au bout du bras, à hauteur d'œil. Bon sang, avec ça, on pourrait croire qu’il l’a fait exprès.
Davi Galhardo Assunção
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février 2024, le soir feat @Frank Verstappen  


TW : mention de décès dans un incendie



Il était parti aussi vite qu’il avait écrit son numéro sur la feuille d’admission. Davi l’avait simplement salué, remercié en silence d’un regard qui signifiait déjà bien trop. Pendant de longues minutes, le zoomancien était resté immobile entre la salle d’attente et la sortie, son dossier en main sans que rien ne puisse déranger la longue réflexion qu’il avait. Pas même les bips incessants qui provenaient de la droite sans connaitre leur explication ni les pleurs de l’enfant qui n’avaient cessé depuis son entrée. Qu’allait faire Frank à présent ? Reprendre son boulot ? Rentrer ? Où ça ? La dernière fois que Davi avait passé autant de temps avec un humain, sans que cela parte en une rixe où il ne faisait plus qu’un avec la chaussée, c’était avant son arrivée ici. Au Brésil. Et il ne se souvenait pas, même à cette époque, d’avoir conversé avec autant de respect et de calme, sans que l’essence humaine vienne alimenter le feu de sa rage. Ce Frank tenait davantage d’un arrosoir rempli à ras bord, qui se fichait bien de sentir le plastique brûlé tant que sa patience finissait par faire effet.
Seule la voix d’un infirmier - au vu de sa tenue - le ramena à la (douloureuse) réalité. Ou était-ce ses questions qui étaient douloureuses ? Le sorcier ne savait plus vraiment et dans un unique hochement de tête, écouta le professionnel et alla s’asseoir là où l’humanité allait le frapper, encore, de plein fouet.

L’attente ne fut pas si longue que ça, 45 minutes entre le moment où il s’était assis, fiche complétée avec les informations qu’il voulait partager, et son nom appelé, dans une mauvaise prononciation. Il garda la remarque pour lui alors qu’il rejoignait une femme dans la trentaine et aux cernes défiant la gravité : elles s’étendaient tout autour de ses grands yeux verts. L’auscultation fut efficace, les questions élémentaires et ses grimaces restèrent silencieuses. Il n’y avait pas de place avant le lendemain pour une radiographie, mais au vu la situation initiale, du gonflement des phalanges et des douleurs évoquées, l’interne pensait à une fracture métacarpienne.

- Rien de très grave, c’est 50% des fractures qui arrivent ici, les soirs de semaine ou de week-end.

En d’autres termes, les fractures de celleux qui s’amusaient à défier la vie. Elle lui proposa de revenir pour une radio le lendemain matin et en attendant, de mettre son poignet en attèle et de lui prescrire du tramadol, pour la douleur.

- Il serait préférable de ne pas rentrer seul par contre. Vous pouvez avoir des vomissements ou vous sentir sédaté.

Davi avait encore hoché de la tête avant de murmurer un “on me ramène”. Un demi-mensonge. Un taxi ferait le chemin et c’était comme si “quelqu’un le ramenait”, même s’il n’y avait personne pour veiller sur lui et que le conducteur le sortirait illico presto de sa voiture s’il commençait à avoir la nausée.

Lorsqu’elle lui installa l’attèle, il se demanda comment travailler si le lendemain, la radiographie validait la fracture. Et quand l’angoisse commença sa ritournelle, il attrapa la prescription, remercia sommairement et disparut le plus vite possible du box. Ne pas travailler n’allait pas complexifier son quotidien : ses commandes actuelles n’étaient pas pressées et il avait terminé en avance la jupe à tartan de M. Cavendish. Ce ne serait pas non plus une galère financière, Davi ayant bien assez sur ses comptes bancaires pour subvenir à ses besoins pendant quelques mois sans rentrée d’argent. Mais que ferait-il à la place, lui qui occupait la majeure partie de ses jours et de ses nuits entre dessin et confection ? Les rares moments où son esprit n’était pas occupé par son métier, il partait à la conquête de ses plus sombres recoins, là où la peur, la colère et les souvenirs se faisaient un nid douillet depuis des années. Être constamment occupé était la bouée de sauvetage de Davi. Et alors qu’il prenait conscience de la situation, le regard clair fixant trop longuement l’attèle, une lumière aussi vive que le soleil l’arracha à son angoissante réalité.

Tête tournée vers la gauche, il ne reconnut pas la voiture, mais bien la silhouette qui s’en extirpa. En plissant des yeux, le brésilien vit alors son trousseau de clés, qui pendait devant le visage de Frank.

- Vos clés.

Ses clés. Entre les doigts de l’humain qu’il avait insulté, agressé, frappé. Qui l’avait aidé. Qui était revenu les lui rapporter. Si Liz était présent, il poufferait de rire en lui murmurant au creux de l’oreille “les oublis ne sont que des actes manqués”. Des deux, le papillon avait toujours été le plus clairvoyant. Surement pour ça qu’il avait été le premier à brûler.

- Vous n’auriez pas dû…

Commença-t-il alors qu’il se rapprochait de la voiture. Il n’aurait pas dû quoi ? Les rapporter? Qu’aurait-il fait d’autre ? Le gars ne savait même pas où Davi habitait, impossible pour lui d’aller le cambrioler ! Mais l’aurait-il fait ? Non, mais c’était plus facile d’avoir en première pensée toutes les horreurs que l’humain pouvait réaliser. Plus facile et plus rassurant, pour éviter de retomber dans le silence de tout à l’heure, lorsque Davi avait regardé Frank partir en se demandant ce qu’il allait bien faire à présent. Qui il était, en dehors de ce cabriolet aux allures d'ambulance.

- Elles ont dû glisser de ma poche arrière.

L’excuse resta encore au bout de ses lèvres alors que sa main libre attrapa la boucle du trousseau. Demande-lui. La voix fluette de Liz lui fit pencher sa tête sur le côté, comme si les ailes du papillon venaient de lui chatouiller le lobe de l’oreille.

- On m’a précisé qu’il vaudrait mieux que quelqu’un me ramène. Avec l’antalgique qu’on m’a donné, je peux avoir des vertiges ou… être nauséeux. Si je vous paye la course, est-ce que cela…

Finir sa phrase était aussi difficile que de coudre correctement de la viscose : les mots glissaient dans sa tête et fuyaient à chaque fois qu’il tentait de les maintenir sur le bout de sa langue.

- Est-ce que vous pourriez juste me ramener à Old town, vers la Coline de Calton ?

S’il vous plait, merci, je suis désolé.

- Promis, je ne… vomirais pas.

C’était déjà quelque chose, de demander. C’était déjà tellement, de promettre.


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tw; les mêmes que d’hab

Vous n’auriez pas dû… Qu’est-ce qu’il n’aurait pas dû ? Ces clés ne sont pas à lui, ne sait pas où il aurait pu retrouver ce Davi qui, s’il l’avait cherché les jours suivants celui-ci, n’aurait pas vraiment apparu avec son adresse associée. L’homme ne relève pas, pas plus qu’il s’offusquerait qu’il lui demande de partir, probablement en surdose de bienveillance. Et à dire vrai, Frank n’était même pas sûr d’avoir très bien entendu, préférait se dire qu’il avait amoncelé des morceaux de son imagination foisonnante, pour changer, en calant les sonorités à des mots  vaguement sensés.

Elles ont dû glisser de ma poche arrière.Sans doute. Je m’en suis aperçu vraiment tard, heureusement que vous étiez encore là.

Il n’aurait même pas été le premier, à dire vrai. Les sièges de la Mercedes étaient confortables mais leur orientation était parfois traître, laissant les poches se vider une fois assit là. C’est même à se demander si l’un comme l’autre auraient pu entendre le tintement caractéristique des clés. Son qu’ils entendent pour de bon cette fois, en échangeant ces dernières. Frank n’a par ailleurs pas vraiment le temps de se sentir mal à l’aise, une main reposant sur l’encadré supérieur de la portière. Parce que le brésilien lui demande, contre toute attente : “On m’a précisé qu’il vaudrait mieux que quelqu’un me ramène. Avec l’antalgique qu’on m’a donné, je peux avoir des vertiges ou… être nauséeux. Si je vous paye la course, est-ce que cela…Payer ?!Est-ce que vous pourriez juste me ramener à Old town, vers la Coline de Calton ?

Face à cette fébrilité qui parle davantage que les mots, Frank ne compte bien entendu pas s’appesantir sur cette histoire de paiement. Il avait l’air déconnecté, épuisé. Sans doute la raison pour laquelle il s’était empressé de récupérer une main qui lui aurait de toute évidence été tendue, si quelques secondes de plus s’étaient vautrées dans le silence.

Promis, je ne… vomirais pas.Et moi je roulerais plus doucement que tout à l’heure. Montez.

Le bolide n’est pas du tout le même, le high tech de la Mercedes étant remplacé par un intérieur certes sympathique, mais beaucoup moins moderne. Il n’y avait qu’à voir le lecteur CD, cela fait bien longtemps qu’il a été remplacé par les prises USB. Sans doute que la portière était même plus lourde à l’ouverture, mais il fait confiance au bras disponible de Davi pour s’y frotter. Une fois à l’intérieur, portières claquées, Frank lui promet à son tour :

Si ça va pas, vous me dites et on s’arrête.

Et puis il y a un léger moment de battement où Frank réalise qu’il faut qu’il l’aide pour s’attacher, encore une fois.

Désolé,” qu’il lâche, l’air confus de ne pas y avoir pensé aussitôt. Même combat qu’un peu plus tôt, il lui boucle sa ceinture, reprend place dans son assise et fait de même.

J’ai pas de Silbermond dans la mienne… pas cette semaine en tout cas.” précise t-il en passant la première, premier coup d’accélérateur mesuré. “Enfin, j’crois. Je me rappelle même plus ce que j’ai mis dans le lecteur, en fait.” c’est dit plus bas et pas sans s’avouer un peu trop amical, après coup. Pas que ce soit un problème, Frank était friendly par nature, en vérité. Seules ses missions quotidiennes lui demandaient de brider certaines parts de lui, comme le nécessiterait beaucoup d’autres métiers. Avec ce volant là entre les doigts cependant, il n’y avait plus vraiment de barrière à s’imposer, ou du moins, elles s’effritaient d’elles-mêmes assez rapidement.
Davi Galhardo Assunção
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TW : évocation de prise de médicaments



- Et moi je roulerais plus doucement que tout à l’heure. Montez.

La vitesse du premier round lui avait convenu, il l’avait à peine senti grâce au confort de la voiture-safari. Car bien qu’elle fasse partie des machines que le zoomancien détestait, il ne pouvait mentir sur le standing de l’assise ou le silence agréable du moteur pendant qu’ils roulaient. Là… Là, c’était un autre type de voiture. Plus de celles qu’il connaissait et ne pourrait confondre avec un cabriolet. La porte fut moins facile à ouvrir, plus lourde et épaisse, mais le siège dans lequel le sorcier s’installa restait agréable, bien que légèrement trop avancé pour ses jambes. Surement un ou une passagère habituelle plus petite que lui. Ou son frère ? Comme il avait mentionné l’amener souvent à l’hôpital, cela devrait être dans cette voiture et pas celle de ses patrons. Car s’il y avait bien une chose que le couturier comprit en refermant la portière, c’était que ce véhicule était celui de l’humain. Il était donc revenu sur ses heures de liberté et avait terminé sa soirée en échangeant les deux voitures. C’était un autre indice sur la droiture du type.

- Si ça va pas, vous me dites et on s’arrête.

Il acquiesça avant de regarder l’attache de la ceinture : même situation, plus la même relation. Il s’état peut-être passé seulement deux heures depuis leur rencontre, mais Davi avait l’étrange impression que cette soirée avait pris une autre tournure en le voyant revenir. Que la façon dont Frank tenait ses ses clés, de lui faire des appels de phare ou même de s’étonner d’être payé pour le ramener, avait rendu le tout encore plus compliqué. Incompréhensible. Une fois rentré chez lui, Davi y pensera toute la nuit et n’en fermera surement pas un œil.
Le “désolé” murmuré du conducteur glissa sur lui sans aucun écho. Cette fois-ci, il ne retint pas sa respiration bien que son corps se tendit par réflexe. Combien de fois par jour cela lui arrivait ? Et pas seulement avec un humain. Même quand Gabriela voulait le prendre dans ses bras, il avait la désagréable sensation que toute sa peau se contractait pour ne former plus qu’une carapace, aussi dure que celle d’un pangolin. À moins que…Était-ce réellement qu’une sensation ? Discrètement, Davi effleura du bout des doigts l’espace entre deux boutons de chemise, il resta silencieux en rencontrant la rudesse des plaques cornées de l’animal qu’on braconnait depuis des décennies avant de finalement retrouver l’élasticité de sa peau. Lui qui pensait que sa magie était détraquée depuis de longues années n’avait jamais pris conscience qu’elle continuait de le protéger dès que la situation lui échappait.

- J’ai pas de Silbermond dans la mienne… pas cette semaine en tout cas. Enfin, j’crois. Je me rappelle même plus ce que j’ai mis dans le lecteur, en fait..

Le lecteur CD fut regardé avec curiosité puis il en approcha ses doigts pour venir appuyer sur le bouton de lancement. Ce qui remplit l’espace intérieur de la voiture fut aussi surprenant que toute cette soirée, entre Frank et Davi : Rick Astley, Never gonna give you up. Fort, très fort. Si les coïncidences commençaient à s'amonceler, le destin avait décidé de s'amuser encore avec eux en leur fournissant une nouvelle chanson aux paroles en parfaite adéquation avec la situation.

- C’est… pas très allemand. Et inattendu.

Arrêta-t-il pour autant ? Non. Car s’il y avait bien une chose que la chanson de Rick Astley faisait, c’était de rendre le monde plus heureux et plus doux. À moins que ce soit le tramadol.
Déjà, un léger sourire remplaça l’air bougon du couturier, qui laissa sa tête remuer lentement en rythme, comme avec Silbermond. Davi avait cette fâcheuse habitude de se laisser happer bien trop rapidement par une musique, comme si son corps réclamait la vie et prenait toutes les miettes qu’il trouvait à disposition.

- Vous saviez que l’on compare parfois la tessiture d’Astley avec celle de Barry White ? Enfin… c’est peut-être une musique que vos passagers apprécient, mais pas vous. J'espère que... votre frère et votre mère ne vous attendent pas par ma faute.

Car il se souvenait de cette information glissée lors de l'attente à l'hôpital.


Diana Hyde
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tw; les mêmes que d’hab

A la réflexion déroulée à haute voix s’est très vite accompagnée la surprise, voire les gros yeux dans la direction du brésilien qui, à l’instar de l’autre voiture, s’est engagé sur la voie musicale, allumant le lecteur CD sous aucune autre forme de procès. Il y avait beaucoup trop de probabilités pour que cela soit un scandale, à commencer par les décibels, ce qui est précisément le cas lorsque les notes d’un morceau en plein refrain scandent leur… merde, son cerveau se remet à faire ce qu’il faisait lors des cours de piano du plus grand. Fa majeur, Sol, Mi mineur, La mineur… des notes sont arrachées à certains endroits comme des mauvaises herbes. A ça se mêle un nez un peu froncé, qui cache en réalité une moue mi-honteuse, mi-amusée. “C’est… pas très allemand. Et inattendu.” Eviter le regard alors que le sourire, devenu franc, se fraie un chemin sur sa gueule, après avoir un peu baissé le son, quand même.

Frank a tellement l’impression que ses joues chauffent - et que son esprit se cale sur les notes plus que les paroles - qu’il n’a pas vraiment fait le lien avec la situation. L’émotion était bien plus prégnante que tout le reste.

Vous saviez que l’on compare parfois la tessiture d’Astley avec celle de Barry White ? Enfin… c’est peut-être une musique que vos passagers apprécient, mais pas vous. J'espère que... votre frère et votre mère ne vous attendent pas par ma faute.

Le conducteur baisse encore un peu, de quoi mieux entendre la suite des propos, et potentiellement mieux voir la route aussi. Encore une fois, l’esprit du fils Verstappen cale contre un mot plus que sur l’ensemble. On ne monte pas en troisième sans avoir passé les précédentes, sauf quand…

Tessiture…” répète t-il, reprenant vaguement de son sérieux. Les souvenirs s’agglomèrent rapidement et une seule question perdure, envoyée à l’homme à ses côtés. “Vous êtes musicien ?” Il pourrait tout aussi bien chanter, mais ce terme, il était sûr de l’avoir entendu de la bouche du prof à domicile qui venait tous les jeudi soirs faire ses classes à la gamine. Alors il faisait arbitrairement ce lien avec les musiciens et pas les chanteurs, bien qu’ils suivent les mêmes lignes, parait t-il. Gamine qui a bien grandi depuis d’ailleurs, mais qui pratique toujours.

Les rares feux sont au vert, rendant une étrange fluidité à leur escapade nocturne. Rien n’aurait laissé supposer tout ça, au matin, lorsqu’il s’était levé pour courir avec Bonsai. Tout ce qui est calculé l’était rarement lorsque la vie voulait y mettre son grain de sel.

Ma mère dort et mon frère lisait encore tout à l’heure, mais le connaissant il ne m’attendra pas non plus.” Ce qui n’était pas le cas de son chien qui, bien que somnolant, avait toujours du mal à courir les vraies plaines d’un profond sommeil lorsqu’il n’était pas là. Son passif l’expliquait, malgré toute la bonne résilience du monde, les traumatismes ne disparaissaient pas vraiment. “J’écoute pas vraiment Barry White, mais son grain de voix est difficilement oubliable.Major Tom de Peter Schilling suit Astley, avec tout le coup de vieux que ça peut induire. “Ca c’est allemand.” lâche t-il dès l’instrumental au synthé, bientôt surmonté par quelques percussions. Reste cependant à voir s’il parviendra à ne pas pousser la chansonnette lors du refrain ce qui, factuellement, n'irait pas réellement aggraver la situation, vu le frais tableau.
Davi Galhardo Assunção
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Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

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- Tessiture… Vous êtes musicien ?

Il ne l’était pas, préférait de loin écouter celleux qui avait le rythme dans les doigts que de s’essayer à un instrument. Son frère faisait du rebolo depuis son enfance, présent dans les premières lignes des fêtes et du carnaval de Rio Branco, pour combler l’absence des écoles de samba de la région. Davi se rendait rarement aux festivités mais faisait toujours un effort pour venir le voir : il y avait une telle passion dans les mouvements de ses mains contre le tambour et de la joie dans son sourire que l’ainé faisait passer sa sensibilité au bruit au second plan. Plusieurs fois, il s'était même surpris à pleurer devant la lumière solaire qui émanait de Leandro.

- Non, j’aime juste la musique.

Simple réponse qui aurait pu passer pour une fermeture de conversation si le sorcier n’avait pas continué à fredonner ladite chanson avec un bonheur non dissimulé. L’autre semblait aussi apprécier, au vu du sourire, que le zoomancien crût percevoir de côté. Astley avait vraiment un don…

- Ma mère dort et mon frère lisait encore tout à l’heure, mais le connaissant il ne m’attendra pas non plus.

Il hocha de la tête lentement, avant de regarder son téléphone pour vérifier l’heure : il était bien plus tard que ce qu’il pensait et comprenait que la famille de Frank ne l’attende pas. Une nouvelle vague de culpabilité lui fit se pincer les lèvres. Il s’en voulait alors que quelques heures plus tôt, il l’aurait tout autaant retardé pour une raison bien différente. Quoique, si Frank s’était battu contre lui, il serait rentré bien plut tôt au vu du manque d’aptitudes de Davi. Et n’aurait pas du reprendre la route, ni conduire si tard dans la nuit ni perdre du temps à l’hôpital pour l’y accompagner. Frank aurait gagné beaucoup, à lui répondre par une droite ou un simple coup de pied dans le genou

- J’écoute pas vraiment Barry White, mais son grain de voix est difficilement oubliable. Ça c’est allemand.

Major Tom remplaça Never gonna give you up. Une musique que Davi connaissait tout aussi bien mais s’en rappeler avec autant de précision le surprit : cela faisait bien longtemps qu’il ne l’avait pas écouté et pourtant… Le synthé bien reconnaissable lui fit tapoter ses doigts libres contre son genou. La sensation musicale était salée, comme la saveur d’une sauce soja qui rehaussait les légumes d’une poêlée. Il se passa un bout de langue sur les lèvres pour les humidifier et retirer le goût, avant de continuer la conversation.

- Soit on est de la même génération soit… soit on apprécie juste les mêmes musiques. Ce serait une jolie coïncidence au vu de…

Il dodelina de la tête, peu sûr de ce qui allait venir juste après. Enfin si, mais il ne savait pas comment ça sortirait. Sa tête était un peu cotonneuse et chaque pensée se répercutait sur une sensation de fatigue intense. Le résultat ne serait pas à la hauteur de ce qu’il espérait alors il laissa filer la principale question qu'il  se répétait en boucle depuis tout à l'heure

- Vous êtes le premier à ne pas réagir vous savez ? À mes insultes et… au reste. Pourquoi ?

Ça l’intriguait sérieusement car même si la personnalité de l’homme à ses côtés devenait de plus en plus claire aux yeux du zoomancien, il y avait un gouffre entre être une bonne personne et se laisser être agressé. Davi avait débuté tellement de bagarres en plusieurs années ici qu'il avait testé tous les profils possibles et imaginables : des gars tirés à quatre épingles aux travailleurs de nuit en passant par ceux qui préférait les alcools forts à la bière ou encore ceux qui avait à leur poignet une Rolex et une alliance dorée. Mais jamais il n'avait croisé la route de quelqu'un comme Frank qui, à la première remarque, c'était seulement décalé. Qui, au premier coup, c'était simplement excusé.

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tw; le roller coaster habituel de la saga de Noël

Non, j’aime juste la musique. Il y a aimer et aimer, d’après Frank, et s’il aimait aussi, le fait de connaître le terme que le brésilien avait employé plus tôt tenait d’un miraculeux hasard. Il ne se considérait pas vraiment mélomane mais il appréciait le temps passé à écouter, et surtout, à écouter en partageant. C’est précisément ce qu’il se produit à l’avant de la Skyline, dans une situation qui n’aurait pas dû y être propice. Si on pensait en terme d’énergies, elle était pourtant baptisée de cette façon là. A commencer par son acquisition : la passion l’a endetté et l’a incité à aller la chercher en Autriche et la ramener en roulant avec. Il se rappelle encore de l’animation qu’elle avait été sur le bateau, et l’angoisse de la laisser sans surveillance. Le môme à l’arrière qui quémandait les stututu, et puis Billy qui s’y est mise à son tour, lorsqu’il ne fallait pas absolument écouter sa meilleure compilation gravée sur CD. Cette voiture est moins impersonnelle et à bien des égards, et peut-être bien que Davi aussi y est sensible, sans vraiment le conscientiser.

Soit on est de la même génération soit… soit on apprécie juste les mêmes musiques. Ce serait une jolie coïncidence au vu de…

Haussement d’épaules, coup d’œil dans la direction de l’estropié de la soirée. Frank n’a pas la RAM mentale pour pouvoir se poser plus de questions, entre un autre Major Tom qui s’apprête à scander son meilleur refrain dans un allemand parfait. Il aura tout le temps de surréagir lorsque tout ça sera terminé ; cette fin de soirée était d’ailleurs à elle seule une façon de s’éloigner du nerf de ce qui aurait pu être considéré comme un problème.

Vous êtes le premier à ne pas réagir vous savez ? À mes insultes et… au reste. Pourquoi ?

Pourquoi est-ce qu’ils avaient fini comme ça, comme des étrangers familiers ? N’était-ce plutôt pas ça la vraie question ? Davi pointe du doigt l’invraisemblable de ce que Frank est, et du cours anormal des choses. Il admettrait même l’avoir fait plusieurs fois, ce cinéma. Et pourquoi ? Il avait l’air de détester l’hôpital, alors qu’est-ce qui justifiait qu’il souhaite se faire émincer une fois la nuit tombée ?

Vous faites une expérience sociale ?

C’est lâché avec une légèreté qu’on lui connaît. La réponse, elle, finit par arriver assez vite, et Frank jette un coup d’œil sur le côté, appuie un peu le contact qu’il ne lui rendra probablement pas, afin de lui répondre :

J’ai pas besoin de réagir davantage pour me défendre. Vous voyez bien le mal que je fais, même quand je veux pas en faire.

Les termes sont employés avec toute la sincérité qu’on lui connaît ; talonnée de près par la culpabilité. Il n’irait pas lui sortir une citation biblique, mais il l’avait précisément en tête. Romains 12:18. Frank avait réagi, contrairement à ce que Davi suggérait. Juste... pas comme il l'avait espéré, semble t-il. Dieu lui en soit témoin, force est de constater qu'il avait bien agi.

Si je vous en avait collé une, j’aurais pas pu trouver quelqu’un d’autre sur le sol britannique qui écoute du Silbermond.” Car ça aussi, c’est plutôt rare, il faut bien l’admettre. “Et je me serais pas rappelé non plus du mot tessiture, ce que…

Le refrain le happe et le conducteur s’emporte dans un réflexe de chant où les notes sont bonnes, les paroles prononcées dans un allemand qu’on lui découvre bel et bien natif, sans toutefois avoir aucun grain ou coffre remarquable. “Völlig losgelöst von deeeer EEEEErde ;  Schwebt das Rauuumschiff Völlig schweeerelooooos” le volant de la GT-R est tapoté en rythme, tandis qu’ils s’arrêtent à un des premiers feux qui ont bien voulu leur stopper l’allure.
Davi Galhardo Assunção
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- Vous faites une expérience sociale ?

Il ne répondait pas à sa question, mais en même temps, Davi ne pouvait lui en vouloir : il venait tout simplement de lui avouer avoir réalisé la même scène à plusieurs reprises, avec des fins bien différentes de celle de ce soir. Et bien que ce ne soit pas une expérience sociale, le zoomancien comprenait aisément pourquoi l’humain y avait pensé. Réitérer les mêmes actions, sur une longue période en comparant chaque soirée l’une avec l’autre avait tout l’air d’une drôle d’expérience que Davi menait de front, avec pour seul indicateur de réussite le nombre d’ecchymoses qu’il présentait le lendemain.
Il ne lui répondit pas sur le moment, se demandant bien comment il allait pouvoir s’expliquer sans trop en dire tout en passant pour quelqu’un qui n’avait pas besoin d’être davantage aidé : Frank semblait vraiment être le genre de type qui, en comprenant que son compagnon de route n’allait pas très bien, lui proposerait de rester.

- J’ai pas besoin de réagir davantage pour me défendre. Vous voyez bien le mal que je fais, même quand je veux pas en faire. Si je vous en avait collé une, j’aurais pas pu trouver quelqu’un d’autre sur le sol britannique qui écoute du Silbermond.

“Le mal que je fais”. Davi avait toujours su que chaque mot utilisé était porteur de bien plus de vérité qu’on pensait le croire. Comme l’acte manqué dont Liz lui aurait parlé avec ses clés. Et même si son esprit n’était pas en mesure d’analyser plus que ça, Davi sentit la boule dans sa gorge se former : Frank pensait faire du mal par sa simple présence. Car il était massif et avait une sangle abdominale digne de la carrosserie du cabriolet d’avant. N’était-ce pas ce que Davi avait pensé, quelques années auparavant quand il s’était réveillé entre les draps d’un lit d’hôpital ? Que Liz était mort par sa faute ? Que le Baudroie s’était élancé à sa recherche, car il n’état pas rentré la nuit précédente ? Qu’il faisait du mal rien qu’en existant ? Même encore aujourd’hui, il avait la sensation d’être de la super-glue sous les semelles de ses adelphes, les empêchant d’avancer, car son deuil a lui, était encore secret. Que si Gabriela et Leandro avaient fait celui de leurs parents, l’ainé était encore aux prises d’une violente détresse car il n’osait pas dire à haute voix les 3 mots qui lui permettraient à son tour de prendre la route de l’acceptation.

Ne me laisse pas partir.
Jamais.


Pris dans le tumulte de ses pensées, qui étaient reparties vers les angoisses bien trop connues et la douce voix de Liz, Davi sursauta en entendant Frank entamer le refrain de Major Tom en allemand. Revenir dans la réalité de l’instant lui fit l’effet d’une violente secousse.

- Völlig losgelöst von deeeer EEEEErde ;  Schwebt das Rauuumschiff Völlig schweeerelooooos

Il eut à peine quelques secondes pour remonter sa main en attèle devant sa bouche quand il sentit son estomac se contracter sous une montée acide. L’autre cherchait déjà la poignée de la portière, qu'il serait capable d'ouvrir à la volée pour éviter l'accident (même si cela en créerait un autre bien plus violent).

- On peut s’arrêter… 5 minu... ?

Il n’arriva pas à finir, les dents serrées pour éviter toute fuite inopportune. Heureusement qu’il n’était pas sur une grande route et que la ville semblait bien déserte de ce côté-là.
Frank venait à peine de freiner que Davi ouvrit la portière en grand et vomit le maigre repas qu’il avait avalé juste avant de venir au bar. Le corps à moitié penché en dehors de la voiture, la ceinture lui serrant l’épaule et la bave au coin de la bouche lui donnèrent l’impression d’être dans un mauvais téléfilm du dimanche. En arrière-fond, Major Tom continuait de scander les paroles qu’il ne comprenait pas, mais semblait rythmer les contractions de sa gorge.

Il respira bruyamment avant de finalement reprendre le fil de la conversation, comme si de rien était.

- Si vous m’en aviez… collé une… Je n’aurais pas dégobillé juste à côté de vos pneus… Voir sur vos pneus.

C'était dit difficilement, entre l’endormissement du calmant, la fatigue de la nausée et la gêne de l’instant. Le billet de 50£ qu'il avait en poche serait lui aussi oublié sur le fauteuil.


- Je ne fais pas une expérience sociale, j’essaye juste de… ressentir quelque chose. Et avec vous, c’est… clairement une réussite.

Car si habituellement, la honte, la rage et la colère remplissaient la cage thoracique de Davi, ce soir il y avait bien plus. La tristesse s’était invitée, puis la compassion et même un peu de joie, entre deux paroles de Schilling et de Silbermond.

- Vous êtes quelqu’un de bien Frank. Vous êtes quelqu’un de vraiment bien…

Il ne le regardait pas, toujours, le corps penché à l’extérieur de la voiture en attendant un potentiel retour d’estomac qui jouait aux montagnes russes. À moins que ce soit son coeur, qui ne supporte plus de sentir à ses côtés, un jumeau d'un autre existence toute aussi compliquée.


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tw; a beuj story + ça parle un peu de pulsion de mort quand même

On peut s’arrêter… 5 minu… ?” il n’en faut pas plus pour que l’homme aux commandes intercepte du regard le concerné, puis le premier coin de trottoir sur lequel grimper. Il n’en faut pas plus pour que la nausée du blessé aille jusqu’au bout de sa lancée, le faisant dégobiller sur le bitume une fois portière ouverte. Frank, à cet instant, songe surtout à ce qu’il pourrait lui proposer pour que ça aille mieux, ou qu’au moins, cela se stabilise. Attendre est une première proposition, ce n’est d’ailleurs pas la playlist qui allait manquer. Il y avait une bouteille d’eau dans la boîte à gants. Rien de plus reluisant, mais au moins, cela pourrait aider à lui retirer le goût de la bouche, après un petit bain à l’eau minérale…

Il tend même son bras pour aller l’ouvrir, la récupérant d’une main, après avoir mit ses warnings.

Si vous m’en aviez… collé une… Je n’aurais pas dégobillé juste à côté de vovs pneus… Voir sur vos pneus.Croyez-moi, ils en ont vu d’autres.

Parce qu’il a une conduite qui est propice à la nausée, lorsqu’il oublie qu’il est accompagné. Tout le monde n’est pas fait pour ce genre d’expérience. Ses pneus étaient régulièrement changés par ailleurs, à force de faire le con avec. Les jantes en revanche, il est vrai qu’il préfèrerait qu’elles ne soient pas griffées, et ce n’est pas avec deux trois projections de vomi qu’elles allaient voir le Diable.

Je ne fais pas une expérience sociale, j’essaye juste de… ressentir quelque chose. Et avec vous, c’est… clairement une réussite.

Face à la situation qui lui prend lui aussi les tripes, il y a ces mots qui lui font cesser de réfléchir, le bouchon de sa bouteille dévissée.

Vous êtes quelqu’un de bien Frank. Vous êtes quelqu’un de vraiment bien…

Et c’est souvent les personnes qui méritent le plus ces lauriers qui les remettent le plus vite en question. Frank ne sait pas comment le prendre, n’arrive pas à faire sien ce qu’il vient de lui lancer. Sans doute que la tête lui tourne trop, et qu’il essaie tant bien que mal de le remercier à sa façon. Tout à l’heure, il avait fabulé un il m’a sauvé, et maintenant ? Maintenant, les notes de Major Tom étaient un écho relayé au second plan dans son esprit, qui n’a plus que Davi en ligne de mire.

Y’a même des secondes silencieuses de sa voix, le temps nécessaire pour lui de digérer, et l’autre d’en faire autant, possiblement.

…J’ai un peu d’eau, si vous voulez.

Pas besoin de dire ce qu’il faudrait en faire, c’était même à son bon loisir. Certains s’en foutraient sur la gueule, tandis que d’autres se nettoieraient la bouche en recrachant le tout par terre. Il lui laisse le temps nécessaire, jetant un bref coup d’œil dans son rétroviseur. Vraiment peu de monde. Pas assez pour se sentir honteux de quoi que ce soit, d’ailleurs.

Je sais pas si je suis quelqu’un de bien, mais j’essaie de l’être. Merci.

Son avant-bras est calé sur l’accoudoir qui les séparent, la bouteille déjà ouverte et légèrement tendue dans sa direction. Pour autant, le regard de l’allemand va vers l’horizon, pavé de néons et des hauts de bâtiments emblématiques d’Edimbourg. Un coup de fatigue, probablement, qui le fait dériver sensiblement vers un état déréalisé, l’espace de quelques instants. Il parle, pourtant :

C’est une bonne ou une mauvaise chose de ressentir, finalement ?

C’est une question plus profonde qu’elle n’en a l’air, expulsée d’entre ses lèvres parce que les propos du brésilien en faisaient mention un peu plus tôt. Son geste, il l’a expliqué par la recherche de sensations qu’il n’avait pas. Comment ferait t-il, lui, à sa place ? Ne pas s’émouvoir devant un coucher de soleil, ne pas sentir son cœur rempli de chaleur lumineuse lorsqu’il écrase sa meilleure amie contre lui pour un câlin, ne pas sentir d’injustice profonde à la seule pensée dirigée vers son défunt père…

Sans doute aurait t-il davantage de difficultés, à sa place, à appuyer sur le frein, lorsqu’il court les routes trop vite. Qu’il se ficherait bien de savoir ce qu’il adviendrait du lendemain, que mourir de vitesse en ayant ressenti était au moins la seule chose de belle pour une fin de vie comme celle-ci.

Il se mettrait en danger en permanence. Lui-même, plus que les autres. Davi, lui, avait tout de même quelque chose contre l’autre. Cet autre, aujourd'hui, c'est Frank. Lui avait t-il rendu service, au final ? Ou avait t-il abîmé un peu plus ce couturier en manque de fil pour se suturer ?
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février 2024, le soir feat @Frank Verstappen  
TW : décès/ violence / émétophobe passer son chemin

Le silence entre les deux hommes était presque salvateur, comme pour leur laisser le temps de digérer le moment, de peser tout ce qui se passait entre eux depuis leur rencontre. Si on lu demandait de raconter cette soirée, Davi ne saurait même pas par quoi commencer tant l’amoncellement des évènements semblait tout droit sorti d’un film hollywoodien aux multiples rebondissements. Mais de toute façon, à qui parlerait-il de cette soirée ? Personne de son entourage proche n’avait connaissance de ses sorties chez les humains et s’il y avait bien eu un article sur un torchon en ligne du “jeune couturier en vogue crachant sa bière au visage d’un gars”, personne ne lui en avait parlé, car personne n’osait le déranger, tout simplement. Alors lui n’allait pas les déranger, avec ces expériences personnelles pour ressentir ne serait-ce que quelques vibrations dans son palpitant.

- …J’ai un peu d’eau, si vous voulez.

Il en voulait bien, mais ne fit aucun geste sur le moment, trop occupé à attendre une seconde salve d’acide.

- Je sais pas si je suis quelqu’un de bien, mais j’essaie de l’être. Merci.

Essayer, c’était déjà beaucoup. Essayer, c’était se lever chaque matin en se demandant ce qu’on pouvait faire pour améliorer le quotidien de quelqu’un. Essayer, c’était faire de son mieux même quand en face, la vie semblait nous envoyer bouler. Essayer, c’était ne pas abandonner.

Qu’est-ce que Davi aimerait tout abandonner parfois.

Le sorcier attrapa la bouteille, fit attention de ne pas la renverser et en prit une longue gorgée pour se rincer la bouche avec : visiblement, son estomac se calmait et l’acide reprit sa place habituelle, près de son coeur là où il y avait encore tant à ronger.

- C’est une bonne ou une mauvaise chose de ressentir, finalement ?

Le sorcier resta en suspens, la bouteille légèrement relevée vers sa bouche, sans trop savoir si la question lui était adressée. Il ne se l’était jamais posé, cherchait perpétuellement à retrouver des sensations disparues dans les branches enflammées et le goût âcre de la fumée. Mais devenir violent pour ressentir, était-ce vraiment la voie qu’il voulait emprunter ? À moins que ce ne soit la principale qu’il ait connue malgré ce qu’il se répétait continuellement. La tristesse l’avait amené à passer ses nuits devant les arbres qu’on comptait arracher, les yeux cernés par le manque de sommeil et les muscles bandés comme ceux de ses collègues qui attendaient la sentence. L’admiration pour sa communauté l’avait amené à s’oublier pour ne penser plus qu’en “nous”. Et la puissance de l’amour l’avait emporté au cœur d’un incendie ravageur en sachant pertinemment qu’il ne sauverait personne. Davi vivait ses émotions comme des agressions contre lui-même. Davi ne savait pas comment ressentir autrement qu’en se blessant. Même aimer les siens signifiait à ses yeux qu’il devait tout garder pour lui, quitte à mentir, quitte à décider pour eux. Quitte à se demander si sans lui, leur existence ne serait pas mieux.

- Je ne sais pas. Les deux surement, même si… Quand on ne ressent plus rien, il vaut mieux aussi de ne pas souvenir d’avoir déjà ressenti.

Car c’était bien ça le pire. De savoir ce que cela faisait, de se rappeler la joie d'être chez lui, d'avoir les poils des bras qui se dressaient sous une émotion tendre ou la tête tourbillonnante sous un flux constant de soutien. Même si Davi n’arrivait pas à se souvenir d’une émotion sans écho de violence, il avait apprécié ressentir ainsi, car son corps parlait à sa place, lui qui avait rarement les bons mots pour s’exprimer.

- Mon meilleur ami est mort dans un incendie criminel.

Il ne se retourna pas, les mots brûlants qui s’échappaient d’entre ses lèvres avec pour seule destination la nuit.

- Je ne ressens plus rien, mais je me rappelle parfaitement de lui et je crois bien que c’est ça le pire. Les souvenirs qui ont le goût du vide.

Major Tom se termina au moment où le couturier reprit sa place dans son fauteuil, la tête sur le côté, le regard ancré dans celui du conducteur.

- Vous préfériez quoi, vous ? Se souvenir mais ne plus ressentir ou ressentir sans se rappeler du pourquoi ?

Diana Hyde
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tw; a beuj story

Il faut le temps nécessaire pour que Davi s’empare de la bouteille, chose qui permet à Frank de se recentrer un peu plus sur le présent. Le ronronnement caractéristique de la Nissan au repos lui fait un bien dont il a conscience, comme pouvoir la conduire. Par tous les temps et toutes les situations, elle avait su être une alliée. Façonnée d’une mécanique froide et pourtant aussi logique qu’une structure humanoïde, Frank ne comprend parfois pas sa propre affection pour l’inanimé. Comme ces cailloux qu’il récupérait sur la plage, dans la forêt, à la montagne. Les coquillages, tout le monde les ramasse, parce qu’ils sont jolis à l’œil. Mais les cailloux ? Leur terne ne fait pas vraiment rêver le premier venu ; seules les formes et ce qu’on peut bien leur infuser fait sa qualité. Et c’est précisément ceux-là qu’il avait, depuis toujours, ramassé, en se sentant mal à l’aise à l’idée de les rendre à une autre terre par après.

Je ne sais pas. Les deux surement, même si… Quand on ne ressent plus rien, il vaut mieux aussi de ne pas souvenir d’avoir déjà ressenti.

C’est vrai. Il n’y avait pas pensé. C’était comme perdre le son de la voix d’un être disparu, ou bien ne plus réussir à se le construire visuellement dans sa mémoire. Gouffre terrifiant entre le connu et l’étranger.

Mon meilleur ami est mort dans un incendie criminel.

Un frisson lui court l’échine, tandis que l’empathie s’exacerbe comme un ballon qu’on aurait rempli d’émotions trop vite. Réflexe humain que de songer à ses propres blessures, à ses propres deuils, lorsque d’autres en font mention. Il pense à son père, parti il n’y a pas si longtemps. A tout ce que ça induit émotionnellement parlant, que ce soit lui ou vis à vis des siens. S’il a souffert de la maladie avant de partir, il n’y avait rien d’aussi insidieux et profondément traumatique que pouvait l’être la mort par les flammes. Criminel, qui plus est. La colère vers l’autre venait t-elle de là ? Frank avait l’impression de comprendre quelque chose, tout en se sentant irraisonnablement ému.

Il lutte, alors, pour garder un tant soit peu de sa contenance, ou au moins la regagner, d’ici à ce que l’homme ne se sente plus en équilibre.

Puisse t-il reposer en paix.” dans un allemand prononcé si bas qu’on aurait pu songer à une psalmodie. C’est ce qu’il lui souhaitait, à ce meilleur ami, qu’il n’avait pas plus décrit mais qui était plus lourd d’affection que n’importe qui, n’importe quoi à cet instant précis. A défaut de pouvoir apaiser le vivant, pour ne pas dire survivant, qui restait. Peut-être.

Je ne ressens plus rien, mais je me rappelle parfaitement de lui et je crois bien que c’est ça le pire. Les souvenirs qui ont le goût du vide.

C’est quelque chose qu’il n’a personnellement jamais vraiment expérimenté. Du moins, il ne croit pas. Les premières semaines sans Jan ressemblaient à ça. Aujourd’hui, ce n’était plus vraiment le cas. Quand il y pensait, il ressentait une flammèche de colère qu’il préférait éteindre aussitôt. Frank ne voulait pas causer d’incendie, lui.

Vous préfériez quoi, vous ? Se souvenir mais ne plus ressentir ou ressentir sans se rappeler du pourquoi ?

Avec la question vient ce regard, braqué sur lui, à qui il répond. Il n’y trouve pas de réponse, aussi s’efforce t-il à aller la chercher en lui. Là non plus, il n’y en a pas. Frank regarde ailleurs. Sans doute pour lui épargner l’émotion réservée qui courait certainement ses propres yeux. Believe de Cher commence ses premières notes.

Je sais pas.”, commence t-il, tout bêtement. Il n’irait pas s’aventurer à déblatérer sur du vide, parce qu’il ne savait juste pas. “Dans les deux cas, je pense que le plus dur c’est de se reconstruire.

Entre la peste et le choléra, il n’y avait aucun choix possible. Qui plus est lorsque, face à ça, il n’y avait que des personnes qui essayaient. L’œil de l’allemand est lointain, à nouveau, et qui plus est, fuyant. Au moins le temps d’aller repêcher un tant soit peu de stabilité, lui qui s’était vu affecté par les confidences de son passager. Silence approximatif, comblé par la voix de Cher pour son premier couplet. Et puis…

Désolé, vous allez encore me trouver chiant, mais…” commence t-il, un peu plus bas, avant de reprendre d’une voix à amplitude normale : “Je sais pas comment je pourrais vous aider, mais si vous pensez que ça peut être bien de ressentir de temps en temps…” un coup d’œil dans sa direction, en soupirant doucement, une main allant récupérer le volant. “J’ai quelques idées qui me viennent déjà et…” sans doute des choses qu’il s’empresserait de refuser, par ailleurs ; il va pour lorgner vers la route une nouvelle fois, sans doute pour se donner un peu plus d’aplomb. Parce qu’il avait peur d’en faire trop. “…bref, vous avez mon numéro, on… sait jamais.Do you believe in life after love ? I can feel something inside me say, I really don't think you're strong enough, no...

Davi Galhardo Assunção
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Tuer le temps : Couturier et créateur de la marque Assunção. Demi-couture et haute-couture qui privilégie l'upcycling et les tissus vegan pour une mode plus slow et respectueuse de toustes.

Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

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TW : décès/ violence / émétophobe passer son chemin

Il l’avait bien entendu, le murmure de Frank en allemand. Et sans le comprendre, se douta de ce que le conducteur venait de lui offrir. Des condoléances, comme la tradition l’obligeait. Davi en avait entendu des centaines, au cours de ces dernières années. Si les funérailles au Brésil étaient assez calmes, loin de celles d'autres pays d’Amérique Latine où la mort était célébrée, bien trop de personnes étaient décédées dans les incendies de cette année-là pour ne pas entendre un “mes sincères condoléances” ou “qu’iels reposent en paix” à chaque nouvelle rencontre. Davi n’y répondait jamais, car il ne savait tout simplement pas quoi répondre. Les mercis semblaient faux entre ses lèvres, superflus. Pourquoi remercier quelqu’un qui était désolé de la mort des êtres les plus importants de votre existence ? Alors à chaque fois, il ne disait rien, incapable de répondre tout comme incapable de parler. Même l’organisation des funérailles, il l’avait faite en silence, sans rien demander à personne. Il était l’ainé, c’était son rôle et avait laissé Gabriela et Léandro accepter les condoléances comme on prend des présents. Car les deux savaient quoi faire des émotions qu’on leur offrait. Les deux étaient en mesure de ressentir, car à leurs côtés, la moitié de leur âme subsistait.

Davi ne lâcha pas des yeux Frank, même quand ce dernier se détourna pour fixer la route sombre.

- Je sais pas. Dans les deux cas, je pense que le plus dur c’est de se reconstruire.

Car en oubliant, il manquerait un pan entier d’une vie et il faudrait bien le combler par autre chose. Mais quoi ? Des mensonges ? Des inventions ? Ou alors, accepter un vide complet dans sa propre existence ? Se dire que des années entières avaient disparu en sachant pertinemment que rien ne les ferait revenir ? N’était-ce pas pire, finalement, de rechercher l’impossible alors que les ressentis, les émotions, les sensations pouvaient plus aisément être reconstruites ?

Le couturier resta longtemps à regarder l'humain, en se demandant si dans son silence et ses fins de phrase manquantes de toute à l’heure, il n’y avait pas aussi la disparition de quelqu’un qui lui restait en travers de la gorge. Pas comme dans l’expression connue, qu’on utilisait pour exprimer une certaine rancœur, mais… un blocage. L’impossibilité de faire sortir Des mots qui n'attendaient que ça.

- Désolé, vous allez encore me trouver chiant, mais…

Il ne le trouvait pas chiant. Il le trouvait plus respectueux que bon nombre de sorciers qu’il avait rencontrés depuis son arrivée ici. Et cette réflexion lui fit regarder ailleurs tant elle sonnait étrange dans son esprit. Frank était peut-être une exception dans l’humanité, celle qui conformait la règle qu’iels étaient toustes pourri·es jusqu’à la moelle. À moins que… les humains que Davi avait rencontrés et haïs étaient cette exception. Il en revenait à ses pensées de tout à l’heure et cela lui donna le tournis une seconde fois. Pas la nausée, juste le tournis. Comme si son monde entier changeait d’axe et que le ciel retrouvait son soleil.

- Je sais pas comment je pourrais vous aider, mais si vous pensez que ça peut être bien de ressentir de temps en temps…J’ai quelques idées qui me viennent déjà et……bref, vous avez mon numéro, on… sait jamais.
- Merci, je… j’essayerais.

Il ne pouvait pas dire “je n’hésiterai pas”, car ce serait mentir, mais essayer était possible. Comme Frank, il voulait essayer d’avancer à petits pas, même si cela signifiait rouler à côté d’un humain à cent à l’heure en se demandant combien d’essence le moteur brûlait à cette vitesse.

-La nausée est terminée, on peut redémarrer.

Lui était prêt en tout cas, ne sentait plus son coeur ni son estomac se retourner dans tous les sens. Il n’y avait que son esprit, qui continuait de gamberger bien que l’ensemble était aussi cotonneux que de la ouate.

- Par contre… c’est quoi cette chanson ? Enfin, juste, je ne connais pas du tout. Et ce n’est pas allemand, j’en suis sûr.

Il essayait comme il le pouvait de ne pas mettre de jugement dans sa voix, mais Davi avait parfaitement conscience que sa façon de parler était parfois un peu trop piquante malgré toute sa bonne volonté. Frank méritait au moins qu’il fasse des efforts sur le ton employé.

- C’est… un style encore plus différent de ceux dans votre téléphone portable. Et je ne pensais pas ça possible.

Car il avait vu d’autres musiques dans le Spotify de son conducteur et si Frank était sincèrement quelqu’un de bien, il était aussi surprenant et un peu… weird dans ses gouts musicaux. Autant que lui en tout cas. Un autre point commun. Une autre raison de lui envoyer un message, quand son coeur réclamera du 340m/s.


Diana Hyde
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tw; aucun

J’essayerais. Ca ne veut rien dire, sauf un peut-être qu’il s’efforce d’accepter au même titre que le reste. S’il s’était déjà écharpé à vouloir le lui dire, il n’irait certainement pas insister. Pas que l’ambiance vomi sur bitume soit la plus agréable pour une soirée, mais encore une fois, Frank n’aurait pas grand mal à dénicher pire dans ses souvenirs triés avec des gommettes. Et pour une fois, sa meilleure amie n’était pas la seule et unique responsable de ces moments d’anthologie. Tout ce que ça avait induit en retour chez lui, c’était de boire moins. Et force est de constater que tout le monde s’en porte mieux, maintenant qu’il peut faire le Sam sans s’endormir au bout de dix minutes à même le sol.

La nausée est terminée, on peut redémarrer.Ok.

Qu’il agrémente d’un mouvement du chef, laissant tout le loisir à Davi de refermer la portière pour qu’ils poursuivent leur virée jusqu’au terminus.

Par contre… c’est quoi cette chanson ? Enfin, juste, je ne connais pas du tout. Et ce n’est pas allemand, j’en suis sûr. C’est… un style encore plus différent de ceux dans votre téléphone portable. Et je ne pensais pas ça possible.Believe de Cher. C’est mon frère qui l’écoutait beaucoup quand elle est sortie dans les années 90. J’essaie de faire plaisir à tout le monde avec mes CD gravés… mais bon, j’avoue que je l’aime bien quand même.

Il essaie de faire plaisir à tout le monde tout court, l’on admettra même. L’homme se réinsère sur la voie principale et retire ses warnings, donnant un coup d’accélérateur par réflexe, laissant échapper les quelques sonorités du turbo en sous-choeur de Cher. Sur le coup, il ne s’en est pas aperçu, il poursuit même le plus naturellement du monde sur sa lancée :

Qu’on soit de la même génération ou pas, le plus intéressant ça reste de pouvoir découvrir de nouvelles choses. Non ?

La réflexion est peut-être un peu naïve, énoncée ainsi, mais Frank l’était un peu. Il poursuit, curieux pour ces maigres minutes qui leur restaient à partager :

C’est quoi la dernière chose que vous avez écouté et qui vous a tapé dans l’oreille ? Pas littéralement, hein.

C'est qu'à côtoyer l'allemand et l'anglais à la fois, il se demandait lui-même si certaines de ses phrases n'étaient pas alambiquées, matérialisées à voix haute. Et celle-ci était une recrue toute désignée.

Davi Galhardo Assunção
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TW : angoisse

- Believe de Cher. C’est mon frère qui l’écoutait beaucoup quand elle est sortie dans les années 90. J’essaie de faire plaisir à tout le monde avec mes CD gravés… mais bon, j’avoue que je l’aime bien quand même.

Le zoomancien acquiesça du chef et ne put s’empêcher d’intégrer l’information que le frère évoqué avait la quarantaine minimum s’il écoutait ce type de musique dans les années 90. Davi venait tout juste de naitre alors peut-être que… l’homme à ses côtés n’était pas vraiment de sa génération. Est-ce que ça changeait quelque chose ? Pas vraiment, mais cela restait une miette d’information à garder silencieusement. Le sorcier était de ces personnes qui demandaient rarement, mais écoutaient avec attention, à picorer ce qu’on leur disait pour se faire une idée de la trame identitaire de la personne qui parlait. Parfois, Davi voyait juste et comprenait que telle botanomancienne de son Coven avait une drôle de passion pour le poivre de Sichuan qu’elle saupoudrait dans chacune de ses plats, salés ou sucrés. Parfois, il faisait erreur, en s’imaginant qu’une connaissance oniromancienne appréciait les manches courtes alors qu’au contraire, il fuyait tout vêtement qui ne recouvrait pas entièrement ses bras. C’était une façon particulière de s’intéresser à l’autre sans l'inquiétude de déranger. Une façon pour lui de rester dans le silence alors qu’au fond, son coeur ne demandait que ça, en apprendre encore et encore, sur les gens tout autour de lui. Comme avec Aster lors de son atelier couture où il avait réussi à se montrer curieux sans s’en être gêné.

- Qu’on soit de la même génération ou pas, le plus intéressant, ça reste de pouvoir découvrir de nouvelles choses. Non ?

Pendant un instant, Davi se sentit pris entre deux phares de voiture, comme une biche surprise sur une route habituellement déserte. Était-il vraiment sûr que Frank soit humain après tout ? Il le saurait, si c’était un zoomancien de palier trois qui lisait dans ses pensées… non ?
Le mimétisme des mots le laissa encore plus longtemps silencieux tant la situation continuait de lui amener des questions autant qu’elle lui apportait des réponses.

- C’est quoi la dernière chose que vous avez écouté et qui vous a tapé dans l’oreille ? Pas littéralement, hein.
- Euh…

Sa mémoire à court terme était un réel problème dans son quotidien et il sentit une bouffée d’angoisse remonter alors qu’il tentait de s’accrocher aux musiques écoutées récemment. Tout se mélangeait et rien ne ressortait. Et puis, à quand remontait la dernière fois où il avait partagé quelque chose qu’il aimait ? Même ses adelphes ne savaient pas ce qui se tramait dans son coeur à part la couture et le dessin.

- Attendez.

Téléphone pris en main, Deezer ouvert, il entendait encore la voix de cette Cher résonner entre les portières de métal. Elle avait un sacré coffre en plus d’avoir du talent pour choisir ses mots. Le pouce scrollant ses dernières chansons écoutées, il se stoppa sur une musique qui le suivait depuis sa sortie, quelques semaines plus tôt. Davi s’était même acheté un casque pour pouvoir l’écouter en boucle dans la rue, tant elle lui était agréable à l’oreille et au coeur.

- Un·e artiste d'origine égyptienne et soudanaise, Nxdia, iel a sorti…

Il n’était pas certain de prononcer correctement le prénom, avait intégré le x dans sa plus pure forme avant de se demander s’il n’était pas silencieux finalement.

- She likes a boy. Iel a une voix qui reste en mémoire et… je ne sais pas trop, les paroles me touchent même si ce n'est pas du tout ma situation. Il y a une partie en arabe égyptien dedans, c'est peut-être pour ça. Enfin je ne le comprends pas, mais c’est ce que j’aime aussi. Lui laisser de l’espace pour s’exprimer et me laisser happer sans obligatoirement comprendre. Comme avec l’allemand de Silbermond. Vous voulez que je vous fasse écouter ?

Il n’avait pas repris sa respiration depuis le début de son explication et prit conscience que parler avait calmé la bouffée d’angoisse.


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tw; un brin de transphobie, vu que le concerné n’est pas éduqué sur le sujet

A la question, il semble y avoir un temps de latence pour que l’esprit de son passager se remette sur de nouveaux rails. Il faut dire qu’après ses mésaventures, il serait plutôt difficile d’envisager qu’il soit en vraie forme cognitive. Frank, lui, ne sait pas trop ce qu’il aurait fait à sa place, et il préfère ne pas trop s’aventurer dans ces projections-là, tant qu’il est encore à ses côtés. Alors il ne relève pas, plutôt naturellement il faut même bien avouer, et se laisse absorber par sa propre conduite le temps que Davi fasse son travail d’archéologue.

Un·e artiste d'origine égyptienne et soudanaise, Nxdia, iel a sorti…

Frank comprend qu’ils sont donc au moins deux, au vu du pronom associé, ne s’imaginant pas un seul instant qu’il puisse s’agir d’une seule personne. Attentif, le morceau de Cher est sur sa fin, comme si les étoiles s’étaient alignées pour accueillir la nouvelle découverte.

*She likes a boy*. Iel a une voix qui reste en mémoire et… je ne sais pas trop, les paroles me touchent même si ce n'est pas du tout ma situation. Il y a une partie en arabe égyptien dedans, c'est peut-être pour ça. Enfin je ne le comprends pas, mais c’est ce que j’aime aussi. Lui laisser de l’espace pour s’exprimer et me laisser happer sans obligatoirement comprendre. Comme avec l’allemand de Silbermond. Vous voulez que je vous fasse écouter ?

Alors qu’il se redemande une nouvelle fois s’il s’agit bien d’un duo (… de voix ?), le réflexe tarde une petite seconde à arriver, mettant sur pause le lecteur CD, un pouce en guise de réponse à sa question. La route lui a paradoxalement demandé d’être un brin plus concentré, l’axe étant un peu plus fréquenté à l’approche d’Old Town. Il se sentirait même un peu fatigué, s’il fallait l’admettre, alors il ne préférait pas prendre de risques inconsidérés. Pas avec quelqu’un.

Ce quelqu’un lance le morceau et se dépatouille d’une seule main pour pouvoir monter le son, afin qu’il lui soit perceptible malgré celui du moteur. Y’a un moment où il se laisse coi, parce qu’il n’y a jamais rien de plus important qu’une première écoute, quant bien même il s’avouerait avoir besoin d’une seconde, dans de meilleures conditions, pour mieux en profiter.

Ce n’est qu’à la fin du morceau qu’il se permet la remarque.

C’est pas mal. J’ai jamais entendu de l’égyptien chanté comme ça, c’est beau. Mais… j’ai entendu qu’une voix, je crois ? C’est bien un duo ou pas ? Enfin, merci pour la découverte en tout cas.” La maladresse est tout à fait innocente, et il rajoute peu après. “On arrive bientôt. Vous voulez que je vous dépose à une adresse précise ou ça ira pour marcher ?
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TW : mention de transphobie

En entendant la chanson remplaçant la voix de Cher, Davi prit conscience de la qualité médiocre du son de son téléphone. Ce n’était pas un modèle récent, mais il faisait l’affaire pour communiquer et lui convenait globalement. Mais sans être couplé à son casque, le portable faisait légèrement grésiller les basses et la voix de l’artiste semblait comme prise dans un aquarium. Il sentit la honte embraser ses joues en entendant la chanson qu’il avait voulu lui partager prendre des allures d’un tube estival passant à la radio de l’épicerie du coin de la rue. Celle qu’on entendait au loin, sans trop savoir d’où elle venait et en étant incapable de reconnaitre la musique qui y passait. Mais il ne dit rien, monta un peu le son en espérant que ça sauvera les meubles et fasse honneur aux instruments et aux paroles.

Mais quand il finit par arrêter le massacre en appuyant sur le bouton stop, le sorcier s’attendit à tout sauf à la question du conducteur.

- C’est pas mal. J’ai jamais entendu de l’égyptien chanté comme ça, c’est beau.

Ça l’était, surtout, de se mêler à de l’anglais pour rappeler à la société qu’il n’y avait pas que cette langue qui existait, loin de là.

- Mais… j’ai entendu qu’une voix, je crois ? C’est bien un duo ou pas ? Enfin, merci pour la découverte en tout cas.

Pendant une seconde, le couturier resta les lèvres entrouvertes sous la surprise, ne pensait pas qu’une conversation sur le genre allait s’inviter en plus dans cette soirée. Était-ce vraiment le moment ? Non, il n’avait pas la capacité cognitive pour expliquer la non-binarité. Mais il ne pouvait pas non plus rester silencieux face à la remarque, par simple respect pour l’artiste qu’il venait de partager à Frank.

- On arrive bientôt. Vous voulez que je vous dépose à une adresse précise ou ça ira pour marcher ?
- Au bout de la rue, ce sera parfait. J’aime bien… marcher.

Et trouver un portail vers son Édimbourg en toute discrétion aussi. La voiture s’arrêta dans un léger ronflement, loin du silence de l’ancien cabriolet. Le couturier retira sa ceinture, mais resta assis dans son siège quelques secondes de plus. Il ne savait pas trop comment entamer son explication et préféra rester simple et surtout, de fermer la parenthèse sans pour autant empêcher toute prochaine conversation.

- Nxdia est non binaire je crois. Iel utilise plusieurs pronoms, dont le iel. Je… je pourrais te passer quelques ressources, si cela t’intéresse de mieux comprendre ce que ça signifie. Par sms.

Ça voudrait dire qu’il lui enverrait bel et bien un message si le conducteur acceptait. "D’essayer", Davi venait de passer à “je le ferais”. Plus qu'un pas en avant, c'était une promesse que le zoomancien retournerait dans sa tête dans tous les sens quand il serait entre ses draps en se demandant juste "pourquoi".

- En tout cas merci pour…

Il ne sut trop comment finir sa phrase, perdu dans tout les raisons pour lesquelles il pourrait remercier Frank : pour ne pas avoir réagir à son agression, pour lui avoir proposé son aide à de multiples reprises, pour avoir accepté de baisser sa vitre, pour lui avoir ouvert la porte, pour l’avoir emmené à l’hôpital, pour être revenu avec ses clés oubliées, pour ne pas s'être énervé suite à la nausée, pour…

- Merci de m’avoir écouté.

C'était plus que ça même. Merci de l’avoir aidé à ressentir au-delà de la haine et de lui avoir offert une main quand il pensait mériter seulement les poings.


Diana Hyde
Expansionniste
Diana Hyde

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tw; la fin du téléfilm de Noël quoi

Au bout de la rue, ce sera parfait. J’aime bien… marcher.

Il lui lâche un ok qui n’ira guère plus loin, après tout ce qu’il avait pu lui faire endurer jusque là. Frank est de ces hurluberlus qui précisément avaient besoin de marcher lorsqu’ils se sentaient fébriles, quitte à aller s’écraser dans l’herbe un peu plus loin. C’était surtout le fait de prendre l’air et de s’activer qui permettait de faire dérouter le malaise, mais par expérience, cela ne marchait pas tout le temps. La Nissan se stoppe au bout de ladite rue, atteinte en quelques maigres secondes. Une fois à l’arrêt, le clic d’une ceinture qui se décroche.

Nxdia est non binaire je crois. Iel utilise plusieurs pronoms, dont le iel. Je… je pourrais te passer quelques ressources, si cela t’intéresse de mieux comprendre ce que ça signifie. Par sms.

Il y a clairement trop d’informations pour l’esprit confus de l’allemand, qui a été vaillant jusque là, mais ne s’improvisera pas grand sociologue ce soir. Au lieu de rebondir vraiment dessus, il lâche un nouveau Ok un peu plus marqué que le précédent, l’on remarquera. Est-ce qu’il venait de le tutoyer, ou l’a t-il rêvé ? Encore une drôle d’affaire qu’il s’empresserait de relever après une bonne nuit de sommeil.

En tout cas merci pour…

Il a envie de lui dire la même chose, à cet instant, mais Frank garde les lèvres aussi closes que son garage. Dans l’incompréhensible de cette soirée, il y avait quand même une tangente : culpabilité et gratitude entremêlées. N’y avait t-il pas d’ombre sans lumière ?

Merci de m’avoir écouté.

Mouvement prompt et peu appuyé, du chef qui opine. La portière s’ouvre et il le suit des yeux.

Rentrez bien.

Prenez soin de vous. N’oubliez pas vos médicaments. Appelez moi si ça va pas, ou si vous avez besoin qu’on vous écoute encore une fois. Y’a un peu de tout ça en même temps et dans ces deux termes. Ce avant qu’il ne le laisse repartir de là, presque aussi vite qu’il était arrivé. Une tornade repassait t-elle deux fois au même endroit ? Frank ne sait pas. Celle-là, en tout cas, il ne l’oublierait pas.
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