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Trombinoscope :
Face claim : mads mikkelsen.
Pronoms RP : masc.
Âge : cinquante-trois ans.
Tuer le temps : tisseur de récits, célèbre les individus dans la vie et dans la mort.
Familier : une corneille.
Compte en banque : 16
Arrivé.e le : 15/10/2024
Messages : 7
evensong.
novembre 2024
I hear the birds on the summer breeze, I drive fast,
I am alone at midnight.
TW : aucun pour l'instant.
Dans sa demeure irrémédiablement plongée sous la coupe d’une lumière tamisée, Oz se prépare pour une réception auprès des Enfants Vagabonds, espérant y trouver les esprits les plus influents et intrigants du monde occulte écossais. Devant son miroir antique, le quidam ajuste une cravate noire en soie, ses gestes précis et mesurés évoquant une élégance d’un autre siècle. En enfilant son manteau de laine sombre, il songe aux soirées fastueuses de sa prime jeunesse, quand la vie semblait encore vibrer d’éclats d’éternité. Chaque détail – le parfum boisé qu’il choisit, la bague sertie d’onyx qu’il glisse à son doigt – porte en lui une réminiscence d’une époque où il embrassait encore la mondanité avec un zèle presque juvénile. Mais aujourd’hui, alors qu’il passe une main dans ses cheveux soigneusement coiffés, un frisson d’ambivalence le traverse. Cette soirée, il le sait, sera moins une fête qu’un théâtre, où les sourires polis cachent les jeux de pouvoir et où chaque mot est une arme affûtée. Il ajuste son aura comme une cape invisible, un mélange de charme engageant et d’ombres subtiles, prêt à envoûter ses interlocuteurs tout en gardant ses vérités à l’abri. Sur le seuil, avant de s’effacer dans la nuit d’Édimbourg, il jette un dernier regard à son intérieur silencieux, à la vie qu’il est parvenu à se façonner, et murmure presque à lui-même : Une autre mascarade. Une autre époque.
La salle est une tapisserie d’élégance étrange : des lustres enchantés diffusent une lumière dansante, et des tables croulant sous des mets exquis se mêlent à des recoins ombragés où des chuchotements éthérés résonnent. Oz entre avec une assurance feinte, son long manteau sombre balayant le sol en marbre veiné. Autour de lui, les Enfants Vagabonds se déploient en un ballet d’ambitions et de solitudes partagées. C’est alors qu’il le voit. Byron. La silhouette est familière, comme un murmure du passé devenu chair. Il se tient près d’un cercle de convives, un sourire aiguisé jouant sur ses lèvres, son allure inchangée – élégante, indifférente, magnétique. Oz sent son cœur se serrer, une lame silencieuse plantée dans un souvenir qu’il croyait (espérait) rouillé. Mais il ne cille pas. Avec une maîtrise froide, il détourne les yeux (momentanément, seulement) et plonge dans une conversation anodine avec une connaissance qui s’invite à ses côtés. À distance, du coin de l’œil, l’effronté surveille Byron, ses gestes et ses éclats de rire, chaque fragment ramenant à la surface des émotions enfouies. L’ignorance qu’il affecte est une muraille fragile, construite par orgueil et par crainte, sachant que s’il croisait le regard de Byron, il s’agirait vraisemblablement d’une bataille qu’il ne serait pas sûr de pouvoir gagner.
Crédits ; soeurdelune