[Abandonné] All I need is a heart attack ft. Ronan

En aucun cas, iel ne devrait être ici. Oh, Aster le sait bien. Le château de Craigmillar est un endroit important, pour les enfants des vergers. Un lieu qui leur sert d'endroit pour y stocker des archives, un lieu de réception également lors des mois d'hiver quand il fait trop frais dehors. Ce soir, il fait encore relativement bon. Selon ses critères personnels, du moins. Il y a d'ailleurs une fête en ce moment même au sein du château. Et c'est justement pour ça qu'iel est venu.e ce soir et pas un autre. Pour être certain.e qu'on ne viendrait pas lea déranger dans ses activités.

Car Crowley a une mission. Percer les mystères de son dernier message reçu d'outre tombe. Les voix lui ont encore chuchoté des choses, lorsqu'iel est passé.e devant une tombe en particulier au sein du cimetière. Celle d'une Oniromancienne, morte en 1835. Morte jeune, à cette époque, c'était relativement courant de ne pas faire de vieux os : 19 ans, c'est plus jeune qu'iel ne l'est actuellement. Et pourtant, à 23 ans, on ne peut pas affirmer qu'Aster soit âgé.e. Qu'importe qu'iel traîne avec le troisième âge, passe ses samedi soir au Bingo avec ces mêmes papys et mamies. Qu'importe son Kway actuel aussi, qui n'est clairement pas ce qu'on mettrais sur soi en 2023, mais plutôt en 1990. Quoi que, le rétro, ça reviens. C'est criard et c'est voyant, c'est coloré et ça fait mal aux yeux. Ce n'est en rien discret et ce n'était peut être pas la meilleure idée qu'iel ait eu aujourd'hui : parce que personne ne doit se rendre compte de sa présence ici. Aster n'a rien à faire là, en pleine nuit. Oh, si on lea trouvait là ? Sans doute que ça créérait des problèmes entre les enfants vagabonds et les enfants des vergers ! Mais tant pis : iel doit remplir sa mission pour aider cette dame à trouver la paix. Depuis le temps qu'elle attend de savoir !

La maison est délabrée au possible. Abandonnée depuis bien longtemps. Lampe de poche coincée entre les dents, son diable de Tasmanie reniflant à côté une fois arrivés dans la chambre -ou ce qu'il en reste- Aster s'empresse de fouiller son sac à dos. Iel en sort des bougies, histoire de s'éclairer un minimum. Pour le coup, rien à voir avec une quelconque ambiance. Trois parfums différents, qui fileraient mal au crâne au bout d'un moment en étant reniflés. Patchouli, cannelle, fruits rouges. L'allumette craque pour les allumer, et lea voilà sortant sa fidèle planche de ouija. Un sourire se dessine sur les lèvres de Crowley. Sa main passe dessus, d'un geste trahissant son excitation. C'est que ça lui plaît les mystères. Que c'est là, selon ellui, le meilleur avantage d'être né.e nécromancien.ne plutôt qu'Oniromancien.ne comme l'auraient voulu ses parents. Parce qu'iel a moyen de percer certains mystères de temps en temps. Installé.e en tailleur sur le plancher, iel se frotte les mains et se concentre en posant ses doigts sur la planchette.

Réussir à contacter l'amant de l'Oniromancienne disparue, voilà sa mission du jour. Iel en a déduit, grace aux indices et aux numéros décodés qu'il était un domestique du château à l'époque. Cette bâtisse a été abandonnée il y a une quarantaine d'années, par la famille du dit amant. Et Esmée -puisque c'est le prénom de la dame morte- aimerait savoir pourquoi Mortymer le Botanomancien n'est jamais venu se présenter à l'autel. Alors Aster doit savoir, percer le mystère: essayer de le contacter pour demander des comptes au nom d'Esmée la désespérée du cimetière des Vagabonds, allée numéro quatre tombe caveau numéro sept. Mortymer parcontre... Aster n'a pas réussi à le trouver au sein des allées des enfants des vergers disparus.

« Tu veux pas monter la garde toi ? »
« Mais non j'ai envie de savoir aussi ! »
« Et si on s'fait choper ? On auras l'air de quoi, hein ? »
« RAH mais arrêtes ! J'veux savoir s'il est enterré dans la cave Mortymer ! »
« J'ai dis ça pour rire, tu sais ? »
« Ouais pour rire. Mais IMAGINE QUAND MEME. »

Ah, était-ce une bonne idée d'amener son familier ici ? Au moins, il n'est pas encore en train de -trop- gueuler pour une fois.