Shelley Prasad ⨳ Talk so pretty but your heart got teeth

Identité - Shelley Prasad. Le choix de son prénom était une évidence pour ses parents, donné en l’honneur de l’autrice Mary Shelley qui les a fait se rencontrer lors d’une chaude soirée de juin 1970 à l’ouverture du club de lecture d’Old Town. Shelley aime se dire qu’elle porte en elle l’origine de leur rencontre, leur amour des mots et la nécromancie jusqu’à la boucle du “y”, qui conclut ses poèmes. Si elle porte avec fierté le nom de son père, dont la famille a immigré de l’Uttar Pradesh quelques années suivant l’Indépendance, elle a longtemps hésité à débuter des démarches pour y accoler celui de sa mère, Da Silva. L’administratif n’ayant jamais été son fort, le nombre de papiers à réunir ont eu raison de son souhait.

Naissance - Née le 20 janvier 1974 à Edimbourg, elle a fêté ses 50 ans l’année dernière.

Nationalité & Origines - Écossaise de nationalité, née et éduquée à Edimbourg entre deux maisons, deux communautés, deux familles, qui ont fait au mieux pour que Shelley ne se sente jamais abandonnée. Mère suisse romande aux origines italiennes et père indien, tous les deux chercheur en thanatologie, tous les deux épris de recherche et de réponses, tous les deux décédés bien trop vite.

Magie & palier - Nécromancie palier 3 depuis une bonne décennie, dont l’hypermnésie visuelle nourrit encore aujourd’hui sa plume et l’a longtemps aidé à faire son travail comme elle le souhaitait. Shelley se souvient de tout. Des visages disparus et des sourires en coin attendris lors des mises en terre, tels des derniers au revoir taquins. Mais aussi des perles aux coins des yeux, de celleux qui semblent avoir besoin de réconfort à travers quelques mots glissés ou un simple contact de sa main. On ne pourrait pas la qualifier de brillante sur le reste, bien qu’elle maitrise sa magie comme une majorité de sorcier·es de son âge. N’a jamais cherché à être la plus douée, encore moins à passer des heures à perfectionner ses dons. Shelley avait le coeur éprouvé par les mots, l’esprit enveloppant les autres et les mains picorant dans des bouquets, pour fleurir les tombes. C’était déjà bien assez à faire.

Familier - Archibald est un grand pangolin aux écailles dorées. Si ses griffes sont acérées, elles restent constamment contre les unes les autres, par peur de rayer un meuble ou pire, de blesser quelqu’un. Peu peuvent se targuer de l’avoir un jour entendu parler, la timidité qui glisse de ses épaules rondes seulement lorsqu’il creuse aux côtés de sa sorcière. Si sa discrétion n’a d’égal que la douceur de son timbre, il aime glisser son long museau dans les paumes des personnes qui ont besoin de réconfort.

Tuer le temps - Nouvelle Gardienne des âmes du coven des Vagabond·es. Visage connu de toustes mais quasi anonyme de nom, Shelley a été autant une surprise pour la majorité (”Qui? C'n'est pas elle qui a creusé la tombe d'Oncle Glenn ? ”) qu’une évidence pour son cercle proche (”J'en aurais parié ma maison !”). Si elle a prit des jours à donner sa réponse à lae Prophetes·ses des songes, elle a fini par accepter, le regard haut et le timbre plus clair que certaines volontés des ancêtres. Mais à mesure que son acceptation glissait de ses lèvres, son coeur se morcelait un peu plus. C’est un honneur, qu’on lui murmurait et Shelley aurait été entièrement d’accord, si un autre nom était sorti des augures.

Ancienne fossoyeuse, les bottes dans la terre et l’âme toujours au contact des défunts, quel que soit le Coven pour lequel elle creusait les sépultures. Son métier lui manque terriblement, pour tout ce qu’il lui apportait, pour tout ce qu’elle y faisait, pour tout ce qu’elle offrait à celleux qui perdaient quelqu’un. Pour ces poèmes écrits grâce aux récits d’outre-tombes sur des carrés de papier abandonnés au fond des tombes, ces fleurs achetées à un botanomancien de Grass Market et déposées chaque jour sur les pierres nues, pour cette terre fraichement retournée prête à accueillir les personnes parti·es pour toujours, comme une nouvelle paire de draps dans laquelle on aime se glisser.

Poétesse sur son temps libre, les émotions sur le clavier et les mots tranchants qui galvanisent. Shelley touche l’âme du lecteurice qui s’aventure dans les fanzines et ses recueils auto-édités pour lui dire haut et fort “Existe”.

Philtre d'amour - Asexuelle homoromantique. Son coeur ne tambourine que pour les femmes et ce, depuis aussi loin qu’elle se souvienne. Si ses relations ne se comptent que sur les doigts d’un seule main, elles ont toutes durée de longues années sans pour autant être connues de ses proches. Souvent terminées d’un commun accord, sans drame ni douleur subsistante dans le myocarde, un point commun revenait pourtant : Shelley n’a pas peur de s’engager, mais de se montrer vulnérable à celle qui aurait une place prépondérante dans son existence. “On manque de réciprocité Shelley. Tu ne peux pas être celle qui donne tout le temps et refuse de recevoir. Tu sais, on t’aimerait autant même si tu en faisais cent fois moins.”

Coming-out très récent, si quelques membres de ses deux familles ne l’ont pas accepté de suite, le sujet n’est plus jamais revenu dans les conversations. Célibataire depuis quelques années maintenant, la solitude ne lui pèse pas pour autant. Shelley a de l’amour à offrir mais n’attend pas une partenaire pour le partager.

L'enfer c'est les autres - Isolationniste convaincue, bien l'un des seuls sujets sur lequel sa douceur laisse place à une colère sourde. Elle n'apprécie pas les humains, pour tout ce qu’iels détruisent, tout ce qu’iels pillent et pour celleux qu’iels brisent. Enfant de l’Edimbourg magique, elle n’en sort quasi jamais tellement elle n’en voit pas l’utilité. Si Shelley a ce besoin d’aider et de soutenir quiconque requiert son oreille attentive, son ombre broiera la main de tout humain qui réclamera la sienne. La violence avec laquelle son meilleur ami les a quitté lors de l’Attentat du Parlement n’a fait qu’affuter la haine de la nécromancienne envers un groupe qui, à ses yeux, représente toute une espèce.