Le deal à ne pas rater :
Boutique Nike : -25% dès 50€ sur TOUT le site Nike avec le code ...
Voir le deal


[Terminé] Say it in the silence ; Davi & Jingyi

2 participants
Xie Jingyi
Expansionniste
Xie Jingyi

En ligne

La discordance des temps modernes
Le braquage de Serpentine (Août 2024)
Bronzer à l'ombre
La bosse de l'écrivain
Les inarrêtables
Batman & Robin
Nano-quoi?

Trombinoscope : [Terminé] Say it in the silence ; Davi & Jingyi 28cbd03cf13c0a6a95d6bb61986d827c
Face claim : havana rose liu
Pronoms RP : she/her
Âge : 29 ans
Tuer le temps : ORNITHOLOGUE à l'Hermitage of Braid
Familier : FANG, un Loddigésie admirable (colibri) qui déteste ces fausses fleurs en plastique (quelle ignoble farce !) que les citadin‧e‧s mettent partout pour faire joli (c'est moche, d'abord)
Compte en banque : 1450
Arrivé.e le : 27/07/2024
Messages : 1061
   
Say it in the silence



tw: pression familiale, anxiété

Sur la table basse du salon, le colis t'attendait depuis des jours. Pas comme ces colis abandonnés, délaissés qu'on aurait oubliés. Tout au contraire. Chaque matin, tu te dépêchais de passer devant, tu t'appliquais à ne pas t'attarder ; et le soir, une fois rentrée, tu t'arrêtais devant. Assise sur le canapé, tes doigts courraient sur le paquet, défaisaient soigneusement le sac et tiraient religieusement la robe de son écrin.

Tu l'avais tellement souhaitée, cette robe. Quand tu l'avais achetée, c'était comme un cadeau de toi pour toi, une de ces félicitations que tu t'accordais si rarement. Tu avais conscience que c'était un caprice, que tu n'en avais pas fondamentalement besoin mais ça te faisait plaisir de te l'offrir. Simplement, tu ne t'attendais pas à ce que ta famille réagisse si fort quand tu avais évoqué ton achat au détour d'un ça va ? innocent. De ta mère à tes grands-parents, en passant par ta tante, les critiques avaient plu sur toi avec la force des orages des enfants des vents. Enfant obéissante, tu avais fini par te laisser convaincre, poussée dans tes retranchements par toutes ces injonctions.

Parce que c'était de l'argent gâché.
Il était temps d'être plus responsable avec ton argent : on ne savait jamais quel malheur pouvait nous tomber dessus - Maman.

Parce que ça ne t'allait pas.
De toute façon, à quelle occasion est-ce que tu porterais une telle robe ? Tu sortais à peine. - Tata.

Alors tu avais fini par revenir à la boutique, plus forcée que persuadée. Ta robe neuve, jamais enfilée et toujours rangée dans son sac, tu avais balbutié à la première personne croisée que tu venais rendre la robe, et tu avais été incapable d'expliquer pourquoi. Parce que, dans ton cœur, tu ne voulais pas rendre la robe : tu l'aimais cette robe. Tout dans ta posture le criait, de la façon dont tu évitais les regards jusqu'à tes mains crispées sur le sac. Pourtant, ce jour-là, il avait bien fallu lui dire au revoir à cette robe, la laisser partir. Ton humeur s'en était trouvée assombrie pour la journée - même les blagues d'Amor et les consolations de Zhara n'avaient pas su te ramener le sourire aux lèvres.

Un soir, c'était sur ton perron que tu l'avais retrouvée, soigneusement pliée.
Depuis, elle attendait. Et tu la fixais tous les soirs, en rentrant, te demandant si, vraiment, tu avais le droit de la considérer tienne.

Et ce soir ne fait pas exception alors que, dans la nuit tombée, le dîner mijote doucement et te laisse toute latitude pour cogiter, tergiverser sur ce que tu devrais faire. Rendre la robe est une option qui ne t'enchante pas mais tu as beau y réfléchir, tu n'as aucun moyen de remercier le créateur à la valeur de ce cadeau. Et, à dire vrai, tu ne connais même pas Davi Galhardo Assunção, sinon via sa marque et le fait qu'il soit, tu l'as appris un peu par hasard via lae facteur‧ice, qu'il est un de tes voisin‧e‧s. Sans savoir même ce qu'il apprécie, tu es bien en mal d'avoir la plus petite idée de cadeau à lui faire en retour.

« Il est là, Jingyi. Profites-en ! »

L'exclamation de Fang te fait sursauter et tourner la tête vers une des fenêtres où apparait la silhouette de l'homme (« Non mais tu croyais que je te mentirai ? Allez, dépêches-toi, tu vas le rater ! »). Ni une, ni deux, tu t'empares du sac, tu enfiles une paire de sandales dans l'entrée et la porte s'ouvre à la volée pour te céder le passage. « Monsieur Galhardo Assunção ! » Dans la nuit paisible, l'appel est impossible à rater et aussitôt, tu rougis, gênée à l'idée de déranger le voisinage à cette heure bien avancée. Arrivée à sa hauteur, tu t'inclines respectueusement, promptement, comme une cadette face à un aîné : « Je- je vous présente mes excuses pour vous déranger à cette heure, m-mais ... est-ce que je peux vous parler de la robe ? » Aussitôt, les bras se tendent, présentent le sac ouvert dans lequel ladite robe est rangée. « C'est très gentil de me l'avoir offerte, vraiment, j'apprécie énormément votre geste, je ne saurais vous remercier suffisamment... » Et c'est bien ça le souci. Un souffle pour rassembler ton courage, puis tu marmonnes, toujours gênée : « Mais je n'ai pas les moyens de vous remercier comme il faut pour ce cadeau. »
Davi Galhardo Assunção
Isolationniste
Davi Galhardo Assunção

En ligne

Chasse aux oeufs 2024
L'ennemi de mon ennemi est mon ami
Le début des emmerdes
La discordance des temps modernes
Bronzer à l'ombre
La bosse de l'écrivain
Les inarrêtables
Nano-quoi?
Riche comme Crésus

Trombinoscope : [Terminé] Say it in the silence ; Davi & Jingyi 9b700cc73e234684a9a591409b9c071c1d9d4fac
Face claim : Marco Pigossi
Pronoms RP : il
Âge : 35 ans
Tuer le temps : Couturier et créateur de la marque Assunção. Demi-couture et haute-couture qui privilégie l'upcycling et les tissus vegan pour une mode plus slow et respectueuse de toustes.

Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

Compte en banque : 3252
Arrivé.e le : 30/11/2023
Messages : 1116
   


SAY IT IN THE SILENCE

aout 2024 feat  @Xie Jingyi   

Il faisait encore un peu jour quand Davi sortit de la boutique. L’été et ses journées à rallonge, mais aussi ses heures dorées qui apportaient à l’atelier une atmosphère feutrée que le couturier appréciait particulièrement. Même si l’été d’Édimbourg n’avait rien à voir avec la chaleur moite de Rio Branco, Davi appréciait particulièrement ces soirées où le silence se faisait dans la boutique et où il pouvait continuer à ranger, coudre, dessiner et organiser pendant de longues heures, sans craindre que les températures extérieures viennent lui arracher des tremblements en sortant. Plusieurs années ici et il ne se faisait toujours pas à l’hiver infernal écossais, malgré les couches de tissus douillets et l’écharpe qui le transformait en tortue à cette époque. Peut-être qu’il ne s’y faisait toujours pas car une part de lui était restée là-bas, à Rio Branco. Peut-être que son corps voulait lui rappeler que, même si aujourd’hui il craignait la chaleur, elle avait tant fait partie des moments privilégiés avec son familier qu'il lui était impossible d'entièrement la détester. Liz adorait rester des heures à prendre le soleil, virevoltant dans le ciel à la moindre lueur. Peut-être aussi que c’était pour ça, que Davi aimait autant la Golden Hour. Le créateur avait l’impression que le papillon baudroie recouvrait le monde de ses ailes mordorées et le saluait, quel que soit le lieu où il se trouvait.

Il était pratiquement 21h30 quand il arriva enfin dans sa rue. Rentrer à pieds lui prenait une bonne heure, mais au moins évitait-il l'angoisse de la conduite, le brouhaha des transports en commun ou les contacts involontaires dont le couturier se prévenait autant qu’il le pouvait. Mains qui se touchaient, bras qui se frôlaient, il y avait des sensations que Davi ne supportait pas et le peau contre peau avait tendance à déclencher en lui une gêne qu’il ne saurait nommer. Si par ces températures, il avait parfois du mal à garder ses chemises à manches longues, au moins lui permettaient-elles de se protéger. Celle qu’il portait aujourd’hui, il l’avait terminé quelques jours avant. Une chemise ample, d’un vert profond, en lin lavé. Avec son éternel pantalon ocre, son sac à dos et ses solaires plus du tout utiles en cette fin de journée, il aurait pu passer pour un touriste perdu dans un quartier résidentiel. Tout en lui criait “je vis ici mais faites comme si je ne faisais que passer”. Alors, en entendant son nom crié de l’autre côté de rue, avec un monsieur qui lui rappela certaines interviews gênantes, Davi manqua de se prendre les pieds dans la petite marche de son perron tant la surprise le prit au coeur. À aucun moment il ne s'était imaginé devoir converser à une telle heure du soir, mais peut-être était-ce une erreur ? Il l'espérait.
Il lui fallut quelques secondes pour se retourner, lunettes toujours sur le nez et tomber face à face avec une personne aux cheveux couleur bubble gum. Nuance très jolie, qu'il se nota mentalement de colorer dans son carnet-nuancier. Il s'agissait surement un·e ami·e d’Aster, les associations d'idées et de personnes qui n'avaient de logiques que dans sa tête.

- Je- je vous présente mes excuses pour vous déranger à cette heure, m-mais ... est-ce que je peux vous parler de la robe ?

Il ne put retenir un froncement de sourcil, heureusement invisible grâce à ses lunettes. Il ne connaissait pas cette personne, et n’était pas certain de comprendre de quelle robe elle parlait. Il lui fallut un sac ouvert, un packaging bien reconnaissable et ladite robe, parfaitement pliée dedans, pour recoller les morceaux. Mais bien sûr, les cheveux roses ! Pas une amie d’Aster, mais sa voisine et aussi une cliente. La cliente qui était revenue avec sa robe, toute penaude de la rapporter. Les retours étaient rares chez Assunção, et quand il y en avait, il s’agissait surtout d’échange pour une autre taille ou alors d’un ourlet à ajouter. Le service après-vente était une des fonctions que Davi appréciait particulièrement tant il aimait s’occuper jusqu’aux plus petits détails des vêtements. Mais cette fois-ci, pas d’ourlet ni d’échange, simplement un remboursement qui avait le goût de l’abandon selon Mary, l’une des vendeuses de la boutique qui s'en était occupée. Davi en avait été attristé toute la soirée après, incapable de vraiment comprendre la raison de ce retour.
Mais quand il avait croisé cette même cliente dans la rue, la voyant s’engouffrer dans le cottage en face du sien, le couturier avait relié les points et compris qu’elle était aussi sa voisine. Et s’il y avait bien quelque chose qui dérangeait Davi, c’était de savoir qu’une de ses créations - ou dans ce cas, l’abandon d’une de ses créations - avait rendu malheureux quelqu’un. Il lui avait fallu plus de deux semaines pour se décider à lui offrir la robe retournée, par crainte de comment cela pourrait être perçu, et il avait finalement abandonné ledit sac devant sa porte, sans aucun mot ni explication. Davi avait de bonnes intentions, mais pas toujours de bonnes idées. Heureusement pour lui, elle ne semblait pas l’avoir trop mal pris, bien au contraire même. Quelque chose en lui s’alluma, comme une douce lueur qui réconforta son âme d’artisan : la robe avait retrouvé sa fonction première, créer de la joie et ça, ça lui faisait réellement plaisir.

Sans lâcher la moindre réponse, le regard passant du sac ouvert au visage gêné de l’inconnue, seule la fin de sa remarque le fit, enfin, réagir.

- Le principe d’un cadeau, c’est qu’il n’y a rien à offrir en retour. Vous le savez, hein ?

Le regard un peu en contrebas pour la regarder dans les yeux, il prit conscience qu’elle ne devait rien voir de ses expressions - il avait toujours ses lunettes - et que son ton plat comme un trottoir devait lui donner l'allure d'un nécromancien perdu dans la vie d'Hermitage of Braid. Retirant ses solaires d’un geste un peu maladroit, sourcils toujours froncés, il reprit sans perdre en courage :

- Enfin, je ne voulais pas vous… gêner avec cette robe et je n'attends rien en retour, mais on m’a dit que vous n’aviez vraiment pas envie de vous en séparer alors… Voilà.

Voilà. Parfois, il avait envie de se claquer, tant son coeur avait les bons mots, mais sa bouche la mauvaise façon de les révéler.
Xie Jingyi
Expansionniste
Xie Jingyi

En ligne

La discordance des temps modernes
Le braquage de Serpentine (Août 2024)
Bronzer à l'ombre
La bosse de l'écrivain
Les inarrêtables
Batman & Robin
Nano-quoi?

Trombinoscope : [Terminé] Say it in the silence ; Davi & Jingyi 28cbd03cf13c0a6a95d6bb61986d827c
Face claim : havana rose liu
Pronoms RP : she/her
Âge : 29 ans
Tuer le temps : ORNITHOLOGUE à l'Hermitage of Braid
Familier : FANG, un Loddigésie admirable (colibri) qui déteste ces fausses fleurs en plastique (quelle ignoble farce !) que les citadin‧e‧s mettent partout pour faire joli (c'est moche, d'abord)
Compte en banque : 1450
Arrivé.e le : 27/07/2024
Messages : 1061
   
Say it in the silence



tw: anxiété

Sous le regard du styliste, le rouge te monte aux joues. Alors les mots s'échappent, dérapent dans une vaine tentative de combler le silence qui s'étire. Est-ce qu'il te juge (négativement) de derrière l'ombre de ses lunettes ? La question semble te figer dans un dernier aveu, une dernière phrase à peine murmurée dans la pénombre. Le corps s'incline plus bas, alourdi par le stress et la volonté de montrer que tu ne souhaites pas être irrespectueuse, mais ses mots te font relever un visage rougi de gêne vers lui.

« Voilà. » termine Davi et cette fois, tu te redresses complètement, la surprise inscrite partout sur les traits de ton visage. Voilà ? La tête se penche sur le côté, sans vraiment comprendre ce qu'il veut dire. « Oui, je sais ce qu'est un cadeau... » Ta voix n'est qu'un filet inaudible mais le ton trahit le mais quand même qui te monte déjà aux lèvres. Depuis l'enfance, on t'a appris qu'un cadeau, ça se rend d'une façon ou d'une autre - en guise de reconnaissance et de gratitude. Alors tu essaies de rassembler tes mots, de lui faire comprendre parce que « c'est un magnifique cadeau, monsieur, tu insistes, tu emphases sur l'adjectif, le qualificatif. Tout l'amour que tu as pour ce vêtement brille dans tes yeux, se lit dans tes doigts serrés autour de la lanière du sac. Tu t'es sentie belle dans cette robe, tu t'es sentie pousser des ailes - prête à affronter le monde : Donc, même si vous n'attendez rien en retour, je ne peux pas accepter ce cadeau sans rien vous offrir en retour. Ce ne serait pas respectueux, vous voyez ce que je veux dire ? »

Mais au fond, tu ne sais pas toi-même ce que tu veux dire, ou même ce que tu veux qu'il comprenne. D'un côté, il t'est impensable, impossible de garder la robe et de ne rien lui offrir en retour. De l'autre, tu n'as pas envie, non plus, de dire une seconde fois au revoir à cette robe.

Perdue entre ton éducation et tes envies, peut-être que tu attends qu'il te donne une solution. Qu'il tranche et choisisse pour toi. Mais il n'a pas l'air décidé à le faire alors que vous vous fixez dans un silence qui te donne envie de te cacher.

Puis, tu te rappelles de ton repas qui mijote tranquillement. Tu souviens surtout de ce que tu as ramené de chez ton grand-père, plus tôt dans la semaine. De ce colis de papier blanc où des sinogrammes s'étalent en encre rouge. « Restez ici, s'il vous plaît ! » Tu n'attends pas vraiment sa réaction, ni sa réponse : poussée par ton stress, te voilà déjà repartie au pas de course vers ton cottage un peu plus loin. La porte s'ouvre sur un intérieur lumineux, chaleureux, le temps que tu retires tes sandales et que tu te saisisses du paquet, sur le comptoir de ta cuisine. Quelques minutes plus tard, tu ressors et tu rejoins Davi, le souffle court, les joues rouges de t'être dépêchée. « C'est une galette de Pu Erh*, ça ne vaut pas la robe mais celui-ci est un thé rare, glisses-tu en tendant le paquet où sont enfermées les notes boisées et terreuses d'un thé vert fermenté : Est-ce que vous aimez le thé ? » Le doute brouille l'expression de ton visage, fait ses griffes sur tes nerfs : et s'il détestait le thé ? Tu t'apprêtes déjà à lui proposer autre chose, n'importe quoi vraiment, dans l'espoir naïf de tomber sur quelque chose qui trouve grâce à ses yeux. Mais tu te forces au silence, mordillant ta lèvre tout en guettant sa réaction.



* Exemples de galette de Pu Erh : version emballée, version ouverte
Davi Galhardo Assunção
Isolationniste
Davi Galhardo Assunção

En ligne

Chasse aux oeufs 2024
L'ennemi de mon ennemi est mon ami
Le début des emmerdes
La discordance des temps modernes
Bronzer à l'ombre
La bosse de l'écrivain
Les inarrêtables
Nano-quoi?
Riche comme Crésus

Trombinoscope : [Terminé] Say it in the silence ; Davi & Jingyi 9b700cc73e234684a9a591409b9c071c1d9d4fac
Face claim : Marco Pigossi
Pronoms RP : il
Âge : 35 ans
Tuer le temps : Couturier et créateur de la marque Assunção. Demi-couture et haute-couture qui privilégie l'upcycling et les tissus vegan pour une mode plus slow et respectueuse de toustes.

Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

Compte en banque : 3252
Arrivé.e le : 30/11/2023
Messages : 1116
   


SAY IT IN THE SILENCE

aout 2024 feat  @Xie Jingyi   

TW: anxiété

"Oui, je sais ce qu'est un cadeau..."

Il venait de la blesser, en était certain sans avoir à écouter la suite ou à regarder son visage à demi dissimulé dans la pénombre. Surement que ce qu'il y verrait le toucherait au coeur et lui donnerait envie d'éviter l'inconnue jusqu'à son futur déménagement - déjà en réflexion après un tel début de conversation. Si l'intention n'était pas de la mettre mal à l'aise avec ce cadeau, Davi souhaitait encore moins la gêner avec sa façon de lui répondre ou de lui rappeler la définition d'un présent. Cette remarque, il aurait dû se la garder de toute façon, n'avait pas à s'imaginer ce qui trottait dans la tête de l'inconnue. Qui n'en connaissait pas le sens de nos jours ? Comment avait-il pu penser que son observation serait comprise comme de la réassurance et non comme une moquerie ? L'intérieur de sa joue pincée entre ses molaires, il commença à se triturer l'esprit pour s'excuser.

Il n'avait rien trouvé d'autres qu'un "bien sûr, vous savez ce qu'est un cadeau"  - qui serait finalement pire - que les mots de la femme aux cheveux rose filèrent jusqu'à son coeur et stoppèrent net l'éternelle boucle de ses pensées. Oh, magnifique. Il n'y avait rien de plus agréable pour Davi que d'être témoin de la joie apportée par ses créations. Et si Mary lui avait parlé en long, en large et en travers du regard attristé de l'inconnue venue rendre le vêtement, il ne s'était pas attendu à voir de lui-même, à quel point elle semblait apprécier la robe. Si la gêne du couturier ne disparut pas, elle s'accompagnait à présent d'un demi sourire, un peu béat. Pourtant, pas un mot ne franchit ses lèvres alors que sa voisine continuait de s'excuser, de lui parler de respect, et peut-être de tout un tas de choses qu'il n'écoutait plus vraiment. Même si les compliments n'étaient pas une denrée rare, Davi ne s'y était jamais fait et les prenait comme s'il s'agissait du plus précieux des trésors et que plus jamais, il n'en aurait. Il devait la remercier, maintenant.

"Tant que vous la port..."
"Restez ici, s'il vous plaît !"
"Ah euh... Okey.

Coupé net dans sa réponse, il suivit des yeux la silhouette de sa voisine, sans trop comprendre ce qui venait de se passer. Ou ce qui allait se passer ensuite. Bon, les remerciements attendraient, il n'avait qu'à rentrer chez lui, là, maintenant et oublier cette étrange rencontre. Son cottage était bien insonorisé et il n'aurait qu'à prétexter être sous la douche, pour ne pas l'entendre frapper ou pire, sonner. Mais... Si sa fuite ne se voudrait en rien méchant, tenant plutôt d'une décision prise sous l'effet d'un mélange de gêne, de fatigue et de joie, elle pourrait être mal interprétée. Après l'avoir déjà blessé une fois, même intentionnellement, Davi ne voudrait pas se risquer à heurter à nouveau l'inconnue à la robe. Elle n'y comprendrait plus rien - et lui non plus, à vrai dire - entre ce cadeau-surprise et son comportement hostile.

Restant immobile sur son propre perron, l'air d'un homme qui remettait en question toute sa vie, ses yeux s'arrondirent en la voyant revenir au pas de course. Qui était capable de trottiner à cette heure de la soirée ?! Cette personne était une boule d'énergie et, sans la connaitre davantage que ce qu'elle lui laissait voir ce soir, Davi se fit la remarque qu'elle s'entendrait à merveille avec Dubh, son CM. Il aurait dû lui demander de l'aider à écrire un petit mot pour cette robe, Dubh aurait su trouver les bons mots pour ne pas que l'inconnue soit gênée de la recevoir. Ou se sente obligée de lui offrir quelque chose en retour, comme maintenant. Dans la lumière des réverbères, ses yeux vert glissèrent sur le paquet qu'elle tenait entre ses mains.

"C'est une galette de Pu Erh, ça ne vaut pas la robe mais celui-ci est un thé rare. Est-ce que vous aimez le thé ?"
"Euh, oui."

Réponse bredouillée mais au moins sincère, il finit par attraper le paquet rond du bout des doigts et le rapprocher près de son nez, pour en humer le parfum. La sensation de rudesse sous ses doigts lui fit froncer des sourcils. Plus habitué aux thés veloutés ou aux infusions humides, Davi ne dissimula pas un sourire de surprise. L'inconnue avait visé juste, en lui offrant quelque chose qui réveilla sa curiosité.

"C'est rugueux. C'est du thé fermenté, non ? Comment dois-je le doser ?"

Bien qu'en en buvant quotidiennement, ses connaissances étaient plus pointues sur le maté vert que sur le thé. Et s'il avait tendance à choisir ces derniers en fonction des sensations qu'ils lui procuraient dans les doigts, Davi respectait toujours à la lettre les conseils d'usage. Et il n'était pas certain de savoir comment bien doser un thé fermenté.

"Enfin, merci. Mais ce n'est vraiment pas nécessaire, et... Vous ne me manquerez pas de respect si vous portez la robe. Ce que j'imagine que vous allez faire, comme elle vous plait... mais c'était peut-être pour quelqu'un d'autre ? Je peux la reprendre si... J'ai hâte de le gouter. Ça valait le coup de vous voir partir en courant."

Tout ce qu'il avait voulu lui dire après son départ précipité sortit sans trop de logique. Il s'empêtrait dans ses remarques et questions, les deux sujets mélangés dans une tentative désespérée de lui faire comprendre qu'il était sincèrement content d'être resté sur ce perron à l'attendre.

Xie Jingyi
Expansionniste
Xie Jingyi

En ligne

La discordance des temps modernes
Le braquage de Serpentine (Août 2024)
Bronzer à l'ombre
La bosse de l'écrivain
Les inarrêtables
Batman & Robin
Nano-quoi?

Trombinoscope : [Terminé] Say it in the silence ; Davi & Jingyi 28cbd03cf13c0a6a95d6bb61986d827c
Face claim : havana rose liu
Pronoms RP : she/her
Âge : 29 ans
Tuer le temps : ORNITHOLOGUE à l'Hermitage of Braid
Familier : FANG, un Loddigésie admirable (colibri) qui déteste ces fausses fleurs en plastique (quelle ignoble farce !) que les citadin‧e‧s mettent partout pour faire joli (c'est moche, d'abord)
Compte en banque : 1450
Arrivé.e le : 27/07/2024
Messages : 1061
   
Say it in the silence



tw: décalage culturel/déracinement (sous-entendu), anxiété

Peut-être que si vous pouviez vous entendre, si vous pouviez lire vos pensées à l'un‧e l'autre - oui, sans doute que les malentendus s'effaceraient, que les incompréhensions disparaitraient. Mais ce n'est pas le cas et à la place, tu t'enfonces dans ta gêne, tu t'empêtres dans tes mots, dans ces explications qui, tu en es certaine, ne font pas écho ici, dans ce pays, dans cette culture. Ici, les autres t'ont toujours dit de simplement accepter les cadeaux qu'on te fait mais ce n'est simplement pas ton éducation, pas ta culture. Ce n'est pas toi. Toi, ça t'est impensable de ne pas rendre ce qu'on t'a donné, avec respect et gratitude.

Et particulièrement pour ce cadeau.
Ce n'est pas tant sa valeur monétaire que tu chéris que tout ce que cette robe représente à tes yeux, que la façon dont tu t'es sentie une fois dedans. Belle. Confiante. Quelque chose de si simple pour d'autres mais si rare pour toi.

Il n'y a pas une seule seconde d'hésitation lorsque tu t'échappes pour récupérer la galette de Pu Erh, de ce thé que ton grand-père a préparé pour toi et que tu affectionnes tant. Inclinée face au styliste, tu lui tends le paquet et tu n'espères qu'une chose : qu'il aime sa dégustation, qu'il apprécie les notes moelleuses et terreuses de sous-bois de ce thé si particulier. Puis les mots de l'homme se brisent le silence entre vous et ta respiration se libère, elle se fait plus légère. « Oui, c'est un thé fermenté, celui-ci est plutôt vieux. Si vous préférez en boire un autre, je peux demander à mon grand-père... » Puis arrive la question à laquelle tu aurais dû t'attendre et tu rougis d'embarras de ne pas y avoir pensé, d'avoir fait les choses à moitié dans ta précipitation : « Oh, je-je suis bête, désolée, j'aurais dû prendre le temps de faire une note explicative. Euh, je, il faut en prélever trois grammes pour trente centilitres. L'eau doit être chauffée à 85 degrés Celsius. Les mots s'échappent d'entre tes lèvres avec précipitation, comme s'ils cherchaient à réparer l'impair que tu te figures avoir commis. Demain, tu réaliseras ton erreur et tu glisseras un petit mot à Davi dans sa boîte aux lettres, les instructions tracées dans ton écriture ronde et légère. Mais pour l'instant, tu noies ton malheureux voisin d'informations, tu empiles tout ce que tu sais sans trop y mettre d'ordre, de peur d'oublier une information capitale : Et l'infusion dure entre trois à quatre minutes. Si je peux me permettre, v-vous pouvez l'infuser jusqu'à quatre fois, le thé développe des saveurs différentes à chaque infusion. Oh, et il faut le garder dans l'emballage d'origine mais ne le stockez pas dans votre cuisine pour ne pas altérer le goût du thé. »

Dans la pénombre, le rouge te monte à nouveau aux joues, cette fois de plaisir et de soulagement, quand il mentionne avoir hâte de goûter le thé. Tu aimes faire connaître un peu de cet autre chez toi aux gens. Tu ressens de la joie quand iels ne rejettent pas cette part de ton identité trop longtemps cachée, limitée aux murs de la maison familiale. C'est rare, alors tu t'emballes et tu proposes : « Je-je sais qu'ici, le thé se prend plutôt avec des aliments sucrés mais ce thé, vous-vous pouvez le boire avec des repas salés, même le soir pour aider la digestion et le sommeil. Je pourrais vous apporter des choses qui vont bien avec. » Puis tu réalises ton audace, ta présomption. La lèvre est mordue en un geste vain pour rattraper les mots prononcés sans réfléchir. « Enfin, si vous voulez, bien entendu. Et aussitôt, tu ajoutes pour que ton voisin ne se fasse pas de fausses idées sur tes intentions, pour qu'il ne te pense pas de ces voisin‧es intrusif‧ves : Et je les déposerai sur le perron pour ne pas vous déranger. »
Davi Galhardo Assunção
Isolationniste
Davi Galhardo Assunção

En ligne

Chasse aux oeufs 2024
L'ennemi de mon ennemi est mon ami
Le début des emmerdes
La discordance des temps modernes
Bronzer à l'ombre
La bosse de l'écrivain
Les inarrêtables
Nano-quoi?
Riche comme Crésus

Trombinoscope : [Terminé] Say it in the silence ; Davi & Jingyi 9b700cc73e234684a9a591409b9c071c1d9d4fac
Face claim : Marco Pigossi
Pronoms RP : il
Âge : 35 ans
Tuer le temps : Couturier et créateur de la marque Assunção. Demi-couture et haute-couture qui privilégie l'upcycling et les tissus vegan pour une mode plus slow et respectueuse de toustes.

Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

Compte en banque : 3252
Arrivé.e le : 30/11/2023
Messages : 1116
   


SAY IT IN THE SILENCE

aout 2024 feat  @Xie Jingyi   

TW: anxiété - hallucinations auditives - symptomes de dépression en sous texte

À aucun moment, le zoomancien ne la coupe dans ses explications. Même, il se surprend à être maintenu à ses mots, en se demandant bien ce qu'elle pourrait lui partager d'autres, sur ce thé fermenté dont il n'avait pas connaissance avant ce soir. Chaque détail, chaque information lui donne envie d'en savoir plus et de lui donner davantage d'espace pour exprimer ce qu'elle a besoin de laisser glisser, sur ce perron. Et si Davi reconnaît bien cette façon de partager, comme si quelque chose nous pourchassait et qu'on se devait de tout balancer en un quart de seconde, il apprécie sincèrement tout ce qu'elle lui offre, du bout des lèvres. Quand cela lui arrive, comme juste avant la prise de parole de sa voisine, c'est furtif, la fatigue le prenant à la gorge avant même qu'il n'arrive à articuler la suite de son monologue. Alors l'énergie perçue dans le pas de course de son interlocutrice, il l'affectionne encore plus dans cette liste de consignes qui semble interminable et qui, pourtant, lui tire un sourire de plaisir. Davi a toujours aimé qu'on lui explique précisément les choses, par goût du détail et par appétence pour la connaissance des autres. Et aussi, tout simplement, car il est quelqu'un d'attentif et qui se passionne, pour les coeurs passionnés. Surtout ceux qui prennent de la place et lui permettent de garder les lèvres closes.

Il n'y a bien que le doute sur l'angoisse qu'il a créé en elle, qui lui pèse. Il aurait du mieux lui parler au début de leur échange.

"...mais ne le stockez pas dans votre cuisine pour ne pas altérer le goût du thé."

Sourire qui se pare d'un froncement de sourcils, pas trop certain de savoir où le stocker ailleurs que dans sa cuisine. Dans le salon ? Sa chambre ? Il n'a pas de garde-manger Davi, encore moins de grenier. Même si, en y réfléchissant, un grenier ne serait pas le meilleur endroit pour entreposer un thé d'une telle raret(h)é. Et il ne se voit pas y monter chaque matin pour aller en prélever quelques grammes. De toute façon, il n'a pas de grenier donc la question est réglée.

Le regard abandonne finalement celui de l'inconnue et glisse de nouveau sur la galette protégée dans son papier clair. Il y appuie légèrement dessus, juste pour sentir la densité des feuilles, agglomérées les unes aux autres. Jamais il n'a vu ce type de conditionnement et se demande bien ce que cela apporte, comparé à du thé ou à du maté en feuilles "volantes".

"...même le soir pour aider la digestion et le sommeil. Je pourrais vous apporter des choses qui vont bien avec. Enfin, si vous voulez, bien entendu. Et je les déposerai sur le perron pour ne pas vous déranger."
"J'aime beaucoup."

Qu'il lui répond, sans trop savoir à quoi exactement. Pour le cadeau, auquel il a déjà offert ses remerciements ? Ou ses explications détaillées ? Ou sa proposition de... Tête qui se lève vivement, sourcils froncés, habitude qu'il devrait vraiment arrêter tellement ça peut prêter à confusion. Et puis ça creuse tes rides. Je les aime bien, mes rides. Tu vieillis et pas moi.  La remarque de Liz le fait renifler.

"Euh, non, vous pourrez sonner. Je... J'invite rarement à rentrer, mais... Le perron n'est pas très propre."

Factuel, comme toujours. L'automne amène son lot de feuilles colorées et de terre agréable sous les bottes, mais le sol n'est pas le plus à même d'accueillir un autre présent de sa voisine. Et si le zoomancien n'a aucun souci à partager ses rares repas avec des écureuils ou des oiseaux, venus s'aventurer sur un rebord de fenêtre pour engager la discussion, il a aussi un peu d'égoïsme, qui traine dans son myocarde. Les présents qu'on lui fait, Davi les chérit et aime les garder pour lui. Mais oui, il aurait pu remplacer la mention du perron par un "mais vous... Vous pourrez rentrer", mais le cœur n'y serait pas et la porte resterait à peine entrebâillée, quand sa voisine sonnerait. Davi n'a jamais eu le goût du mensonge, préfère les silences quand il n'a pas envie de répondre. Comme à cet instant, en laissant la dernière remarque de Liz sans écho.

"Mais, où est ce que je dois la ranger, si pas dans la cuisine ?"

Car ça lui triture les méninges, ce détail et qu'il ne voudrait pas altérer la saveur de ce Pu Erh avant même d'y goûter. Imaginons qu'un jour, il réussisse à lui proposer de rentrer, pour en prendre une tasse et lui montrer qu'il a bien chauffé l'eau à... Silence dans son esprit, alors que déjà, les informations lui glissent entre les synapses. Merde. Le papier. Elle lui notera tout sur un papier, pas besoin de lui redemander de se répéter. Elle lui indiquera tout dans le moindre détail, pas besoin de l'obliger à rester.

"... dans ma chambre ?" Qu'il tente, incertain de sa propre supposition.

Sa chambre, Davi, il s'y sent bien. Elle a une saveur neutre quand il s'y engouffre, et quand il se glisse dans ses draps de lin, c'est comme si le monde entier stoppait son infernale course.

"Je l'aère quotidiennement et j'ai une étagère en hauteur. Ça irait ?"

Dormir avec du thé à un mètre trente de sa tête n'a jamais été dans ses plans, mais s'assoupir avec un présent juste à côté le laisse un peu rêveur finalement.

Xie Jingyi
Expansionniste
Xie Jingyi

En ligne

La discordance des temps modernes
Le braquage de Serpentine (Août 2024)
Bronzer à l'ombre
La bosse de l'écrivain
Les inarrêtables
Batman & Robin
Nano-quoi?

Trombinoscope : [Terminé] Say it in the silence ; Davi & Jingyi 28cbd03cf13c0a6a95d6bb61986d827c
Face claim : havana rose liu
Pronoms RP : she/her
Âge : 29 ans
Tuer le temps : ORNITHOLOGUE à l'Hermitage of Braid
Familier : FANG, un Loddigésie admirable (colibri) qui déteste ces fausses fleurs en plastique (quelle ignoble farce !) que les citadin‧e‧s mettent partout pour faire joli (c'est moche, d'abord)
Compte en banque : 1450
Arrivé.e le : 27/07/2024
Messages : 1061
   
Say it in the silence



tw: anxiété, boisson/nourriture

Davi sourit ... et fronce les sourcils à la fois - et tu ne sais pas quoi en penser. Est-ce qu'une de tes paroles l'a contrarié ? Tu as déjà les excuses sur la langue, puis tu t'arrêtes. Tu mords ta lèvre. Prise dans ta panique verbale, ta mémoire est incapable de resituer ce que tu disais quand il s'est mis à froncer les sourcils et tu n'oses pas demander ce qui le contrarie de peur de passer pour une impolie.

Heureusement, il confirme de ses mots qu'il aime beaucoup tes explications et ta proposition. C'est en tous cas ce que tu comprends car ton visage s'illumine tout entier, depuis ton sourire jusqu'à tes yeux, à l'idée d'avoir su toucher juste. Tu as l'air d'une enfant heureuse (ou soulagée ?) d'avoir trouvé la bonne réponse à un devoir particulièrement ardu.

« Vous êtes sûr ? » Tu demandes, soucieuse et désireuse de ne surtout pas le déranger. Tu comprends qu'il ne t'invitera pas à entrer et tu ne le souhaites pas non plus. Si ouvrir ta porte ne te dérange pas, l'inverse n'est pas vrai pour autant : entrer chez de presque-inconnu‧es te stresse, t'inquiète. Tu as toujours peur du faux pas ou de l'offense sociale. Alors tu veux le rassurer et lui assurer que la règle est claire, comprise et acceptée : « Je passerai juste vous déposer la nourriture. Il n'y a pas besoin de m'inviter à rentrer. » Aucun jugement, aucun reproche n'appesantissent tes mots. Uniquement un souhait de ne pas t'immiscer plus que nécessaire dans le quotidien de l'homme tout en réglant ta dette. En toute discrétion, comme c'est ton habitude. « Et bien sûr, si je vous dérange, n'hésitez pas à me le dire. » Glisses-tu dans un souffle. Evidemment, tu serais horrifiée à l'idée d'avoir été intrusive sans même l'avoir remarqué. Mais ce serait pire encore d'être intrusive au point de taper sur les nerfs de ton voisin.

« Mais, où est ce que je dois la ranger, si pas dans la cuisine ? ... dans ma chambre ? » « Pardon ? » La surprise se trace sur ton visage, il te faut un moment pour comprendre de quoi parle Davi, à quel sujet il revient - et ton regard s'éclaire. « Oh, la galette ? » La question est rhétorique car les mots suivants sont déjà sur tes lèvres. « Oui oui, la chambre, ce sera très bien si elle est aérée quotidiennement. Ca permettra à la fermentation de continuer, c'est bien. » Les mains se serrent, tu retiens tes mots et la suite de ton TEA Talk - tu te promets cependant de commencer une (pas) petite note avec toutes les informations clés dès ton retour chez toi pour la glisser dans sa boîte aux lettres avant de partir travailler demain matin.

« Et, hm, par rapport à la nourriture à vous apporter, timidement, ton index vient gratter ta tempe comme pour tirer de tes pensées la question qui n'ose pas se montrer : est-ce qu'il y a des choses en particulier que vous ne mangez pas ? Ou des allergies ? » L'hésitation s'emmêle à ton souffle, tu penches la tête sur le côté, pesant le pour ou le contre. « Ou des choses que vous aimez manger en particulier ? » Pour toi, c'est aussi, sinon plus, important à savoir que ce qu'il n'aime pas ou ce qu'il ne mange pas. Après tout, la nourriture a toujours été un de tes langages de gratitude.

Puis quelque chose te frappe, un détail qui te fait rougir aux joues et amène la panique au fond des yeux. Tout ton haut corps s'incline brusquement, alourdi par le poids de ton involontaire impolitesse. « Je vous présente mes excuses, j'ai oublié de me présenter dans ma précipitation : je m'appelle Xie Jingyi. Je suis désolée de vous avoir abordé aussi brutalement dans la rue, je n'ai pas réfléchi. »
Davi Galhardo Assunção
Isolationniste
Davi Galhardo Assunção

En ligne

Chasse aux oeufs 2024
L'ennemi de mon ennemi est mon ami
Le début des emmerdes
La discordance des temps modernes
Bronzer à l'ombre
La bosse de l'écrivain
Les inarrêtables
Nano-quoi?
Riche comme Crésus

Trombinoscope : [Terminé] Say it in the silence ; Davi & Jingyi 9b700cc73e234684a9a591409b9c071c1d9d4fac
Face claim : Marco Pigossi
Pronoms RP : il
Âge : 35 ans
Tuer le temps : Couturier et créateur de la marque Assunção. Demi-couture et haute-couture qui privilégie l'upcycling et les tissus vegan pour une mode plus slow et respectueuse de toustes.

Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

Compte en banque : 3252
Arrivé.e le : 30/11/2023
Messages : 1116
   


SAY IT IN THE SILENCE

aout 2024 feat  @Xie Jingyi   

TW: anxiété - nourriture - symptomes de dépression  et TCA en sous texte

"Pardon ?"

N'a-t-il pas été clair ? Peut-être que la chambre n'est finalement pas une bonne idée, mais où l'entreposer sinon ? Il pourrait la lui rendre pour éviter de dénaturer le thé à cause d'une mauvaise conservation. Aux yeux du zoomancien, le respect du vivant glisse même dans des feuilles de thé, là, comprimées entre ses doigts abimés. Qu'elles ne soient plus accrochées à théier n'est pas ce qui compte si dans le processus tout a été fait avec déférence envers la Nature et sans jamais prendre plus que le nécessaire.
Mais il retrouve un brin de souffle, quand l'inconnue semble se remettre dans l'instant et comprendre sa question. Chambre, ce sera alors. Il faut juste que Davi n'oublie pas où il a entreposé la galette ! Ce serait dommage de ne pas en profiter au quotidien, de ne pas transformer la saveur dans la pulpe de ses doigts en d'autres sensations. Si au fil des années, le zoomacien a appris comment fonctionne sa synesthésie, que les tissus ont une saveur en bouche et les odeurs font frissonner ses mains, certaines lui restent quand même inconnues quand il ne les a jamais ressenti dans le passé : comme ici, avec ce thé Pu Erh et la rugosité dans la pulpe des doigts.

"Et, hm, par rapport à la nourriture à vous apporter" Regard qui glisse sous ses cils, la surprend à se triturer l'esprit avec son index pointé sur sa tempe. Ça lui rappelle Leandro quand il tourne l'une de ses boucles brunes autour de son doigt sous le stress. Et si penser à son frère cadet lui dessine un maigre sourire, Davi se sent surtout davantage gêné, de créer autant de malaise chez sa voisine. Déjà au début de leur échange, et maintenant, ici, avec ses questions et le temps qu'il lui prend alors que la nuit est déjà au creux de son berceau.

"Est-ce qu'il y a des choses en particulier que vous ne mangez pas ? Ou des allergies ? Ou des choses que vous aimez manger en particulier ?"
"Hmm..."

La question lui fait ouvrir un peu plus yeux tant elle semble globale. Ce qu'il aime ? Les pommes de terre en sauce, les galettes de riz soufflé au chocolat, une assiette de baixaria sans produits carnés, les spaghettis. Les tomates aussi, mais ce n'est pas de saison. Ce qu'il mange ? Peu de tout ça. Car depuis 2009, son appétit a rétréci, son estomac ne semble accepter que le minimum syndical quand il n'oublie pas et la vue d'un plat lui arrache parfois un haut de cœur. Ce n'est pas un sujet qu'il a évoqué avec ses adelphes, et ce n'est certainement pas un sujet qu'il évoquera avec une inconnue, sur son perron, alors que la lune leur crie de se dire au revoir poliment.

Mais avant de réussir à poser ses mots, voilà que les joues de sa voisine se parent de coquelicots, qu'elle s'incline à nouveau et se présente avec un tel respect que Davi n'est pas trop certain de ce qu'il doit répondre à présent. Lui partager ses plats favoris ? Ou son identité ? Elle la connaît déjà, non ? Peut-être n'a-t-elle en tête que ses noms. Et puis... Il n'irait pas dire qu'elle l'a abordé brutalement. Brutalement, c'est quand quelqu'un vous pousse du plat de la main, vous agrippe le col, vous alpague d'un ton qui ne dit rien de bon. Elle, elle l'a... Surpris. Par son énergie nocturne, par des remerciements que Davi n'a jamais attendu, par ses nombreuses questions aussi, qu'il essaye d'attraper au vol pour ne pas en oublier une seule. Car c'est la moindre des choses.

"Vous n'avez pas été brutale Jingyi" qu'il lui répond, pour lui montrer qu'il a et retiendra son identité. Du moins, autant que possible, même après sa porte fermée. Et peut-être que ce qui est attendu est qu'il se présente lui-même, lui partage ses prénoms pour qu'elle ait en tête l'entièreté de son identité. Mais ça ne vient pas, car il y a cette question en suspens et cette crainte de la laisser sans réponse, sur son régime alimentaire. Lui qui a longtemps cuisiné par son adelphie plus jeune sait parfaitement ce que c'est, que de se retrouver dans une cuisine sans trop savoir quoi préparer.

"Je n'ai pas d'allergie et je suis végétalien comme... vous devez vous en doutez." Elle peut faire partie d'un autre Coven, mais à vivre dans ce quartier et à proposer de cuisiner si facilement pour quelqu'un, Jingyi doit être habituée aux régimes non-carnés d'une grande majorité de Vergers. "J'aime bien les pommes, les légumes à feuilles, le chocolat. Les sandwich, car c'est facile à emporter vu que je suis surtout à l'atelier, et..."

Son regard coule vers la galette de Pu Erh, toujours entre ses mains, et ça lui dessine une réponse en tête pour détendre l'échange. Sourire qui grignote un peu son air renfrogné, et tenter l'humour, sujet sur lequel il n'a jamais été très doué.

"J'aime beaucoup le thé aussi." C'est glissé avec un peu de fierté, comme une blague entre elleux que personne ne pourrait apprécier à sa juste valeur. Davi serait totalement capable d'accompagner le Pu Erh avec une tasse de maté. "Et les frites. J'adore les frites, mais... je ne suis pas difficile. C'est déjà très gentil de proposer un accompagnement avec ce cadeau que... Enfin, merci."

Et monter une marche de son perron sans s'en rendre compte, comme si son corps a besoin de clore l'échange et que sa conscience préfère rester sur cet éclat de vie, ce trait d'humour et ce merci.  

Xie Jingyi
Expansionniste
Xie Jingyi

En ligne

La discordance des temps modernes
Le braquage de Serpentine (Août 2024)
Bronzer à l'ombre
La bosse de l'écrivain
Les inarrêtables
Batman & Robin
Nano-quoi?

Trombinoscope : [Terminé] Say it in the silence ; Davi & Jingyi 28cbd03cf13c0a6a95d6bb61986d827c
Face claim : havana rose liu
Pronoms RP : she/her
Âge : 29 ans
Tuer le temps : ORNITHOLOGUE à l'Hermitage of Braid
Familier : FANG, un Loddigésie admirable (colibri) qui déteste ces fausses fleurs en plastique (quelle ignoble farce !) que les citadin‧e‧s mettent partout pour faire joli (c'est moche, d'abord)
Compte en banque : 1450
Arrivé.e le : 27/07/2024
Messages : 1061
   
Say it in the silence



tw: boisson/nourriture, mention de burn-out passé

Davi lui assure qu'elle n'a pas été brutale et, dans ton dos, il y a comme la voix de ta tante qui flotte sur le fil de tes souvenirs. Bien sûr que si, voyons. Heureusement que tu es déjà inclinée, avec profondeur et respect ; sinon tu l'imagines déjà appuyer sur ton dos comme elle le faisait, durant ton enfance, lorsque tu tardais à présenter tes excuses aux gens. Ton regard s'égare même une seconde vers le chemin qui mène à la maison familiale, comme si tu t'attendais à la voir débarquer à cet instant précis pour assurer à Davi que votre famille a vraiment fait du mieux possible pour t'éduquer - que c'est sûrement le fait de ne plus vivre avec elleux qui te fait perdre tes bonnes habitudes.

A la réponse de Davi à ta question précédente, ton corps se redresse. Tu fais de ton mieux pour tout retenir. Tu regrettes de ne pas avoir carnet et stylo avec toi pour noter ce que ton voisin te confie et suppléer à cette mémoire à laquelle tu ne fais plus entièrement confiance. L'idée de sortir ton portable pour corriger ton oubli te vient mais ton éducation retient ta main d'aller fouiller dans la poche de ton vêtement. Ca ne serait pas poli d'avoir le regard rivé sur un écran pendant qu'il te parle, te dis-tu immédiatement. Alors tu l'écoutes attentivement, tu te promets de tout noter dès ton retour à la maison. Végétalien, pommes, légumes à feuilles, chocolat & sandwich. Tu n'as pas l'habitude de préparer des sandwichs britanniques, on n'en mange pas dans ta famille - mais déjà tu te dis que les mo pourraient lui plaire, que les baozi seront faciles à emporter au travail. Végétalien, pommes, légumes à feuilles, chocolat & sandwich. Tu réfléchis déjà à quelles recettes préparer : il a parlé de légumes à feuilles, non ? Peut-être que tu peux demander quelques choux chinois que ta grand-mère fait pousser en ce moment dans son potager ? « J'aime beaucoup le thé aussi. » La joie brille plus fort dans tes yeux clairs, et tu as un petit rire complice et content à la fois : « J'aime beaucoup le thé aussi. » Tu répètes en miroir avec un hochement de la tête.

Végétalien, pommes, légumes à feuilles, chocolat & sandwich.
Et frites.


Une autre question te vient aux lèvres mais tu captes le mouvement de ton voisin vers sa porte et tu réalises qu'autour de vous, le quartier et le monde n'ont pas cessé de tourner, que les lumières aux fenêtres se sont éteintes. A nouveau, tu t'inclines, poliment mais sans la rigidité de tantôt. C'est une salutation, plutôt qu'une excuse. « Je vais vous laisser rentrer. Merci encore pour votre patience, monsieur Galhardo Assunção. Et ... merci aussi pour le cadeau. » Le sourire qui courbe ta bouche s'empare de tout ton visage, fait briller tes yeux. « J'en prendrai soin ... et je la porterai. » Tu la porteras avec plaisir, même, tant tu l'aimes. « Bonsoir. » Une dernière inclinaison, et tu repars vers ta maison, contente du dénouement de cette conversation.

Il s'écoulera quelques jours avant qu'en début de soirée, tu sonnes à sa porte, comme il te l'a autorisé. Et devant l'absence de réponse, deux empilements de gamelles seront déposées sur le rebord de la fenêtre la plus proche de l'entrée, encore chaudes de leur contenu. De ta poche, tes doigts tireront la note soigneusement rédigée sur le thé offert mais aussi sur les mets et la façon de les réchauffer et caleront le papier plié sous une des gamelles.

Puis tu t'éloigneras avec l'espoir que la nourriture lui plaira, du riz parfumé au jasmin aux plats qui l'accompagnent : un sauté de chou pakchoï et de tofu frit, une soupe végétalienne de racines de lotus (emblématique de ta province de naissance) auxquels tu as ajouté deux baozi fourrés aux champignons shiitake et au tofu (faciles à transporter à son travail, tu t'es souvenue de ses mots) ; et des chips de racines de lotus.
Contenu sponsorisé

En ligne