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Shallow

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Judd Rivera
Expansionniste
Judd Rivera

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La discordance des temps modernes
Le début des emmerdes
Bronzer à l'ombre
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Trombinoscope : in love with the night
Face claim : Colman Domingo
Pronoms RP : il
Âge : 52 ans
Tuer le temps : Sentinelle Incandescente, rang acquis dix ans en arrière / Représentant des Volcans au Conseil d'Edimbourg depuis Octobre 2024 / Ancien lapidaire freelance qui répond parfois à des commandes de son cercle proche.

Familier : Nilsa, belette à longue queue au pelage aussi doux que ses canines sont aiguisées.
Shallow N8f6AtF8_o

Compte en banque : 850
Arrivé.e le : 04/02/2024
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fin aout feat   @Valeriana A. Omundson  

TW : validisme intériorisé (douleurs chroniques) ; angoisse due à l'attentat du 1er juin

Un autre matin, un autre réveil compliqué. Depuis quelques semaines, Judd sentait bien que la sortie du lit devenait de plus en délicate. Si habituellement il faisait toujours attention à se lever lentement, en s'étirant après quelques minutes, les raideurs actuelles étaient telles qu'une bonne demi-heure lui était nécessaire pour passer de la position allongée à celle debout. Judd était un homme routinier, qui avait un temps matinal pour chaque activité et si, au début, il avait préféré ne rien changer à ses rituels, les douleurs avaient finalement gagné et lui avaient fait remuer tout son agenda : réveil une heure et demie en avance, étirements plus tard dans la journée, poche de froid pour calmer l'inflammation au frigidaire et puis marche à pied lente post petit-déjeuner pour réveiller ses articulations ankylosées. Mais le rythme professionnel actuel ne lui permettait pas de telles douleurs et pour la première fois depuis des années, Judd s'était finalement décidé à prendre rendez-vous avec une médecin hydromancienne... Médecin qui n'avait pas de place avant le mois prochain. Si l'expression "vaut mieux tard que jamais" était une habitude chez le pyromancien, cette fois-ci le "tard" n'avait rien de "mieux". Mais la Sentinelle avait accepté le jour et l'heure du rendez-vous avant de raccrocher, sans râler une seule fois, l'esprit déjà dardé sur d'autres solutions qui n'impliquaient ni arrêt de travail, ni discussion avec ses collègues. Judd Rivera ne voulait pas entendre parler d'une pause. Ni maintenant ni jamais.

À de nombreuses reprises, il avait entendu le nom de Valeriana Omundson, une botanomancienne occupant le rôle de chercheuse en essence botanique. Elle avait visiblement un jardin si prospère qu'il lui arrivait de proposer ses produits bruts en dehors de ce que son métier impliquait. Si accepter de prendre rendez-vous chez une professionnelle médicale était une chose, Judd n'était pas encore prêt à ce que tout son Coven apprenne qu'une des Sentinelles n'était pas en grande forme - surtout pas lui, qui avait pris plusieurs décennies à s'entraîner tout autour du globe pour ce grade en particulier. Alors, se rendre chez une botanomancienne habituée des plantes médicinales, c'était l'assurance de ne pas trop éparpiller sa vie privée aux oreilles indiscrètes de son Coven et faire face à une personne qui s'y connaissait en dehors du corps médical. Et puis, il ferait d'une pierre deux coups, lui qui avait aussi des difficultés à s'endormir depuis juin et ses événements funestes. Vraiment, rien n'allait en cet été 2024. Même Nilsa se plaignait de mal dormir sous prétexte que son sorcier ronflait - ce qui était totalement faux, mais la belette préférait de loin mentir que d'avouer avoir peur de fermer l'œil en cette période délicate, prise entre l'inquiétude pour la santé de son sorcier et l'angoisse de Saint Patrick.

Judd avait proposé un rendez-vous sur ses heures de pause, qui coïncidaient avec celles de Valeriana Omundson, la chercheuse du Coven des Vergers. De tous, ce dernier était sûrement le Coven que Judd connaissait le moins malgré une vie entière passée à Édimbourg (sans compter ses années de voyage). S'il aimait les légumes et fruits de saison, il se les faisait livrer directement chez lui. S'il appréciait les balades à Hermitage, il les préférait seul plutôt qu'accompagner. Et s'il trouvait les fleurs jolies, l'allergie au pollen venait se rappeler à lui annuellement. Vraiment, rien ne lui avait donné davantage envie de s'intéresser aux Enfants des Vergers avant ce jour.

Nilsa perchée sur son épaule, la truffe au vent, éternua en manquant de glisser de son perchoir.

"On est obligé·e de venir chez elle ? Elle pouvait venir chez nous !"
"Tu aurais aussi râlé si elle était venue à la maison."

Triste réalité, Nilsa détestait avoir de la visite en dehors de celle d'Armand et de Titan le papillon. Si elle pouvait accepter une visite improvisée de Carmen, elle ne restait pas dans le salon pour autant.

"Elle est compétente selon les ouï-dire et je suis certain qu'elle aura quelque chose à te faire grignoter."

Nilsa ne répondit rien, un grognement caractéristique en guise de conclusion : elle était d'accord avec son sorcier, mais de là à l'avouer...

Dès l'entrée, Judd pouvait déjà s'imaginer le jardin à l'arrière du cottage grâce aux odeurs délicates et fleuries, mais aussi aux picotements légers qui lui chatouillèrent le nez. Heureusement, la grosse saison des pollens était terminée ! Porte atteinte, un coup sur la sonnette, deux pas en arrière habituels pour ne pas outrepasser l'espace vital de la botanomancienne.

"Imagine, elle te demande de manger des fleurs. Ce serait vraiment trop bizarre."

L'intéressé arqua un sourcil, incertain sur la suite de la conversation. Nilsa avait souvent des aprioris (et des jugements) que le sorcier ne partageait pas. Mais il n'eut pas le temps de la reprendre ou de lui demander d'aller plus loin dans sa réflexion que la porte s'ouvrit. Espérons que la belette ne partagerait pas avec Valeriana le fond de sa pensée sur ce potentiel traitement floral !

Valeriana A. Omundson
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Valeriana A. Omundson

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Trombinoscope : Shallow 19d7f1648d4d62518140fe4111f7fdc4f0c90fe2
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Tuer le temps : Chercheuse des Essences Botaniques.
Familier : Un scorpion jaune de palestine appelé Henry, qui se cache contre sa nuque la plupart du temps.
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Shallow
Fin Aout


TW : Arachnophobie, maladie, médicaments

À une époque où les médicaments n’existaient pas ou n’étaient pas monnaie courantes, on vantait les vertus curatives des plantes. Encore aujourd’hui, les dites vertus étaient utilisées pour la fabrication des produits pharmaceutiques. Pour autant, ces derniers n’étaient pas bien vu par tout le monde : parfois considérés comme inefficaces, certains avaient même la réputation d’empirer les symptômes qu’ils devaient évincés, donnant ainsi un arguments supplémentaire à tous ceux qui souhaitaient revenir à des méthodes de soins plus naturelles.

Au-delà d’un intérêt éveillé par les connaissances paternelles et par son affiliation magique, ce qui avait conduit Valeriana à s’impliquer encore plus sur la voie des plantes avait été son grand - père. Lorsque le vieil homme avait fait part de ses rhumatismes, Valeriana avait été la première à vouloir l’aider en apaisant ses douleurs de façon naturelle. En infusion, en décoction, en huile, en baume… Le champ des possibilités était vaste, et la botanomancienne s’était grandement investie pour trouver la méthode, les dosages et les plantes les plus adaptées pour la situation de son aïeul. Elle se souvenait encore de cette phrase qu’il aimait répéter d’un air amusé : “Le hasard à quand même drôlement bien fait les choses, ma chérie : tu portes toi - même le nom d’une plante médicinale et tu t’es spécialisé dans ce domaine.” Encore aujourd’hui, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’il y avait probablement une part de vérité dans ses paroles.

Et comme un hasard ne venait jamais seul, elle avait reçu un appel d’un certain Judd Rivera qui souhaitait la rencontrer pour ce sujet en particulier. Ils avaient donc convenu d’un horaire pour se retrouver, à un moment qui, par chance, leur convenait à tous les deux. En attendant l’arrivée de son interlocuteur, la jeune femme s’était donné pour missions de préparer quelques plantes qu’elle pourrait lui proposer. Assise à la table de sa salle à manger, elle préparait des sachets de plantes qu’elle avait fait sécher quelque temps plus tôt.

“Tu t'embêtes un peu, non ?” lui avait demandé Henry en l’observant faire.
“Pourquoi ?”
“Ba t’as pas tous les détails. Si ça se trouve, aucun de tes premiers choix ne va convenir à sa situation.”

La jeune femme avait réfléchit un instant aux paroles de son familier, avant de lui répondre.

“Peut - être. Et peut-être pas. Qui sait si j’en aurais pas au moins une d’utile dans le lot ? C’est juste au cas où, j’ajusterais en fonction. Et au pire, je me serais avancé pour plus tard.”

L’animal n’avait rien ajouté. Même s’il aurait plutôt été du genre à avoir tous les éléments avant de faire la sélection, il n’avait pas envie de reprocher à sa sorcière de se montrer prévenante et investie.

Le bruit de la sonnette avait tiré la botanomancienne de sa tâche. Avisant l’heure, elle en avait déduit qu’il devait certainement s’agir de son rendez - vous. Comme à son habitude, Henry avait pris place contre la nuque de sa sorcière pour s’y cacher. La trentenaire s’était levée, et s’était dirigée vers le battant qu’elle avait ouvert pour se trouver face à son vis - à - vis du jour.

“Bonjour, vous êtes Judd Rivera je suppose ?” avait - elle demandé pour confirmation.

Bien qu’elle n’attendait pas d’autre visite à cette heure - là, on était jamais à l'abri d’un imprévu de dernière minute. Un sourire chaleureux sur les lèvres, elle s’était décalée afin de le laisser entrer dans la bâtisse.

“Bienvenue chez moi ! Venez, entrez.” l’avait elle invité avant de refermer la porte derrière lui.

L’entrée desservait un salon aux couleurs chaudes, oscillant entre les couleurs marron, crème et orange. Plus loin, il fallait monter une marche pour accéder à la partie salle à manger qui se présentait dans les même coloris, et qui offrait une vue dégagé sur l’immense jardin grâce à une grande baie vitré

“Vous avez trouvez facilement ?”

Le territoire des Enfants des Vergers était vaste, et la nature y était omniprésente, au point que la plupart des habitations épousait le paysage pour ne pas l’altérer. Valeriana acceptait donc de croire que venir s’aventurer dans le quartier n’était pas évident pour tout le monde, et que discerner les bâtiments ne l’était pas forcément plus.

“On va pouvoir s’installer dans la salle à manger, c’est par là. Attention à la marche.” avait - elle annoncé en désignant la pièce, précédant son invité pour l’y guider. “Est ce que vous voulez boire ou manger quelque chose ? Eau, jus de fruit, thé, n’hésitez pas à demander !” avait - elle proposé tandis qu’elle l’invitait à s’asseoir à la table de la pièce à vivre.

L’homme avait gentiment fait le trajet jusque chez elle, elle souhaitait donc mettre un point d’honneur à lui faire un bon accueil.

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TW : validisme intériorisé (douleurs chroniques) ; nourriture

"C'est bien moi, enchanté Ms. Omundson" répondit poliment le pyromancien avant de s'engouffrer dans le cottage de sa consœur botanomancienne. Si Judd avait une préférence pour les bâtisses modernes et les pierres sombres, il avait toujours trouvé un certain charme à Green Bank et à ses grandes étendues végétales. Vivre à quelques pas du quartier durant une majeure partie de sa vie accentuait certainement son goût pour la verdure et les fleurs, bien qu'il ne s'y connaissait pas le moins du monde dans ce domaine. S'il appréciait avoir de la mauve sous forme de tisane chez lui en hiver, son intérieur était dénué de bouquets en toute saison, au grand dam de Nilsa qui adorait se rouler dans l'herbe et les carrés fleuris ! Combien de fois Judd l'avait retrouvé, avec son ventre blanc tacheté de vert ? Il ne comptait plus !

Continuant de s'avancer dans le cottage, et sans vouloir glisser dans les stéréotypes, le brun ne fut pas étonné de ressentir une forme d'apaisement dans la demeure de Ms.Omundson. Étaient-ce les couleurs chaudes ? Le parfum subtil de plantes séchées ? Ou la magnifique lumière qui s'engouffrait dans le salon, un peu plus loin, grâce à la baie vitrée ? Il y faisait bon, une chaleur enveloppante qui tira un éclat de contentement dans les yeux d'obsidienne du pyromancien. Rien de mieux qu'un logement sans courant d'air ou humidité oppressante !

"Vous avez trouvé facilement ?”
"Sans aucun souci. Vos indications étaient très claires."

Mince sourire offert à la botanomancienne suivi d'un coup de menton de salutation pour le scorpion logé contre sa nuque. Après avoir fait bien attention à la petite marche traîtresse annoncée par la propriétaire des lieux, il découvrit plus en détails l'intérieur de la salle à manger. Un ravissement pour les yeux ! Qui plus est, Valeriana Omundson était aux petits soins et faisait bien attention à ce que ses invités - lui et Nilsa, toujours dissimulée dans sa veste - se sentent à leur aise chez elle. Presque, cela aurait atténué l'agacement de Judd de venir consulter pour ses douleurs. Après... Il pourrait aussi lui évoquer ses difficultés d'endormissement plutôt que ses maux de dos. Le premier n'était pas aussi gênant que le second, mais s'il ne se sentait pas à l'aise d'en parler finalement, au moins ne l'aurait-il pas ennuyé pour rien.

"Est-ce que vous voulez boire ou manger quelque chose ? Eau, jus de fruit, thé, n’hésitez pas à demander !"
"Je ne dirais pas non à un verre d'eau et un jus de fruit pour Nilsa. Merci."

L'intéressée glissa sa tête brune duveteuse en dehors de la veste de son sorcier, bien heureuse d'entendre son prénom associé à un jus sucré. Si Judd était plus un bec salé qui appréciait les repas équilibrés en légumes, céréales et autres protéines végétales, Nilsa, elle, avait un intérêt tout particulier pour le sucre sous ses formes les plus variées. Des gâteaux aux boissons en passant par les friandises et les confitures matinales, rien ne résistait à son palais de connaisseuse, ni à ses canines aiguisées. Si pendant longtemps, le quinquagénaire s'était inquiété de voir la belette préférer une ribambelle de tartines bien garnies à une alimentation plus adéquate pour son espèce, il s'était aussitôt rappelé que Nilsa était autant une belette que lui était un être humain. La magie vibrait sous leur carne, et encore plus chez le familier, qui ne tomberait jamais malade.

"Votre jardin est splendide. On a dû souvent vous le dire, mais un compliment est toujours bon à prendre".

Mains closes derrière le dos, son regard fut rapidement attiré par les sachets alignés les uns après les autres sur la table de la salle à manger. Avait-elle déjà concocté des mélanges pour lui ? Judd s'en voudrait presque de ne pas évoquer le nœud du problème après une telle préparation ! Il n'en reconnaissait pas vraiment, à part peut-être les fleurs jaunes caractéristiques de l'Arnica Montana. À moins que ce soit une autre variété végétale avec la même nuance colorée.

"Comment souhaitez-vous procéder ? Vous semblez déjà bien préparée et je ne voudrais pas gêner vos méthodes en me mettant à bavasser trop rapidement."

Lui, qui était un homme de routine et qui appréciait trouver la bonne façon de faire selon ses aptitudes à l'instant T, pouvait aisément comprendre que Ms.Omundson avait besoin de le guider plutôt que de le laisser débiter son histoire sans la moindre structure. Pourquoi ? Comment ? Depuis quand ? La Sentinelle préférait comprendre aussi parfaitement ce que souhaitait entendre la chercheuse des Essences Botaniques pour lui permettre d'avoir en tête tous les détails de ce rendez-vous. Si Judd n'aimait pas faire perdre du temps à ses contacts, il n'appréciait pas non plus en perdre lui-même !

Valeriana A. Omundson
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TW : Arachnophobie, maladie, médicaments, nourriture

“Enchanté également.” avait répondu la jeune femme à son interlocuteur en l’invitant à passer la porte.

Comme trahissant sa magie et/ou son métier, l’intérieur du cottage était rempli de plantes en tout genre, dans un panel de vert venant s’ajouter couleur chaudes. Du palmier areca au bambou, en passant par le ficus ou les cactus, ces dernières semblaient se complaire entre les murs de l’habitation.

Lorsqu’elle lui avait demandé s’il avait trouvé l’adresse facilement, l’homme lui avait répondu par l’affirmative, en précisant que ses indications avaient été claires. À cela, un sourire soulagé avait fleuri sur les lèvres de la trentenaire.

“Vous m’en voyez ravie, je suis contente que ça vous ai aidé.”

Suite à quoi, la botanomancienne avait guidé son invité vers la salle à manger, tandis qu’Henry avait répondu au bonjour de l’homme qui venait de le repérer. Bien qu’étonné d’avoir été aperçu, il n’en était pas moins agréablement surpris de voir que l’homme ne semblait nullement inquiet ou effrayé quant à sa présence.

Après avoir annoncé la marche séparant le salon de la salle à manger, Valeriana avait proposé à boire et/ou à manger à Judd.

"Je ne dirais pas non à un verre d'eau et un jus de fruit pour Nilsa. Merci."

La jeune femme avait acquiéscé à l’entente de la commande, et s’était dirigé vers la cuisine ouverte, qui se situait à gauche de la la salle à manger. Dépassant le comptoir, elle avait sorti deux contenants d’un placard.

“Pour le jus, j’ai pomme, raisin, orange ou fraise. Est-ce que Nilsa a une préférence ?” avait - elle demandé alors qu’elle commencait par remplir le verre d’eau du pyromancien.

Pour elle qui préférait le sucré au salé, elle appréciait avoir un panel de choix assez varié. C’était également une question pratique, notamment lorsqu’elle gardait certains de ses neveux et nièces ou qu’elle invitait des ami.es : chacun ayant des goûts plus ou moins différents, elle souhaitait pouvoir contenter le plus de palets possibles.

Elle avait attendu la réponse avant de remplir un récipient avec le jus demandé, tandis que Judd s’adressait de nouveau à elle.

"Votre jardin est splendide. On a dû souvent vous le dire, mais un compliment est toujours bon à prendre."

Un sourire flatté s’était installé sur les lèvres de la botanomancienne face à ce compliment.

“Merci beaucoup.” l’avait - elle remercié chaleureusement. “J’espère qu’au moins l’une des plantes qui s’y trouvent pourra vous être utile.” Avait - elle poursuivis tandis qu’elle revenait dans la salle à manger avec les boissons demandé.

Après tout, c'était pour cela qu’il l’avait appelé et qu’il était venu jusqu’ici. Elle souhaitait donc qu’il ne reparte pas bredouille de leur entretien.

Elle avait donné leurs boissons à ses invités et s'était installée sur la chaise qu’elle occupait un peu plus tôt, invitant l’homme à faire de même.

"Comment souhaitez-vous procéder ? Vous semblez déjà bien préparée et je ne voudrais pas gêner vos méthodes en me mettant à bavasser trop rapidement."

De ses paroles, elle supposait qu’il faisait référence aux plantes séchées qu’elle avait commencé à préparer avant son arrivée.

“Oh, ne vous en faites pas pour ça. J’ai établi une première sélection, afin de prendre un peu d’avance et en espérant avoir des petites choses à vous proposer, mais cela reste à adapter en fonction de vos besoins. D’ailleurs, on peut commencer par là : dîtes - moi, en quoi puis - je vous aider ? Vous m’avez dit que vous souhaitiez plus d’informations sur les plantes médicinales, mais sans plus de précisions. Douleurs, sommeil, anxiété, ou autre chose ?”

Si une plante pouvait avoir de multiples propriétés, certaines restaient tout de même plus efficaces que d’autres en fonction du symptôme à traiter. De même, au cas où plusieurs symptômes étaient à traiter, il fallait que les différentes plantes puissent être compatibles entre elles pour une meilleure efficacité.

“Est-ce que vous avez déjà un traitement à ce sujet ? Des allergies ?”

Histoire d'éviter de créer des problèmes d’incompatibilités, et de ne pas lui donner quelque chose qui ne serait pas bien assimilé par son organisme.

“L’idée est surtout de déterminer ce qui pourrait vous correspondre le mieux, afin de ne pas empirer les choses. Donc même si ça vous semble absurde, il ne faut pas hésiter à le dire.”

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TW : validisme intériorisé (douleurs chroniques) + mention légère des attentats du Parlement

De la préparation et de la prévoyance, quelles qualités exemplaires aux yeux de Judd ! Il ne retint pas un léger sourire de contentement, de plus en plus à l'aise en comprenant que cet échange serait agréable, malgré l'inquiétude toujours présente d'évoquer les raisons de sa venue. La femme devant lui était certainement tenue au secret professionnel, mais peut-être devrait-il aussi la questionner sur ce point ? Imaginons qu'elle se sente obligée d'évoquer les douleurs chroniques du pyromancien à ses supérieur·es au vu du danger qui planait au dessus de toute la communauté sorcière ! Judd en serait blessé, mais pourrait comprendre une telle action de la part la botanomancienne : la défense des Igné·es du Coven des Volcans était entre les mains de Théodore et des siennes et s'il n'était plus en capacité de tenir ce rôle, ce serait mettre en danger celleux pour qui il donnerait sa vie si on la lui réclamait.

Mais Judd partait trop loin, ne connaissait pas le moins du monde la botanomancienne assise face à lui et lui prêtait un comportement qui n'était peut-être pas du tout dans ses habitudes. Était-ce le stress, qui pensait pour lui ? Peut-être bien. Peut-être qu'il devrait lui en parler aussi, de cette pique dans son esprit qui venait déclencher bons nombres de scénaris.

“L’idée est surtout de déterminer ce qui pourrait vous correspondre le mieux, afin de ne pas empirer les choses. Donc même si ça vous semble absurde, il ne faut pas hésiter à le dire.”

Il hocha de la tête, prenant la mesure de ces questions et de ces explications. À vrai dire, Judd avait un quotidien tellement rôdé que rien ne lui échappait et il pourrait partager à Valeriana heure par heure, ses activités, ses repas et tout ce qu'il vivait dans une journée si elle lui demandait !

"Oui, pardonnez le manque d'informations partagées, j'avoue être un peu..." Il cherchait ses mots, les doigts tapotant sur sa lèvre inférieure, avant de se reprendre. "Pas suspicieux, mais plutôt intrigué par ce que la phytothérapie pourrait m'apporter."

Nilsa, assise sur une autre des chaises, avait déjà le museau plongé dans son verre de jus. Mais Judd savait, en la regardant du coin de l'oeil, qu'elle écoutait avec une grande attention ce que son sorcier partageait à la Chercheuse des essences botaniques. Elle, elle était suspicieuse. Elle, elle avait des aprioris !

"J'ai quelques petites douleurs dorsales. Je dirais plutôt articulaires que musculaires, ainsi qu'un léger soucis de sommeil."

Tout était "petit" et "léger" pour Judd, quand cela concernait sa santé. Il n'y avait jamais rien de "grave", de "gênant" ou qui l'obligerait à prendre du repos. Surtout pas prendre du repos !

"Au vu de l'actualité, je pense que je ne suis pas le seul à avoir quelques maux et j'espère ne pas... enfin, si le sujet est difficile pour vous, n'hésitez pas à me le préciser."

Professionnelle, Ms Omundson l'était certainement, mais cela ne signifiait pas qu'elle était d'accord pour discuter plus en profondeur de la violence de ce qui se passait actuellement avec Saint Patrick. Qui pourrait l'ignorer aujourd'hui ? Peut-être même avait-elle perdu quelqu'un pendant les attentats du Parlement. Judd ne souhaitait pas déclencher un malaise chez la botanomancienne en expliquant que son sommeil était emprunt de cauchemars et de la peur de ne pas protéger correctement celleux qu'il chérissait.

"Je fais un peu de rhinite allergique aux pollens, mais je ne prends rien à part une boite de mouchoirs. Pas de traitements médicamenteux non plus, juste de la mauve en tisane en hiver pour la gorge mais rien d'autres et...
"Je le masse avec de la crème au camphre ! Tous les soirs ! " le coupa Nilsa, le museau levé vers Valeriana. Suspicieuse, peut-être mais aussi pas le moins du monde gênée à l'idée de partager l'intimité de la Sentinelle. Judd resta silencieux une seconde, interloqué de voir sa familière finalement très à l'aise à l'idée de converser avec Mrs Omundson. Presque, il aurait préféré qu'elle se taise. Car massages quotidiens signifiaient douleurs persistantes et présentes depuis plus longtemps qu'il le sous-entendait.

"Oui, Nilsa me masse le dos parfois. Et elle a plus de force qu'on peut se l'imaginer."
Quelques griffures sur sa peau témoignaient de l'énergie de la belette.

"Est-ce que cela vous suffit ou je dois aller plus en profondeur ? Je ne suis vraiment pas habitué à parler de mes... petits soucis de santé" s'exclama-t-il, avant d'abandonner un rire gêné.


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