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il a plu dans la chambre, est-ce que c'était mes larmes ou juste un bout de toi qui part ? ; jinil#3

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Cecil Galbreath
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Face claim : Daniel Sharman
Pronoms RP : IL ; masculinité jamais ébranlée, jamais remise en question.
Âge : TRENTE-ET-UN ANS et les yeux rivés vers les sommets, les pensées habitées pour être le meilleur, pour cultiver ton héritage.
Tuer le temps : Alors tu te dresses en jeune GARDIEN DES LIMBES. Si tu connais la discrétion, tu n'as aucun souci à être le bras armé de ton coven, de ta famille, de celleux que tu protèges bec et ongles. Alors que les cauchemars se déchainent, que l'anxiété les gagne, que la peur les dévore. Plus vite, plus fort. Qu'on apprenne à vous craindre.
Familier : EFFIE, PANDA ROUX ( Ailurus fulgens) ; elle secoue la tête en douceur, s'accroche souvent à ta jambe, grimpe pour lover sa tête dans ton cou. Effie est needy, attentionnée, et toujours collée à toi. Effie et toi êtes inséparables.
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il a plu dans la chambre, est-ce que c'était mes larmes ou juste un bout de toi qui part ?

j'crois qu'j'ai les mains qui tremblent.
- with      @Xie Jingyi    


tw : angoisse, peur de mourir, sang, blessures.

Tout ton corps s'agite de tremblements. Et tes mains, putain tes mains, tu as l'impression qu'elles vont jamais s'arrêter, se stopper. Tes yeux ne les quittent pas, ton regard reste fixe. Oh tu ne regrettes pas ce que tu as fait. Oh tu t'en fous des corps des gardes. Mais pas de celleux tombé‧e‧s pour vous, pour la cause sorcière. Celleux qui ne reviendront pas. Celleux qui ne laisseront qu'une ligne déjà effacée dans vos histoires. Celleux qu'on pleure ce soir. Et que restera-t-il une fois le jour levé ? Que vous restera-t-il ? Du sang, des larmes, la peur. Et le vide. Tonitruant, assourdissant.

Le vide qui te pousse à l'agonie.
Le vide et l'absence des yeux des étoiles sur toi, du lien entre Effie et toi.
Le vide. Pour toujours. A jamais.

Et puis parfois, entre les lignes, il y a la peur. Dévorante, chancelante, brûlante. La peur de ne rien retrouver. La peur de rester ainsi. La crainte d'être un empoté, de n'être qu'un raté. Et ça te pulvérise en plein coeur alors que la réalisation fait grossir, agrandir tes yeux : " Jingyi ... Un souffle fragile. Une demande entonnée encore et encore à laquelle personne n'a répondu. Une pensée obsédante tournant encore et encore dans la tête, dans la moindre pensée. J-Je dois la trouver. " Et tes jambes se balancent hors de la table d'examen, trouvant le carrelage froid alors que tu viens à peine d'être examiné. Dans la robe d'hôpital, tu as un mouvement de panique, un mouvement de survie. Est-ce qu'elle va bien ? Est-ce qu'elle a survécu ? Le coeur se bouscule dans ta gorge : et si ?

Et si elle faisait partie des victimes et si tu ne pouvais plus jamais la voir. Et si t'es con jusqu'au bout ? Les mots de Judd reviennent et tu as l'impression qu'il y a un point de non retour. Que tu ne te remettras jamais de sa mort éventuelle. Que tu ne sauras jamais te relever si elle n'est plus là, si elle n'est plus jamais contre toi. Si tu ne peux plus voir son sourire. " Jingyi ? Tu cries dans l'hôpital. Ta voix porte d'une chambre à l'autre alors que tes pas te mènent à droite et à gauche. Jingyi ? Tu répètes inlassablement, perpétuellement, le coeur allant et venant dans ta cage thoracique. La douleur est aiguë, le chagrin ténu et tu as l'impression que le monde va s'écrouler tout entier. Tu as l'impression que tu vas crever ou sombrer. Les soignant‧e‧s te fixent, perplexes, murmurant sans doute des qu'est-ce qu'il fout là ?. Tu sais quel air ça te donne. Tu sais mais il y a cette peur lascive, horrible. Il y a cette douleur à porter de main, de bras. Il y a l'impression qu'elle va te faucher au tournant. J-Je t'en prie, sois en vie, tu chuchotes d'une voix tremblante, fuyante. Je t'en prie, ne me quitte pas ... Et il y a cette porte qui s'ouvre, ce visage, ses yeux. Le souffle se coupe et tu te précipites vers elle. Jingyi, la voix est fragile, les yeux un peu hagards, le souffle en berne. C'est vraiment toi ? La main se détache de ta tenue, elle se porte sur la courbe de sa joue. Sa chaleur te fait sursauter, vaciller. Elle est là, elle est en vie. Elle est là et tu as encore une chance. Ne la laisses pas s'enfuir, semble susurrer les ancêtres. Oh mon amour, tu chuchotes alors que ton front se pose sur le sien, alors que vos souffles s'entremêlent. J'ai cru que ... tu allais mourir. J'ai pensé que ... je ne te reverrai jamais. J'ai eu peur, tellement peur ... de te perdre. " Et tu n'arrives pas à finir tes phrases. Tu ne sais plus rien expirer alors tu arrêtes.

Tu te stoppes, les yeux perdus dans les siens, la main déviant de sa joue à sa nuque. Et finalement, tu en as assez. Tu en as marre d'hésiter. Tu refuses de croire qu'il n'y a rien et tu t'écoutes alors que les lèvres fendent l'espace, achèvent les distances. Ta bouche trouve la sienne dans un baiser tremblant, dans quelque chose d'agonisant. Et il y a un frisson, il y a une tension alors que tu ne peux plus la quitter. Alors que les larmes se mêlent à la saveur de vos baisers. Alors que le temps se tue dans l'alcôve de la chambre. Et des je t'aime courent encore et des pour toujours s'agitent, remontent dans tout. Dans tout ce que vous avez vécus. Dans tout ce que vous avez perdus.
Xie Jingyi
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il a plu dans la chambre,
est-ce que c'était mes larmes ou
juste un bout de toi qui part ?



tw: hôpital, état de stupeur, mention de mort et de blessures, mention de noyade

Tu n'es pas blessée.
Tu n'as pas mal.

Tu ne sens rien. Ni les autres rescapé‧es autour de toi. Ni les soignant‧es qui s'activent dans les salles alentours. Ni Fang. Ni la magie. Il n'y a plus rien. Et c'est ça, le problème. Figée, bloquée. Tout semble glisser sur toi, rien ne parvient à s'agripper à toi. C'est comme si tu étais dans le noir, enfant prostrée, agenouillée. Un‧e infirmier‧e te fixe, tu vois ses lèvres bouger, former une question mais tu n'entends pas, tu la fixes sans comprendre - c'est comme si le monde extérieur ne t'atteignait plus, ne te touchait plus.

Tu as survécu ce soir. Mais es-tu vraiment en vie quand tu as laissé ta magie vaciller jusqu'à s'éteindre comme une flammèche soufflée par le vent ? Es-tu vraiment en vie quand fermer les yeux te renvoie là-bas, dans les cris et dans l'horreur ?

Est-ce qu'il n'y a pas un peu de toi qui es morte ce soir ?

« Jingyi ? » Le cri te parvient. D'une voix étouffée, presque éteinte, l'appel se précise à tes oreilles. Ton prénom se dessine sur les intonations familières. On t'appelle. « Jingyi ? » Tu reconnais la voix de Cecil, déformée, comme si tu te noyais. Et tu clignes des yeux. Cecil t'appelle. Cecil a besoin de toi. « Jingyi ? » Ton esprit s'accroche à cette pensée. Cette unique pensée. Et tes pieds vacillent un peu quand tu quittes la chaise où tu attendais. Ton corps trébuche quand tu traverses la pièce. Mais tu continues à avancer - même si c'est difficile, même si tu as l'impression de marcher dans le noir. Parce que Cecil a besoin de toi. Et tu pousses la porte.

« C'est vraiment toi ? » Tu t'accroches à lui, les doigts s'agrippent à la robe d'hôpital. Ta joue s'appuie un peu plus dans le creux de sa main. Mais tu ne réponds rien parce que tu n'as pas la réponse à cette question. Tu ignores si tu es encore cet amour dont il parle. Tu as l'impression que ta vie s'est fracturée ce soir et tu as ramassé les morceaux que tu pouvais mais tu ignores encore si tu en as assez pour reconstituer le puzzle qu'est ta personne. En revanche, appuyé‧es l'un‧e contre l'autre comme si briser votre unité revenait à briser votre équilibre, tu es certaine d'une chose. « J-je, ta voix déraille, tes mots se froissent - reflet de ce cœur qui s'effrite, écho de ces larmes qui s'écoulent : j'ai eu si peur pour toi. » Tu ne sais pas ce que tu aurais fait s'il était mort là-bas.

Votre premier baiser n'est rien de ce que tu attendais, rien de ce que tu imaginais : il a un goût salé de larmes. Une saveur douce de désespoir alors que tu t'accroches plus fort à lui, qu'il devient ton ancrage dans un monde de grisaille où tu ne comprends plus rien à rien. « Cecil, ne pars plus jamais, d'accord ? » Tu le supplies et ta tête vient se poser contre son torse, là où tes mains s'accrochent encore. Ne me laisse pas seule dans le noir. Tes larmes continuent de couler, de se mêler entre soulagement de le retrouver et désespoir de le sentir à nouveau. « Je suis perdue, je crois. »

En vérité, c'est toi qui as besoin de lui.
Cecil Galbreath
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Tuer le temps : Alors tu te dresses en jeune GARDIEN DES LIMBES. Si tu connais la discrétion, tu n'as aucun souci à être le bras armé de ton coven, de ta famille, de celleux que tu protèges bec et ongles. Alors que les cauchemars se déchainent, que l'anxiété les gagne, que la peur les dévore. Plus vite, plus fort. Qu'on apprenne à vous craindre.
Familier : EFFIE, PANDA ROUX ( Ailurus fulgens) ; elle secoue la tête en douceur, s'accroche souvent à ta jambe, grimpe pour lover sa tête dans ton cou. Effie est needy, attentionnée, et toujours collée à toi. Effie et toi êtes inséparables.
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j'crois qu'j'ai les mains qui tremblent.
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tw : angoisse, peur de mourir, sang, blessures.

Tremblant‧e l'un‧e contre l'autre, front à front, souffle à souffle, il y a quelque chose hors du temps, hors de tout dans ce soir funeste. Dans la nuit qui s'étire pour ne jamais finir. Il y a elle. Comme une ritournelle éternelle. Comme un paradis artificiel : et si elle n'était pas réelle ? Et si tu rêvais encore d'elle ? Toutes les illusions tissées, tous les rêves visités, les cauchemars soulevés, créés, aujourd'hui, tu doutes de tout. Tu doutes de toi-même. Tu doutes de ce que tu es, de ce que tu fais. Parce que ce soir, tu as tout perdu. Tu t'es perdu. Peut-être même que tu l'as perdu.

Non, non, non, pas ça.
Non, non, non. Pas elle. Surtout pas elle.

La main dans ses cheveux, l'odeur de fleurs, le grain de sa peau sous tes doigts ; est-ce que tu dérailles ? Est-ce que tu défailles ? C'est elle, non ? Les tambourinements de ton coeur, la perte de sens, l'impression que rien n'est réel, ça tourne tout autour de toi. Alors tu t'accroches. Tu la rapproches un peu plus, tu la respires plus fort. Le désespoir au bout des doigts. Le coeur dévoré, avalé comme une marée infernale. « J-je. Un instant d'hésitation, une suspension dans l'air et ça éclate comme un coup de revolver dans le noir : j'ai eu si peur pour toi. » Des douleurs qui se ressemblent, qui se rencontrent et se racontent. Des mots que vous partagez. Et si c'était juste ce que tu voulais entendre ? Et elle n'a rien de réelle ? Un frémissement se perd dans tout ton coeur, dans tout ton corps, laissant la chair de poule tracer son chemin. Tu n'as plus la force, tu n'as plus de mots. Tu n'as rien de tout ça.

Le corps et les pensées flanchent un peu. A quoi bon se mentir, fuir ? A quoi bon résister ? Tu en as assez. Tu as trop lutté. C'est pour ça que tes lèvres franchissent la distance. C'est pour ça que ta bouche tremble sur la sienne. Le contact est chaud, doux. Le contact n'est jamais à la hauteur de tes rêves, de tes espérances. Et tu viens l'embrasser, encore et encore. Tant pis si les larmes s'emmêlent. Tant pis si le chagrin dévale entre le soulagement et la peur. Plus tard, il y aura des regrets d'avoir fait si peu. De ne pas lui offrir plus de rêve. D'avoir fléchi sur l'impériosité du moment, de l'instant. L'instant n'a rien de romantique. L'instant n'est pas dans ce dîner aux chandelles, d'une déclaration enflammée, de beaux habits. Non, tu n'as qu'une blouse, que les mains qui tremblent, que tes lèvres sur les siennes. Tu n'as que toi à offrir. C'est tellement et tellement peu à la fois. Mais il n'y a rien à retenir dans les lèvres qui se touchent, dans les souffles bousculés. Dans la douleur. Et dans l'amour.

Il n'y a rien à laisser alors que tu es le plus à nu, le plus à découvert. Le plus honnête, au fond. Et ce n'est que pour respirer que tu la relâches. Ce n'est que pour faire ce pas de côté, remonter ta main en douceur dans ses cheveux, caresser son crâne. Elle vient se lover contre toi, posant son visage dans le creux de ton torse. Et ses mots font mouche. Ses mots te font frémir, souffler presque automatiquement, spontanément : " Pardon. Je suis désolé. De ton bras libre, tu viens entourer sa taille de ton bras. Je n'aurai pas dû ... " Et la culpabilité te reprend, agite ses doigts crochus sur ton ventre. Tu te penches pour noyer ton nez dans ses cheveux. " Je suis tellement désolé. " Tu répètes encore. Bien conscient de ne pas savoir comment te faire pardonner ce mois de silence, d'absence. Bien conscient de savoir que tu l'as fait souffrir. " Mais ... On est pas ami‧e‧s, tu expires, revenant sur les mots de cette soirée. Non ? " Il y a la peur d'en avoir trop fait. Il y a toujours l'impression de l'avoir forcé. Mais les pleurs ne s'arrêtent pas, ne se stoppent pas. A moins que ce soit les tiens. " Je suis là, tu chuchotes. Je serai toujours là. " Tu promets, jures, la serrant encore plus fort. " Je ne pars plus, tu susurres juste pour vous deux. "

Tu as l'impression de grelotter, de geler sans ta magie. Tu as l'impression d'être orphelin sans les étoiles au-dessus de ta tête. " J'ai froid, tu glisses et tout en tâtonnant, sans pour autant la lâcher, tu cherches un draps, une couverture, n'importe quoi. Tu la tires d'un coup de sec pour vous envelopper toustes les deux. J'ai eu froid sans toi. Un silence, une pesanteur et un souffle : Tu m'as manqué. Tu m'as tellement manqué. " Sans elle, il n'y avait plus de jour. Sans elle, il y avait l'impression de s'arracher le coeur. Sans elle, tu n'étais pas vraiment là.

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tw: hôpital, blessures, mort

« Je n'aurai pas dû ... » Hochement de tête. « Tu n'aurais pas dû, répètes-tu dans le hoquet d'un pleur, le sursaut d'une vieille peur : tu n'aurais pas dû. » Toi, tu as cru qu'il ne te voulait plus dans sa vie. Tu as cru que tout était fini avant même de commencer. Tu n'as pas compris ce que tu avais fait de mal, où tu t'étais trompée, fourvoyée pour qu'il refuse de te parler. « Je suis tellement désolé. » Et tu l'as tellement pleuré, tu as tellement supplié pour son retour. « Tu n'aurais pas dû. » Répètes-tu encore. Mais au fond, tu as déjà accepté ses excuses. Au fond, même malheureuse et meurtrie par son rejet, tu ne lui en as jamais voulu. « Mais ... On est pas ami‧e‧s, non ? » « Oui, un rire t'échappe, dérape entre les pleurs. Et tu te dresses sur la pointe des pieds, tu viens lui voler un nouveau baiser au goût de larmes. On n'est plus ami‧es. » Et peut-être que t'es trop stupide à pardonner si vite. Peut-être que t'es trop amoureuse pour pardonner si facilement.

Mais un chapitre de ta vie sans Cecil, ça n'a tout simplement pas de sens.

« Tu promets ? Tu as besoin qu'il le dise. Qu'il le jure sur les Ancêtres et les Esprits. Tu as besoin d'être rassurée, assurée qu'il ne disparaîtra plus si tu détournes ton attention un instant : Dis-le moi, s'il te plaît. » Tu as besoin de ses mots pour panser les fissures tracées par son absence. Par la peur de le perdre définitivement ce soir sans que rien ne soit éclairci, sans que tout soit dit. « Promets-moi que tu te battras toujours pour me revenir. » Contre ses propres démons, contre le destin s'il le faut. Que votre amour soulèvera toutes les montagnes dressées entre vous.

« On devrait aller chercher tes vêtements ... » Tu suggères avec douceur quand tu le sens grelotter contre toi, quand il le confirme de ses mots. Pourtant, tu le laisses vous envelopper dans le drap posé sur le lit d'hôpital. Instinctivement, ton corps se rapproche, il cherche du réconfort dans sa chaleur, dans son contact. Timidement, mais sûrement, tes bras se glissent autour de lui, ta joue se pose contre son torse - tu prends garde à ne pas t'appuyer contre l'épaule blessée. Badum, badum, badum. La rythmique de vos cœurs est lente. Alourdie par ce qui vous est arrivé cette nuit. Comme si vous étiez un peu moins vivant‧es sans votre magie - comme si vous ne teniez encore que grâce à l'autre.

Tu déglutis, les mots sur ta langue sont douloureux - ils goûtent l'incertitude et la peur. Mais tu ne parviens pas à les ravaler, à les taire. « Est-ce que ... on t'a dit quelque chose ? » Les mots suivants flottent en filigrane. Pour la magie, est-ce qu'on t'a dit quelque chose ? Tu t'imagines qu'ausculté et soigné, les hydromancien‧nes lui ont peut-être donné plus d'informations qu'à toi, moins prioritaire. Tu te refuses à l'idée que vos soignant‧es ne sachent pas résoudre le problème - qu'importe que ce soit la première fois. « Cecil, j'ai peur. » L'aveu est lâché dans un tremblement qui te traverse de la tête aux pieds. Tu as tellement peur de vivre dans le vide désormais. « J'ai peur de vivre seule. » Coupée de tout ce(lleux) que tu aimes.
Cecil Galbreath
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tw : angoisse, peur de mourir, sang, blessures, hommemangerkaillou

Chaque mots répétés, soufflés est un coup de poignard supplémentaire. Chaque fois qu'elle l'expire, tu réalises la douleur laissée, ta lâcheté. Ta putain de lâcheté, de peur mastiquée, accrochée au fond du coeur qui t'empêchait de lui parler, d'assumer. D'être grand et mature. Il y a un tressautement de la pomme d'adam, des poings fermés sur ses vêtements et une demande douce, sensible : " Pardon ... Jingyi, murmures-tu, lances-tu dans une litanie, dans un appel au pardon. Et Judd te l'avait bien dit : tu lui dois le crépuscule, tu dois ce que la nuit doit au jour. Tu lui devais cette discussion et pas ce silence. Tu te devais d'être un homme. Tu te devais de l'expirer, de risquer de te prendre le rejet. Tu n'avais pas le droit d'être lâche. Tu n'avais pas le droit d'être un tel connard. Pardon, pardon, pardon. " Tu lâches en la serrant dans tes bras, en jurant, en promettant de ne plus jamais le faire. Et pourtant, la réalité perce, subsiste : vous n'êtes plus ami‧e‧s.

Vous ne le serez plus jamais. Et il y a son affirmation, son rire étranglé dans ses pleurs, la saveur de ce baiser, de la douceur de sa bouche. " On ne le sera plus jamais, expires-tu lentement, doucement dans un étrange soulagement." Dans une impression de ciel strié de violet et d'oranger. Ah c'est donc de ça dont il voulait parler. Et peut-être que c'est tout oublié. Peut-être que c'est trop facile ainsi. Peut-être que tu ne devrais pas y croire si vite. Au fond, tu sais, il faudra des années pour te faire pardonner. Au fond, il en faudra du temps pour tout oublier et apaiser les plaies.

Toi, tu n'oublieras jamais ce que tu as fait. Ce que tu lui as fait.
Ce que tu fais toujours un peu : être un gosse de riche trop lâche pour voir la réalité en face. Être l'enfoiré qui finit par tout gâcher.

Tes mains tremblent sur elle alors qu'elle veut des promesses et tu le répètes sans hésiter, sans une fois penser que ce n'est pas vrai. Parce que, pour elle, tu ferais l'impossible. Parce que, pour elle, rien n'est artificiel. " Je te le jure, je te le promets, glisses-tu doucement, ta voix chevrotant doucement, lentement. Je reviendrai à toi, je reviendrai à la maison. Un soupire et un baiser sur le sommet de sa tête : Dans l'orée de tes bras, dans la douceur de tes baisers. Là où tu es, il y a mon coeur, tu susurres, murmures. Crois-moi, je veux être avec toi. Juste avec toi. " Pas avec une autre. Pas avec celle que ta famille aura choisi. Pas même quand la peur te cueillera, tu ne la suivras. Tu te réfugieras à elle. Contre elle. " Je te le promets sur les yeux d'Helen Galbreath, sur les ancêtres et sur les miens. " Et il n'y a rien de plus tenace, crasse qu'un ancêtre Galbreath. Il n'y a rien de plus infernal que leur rage.

Tu enveloppes de tes bras le corps fin de la zoomancienne, tu la serres dans le draps, couvrant son front, ses joues de baisers, de larmes salées. " Non ... Je veux rester. " Est-ce qu'il faut souffler que tu as peur qu'elle s'envole ? Est-ce qu'il faut avouer que tu as peur que tout se dérobe sous tes pieds ? Et si ce n'est pas vrai ? Si tout ça c'est qu'une illusion et que tu es en train de crever sur le sol froid du château. Si t'es au milieu des balles et que ton esprit divague pour ne pas trop souffrir, pour s'en aller en paix. Tu as peur d'une illusion, d'un rêve brisé. Tu as peur de ne plus jamais sentir la magie. Tu as peur du noir complet.

Tu sens qu'elle fait des efforts pour parler. Tu sens que les mots sont douloureux. Tu sais comme ils écorchent la bouche, le coeur. Tu sais comme la douleur roule, vous coule. " N-Non mais ... Tu poses ton nez dans ses cheveux, la respirant doucement, lentement. Mais je sais ce qu'il s'est passé. On a atteint la relique mais ... trop tard, un frémissement d'horreur te parcourt. Quelqu'un‧e l'a activé et il y a eu la déflagration de lumière et puis on l'a senti. On l'a toustes sentis, tu as envie de vomir en y repensant. Tu as envie de t'effondrer, de ramper en sentant la magie t'échapper, tout te quitter : la magie qui nous quittait. " Les yeux s'emplissent de nouveau de larmes, de drames. Le ventre se serre, s'étrangle de violences et de rancoeurs. Il y a la peur d'être inutile, de les décevoir. Il y a peur de ne plus sentir le baiser de la lune et des étoiles. " Moi aussi, Jingyi ... J'ai tellement peur. " Tu avoues, admets, secoué d'un nouveau sanglot : comment tu vas l'expliquer à ta mère ? Comment est-ce qu'on va te regarder ?

" Mais tu es là, je suis là ... On est ensemble. " Tu expires douloureusement, piteusement. " On sera toujours, toujours ensemble. " Tu as besoin d'y croire qu'au moins, elle, elle restera. Qu'au moins, elle, elle t'aime un peu pour être avec toi malgré tout. " Pinky swear ? " Tu tentes lentement en tendant ton doigt hors du draps, en l'invitant à le crocheter, grimaçant sous la douleur dans ton épaule.

 
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