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[Terminé] as we forgive those who trespass against us | davi

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Diana Hyde
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Face claim : rhea ripley
Pronoms RP : elle
Âge : 29 ans et il lui manque deux dents.
Tuer le temps : protectrice des voies sylvestres qui distribue le clin d'œil à n'importe qui dans son sillage, roule des mécaniques mais n'assume pas plus que ça derrière.
Familier : Romeo, un rhinocéros blanc plus mélodramatique qu'on pourrait l'imaginer.
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Il faudrait aller le chercher à minuit à cette adresse. Ce n'est même pas l'enfant concerné qui le mande d'une pareille mission, ce soir-là, comme si la liberté était restreinte à celle qu'on voulait bien lui accorder. Le fameux enfant dont l'âge avait bien entendu dépassé la majorité depuis quelques temps déjà, mais semble t-il que ce dernier avait une réputation à conserver, ce qui n'était guère le cas de tout écossais vivant là. Tout ce que cela suggérait, c'était que la confiance était sommaire, et qu'il n'y avait décemment que leur Verstappen - le cadet, pas l'aîné qui s'occupait plutôt du gardiennage nocturne - pour pouvoir mener à bien leur devoir de protection, aussi contrôlant soit-il.

Frank n'est pas là pour discuter, de toute manière, il l'a bien intégré depuis longtemps et ne se serait de toute façon jamais permit. Si bien qu'avec cette belle heure à tuer, si ce n'est plus, il préfère se rapprocher de la fameuse adresse pour y être le plus tôt arrivé, prophétisant presque qu'il puisse y avoir un léger contretemps qui rendrait l'opération taxi plus avancée dans le temps. Le bolide est garé à Cougait, suffisamment proche du pub où il comptait faire un saut pour pouvoir repartir aussitôt — du reste, avec l'heure avancée, il n'était pas vraiment inquiet de quoi que ce soit, l'application sur son smartphone lui permettant d'avoir une alerte si jamais la voiture était forcée d'une quelconque manière. Ce n'était pas la sienne, ça ne l'avait jamais été, mais comme pour le reste, il avait le sens des responsabilités et se sentait bien entendu investi aussi de cette protection-là (pneus non compris).

Son presque deux mètres s'engouffre dans ledit pub, qu'il fréquente depuis un moment maintenant il faut dire, si bien qu'il salue le barman avec un sourire franc et doux, échangeant quelques cordialités une fois plus proches l'un de l'autre, le petit concert improvisé sur la tablée du fond faisant suffisamment de bruit pour avoir à forcer un peu et parler par dessus. "Tu nous restes combien de temps, c'te fois là ?Une heure, je peux pas faire plus, désolé, — On va ouvrir des créneaux pour que tu viennes nous voir plus long, à ce rythme ! Qu'est-ce que j'te sers ?Ce que tu veux, — Ok, comme d'habitude alors !" et l'homme s'exécute tandis que Frank reste debout appuyé contre le bois du bar, prenant la place de deux personnes en largeur, si l'on devait être honnête sur la question. Ce n'est pas faute d'essayer de se faire moins épais. Il faisait de toute façon tache d'une certaine manière, habillé comme un vigile là où tout autour de lui, on s'était apprêté pour passer une soirée légère, alcoolisée et mélodieuse à souhait. Ca pouffe de rire à un endroit du pub, ça discute de l'autre, et rien ne laisse entrevoir les rares qui se terrent dans un coin en se nourrissant du bruit et de la vie pour remplir le vide qui les habite.

La pinte fraîche lui arrive sous le nez comme une récompense bien méritée, après cette journée  qu'il convient enfin de mesurer en terme d'efforts et d'investissements. Physiques, psychologiques, il n'y avait pas un seul instant où son esprit n'était pas dirigé vers ces il faut, si bien que ses seuls et brefs moments de hiatus n'étaient pas aussi profitables, surtout lorsqu'un battement aussi court lui était accordé. Un mouvement de santé qu'il laisse s'échapper par pensée seulement, dans un allemand qu'il ne ferait pas mieux de parler ; l'homme descend en quelques gorgées une bonne partie de son tribut, la reposant sur le lisse dans un léger claquement que personne, pas même lui, n'entend alors.
Davi Galhardo Assunção
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Tuer le temps : Couturier et créateur de la marque Assunção. Demi-couture et haute-couture qui privilégie l'upcycling et les tissus vegan pour une mode plus slow et respectueuse de toustes.

Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

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février 2024, le soir feat @Frank Verstappen  


TW : violence physique, bagarre, haine des humains



Pourquoi se rendait-il dans des bars humains alors qu’il les haïssait ? C’était la question à un million, que Davi se posait lui-même le lendemain de chaque sortie. La ritournelle était connue à la perfection : soit il passait la soirée à grommeler dans un coin en regardant les humains entrer et sortir, plus joyeux à mesure que les verres se vidaient, soit il ruminait sans jamais croiser leur regard, devant une bière fraiche dans laquelle il trempait à peine le bout des lèvres. Et parfois, il se retrouvait dans une rixe qu’il avait bien trop souvent inaugurée. Comme si se battre contre le vide était devenu insuffisant et que son deuil avait finalement atteint la phase de la colère bouillante. Mais si Davi débutait facilement des bagarres de bar, il les finissait rarement entier. Si ses épaules étaient puissantes, il avait perdu beaucoup de masse depuis son arrivée. Les insomnies et les angoisses aimaient grignoter tout ce qui leur passait sous les dents pour gagner en énergie. Et puis même avec sa carrure d’antan, Davi restait un piètre combattant : il ne savait jamais où positionner son pouce quand il cognait ou oubliait de mettre du poids dans ses jambes pour ne pas perdre l’équilibre. Et puis, tout simplement, Davi ne se battait pas pour gagner. Il frappait pour faire mal à l’autre, et ressentir dans un même écho douloureux, ce qui lui manquait depuis les incendies : la sensation d’exister.

Ce soir-là, il avait jeté son dévolu sur un pub de Old Town, côté humain. Il y était depuis une bonne heure et sa bière n’avait pas baissé d’un iota. Elle était même tiède, mais cela ne le dérangeait pas. Le zoomancien n’était pas là pour savourer ce moment, encore moins pour s’enivrer. Il détestait même la sensation, de perdre pied à cause de l’alcool. Et si le voir devant son verre rempli depuis une heure avait pu étonner, personne ne faisait vraiment attention à lui. Il n’était qu’un inconnu qui avait commandé et payé directement au comptoir avant de s’éloigner dans le fond pour avoir une vue dégagée sur l’entrée.
Les rares profils qui s’étaient déjà engouffrés dans le bar ne l’intéressaient pas. Si Davi préférait se battre plutôt que de parler, il avait tout de même quelques règles personnelles : pas de jeunes, toujours plus grand que lui et plus large aussi, pas de femmes (et s’il pouvait en avoir connaissance, pas de minorités de genre tout court). En résumé, Davi s’égosillait uniquement sur les mecs cis qui faisaient 1m80 et 75kg minimum. Et s’il n’avait jamais su comprendre les discussions autour des “profils” qui faisaient bondir les cœurs de ses ami·es de Rio Braco, aujourd’hui, il sentit sa mâchoire se contracter en voyant rentrer dans le pub un spécimen qui rentrait pile dans ses conditions. À quelques centimètres près.

Ne le lâchant pas des yeux, Davi se releva légèrement sur son tabouret pour mieux l’examiner. L’homme avait les cheveux courts coupés à la brosse digne des années 80 et la prestance d’une girafe. Grand, mais un peu pataud. Il semblait connaitre le propriétaire des lieux, en bon humain qui se sentait à sa place partout où il se rendait. Sans même lui avoir parlé, Davi le détestait déjà, lui et ses jambes comme des troncs et sa façon de s’installer en prenant plus de place que nécessaire. Et bien entendu qu’il avait une descente digne des pubs à la télévision. Le zoomancien attendit un rot qui viendrait sonner le gong. Mais rien. Décevant, comme toute son espèce.
Se levant lentement en faisant attention de ne pas se faire remarquer, Davi ferma sa veste avant de se diriger vers le comptoir pour s’y adosser. La différence de taille était encore plus impressionnante, mais si Davi avait appris une chose au cours de ses nombreuses bagarres, c’était que sa stature n’importait peu : il frapperait le premier, comme toujours, et finirait au sol le premier aussi, comme toujours. Ce qui comptait était le milieu.

En posant ses coudes sur le bois lustré, il percuta volontairement le bras de l’inconnu.

- Vous pourriez prendre moins de place ? Y’a pas que vous ici.

Le ton était froid, rustre et sans équivoque : Davi voulait l’emmerder et avait uniquement trouvé cette réplique. Car dans le bar… Il n’y avait pas grand monde à cette heure-ci. Alors quitte à y aller un peu peu fran(k)co, il bouscula cette fois-ci, la fin de la bière qui attendait d'être sirotée.

- Dommage, il vous en restait.

Si dans sa vie, Davi était quelqu’un de discret, dans le Edimbourg humain, il devenait une tout autre personne. Un connard irrespectueux aux boucles brunes dont les yeux opalins lançaient des éclairs à chaque rencontre. Un humain, finalement.


Diana Hyde
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Il n'a pas tant le temps de se perdre dans son intériorité, ou dans cette sensation trop rare où ses trapèzes se détendent un tant soit peu, épaules affaissées. Frank aurait dû se sentir soulagé, ne parvient pas à s'extraire de ses propres pensées. Il reste au bar parce qu'assit il prendrait trop de place, et que ce dernier est plutôt dégagé, pour une fois. Connor sert une autre personne tandis qu'il laisse le salvateur gagner l'humain passé juste avant, sans se douter de ce qui pourrait venir le happer. Pas question de paix, là où il l'aurait espérée.

A vrai dire, c'est plutôt l'incompréhension qui vient le heurter, peu après qu'un coude étranger n'ait fait en sorte de le faire dans son bras. Bras qui n'a pas vraiment bougé sous ce geste, plutôt par les considérations de l'homme vers qui il lorgne.

"Vous pourriez prendre moins de place ? Y’a pas que vous ici."

D'où sort-il ? Il n'était pas au bar il y a deux minutes de ça, et la porte n'a laissé aucun filet d'air frais s'engouffrer là depuis que le Verstappen était arrivé. Incompréhensible, donc, mais sans aller chercher plus loin, Frank se décale pour lui laisser une place qu'il avait déjà, sans s'appesantir. Va pour récupérer sa fin de pinte pour la décaler à son tour, mais l'homme, dont la place ne manque plus, se permet d'un premier extrême dont la gratuité feignait à peine la méchanceté.

S'étant déplacé en premier avant son verre, il n'a le réflexe que de le remettre droit lorsque le mal est fait. Il ignore même par quel miracle ce dernier ne s'était pas brisé, sans doute l'épaisseur de ce dernier : probablement que les tenanciers avaient bien comprit qu'il fallait investir à ce sujet, au vu des lascars qui pouvaient traîner.

"Dommage, il vous en restait."

Sur le bar, la fin de bière qui se fraie un chemin dangereux sur les bords ; il en a reçu sur sa manche, mais rien de bien gravissime au demeurant.

"Connor ?" Le concerné s'étonne de voir ce qu'il voit, n'ayant pas réellement suivi l'interaction douteuse provoquée par le plus chétif des deux. "La bière a été renversée. Tu peux me passer une éponge, s'il te plait ? Je vais le faire." Ca va couler par terre, pense t-il, mais heureusement, Connor est rapide et lui file le nécessaire assez rapidement. Il n'a même que le bras à tendre pour essorer l'éponge dans la cuve qui se trouve par delà le bar, lui a rendu le verre en guise de tribut. "Désolé," et au lieu de répondre au barman qui lui demande comment il s'est débrouillé pour faire ça, Frank, la main encore humide d'une éponge dont il vient de se débarrasser, s'adresse à l'étranger, premier degré :

"Si vous êtes alcoolisé, vous feriez mieux de vous rassoir. Et boire de l'eau. Beaucoup d'eau. Ca pourrait vous faire du bien."

Il paraît que ça permet de diluer, et d'apaiser un peu les effets. En revanche, il y avait peu de chance pour que cela fonctionne aussi sur une colère sourde et ridiculeusement dirigée sur un inconnu.
Davi Galhardo Assunção
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TW : haine des humains, mention d'alcoolisme



Le gars réagit au ralenti, comme si bouger son corps lui prenait plus de temps que le commun des mortels. Normal, quand on faisait la taille de la Cathédrale St-Gilles, sans la prestance. Éponge demandée, incident effacé. Presque, Davi était déçu de voir le peu d’impact qu’avait eu son arrivée. La seule trace de bière qui restait était dans l’air et sur la manche du gars. Si le sorcier avait été gamin en plus d’être un vrai con, il aurait balancé un petit “bien fait”, mais il avait des limites à tout, même à son penchant pour l’auto-destruction.

Il l’entendit s’excuser au barman, d’un air aussi piteux que sa coupe de cheveux et se surprit à écouter. Davi n’était pas du genre à tendre l’oreille pour s’intégrer aux conversations qui ne le regardaient pas, mais l’échange entre les deux hommes le laissa un peu sur cul : l’autre ne le balança pas et ne s’agaça même pas. Rien, nada. Il lui rappelait presque lui, quand les émotions passaient sur son visage sans y laisser la moindre marque.
Les bras toujours posés sur le comptoir, l’œil concentré sur les bouteilles en face de lui, Davi ne cilla pas pour autant. Qu’il s’excuse pour une connerie qu’il n’avait pas commise, ce n’était pas son problème. Il n’avait qu’à utiliser sa carrure pour se faire respecter, c’était uniquement ce que le zoomancien attendait de lui finalement. Pas qu’il fasse preuve de sympathie.

- Si vous êtes alcoolisé, vous feriez mieux de vous rassoir. Et boire de l'eau. Beaucoup d'eau. Ça pourrait vous faire du bien.

Ah, une réaction finalement. Davi se tourna d’un quart, arqua un sourcil et résista à l’envie de lui en coller une. Sa légère empathie avait disparu aussi vite qu’une BMW au démarrage. D'où il osait s'imaginer qu'il avait bu au point de ne plus se maitriser ?

- Je vous ai demandé un conseil ? Non. Alors, fermez là.

Il se détourna à nouveau, reprenant sa position initiale. Le barman pourrait le virer, s’il l’avait entendu, mais il s’était éloigné pour aller servir une cliente au fond. S’il l’avait viré, peut-être que cela aurait accéléré la situation : le gars l’aurait suivi et aucune autre bière n’aurait été blessé dans la situation. À moins qu’il souhaite conseiller tout le bar contre l’ingurgitation massive d’alcool et dans ce cas-là, Davi pourrait aller trouver quelqu’un d’autre à emmerder.

- Et qui vous dit que j’ai bu ? Vous voulez vous en assurer ?

Il ne lui laissa pas vraiment le temps de répondre alors qu’il levait déjà la tête pour s’assurer du bon angle et lui souffler à la tronche comme un enfant sur une bougie d’anniversaire.

- Alors Docteur, votre verdict ?

Rectification : Davi était un gros con et un gamin, sans aucune hésitation.


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tw; mention de blessure buccale, bagarre, culpabilité

Si les intentions de l'étranger étaient sujettes à débat, les siennes, elles, n'étaient pas d'aller vers la confrontation. Il n'en voyait ni l'intérêt ni la justification, la fuirait même, par principe. Ce n'était pas pour ça qu'il s'était incarné ici bas, ce n'était pas non plus de cette façon que son heure de battement devait être occupée. Il songe aux siens, à ce qu'ils penseraient, s'ils entendaient une nouvelle fois un écho d'un passé qu'il n'avait pas plus provoqué que ce soir-là. Jeune, Frank était déjà d'une belle taille, ce qui l'avait amené à être remarqué, pour sûr, et prit pour cible parce que de toute évidence, s'il avait la carrure d'un tyran, il en avait guère l'étoffe. Collé deux heures parce qu'il avait été impliqué dans une bagarre, ça, tout le monde s'en rappelle, lui le premier, avec une honte non dissimulée. Réaction instinctive et primaire, l'adolescent a poussé en réponse l'assaillant sans vouloir faire bélier, ni offense. En tombant, l'agresseur devenu agressé a fini dents contre le trottoir en chutant, pissant le sang pour trois.

Ce jour-là, il s'est excusé, et il l'a relevé, ou du moins, a essayé. L'intervention a été plutôt rapide, puisqu'on l'aura cru revenir à la charge, malgré tous les bons et ambiguës sentiments qui avaient pu honorer ses gestes. Injuste, mais mérité. Peut-être était-ce un retour de bâton, ou bien une nouvelle façon pour Dieu de le tester. Bouclier. Pas épée. C'est répété comme une prière muette, parce qu'il n'en veut pas, de cette épée, il n'en a jamais voulu. Un bastion est façonné de murs, pas de mines à fragmentation disséminées çà et là sous ses surfaces.

C'est dans une démarche d'apaisement, probablement trop pragmatique pour l'énervé d'à côté, que le fils Verstappen a posé ses recommandations.

"Je vous ai demandé un conseil ? Non. Alors, fermez là."

Il est vrai qu'il n'avait rien sollicité, et cette main tendue, mal vue, mal vécue disons-le même franchement, avait probablement été précipitée, en plus d'être déplacée. Il secoue la tête vaguement à la positive, se faisant la réflexion que retourner sur le siège conducteur de la Mercedes ne serait pas une meilleure idée que de rester là.

"Vous avez raison."

Connor s'active et ne percute rien, il faut dire qu'il y a déjà suffisamment d'animation dans la salle pour avoir à s'inquiéter de ce qui pourrait advenir des rares individus piliers de bar. Alcoolisé ou pas, Frank aurait largement préféré que l'homme le soit, ne serait-ce que pour se rassurer sur le fait que l'être humain ne puisse pas être aussi méchant. Gratuitement, qui plus est. A moins qu'il n'ait fait quelque chose de mal, ne s'en rappelle pas, là où les phares et les néons auraient pu l'aveugler ? Sans offense, le type n'a pas l'air de rouler, et encore moins de piloter. Pour ça, il fallait déjà savoir faire preuve de contrôle de soi à soi... ce dont il doutait, assurément, et Frank ne serait pas au bout de ses surprises.

"Et qui vous dit que j’ai bu ? Vous voulez vous en assurer ?" Alors qu'il n'a pas l'œil sur sa carcasse, ces mots les entraînent, et il ne suffit que de ce mouvement de regard et de chef pour que le trouble fête en profite pour lui souffler sur le nez. "Alors Docteur, votre verdict ?"

Un nez qui se fronce, pas parce qu'il a reniflé - pour sa défense, il s'est mit en apnée, les enfants font beaucoup ça eux aussi, vous savez, et il en a vu passer - mais plutôt pour le courant d'air proprement dit. Un chien aurait été plus expressif que ça encore, mais force est de constater que toutes les espèces n'appréciaient pas particulièrement l'expérience, aussi puérile puisse t-elle être.

"Je ne suis pas docteur, et puis..." il jette un coup d'œil à la salle, histoire de faire passer la lassitude qui commence à poindre. Il aurait aimé prendre un peu plus de temps, discuter avec Connor à la volée, des choses plutôt habituelles en somme, lorsqu'il se décide à faire un arrêt ici. "C'était pas nécessaire."

Il fouille dans sa poche, dégotte quelques livres pour pouvoir payer le tenancier qui revient à sa place, sans doute attiré par le regard qu'il lui a lancé de loin pour lui faire comprendre qu'il voulait lui régler. L'œil de Connor fait le va et vient entre les deux énergumènes, lâche sans sommation aux concernés : "Vous vous connaissez, vous deux ?"

Une œillade dans la direction du type. Ont-ils l'air proche ? Pas vraiment. Pas dans le bon sens du terme en tout cas. Il ne perçoit pourtant pas le sous-entendu de cet acabit de la part de sa connaissance postée derrière le bois du bar. Frank, lui, répond : "Non."

Et juste après, beaucoup trop naturel :

"Combien sur sa note ?Frank, il t'emmerde, ce mec ?"

Sur celle de l'insolence, probablement trop pour le dire ; mais Frank ne parlait que de ses consommations. S'il pourrait s'en offusquer, voire trouver l'opération outrageante, l'allemand n'a surtout aucune envie de laisser ce comportement au hasard : que ce soit pour son conseil non sollicité ou ce qui pourrait être envisagé comme background de différend, sa volonté était le rééquilibre par la dette rendue. Il ignore volontairement la question du tenancier, ça ne servait à rien d'envenimer la situation, ni même de tourner ce ridicule en théâtre du pathétique.

"Si elle n'est pas réglée, je m'en charge." Nouveau va et vient de regard entre l'étranger et Connor. "J'ai une dette à honorer... je crois."

Le Diable au centre, lui, admettrait qu'ils seraient à humiliation égale.
Davi Galhardo Assunção
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février 2024, le soir feat @Frank Verstappen  


TW : violence


Normalement, ça devrait le faire réagir. Qui resterait statique face à un gars qui expire un souffle chargé d’une journée sans se laver les dents ? Et si Davi était patient pour quelque chose, c’était bien pour ce drôle de passe-temps.

-Je ne suis pas docteur, et puis… C'était pas nécessaire.

Alors… Il y avait patience et patience. Et là, c’était trop. Le zoomancien resta immobile de surprise, avant de retomber sur ses talons. Merde. Ce gars était vraiment le plus ennuyant des humains qu’il avait pu croiser depuis son arrivée ici. Pas une réaction physique, pas une insulte agacée, rien que… Des remarques placides dignes des commentaires du couronnement de Charles III un an auparavant.
Gardant le silence, les yeux clairs lorgnant sur chacun des gestes de l’inconnu, de sa main passant à sa poche aux billets attrapés, il ne sortit de sa concentration que lors de la prise de parole du tenancier. Et bien, jamais trop tard, peut-être se fera-t-il virer plus rapidement que prévu et…

- Combien sur sa note ?

À nouveau, ce froncement de sourcils d’incompréhension, de se voir… inviter pour l’avoir emmerder ? Les humains étaient vraiment tous plus bizarres les uns que les autres et cet étrange comportement le fit reculer d’un nouveau pas. Ce gars ne réagirait à aucune de ces piques, quelle que soit leur teneur. Pire, il ferait tout pour le calmer. Ça ne servait à rien de rester plus longtemps, surtout que le propriétaire des lieux commençait à hausser la voix. Davi était déjà interdit de plusieurs bars d’Édimbourg, pour des raisons évidentes. Mais ici, finalement il ne s’était rien passé de trop dérangeant alors il y reviendrait. Pour une bière non bue et un autre connard à emmerder.
Il commençait à faire volte-face quand à nouveau, le gars prit la parole avec une intonation qui le fit se stopper net. Il allait vraiment payer pour lui ? D’où il le pensait alcoolisé ET incapable de payer sa commande ?

- Si elle n'est pas réglée, je m'en charge. J'ai une dette à honorer... je crois.
- J’ai déjà payé ducon. Va te faire foutre avec ton comportement du siècle dernier.

Une dette à honorer. Mais ça va, Don Diego de la Vega ? Presque, Davi se croirait dans une télénovela que les anciens regardaient chaque après-midi à Rio Braco. Il ferait quoi après ? Lui ouvrir la porte du bar en le remerciant de l’avoir insulté ? Bordel. Le sorcier ne lui laissa pas le temps de répondre, fila droit vers la sortie pour prendre l’air, tel un taureau sur un drapeau mouvant. À défaut d’avoir frappé quelque chose, le zoomancien avait au moins laissé filer un peu de colère à travers un vocabulaire fleuri.
Le souffle glacial s’engouffra dans ses manches alors qu’il regardait à droite à gauche de la rue. Il pourrait aller dans un autre bar, chercher un autre mec et s’embarquer dans une vraie bagarre cette fois-ci. Mais à quoi bon finalement ? L’adrénaline était retombée à cause de l’inconnu, qui n’avait jamais réagi comme il se l’attendait. Comme s’il le faisait exprès, pour l’emmerder. Bordel. Oh, ça l’avait fatigué, mais ses épaules, elles, étaient toujours aussi tendues comme si elles savaient que la soirée ne faisait que commencer.


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*Don Diego de la Vega est un bourgeois espagnol et l'identité publique de Zorro, que Davi a découvert en 2007 à la télévision Arrow


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tw; agression verbale et physique, violence, culpabilité

"J’ai déjà payé ducon. Va te faire foutre avec ton comportement du siècle dernier."

Connor fronce les sourcils tandis que le facilitateur se fait piétiner par d'énièmes miasmes de colère. Le barman va pour insulter en retour l'individu, mais ce dernier est bien trop prompt à se tirer d'ici qu'autre chose. Frank, en réponse, n'a plus vraiment envie de rester non plus, car ses miasmes à lui sont ceux de la culpabilité. Une expiration nasale, longue, pour vider ses poumons. Peut-être que ça l'aiderait à se trouver moins con, face à l'incompréhensible de la situation. Son vis à vis lui demande comment il va, et le géant, encore un peu confus, hausse les épaules. Dans ce cas-là, il vaut mieux dire oui. De toute façon, c'était terminé, le type devait être tellement énervé qu'il avait dû filer comme une fusée on ne sait trop où : le quartier était suffisamment épars pour pouvoir accueillir ses foulées de taureau.

"Désolé pour le spectacle. Je savais pas comment faire pour qu'il se calme." J'ai probablement fait du mal. En voulant essayer de faire bien, précisément. Sans réaliser que peu importe ce qu'il aurait pu faire, le résultat aurait été le même : la nuance dans l'âme de cet autre était suie depuis le départ, rien n'y aurait changé. "T'aurais pu me dire plus tôt qu'il t'emmerdait, je l'aurais viré et fissa." Secoue un peu la tête, l'air de dire que ça n'a plus aucune importance. Frank jette un coup d'œil à sa montre. 42mn à tuer. "Je pense pas que ça l'aurait calmé non plus." admet t-il, et puis, sans trop tarder, salue Connor en se justifiant, une fois n'est pas coutume. "C'est pas contre toi, Connor, mais je crois que je vais plutôt me reposer les jambes dans la voiture." c'est dit le plus légèrement qui soit, alors que l'imprimé de la culpabilité, et frustration comprise, ne s'en était allé.

Le caisson de la Mercedes avait beau être familier, il l'était beaucoup trop pour suggérer un état dissocié vers le paisible. C'est donc une minute plus tard que le cadet Verstappen s'échappe du pub, le gaussien des vitres ayant eu raison de ce qu'il y trouve à la sortie. L'air tiède qui sort vers le froid, la porte qui claque, et un revers auquel il ne s'attendait pas : l'homme est encore là, pivote et lance son poing à l'aveugle, ce dernier s'éclatant contre ses abdominaux qui n'en frémirent pas. Il n'y a pas même une garde de la part de Frank, pas même un geste pour le bousculer ; alors que l'énervé semble plutôt s'écraser à son tour de son propre poids, les craquements caractéristiques se mariant à un râle qu'il aurait préféré ne pas entendre ce soir.

Y'a un silence approximatif et vertigineux, qu'il finit par remplir par un sincère et gêné "Merde... ça va ?" ça ne va pas, lui crie son instinct. Ca ne va pas et il va vraiment falloir s'en occuper. A moins qu'il revienne à la charge, et s'il le fallait, il encaisserait ; mais Frank ne voulait pas lui sommer expressément d'arrêter là où le bon sens devrait le lui intimer.
Davi Galhardo Assunção
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Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

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TW : violence


Il aurait dû partir dès sa sortie du bar. Il aurait dû prendre à droite, puis à gauche et héler un taxi comme il savait si bien le faire. Il aurait dû s’asseoir sur le trottoir, en attendant que la colère se calme entièrement et disparaisse de ses phalanges. Il aurait dû ne pas venir ce soir-là ou choisir un autre bar. Mais si Davi réussissait à rester presque impassible de l’autre côté des portails, à ne pas trop évoquer la haine qui dégoulinait de ses pores contre l’espèce qui avait explosé son monde, en dehors… C’était une autre paire de manches. Et inconsciemment, il aimait ça, les haïr sans qu’aucun·e n’en sache la raison. Juste parce qu’iels existaient, marchaient, vivaient, respiraient alors que tant d’autres de son espèce avaient péri sous leur joug.
Alors quand il entendit la porte s’ouvrir derrière son dos, que des pas lourds sur le bitume réveillèrent sa rancune, Davi ne réfléchit pas une seule seconde. Poing clos, rage énergique, sans aucun temps de réflexion ni de préparation, ses phalanges s’écrasèrent brutalement contre l’inconnu·e qui sortait juste derrière. Il n’eut même pas le temps de relever les doigts que le choc se répercuta dans ses doigts et continua sa lancée dans son poignet. La douleur fut telle qu’il abandonna un gémissement et attrapa son avant-bras de la main opposée.

Il ne dit rien pour autant, se recula juste en chancelant légèrement sous la douleur irradiante dans sa main. Le duel aura été le plus court de son existence et s’il ne daigna même pas remonter la tête pour voir le tronc qu’il venait de frapper, le timbre le rappela à la réalité. Bordel. Encore lui.

- Ça va.

Ce fut grogné, plus par agacement que par honte. Et à vrai dire, non, ça n’allait pas, mais il n’avait pas envie de se plaindre au gars qu’il avait emmerdé pendant dix minutes et insulté à tout va pour… se péter les doigts sur ses abdominaux. Qui avait des abdominaux comme ça en plus ? À part les stars de télé-réalité et les sportifs de hauts niveaux et… Putain que ça faisait mal. Il rapprocha encore un peu sa main de son ventre, comme un réflexe stupide que le geste allait le soulager.

-Mais vous êtes quoi au juste ? Un mec de l’armée ?

Pas qui, mais quoi. Le respect avait disparu au moment où Davi s'était pété le poignet.


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tw; violence, culpabilité, syndrome du sauveur

"Ça va."

C'est un ça va qui est aussi peu réfléchi que le geste qui l'a précédé, pour sûr, et il y aurait eu de quoi l'en blâmer, s'il s'était prit de l'idée farfelue d'insister. C'est le seul point positif à en tirer en l'état, l'homme verbalise, ne se vautre pas à nouveau dans la violence physique qui n'aboutirait à rien. Ou pas à mieux, en tout cas.

Quoiqu'il en soit, il n'était pas difficile de constater que la douleur était bel et bien là, mais à quel degré ? L'adrénaline devait dissimuler bien la moitié de ce qu'elle était vraiment, ce qui laissait supposer qu'il valait mieux se dépêcher, s'il s'était effectivement méchamment éclaté les doigts, poignets, et toute articulation corrélée. D'ici, avec son bras ramené à lui et avec la pénombre, il ne pouvait pas vraiment plus s'avancer.

"Mais vous êtes quoi au juste ? Un mec de l’armée ?J'aime pas l'armée. Je suis juste quelqu'un qui sait encaisser." ou quelque chose qui n'aime pas la violence induite au nom de, peut-être, s'il fallait être un peu plus précis, mais il n'avait aucune envie de s'appesantir sur le sujet. C'est bien l'habitude et la conviction profonde qu'il ne fallait pas répliquer plus qu'il ne fallait, qui avait eu raison, une fois de plus, de sa réaction ce soir-là. Force est de constater qu'il n'était pas dans le tord, l'autre étant dans le mal. Quoiqu'il fasse, il y avait toujours un écho, un ricochet involontaire. Si seulement il était plus simple de calmer la misérable et déroutante colère des autres.

"Vous arrivez à bouger vos doigts ?" qu'il demande aussi sec, pour avoir plus d'informations que son ambiguë ça va. Le Verstappen ne bouge pas d'un iota, et ses poings ne sont tristement pas serrés. Seules ses entrailles l'étaient, en plus d'un plexus un peu écrasé par l'inquiétude. "Je peux vous emmener voir un vrai docteur. Je suis garé là-bas." un geste du bras vers ladite direction, la Mercedes patientant au bout de la rue, encore tiède.

Aussi et quant bien même l'étranger avait de quoi rouler, il ne saurait pas vraiment conduire correctement ainsi. De même qu'il serait idiot de laisser cette blessure persister et se refuser à une assistance. Aucune idée s'il avait une mutuelle, ou des choses de cet acabit. Trop de choses se bousculent dans son esprit et lui intiment d'insister, alors qu'il ne l'a pas sollicité ; mais désormais, plus que la simple agression, c'était sur lui qu'il s'était blessé.

"En huit minutes on est aux urgences." et même moins, à vrai dire, car à cette heure, les rues étaient rarement bondées, sauf de piétons aux alentours des pubs. La saison froide avait au moins ce positif, de laisser la chaussée libre. Ca lui laisserait autant de temps de battement pour effectuer ce pour quoi il est payé et logé. Frank a l'œil vissé sur la carcasse qui ne le regarde pas encore. Il poursuit, douloureusement impliqué : "Je vous laisse pas là. Pas alors que vous avez mal."

Pas alors que c'est à cause de moi.
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TW : violence physique, mention de pensées de suicidaires, mention de drogue, stéréotypes


-J'aime pas l'armée. Je suis juste quelqu'un qui sait encaisser.

Ça voulait dire quoi, ça ? Qu’il était habitué à se recevoir des droites, aussi miteuses soient-elles ? Qu’il aimait en recevoir ? Ou qu’il avait un boulot dans la sécurité ou les sports de combat ? Davi releva la tête, à la fois suspicieux et insatisfait de la réponse. Il savait parfaitement à quoi il ressemblait à cet instant, avec son poignet contre son abdomen et ses yeux froncés. Petit, sa mère se moquait gentiment de ses réactions quand il était énervé. “Tu ressembles à un vieil arbre avec ton froncement de sourcils. Bientôt, tu vas t’enraciner dans ta colère !”. Mais aux yeux du zoomancien, cela lui avait paru être un compliment : Davi avait toujours rêvé de grimper tout en haut de la cime des plus anciens arbres de Rio Braco. Là où il n’y avait plus que le silence et la liberté.

- Vous arrivez à bouger vos doigts ?

Il n’en savait rien, mais il lui restait une main en très bonne santé et un poing prêt à se former pour lui faire fermer sa gueule. Mais le sorcier ne répondit rien, sachant pertinemment qu’il n’arrivait même pas à atteindre sa mâchoire. Après, en dessous, il y avait la gorge… Frapper le larynx, c’était déjà pas mal. Arrête de réfléchir et bouge tes doigts ! À défaut d’écouter le gars, il fit ce que Liz lui demanda : lentement, il déplia ses doigts un par un, mais fut forcé d’arrêter lorsque la douleur supplanta sa bonne volonté. Au moins, avait-il essayé ! Il grogna un simple “moui”, ni clair ni rassurant. Du Davi tout craché.

- Je peux vous emmener voir un vrai docteur. Je suis garé là-bas. En huit minutes on est aux urgences. Je vous laisse pas là. Pas alors que vous avez mal.

Coup d’œil là où il pointait son gros doigt, découvrir avec effarement qu’en plus de ressembler à une girafe, il avait une voiture digne d’un de ces horribles safaris animaliers : polluante, tape à l’œil, et bruyante. Plus il restait à côté de ce gars et plus la colère descendait dans ses pieds. Les tibias, ça faisait mal aussi. Surement autant que le larynx.

- Vous avez une autre idée de génie ? J’ai une tête à vouloir crever dans un accident de...cabriolet ?

À vrai dire… Davi avait la tête d’un gars épuisé, qui ne savait plus trop quoi faire de sa vie et dont les cernes effleuraient ses pommettes mal rasées. Sans parler de sa main dont l’utilité baissait à mesure que les seconds défilaient. Un comble pour un couturier. Donc peut-être que oui, il avait la tête d’une personne dont les idées noires avaient déversé leur encre dans ses yeux clairs.

- C’est autorisé en ville au moins, ce type de voiture ? Tss.

Il n'y connaissait rien en bagnoles et confondre une Mercedes avec un cabriolet n'avait pas été volontaire. Mais le savoir ne l'intéressait pas. Il aurait pu partir, arrêter la conversation là et cela aurait été l’action la plus intelligente de toute sa soirée. Mais à défaut de frapper avec ses poings, les mots pouvaient devenir des lames quand ils étaient bien maniés.

- Vous allez me proposer quoi après ? Un rail de cocaïne contre la douleur ? Vous avez déjà la bagnole qui va avec.

Mots crachés comme le venin d'une vipère.

Tu es horrible Davi.
Je sais et tu vas faire quoi Liz? T’es plus là de toute façon.


Sa remarque fit plus mal que tous les coups contre l’homme Girafe.


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"Vous avez une autre idée de génie ? J’ai une tête à vouloir crever dans un accident de...cabriolet ? C’est autorisé en ville au moins, ce type de voiture ? Tss."

Sa triste mine n'était pas plus aidante que les mots dont il le crible alors, toujours sur la défensive. Cet homme, dont il ignorait tout, sauf peut-être le relent de méchanceté qui devait forcément être légitimé par un passif, souffrait. Tout en lui transpirait la colère, certes, mais il y avait surtout un typhon intérieur qui semblait le vider de sa propre énergie. Il était son propre bourreau, comme Frank l'était lui aussi à cet instant, à trop vouloir bien faire. On ne peut toutefois pas nier qu'il ne soit pas piqué au seul sous-entendu qu'il puisse mal conduire, parce que c'est bien l'une des rares choses qu'il sache bien faire à son sens, en plus d'encaisser.

"Vous avez la tête de quelqu'un qui a besoin d'aide."

Fallait-il en dire plus à cet instant ? La vérité parlait d'elle-même, et la situation, dégradante au possible, aussi. Les épaules de Frank sont tristement lourdes d'affliction, par empathie nécessaire - et subie.

"Vous allez me proposer quoi après ? Un rail de cocaïne contre la douleur ? Vous avez déjà la bagnole qui va avec."

La balle perdue vole à nouveau jusqu'à lui, et il y a une lassitude qui commence à poindre du côté du fils Verstappen. Il y a donc une déduction faite assez rapidement, il ne roule pas en voiture. Sans doute pas en moto. Il prend ses jambes pour courir la ville, ou bien les transports en commun. Il y a toujours moyen de le déposer à un arrêt de bus pour aller vers la direction de l'hôpital, mais le fond du problème ne serait toujours pas réglé.

"J'aurais bien proposé un cheval... ou une ambulance. Qui ne roule pas en électrique. Vous préférez que j'appelle une ambulance ?"

Il ne sait plus trop quoi faire, à ce stade, pour lui faire entendre la voix du bon sens. L'individu fulminait, tout en devenant de plus en plus fébrile : c'est que la colère, en plus de prendre de l'énergie, ça n'aidait pas à garder les pieds sur terre. Une quiète prière entre ses tempes, en espérant que Dieu soit clément avec cette personne qui, aux premiers abords, n'aurait certainement pas reçu d'aide de qui que ce soit. Pas après le coup de théâtre au pub, devant lequel ils étaient toujours postés.

"Ou bien que je prévienne quelqu'un de confiance ?"

Bancal. En plus d'être ridicule. Frank s'arrête de lui-même dans sa course, pour une fois, et lâche sitôt après :

"Laissez tomber... si vous changez d'avis, vous savez où me trouver."

Frank n'est pas piquant comme son vis à vis, aurait pu rajouter qu'il ne s'agit pas d'un cabriolet, mais s'il s'en voulait déjà pour lui avoir fait mal par écho, il ne supporterait pas d'être son miroir psychologique. Alors il lui fait un mouvement bref du chef, s'arrête une micro-seconde, la mine délavée : "Encore désolé pour votre main," et prend congé, lui faisant dos dans sa courte promenade pour aller rejoindre la AMG. S'assoir, patienter. Endurer. Ca, il savait faire. Cet autre, en revanche, combien de temps lui faudra t-il pour que l'adrénaline chute, et que la douleur devienne sa priorité ? Il n'en a aucune idée, il n'est pas docteur et ne le sera jamais.
Davi Galhardo Assunção
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TW : violence physique



- J'aurais bien proposé un cheval... ou une ambulance. Qui ne roule pas en électrique. Vous préférez que j'appelle une ambulance ?

Davi resta silencieux, les lèvres entrouvertes devant la remarque du géant. Il n’arrivait pas à savoir s’il s’agissait d’une blague ou s’il était sérieux. Pourquoi appeler une ambulance ? Il ne s’agissait que d’une douleur passagère ou au pire, d’une entorse (la colère anesthésiait ses ressentis en plus de le rendre bête). Il soignerait ça chez lui, dans le silence de son appartement et sans que l’affreux after-shave de ce gars imbibe ses vêtements.

- Ou bien que je prévienne quelqu'un de confiance ? Laissez tomber... si vous changez d'avis, vous savez où me trouver.

Il ne lui répondit que par un long silence, assez clair pour comprendre que oui, il valait mieux qu’il laisse tomber. Appeler quelqu’un de confiance, cela signifiait expliquer à ce quelqu’un de confiance pourquoi il se trouvait dans un bar (lui qui ne buvait pas) chez les humains (lui qui ne les aimait pas) avec la main immobile et présentant un camaïeu de bleus (lui qui en avait besoin quotidiennement). Non, il n’appellerait personne, préférait encore rentrer à pied et bander ses doigts en une sorte d’attelle bancale aussi peu utile que les propositions du gars.

-Encore désolé pour votre main.

Davi avait déjà baissé la tête pour regarder plus en détail l’état de ladite main quand le désolé de l’autre le surprit autant que sa ceinture abdominale. Il ne savait pas quoi en faire, de ses excuses et même si la colère était encore bien présente, elle avait terminé de bouillir et se calmait à mesure que la douleur rampait dans chacune de ses phalanges. Son esprit commençait à se focaliser sur autre chose que la haine ressentie envers toute personne extérieure à son espèce et une bouffée de honte remonta contre ses joues. Mais il ne laissa rien paraitre. Même si l’autre était déjà reparti vers sa voiture-safari, même si ça ne le tuerait pas de balbutier un “ce n’est rien”, même si le gars ne l’entendrait même pas alors qu’il ouvrait la portière et s’engouffrait dans le cabriolet. Si Davi savait qu’il avait agit comme un con, il était encore loin, le moment où il accepterait de l’avouer à la personne visée. Autant, celles qui se battaient et répondaient à ses remarques, elles le méritaient. Car elles agissaient comme toutes celles de son passé, par la violence et la destruction. Autant ce gars… Il n’avait rien fait. Pas ce soir en tout cas.

Attrapant son portable de sa main mobile, il avait beau appuyer sur les boutons, l’écran ne s’allumait pas, tout comme son cerveau dix minutes plus tôt, quand il avait frappé par hasard. Génial. Plus de batterie. Pendant quelques secondes, le zoomancien ne releva pas la tête, sachant pertinemment qu’il allait voir pile en face de lui la voiture du gars. Trouver un taxi allait être une sacré paire de manches, il allait devoir marcher pas mal de temps pour sortir du dédale de ruelles et trouver une place plus animée. Davi avait le sens de l’orientation, mais pas en ville. Balancez-le en plein milieu d’une forêt ou d’une jungle épaisse, il saurait retrouver son chemin en un rien de temps, ce qui n’était pas le cas dans une ville comme Édimbourg, côté humain ou même sorcier.
Soufflant longuement, il rangea son téléphone et prit sa honte à deux mains pour se diriger vers la voiture. Elle était encore plus brillante de près, comme si son propriétaire avait besoin de compenser quelque chose. Surement pas sa taille en tout cas. Il lui fallut de longues secondes avant de se décider à faire les derniers pas - même s’il était certain que le gars le voyait dans son rétroviseur depuis bien 3 minutes - et venir toquer lentement à la vitre close.

- Huit minutes pour les urgences, c’est ça ?

Le sorcier n’attendit même pas qu’il lui ouvre et espérait que l’autre l’entende pour ne pas lui faire répéter. C’était déjà assez difficile de s’exprimer sans insulte pour dissimuler la peur qui lui serrait le cœur sous l’épaisse couche d’animosité.


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Frank ne réalise qu’une fois dans l’habitacle confortable que rien en lui ne l’était vraiment. Il avait la désagréable sensation d’avoir sur lui l’odeur de fumée du pub, alors qu’il ne fumait pas ; d’être poisseux alors que seule le bout de sa manche avait été touchée par l’éclaboussure de bière. Il n’a même pas le réflexe d’essayer de se changer les idées en allumant le contact, et de quoi écouter quelque chose - certainement pas la radio qu’il exècre, plutôt ce qui était dans sa playlist Spotify qu’il diffusait via son téléphone, reconnu instantanément par la voiture lorsqu’elle était apprêtée. Ce qu’elle n’était pas en l’état : l’AMG ne ronronne pas, n’émet pas un seul bruit. Il n’y a que les battements de son coeur contre ses tempes, le froissement à peine perceptible de ses vêtements, et qui plus est de son pantalon lorsqu’il étire ses jambes trop longues, en espérant leur ôter cette douleur fantôme qu’il croyait ressentir comme un poids.

Une main qui se passe sur le flanc, à l’endroit où l’étranger s’est fait mal. Là aussi, ça ne lui semble pas tout à fait agréable, et sans vraiment souffrir, il y a bien la trace de son passage. Frank ferme les paupières après avoir soupiré suffisamment longuement du nez pour pouvoir expier la plupart des tensions qu’il s’était lui-même infligées. L’admettre était une autre paire de manche, comme il serait difficile de démarrer la Mercedes pour la faire partir, en laissant cet inconnu derrière lui.

Alors il réitère une prière quiète, en se disant que si ce n’était pas lui, peut-être, espérait t-il qu’on puisse le soulager de sa colère, comme de son mal. Envoie un SMS en réponse à Billy ; qui lui avait demandé s’il n’avait pas envie de faire un bowling le surlendemain. Quelle idée. Je sais pas. C’est ce qu’il a dit, pas dans les meilleures conditions pour s’enthousiasmer de ce genre de sorties avec sa meilleure amie. Frank vérifie l’heure et, la tête ailleurs, encore emporté par la culpabilité (contexte : le ton employé dans son propre message), lui envoie un Désolé ridicule juste après, qui saurait au pire l’inquiéter, au mieux lui permettre de placer une envolée vulgaire juste après, le tout enrobé d’une affection qui n’était guère à discuter.

On toque à sa vitre, ce n’est qu’à cet instant qu’il s’aperçoit que l’étranger est semble t-il toujours un sujet. Thank god. Une œillade dans sa direction. “Huit minutes pour les urgences, c’est ça ?” L’homme ascendant cathédrale acquiesce sans vraiment s’épancher. Il déverrouille les portes, le son est caractéristique. Sans vraiment lui jeter un regard, Frank le laisse et le devine assez vite s’installer côté passager. Il profite que la portière claque derrière lui pour accrocher sa propre ceinture, répondant à sa question par la même :

Sept si vous accrochez correctement votre ceinture.

Contact. Démarrage. Le tableau de bord s’éclaircit, étrangement tamisé, pour ce qui est d’habitude piquant à la rétine, qui plus est lorsqu’il fait nuit. Ce qu’il n’avait pas vraiment calculé, c’est que la chanson, qui s’était arrêtée avec la voiture en arrivant plus tôt, s’était relancée naturellement. Pas le temps d’en entendre grand chose, puisqu’il met sur pause presque aussitôt, guettant cette fois du regard, plus franchement, le passager… qui ne s’était toujours pas attaché. Cabriolet. Ca lui revient comme du tabasco au milieu d’une salade césar.
Davi Galhardo Assunção
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TW : mention de cruauté animale



Le clic d’une porte qui se déverrouilla lui fit contourner la voiture. Heureusement, l’autre n’avait pas ouvert sa vitre pour lui demander de répéter ou pire, de s’excuser qu’ils n’y seraient plus en huit minutes au vu du comportement merdique du sorcier. Se faire conduire à l’hôpital était déjà assez humiliant comme ça, rester plus longtemps aux côtés de l’humain, dehors, à parler à une vitre entrouverte, aurait été la goutte de trop pour les émotions du zoomancien. Même s’il savait qu’il avait merdé, à réagir au quart de tour et en cherchant la mauvaise personne (et pas celle dont il avait l’habitude), Davi n’en était pas encore au stade à accepter de supplier.

Ouvrant la porte de sa main en bonne santé, il s’engouffra dans le cabriolet avant d’être surpris par la qualité du tissu sous son dos. Aucun crissement de plastique qui lui rappelait constamment le parfum trop fort et épicé des rhododendrons, ni même de sensation désagréable au toucher comme lorsqu’il tombait sur un revêtement de basse qualité dans des taxis. Cela devrait être du cuir. Du vrai cuir, fait avec une vache morte qui n’avait rien demandé d’autre que de vivre un éternel printemps dans sa prairie verdoyante. Le zoomancien n’en dit rien pour autant, sachant pertinemment que cela ne changerait pas la situation : au mieux, le gars ne réagirait toujours pas à ses piques, au pire il le sortirait dehors à coups de godasses taille 73. À minima.
Il ne lui jeta un coup d’œil que lorsque l’inconnu reprit la parole : peut-être était-il temps de lui demander sa carte d’identité pour connaitre au moins son prénom et l’insulter poliment dans sa tête. Plus tard. Pour le moment, les surnoms lui convenaient. Connaitre un prénom, c’était donner de la réalité à la personne. C’était prendre encore plus conscience de son comportement toxique et insupportable.

- Sept si vous accrochez correctement votre ceinture.

Ah oui, la ceinture… Qu’il devait attraper de sa main droite comme la gauche était foutue - il s’était fait une raison, ses doigts recevaient des décharges aussi brutales que les giboulées de mars à chaque fois qu’il tentait de les bouger. En attendant, le gars avait allumé la voiture et les notes d’une chanson que le brésilien connaissait parfaitement furent coupées aussi rapidement qu’un morceau de chocolat entre ses dents : à défaut de connaitre son prénom, Davi comprit qu’ils avaient des goûts musicaux en commun. Était-ce une information à partager ? Surement que non. Peut-être plus tard.
Tentant de grappiller le bout de métal entre ses doigts, il se contorsionna légèrement quand il réussit à l’attraper et le tira vers lui… avant de le lâcher dans un clac contre l’habitacle. Il était peu à l’aise avec sa main opposée, aurait préféré être ambidextre plutôt que de demander de l’aide.

- Putain. J’imagine que la ceinture est obligatoire ?

Qu’il osa demander, en lorgnant sur le profil du gars sans trop tourner sa tête. C’était presque étrange, de se retrouver quasiment à la même hauteur que lui. Sa coupe en brosse n’en était finalement pas une et il semblait bien différent aux volants de sa voiture. Comme lui quand il avait une aiguille entre les mains. Le minuscule objet devenait une forme d’extension de sa véritable identité, celle qu’il dissimulait constamment sous des couches de silence et de malaise en société. Davi n’était jamais aussi heureux que lorsqu’un bout de métal entre son index et son pouce lui filait des crampes à en pleurer.

Il se fit une raison et après une longue inspiration, reprit :

- Si vous pouvez m’aider… On pourra discuter de Silbermond pendant sept minutes.

Regard sur le côté, encore. Son ton était semblable à celui d’un combattant proposant une trêve à son plus grand ennemi, ennemi qui ne savait même pas qu’il en était un. Et à vrai dire, il y avait un peu de cela finalement et si la musique pouvait sonner un renouveau social plus agréable que la rencontre de son poing contre l’abdomen du type, Davi pouvait au moins faire cet effort. Pendant sept minutes en tout cas. Car s’il haïssait les humains, il y avait bien une chose dans laquelle iels excellaient et qu’il ne pouvait leur retirer : la musique. Et même s’il existait des artistes musicaux sorciers, Silbermond n’en était pas un et pourtant, le groupe lui offrait des moments de plénitude sacrés quand, en dehors de son atelier, la vie continuait de le consumer.

Diana Hyde
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tw; aucun

Putain. J’imagine que la ceinture est obligatoire ?

En plus d’être obligatoire, elle est particulièrement importante lorsque Frank conduit, raison pour laquelle il s’est permit la remarque un peu plus tôt, sans rien exagérer dans ce qui pouvait être sous-entendu. L’échec cuisant pour boucler sa ceinture est pourtant un sujet et pas des moindre, comme si on venait de retourner un sablier. Il y en aurait toujours un et force est de constater que la sécurité de l’étranger semblait lui importer, peu importe ce qu’en dirait la loi ou les meilleurs pensants de cette planète. En guise de réponse, un silence et un hochement de la tête qu’il ne sait pas deviner avoir été vu ou non. Frank ne voulait pas insister encore une fois pour proposer son aide, la peine d’avoir eu à monter dans son cabriolet devant être suffisamment éprouvante. Aussi s’il fallait être plutôt honnête, une partie du chemin avait été faite, alors à quoi bon s’acharner ?

Si vous pouvez m’aider… On pourra discuter de Silbermond pendant sept minutes.

Deux informations quelque peu surprenantes, ne sait pas vraiment dire laquelle génère chez lui le plus de réflexions internes : qu’il connaisse potentiellement un groupe allemand peu exporté ou bien qu’il demandait expressément de lui accrocher sa ceinture de sécurité ? L’humain du lot va à la priorité, la sécurité d’abord, et se permet seulement de ce qu’il a le droit, attrapant la sangle en partie tirée par son passager. De quoi suffire pour ensuite finir la fin de la route dans un clic sur lequel personne n’irait s’éterniser, cela crève l’évidence.

Le dorsal replacé dans son siège conducteur, Frank ne perd pas vraiment de temps et sort de sa place de stationnement en jetant un coup d’œil furtif dans le rétroviseur.

Vous pouvez remettre le morceau si vous voulez.

Rien de bien compliqué, appuyer sur le play sur l’écran tactile au centre du carrosse, qui affichait toujours le nom du groupe qu’il avait répété. La proposition a fusé comme si cela avait été bien interprété, alors que l’homme pourrait tout aussi bien lui avouer qu’il s’agit du pire produit allemand, musicalement parlant. De quoi alimenter un débat, au mieux. Ce n’est pas vraiment ce qu’il souhaitait, si les débats finissaient comme à une sortie de pub : avec un accès de violence. Quoiqu’il en soit, la Mercedes est partie et à l’aisance de conduite se mêle la vitesse, avec aucune variation émotionnelle apparente. Le naturel était bien trop présent pour que l’on puisse s’inquiéter de ce qu’il allait pouvoir advenir de soi une fois à bord ; à moins d’être frileux sur les dosages en mph.

Du reste, Frank reste silencieux, non pas pour feindre le besoin de concentration, dont il n’a besoin qu’à faible dose, depuis le temps à pratiquer. Plutôt parce qu’il ne veut pas empirer la situation, déjà bancale, pour ne pas dire d’un ridicule pathétique. Si le trajet se faisait ainsi, ça ne le dérangerait pas plus que ça, car de toute évidence, ils ne se connaissaient pas. Pas même de prénom, comme si ça aurait eu une véritable importance à ce stade. Peut-être à la prochaine étape… allez savoir, il y avait déjà bien sept minutes pour se faire une idée du nouvel équilibre qui pourrait se créer.
Davi Galhardo Assunção
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Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

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TW : mention de violence physique



Il ne sut pas s’il arrêta de respirer par réflexe ou par pure méchanceté ancrée en lui comme une tâche d'huile sur un morceau de coton. Surement que le gars ne vit pas ses lèvres se sceller ni ne sentit le manque d’inspiration pendant qu’il lui attachait rapidement la ceinture. Surement qu’il n’en avait rien à faire, qu’il meurt en s’asphyxiant tout seul comme un grand. Quoique ça ferait tache, dans sa voiture à 1 million. Ou peut-être que ce n’était pas de la méchanceté gratuite, que le corps avait simplement réagi en se crispant face au geste de l'humain, devenu si proche de lui, sans que ce soit pour se frapper. Peut-être était-ce plutôt de l’ordre de la réminiscence. Si le passé proche de Davi était aussi nébuleux que l’amour romantique, ses souvenirs remontant à une décennie étaient clairs comme la nuance de ses yeux. Il se souvenait encore du parfum capitonné du chef de projet de Cargill, qui se rapprochait toujours de lui pour lui répondre. Comme si, en plus de détruire les terres que sa communauté protégeait, il appréciait saccager les barrières invisibles que constituait tout être vivant autour de son propre corps. Celles qui permettaient de reprendre son souffle sans avoir la sensation de respirer l’air vicié de l’autre, celles qui offraient du répit quand la violence gravitait autour, celles qui avaient besoin du consentement pour se laisser franchir sans trembler. Et si Davi avait lui-même demandé de l’aide à l’inconnu pour l’attacher, il y avait quand même en lui cette sensation douloureuse. C’était comme lorsqu’il se battait finalement : ressentir, encore et encore, quelle que soit la façon, quel que soit le résultat. Est-ce que souffrir lui faisait du bien ? Davi n'était pas encore prêt à s'avouer cette drôle de vérité, ni à comprendre ce qu'elle signifiait réellement. C'est comme quand tu te prends la tête avec Alaois. Le retour de Liz, discret mais tellement pertinent, comme à son habitude. La conscience bien en avance sur ce que le zoomancien était prêt à s'avouer.

- Vous pouvez remettre le morceau si vous voulez.

Il se positionnait correctement dans le fauteuil (il était visiblement prévu pour quelqu’un d’un peu plus grand que lui), quand l’homme reprit la parole. Remettre la musique était surement la meilleure des décisions qu’il prendrait ce soir alors Davi ne se fit pas prier. Il appuya sur le “play” du lecteur et sentit ses épaules s’affaisser aux notes douces et grisantes de la chanson de Silbermond. Davi était un mélomane. Il aimait la musique dans toute sa diversité et bien que les cordes et percussions aient sa préférence, il avait toujours eu un faible pour les groupes dont la langue lui permettait d’oublier la réalité, l’allemand ou le coréen par exemple. Ne rien comprendre aux mots lui permettait de se perdre plus facilement dans l’écho des notes et l’harmonie des sons. Il avait découvert le groupe pop rock allemand au détour de sa radio à l’aube de ses vingt ans. Et si Liz lui demandait constamment ce que signifiaient les paroles, Davi lui, se contentait d’écouter en silence avant, finalement, de répéter ce qu’il entendait, par mimétisme. Ne rien comprendre n’empêchait pas de vivre la musique, au contraire.
Et alors que le silence s’installa entre les deux inconnus et que seuls la mécanique de la voiture et l’instrumental de la chanson remplirent l’espace entre eux, Davi eu l’agréable sensation de revenir dans sa chambre de Rio Branco, sous une chaleur étouffante et la douce pression d’un papillon endormi dans ses boucles longues.

- Wir waren Könige im Ruin…

Ce fut un simple murmure, trahissant son habitude de chantonner. Si son accent portugais s’entendait rarement en anglais, ce n’était pas le cas de l’allemand prononcé. S’il écorchait certainement les mots et que les paroles ne voulaient plus rien dire, cela ne l’empêcha pas de continuer.

- Und bedauerten die, mit den Bürogesichtern.

À défaut de bien le parler ou de comprendre ce qu’il racontait, il était en rythme. Alors sa tête se mit à remuer à son tour, pour frapper la mesure.

- Vous ne sembliez pas être un gars à écouter du Silbermond.

Se serait-il attaqué à lui s’il avait su ? Peut-être. Surement. Il n’en savait rien, cela compliquerait bien les choses si Davi devait aussi éviter celleux qui partageaient ses passions : il n’allait pas faire passer un quiz à quelqu’un qu’il allait cogner juste après, pour la seule raison d’exister. Mais en d’autres mots, sa remarque signifiait simplement “vous avez bon goût”. Et ça remuait son cœur de se dire que l’humain et lui partageaient quelque chose.

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tw; film de noël partie 1

Un premier indice de réponse se créée lorsqu’à sa proposition, l’homme s’exécute pour relancer le morceau. S’il n’avait pas un tant soit peu d’intérêt, probablement ne l’aurait-il pas fait, à moins que ce soit un moyen plus ou moins inconscient de laisser une barrière entre eux, là où il était particulièrement difficile d’en avoir désormais ?

Sans grande difficulté, la mélodie et la production enveloppante le happe à son tour, quant bien même cela pouvait être l’énième écoute. La qualité de l’acoustique produite par la voiture était un plus qui était tristement contrebalancé par un manque de perfection inhérent au support de streaming : mais là, seules les oreilles d’audiophiles pourraient y voir clair. Tout le monde n’était malheureusement pas logé à la même enseigne, Frank conduisait un bolide qui coûtait plus cher que son rein droit mais ce dernier ne lui appartenait pas plus que sa propre existence. S’il était aussi riche, il aurait probablement investi pour pouvoir récupérer plusieurs CD et vinyles associés - même si pour celui-là, Leichtes Gepäck, il le possède déjà. A cette réflexion, il se sent arraché à un souvenir, voire à une constatation assez radicale : c’était il y a presque dix ans qu’il se l’était octroyé, et il avait été emporté à la suite de son frère chez un disquaire de leur ville de cœur. Il avait réussi à lui faire acheter une dizaine de CD pour la simple et bonne raison que : “tu te rappelles que maman nous avait acheté un discman ?”, fin de citation. Non seulement il s’en était rappelé, mais il se rappelait aussi que Klem avait prit le malin plaisir de le taxer en permanence.

Les expirations vaguement chantées par le passager, dans un allemand perfectible et désormais marqué d’un accent qu’il n’avait pas remarqué jusque là, à cet instant précis, alors qu’il s’était rabiboché à un souvenir fraternel, a un goût d’irréel. Savait-il ce qu’il venait de dire, et si oui, conscientisait il à quel point les mots parlaient pour ce que Frank avait observé de lui - voire d’eux - jusqu’ici ? S’il avait remarqué le besoin de se donner en spectacle, il n’avait toutefois pas ressenti la même légèreté nostalgique depuis que leur regard respectif s’était croisé au pub.

Frank a, pendant ces brèves secondes, l’impression de le regarder dans sa vue périphérique sans toutefois orienter ses billes vers sa carcasse enfoncée confortablement dans son siège. Il marque la pause au feu rouge.

Vous ne sembliez pas être un gars à écouter du Silbermond.Et vous pensiez que j’écoutais quoi ?

Ce n’est pas dit avec piquant, plutôt par curiosité, premier degré : il ne sait pas s’il doit prendre ça comme un contact avenant ou même un aveu de faiblesse. A vrai dire, s’il savait, il se prétendrait même être le plus légitime à en écouter, au vu des paramètres à prendre en compte. Frank, dans son micro-silence, compte le nombre de secondes de pause que leur laisse le feu ; il a depuis longtemps remarqué que certains étaient plus longs que d’autres, et celui-ci, qu’il connaissait, lui permettait de repartir toujours à point.

Je suis étonné que vous connaissiez, ils ne se sont pas vraiment exportés contrairement à d’autres. Vous êtes d’origine allemande ou frontalière ?

D’autres dont on a plus vraiment besoin de citer, puisque leur réputation (entachée par la presse depuis leurs débuts provocateurs) les précède. Frank repart et bifurque sur la droite, vers une artère plus dégagée.
Quant à sa question, il a bien remarqué qu’il ne parle pas un bon allemand, répétant avec entrain les couplets de la chanson, pourtant, aux yeux de Frank, cela ne le rendrait pas moins allemand qu’un autre, si peu qu’il ait une ascendance et un sentiment d’appartenance pour en témoigner.

J’ai laissé l’album tourner et c’est la dernière. Si vous voulez choisir autre chose à écouter, le téléphone est déverrouillé.

Et sur l’application, qui plus est. Il n’y aurait qu’à faire une recherche et se contenter de quelques opérations s’il le souhaitait. Maintenant qu’ils savaient l’un comme l’autre qu’un fil étrange les liait, serait-il bon de l’étendre encore un peu ?

Sinon je peux choisir, mais c’est à vos risques et périls. Un coup d’œil un peu plus préoccupé dans sa direction, réflexe évident, là où le timing ne serait jamais vraiment bon. Ca va comment votre main ?
Davi Galhardo Assunção
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TW : mention de pensées suicidaires



- Et vous pensiez que j’écoutais quoi ?

À vrai dire, il n’en savait rien. De la musique boum-boum, à vous exploser les tympans sans aucune mélodie ni nuance ? Même si cela avait été le cas, Davi l’aurait laissé tourner dans la voiture. Il aimait la musique, point final, n’était pas le genre de personne à juger les goûts des autres bien que beaucoup s’imaginaient le contraire. Le zoomancien avait parfaitement conscience que son regard constamment froncé et son manque de tact le mettaient dans la case “emmerdeur de première, à ne pas trop titiller ”. Et lorsqu’on apprenait d’où il venait, les stéréotypes ancrés dans la tête de certain·es européen·nes restaient figés dans une forme d’incompréhension et de surprise. Davi n’en rigolait pas, ça l’agaçait surtout que l’on continue de penser que des milliers d’êtres vivants partageaient les mêmes personnalités et goûts de part le pays de leurs ancêtres.

-Je suis étonné que vous connaissiez, ils ne se sont pas vraiment exportés contrairement à d’autres. Vous êtes d’origine allemande ou frontalière ?
- Non, je suis brésilien.

Information offerte qui ne lui donnait pas plus d’explication sur le comment il connaissait cette chanson ou même ce groupe. Ils n’en étaient pas encore à cette étape, surement qu’ils n’y viendraient jamais et Davi ne sut trop comment il se sentait en pensant à un après. Lui qui avait peu de relations sociales en dehors de son travail, se rendit compte que c’était la 1re fois qu’il évoquait son penchant pour ce groupe. Même Armand ne connaissait qu’une pincette de ses gouts musicaux. Alors, le partager à un humain. Il sentit son palpitant battre la chamade, à moins que ce soit la cadence.

- J’ai laissé l’album tourner et c’est la dernière. Si vous voulez choisir autre chose à écouter, le téléphone est déverrouillé.

Il aimait donc sincèrement Silbermond, pour ne pas avoir seulement écouté une seule de leur chanson. Pas que ce soit un jugement envers celleux qui préféraient rester sur les musiques qui perçaient grâce aux réseaux sociaux ou à une apparition dans une série TV célèbre, mais aux yeux du sorcier, il y avait une différence entre apprécier une chanson et apprécier un album complet. Le dernier amenait un panel d’émotions et de nuances qui permettait de comprendre l’essence même du groupe, de ce qu’il voulait partager à travers leurs arrangements et leurs choix de mots. Davi avait encore en tête une musique qu’il avait captée sur sa radio une fois et, après avait fait un tour sur Internet pour écouter le reste, était tombé de sa chaise (littéralement) tant rien ne correspondait à ce qu’il s’était imaginé.

- Sinon je peux choisir, mais c’est à vos risques et périls. Ça va comment votre main ?
- Je vais choisir.

Car à défaut de contrôler la voiture, qui avançait à un rythme soutenu, Davi pouvait maitriser la playlist de ces… cinq minutes et quelques qui leur restaient ensemble. Il se pencha en avant pour attraper du bout des doigts le téléphone et dû se reprendre à deux reprises : il n’y avait rien de plus gênant que d’être maladroit dans un espace aussi exigu que le devant d’une voiture. Il manquait plus qu’il fasse tomber le téléphone du côté des jambes du type et là… Là, il lui laisserait choisir la musique suivante.
Le précieux finalement dans sa main mobile, il scrolla quelques secondes sur l’application, ne pouvant s’empêcher de froncer des sourcils toutes les trois secondes, de plisser des yeux toutes les cinq et de s’étonner toutes les deux. Time Tough de Toots & The Maytals débuta son enveloppement chaleureux, bien différent de la première musique. Si loin de ce qu’il s’était mis en tête en voyant le gars, adossé au comptoir, vingt-cinq minutes plus tôt.

- Ma main va aussi bien que mon égo.

Donc mal, mais avait-il besoin de le signaler ? Non. Et à vrai dire, Davi parlait à la fois de la cuisante sensation qui envoyait des décharges à chaque mouvement de son corps ou vibration de la voiture, mais aussi de l’étrange émotion à se rendre compte que le Spotify du gars aurait pu porter son pseudo. La douleur de ce qu’il comprit lui fit se mordre l’intérieur de la joue : lui aussi, il avait finalement la tête remplie à ras bord de stéréotypes et de jugements gardés secrets. Lui qui en avait souffert pendant pas mal d’années se retrouvait pris dans la même toile d’araignée. Pendant une seconde, il se demanda s’il ne fallait mieux pas ouvrir la portière et sauter en plein vol plutôt que de continuer à se rendre compte qu’il était tout ce qu’il haïssait dans ce monde.

- Vous ne travaillez pas dans la mode, j’imagine ?

Si l’autre y lisait une insulte à travers les lignes, cela n’était pas voulu de la part du couturier - du moins, il l’espérait. Maintenant il n’était plus certain de rien. Mais Davi préférait stopper les drôles de coïncidences de la soirée qui commençaient à les lier comme le fil de la pelote d’Arianne. Celui qui l’avait mené au plus bas de ce qu’un être pouvait accepter pour finalement lui permettre de se relever.

- Pas que je critique vos vêtements, juste... vous travaillez dans quoi ?

Ou de se rattraper, pour enfin changer le cours du destin.

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tw; aucun

Il n’y a pas le soupçon d’une réponse concernant ses préjugés musicaux à son égard, préjugés même plus généraux qui semblaient reposer sur l’habit, la posture, le physique. Chose que Frank ne soupçonne pas, n’étant pas vraiment du genre à glisser lui-même sur ce genre de terrain, quant bien même le jugement était caractéristique de l’humain. Son autre question cependant trouve réponse, et cela rend la chose d’autant plus étonnante, de par la coïncidence : il lui avoue être brésilien. Sans doute ce vague accent qu’il n’avait su reconnaître lorsqu’il avait laissé échapper de l’allemand d’entre ses lèvres. Indéniable est le fait que la musique rassemble et, s’il savait que c’était le cas, Frank ne se serait guère imaginé un tel retournement de situation sur chemin pour les urgences d’Edimbourg. Car Frank n’avait pas oublié, des propos agressifs aux gestes qui l’étaient tout autant. Il sait très bien qu’il continuerait d’y penser même après l’avoir déposé là, pour se faire soigner. Une pensée le traverse : comment allait-il rentrer ? et se fait sa propre barrière pour s’éviter de trop s’investir, à nouveau, dans cette situation qui commençait à lui échapper.

Le brésilien décide de choisir, et après des manipulations laborieuses pour des raisons légitimes, Time Tough se lance. Frank admettrait volontiers qu’il s’agit de son album favori du genre, il pourrait tourner pendant des heures qu’il ne s’en lasserait jamais. A la pseudo légèreté du rythme se mêlait des paroles lourdes de sens, et c’est précisément ce qui importait au fils Verstappen. Qu’au sens se mêle la musicalité, qu’elle ait un écho en lui.

Ma main va aussi bien que mon égo.

Mauvaise posture, donc. Frank espère qu’il sera bien prit en charge, certains horaires étant parfois les moins sympathiques à côtoyer ici, dans ce genre de services. Aux alcooliques violents se côtoyaient des gens simples qui s’inquiétaient pour leur santé. Ici comme à d’autres endroits en Europe, il n’y avait d’ailleurs pas nécessairement assez de personnel pour la demande. Il n’y avait plus qu’à prier pour qu’il en ressorte avec le nécessaire, et pas avec un simple doliprane qui n’y ferait rien.

Vous ne travaillez pas dans la mode, j’imagine ?

La question semble sortie du chapeau, et un léger froncement de sourcils se dessine sur le faciès du conducteur. Qu’est-ce qui pouvait bien lui faire dire ça ? Il n’avait pas l’air d’être un mannequin Giorgio Armani, encore que… les jugements des uns et des autres pourraient le contredire. Billy, par exemple. Elle avait toujours son mot à dire à ce sujet. Le monde du mannequinat est infâme cependant, et Frank n’avait de toute façon aucune ambition à faire germer de ce côté là. Il était piégé dans un engrenage ancestral dont il ne pouvait se dépêtrer. C’était aussi simple que ça.

Pas que je critique vos vêtements, juste... vous travaillez dans quoi ?

Ca aurait malheureusement pu être interprété ainsi, au vu du passif commun. Il ne sait pas ce qui rend le brésilien aussi curieux à ce sujet, même s’il convient de se demander ce qu’un homme tel que lui faisait au pub, ainsi apprêté, et avec tel carrosse à conduire. Ca semblait dissonant, comme idée. Comme si un homme du peuple s’était paré d’atours qui ne lui appartenaient pas vraiment. Frank pouvait l’entendre, quelque part. Il a lui-même mit beaucoup de temps pour s’y faire. L’œil vissé à la route qui défile à une vitesse certaine, et peu ressentie à l’intérieur (le traître des sportives), l’honnêteté du concerné s’installe à nouveau, pour se dévoiler :

Service à la personne ?

C’était le plus simple, pour résumer. Il ne voulait pas lui servir la formulation rébarbative, comme il allait de soi que le service était rendu à toute une famille, en réalité, et sur pas mal de points transverses.

Ma famille s’occupe d’une propriété familiale depuis des années et j’ai pris la relève avec mon frère. Ca m’arrive fréquemment de devoir faire de la logistique.

Comme ce soir, pourrait il ajouter, mais ce n’était pas (encore) une nécessité de l’exprimer. Car dans son esprit, il déposerait le brésilien amoché, l’accompagnerait peut-être aux admissions des urgences, et… repartirait, parce que de toute évidence, il n’était rien d’autre qu’un étranger pour lui.

Pourquoi cette question sur la mode ? C’est votre domaine ?

Intrigant, c’est le moins qu’on puisse dire. Il leur reste désormais trois minutes avant d’arriver, et il redoute paradoxalement le moment où il devra lui proposer une dernière fois son aide.

Davi Galhardo Assunção
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Âge : 35 ans
Tuer le temps : Couturier et créateur de la marque Assunção. Demi-couture et haute-couture qui privilégie l'upcycling et les tissus vegan pour une mode plus slow et respectueuse de toustes.

Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

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TW : telefilm de noël, la suite



-Service à la personne ?

Malgré l'interrogation suspecte en fin de phrase, Davi s’attendit à tout sauf à cette réponse et eut du mal à contenir sa surprise. Mais certainement que l’homme ne la vit pas, le regard fixé sur la route bien droite qui semblait éternelle. Service à la personne, cela signifiait beaucoup de choses : aide aux personnes âgées, ménages chez une famille, aide au repas… Et aucune de ces options ne semblait correspondre au gars de quasi deux mètres assis à côté de lui, entrain de conduire un bolide digne d'un film hollywoodien. Mais comme Davi s’était trompé sur toute la ligne depuis leur rencontre, serait-il étonné que l’inconnu lui réponde un simple “je suis Nanny” ? Non.

- Ma famille s’occupe d’une propriété familiale depuis des années et j’ai pris la relève avec mon frère. Ça m’arrive fréquemment de devoir faire de la logistique.

Le hochement de la tête du zoomancien ne reflétait en rien ses pensées. Car dans l’explication de l’homme, il y avait surtout bien autre chose que le sorcier supposait : cette voiture, elle ne lui appartenait pas. Et tout ce que Davi s’était imaginé sur son compte continuait de s’écrouler comme un frêle château de cartes. La culpabilité planta ses griffes dans son palpitant, accompagnant dans une étreinte la douleur de son poignet. Son poste expliquait finalement beaucoup de choses, lui qui avait su rester calme face au dégueulis de mots qui aurait fait réagir n’importe qui. Il devait probablement être habitué, pas aux insultes, mais à la violence des comportements d’une bourgeoisie qui se pensait au-dessus des autres. Car à cette époque, qui pouvait se targuer d’avoir du personnel pour s’occuper de la maison familiale mis à part des héritier·es ou de grandes fortunes ?

Malgré toutes ces réflexions, Davi resta silencieux, laissant son esprit lui marteler de s’excuser. La chanson continuait sa lancinante avancée, dans des notes rondes et une voix qui semblait lu parler.

- Pourquoi cette question sur la mode ? C’est votre domaine ?
- Oui, je suis couturier. Et ça aurait fait beaucoup de choses en commun si vous aviez bossé là-dedans.

Le ton était plus doux que souhaité, bien loin du raclement de gorge que lui demandaient les insultes balancées tout à l’heure. Davi ne voulait pas dire plus de son activité, par crainte que le gars le cherche et tombe sur des articles sur son travail et tout ce qui l’entourait.

- Quand vous dites logistique…. J’imagine que ce soir, vous travaillez et que j’empiète sur vos heures ?

Histoire de continuer de culpabiliser. De toute façon, il devait ne rester que quelques minutes de voyage, trois tout au plus. Assez pour une autre chanson, d’autres révélations et un pas de plus vers l’incompréhension de l’humanité.

- Si je vous ai retardé, je…

ll ne put finir sa phrase. La musique s’arrêta sur une note finale et le silence reprit sa place au moment où Davi aurait dû murmurer un “je suis désolé”, dissimulé par les basses.


Diana Hyde
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Tuer le temps : protectrice des voies sylvestres qui distribue le clin d'œil à n'importe qui dans son sillage, roule des mécaniques mais n'assume pas plus que ça derrière.
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tw; culpabilité, mention d’obsèques

Les réactions de son passager, peu lui importait en vérité ; qu’il ait froncé les sourcils, levé les yeux au ciel, ça n’aurait rien changé à la réponse, ni à la réalité des choses. Sans être particulièrement fier de cet héritage professionnel, Frank n’est en aucun cas capable de le blâmer. Sans doute ne le fait-il pas parce que ce sont des choses qui ne se font pas, que la famille est aussi sacrée que le temple auquel il va tous les dimanches pour y accompagner ses employeurs. S’il se permettait un tant soit peu d’introspection à ce sujet, sans doute s’apercevrait il du bourbier dans lequel il traînait depuis des années. La connaissance de soi elle, n’était pas innée, et qui plus est lorsque le carcan idéologique était particulièrement rigide. Il aimait sa famille et aurait probablement tout sacrifié pour elle, le ferait aujourd’hui et même demain s’il le fallait. C’est aveugle, mais aveugle d’un amour véritable. Frank s’essaie tant bien que mal de dissocier l’être de ses actes. L’être est sacré. Ses actes, eux, peuvent être a minima jugés.

Il ne peut pas juger l’âme du brésilien, parce qu’il n’est pas Dieu. En revanche, il peut essayer de la comprendre, et mesurer ses comportements face aux actes qu’il a pu commettre. Et plus les secondes s’allongeaient, plus la destination arrivait, et plus le Verstappen s’enlisait dans la croyance pure et simple que ce type était comme tout le monde. Abîmé, certes, mais comme tout le monde ; dans un gris qu’on ne maîtrisait pas parfois. Est-ce que lui-même avait été dans un gris ? Souvent, on ne s’en aperçoit pas soi-même, et c’est l’œil avisé de l’extérieur qui s’en charge bien mieux que nous. Alors non, il ne pense pas avoir été dans cet habit de décrépitude d’âme latente, et encore moins de colère. Et que Dieu lui en soit témoin, il ne se le souhaitait pas, ni à lui, ni à ceux qui seraient là si jamais cela devait arriver.

Oui, je suis couturier. Et ça aurait fait beaucoup de choses en commun si vous aviez bossé là-dedans.

Aurait-il seulement apprécié que ce soit le cas ? Souvent, on apprécie peu avoir un miroir de soi en face. Quoiqu’il en soit, la remarque sur la mode est justifiée, et cela étoffe la compréhension de l’humain vis à vis de son autre. Ce n’était guère perdu.

Quand vous dites logistique…. J’imagine que ce soir, vous travaillez et que j’empiète sur vos heures ?” Oui… mais non. “Si je vous ai retardé, je…Vous n’avez retardé personne.” La clarté d’énonce de ces mots, allié à un regard appuyé dans sa direction, vaut pour mille promesses. Ce n’est pas le cas, il aura encore suffisamment de temps, vingt minutes tout au plus, pour pouvoir effectuer ce pour quoi il avait été mandé ce soir. “J’arrive toujours à l’heure. Ne vous en faites pas pour ça.” lui confie t-il, étonnamment bien assuré de ses propos. Il est vrai que jamais une seule fois Frank Verstappen avait été en retard quelque part… sauf aux obsèques de son père. Et ce retard avait été légitimé par des raisons purement familiales, donc légitimes.

Le dernier feu avant d’arriver. Quelques bifurcations plus tard, une minute quarante, et ils y seraient. Il prend un instant pour lui confier : “Je suis allemand.

Ca lui paraissait important de lui rendre au moins l’équivalent de ce qu’il avait pu lui avouer plus tôt. Quant bien même aucune épée de Damoclès ne se trouvait au dessus de sa tête. Sauf peut-être celle qu’il s’apposait lui-même en permanence, par principe. L’échange équivalent avait poids de justice pour lui.

Et je m’appelle Frank.” Le concerné repart deux secondes plus tard, au vert. Ajoute, sentant que, probablement, il n’y aurait plus assez de temps pour laisser place à ses justifications honteuses, mais honnêtes. “J’ai cru que vous me connaissiez au début, et que je vous avais causé du tord un jour sans… m’en rappeler. C’est pour ça que j’ai voulu payer votre note. C’était pas pour vous humilier… dans le doute, j’ai préféré m’excuser.” Et de toute évidence, le vis à vis n’avait pas été prompt à la discussion, alors il n’aurait guère pu demander à ce moment-là quoi que ce soit pour le confirmer.

Désormais, il avait de réels faits sur lesquels s’appuyer : il s’était blessé sur lui et donc, à cause de lui. Mathématique.

Dites, je…” Incapable de faire taire le naturel, l’hésitation est perceptible. Presque autant que son besoin d’aller jusqu’au bout de ce qu’il a commencé, avec toute la bonté jusqu’au boutiste que cela peut démontrer. “Vous avez le droit de refuser, mais j’aimerais vous accompagner au moins jusqu’aux admissions des urgences, pour m’assurer qu’on vous prenne bien en charge.” Ces mots font office de question doublée d'une main tendue, et il reste peu de temps désormais avant que ledit moment ne vienne à se manifester. Ou pas.
Davi Galhardo Assunção
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- Vous n’avez retardé personne. J’arrive toujours à l’heure. Ne vous en faites pas pour ça.

Heureusement, l’inconnu calma la course effrénée de son myocarde en reprenant la parole. Impossible de s’excuser maintenant, il n’y avait plus vraiment de raison sauf à devoir s’expliquer pourquoi il l’avait agressé verbalement et physiquement. Davi avait l’impression que ce moment s’était déroulé il y a bien longtemps alors que cela faisait à peine une demi-heure que tout s’était passé. Comme si le temps défilait plus lentement dans cette voiture et que les musiques étaient des échos à leur étrange épopée. Si la première avait choisi par le conducteur, elle avait été remise sur une décision du brésilien, tout comme la seconde. Comme si c'était plus simple, de s'expliquer à travers les mots de quelqu'un d'autre.

- Je suis allemand. Et je m’appelle Frank.

Feu mûr qui retrouva sa jeunesse alors que la voiture redémarra sans une once de ronflement. Est-ce que ce partage d’information était lié au précédent ? Est-ce que l’impossibilité de retard s’expliquait par ses origines allemandes ? Davi ne connaissait pas grand-chose à ce pays, hormis quelques groupes musicaux comme celui qui avait commencé à tisser le lien invisible entre les deux hommes. Et puis le prénom qui glissa dans la remarque sans que lui ne partage le sien. Devait-il le faire ? Se présenter et donner encore plus de consistance à tout ce qui venait de se passer? Habituellement, Davi se réveillait le lendemain de ces soirées en faisant comme si rien ne s’était passé. Une forme de dissociation dont il avait parfaitement conscience sans trop savoir comment son esprit divisait les deux existences. Seuls les hématomes et les courbatures lui rappelaient que quelques heures avant, il avait rencontré l’humanité dans toute sa splendeur - du moins, celle qui lui accolait. (Faisait-il encore erreur ? Non, il avait des exemples à la pelle, de la violence humaine qui défiait l'entendement). Mais maintenant qu’il connaissait son prénom… Autre chose se forma au creux de sa gorge. Pas de la culpabilité cette fois-ci, encore moins de la colère ou de la honte. Une forme de clarté étrange, qu’il n’avait pas ressenti depuis bien longtemps. Aux yeux de ce Frank, il n’était rien qu’un gars un peu paumé. Pas un zoomancien, frère et protecteur d’une famille divisée. Pas un couturier, dont les doigts avaient été touchés par la grâce de la créativité. Juste Davi, qui aimait les groupes allemands et fredonner.

- Ça explique Silbermond… et la taille.

Dit assez bas, il ne s’attendit pas à une réaction de la part du conducteur. Oui, cela pouvait expliquer sa connaissance du groupe tout comme ça ne pouvait avoir aucun lien. Et non ça n’expliquait en rien sa taille, mais passons. Davi avait simplement besoin de se raccrocher à l’infime logique qu’il trouvait à la situation étant donné qu’elle ne l’était absolument pas. Et ça ne s’arrangea pas quand Frank reprit la parole, dans une explication gênante qui arracha un reniflement au zoomancien.

- J’ai cru que vous me connaissiez au début, et que je vous avais causé du tord un jour sans… m’en rappeler. C’est pour ça que j’ai voulu payer votre note. C’était pas pour vous humilier… dans le doute, j’ai préféré m’excuser.

L’intéressé ne cilla pas, presque il avait arrêté de respirer, mais pas pour les mêmes raisons que la première fois. Heureusement, une pancarte “Royal Infirmary” lui permit d’expirer quelques mots, inutiles et qui n’étaient pas ceux qu’il aurait souhaités. Tout était trop étrange. Trop vrai.

- Vous avez une sacrée imagination.

Ou une mémoire défaillante, mais pour être dans la seconde situation, Davi préféra se taire sur cette possibilité. Ce serait encore un autre point commun. Comment ce gars avait pu s’imaginer que tout état de sa faute ? Comment on en arrivait au point à se croire responsable de toute la négativité gravitant autour de soi ? Comment on en... Il stoppa net le flux de ses pensées en sentant sa mâchoire se contracter. La situation s’ancrait de plus en plus dans la réalité et s'en était effrayant. C’était trop pour lui. Trop de ressemblance, trop de coïncidence, trop d’impressions de déjà vu. Car lui aussi, se pensait responsable de toutes les horreurs qui arrivaient aux gens qu’il croisait. Lui aussi s’imaginait toujours en faute quand le pire arrivait. Lui aussi, avait des excuses cousues sur les lèvres.

- Dites, je… Vous avez le droit de refuser, mais j’aimerais vous accompagner au moins jusqu’aux admissions des urgences, pour m’assurer qu’on vous prenne bien en charge.

Le panneau lumineux des urgences formait un halo bleuâtre à quelques mètres d’eux. En se concentrant dessus, Davi réussit à faire redescendre le début d’angoisse qui le prenait à la gorge.

- Non, ça va aller. Ça ne doit pas être difficile, juste expliquer que… J’ai frappé quelqu’un.

Appelleraient-iels la police ? Merde. Et comment fonctionnait une admission ? Il n’avait jamais été l’hôpital, même lorsque le feu avait grappillé sa peau lors des incendies. Il avait bien une assurance fonctionnant du côté humain, au vu de son métier, mais ne s’en était jamais servi. Et ce n’était pas un sujet qui l’avait beaucoup intéressé. Pris dans le tumulte des émotions, Davi n’avait pas réfléchi en demandant à être amené ici. Car finalement, il s’était surtout imaginé que le gars l’emmenerait ailleurs, là où il pourrait se venger.

- Je vous ai agressé. Vous n’avez pas à m’aider et encore moins à vous excuser et…

Il regardait à droite, puis à gauche, vit les feux rouge et bleu d’une ambulance passer à côté d’eux. Ça réveilla en lui d’autres souvenirs, plus douloureux et plus sombres. Peut-être qu’en fin de compte, cette main tendue devait être prise plutôt que repousser. Cette réalité devait être acceptée au lieu d'être efacée.
Et puis, se sentait-il capable de se rendre dans ce lieu qui, même sans le connaitre, le rappelait à une époque difficile ? Se sentait-il capable d’avancer dans ces couloirs sans fuir au bout de quelques minutes, face à des identités, certainement humaines, qui souffraient autant que lui et n’avaient rien demandé ? Davi haïssait les humains, car à ses yeux, ils n’étaient que des monstres bien loin de sa réalité. À aucun moment, ils se les étaient imaginés comme des miroirs. À aucun moment, il ne leur donnait la consistance que ses homologues sorciers avaient à ses yeux. Pour le zoomancien, les humains n’étaient que violence et rage, rien d’autre. Mais dans cette voiture, Frank lui prouvait le contraire, dans une simplicité qui lui arrachait des mains les armes qu’il avait mis des années à forger.

- Je veux bien. Juste pour me guider et après, vous pourrez repartir… faire votre travail.

La voiture s’arrêta enfin au même instant où le sorcier se tourna vers son interlocuteur.

- Je m’appelle Davi.

Dans le ton, il y avait autre chose qu’une présentation. Il y avait un début d’excuse qu’il n’était pas encore capable de lui offrir. Rendre les armes étaient une chose, accepter d'avancer en était une autre.


Diana Hyde
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tw; culpabilité, hôpital, syndrome du sauveur

Vous avez une sacrée imagination. C’est ce que lui a souvent dit sa mère, Liz, alors que l’imagination créative portait réellement ses fruits entre les mains de son aîné. Frank n’avait rien d’un artiste, mais son esprit foisonnait effectivement de fantasques idées lorsqu’il fallait légitimer une faute que souvent, il n’avait pas commise. Une faute consciente et maladroite, elle, l’aurait mit dans un état de culpabilité beaucoup plus profond, il va de soi. Il ne parvenait toutefois pas à extraire de son esprit celle qu’il portait pour cette situation fâcheuse, en cette nuit de février.

Non, ça va aller. Ça ne doit pas être difficile, juste expliquer que… J’ai frappé quelqu’un.

La réponse est arrivée un peu trop vite, peut-être, à son goût. Mais Frank s’y plierait, même s’il fronce un peu du nez à l’idée que le brésilien montre autant patte blanche face aux admissions des urgences. Frank n’est pas amateur du mensonge, mais il pense que la situation, et la bonne foi retrouvée de l’agresseur qui se nomme ensuite comme tel, le justifierait. Le pardon, il n’avait pas besoin de le lui demander, l’aide qu’il lui apportait sans rien attendre en retour était déjà preuve de son acceptation.

Je vous ai agressé. Vous n’avez pas à m’aider et encore moins à vous excuser et…Et vous aviez sans doute de bonnes raisons d’avoir craqué. Vous vous êtes blessé, et si je n’avais pas été là, vous ne l’auriez peut-être pas été.

Preuve que son cerveau fonctionne dans une logique inversée. Il ne voulait pas se flageller pour qu’on le prenne en pitié, ça n’a d’ailleurs jamais été le but de l’opération. Frank était au contraire tragiquement pragmatique quant à la situation. Sans s’imaginer un seul instant qu’un autre aurait pu en faire les frais. C’était fait, de toute façon, et n’en resterait que des regrets, probablement, chez l’étranger. L’étranger qui souffre, et pas qu’en dehors.

Je veux bien. Juste pour me guider et après, vous pourrez repartir… faire votre travail.

Opine du chef, rassuré de ce revirement de choix. La voiture s’arrête, parquée non loin des urgences. Les néons faisant tourner la tête de l’un comme de l’autre, d’une façon différente. Un coup d’œil furtif à sa montre, pour s’assurer que son timing serait le bon.

Je m’appelle Davi.

Sentant le regard du brésilien sur lui, le conducteur répond à ce dernier en allant s’y aimanter. L’empathie de l’allemand croit soudainement enfler de choses qu’il ne saurait décrire. Sans doute le signe - alarmant - que ce type, ce brésilien qui se nomme Davi, avait touché un point sensible chez lui ; définitivement.

Vous avez le droit de merder dans la vie, Davi.

Parce que tous et toutes sont né.es pécheurs et pécheresses, et qu’il y avait tout un processus pour devenir meilleur, un peu plus chaque jour. Est-ce que lui-même était un être parfait ? Certainement pas. Les affres de la vie étaient inévitables, avec les névroses qu’elles pouvaient engendrer chez l’Homme.

Frank coupe le contact, se sentant soudainement un peu plus fébrile à cette annonce, récupère son téléphone et… guette, l’espace d’un instant, que le couturier ôte sa ceinture sans se faire mal.

Sortis de l’habitacle, la Mercedes verrouillée, le Verstappen fait le tour du bolide pour se placer auprès de Davi, à distance raisonnable. Il capte le regard, qui le lui rendra ou non, et lui annonce la nouvelle couleur de leur passif :

Un errant vous a prit pour cible au sortir du pub, vous avez essayé de vous défendre, j’étais là et je vous ai prêté assistance.

Il sait que la version officielle causerait du tord là où il n’y avait plus à blâmer. Pas en ce qui le concerne, en tout cas. Et si tel était le cas, la leçon avait été reçue par cette seule blessure, et saurait faire mariner l’esprit du concerné le temps que la douleur persistera.

Tout le monde sait qu’il ne faut pas traîner seul dans ce quartier la nuit tombée. On ne vous posera aucune question.

Et s’il y en avait, Frank Verstappen avait une carte piège à sortir à qui chercherait la petite bête. Mais ça n’arrivera pas. Les urgences étaient suffisamment blindées pour que l’on s’inquiète d’une rixe qui n’avait, sur le papier, laissé aucun autre témoin que le binôme inattendu.

J’ai déjà dû faire des admissions. Mon frère n’est pas chanceux avec les outils de jardinage… et mes compétences en secourisme sont limitées.

Suivi d’un regard, va et vient vers la direction qu’ils devaient prendre pour y aller, qui lui demandait seulement : est-ce que vous êtes prêt à y aller ? Car il y avait quelque chose d’indescriptible et de pourtant prégnant qui semblait pourtant étouffer l’homme à ses côtés.

Davi Galhardo Assunção
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TW : mention d'incendie, de décès


De bonnes raisons de craquer. À ses yeux, oui, mais pour ses parents ? Liz ? Ses anciens ami·es de Rio Branco décédés dans les incendies ? Peut-être que non, pas pour tous en tout cas. On pouvait haïr sans blesser physiquement. On pouvait détester en décidant de s’éloigner de ce qui ne nous convenait pas. C’était ce qu’avaient fait les siens, pendant bien longtemps, en s’organisant en communautés pour éviter les humains qui ne respectaient pas les terres et les êtres vivants. Mais Davi avait grandi à une autre époque, où tout s’était accéléré d’une façon bien différente. Il avait vécu toute une vie à se battre, à revendiquer leurs droits, en tant qu’êtres vivants et seuls invités d’une Nature qui méritait bien mieux. Il s’était battu à coups de manifestation avant de finalement s’activer d’une tout autre façon, plus violente, plus bruyante. Il les avait détestés bien avant de les haïr, avait voulu leur départ bien avant de s’imaginer leur disparition. C’était de bonnes raisons, pour lui. Mais combien de temps encore, continuerait-il de se battre pour ces bonnes raisons alors que les années passaient et rien ne changeait ? Combien de temps encore tiendrait-il debout pendant que la haine des humain·es grignotait tout ce qu’il y avait de réellement bon en lui ? Combien de temps encore accepterait-il de détester une espèce entière pour les comportements d’une poignée ? Des raisons, il en avait. Bonnes… Cela se discutait.

- Vous avez le droit de merder dans la vie, Davi.

Une autre claque, d’un autre genre. À force, le sorcier allait se demander si cette rencontre n’avait pas été orchestrée par ses adelphes. Ou même Armand ! Car à chaque fois que l’autre prenait la parole, il le ramenait en face de ce miroir qui lui renvoyait ses propres contradictions. Tout le monde avait le droit de merder, sauf lui. C’était stupide en plus d’être égocentrique de penser ainsi, mais Davi préféra mettre cette pensée dans une petite case de son esprit. Ce soir, il s’était passé trop de choses pour être en mesure de réfléchir plus loin qu’un “non”.

Détachant sa ceinture avec davantage de facilité qu’à son entrée dans le véhicule, le zoomancien en sortit, la main toujours plaquée contre son abdomen. Elle était devenue froide à force de ne pas bouger et il n’arrivait pas à savoir s’il devait tenter de la remuer pour éviter l’ankylose ou au contraire, la laisser aussi statique que possible, pour ne pas endommager davantage ses phalanges. Trop occupé à lorgner sur sa peau bleuie, il sursauta presque en entendant Frank reprendre la parole. On aurait dit qu’il était habitué à ce type de situation, vu la facilité qu’il avait à trouver une explication rationnelle. Davi, lui, aurait bredouillé un “je me suis fait mal” après un trop long silence face à la personne de l’accueil.

-…tout le monde sait qu’il ne faut pas traîner seul dans ce quartier la nuit tombée. On ne vous posera aucune question. J’ai déjà dû faire des admissions. Mon frère n’est pas chanceux avec les outils de jardinage… et mes compétences en secourisme sont limitées.

Il y avait donc deux géants dans cette maison inconnue qui sentait de plus en plus fort la vieille aristocratie : avoir quelqu’un pour s’occuper des trajets passait encore, mais le jardinage ? Certainement qu’il y avait un·e cuisinie·re voir une brigade à disposition. Et si Davi s’estimait chanceux au vu de la situation économique du pays et qu’il avait déjà travaillé avec des grandes fortunes, c’était différent de rencontrer quelqu’un qui bossait à simplifier leur quotidien là où lui, il n’était que de passage pour un diner ou une réception. Encore un point commun.

Concentré sur les portes coulissantes, il avait l’étrange sensation d’être accompagné et non accompagnant, comme à son habitude. À nouveau, il ne sut trop quoi faire de cette information : hop, rangement dans la petite case de son esprit, qui commençait à déborder.

- Okey.

Réponse simple, réflexions intenses, il lui fallut encore une bonne minute avant de se décider à passer les portes. Oui, il aurait pu demander à être déposé près d’un portrait et passer du côté sorcier du CHU.Mais le risque aurait été de croiser quelqu’un qu’il connaissait et de devoir s’expliquer sur l’état de sa main. Sa capacité à mentir égalait celle à se battre. Mais au moins n’aurait-il pas eu à prendre conscience de l’humanité dans sa plus triste existence. Il y avait du bruit dans le grand hall, un bébé qui pleurait au loin ainsi que des bips incessants. Sur sa droite, une salle pleine à craquer de personnes qui attendaient, des papiers en main. Devant eux, un comptoir en PVC blanc derrière lequel trois personnes faisaient les admissions. Il y avait peu de gens à faire la queue, cela devrait aller assez vite, mais après… Le sorcier ne put se résoudre à jeter un second regard à la salle d’attente.

- Je ne suis pas très à l’aise dans les hôpitaux.

Et il n’était pas très à l’aise là où il y avait des humains qui défiaient toutes ses “bonnes raisons”. Troisième dans la fil d’attente, il tenta de se concentrer sur autre chose que les bribes d’explications des personnes devant : un inconnu assez âgé expliquait qu’il avait une toux très douloureuse depuis des semaines et que personne ne voulait s’en occuper. Un instant plus tard, c’était comme s’il crachait ses poumons et Davi regarda ailleurs pour ne pas craquer.
Un détail de ce que Frank lui avait partagé lui permit de se raccrocher à la situation.

- Vous vous occupez de votre frère en plus de la logistique de vos patrons ? Enfin, désolé, c'est indiscret.

Peut-être avait-il extrapolé, mais la façon dont le conducteur avait parlé de son frère et de ses admissions régulières ici lui rappelait sa façon à lui de parler de ses adelphes quand iels se mettaient dans de drôles de situations. Si Leandro et Gabriela aimaient lui rappeler qu’iels pouvaient se gérer seul·es, quand l’un se retrouvait en cellule ou l’autre incapable de conduire, c’était lui qu’iels appelaient quelle que soit l’heure de la journée ou de la nuit.


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Tuer le temps : protectrice des voies sylvestres qui distribue le clin d'œil à n'importe qui dans son sillage, roule des mécaniques mais n'assume pas plus que ça derrière.
Familier : Romeo, un rhinocéros blanc plus mélodramatique qu'on pourrait l'imaginer.
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Arrivé.e le : 15/02/2024
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tw; culpabilité, hôpital, syndrome du sauveur

L’énonce de son plan était surtout là pour faire diminuer le stress de l’homme à ses côtés, et au pire, lui donner quelques armes pour se défendre. Mais si un patient se présente sans se plaindre de qui que ce soit, et s’il payait les frais médicaux, qui viendrait donc lui chercher des poux ? Frank ne pense pas qu’il y ait suffisamment d’esprits aiguisés, surtout à cette heure-ci, pour déceler quoi que ce soit d’anormal. On lui posera certainement la question dans le box où on le recevra, dans un délai qu’il espère ne pas être trop long d’ici. On fera son anamnèse, on lui fera passer une radio a minima ; peut-être qu’il aura droit à une attelle pour immobiliser ses doigts, un antidouleur, et il repartira.

L’accusé réception de Davi est sommaire, mais il le laisse lui emboîter le pas vers les portes coulissantes de l’entrée des urgences. Comme beaucoup d’autres personnes, Frank n’est pas particulièrement jouasse à l’idée d’être dans un hôpital, qui reflète bien souvent maux et d’autres choses que lui-même ne saurait gérer. Ce qui le place paradoxalement face à ses propres failles intrinsèques, et devant lesquelles il ne devrait pas culpabiliser. Lui-même l’a admit, ses compétences en secourisme étaient limitées. Et s’il avait voulu être pompier, médecin, ou autre… non ; de toute évidence, il n’aurait de toute façon jamais pu s’y résoudre. Tout ce qui lui avait fait le plus rêver dans la vie, c’était rouler. Les circuits de rallye n’allaient pourtant pas le voir revenir de si tôt, pas pour une carrière en tout cas. A son âge ? Alors que tout son entourage, sauf exception, l’attendait ailleurs ? Quelle drôle d’idée de faire les choses pour soi. La vie n’était pas faite ainsi, dans la majorité des cas.

Je ne suis pas très à l’aise dans les hôpitaux.

Installés dans la petite file vers le secrétariat d’admission, l’oeil haut de Frank va effleurer le visage du brésilien. Il a envie de lui dire qu’il comprend, mais sans doute est-ce plus marqué  chez lui, alors il n’aimerait pas illégitimer quoi que ce soit de son ressenti en y rapiéçant le sien. Et ça lui parut d’autant plus vrai lorsqu’il remarqua la cause (la toux) à effet (geste du chef). Comment diable allait il pouvoir le laisser là ?

Vous vous occupez de votre frère en plus de la logistique de vos patrons ? Enfin, désolé, c'est indiscret.

La question qu’il lui renvoie ne le dérange pas, ni à l’entendre, ni à y répondre, parce que Frank pense que ça pourrait sans doute aider à ne pas penser au désagréable. Celui qui semblait le traverser comme si on allumait des brasiers dans une clairière abandonnée.

C’est mon frère. C’est normal que je m’en occupe s’il se blesse, surtout si ça implique de l’amener ici.

Mauvaise tournure, pense t-il aussitôt. En disant ça, il l’avait probablement fait revenir à la réalité des choses. Frank ne savait plus vraiment comment faire et, à mesure que les secondes filaient, il se rongeait le frein à s’imaginer qu’il ne pourrait pas revenir le chercher, le déposer… peu importe où il faudrait le déposer, en fait. Il préfèrerait peut-être un taxi ? Pour ne plus penser à sa blessure à la main, et celle à son ego. Il comprendrait.

On vit ensemble, mon frère, ma mère et moi. Il faut bien que je m’occupe d’eux parce que…

C’est dit un peu plus bas. Il ne finit pas sa phrase, mais elle sous-entend malgré lui qu’il manque un père. Qu’il faut bien un responsable, même illégitime désormais, pour prendre soin de sa famille. Qui plus est lorsque celle ci était agglomérée sous un même toit. Une pensée pour son chien, qu’il espère avoir été sorti par Klem. La personne vient de partir, il ne reste plus que deux personnes devant eux. Même Frank a l’impression que cette simple file était un compte à rebours.

J’ai pas envie de vous laisser ici.

Ca lui a échappé dans une expiration, presque nerveuse. La fin de journée, la fatigue, l’alcool et l’estomac vide. Trop de bons arguments, alors qu’il n’y avait que son cœur qui avait parlé, là où d’autres se taisaient.

Je veux dire… vous avez un téléphone pour appeler un taxi, après ?

Et comment dire ça franchement, sans avoir l’air fautif de le faire ?

Aux admissions ils demanderont un numéro, voire deux. Vous voulez bien que je mette le mien ? Juste… au cas où.

A envie de lui dire qu’il n’est pas obligé, même si l’empathie et le bien faire de l’homme ascendant cathédrale s’en sentirait plus apaisé.
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