Isaac Matthews ⨳ Wir wollen dass ihr uns alles glaubt

"Sois maudit, Matthews ! Les flammes consumeront ton âme et celle de tes enfants, qu'aucun ne soit épargné. Que ta lignée soit teintée à jamais par ta trahison. Tu répondras de tes crimes devant les ancêtres, et seras jugé en conséquence ! Jamais tu ne trouveras le repos !"

Lord Matthews se contente d'un sourire face à cette malédiction qu'il sait n'être que le soubresaut d'un homme mourant. Les flammes dansent sur ses doigts, viennent bientôt courir sur la peau déjà sanguinolente de son ennemi. Son regard de braise le fixe, admire cette magie le détruire petit à petit jusqu'à ne laisser qu'un petit tas de cendres. Il ne le prend pas au sérieux, Matthews. Pourquoi faire ? Les malédictions ont toujours glissé sur sa peau sans jamais s'y accrocher. Pourquoi celle-ci serait différente ? Parce qu'elle a été prononcée par un oracle ? Quelle idiotie. Lui-même l'a été, oracle. Il sait que tout ça n'est qu'un ramassis de conneries.


Journal de bord de l'Eminence, 14 octobre 1929 à Dublin, capitale irlandaise.

Alors que les années commencent à peser sur mes épaules, je peux observer cette vie remplie de trahisons et de manipulations. Cette vie commencée de l'autre côté du miroir, mon existence effacée de ce monde corrompu jusqu'à la moelle. Ils ne savent pas...ce qu'ils ont forgé de leurs propres mains. Le pouvoir que j'ai accumulé dans cette nouvelle existence, celui qu'ils m'ont honteusement refusé. Ma particularité cachée, mes connaissances de leur univers les ont éliminés un à un. Bientôt, le monde sorcier ne sera plus, et ma lignée se placera au-dessus des autres une fois de plus.

Certains secrets seront emportés dans ma tombe. Ils ne comprendraient pas...mais ce n'est pas important.

La malédiction est effective. Ce forban a réussi son coup, et je n'ai aucun moyen de la contrer. Coupé du monde sorcier, aucune ressource n'est accessible. Les humains sont terriblement en retard à ce niveau-là également, et aucun rituel n'est parvenu à effacer ce désagrément. De mes sept enfants, seuls trois ont survécu à l'appel des flammes. Ils portent en eux le secret de leur ascendance, et leurs enfants avec eux. La magie est-elle suffisamment puissante pour effectivement toucher la lignée entière ? Rien n'est moins sûr. Ils doivent survivre et étendre l'influence de leur nom, pour le salut de leur âme.

Je suis vieux, désormais. Mon temps est révolu, mais mon oeuvre perdure. L'Ordre a grandi, s'est développé, et n'est pas prêt de retourner dans l'ombre. L'organisation est plus forte que jamais. Tout ce qui retient encore mon âme dans ce monde est cette malédiction...mais j'ai bon espoir de parvenir à l'éliminer avant la fin de cette vie.

Lettre au Dicastère Rokahl.
Londres, le 20 janvier 1979

Monsieur,

Je vous contacte aujourd'hui car j'aimerais consulter les archives de l'Ordre. Portant moi-même le nom d'une ancienne Eminence, je suis à la recherche du passé que je ne parviens pas à dévoiler.

Durant mes fouilles, j'ai découvert un voile de mystère entourant la vie - et surtout le décès - de certains membres de ma famille. En retraçant notre histoire, celle-ci semble s'arrêter à Lord Matthews, Eminence de l'Ordre de 1890 à 1931, dont l'acte de naissance est également introuvable. Lord Matthews est une figure prestigieuse que nous admirons dans notre famille pour ses travaux et son influence certaine sur l'Ordre tel que nous le connaissons aujourd'hui, cependant son statut de mythe jette malheureusement une ombre sur le passé de notre lignée. Une lignée qui, j'en suis certain, est menacée par les ennemis de l'Ordre. Découvrir ce passé permettrait de se rapprocher de ces ennemis spécifiques, et agirait ainsi en accord avec la volonté de l'Ordre d'éradiquer toute trace de sorcellerie sur cette planète.
Je suis certain que vous comprenez ma démarche, et que celle-ci attise d'ailleurs votre curiosité.

Dans l'espoir de vous rencontrer dans un avenir proche,

Adam Matthews,
Etudiant en Droit et Adhérent de l'Ordre.

"Shhht ! On va nous entendre, idiot."
"Mais je veux savoir, moi aussi !"

Sarah lança un regard noir à son petit frère, avant de lever les yeux au ciel. Malgré l'interdiction des enfants d'assister aux réunions secrètes qui avaient lieu dans leur salon, difficile de garder un oeil sur les deux plus jeunes lorsqu'ils étaient les seuls gardés loin de tout. Du haut de ses six ans, Isaac trouvait incroyablement injuste que tout le monde ait le droit de participer sauf lui. Bon, lui et Sarah, mais elle ne comptait pas à ses yeux. Il avait observé Adam revêtir ses plus beaux habits, avait admiré sa prestance autant qu'il admirait ses parents, et surtout...admirait la facilité qu'il avait de supporter ces vêtements bien trop inconfortables à son goût.

Les bras croisés, le petit garçon gonfla les joues mais resta silencieux et tendit l'oreille.

"Combien ?"
"Une dizaine environ. Mais ils ont fini par la maîtriser."
"Vivante ou morte ?"
"Morte, bien sûr. Elle était trop dangereuse. Il semblerait que l'âge ne soit pas un problème pour eux, au contraire..."
"Alors il faut les viser plus jeunes. A la sortie du berceau, s'il le faut."
"Adam !"
"Tu sais comme moi qu'ils ne sont pas humains, Eve. Et avec ce que j'ai découvert, je pense que..."
"Prends garde à tes paroles, mon garçon. Ton enthousiasme est admirable, mais pourrait te jouer des tours si tu ne sais pas tenir ta langue. L'ennemi est capable de s'infiltrer partout."

Isaac ne comprenait absolument rien à la situation. Tout ce qu'il savait, c'était que la voix de son aîné semblait remplie d'une haine qu'il ne lui connaissait pas. Adam était pourtant d'humeur égale au quotidien, toujours souriant, même entre les murs de leur maison. Il jeta un regard inquiet vers Sarah, qui fronçait les sourcils.

"Pourquoi il est en colère, dis ?"
"Shhht."
"Mais..."

La porte s'ouvrit à la volée, pour laisser voir la silhouette imposante de Monsieur Matthews, les bras croisés et le regard sévère. Aussitôt, les deux enfants fuirent en direction des escaliers ; ils allaient se faire gronder pour avoir désobéi, quand bien même les informations qu'ils avaient réussi à glaner ne leur seraient d'aucune utilité.

"Les flammes consumeront ton âme et celle de tes enfants, qu'aucun ne soit épargné."

Le dos droit et les mains liées devant lui d'un air solennel, Isaac conservait un visage neutre malgré ses yeux brillant de larmes. Il n'entendait pas un traître mot de ce que le prêtre disait, son esprit ailleurs, loin d'ici. Son regard était fixé sur les deux cercueils en bois massif, passant de l'un à l'autre tandis que son coeur se serrait un peu plus. Simplement posées là, les photos des deux victimes semblaient happer son attention de leurs visages souriants. Avaient-ils arboré ce sourire jusqu'à la fin ? S'étaient-ils vu mourir ?

Un reniflement pathétique résonna à ses côtés. Machinalement, le jeune homme tendit la main et attrapa celle de sa soeur, la serrant doucement avant de lui lancer un petit sourire sans joie. Nul besoin de prononcer une seule parole ; il savait ce qu'elle ressentait. Un sentiment d'injustice, de colère, de tristesse et de désespoir. Les Matthews avaient beau être pieux et savoir que la vie ne s'arrêtait pas ainsi, la mort était toujours une épreuve difficile à traverser.

"C'est injuste. Ils...étaient en bonne santé. Trop jeunes."

La cérémonie se clôturait enfin, et les deux enfants Matthews s'étaient vite enfuis du Temple pour prendre l'air. Isaac avait desserré sa cravate, mais conservait un dos droit et une posture irréprochable. Malgré sa jeunesse, ayant à peine atteint l'âge adulte, il semblait avoir atteint une sagesse et une maturité exemplaire. La douleur de la perte se voyait encore sur son visage, pourtant sa voix ne tremblait pas.

"Dieu a un plan pour chacun de nous."
"Au diable ce plan ! En quoi est-ce un plan de les laisser mourir si vite ?! Qu'ont-ils fait pour mériter les flammes, hein ?! Est-ce ainsi qu'il remercie la dévotion de ses fidèles, ton Dieu ?!"

Isaac lança un regard sévère à Sarah. Blasphémer sur le parvis du Temple n'était pas digne d'un Matthews, et elle le savait. Le deuil n'excusait en rien son comportement. Il jeta un regard par-dessus son épaule, espérant que personne ne les aie entendu, et certainement pas leurs parents ; heureusement, ceux-ci sortaient à peine du bâtiment et ne faisaient absolument pas attention à eux.

"Ressaisis-toi, ma soeur. Ta peine n'excuse pas ce comportement. Adam n'apprécierait pas de t'entendre parler ainsi. Ne souille pas leur âme de tes blasphèmes."

Lettre à monsieur Isaac Matthews
Dublin, le 19 avril 2000

Cher monsieur Matthews,

J'ai été informé il y a peu de votre volonté de visiter la bibliothèque de l'Ordre. Bien qu'il s'agisse d'une requête singulière, l'Eminence a accepté qu'un simple Adhérent puisse accéder au savoir enfermé dans ces murs. Le nom des Matthews est bien évidemment connu de tous, expliquant certainement ce traitement de faveur à votre égard. Soyez assuré néanmoins que si les archives se trouvent perturbées par votre passage, je n'hésiterai pas à faire valoir mon propre statut et vous tenir pour responsable personnel. En pénétrant en ces lieux, vous acceptez donc de mettre votre honneur, ainsi que votre place dans l'Ordre, en jeu.

Bien à vous,

Harry Crowford, Dicastère de l'Ordre de Saint Patrick.

Post Scriptum : J'ai cru comprendre que vous étiez actuellement en France, et ce jusqu'à la fin du mois de juillet. Si vous parvenez à dégager suffisamment de temps pour récupérer un exemplaire de la Comédie Humaine à la Bibliothèque Nationale de France, je serais peut-être plus enclin à vous laisser le champ libre dans les Archives.


"Que ta lignée soit teintée à jamais par ta trahison."


Journal de bord, 26 Novembre 2001

La déception est grande. J'ai cru pouvoir résister à la malédiction qui semble toucher notre famille, éviter la souillure de la sorcellerie...mais mes efforts sont réduits à néant désormais. Cette immondice s'est insinuée dans les veines de ma progéniture, et rien ne pourra l'effacer.

Mary...la douleur est encore présente dans mon coeur, celle de la trahison. La sorcière m'a dupé, m'a fait miroiter un amour qui ne pouvait pas être, simplement pour accomplir son dessein. Ses supplications résonnent encore dans ma tête. Pourquoi est-ce si difficile de les combattre lorsqu'ils se sont tant rapproché ? Est-ce que sa magie démoniaque m'a infecté, moi aussi ? Le suis-je déjà par naissance...? Je ne comprends plus rien.

L'éliminer était un choix stratégique, pourtant mon coeur saigne de sa disparition. Tout ce qu'il me reste désormais est le fruit de notre union, mon bien-aimé Lazarus. Quand je vois son regard, je ne cesse de la voir elle. De voir son influence couler dans ses veines. Mon pauvre enfant...je prie chaque jour pour que la souillure de sa mère ne s'étende pas sur lui, mais au fond, je sais. Je sais que ses veines renferment un secret qui ne tardera pas à voir le jour. Aurais-je la force de l'éliminer, lui aussi ? La chair de ma chair...si Dieu le veut, je n'aurai pas le choix.

Dieu a un plan pour chacun de nous. Quel peut être le mien ? pourquoi placer sur mon chemin tant d'épreuves insoutenables ? J'entends Son appel, pourtant. Peut-être n'ai-je pas été assez fervent dans le partage de Sa parole ? Je ne peux que m'incliner devant Son autorité. C'est ma punition pour m'être laissé tenter par le diable en personne. Je sauverai mon fils de ses flammes en m'abandonnant corps et âme à Sa cause.


"Isaac ! Entre, je t'en prie. Cela faisait longtemps !"
"En effet."

Toujours autant de prestance chez le plus jeune des Matthews, prestance palpable dans l'air lorsqu'il passe le seuil de la porte ouverte. Oh, il ne compte pas rester longtemps dans cette petite maison de banlieue ; juste assez pour récupérer ce qu'il est venu chercher, et disparaître pour ne plus donner de nouvelles pour les années à venir.

"Thé ? Café ?"
"Je ne reste pas, merci."
"Je m'en doutais."

Sarah tente de faire comme si de rien n'était, mais son comportement trahit sa nervosité. Elle ne tient pas en place, tripote ses manches lorsque ses mains ne sont pas occupées, évite le regard de son petit frère. Celui-ci reste pourtant tranquille près de la porte d'entrée, les mains jointes et un sourire neutre sur le visage.

"Tu as reçu ce que je t'ai envoyé ?"
"Ton machin du Brésil là ?"
"Presque. Argentine."

La femme chasse l'air d'une main, visiblement agacée d'être reprise sur sa géographie. Elle se tourne vers un placard non loin, et commence à fouiller dedans avant d'en sortir un petit paquet en papier kraft.

"Je sais pourquoi tu me l'envoies à moi, tu sais."
"Elabore ?"
"Tu as peur de la réaction des parents. Et que ton précieux Dieu te punisse encore. Mais tu sais, s'il voit tout, il a bien vu tes petites magouilles."

Une grimace déforme le visage si parfait d'Isaac, qui détourne immédiatement le regard. Il soupire longuement, détache ses mains et croise plutôt les bras, une lueur de défi dans les yeux.

"Je ne veux pas que Lazarus tombe dessus par erreur. J'aimerais le préserver de ce combat pendant encore quelques années, merci."
"C'est impossible dans cette famille de rester loin des sorciers, tu sais ? Viendra un jour où il sera confronté à ce monde. Tu devrais le préparer."
"Non."

La négation ne souffre aucune discussion. Isaac est ferme, et son expression montre son agacement malgré sa politesse légendaire. Sa mâchoire se serre, tout comme ses doigts sur le colis récupéré.

"Il est encore trop fragile. Je le garderai le plus loin possible de tout ça, jusqu'à ce qu'il soit prêt. Et je déciderai QUAND il sera prêt."

Lettre à Son Eminence de l'Ordre de Saint Patrick
Londres, le 12 février 2018

Chère Eminence,

Par la présente, j'accuse réception de votre proposition et réaffirme ma position sur ce point. Bien que je sois flatté que vous ayez pensé à moi en tant qu'Opus Dei dans notre Ordre, ma position naturellement pacifiste n'est pas compatible avec la direction de la Garde et de ses membres. J'accepte néanmoins volontiers le rôle de Conseiller qui colle davantage à mes compétences, notamment avec mon expérience en tant que Chasseur de Têtes m'ayant mené à faire de nombreux voyages à travers le monde.

Je vous informe également de la date de mon déménagement à Edimbourg, qui sera effectif à la mi-mars. Je serai ainsi plus proche de notre branche écossaise. Ayant appris qu'une partie des archives de Dublin ont été déplacées là-bas, je serais ravi de pouvoir de nouveau les consulter et y apporter quelques commentaires plus récents concernant nos ennemis.

Bien à vous,

Isaac Matthews,
Pasteur, Chasseur de Têtes et futur Conseiller de l'Ordre de Saint Patrick

Il savait que ce jour viendrait, Isaac. Savait que trouver la Relique n'était qu'une question de temps, qu'ils parviendrait vite à mettre la main dessus. Mais la voir sous ses yeux avait quelque chose d'euphorisant, comme l'impression d'avoir accompli l'oeuvre de toute une vie. Ce n'était pas encore le cas évidemment ; la détenir ne signifiait rien s'ils ne pouvaient en déchiffrer les secrets, l'utiliser contre leurs ennemis et les éradiquer de la surface de la planète.

Les mains derrière le dos, le Conseiller tournait autour de la paillasse scientifique sans vraiment se rendre compte que son comportement rendait l'Alchimiste nerveux. Ce dernier finit par se redresser et soupirer longuement, visiblement ennuyé.

"Vous n'y parvenez pas, n'est-ce pas ?"
"C'est...plus compliqué que ça en a l'air."

La mâchoire d'Isaac se crispa, mais il retint une réplique cinglante à son égard. Ajustant son écharpe - il ne faisait pas très chaud dans ce foutu château, même si le laboratoire était à une température plus acceptable que le reste des lieux - il approcha la main droite de l'objet pour la passer au-dessus, sans vraiment le toucher. Elle était presque chaude, cette étrange pierre à l'étrange forme. Il la sentait. Sa main toujours glacée se réchauffait en l'approchant, et la toucher lui donnait un étrange sentiment de chaleur réconfortante. Peut-être la preuve qu'il s'agissait d'un don de Dieu ? Il fallait seulement trouver un moyen de l'utiliser au plus vite.

Alors qu'il s'apprêtait à parler de nouveau, Isaac fut interrompu par un hurlement au loin. Si l'Alchimiste sursauta, il n'en fut rien pour le Pasteur ; il se contenta de soupirer d'ennui, et retira à regret sa main de la Relique.

"Notre invité s'est réveillé, il semblerait. Trouvez vite une solution pour ce désagrément, l'Eminence commence à s'impatienter."
"Je fais ce que je peux..."
"Ca n'est pas suffisant. L'ennemi se rapproche, et nous avons besoin de cette arme coûte que coûte. Pour le bien de l'humanité."

Chronologie:

Isaac a deux visages, qui ne sont que rarement connus du grand public : l’homme altruiste, doux et dévoué à sa cause, le coeur sur la main, et le monstre de haine capable de détruire une vie humaine sous prétexte de prêcher la bonne parole ; S’il n’exerce pas en tant qu’avocat à proprement parler, c’est grâce à lui si l’Ordre n’a jamais été inquiété par les autorités au Royaume Uni. Il sélectionne personnellement les avocats en cas de souci avec la Garde, et leur fournit un plaidoyer si parfait qu’aucun juge n’a pu les condamner à quoi que ce soit ; Les Matthews vivent simplement et reversent régulièrement une petite partie de leur fortune dans la trésorerie de l’Ordre. Ils en sont ainsi les principaux contributeurs de Grande Bretagne et d’Irlande, la famille entière étant liée à la secte depuis au moins deux siècles ; Il est très courant qu’Isaac disparaisse du jour au lendemain, parti en mission humanitaire à l’autre bout du monde. Il organise généralement tout à l’avance, mais oublie régulièrement de prévenir les personnes que cela peut toucher, en particulier son fils ; Isaac a longtemps craint la magie mais espérait pouvoir sauver les sorciers en leur retirant cette tare. Aujourd’hui, il traite les sorciers comme de véritables démons sur terre, et enfouit ses secrets de famille bien profondément en espérant que personne ne les découvre ; Isaac ignorant la façon dont la magie se transmet croit que celle-ci contamine les humains : c'est pour cette raison qu'il a surveillé de près la croissance et le développement de Lazarus, persuadé qu'il allait développer des pouvoirs au moins à la puberté.