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If you're looking for trouble, just look right in my face

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Gabriel Selvaggi
Saint Patrick
Gabriel Selvaggi

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L'ennemi de mon ennemi est mon ami
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La discordance des temps modernes
Le braquage de Serpentine (Août 2024)
Bronzer à l'ombre
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La bosse de l'écrivain
Le début des emmerdes
Il va me falloir un nouveau clavier
Riche comme Crésus
Nano-quoi?
La main de Midas

Trombinoscope : illustration d'ombres jaillissantes du sol avec un personnage au centre
Face claim : Ryan Gosling
Pronoms RP : he/him
Âge : 43ans
Tuer le temps : Contrôleur des taxes (actuellement en arrêt) + Membre de la Garde depuis ses 18 ans (actuellement décidé à foutre le bordel)

Familier : Une pieuvre, pendant 4h.

Compte en banque : 4200
Arrivé.e le : 10/03/2024
Messages : 2423
   


If you're looking for trouble
Just look right in my face

début novembre, soirée, feat @Carmen callaghan  

TW blessures + prise d'anti-douleurs + santé mentale vacillante + pensées violentes et envie de meurtre + angoisses + alcool + un peu de validisme intériorisé et extrémisme religieux en sous-texte

Si Gabriel a toujours apprécié les promenades, surtout quand il pleut et que personne vient le gêner sur son chemin, les dernières semaines ont vu son nombre de pas augmenter drastiquement, à la plus grande joie de sa montre de fitness. Pas un jour, sans qu'il ne parcoure Édimbourg en long, en large et en travers. Pas un soir où il ne termine par sa journée avec une balade, jogging d'enfilé, épaule gauche en écharpe, bras droit dans le plâtre et regard qui crie de n'pas l'emmerder. Marcher, ça lui permet de rester actif malgré le chaos de sa vie. Marcher, ça l'oblige à faire quelque chose, au lieu de laisser son esprit vagabonder au rythme de ses angoisses et de ses plans foireux qui mériteraient le Pulitzer du danger. Marcher, ça l'éloigne de cette nuit-là, des souvenirs qui creusent ses cernes, qui réveillent les larmes et éclatent le myocarde. Gabriel en a vu des horreurs, en a perpétré lui-même. Mais cette soirée, elle a une saveur particulière : celle d'une prise de conscience qu'il ne veut plus repousser.

Les premiers jours, Gabriel ne s'en souvient pas vraiment. La faute aux perf', au choc, à l'épuisement. Y'a que la voix de Filomena dont il se rappelle, son vocal écouté en se bouffant la joue intérieure pour éviter de pleurer. Le timbre brisé de l'italienne, son "j'ai froid" qui l'a bouleversé, son manque de clarté aussi, qui l'a bien plus inquiété que sa propre santé. Il n'a pu l'appeler que quelques heures plus tard, enfermé dans les chiottes de sa chambre d'hôpital, son téléphone dans sa blouse en kit main libre, ses yeux rivés sur les couvre-chaussures bleu azur qu'on lui a filé en guise de chaussons. La conversation, il s'en souvient parfaitement Gabriel. Ouais, y'a que la voix de Fil' qu'il n'a pas oublié de ces jours à l'hosto. De son souffle rauque dans son écouteur, de son explication hachée, de son "j'ai perdu ma magie" qu'il n'a pas de suite compris, l'esprit un peu ralenti par les calmants et la fatigue. Peut-être même qu'il lui a demandé "elle est passée où ?" d'un air un peu abruti, avant de s'excuser. Le halo de lumière. La Relique. Il n'a pas été plus loin dans son raisonnement, à cette époque mais ça lui a suffit pour se haïr encore un peu plus. Pour avoir envie de tous les achever. Il se souvient aussi lui avoir demandé si elle savait où aller, "Oui", avant de laisser le silence reprendre ses aises jusqu'à ce qu'il ose lui glisser dans un italien rouillé "Rimani Filomena Barclay-Nave senza coniglio. Non dimenticarlo. Tu restes Filomena Barclay-Nave sans lapin. Ne l'oublie pas.". Si ce soir-là, Gabriel avait su qu'elle avait aussi perdu l'étrange lien avec son lapin-magique, il aurait fermé sa gueule. Il voulait seulement lui rappeler que magie ou non, elle restait quelqu'un.

Depuis, les jours ne se ressemblent pas, mais se suivent à un rythme trop lent au goût du Garde. Rentré chez lui après deux jours d'hospitalisation, le haut du corps nuance d'orage, Gabriel a d'abord essayé de s'en sortir tout seul. Avec sa toilette de chat, ses draps, ses chaussettes, son porridge du matin, ses soins. Pas parce qu'il se savait capable de gérer un quotidien avec deux bras blessés. Juste parce qu'il n'avait pas envie de s'écrouler devant un·e inconnu·e venu l'aider. Car depuis le 15, les larmes, elles n'arrêtent pas de couler. Comme si la digue avait pété, comme si son cœur ne retenait plus rien. Devant le miroir de sa salle de bain, en fermant les yeux le soir, en faisant tomber une énième fois sa fourchette, en dictant ses SMS, en sortant des debriefs de l'Ordre ou du foutu suivi psy où il ne peut pas cracher sa vérité sans risquer d'y rester... À quoi bon s'hydrater le visage, quand on a vingt-cinq ans d'horreur, de haine et d'angoisses retenues qui se décident enfin à exploser ?

Mais bon, il a finalement engagé quelqu'un. Jonas qu'il s'appelle, Jonas qui vient le matin et le soir, pour l'aider dans sa routine et dans ses soins. Jonas qu'est sympa, qui ne pose pas de question, car c'est son taff et qui s'éloigne quand les larmes recommencent à couler. Surement, que Jonas participe à remettre un peu d'ordre dans sa vie, à remettre un peu de routine là où le Garde a perdu tous ses repères. C'est lui qui lui a conseillé de marcher davantage, en plus des exercices qu'il fait à domicile.
Et c'est grâce à Jonas, que Gab se retrouve à déambuler dans Leith, 9pm passés, en route pour "Malt and Hops", un bar qu'il a l'habitude de fréquenter depuis quelques années. Un bar où, par il-ne-sait-quel-miracle, lui et une certaine brune se retrouvent souvent sans se donner le mot. Le hasard que certain·es diraient. L'amour des problèmes, que leur répondraient Carmen et Gabriel à l'unisson.

Porte poussée avec son dos, la chaleur de l'intérieur l'accueille comme dans sa chère salle de sport - sans les odeurs corporelles. Gabriel a meilleure mine que les dernières semaines, les yeux un moins rouge, la barbe un peu mieux taillée, malgré son avant-bras encore plâtré et le côté opposé en écharpe. La veste en jean posée sur son dos, il scrute le lieu par habitude : peut-être qu'elle est là, la brune qui l'envoie autant balader que lui l'envoie chier ? Il a presque hâte d'entendre sa blague pour supposer les raisons de ses deux bras accidentés. Car au moins, avec Carmen, Gabriel sait parfaitement qu'il ne recevra pas une once de pitié. Ce sera rafraîchissant.

Son regard clair se pose sur une silhouette au fond, la tête penchée, mais le carré de cheveux bruns reconnaissable : au moins, quelque chose qui ne va pas changer dans sa vie, les retrouvailles non prévues avec la responsable de salle. Il la rejoint en quelques enjambées, prépare sa réplique pour la saluer avant de ralentir son pas : elle aussi, a une épaule en écharpe. Sourcils légèrement froncés, le Garde a une hésitation avant de continuer. Surement un hasard. Qu'est-ce qu'elle a pu foutre, elle ?

"B'soir. Un grand café pour la table du fond. Dans une tasse haute et avec une paille, s'il vous plaît," qu'il commande poliment au serveur au bar, au passage.

Rejoignant enfin la table de Carmen, il y prend place sans lui demander son avis, tout en lorgnant sur le verre à whisky - encore plein - devant elle.

"Moi qui pensais qu'on allait enfin parler de moi, visiblement, t'en as plus besoin" glisse-t-il, en reniflant de loin la boisson alcoolisée.

Carmen boit rarement, du moins, c'est ce qu'il en a conclu en plus de deux ans d'une relation qui n'a aucune définition. Amicale ? Mouais. Prise de bec ? Parfois. Bataille de sarcasmes ? Très souvent. Rassurante ? Oui, mais ça, Gabriel le niera. Y'a quelque chose chez Callaghan, qu'il reconnait en lui, mais sans réussir à mettre le doigt dessus. Une sorte d'écho qu'il a entendu au fil de leur discussion, sans pour autant que les deux aient besoin d'évoquer des sujets personnels. Bien un autre point commun, qu'iels ont.

"Alors... quoi de merdique dans ta vie ?"

C'est dit avec un entrain presque étonnant quand on le connaît, alors qu'il attrape du bout des doigts sa veste et la fait glisser à côté de lui. C'est dit sans se douter une seule seconde, que cette soirée, elle allait finalement glisser vers l'intime.

Carmen Callaghan
Expansionniste
Carmen Callaghan

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La discordance des temps modernes
Le braquage de Serpentine (Août 2024)
Le braquage de Serpentine : 2ème place
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Un petit pas pour l'individu, un grand pas pour le coven

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Face claim : Taylor Lashae
Pronoms RP : she/her
Âge : 39 ans - À défier le temps.
Tuer le temps : Passe-temps officiel en tant que [ Responsable de salle au friday 13th ], certainement la seule fois où vous verrez Carmen et responsable dans la même phrase. Officieusement, elle répond au rôle d' [ émissaire et négociatrice ] pour le groupe dans les affaires moins légales.

Familier :
If you're looking for trouble, just look right in my face C6a6e5efcd9d4e659be0400abf0ba90e
Tempérament de l'animal aussi chaotique que celui de sa sorcière, [ chèvre alpine ] en acolyte indéfectible. Voyelles espagnoles, [ Cariño ] en prénom, qu'elle trouvait sonner bien lorsque sa mère les échappaient. Le plus souvent raccourcit en un Cari - plus court, et parce-qu'elle galérait à prononcer cariño plus jeune surtout.

Compte en banque : 1078
Arrivé.e le : 08/07/2024
Messages : 1079
   


IF YOU'RE LOOKING FOR TROUBLE...
04.11.2024





"...just look right in my face "
tw : dissociation (dépersonnalisation), blessures, état dépressif, décès, deuil, culpabilité du survivant, self hate, alcool, langage grossier + en sous-texte : ptsd, excès de violence et négligence de soi

Quinze septembre.  Ça tourne. Quinze septembre.  Ça retourne. Tout. Y a plus grand chose qui a de sens, depuis cette date-là. Y a plus grand chose qui fait sens, depuis cette nuit-là. Y a plus grand chose, elle est plus grand chose - sans magie, sans Cariño. Des airs de quand elle a perdue Saskia, de tout qui se barre - à plus être certaine de rien. Même pas de qui elle est, encore moins de ce qu'elle est. Est-ce qu'elle peut encore se dire sorcière, quand il n'y a plus l'enchantée au creux des veines ? Est-ce qu'elle doit apprendre à faire avec le haut le cœur qui lui vient, à l'idée se de dire humaine ? Être quoi alors ? Rien ? Moins que rien ? Et les questions semblent si ridicules, les remises en question si absurdes - elle a pas encore la quarantaine pour ce genre de crise, qu'elle en a rit jusqu'à ce que les espoirs de se réveiller d'un mauvais rêve soient crevés.

Ah ils étaient beaux les airs d'indestructibles - d'inébranlables, porté depuis si longtemps. Ceux dont-elle s'est persuadée tant d'années - que ça éclate, quand la réalité rattrape. T'es humaine, que tu le veuilles ou non. Et elle le déteste. Se déteste - de l'être. De pas réussir à reprendre sa vie, l'air de rien. Peut-être car il n'en reste rien ? Elle sait pas, elle sait plus. La réponse qui semble inutile. Ça changera quoi de savoir ? S'il reste quelque chose, une raison de vivre encore ?

Rien.

Car ça lui rendra pas sa magie. Ça lui avait pas rendue Saskia. Et elle sait pas si elle peut le faire une encore une fois, retrouver un sens à une vie où y a plus rien. Où travailler fait plus sens - les heures qu'elle arrive plus à enchainer au bar, toujours achevé par une boisson balancé à la gueule d'un‧e cliente ; quand le vide se rompt sous la rage qu'on oublie, laisse sous le tapis. Où y a surtout le silence qu'elle partage avec ses proches - le sarcasme moins vaillant. Où faire chier - rigoler, ça fait plus envie et ça sonne faux sur les nuits qui l'apaise plus comment avant ; où elle trouve plus que l'écho des cris et des visages laissés derrières. Une réponse changera rien à ça.

Elle expire - respire. C'est automatique - c'est simple. Et pourtant, ça fait mal. Merci la côte fracturée - elle peut même plus dire " j'respire, ça va " en paix ; ça c'est honteux quand même. Iels auraient au moins pu lui laisser sa marque de fabrique.  Elle relève le regard sur les aiguilles. C'est automatique - un réflexe. Normalement, j'vois Gabriel à cette heure. Elle sait pas pourquoi ça lui revient, là. Pourquoi elle y pense maintenant - alors que ça fait des semaines, qu'elle oublie les rendez-vous convenus sans un mot en dépit des années à se voir - parce-que la communication, c'est surfait. Mais là, elle s'en rappelle. Que normalement, elle le voit. C'est une habitude - c'est un réflexe.

Et y a un blanc - entre la porte claqué, le dernier regard sur le loft saccagé - encore, et la chaleur familière du bar. Y a un blanc - quand y a encore une fracture, quand elle réalise que c'était pas le bon jour ; qu'elle est partie dimanche alors que c'est lundi qu'iels se retrouvent, Gabriel et elle. Y a un blanc - quand y a des airs de non retour, quand elle réalise qu'elle peut pas rentrer - retourner de l'autre côté, chez elle. Y a un blanc - une journée et une nuit oubliée.

Les premières nuances reviennent sur les notes de musique - quand elle franchit la porte du bar. Le bon jour cette fois-ci - sans pour autant dire bonjour à lae barman‧aide qui lui glisse un  " Ton pote t'as cherché le mois dernier " en la voyant passé, et une histoire de congés posés ensemble en septembre, quelque chose du genre. Il lui faut un instant - pour comprendre qui est son pote - parce-qu'elle a pas de pote, avant que la lumière s'allume là-haut et qu'un " Ah, Gabriel " lui échappe.

Assise à sa table, y a les doigts qui se crispent autour du verre - le corps qui se fige, à l'écho de la voix familière - à l'ironie singulière de Gabriel qui comble le silence latent.

Elle ne l'a pas entendu arriver.
Il l'a surprise.

Normalement, elle l'entend toujours arriver.
Normalement, elle reconnaît son pas feutré.

Celui de celleux qui ont appris le prix de la discrétion, du besoin de disparaître. Il lui faut un instant - pour que les muscles se relâchent, pour que l'esprit se rappelle que c'est fini. « On parle toujours de toi.» Il lui faut quelques secondes - avant que les mots ne trouvent ses lèvres, il lui faut quelques secondes - pour se rappeler comment on parle. « De combien ça craint d'être contrôleur de taxes, de ton plat préféré que tu défends comme un secret d'état, de comment tu sais pas gérer tes relations et de combien tu fais de la merde à cause de ça quand même.» C'est un peu lent - la fatigue qui pèse dans les mots, mais le sarcasme qui roule sur les lippes - dans ce qui ne s'oublie pas. Dans l'art de toujours chambrer l'autre, surtout quand l'autre c'est Gabriel. Ça pourrait avoir des airs d'offenses - si c'était pas lui, si c'était pas déjà des mots qu'il entendait trop souvent depuis deux ans. Si c'était pas les bases même de leur relation - Carmen qui lui fout le nez dans ce qu'il fait de travers et qu'il le lui rende bien. Parce-que c'est tellement facile quand les failles sont similaires, que les échos se ressemblent dans leurs dissonances.

Pourtant, il lui faut un moment - avant de relever la tête du verre de whisky sur lequel elle est penché. Pour se défaire de la possibilité avec laquelle elle se débat encore, lorsqu'elle répond à l'italien. Est-ce qu'elle peut tout oublier, au moins ce soir ? Juste ce soir. Oublier ce vide qui lui bouffe l'âme et combien Saskia lui manque. Combien elle voudrait tellement qu'elle soit là, combien elle voudrait retrouver ses bras, juste un instant. Combien elle voudrait lui dire  " je t'aime " une dernière fois, parce-qu'on le dit jamais assez. Combien elle voudrait lui promettre qu'elle l'abandonne pas, qu'elle l'oublie pas - jamais, même si elle pourra pas la voir cette année. Non.

Alors y a les doigts qui relâche le verre - le repose, passe honteusement à côté de la moue pleine de jugement de Gabriel. « Oh woh » Ça lui échappe - sans qu'elle cherche à le retenir non plus, la surprise et l'air désabusé quand elle relève la tête et que les yeux se posent finalement sur la silhouette du garde. Qui actuellement ressemble surtout à un meuble ikea dont-on a mal lu la notice et qu'on a assemblé comme on a pu dans la galère. Et il y a ses cernes, le regard fatigué de l'italien, trop - plus que d'habitude, abimé par des choses qu'on ne raconte pas. Peut-être qu'elle a un peu les mêmes, au fond des yeux. « T'as une sale gueule.» Elle aussi, sans doute - sans les illusions habituelles pour dissimuler les cernes. Pas fière allure - avec l'attelle à l'avant-bras, blessure qui aurait déjà dû se résorber - si elle avait fait attention, si elle savait prendre soin d'elle. Pas non plus avec les bandages autour des côtes - ça, elle a fait attention, les portes seulement pour l'onguent qui apaise la douleur résiduelle.

Y a le serveur qui se glisse entre elleux - un instant, qui laisse le temps au comment ? d'exister et d'interpeller, quant aux blessures du Selvaggi qui semblent trop importantes pour un accident. Mais y a un café avec une paille posé sur la table - et le détail l'interpelle suffisamment pour l'arracher à ses réflexions. Y a le regard empli d'un jugement pas dissimulé qui vient s'accrocher à celui de Gabriel - dont les mots ont le mérite de lui arracher un sourire en coin. C'est habituel, c'est constant, ça n'a pas changé, ça - et ça aurait presque quelque chose de serein.

" Quoi de merdique dans ta vie ?" Tout. Rien. Je sais pas si je suis encore en vie, est-ce que toi aussi ? Mais ça ne se dit pas, ça. Ça ne se demande pas - ça se porte seul‧e, et ça étouffe. « Figure toi que dernièrement, j'ai vu quelqu'un commander un café avec une paille pour le boire. T'y crois toi ? J'crois que je vais en faire des cauchemars.» La moquerie - l'ironie, pour se soustraire à la question, comme l'un‧e et l'autre savent si bien le faire. Ça s'étire - et elle se sent un peu moins loin, dans l'entrain surprenant qui résonne au creux des mots de Gabriel.

Inspire - le dos qui se redresse un peu, le regard qui semble un peu moins terne. Comme si ça suffisait à raviver quelques lumières - le manque d'attache, les mots échangés sans se soucier d'offusquer, ne rien devoir à l'autre - ni d'être quelqu'un de bien, ni d'avoir l'air d'aller bien. « Et toi ?» Les mots aussi - sonnent un peu moins vide. « C'est la représentation de ton égo brisé par ta dernière histoire ?» Le menton qui désigne le bras plâtré et l'épaule en écharpe - l'amusement provoquant qui fend doucement la courbe des lèvres ; avant que la vérité fasse ravaler l'envie de sourire - de rire.

Crédits : vinalia & honey. 🍯
Gabriel Selvaggi
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début novembre, soirée, feat @Carmen callaghan  

TW blessures + violence (contre les autres et soi-même) + meurtres + armes à feu + alcool + santé mentale vacillante + évènements du 15 septembre + en sous texte = validisme intériorisé, PTSD

On parle toujours de toi. C'est faux. Iels parlent toujours en surface de lui. Comme iels parlent toujours en surface d'elle et ça leur convient parfaitement. Pour éviter de trop en dire et pour ne pas trop se rendre compte que leurs ressemblances sont plus sombres que ce qu'iels savent déjà. Qu'il n'y a rien de brillant, dans les deux faces de la pièce qu'il forme sans le savoir. Qu'en plus de rien valoir, elle est rouillée et certainement irrécupérable. Mais si ça lui plait, à la brune, de penser que des deux, Gabriel est le plus bavard, ça lui va. Au moins, le Garde a la sensation d'être un peu plus humain.

Elle, par contre... Elle a une sale gueule, pour reprendre ses mots. Le carré sombre a des frisottis, son teint semble aussi gris que la cendre de sa clope qui pue à 10 m à la ronde et quant à ses yeux... Il y a tellement d'ombres qui chahutent avec ses cils que Gabriel n'a même pas envie de lui partager sa marque d'anti-cerne habituelle, elle ne lui servirait à rien. Même lui a fini par abandonner le produit, tant ses cernes font partie de son visage, sont devenues des extensions de la réalité de sa vie. Ça lui donne du charme, c'est ce qu'il se répète chaque matin devant le miroir alors qu'il n'a qu'une envie : briser le reflet, s'exploser la tronche et ne plus pouvoir se reconnaître. Se laisser disparaître. Alors le regard qu'il lui coule, à sa remarque sur sa "gueule", vaut mieux que ce qu'il a envie de lui siffler : ta gueule est pas mieux que la mienne, Carmen. Et ça éveille une émotion en lui qu'il n'a jamais ressenti pour la trentenaire. Une sorte de méfiance doublée d'incompréhension. D'un manque d'informations.

Le serveur lui apporte son café, dans une grande tasse. Le bruit de la paille en métal contre le grès lui fait un peu froncer des sourcils, lui rappelle le cliquetis de sûreté sur son FAMAS qu'il a si peu enclenché en septembre. Mais c'est mieux que rien, cette paille. Au moins, il peut boire sans faire la grimace et retarder sa guérison. Si se retrouver dans l'incapacité de vivre en autonomie est un sujet compliqué pour le Garde, faire attention à ses blessures n'en est pas un. Gabriel a constamment un plan en tête, que ce soit lié à l'Ordre, à sa routine sportive ou à quel chemin emprunter pour sa stupide marche quotidienne. Et en ce moment, c'est celui de guérir le plus vite possible qui prend pas mal de place. Guérir sans en garder trop de séquelles physiques surtout. Quant à celles à la tête et au cœur... Il ne sait pas comment s'y prendre avec elles, essaye d'écrire, de se parler à lui-même, d'avancer sans trébucher alors qu'il aurait surtout besoin d'aide. Mais bon, tant qu'il a le corps, le reste suivra. C'est ce qu'on lui a toujours répété. Tant qu'il sert à quelque chose, la vie continuera.

"Figure-toi que dernièrement, j'ai vu quelqu'un commander un café avec une paille pour le boire. T'y crois toi ? J'crois que je vais en faire des cauchemars."  
"Un looser sûrement. Mais un looseur très intelligent", qu'il lui répond, en se penchant pour prendre une première gorgée, dans un "ssslurrrrp" beaucoup trop bruyant pour que ce ne soit pas fait exprès. Même l'emmerder, ça n'éveille rien en lui. Pas de petite étincelle dans le thorax, pas de plaisir qui remplace la colère. Rien. À part cette foutue suspicion qui continue de serpenter dans ses synapses.

Regard rivé sur elle, yeux bleus qui captent l'épaule abîmée, qui dévalent discrètement et pensent reconnaître un bandage sous le haut court. Non, ça doit être une brassière. Mais tout ça, ça titille sa pensée, réveille d'autres questionnements qu'il a eu au cours de ces deux dernières années. "Avoue, t'veux pas me passer le nom de ton bar, car t'as la frousse que j'vienne le contrôler." Mais Gabriel, il ne veut pas s'écouter. Il préfère relever les yeux et envelopper dans du coton le brouhaha des engrenages enclenchés.

"Et toi ? C'est la représentation de ton égo brisé par ta dernière histoire ?"
"Ouuuh, ça tire à balles réelles ce soir."

Sa propre remarque l'irrite, plaque devant ses yeux l'image du charnier dans lequel il a dû déambuler pour s'échapper. Dont il est en partie responsable, comme tous·tes celles et ceux présents au Chateau cette nuit-là. Mais le Gabriel d'avant septembre n'en aurait rien à cirer de prendre des pincettes quand il est question de son propre égo ou de son vécu. Ce Gabriel-là avait déjà pris des vies, mais jamais dans un tel chaos. Jamais autant d'un coup. Jamais avec la sensation de se tromper sur toute la ligne. Ce Gabriel-là était aussi le premier à rire de ses conneries, le premier à prendre la pelle pour s'enfoncer. Ce Gabriel s'élancerait dans l'échange comme s'il sautait en élastique, avec l'envie d'être le premier à rebondir, le premier à répliquer un "même pas mal" comme un gosse qu'on a fait grandir trop vite. Alors ce Gabriel-là doit continuer d'exister, pour que personne ne se doute qu'il est tout simplement brisé.

"Mais bon, venant de quelqu'un qui n'a plus qu'une épaule pour y tenir tout le poids du monde... Allez, j't'accorde un point. Un point et demi, car tu me fais vraiment pitié avec ton whisky."

Et il lui sourit, mais ça sonne faux. Il lui sourit comme d'habitude, avec cet air railleur, mais son regard, lui, a des nuances d'un océan par temps pluvieux. Y a aucun plaisir, aucune joie, rien qu'un épuisement réel et les questions qui s'amoncellent derrière sa rétine. Alors, Carmen, qu'est ce que t'as foutu pour de vrai ? La demande est sur le bout de sa langue, a une saveur acide, mais reste bloquée derrière ses lèvres.
Deuxième goulée de café, le bruit insupportable qui remplit l'atmosphère, la chaleur du liquide qui remplace la brûlure du soupçon. Lequel ? Il ne sait même pas Gabriel. Y a juste quelque chose qui cloche, ce soir. Chez elle et chez lui. Et si lui, il sait ce qui ne va pas, Carmen par contre... Elle qui ressemble déjà à la nuit, a ce soir cette allure de ciel sans vie.

"Alors. Voiture ou marche d'escalier ratée ?"

Jeu de gosses, devinette qui en dissimule une autre plus sérieuse, peut-être plus douloureuse aussi : et si on jouait à mensonge ou vérité ?

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