Lost souls in revelry

TW : haine des humain·es + peur d'abandon + nourriture

"J'ai failli prendre une pizza en plus pour tes bodyguards. Mais je ne connais pas leur régime alimentaire, alors..."

Alors elle n'a acheté que les leurs, assurée de ne pas faire erreur sur la marchandise et de ne pas empoisonner involontairement les deux humain·es qui servent de sécurité à Marilou. Pas que cela la dérangerait plus que ça, Shelley, mais bon, elle sait que ça mettrait son amie dans une situation compliquée et peut-être même que ça le peinerait. Et si Shelley Prasad n'aurait aucun remord pour les deux nigaud·es, blesser par inadvertance les sentiments de Marilou ne sera jamais au programme de son existence.

Il est près de 9 pm quand la nécromancienne débarque dans le loft de l'artiste après avoir passé elle-ne-sait-plus-combien-de-sécurité et un ascenseur à code ET à clé. Chaque fois, c'est la même ritournelle et chaque mois, Shelley ne peut retenir un léger hochement de tête en entrant dans la forteresse de Marilou de Mercoeur. Bien qu'elle ne supporte pas cette part du monde, il y a une pointe de réassurance dans le cœur de la sorcière en voyant toute la protection autour de son amie. S'il y a bien un lieu où Saint Patrick (ou d'autres nigaud·es) ne peut s'engouffrer, c'est le loft de Marilou. Un excellent argument à glisser aux Gardiens des limbes qui lui servent de sécurité depuis avril 2024. Shelley n'est pas une célébrité comme la chanteuse, mais parfois... Pfiou, c'est qu'ils prennent de la place dans son quotidien, ces deux-là ! Shelley préfère presque quand c'est une Petite Ombre qui l'accompagne, comme ce soir.

Posant sur la table les deux cartons fumants, elle retire manteau, chaussures et sac à dos, qui commence à peser lourd sur ses épaules. Lentement, la zipière s'ouvre de l'intérieur et les longues griffes d'Archibald glissent hors de la large poche avant d'en sortir seulement le museau.

"Bonsoir Marilou ! Où est Tab ?" Grand fan du chat de Marilou, Archie passe habituellement la soirée pizza/hair-care à caresser le dos du mammifère avant de devenir un arbre à chat sphérique particulièrement plaisant pour les griffes de Tab.

"Archie, sort de ce sac s'il te plaît. Tu vas finir par avoir une crampe" que la Gardienne lui demande, d'un ton à mi-chemin entre la tendresse et l'amusement.

Il n'y a qu'Archie, pour prendre cinq minutes pour s'échapper d'un sac à dos ouvert, après quatre fois plus de temps dans un taxi conduit par un collègue sorcier. Même si cela signifie aller à l'extérieur d'Edimbourg pour revenir au centre et rallonger le voyage, il n'est pas venu le temps où Shelley Prasad hélera un taxi humain après avoir emprunté un portail d'Old Town.

"Comment va ma Marilou préférée ?" Le ton se veut taquin car s'il existe d'autres Marilou dans ce monde, il n'y en a qu'une qui compte pour la sorcière et ça, la blonde en a parfaitement conscience.

Les bras ouverts, prêts à accueillir l'artiste si le cœur lui en dit, Shelley a ce doux sourire que seul·es les proches de Vedric ont le droit de recevoir. Un peu différent de celui qu'elle offre à toutes les personnes qui gravitent dans son quotidien, il n'est pas plus doux pour autant, pas plus réel, juste plus... elle. Sans fard, sans l'impression d'attente, sans la sensation de devoir en faire plus pour combler un fossé qu'elle n'arrive pas à nommer. Car même sans en parler, Marilou comprend, Marilou sait, ce que ça fait d'avoir peur d'être abandonnée.

Lost souls  in revelry

   @Shelley Prasad  

tw: deuil, décés d'un être cher

Chaussons grenouilles aux pieds, tu as laissé ta cascade de cheveux blonds dévaler sur tes épaules. Ils sont encore humides de la douche que tu as prise. En pyjama piloupilou, tu verses les bonbons qui piquent dans un saladier en sifflotant alors que les amplis dégueulent de la musique pop. Tu en prends un et éclates de rire au pic-pic sur ta langue, au frisson qu'il te colle. Il y a de l'amusement, une joie toujours terrible, sensible de se retrouver avec Shelley. Il y a un peu de Mapa en elle. Il y a tellement de ses souvenirs que vous partagez, vous racontez encore. Il y a l'impression de lae retrouver, d'être encore aimée par iel dans ses yeux. C'est comme si sa mémoire ne mourrait jamais. C'est comme si iel était encore parmi vous dans les pas de la nécromancienne.

Il y a un rire sucré aux paroles de Shelley alors qu'elle arrive dans l'entrée : " Ne t'inquiètes pas ! Iels ne mourront pas de faim et sont sans doute devant amour, gloire et beauté, il y a un petit sourire espiègle. Un peu de malice au fond des yeux. Oh j'ai trouvé tes bonbons préférés. Tu agites le saladier pour faire entendre le bruit des bonbons qui roulent. Je vais peut-être tous les manger le temps que tu arrives jusqu'à moi, que tu fais en riant en reprenant un autre qui pique ta langue une nouvelle fois et te colle un autre frémissement. " Et tu t'éloignes de la pièce pour passer dans le salon ouvert, aux hautes fenêtres. La lumière du soir est sublime de ce coin d'Edimbourg. Tu t'arrêtes un instant pour la contempler avant de remettre en place les coussins, les boissons et compter que tous les soins de la peau ne sont pas loin. Ton chez toi est à ton image : sublime, toutes en couleur pastel, en tapis moelleux et en jeux de chat ici et là. Tu baisses aussi la musique pour laisser ton amie te rejoindre et que ça ne couvre pas trop ta voix. En un instant, la nécromancienne arrive, posant ses victuailles. L'odeur t'étire un sourire : " Oh mes préférés, non ? Tes yeux sont à l'image de ces chats heureux de voir leurs friandises préférés. Tu es un amour, merciii. "  Tu la laisses se dépêtrer du manteau, de ses chaussures et du sac à dos. Tu lui tends une paire de chausson avec une sorte de petite guirlande qui s'allume à chaque pas. Tu souris en voyant le familier passer son museau par l'ouverture, ainsi que ses longues griffes. " Bonsoir Archie, tu vas bien ? Oh bien sûr pour Taby. Tab ? Taby ! Tu appelles de ta voix alors que le tripatte descend lentement, prudemment l'escalier en colimaçon. Il s'étire sur la dernière marche et miaule doucement avant de voir les griffes de son ami de toujours. Miaaaaaoooou, que le chat fait en se précipitant vers le sac, frottant sa tête sur le museau du familier. Jamais loin, tu vois ! " Tu le retiens de tenter d'entrer dans le sac pour laisser le familier en sortir, étendre ses pattes et son museau hors de l'objet.

Il y a un rire quand Tab' se précipite vers lui, aussitôt libéré et se frotte doucement avant de ronronner et d'exposer son ventre avec délice et plaisir. Au moins, il y a les deux là qui se sont bien trouvés et sont toujours heureux de se retrouver. Tes yeux reviennent vers Shelley, ses boucles, son sourire  et ses bras grands ouverts. Tu n'hésites pas une seconde à venir t'y lover, à la prendre aussi dans tes bras, de tout ton petit corps. " Oh tu m'as tellement manqué ! Que tu expires avec douceur, chaleur. Et il y a tout ce dont ton coeur a besoin dans ses bras, dans sa tendresse. Il y a l'impression qu'elle, au moins, elle ne t'oubliera jamais. Qu'elle ne te délaissera pas. Tu frictionnes son dos avec douceur et tendresse : ça me fait plaisir que tu viennes pour moi. Parce que tu es consciente que bien des sorcier‧e‧s ne s'y aventurent plus depuis le premier juin. Parce que tu sais que l'humanité fait peur. Parce que, toi-même, t'as peur de te retrouver seule. Parce que, toi-même, t'es pas sûre de savoir vivre sans elleux, sans la magie qu'iels laissent dans ta vie. Et ce besoin maladif, agressif d'amour demeure, dévore et pille les coeurs. Et toi ? Tu soupires à la femme, relevant les yeux vers ses traits, les quelques rides qui rendent son visage encore plus beau. Certaines personnes vieillissent bien et se parent de tant de couleurs avec les années comme si les années laissaient les rires et la douceur s'égrainer. Une main remonte à son visage, caressant le bord d'une cerne. Les sourcils se froncent et se froissent : qui perturbe tes nuits ? " Derrière le ton léger, l'amusement, il y a pourtant la réalité d'une inquiétude. " Est-ce que tu veux me raconter ? Ou tu préfères qu'on choisisse des bandeaux pour les cheveux en papotant ? " Tu ne forces jamais à te glisser là où tu ne peux pas, où tu ne dois pas. Petite, tu as appris qu'il y a des secrets hors d'atteinte. Petite, tu as compris que si tu étais magique à ta façon, il y en a des tonnes d'autres de l'être. Et chacun‧e a ses secrets, chacun‧e a ses démons dans le fond du coeur et des trippes.

TW : personne décédée + deuil + nourriture

Si Shelley connaît les goûts de Marilou en matière de pizza, l'artiste est aussi bien au fait de l'amour de la nécromancienne pour les bonbons piquants. Qu'ils soient en filaments ou en carrés, dodus ou fins comme du papier, Shelley a une passion pour les confiseries acides, celles qui font plisser des yeux et tirent même quelques larmes ! Quant à l'ordre du repas... Oh elle ira en piquer un ou deux avant les pizzas. De toute façon, tout se mélange dans l'estomac, alors le dessert peut bien venir avant le plat principal ! Les chaussons sont déjà enfilés quand Tab apparaît enfin dans l'escalier, d'une lenteur digne d'Archibald au réveil. Ces deux-là se sont bien trouvés, l'un explorateur de papouilles, l'autre en besoin constant d'en donner. Parfois, Shelley ne peut s'empêcher de penser à elle et à Marilou, quand elle voit le pangolin et le chat interagir. Y a un peu de leur personnalité et de leurs besoins dans les deux compagnons et si Marilou avait été sorcière, Tab serait certainement son familier.
Les bras qui se referment sur les épaules de la chanteuse sont enveloppants, comme deux couvertures lestées qu'on pose prudemment. Parfois, Shelley a peur de trop en demander, d'être trop envahissante, de trop en faire. Mais pas avec Marilou, jamais avec Marilou. Pas alors que la chanteuse lui offre autant, qu'elle frictionne le dos de Shelley avec tendresse comme pour rallumer la lumière en elle. Cette petite boule de chaleur qui irradie encore plus, quand la Gardienne se sent à sa place.

"Oh tu m'as tellement manqué ! Ça me fait plaisir que tu viennes pour moi."
"Je franchirais cent fois la barrière pour toi, qu'il vente, qu'il pleuve et même en heure de pointe !" Qu'elle lui glisse en baissant le menton pour embrasser son front et se gorger du parfum de ses cheveux encore humides.

Elle sent la madeleine, l'étoile. Le sucre a plein nez, la rondeur du gâteau en bouche, les souvenirs des goûters entre ami·es et des miettes qu'on retrouve dans un pli de chemise. Marilou a le parfum du bonheur et de la nostalgie et c'est si doux, que Shelley a envie de se graver en mémoire tout ce que ça lui fait vivre. Elle a beau avoir une mémoire visuelle, son odorat est plutôt développé et les odeurs font partie de ces détails qui gravent en elle des images d'une grande netteté. Vedric sentait un peu l'océan, mais c'était la lavande qui l'emportait sur les effluves salés. Un parfum floral et boisé que la nécromancienne ne supporte plus aujourd'hui, qu'elle a bannit de sa pharmacie malgré tout l'amour qu'elle lui portait. Ça fait encore trop mal, de sentir Vedric dans son cottage alors qu'iel ne passera plus jamais sa porte.

D'un coup d'œil sur le côté, elle voit Archie en pleine séance papouilles avec Tab. Le chat ronronne si fort qu'elle l'entend même de son mètre soixante-dix. Il n'y en a pas un·e pour rattraper l'autre, dans ce quatuor qui ne vit que pour l'amour qu'on donne et qu'on reçoit.

"Et toi ? qui perturbe tes nuits ?" Que l'artiste lui demande, en remontant ses doigts pour venir tracer le contour d'un cerne marqué. Shelley aime bien le maquillage, mais surtout quand il est coloré. Lorsqu'elle sort le week-end, elle habille ses paupières de parme, d'orange, même sa bouche prend des allures de printemps. Et parfois, oui, elle met une touche de fond de teint ou de blush, surtout en hiver quand sa carnation a tendance à griser. Mais rarement de l'anti-cerne, qui lui déshydrate encore plus le contour des yeux. Marilou aurait peut-être un produit à la conseiller, à défaut de lui répondre correctement. Car dans ce "et toi ?" il y a l'envie de prendre soin de son amie, avant de parler d'elle et Shelley le respectera. Elle fait pareil, quand on lui pose la question, alors elle ne lui redemandera pas... sous cette forme, en tout cas ! Marilou a peut-être gagné cette bataille, mais pas la guerre et la sorcière est plus stratège qu'on peut se l'imaginer.

"Est-ce que tu veux me raconter ? Ou tu préfères qu'on choisisse des bandeaux pour les cheveux en papotant ?"
"Si j'avais su qu'il y avait autant de chose à faire en devenant Gardienne, j'aurais peut-être réfléchi toute une année avant d'accepter" plaisante-t-elle. Shelley a déjà pris plusieurs jours pour rendre sa réponse en avril. Trop selon certain·es, pas assez pour d'autres. Un juste-milieu pour elle, qui n'est toujours pas sûre d'avoir pris la bonne décision. Mais au moins agit-elle au mieux pour les sien·nes. Au moins, a-t-elle l'impression d'être foncièrement utile, en cette crise sans précédent.

"Mais tout va bien, juste un peu la course. Rien qui ne s'oubliera pas par un..." La voilà qui se dégage de l'étreinte et file à grandes enjambées clignotantes - on dit que les feux de circulation jalousent ses pieds quand elle vient chez Marilou - pour attraper non pas un, ni deux, mais trois bonbons, qu'elle gobe en une bouchée. Déjà, ses sourcils se froncent et ses yeux se plissent tout comme son nez.

"... par la Nuit, trois n'étaient... peut-être pas l'idée du siècle !" Son rire s'habille d'une toux arrachée du fond de la gorge, mais rien ne l'arrête pour autant. Quand Shelley ne rigolera plus, c'est que la Nuit aura pris les armes pour venger les sien·nes. "Pendant que je reprends mon souffle, tu me montres ta collection de bandeaux ?" Ce sont toujours les mêmes, mais Shelley aime les jolies choses et Marilou a très bon goût en matière de bandeaux à cheveux ! "Et je vote pour la papote en mangeant les pizzas. Évitons l'incident de sauce ketchup de la dernière fois !" Ah le fameux ketchup, qu'elles avaient confondu avec le masque capillaire à la fraise.... Si l'odeur n'était pas dérangeante, l'hydratation promis, elle...