[Terminé] Even in their radiant glow, stars can feel invisible. - ft. Nero

TW : Cauchemar, angoisse

Quelque chose ne tourne pas rond. Lucius lui, peine à trouver le sommeil ce soir. Se retourne dans ses draps sans vraiment savoir pourquoi le sommeil ne le trouve pas. Il a ce mauvais pré sentiment qui l'habite depuis quelques jours et qui ne veut pas s'en aller. Pourtant, rien n'est habituel. Il fait peut être un peu plus chaud que d'ordinaire, mais ce n'est pas alarmant en plein mois d'août. L'Oniromancien se contente juste de rester le plus possible en intérieur, ne s'occupe plus des livraisons à cause de l'effet du soleil sur sa peau et reste donc au magasin exclusivement en période estivale pour servir les clients sur place à la symphonie verte. Nero répond à ses messages régulièrement, sans qu'il ne traîne de manière alarmante. Il a même appelé ses grands-parents avant hier, pour demander des nouvelles et savoir s'il devait s'inquiéter. Son grand père est un peu fatigué, mais ils font attention à leur santé et à rester eux aussi au frais en étant hydratés. Il n'y a aucune raison de s'inquiéter. Mais l'angoisse est présente chez Lucius. Un nouveau cauchemar récurent à fait son apparition au sein de ses nuits depuis le mois dernier. Toujours le même, des tombes dont il ne distingue pas le nom. Deux cercueils et un publique sans visage pour assister à la mise en terre. Les spectres n'ont pas d'expressions, mais Lucius ressent la gravité de la situation. Des enterrements, il n'en a jamais eu dans sa vie. Personne n'est mort dans ses proches. S'il n'est pas assez naïf pour croire qu'il en sera ainsi toute sa vie, le rêveur espère que ce sera le plus tardivement possible pour sa famille.

Alors pourquoi soudainement, la mort fait elle son apparition depuis plusieurs nuits ? Ses traits sont tirés à Lucius. Il ne dort pas assez. Est épuisé, plus qu'à l'ordinaire, plus que dans son quotidien qui est déjà une lutte constante contre l'endormissement à cause de sa narcolepsie. Lui voudrait fermer les yeux et dormir. Mais l'Oniromancien est dans cet état de fatigue tel que le sommeil le refuse. Les tisanes n'y font rien. Un bain pour se détendre non plus. Son estomac est noué et Jager sait que dès qu'il fermera les yeux, il verra à nouveau ces tombes. Peut-être qu'il devrait pousser sa propre magie. S'enfoncer dans ce rêve au lieu de chercher à tout prix à s'en échapper.

Roulant une énième fois sur le côté, saisissant son oreiller dans ses bras pour s'installer confortablement, le rêveur ferme les yeux. Il iras chercher ce rêve lui-même s'il le faut. Pour en avoir le cœur nette et savoir qui sera enterré prochainement.

Lentement, sa respiration se ralentit au même rythme que son rythme cardiaque. Une chappe de plomb entoure Lucius qui sombre dans les limbes du sommeil. Laisse son esprit être porté de rêve en rêve. Une prairie en premier. Puis au loin, une grillage. Peut-être celui d'un cimetière ? L'Oniromancien s'avance dans ce monde des rêves qu'il peine à maîtriser, avec toute l'ironie incombant à sa situation de narcoleptique. Malheureusement, c'est un grand bâtiment de pierres qui se trouve derrière l'imposant portail de fer forgé. Il lui rappelle vaguement le British Museum, qu'il a pu visiter une fois en étant enfant lors d'une semaine à Londres avec ses parents pendant les vacances d'été. Au milieu de la foule, croisant un groupe d'écoliers en pleine visite au sein du département d'archéologie, Lucius se concentre d'avantage pour se retrouver dans les couloirs du bâtiment. S'il connaissait bien le musée, ça ne changerait pas grand chose. Ici, ce n'est pas la réalité. Une porte s'ouvre sur le bord de mer et Lucius la referme avant de poursuivre son chemin. Un étage entier est dédié à la reconstitution d'une cuisine de l'époque médiévale, avec des gens portant des costumes d'époque pendant qu'un employé de bureau, confus d'être ici et d'y voir Lucius, reste penaud un bol de soupe à la main. Puis, l'Oniromancien emprunte des escaliers, pour descendre. Il faut qu'il aille chercher cette prédiction au plus profond de lui. Ignorant un perroquet volant au dessus de sa tête, fréquence parasitaire d'un autre rêveur, voilà que le fleuriste se retrouve finalement dans une immense salle vide de toute âme qui vive.

Levant le nez pour l'observer plus en détails, il en regarde les tableaux. Les peintures bougent, semblent être des portes vers d'autres rêves. Observant une à une les peintures pendant ce qui lui semble être une véritable éternité, commençant à désespérer en voyant que celle galerie semble être infinie c'est lorsqu'il allait baisser les bras qu'un tableau attire son attention. Si les cadres des songes d'autrui sont dorés au sein de ce palais mental qu'a construit l'Oniromancien pour chercher précisément un songe en particlier, celui-ci est différent. D'une couleur noire semblable à celle du charbon, la toile semble à première vue vide. Prenant place sur l'un des bancs lui faisant face dans cet endroit vide qui n'appartient qu'à lui, Lucius observe le canevas se remplir. C'est ici qu'il doit aller. Il ne doit pas lutter, pour se laisser aspirer par cette mystérieuse peinture. Il doit en avoir le coeur net. Être courageux pour savoir qui sera enterré. La toile prend vie, sa peinture avec, pour englober l'Oniromancien de liens tout aussi sombres. Bientôt, Lucius se retrouve aspiré par le tableau l'ayant englouti.

La scène est la même que d'ordinaire. Ses vêtements ont changé, désormais vêtu d'un costume noir, le rêveur se remémore les conseils qu'on a pu lui donner à l'académie pour décrypter les prophéties ou tout simplement comprendre la signification de ses propres songes, qu'ils soient ou non prémonitoires. Un rêve qui se répète n'est pas forcément le signe d'un destin inéluctable, Lucius le sait. Mais celui-ci semble bien différent des autres. Les silhouettes ne bougent pas. Mais quelques traits commencent à grossièrement se dessiner pour leur donner vie, ou du moins, tenter d'éclaircir ce songe qui est le sien. Glissant ses mains dans ses poches pour en jouer avec la doublure, Lucius constate avec amusement qu'il porte le costume sur mesure que Nero a insisté pour lui offrir à son anniversaire. Il n'est pas terminé, contrairement à la réalité. La craie est encore visible sur le tissus pour indiquer l'endroit des découpes à faire pour contenir ses jambes trop longues.

Le publique ne semble pas lui donner d'information. Levant le nez vers le ciel nuageux, vraisemblablement faux et fabriqué par son imaginaire, le voilà à faire la moue déçu. Les tombes portent peut-être un nom ?... S'approchant de l'une d'elles, Lucius sent son cœur flancher en reconnaissant un nom de famille. Le même sur toutes les stèles. Karlsson.

Ce foutu costume qui dans son rêve n'est pas terminé finit par avoir raison de sa plongée onirique. Une aiguille laissée de côté le rappelle à la réalité. Couvert de sueur dans son lit, le souffle court et les larmes aux yeux, vraisemblablement plus secoué dans la réalité que dans le monde des rêves, Lucius peut compter sur son familier pour le rassurer. La fourrure douce de son chat le ramène à la réalité. Lové contre les genoux de son sorcier assis dans ses draps trempés, le félin lève ses grands yeux ronds vers le visage du fleuriste pour l'interroger silencieusement.

« J'ai vu son nom... »
« Tu ne sais pas si c'est un cauchemar ou une prédiction, et si c'est l'avenir, tu ne sais pas si ce sera demain ou dans trente ans. »

Si le chat fait de son mieux pour le rassurer, Lucius secoue la tête en essuyant son visage. Un regard vers son réveil lui indique qu'il est tard dans la nuit de vendredi à Samedi. Ou très tôt le samedi matin, en fonction du point de vue. Sortant de sa torpeur, encore tremblant pour chercher l'interrupteur, Lucius se dirige vers sa cuisine pour y boire un grand verre d'eau. Un verre d'eau qu'il éclate au sol, lorsque sa sonnette retentis pour le ramener à la réalité. Attrapant un short trainant sur son canapé, avec appréhension, sa main se dépose sur la poignée de porte. Est-on venu lui annoncer une terrible nouvelle ?... Non, personne ne sait. Personne ne viendrait le prévenir du trépas de son amant, il l'apprendrait comme tout le monde, au sein du journal le lendemain matin...

Par précaution, Lucius ne fait qu'entrouvrir sa porte pour savoir qui se tient de l'autre côté. Ce n'est pas un agent de police. Ce n'est pas non plus quelqu'un que les Karlsson auraient envoyé pour se débarrasser de lui, s'ils venaient à savoir pour la relation qu'il entretient avec leur fils. Du moins, c'est ce que son amant a pu lui dire et lui répéter depuis des mois, Lucius lui n'a jamais voulu croire que ce soit possible tout en sachant pertinemment qu'il se voulait comme bien souvent la face. La personne en face de lui, il ne la reconnaît pourtant pas. A peine. Ce n'est pas tant à cause des blessures. Mais quelque chose à changé. Ce n'est pas Nero. Ce n'est pas Thanikos non plus. C'est le troisième. Est-il venu en finir avec lui ?...

Son petit ami l'a mis en garde contre deux choses : sa famille, qui pourrait vouloir l'éliminer s'ils venaient à apprendre qu'une liaison romantique existait entre eux, et Jake. Un troisième alter, qu'il ne faut surtout pas rencontrer. Mais Nero a besoin d'aide. Ou Jake. Les blessures les concernent tous les deux, tous les trois. Tremblant comme une feuille, Lucius entre ouvre d'avantage sa porte pour laisser entrer ce nouveau venu impromptu au sein de son salon. Nero est vivant. Du moins, son corps l'est. Lui n'est vraisemblablement pas là, et Lucius l'a compris immédiatement.  

TW : angoisse, TDI, sang

Nero est vivant. A quel prix ? La présence de Jake n'annonce rien de bon à Lucius, mais au moins... L'enterrement ne sera pas le sien. Le ventre noué, sentant des sueurs froides couler le long de son dos en entendant la voix de l'alter, l'Oniromancien fait tomber le verre d'eau qu'il préparait bêtement. Parce qu'il ne sait pas bien quoi faire d'autre dans l'immédiat, que de lui donner de l'eau. C'est quelque chose qui fonctionne bien avec les plantes quand elles ne se sentent pas bien. Les arroser un coup pour les faire repartir sereinement, ou les mettre un peu plus au soleil pour les aider à faire quelques feuilles en plus. Nero n'est pas une plante -quoi que, ne sont ils pas composés en majorité d'eau ? mais le verre d'eau semblait lui être une bonne idée, jusqu'à ce qu'il termine par terre devant son canapé et sur son beau tapis.

Nero, le vrai cette fois-ci semble revenir à lui-même. Approchant avec précaution, Lucius se mord la lèvre et pose une main sur son épaule. Il peine à parler. Il est blessé. Il faut faire quelque chose. Mais sans avoir à demander, le fleuriste sait déjà qu'il ne voudra pas être conduit à l'hôpital. De toute manière, il ne semble pas être capable de parler.

« Ssssh. Je suis là. ça va aller. »

Son rêve lui revient en mémoire. Un flash soudain qui désormais fait sens. Il y avait deux tombes fraîches. Et maintenant, Lucius comprend ce qu'il s'est passé pour que son amant arrive dans un tel état. Lançant un regard inquiet à son familier, ne sachant pas réellement quoi faire, le sorcier cherche un soutien au près du chat. Si seulement Freya était là. Elle pourrait aussi lui dire ce qu'il s'est passé. Etait-elle seulement avec Nero ? Freya... Est-elle encore là ou a-t-elle aussi été une victime collatérale de cet affrontement ?

Prenant une grande inspiration en levant le nez vers son plafond pour se ressaisir, Lucius sait qu'il doit agir et gérer la crise. Le verre d'eau était une bonne idée, mais ce ne sera pas suffisant. Levant son grand corps qui manque de flancher à chaque pas à cause du choc de la situation, l'Oniromancien se dirige vers sa salle de bain pour ouvrir les robinets de sa baignoire. Chercher à nettoyer les plaies, ce n'est sans doute pas une bonne idée. Il n'a pas vraiment de quoi de toute manière, et ne saurait pas trop quoi faire. Le laver du sang, qui n'est sans doute pas que le sien, est déjà une première étape. Et une étape très difficile pour lui, qui peine à supporter la vue de l'hémoglobine dans la vraie vie, en dehors d'un jeu vidéo.

Balayette à la main pour ramasser le verre d'eau qui n'aura servi à rien, Lucius s'empresse de rajouter de la mousse et de vérifier la température de l'eau qui a bien coulé. Suffisamment pour immerger Nero et... Tenter de faire quelque chose.

Pourquoi n'est-il pas plus courageux ? Pourquoi doit-il être si lâche et si sensible ?...

Passant le bras de Nero sur son épaule pour l'attraper, le fleuriste se rend compte qu'il va devoir le porter. Qu'il n'est pas -plus- capable de marcher. Jake a-t-il ignoré la douleur pour les traîner de New Town jusqu'ici ? Le manoir des Karlsson n'est pas si loin. Peut-être une vingtaine de minutes de marche si l'on connaît les raccourcis par les ruelles. Mais dans cet état, c'est une véritable traversée du désert.
Le corps frêle de son amant n'est pas si lourd, si bien que Lucius n'éprouve pas de difficultés à le porter jusqu'à sa salle de bain voisine. Les mains tremblantes, tentant de faire bonne figure, le voilà qui tente de retirer le plus délicatement possible les vêtements qu'il porte. La plupart son déchirés, également tâchés : bons pour la poubelle. Pas un seul instant, dans cette situation, Lucius ne songe que ce sont des preuves potentielles pour une enquête. Non, tout ce qui importe... C'est d'essayer de le garder en vie.

Le regard tout aussi vide que celui de l'enfant des vents, le vagabond tente d'ignorer la situation du mieux qu'il le peut en l'immergeant dans l'eau chaude.

TW : angoisse, TDI, sang

Il est difficile pour Lucius, de rester conscient. Il sent la tête lui tourner, ses mains tremblent alors qu'il nettoie les bras de l'Aéromancien le plus délicatement du monde avec son savon qui sent bon la noix de coco. Lui aussi, est incapable de parler. Pas pour les mêmes raisons : ce n'est pas la douleur, mais plutôt son état mental qui l'en empêche. Il y a sans doute un peu de ça aussi, pour Nero. Les blessures ne sont pas que physiques, l'Oniromancien est toujours incertain de ce qu'il s'est passé et le fait que le nom du frère cadet de l'enfant des vents soit mentionné faiblement n'arrange rien. Il imagine tout un tas de choses, chacune plus terribles les unes que les autres. Sent son ventre se serrer un peu plus à chaque instant, mais reste confiant en se remémorant son cauchemar : il n'y avait que deux tombes fraîchement creusées. Pas trois. Ni quatre.

Les yeux humides et le regard trouble, le fleuriste essaye désespérément de sourire. Laisse Nero s'accrocher à lui comme s'il était sa bouée de sauvetage. Ce qu'il est totalement, dans cette situation. Dans le calme de cet appartement bien trop silencieux, où il n'y a que le clapotis de l'eau ponctué de quelques reniflements pathétiques de Jager qui se retiens de pleurer trop abondamment, voilà le rêveur qui sursaute en entendant un bruit contre son carreau. Un bruit qu'il reconnaît bien, avant que Nero ne confirme : Freya. Au moins, elle est saine et sauve. Déposant un baiser sur son front humide avant de quitter le sol de la salle de bain où il s'était agenouillé près de la baignoire, le rêveur se dirige vers son salon les jambes tremblantes. Regrettant que la petite chouette soit trop frêle pour être serrée dans ses bras comme une énorme peluche réconfortante, le fleuriste se contente donc d'une caresse sur les plumes de l'animal lorsqu'il constate qu'elle n'a rien.

Il sait, que Freya est rarement chez les Karlsson. Elle aussi n'a pas eu une vie facile dans cette maudite maison si bien qu'elle passe le plus clair de son temps dehors, obligée d'abandonner son sorcier. Si la situation attriste Lucius, ce soir, il est heureux qu'elle n'ait pas été là. Qui sait ce qui aurait pu lui arriver... Perdre un familier est une épreuve très souvent insurmontable. Et il est que Nero n'aurait pas la force de la surmonter.

« Tu vas bien... »

Soulagé de l'état de la chouette, Lucius sourit enfin sincèrement malgré les larmes.

« Nero est là. Je lui fais prendre un bain... C'est Jake qui les a ramenés. Je ne sais pas plus que toi ce qu'il s'est passé, il est blessé et je... »

C'est trop pour Lucius qui soudainement se met à sangloter à chaudes larmes sans plus pouvoir se retenir. Est-ce que Freya sait quoi que ce soit ? Est-ce qu'elle a pu voir, même de loin ce qu'il s'est passé cette nuit?

« Je fais le même cauchemar depuis une semaine... Deux tombes, dans un cimetière je... J'ai cru que... »


Il a imaginé le pire, Lucius. Sait désormais qui sera enterré prochainement. Ou du moins, s'en doute fortement. Il n'a pour seul réconfort que de savoir qu'il ne s'agit pas de Nero dans l'une des deux sépultures.

TW : angoisse, TDI, sang

Lucius n'a jamais été à l'article de la mort. Si son état de santé a pu être inquiétant, le temps que l'on puisse poser un diagnostique concret sur sa fatigue chronique, ça n'a jamais été une urgence vitale. On lui a simplement interdit de pratiquer la natation pour ne pas risquer une noyade, mais aussi la conduite. En théorie, il ne devrait pas être derrière un volant mais... Le fait tout de même, à l'aide de cachets pour le garder éveillé mais aussi de quantités industrielles de Monster. S'il connaît bien evidement le lien entre un sorcier et son familier, l'Oniromancien ne savait pas que l'autre moitié pouvait sentir la mort venir. Son estomac se serre à cette pensée : Freya a risqué d'y passer aussi cette nuit. Caressant la joue de la chouette du pouce, Lucius secoue la tête :

« Non, c'est tant mieux que tu n'ai pas été présente, tu... tu ne serais sans doute plus là si ça avait été le cas, Nero n'aurait pas pu s'en remettre. »

Qu'est-ce qu'elle aurait pu faire, de toute manière ? Aucun de leur familier n'est suffisamment impressionnant ou agressif pour les défendre. Freya pourrait mettre des coups de bec, griffer de ses serres, mais elle n'est qu'un petit hibou. Il en est de même pour nuggets, qui ne pèse que cinq kilos dont un de poils uniquement. Laissant le familier voler pour rejoindre Nero, Lucius essuie ses larmes avant de retourner à la salle de bain pour finir ce qu'il a entrepris. Le bain est difficile, mais la présence de la chouette a quelque chose de rassurant. Une angoisse de moins, pour Lucius, qui respire déjà un peu mieux en sachant que Nero pourra surmonter cette épreuve. Aussi difficile soit-elle, au moins, son familier est encore là. Une crainte de moins pour L'oniromancien qui en prenant garde à lui faire le moins de mal possible, sèche et habille rapidement Nero avec les vêtements qu'il a pu laisser ici. Porté au lit, installé dans un plaid, Jager ne sachant pas réellement quoi faire renifle et se force à sourire en allumant sa télévision pour y mettre disney plus et le dessin animé favori de son amant. Une caresse dans ses cheveux, il annonce :

« Reposes toi devant Wall-e, je vais aller nous faire du café. »

C'est bête, mais c'est la seule chose à la quelle il pense actuellement, pour apaiser la situation. A s'activer dans sa cuisine, Lucius prépare également une assiette de pastèque à la chouette : elle aussi a bien mérité un petit déjeuner après cette nuit. Levant les yeux pour voir l'aube commencer à pointer le bout de son nez à travers les fenêtres, le fleuriste renifle de nouveau dans sa cuisine face à sa cafetière avant d'envoyer un SMS.

J'ai besoin que tu viennes à la maison dès que possible, avec du matériel s'il te plaît. Je t'expliquerais tout sur place, promis, mais ne dis rien à maman je t'en supplie... Je vais bien, c'est pour un copain.

L'estomac noué en envoyant un sms si matinal à Mark, le rêveur soupire devant sa cafetière en tendant l'oreille pour le journal matinal de Leith FM.

Un incendie s'est déclaré cette nuit dans le quartier de New Town. Un suspect a été interpellé à proximité des lieux, mais pour l'instant, aucune information n'a été communiquée sur la nature de l'incendie ou sur d'éventuelles victimes.

Tasse de café à la main, grimace au visage, Lucius contemple la porte de sa chambre. Il sait, désormais ce qu'il s'est passé. Devine pourquoi le prénom d'Ichabod a été prononcé. En attendant l'arrivée du médecin, l'Oniromancien retrouve sa chambre. Dépose une tasse de café devant son amant, à qui il sourit en s'installant à ses côtés pour profiter du film. Son portable vibre, avec une réponse : Mark arrive. Préférant préparer la situation pour éviter toute panique, Lucius caresse les cheveux encore humides de Nero.

« Mon beau père va venir pour te soigner. On peut lui faire confiance, il ne diras rien... Tu as besoin d'un médecin, Nero. »

TW : angoisse, TDI, blessures

Expliquer c'est ce qu'il y a de plus difficile. Ou tout du moins, juste après avoir tenté de rassurer Nero, en vain. L'Oniromancien est dépourvu, déjà épuisé et trop angoissé. Un autre SMS est rapidement envoyé à son travail. Il ne pourras pas venir aujourd'hui, à cause d'une urgence familliale, est désolé de prévenir si tard et s'en veut beaucoup. Réellement, pour le coup : les samedis il y a souvent beaucoup de monde à la fleuristerie et ça tombe vraiment mal. Mais comment pourait-il aller au travail avec une situation pareille sur les bras ?...

Marc n'est pas long à arriver, et Lucius s'empresse d'aller lui ouvrir :

« Pardon, d'être mystérieux... Mais vraiment, j'expliquerais tout c'est promis... »

L'état de Nero est inquiétant et l'hydromancien le remarque bien. Bien entendu, qu'il a déjà des questions. A commencer par "qu'est-ce qu'il s'est passé ?"
Et ça l'Aéromancien est incapable d'y répondre. Lucius aussi, dans une certaine mesure en est incapable :

« Est-ce que tu as écouté Leith FM sur la route ?... Tu es au courant de ce qu'il s'est passé cette nuit à New Town alors. C'est... Le fils de la famille, il a survécu, mais je ne sais pas ce qu'il s'est passé... Il a pas trop parlé, après qu'il ait débarqué chez moi... Je... Je lui ai donné un bain et je t'ai appelé ensuite. »

Oui, c'est sans doute le choc. Oui, ils iront au commissariat plus tard dans la journée, c'est important. Jager acquiesce aux dires de sa figure paternelle, qui s'active maintenant à panser les blessures de son petit ami. Le fleuriste tait la nature de leur relation pour le moment, préférant qu'on les prennes pour des amis que comme des amants. Mais le fait que Nero ait des vêtements chez Lucius donne déjà une bonne idée à Marc, qu'ils sont ce que l'histoire aurait décrit comme des colocataires il y a encore un siècle ou deux. Oh, ça ne poserait de problème à personne dans la famille, s'il venait avec un garçon à présenter. Ce serait pareil, peu importe le genre de la personne, tant que c'est quelqu'un de bien et qu'il est heureux avec. Les Jager ne portent pas de jugements sur le genre et l'amour, ni même sur le Coven et encore moins sur la couleur de peau. Ils jugent seulement la valeur morale d'un individu.

L'Oniromancien sursaute en entendant la voix de Marc lui demander de l'eau. L'hydromancie va être utilisée, afin de soigner la main du brun. Trottinant à sa cuisine pour remplir une bassine d'eau tiède, Lucius préfère quitter la pièce et monter le son de la radio dans sa cuisine en préparant de nouveau du café. Une autre tasse pour lui et une pour Marc, qui l'aura bien méritée. Quitter sa chambre lui épargne d'entendre les os de son amant craquer, et probablement un malaise.

Il faut qu'il garde le bras en écharpe pendant un moment. Qu'il aille voir un vrai médecin dès que possible, mais sa vie n'est pas en danger. Les paroles rassurent Lucius, qui hoche la tête en tenant une tasse de café. Avant de rougir à la question d'un hydromancien trop observateur :

« En fait... ça fait un moment. Il était dans le placard à cause de ses parents qui ne l'acceptaient pas du tout. »

Mais maintenant il n'y a plus vraiment de raison de se cacher. Plus de raison de s'inquiéter d'un mariage entre Nero et Moira, qui n'arriveras pas à l'évidence. Et c'est une bonne chose, malgré le terrible de cette situation. Remerciant Marc encore une nouvelle fois chaleureusement, en promettant qu'il présenteras Nero le moment venu, le voilà qui rejoint avec appréhension son petit ami dans sa chambre. Passant ses doigts dans ses mèches brunes désormais sèches, il esquisse un sourire :

« Cet homme m'a élevé depuis que j'ai sept ans. On peut lui faire confiance, Nero. Si je suis quelqu'un de bien, c'est aussi grâce à lui. »