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[Abandonné] (Don't) follow me down ft. Brivael O'Rinn

Nero Karlsson
Isolationniste
Nero Karlsson
•☽✧☾•
As above
Trombinoscope : [Abandonné]  (Don't) follow me down ft. Brivael O'Rinn Ab0149ddf225db2554ce2169335b570e8f29933d
Face claim : Ricky Olson
Pronoms RP : he/him
Âge : 35 ans
Tuer le temps : Bourrasqueur des Enfants des Vents depuis 2016, il est destiné à avoir un grand avenir en politique. Avenir dont il ne veut pas, assurément, mais qu'il n'a pas vraiment d'autre choix que de poursuivre sous peine de conséquences désastreuses.
Familier : [Abandonné]  (Don't) follow me down ft. Brivael O'Rinn Chouette-cheveche-162023
Freja, la chouette chevêche qui semble en permanence en colère. Ce n'est pas qu'une apparence, croyez-le ; elle déteste tout et tout le monde. Attention aux coups de bec !

Compte en banque : 728
Champion.ne : [Abandonné]  (Don't) follow me down ft. Brivael O'Rinn Byky[Abandonné]  (Don't) follow me down ft. Brivael O'Rinn C72a
So below



(Don’t) follow me down
02/11/2023


ft.  @"Brivael O’Rinn" &  @Nero Karlsson

Under the skin I am doubt
TW :maltraitance, deuil, violence verbale
Le temps de novembre est toujours aussi terrible. Le brouillard laisse la place à une pluie fine et glaciale, annonciatrice d’un hiver rude comme l’Ecosse sait si bien le faire. C’est ironique que je sois né pile durant cette période, le pire mois de l’année d’après certains. Il n’y a rien de bien intéressant en novembre. La météo est déplorable, les jours raccourcissent, l’humeur de tout un chacun devient si maussade qu’il est presque inimaginable d’avoir un sourire dessiné sur le visage. Peut-être que mon existence même est le reflet du mois de Novembre ? Allez savoir.

Emmitouflé dans un blouson en cuir, un parapluie à la main et mes rangers aux semelles épaisses m’évitant les désagréments des nombreuses flaques d’eau, je marche dans les allées du cimetière privé des McGuire. L’endroit est petit mais bien agencé, les tombes sont toutes fleuries en cette période de l’année où nous honorons nos ancêtres. Les stèles en marbre blanc portent des noms gravés et colorées en argent, tandis que de nombreuses plaques des mêmes matériaux sont à moitié cachées par les nouveaux bouquets disposés là. Mes pas me mènent automatiquement vers le coin droit de la place, et je finis par m’arrêter devant l’un des caveaux, dont les fleurs aux couleurs vives semblent vouloir contraster avec le monochrome qui les entoure.

Aurelius Karlsson
1989 - 2001


Mes yeux ne parviennent pas à se détacher de cette gravure, comme si je n’arrivais toujours pas à y croire des années après. Chaque fois que je me rends à cet endroit, mon coeur se serre et la culpabilité se fraye un nouveau chemin dans mon esprit. Vingt-quatre ans, deux mois et vingt-cinq jours se sont écoulés depuis notre dernier échange. Aurelius a beau avoir quitté ce monde deux ans après d’après les médecins du CHU, pour moi, il est réellement décédé au moment où son corps trop frêle a heurté le mur. Ce qui en a suivi n’était rien d’autre qu’un purgatoire, qui a décidé de me l’arracher et de me plonger dans les enfers.

Sous le trop plein d’émotion, je m’accroupis devant la tombe et tente de retrouver mes facultés, le visage pourtant toujours aussi impassible. Freja est silencieuse à mes côtés pour une fois, en retrait malgré sa douleur. Elle aussi a perdu un ami, un frère, lorsqu’Aurelius a été touché. Sa petite perruche s’est envolée, la magie la maintenant en vie n’étant plus, et personne d’autre que ma chère chouette ne l’a pleuré. D’ailleurs, elle quitta son perchoir non loin pour se poser sur la stèle, et déposa quelques graines de tournesol, aliment préféré du familier disparu.

On a pas le droit d’être ici…n’est-ce pas ?
Ils ne peuvent pas nous en empêcher toute notre vie. De toute façon, ils ne le sauront pas.

La crainte de Thanikos est partagée, mais je la balaye d’un revers de main. Certes, il a raison ; nous ne devrions pas être ici. Depuis l’enterrement, il a été clair que ma responsabilité dans la mort de mon frère cadet m’a retiré ce droit de lui rendre hommage. Par “respect pour sa mémoire”, comme le dit si bien ma mère lorsqu’elle pose son regard empli de dégoût sur moi. Je suis responsable de son état, je l’ai assassiné froidement, alors il est normal que ma présence ici soit interdite…surtout en cette période de l’année. Je soupire longuement, sors un petit coquelicot rouge vif de ma veste et le dépose délicatement sur la pierre. Ce botanomancien avait l’air étonné que je lui demande cette unique fleur, en particulier en cette période de l’année. Mais cette fleur représente beaucoup pour moi, pour lui. Combien de fois nous sommes-nous échappés tous les deux pour gambader dans les champs de coquelicots de Green Bank ? A se cacher des nourrices qui nous couraient après…rien que d’y songer, un mince sourire vient orner mon visage. Il me manque terriblement.

Ce n’est pas un hasard si mes pas m’ont mené au cimetière aujourd’hui. J’ai pu m’échapper uniquement grâce aux préparatifs de la soirée, organisée par l’un des Conseillers de notre coven. Une soirée mondaine comme je les hais, mais qui a au moins eu le bénéfice de me donner un peu de liberté. Un coup d’oeil à mon portable m’annonce malheureusement qu’il est bientôt l’heure de me préparer moi-même ; c’est donc à regret que je me relève, époussette machinalement mon jean aux genoux trempés et quitte les lieux, le coeur plus lourd encore qu’avant mon arrivée.

Assis sur une chaise, la maquilleuse papillonnant autour de moi, je conserve un air neutre et sans émotion. Docile, je la laisse masquer mes tatouages à la gorge tout en écoutant ses jérémiades concernant les “erreurs de jeunesse” qu’on regrette vite ensuite. Erreurs…clairement, ça n’en est pas, mais je ne ferai aucun effort pour me justifier. Je me contente de regarder mon reflet sur le miroir de la coiffeuse, observant avec attention l’encre disparaître de ma peau comme si je revêtais un nouveau costume. La femme finit par s’éloigner, non sans avoir râlé de nouveau.

“Je ne peux rien faire pour ça, monsieur Karlsson. Vos mains vont certainement toucher de nombreux objets.”
“J’ai des gants.”

La réponse a l’avantage de la satisfaire, puisqu’elle me laisse enfin sans demander son reste. Las, l’esprit toujours torturé par mes activités récentes, je profite de cet instant pour enfin enfiler mon costume pour la soirée. Pantalon noir, chemise noire, veste noire…on pourrait croire que je vais à un enterrement ainsi vêtu. Pour compléter tout cela, mes mains encrées se retrouvent camouflées sous une paire de gants en tissu noir sélectionnée parmi de nombreux autres.

“Tu devrais t’en aller maintenant, Freja, avant qu’ils ne décident de t’enfermer dans un placard pour le reste de la soirée.”
“En voilà une idée qu’elle est bonne ! Comme ça, tu seras le seul à te faire torturer pendant des heures, n’est-ce pas ?”
”Arrête…c’est pas de la torture. Tu vas toujours trop loin, et c’est ce qui t’a mené dans de très mauvaises situations, souviens-toi.”

La chouette piailla de colère, mais finit par se décider à quitter les lieux. Je lui ouvre la fenêtre et la regarde s’envoler dans la nuit, le sentiment d’être pris au piège se trouvant bien plus présent en moi maintenant que ma seule amie s’est enfuie.

“Encore là, toi ?! Dépêche-toi de descendre, nous avons rendez-vous !”

La voix de madame Karlsson me fait sursauter, si bien que je manque de me cogner contre le battant de la fenêtre. Je referme celle-ci promptement et me retourne d’un geste, les yeux rivés vers ce visage qui ne montre une fois encore qu’un profond dégoût.

“Oui.”
“Et ne dis pas “oui” sur ce ton, idiot. Tu devrais être heureux que l’on t’emmène, et tu as intérêt à profiter de l’opportunité pour remplir un peu plus ton carnet d’adresses !”
“J’en suis très heureux.”


Le mensonge, prononcé de cette voix robotique qui me caractérise si bien dans cette maisonnée, a au moins le bénéfice de passer crème aux oreilles de la matriarche. Je m’approche de la porte d’entrée, m’attendant à ce qu’elle ouvre la voie…mais je ne m’attendais certainement pas à cette main entreprenante qui agrippe ma tignasse avec force.

“Si tu me fais honte, enfant, si tu fais le moindre geste qui puisse ternir notre réputation, je te le ferai regretter.”

Oui, lève encore la main sur moi, femme. Cette main que je me ferai une joie d’arracher à ton corps encore chaud, ce coeur palpitant qui finira dans ma paume…touche-moi encore, femme, et tu comprendras la définition même du mot souffrance. Tu seras la première sur la longue liste des sacrifiés.

Mon coeur tambourine dans ma poitrine tandis que ces paroles résonnent à mes oreilles, pensées sombres et violentes d’un alter qui ne devrait certainement pas prendre le contrôle à cet instant précis. Fort heureusement, madame Karlsson lâche son emprise au bon moment, et je remets ma tignasse en place d’un geste de la main. Cette soirée s’annonce déjà trop longue…

Les lieux sont déjà bondés lorsque la famille Karlsson au complet débarque. J’observe les alentours avec intérêt, cherchant tant bien que mal les différentes sorties de secours au cas où l’instant soit trop intense pour moi. Je n’aime pas la foule, je n’aime pas me montrer ainsi, encore moi après les menaces non voilées de ma génitrice. Le dos droit, l’air suffisant qu’on me connaît déjà, je multiplie les politesses devant les personnalités que je sais être les plus importantes. Cet homme à la cravate rouge, c’est l’ancien Conseiller, qui tente depuis quelques années de faire un retour en politique. L’homme au béret est un ancien Président d’il y a trois mandats de cela, un français qui a mis un point d’honneur à faire valoir ses racines. Celle-là…ah, il me semble qu’il s’agit simplement d’une riche héritière dont la famille tire les ficelles de son coven, comme la mienne a le Conseil dans sa poche. Cette autre femme en retrait, qui semble déjà avoir entamé le champagne, est actuellement en train d’essuyer un scandale immobilier qui traîne son nom dans la boue. Peut-être souhaite-t-elle redorer le blason de sa famille en assistant à un tel rassemblement ? Après tout, l’Honneur aux Ancêtres est une occasion rêvée pour rappeler le prestige d’un nom.

Un homme semble m’avoir repéré de loin. Un homme relativement grand, bien plus baraqué que je le suis, et définitivement beau garçon selon mes critères - mais je ne suis pas là pour flirter avec qui que ce soit. Nos regards se croisent, ne se quittent pas tandis qu’il s’approche. A l’évidence, celui-là souhaite me confronter. Mentalement, je me passe en revue ce que je sais de lui : Prophète des Songes chez les Vagabonds, un puissant oniromancien qu’il vaut mieux avoir dans sa poche. Les oniromanciens, j’ai tendance à beaucoup m’en méfier. Le sommeil nous rend vulnérable, et j’ai déjà songé plus d’une fois à me procurer un artefact pouvant repousser l’intrusion de l’un d’eux dans mes rêves. Si bien que de voir cet homme s’intéresser à ma personne ne me dit rien qui vaille.

“Bonsoir, monsieur O’Rinn. Il est peu commun qu’un Prophète quitte les terres de son Coven.”