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Love language: running away

2 participants
Gabriel Selvaggi
Saint Patrick
Gabriel Selvaggi
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Trombinoscope : Gif de Ryan Gosling tenant quelqu'un dans ses bras.
Face claim : Ryan Gosling
Pronoms RP : he/him
Âge : 43ans
Tuer le temps : Contrôleur des taxes pour le gouvernement + Membre de la Garde
Familier : Une pieuvre, pendant 4h.
Compte en banque : 2076
Champion.ne : Love language: running away M99MSHi Love language: running away SirdFq0 Love language: running away R4Ntd6Z Love language: running away Bi6dBOc
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Love language: running away

fin août feat  @Filomena Barclay-Nave  

TW nourriture + mentions légères : arme à feu ; manipulation parentale ; toxicité familiale ; abandon ; hallucination

La pizzéria avait ouvert la semaine dernière, sans trop faire de vague. Pour celleux n'ayant jamais vécu à Florence, elle n'était qu'un énième restaurant implanté dans la capitale écossaise qui offrait une jolie carte, quoiqu'un peu légère au vu de la concurrence. Mais pour Gabriel, Gustapizza avait la saveur du bonheur. Gustapizza, c'était le Florence qu'il avait tant aimé. Gustapizza, c'était les souvenirs joyeux, le sourire d'Alice et les yeux pétillants de Filomena face aux gressins glissés entre les lèvres d'un Gab bien jeune, qui aimait mimer un morse adorateur de sauce tomate. Gustapizza, c'était aussi le dernier restaurant fait à trois avant le départ. C'était le dernier souvenir heureux avant la découverte, la dernière impression de normalité avant le cauchemar. La dernière fois que Gabriel avait cru avoir le droit à une vie ordinaire. Une vie toute simple.

La salle était plutôt silencieuse, quelques chaises seulement étaient prises et d'autres réservées. Lui était assis à une table à deux, qu'il occupait seul sans une once de gêne. Tant qu'il payait, qui viendrait l'emmerder de toute façon ? Personne. Gabriel savait se montrer charmant quand l'occasion le demandait, mais généralement, il dévoilait un visage fermé, un vocabulaire composé uniquement de monosyllabes et un regard qui ne donnait pas envie de lui adresser la parole. Tout pour qu'on le laisse tranquille, à manger en solitaire, un livre en main et le silence comme compagnon de diner.
Il avait reçu la newsletter sur son ancienne adresse mail pour le prévenir de l'ouverture à Édimbourg. Apparement, deux membres de la famille Esposito - propriétaire du Gustapizza florentin - avait décidé de faire grandir la renommée du nom et de profiter de leur déménagement sur les terres écossaises pour y ouvrir un établissement secondaire. À la lecture, Gabriel avait senti une pointe lui piquer le myocarde. Entre la colère et l'amertume, les souvenirs joyeux et le dégoût de lui-même, le Garde l'avait supprimé en un tap du pouce. Storytelling de qualité ou pas, il y avait des portes qu'il préférait garder fermées. Puis, il y était revenu, fouillant dans la corbeille de ses mails pour retrouver l'adresse encore non répertoriée sur Internet. En fin de compte, s'y rendre, c'était une façon de clore totalement la parenthèse florentine. C'était dire adieu sans avoir à parler. C'était se laisser aller à la nostalgie sans prendre ses responsabilités. C'était aussi piocher dans son passé pour mieux vivre le présent, exister dans un moment de douceur, sans se mettre en danger. Et puis, Gabriel devait se l'avouer : il n'avait jamais mangé de meilleures pizzas que chez Gustapizza, alors autant en profiter.

Si la décoration du lieu avait pris des codes de l'Écosse, Gabriel y retrouvait l'odeur caractéristique de la sauce napolitaine qui faisait déjà la réputation du lieu, 13 ans auparavant. C'était rassurant. La carte avait la même simplicité que dans ses souvenirs, mais l'ajout de pizzas végétariennes faisaient son plus grand plaisir : à l'époque, le blond demandait toujours de retirer les ingrédients d'origine animale pour les remplacer par des légumes. Ça manquait de protéine mais tout était si bon que le sportif y mangeait au mois une fois par semaine, avec ou sans son ex-compagne.
Parfois, le Garde relançait son ancienne carte SIM, pour relire le dernier message échangé entre Alice et lui. Si ses sentiments pour l'italienne avaient disparu des années auparavant, son coeur bourdonnant aujourd'hui pour une toute autre personne, le quarantenaire avait toujours cette douloureuse sensation d'avoir failli à son rôle. Mais lequel, là était toute la question. Celui du Garde ou celui de l'homme ? Même aujourd'hui, Gabriel n'était pas certain d'avoir pris la bonne décision. Laquelle, ça aussi, c'était une question sans réponse. Il n'arrêtait pas d'y penser depuis début juin, après avoir appris au détour d'une conversation avec son frère, que la raison de son retour à Édimbourg reposait sur un tissu de mensonges : Raphael n'avait jamais été plus en danger qu'il ne l'était déjà à l'époque où son ainé avait fui l'Écosse. À nouveau, Gabriel avait répondu au chant toxique de ses parents, sans s'imaginer un instant que leurs mots n'étaient que poison. "Reviens, ton petit frère a besoin de toi". Gabriel était talentueux pour fuir, mais il avait aussi un sacré don pour courber l'échine face à des parents qui n'en avaient que le titre.
Que serait-il devenu, s'il était resté à Florence ? S'il n'avait jamais regardé son numéro écossais ? S'il avait fermé les yeux devant ce qu'il avait vu, ce soir-là, dans la chambre de gattina ? S'il en avait parlé à Alice, au lui de fuir, comme un couard ? Qui serait-il devenu ? Un autre lui, peut-être meilleur, et certainement moins aigri. Un être qui ne porterait ni arme à sa ceinture, ni haine dans l'éclat des pupilles.

"Merci" glissa-t-il au serveur qui venait de lui amener un panier de gressins dorés à point.

Après en avoir attrapé un du bout des doigts pour le grignoter, il releva les yeux et fut automatiquement attiré par une tignasse rousse contrastant avec le mur beige de l'entrée. Gabriel ne croyait pas au destin, mais le destin lui, croyait en Gabriel et ne l'oubliait jamais. Ja-mais. Et quoi de mieux que de ramener dans cette soirée déjà chargée en souvenirs, la couleur de cheveux caractéristique de son ex ? Il ne manquait plus que... Il avala de travers et failli s'étouffer quand l'inconnue se tourna vers lui. Alice. Non. Si. Putain. Toussant le plus discrètement possible avant de cracher le reste du gressin dans sa serviette pour s'éviter une deuxième fausse route, il ferma les yeux un instant. Respire, inspire, respire... Gabriel n'était pas sujet aux hallucinations et espérait que cela ne serait jamais le cas - sa vie était déjà bien assez compliquée pour y ajouter le doute à chaque oeillade. Alors, en réouvrant les yeux, il espérait fermement que la tâche rouge aurait un nez plus long, un menton plus carré ou des yeux moins pétillants. Mais devant lui, la réalité avait toujours le même visage. Celui de la honte, de l'amour et de la cavale. Pas Alice, non. Filomena. Sa Filomena.

Filomena Barclay-Nave
Expansionniste
Filomena Barclay-Nave
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Trombinoscope : Un suricate, assis sur une branche d'arbre
Face claim : Sadie Sink
Pronoms RP : elle/she
Âge : 27 ans
Tuer le temps : SOUVERAINE IGNEE des Enfants des Volcans. Unanimité désunie, légitimité remise en question par une poignée. Prise au milieu de rapports d'influence quand tu essaies de mener ton office avec sincérité et dignité.
Familier : MILTON est un SURICATE. Présence constante, ou presque, à tes côtés - éternel compagnon de vie, partenaire qui ne t'abandonnera jamais.
Compte en banque : 180
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Love language: running away
@Gabriel Selvaggi & Filomena


tw: nourriture ; abandon

A l'oreille, la sonnerie résonne dans le vide et comme à chaque fois, tu espères qu'elle ne répondra pas. Les brefs silences qui ponctuent la sonnerie de téléphone te laissent des interrogations malvenues. Décrochera ou décrochera pas ? Une part de toi voudrait qu'elle ne décroche pas, qu'une semaine de plus s'écoule avant que le contact ne se noue (difficilement). Mais soudain, un « oui, bonsoir ? Filomena ? » te parvient de l'autre bout du monde et tu forces un sourire comme si elle pouvait te voir. « Bonjour Mamma, comment tu vas ? » Le ton se fait faussement enjoué, sonne un peu surjoué mais ta mère ne relève pas et te répond avec le même enthousiasme (prudent, superficiel) : « ça va, et toi ? » Tu racontes le banal de ton quotidien, les petits riens qui émaillent tes journées. Au final, tu omets presque tout (les difficultés de ton nouveau rôle, la solitude, les fiertés). Et elle fait de même. Ca fait des années que le malaise s'est installé entre vous, a pris racine si profondément que vous ne savez plus communiquer sur les sujets importants sans vous disputer, sans tout fracturer de nouveau. Désormais, la moindre phrase est scénarisée, calculée, évaluée pour ne pas provoquer une nouvelle dispute : vous marchez sur des œufs.

Où sont passées les années où vous pouviez tout vous dire ?
Toi-même, tu es incapable de trouver une réponse à cette question alors que tu raccroches sur un nouvel échange de banalités, cette nouvelle discussion d'étrangère à étrangère avec ta propre mère.

Un soupir flotte dans l'air chaud de tes quartiers alors que tu bascules en arrière, appuies ton dos contre le fauteuil où tu es installée. « Et si on allait manger une pizza dehors ? J'ai envie d'une de chez Gustapizza, ça fait une semaine que j'attends. » Propose le suricate en se perchant sur l'accoudoir. « C'est dangereux dehors. Je ne veux pas que ... tu sais. » L'idée de cette irrévocable séparation entre toi et le familier te fait frissonner. « Dans ce cas, tu n'as qu'à aller la chercher et me la rapporter. Ca ne me dérange pas de t'attendre ici. Et profites en pour t'en prendre une aussi. » Tu sais que c'est la façon de Milton de te changer les idées, mais la fatigue s'accroche à tes nerfs et tu es tentée de refuser la proposition du familier. Milton ne t'en laisse pas le temps et file vers la porte qui sépare tes quartiers et le reste du monde : « Allez, lève-toi, je vais prévenir la sentinelle incandescente. »

« Je reviens vite. » La promesse fait acquiescer lae chauffeur‧euse mais la sentinelle, elle, descend en même temps que toi de la voiture qui vous a conduit‧e‧s jusqu'au centre historique de la ville. L'air, dans la rue de la pizzeria, sent la fin de l'été et cette odeur caractéristique, tellement nostalgique de la pizza de ton enfance. Il ne manque que les rires de Mamma et sa main dans la tienne pour t'y croire de nouveau, pour tout revoir à nouveau. Cette époque où vous étiez heureu‧se‧xs, du moins tu le pensais.

Avant d'entrer, tu secoues la tête, chasses le passé et les regrets. Puis, à deux, vous passez la porte. Tu repères immédiatement les différences dans le décor de la pizzeria, soulagement et déception se disputent dans ton cœur. Mais tu ne prends pas le temps de t'y attarder : tu te diriges au comptoir pour prendre commande, la même que celle qu'Alice prenait toujours pour votre petite famille. Et alors que tu t'apprêtes à rejoindre la sentinelle, c'est ce même passé tenu à distance, mis à l'écart qui vient te frapper en pleine figure et en plein cœur. « Gabriel ? » Les traits sont alourdis par les années, mais c'est bien lui et aussitôt les peurs d'Alice reviennent à tes oreilles, font battre ton cœur plus fort. Est-ce qu'il est là par hasard ou est-ce qu'il vous cherchait ?

C'est ridicule.
Tu te sermonnes, en colère de céder, même pour un instant, aux anxiétés de ta mère. Sans doute est-ce pour ça que tu t'avances vers lui, le regard vissé au sien, bien décidée à confronter ce passé, à démêler enfin le vrai du supposé. « Bonjour Gabriel, tu l'appelais comme ça aussi, autrefois, mais désormais ta voix ne charrie plus la même affection, l'intonation est celle d'une adulte parlant à un autre adulte - lointaines sont les années bienheureuses, tu as grandi depuis, tu as tes propres cicatrices maintenant : Comment vas-tu ? Je peux m'installer ? » Question rhétorique alors que ta main tire déjà la chaise en face de lui et que tu t'installes avec un sourire poli, détaché. « Ca faisait longtemps. Le dernier mot glisse avec une ironie au vitriol et tu demandes : Qu'est-ce que tu deviens ? »

Où étais-tu, toutes ces années, alors qu'on aurait dû être heureu‧se‧xs toustes les trois, Mamma, toi et moi ?
Gabriel Selvaggi
Saint Patrick
Gabriel Selvaggi
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Love language: running away

fin août feat  @Filomena Barclay-Nave  

TW nourriture + abandon + culpabilisation + champ lexical du feu + mentions légères d'arme à feu et de pensées violentes, insultes

Pendant une seconde, la solution de se cacher derrière la nappe à carreaux lui traversera l'esprit. Très vite remplacée par celle d'abandonner la table comme un coup de vent, un gressin en bouche, les responsabilités dans sa poche. Mais rien, il ne cilla pas, les yeux verts rivés sur le visage de Filomena comme un papillon attiré irrémédiablement vers une flamme. Pour l'enfant qu'elle avait été, pour l'adolescente qu'il avait abandonnée, Gabriel avait été capable de n'importe quoi : sauter d'un pont à l'élastique avec elle dans ses bras, s'intéresser à une collection bien étrange de verre poli, ramener du foin pour un lapin qu'il n'avait jamais vu, mais qui gambadait dans tout l'appart' durant ses absences. Être heureux aussi, sourire comme jamais il n'avait souri, rire en oubliant la raison de l'amusement, aller chercher un sirop pour la toux sous une pluie battante à 01h du matin, aimer à en perdre les mots quand elle lui faisait confiance et lui parlait de sa vie, dans son internat. Capable de tout, jusqu'à ne pas suivre ce que son éducation lui avait appris et se répéter pendant des mois, qu'il avait fuit pour les protéger. Demi-bullshit. Il aurait pu faire mieux, tellement mieux, mais Gabriel était réputé pour son audace et son efficacité, pas pour son respect des êtres qu'il chérissait au point d'en avoir le cœur fracturé. Paradoxe vivant dont il avait pris conscience il y a seulement quelques années. Il ne comprenait toujours pas comment on pouvait aimer et détester jusqu'à l'équilibre parfait, sans qu'aucun sentiment ne renverse l'autre. Sans que rien ne vienne déranger cette étrange harmonie qu'il savait problématique. Pourtant, à cet instant, Gabriel se sentit vaciller. À moins que ce soient ses doigts, tremblants sur sa cuisse, qui cherchaient le réconfort de son arme à feu.

Ne me reconnais pas. Prends ta pizza et dégage.

"Gabriel ?"

Un bout du gressin descendit lentement dans sa gorge, alors que Filomena s'avançait vers lui, d'une démarche si assurée que le Garde sentit une pointe de fierté lui ébranler le myocarde. Pourtant, il n'était en rien de responsable de cet éclat de vie, dans le regard de la rouquine. Encore moins pouvait-il se féliciter qu'elle soit devenue une adulte là où il l'avait abandonné si petite.

"Bonjour Gabriel. Comment vas-tu ? Je peux m'installer ?"
"Hey..."

Il y avait quelque chose dans la façon dont son prénom glissait de la bouche de Fil qui l'irrita et il s'en voulut immédiatement. Elle avait raison de mettre un peu de fiel dans son ton. Lui aurait été le premier à le faire s'il en avait eu l'occasion. Il avala sa salive avec difficulté, en espérant secrètement que son téléphone se mette à sonner. Mais y'avait que dans les films, que les méchants étaient sauvés.

C'était étrange, de la voir s'installer là, devant lui, alors qu'il restait incapable de réagir, le visage plombé par tout un tant d'émotions qui essayaient de faire pencher la balance, dont l'équilibre était de plus en plus précaire au fil des secondes. Et puis, il y avait cette étrange ressemblance avec Alice qui venait encore plus peser dans son hésitation. N'avait-elle pas été celle qui avait allumé ses flammes en première ? À jouer de ses doigts bouillants, tout sourire, avec son enfant ? N'avait-elle pas été celle qui avait mis leur relation au feu ce soir-là, en s'imaginant que personne ne les verrait ? Que lui garderait les yeux fermés, devant une telle réalité ? L'écossais avait peut-être omis une partie de sa vie, mais Alice lui avait menti, elle aussi. Alice avait mis feu au baril d'essence que Gabriel n'avait jamais pu entièrement refermer, en fuyant l'Écosse. Iels étaient tous·tes les deux responsables. Et maintenant, il y avait Fil qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau, prête à lui servir le même mensonge.
Gabriel avait presque honte, d'essayer de mentalement s'en convaincre, comme s'il était revenu treize ans en arrière, à se répéter que son départ leur avait sauvé la vie. Bel enfoiré, de mettre la responsabilité sur les autres juste pour ne pas s'écrouler sous ses propres conneries.

Menton relevé, confiance tenue à bout de bras alors que la colère s'insinuait sous sa carne comme un serpent prêt à attaquer. Alice était responsable. Fil était une sorcière. Lui, un Garde. Le calcul était simple, pas besoin de réfléchir plus loin que le bout de son nez.

--

Combien de fois, lui as-tu volé son petit nez parsemé de son ?

"Il est où mon nez, Gab ?"
"Parti avec ton rhume. Tu devrais aller mieux maintenant."
"Tu restes ?"
"Je ne bouge pas d'ici, gattina. Tu m'entendras ronfler au moins jusqu'à ta majorité."


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"Ça faisait longtemps. Qu'est-ce que tu deviens ?"
"Je...j'attends ma pizza" répondit-il, la voix plus tremblante qu'il aurait aimé, l'impossibilité de mettre du poison, dans sa réponse. Il n'y arrivait pas. Il n'y arriverait pas.
"Tu as... sacrément grandi, Fil. 10 ? 12 cm ? Et tes cheveux...Jolie routine."

Pas même un sourire en coin, alors que la gêne se lisait dans ses yeux ronds comme des soucoupes. Jeu d'acteur au point zéro, un talent indéniable pour se prendre les pieds dans la honte. Même si Gabriel n'était pas connu pour être un grand bavard, il avait déjà fait mieux, en termes de conversation. Et puis, il y avait tous ces mots, toutes ces remarques assassines, cette rage sans raison, cette haine remise quotidiennement en question, qui attendait bien au fond de sa gorge, bloquée par quelque chose que le Garde n'arrivait pas encore à identifier.

--

"Gabriel, parle moi."
"Ça réglera rien Alice."
"Non, mais ça te ferait du bien".


--

"Ta maman est... ta mère... Alice est là ?"

Bredouiller n'était pas au programme, revoir son ex non plus. Quoique, entre la mère et la fille, Gabriel n'était plus trop sûr de ce qui était préférable comme retrouvailles. Si Alice avait toujours une place dans son cœur, le Garde avait fini par éteindre le moindre sentiment pour elle. Mais pour Filomena... Et puis il comprit, ce qui bloquait sa gorge et lui donnait l'impression d'étouffer au fil des secondes. C'était l'incendie. Celui d'un cœur qui reconnaissait celle pour qui il avait hésité, ce soir-là, entre disparaître et rester. Entre fuir et grandir.

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