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Breath, talk, repeat

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Davi Galhardo Assunção
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Davi Galhardo Assunção

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Face claim : Marco Pigossi
Pronoms RP : il
Âge : 35 ans
Tuer le temps : Couturier et créateur de la marque Assunção. Demi-couture et haute-couture qui privilégie l'upcycling et les tissus vegan pour une mode plus slow et respectueuse de toustes.

Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

Compte en banque : 3246
Arrivé.e le : 30/11/2023
Messages : 1113
   


Breath, talk, repeat

début juin 2024 feat  @Dubh Ó Fearghail  

TW :anxiété ; mention de décès

D’une main, il tenait le tissu glissant sur ses genoux. De l’autre, ses doigts marquaient les futures coutures, avec de fines épingles à tête colorée. Il était à peine 8h, l’atelier et la boutique revêtaient des allures sacrées au vu du silence qui y régnait. Davi appréciait ces instants où il était seul, avec ses aiguilles, sa machine et ses idées. Si souvent, il en profitait pour avancer sur une commande en cours, avant de devoir reprendre sa casquette de chef d’entreprise - qu’il avait encore bien du mal à porter sans la sentir chanceler - ce matin, il débutait une création pour lui. Cela faisait des mois qu’il n’avait pas pris le temps de se coudre un vêtement, empêtré dans la tornade qu’était Assunção depuis la fin de l'année, mais aussi à cause de deux doigt en attelle suite à l’incident de février qui n’arrangeait pas le rythme. Si ses os avaient fini par se consolider, la fulgurante ascension de la marque n’avait pas encore atteint de palier. Chaque jour, chaque nuit, chaque seconde de sa vie actuelle était régie par les rencontres, commandes et confection, au risque d‘en oublier de se préserver. Et si le rendez-vous de ce matin allait dans le sens de lui décharger un peu les épaules, l’angoisse restait bel et bien présente. Davi était de ces personnes (trop) habituées à porter lourd et longtemps, sans demander d’aide, jusqu’au jour où le poids devenait de trop et qu’elles se brisaient sans rien pour colmater. Il n’avait pas envie de ça pour Assunção. Déjà, parce qu’il avait une responsabilité envers ces deux salarié·es - bientôt un troisième. Et surtout, parce que la marque restait le dernier lien avec Rio Branco, le dernier élément qui le connectait à l’État qui l’avait vu grandir, le dernier point de jonction avec sa famille décédée. Il n’y avait bien que pour elleux, que Davi avait été capable de demander de l’aide et par connexion, de faire grandir la seule activité qui le ramenait un peu plus à la réalité, jour après jour, heure après heure. Si la croissance lui faisait peur, la chute avait des allures d’abandon. Une fois lui avait suffit, il n’y aurait pas de seconde.

Il avait accepté peu d’entretiens, trois en tout, et ce matin venait le dernier candidat à rencontrer avant de se décider de qui conviendrait le mieux pour le poste de community manager de la marque. Si pendant un temps, Davi avait été aux commandes des réseaux sociaux, son incompétence et son manque de régularité ne faisaient pas honneur aux idées de l'équipe pour ces canaux de communication. S'il n'y avait eu que lui, un post tous les six mois et une story par an aurait suffit ! Quant à YouTube et autres réseaux sociaux, les comptes en seraient restés au stade embryonnaire, avec à peine une image de couverture. Il était temps de lui dégager cette responsabilité, qu'il mette le temps à galérer à choisir les bons hashtags dans les activités qui lui réussissaient : le modélisme et les points de piqûre, pas les fils d'actualités et les post épinglés.
Heureusement, Davi n’avait pas été seul à décider sur les candidat·es à voir. S’il n’y avait eu que lui, jamais il n’aurait porté son choix sur la candidature de Dubh Ó Fearghail. Pas que le profil du jeune homme ne correspondait pas à l’essence de la marque, bien au contraire. Son audace, la qualité de sa vidéo envoyée directement sur le profil d’Assunção, sa maitrise des codes des réseaux sociaux, son engouement, tout collait. Mais Davi avait beau être réputé pour son caractère libre et l’intransigeance de ses valeurs face à une société où la couleur de l’argent faisait plier bien d’autres esprits, il l’était aussi pour sa difficulté à s’entourer de personnalités à l’opposé de la sienne. Au vu de ce que le jeune Ó Fearghail dévoilait, il n’y avait pas plus différent que les deux hommes.

9h30 et des poussières, assis dans son atelier, il attendait en essayant de se concentrer au mieux sur la doublure commencée plus tôt. Mary, l’une des vendeuses de la boutique, devait accueillir Dubh avant de le guider jusqu’à l’atelier, qui se trouvait à l'arrière. La brune avait proposé de procéder ainsi, sachant pertinemment que le couturier n’aurait pas su trop quoi dire en accueillant le jeune homme : Davi avait préparé ses questions, mais pas le small-talk qui devait introduire l’entrée de Dubh dans la boutique.

”Davi ? Dubh est arrivé.” Tête brune qui apparut dans l’entrebâillement de la porte avant de disparaitre aussi vite. Mary avait cette facilité à être vive comme le vent, capable d’être à deux endroits à la fois.”Entrez, il n’est pas méchant.” qu'elle ironisa, en hors-champ.

Le fameux "il" releva les yeux, les sourcils légèrement froncés par la remarque de la vendeuse : non, Davi n’était pas méchant, juste un poil rustre, avec un visage aussi clos qu’une porte de prison. Mais il savait faire des efforts, quand l’anxiété ne prenait pas le pas sur son éducation. Se levant par politesse, le tissu toujours en main pour éviter une poignée inutile, Davi sentit la tension de ses doigts remonter le long de ses avant-bras pour venir se loger dans ses dorsaux. Génial.

"Bonjour, Davi Galhardo-Assunção. Asseyez-vous où… vous voulez.

À vrai dire, il n’y avait qu’un fauteuil à l'allure cosy et deux chaises, dont l’une état celle de Davi et l’autre était recouverte d’une pile de tissus vermillon. Si l’atelier était plutôt chaleureux et bénéficiait d’une grande fenêtre murale, il restait assez petit au vu des deux machines à coudre, de l'étagère à rouleaux de tissus et des tables de travail qui prenaient la moitié de la pièce. Davi n’aimait pas les grands espaces et cela se ressentait dans l’agencement du lieu. Fais un effort. La voix de Liz résonna dans sa tête comme un son de cloche lui rappelant que des deux, c’était le blond qui devait être le plus stressé, pas lui.

"II y a une machine à café si vous souhaitez vous en faire un. Elle est toute nouvelle et je ne sais pas m’en servir, mais… Servez-vous."

Geste bref de la main vers ladite machine à espresso, sourire timide qu'il espérait accueillant. Le blond saurait surement quel bouton utiliser pour se faire couler le précieux élixir. Tu ne lui as même pas demandé de se présenter. Davi souffla discrètement. Ça commençait bien.

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italique + couleur : Il entend son feu-familier lui parler.
Dubh Ó Fearghail
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Dubh Ó Fearghail

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Face claim : Taz Skylar
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Âge : 28 ans
Tuer le temps : Acteur qui attend son heure - ça sonne mieux que raté.
Arnaqueur/magicien chez les humains, qui use un peu trop de ses talents pour se faire de l'argent.
Community manager chez Assunção, option créateur de contenu qui aime trop porter de belles fringues.

Familier : Aoife, husky sibérien la plus drama-queen qui soit, et qui possède son propre compte TikTok -qui a plus d'abos que celui de Dubh, oups.
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Breath, talk, repeat

début juin 2024 feat @Davi Galhardo  

TW : un gros mot oups.
Soundtrack : Bakermat

8h30 pétantes, et déjà le 3e café. L’événement était assez rare pour être souligné, à savoir un Dubh déjà debout, habillé, au taquet - et même pas parce qu’il revenait de soirée. Le réveil l’avait extirpé d’un rêve assez agréable, où il surfait allégrement sur des vagues multicolores en boostant la planche grâce au vent et oh, tiens, une idée à tester un jour ça. Mais l’heure n’était pas au fantasme pour une fois, et dans un pragmatisme qui avait été jusqu’à dérouter son familier, Dubh s’était entraîné encore une bonne vingtaine de fois à répéter ce qui avait tout d’un nom de formule magique, tout en domptant ses mèches rebelles devant le miroir. « Assun-ção. Nan, allez, un effort Dubh ! A-ssun-ção. » Les pattes posées sur le rebord de la baignoire histoire de pouvoir capter son reflet au passage, Aoife l’observait en silence avant finalement de se prêter au jeu. « Assunção ! » prononça la chienne dans un portugais brésilien presque aussi parfait que le sien désormais - merci l’aéromagie pour la facilité pour les langues, et Sofia, croisée un soir dans un bar, qui avait bien aidé aussi. Amusé, Dubh répéta le nom de son futur peut-être employeur et commença un jeu de ping-pong pénible pour ses colocs, mais qui eut le mérite de le détendre. Jusqu’à ce que la husky, usée sûrement par ce petit jeu, ne finisse dans un hurlement de loup caractéristique chez elle, qui déclencha trois tapes furieuses sur le mur. « Dubh putain ! » Oups… Déboulant dans la chambre d’Hasan, son coloc offensé, Dubh déposa sur son front encore chaud de sommeil un baiser bruyant pour se faire pardonner avant de filer à nouveau. « Souhaite-moi bonne chance ! »

Chevauchant sa fidèle trottinette pour se rendre jusqu’à la boutique, Dubh répétait son texte comme il l’aurait fait pour une audition, se moquant bien de parler tout haut dans les rues pourtant pas si désertes à cette heure. « Monsieur Galhardo-Assunção ? Enchanté, Dubh Ó Fearghail pour vous servir… Enfin j’espère ! Ma vidéo ? Oh, écoutez, vous me flattez vraiment ! Imaginez comme ça rendra mieux avec vos vêtements, franchement ! » Lorsque l’offre de community management était tombée dans ses DMs - envoyée par une ex très au fait de ses galères de thunes, et très accro à ses story - Dubh avait sauté sur l’occasion. Pas comme s’il pouvait prétendre être qualifié pour le job, pas comme s’il avait le CV pour d’ailleurs, mais selon ses propres principes, l’expérience comptait plus que des diplômes, alors il avait tenté le coup. Et brainstormé avec ses colocs autour de deux ou trois bières pour trouver THE idée qui le ferait se démarquer. Et bingo : une penderie en vrac, quatorze essais infructueux et un peu de montage plus tard, Dubh avait pu envoyer sa vidéo transition super stylée, où il enchaînait pas moins de six chemises différentes sur une musique Do Brasil, avec même un petit déhanché s’il vous plait. Parfait pour présenter votre future collection, non ? s’était-il payé le luxe de commenter avant d’enchaîner sur un rapide texte de présentation et de conclure sur le fait que de vive voix, ça serait mieux quand même, non ? Et voilà, deux semaines plus tard, l’heure de l’entretien. Pas qu’il excellait dans l’exercice, vu qu’il enchaînait surtout les boulots contractuels et les auditions. Mais pas comme si ça le stressait trop non plus - au pire, il trouverait autre chose, hein.

9h26, légère avance donc, et c’était un exploit. Posant la trottinette contre le mur de la boutique, Dubh chargea Aoife de monter la garde - et surtout de rester ici, histoire d’éviter une scène - avant de rentrer avec assurance, mais un peu de réserve tout de même dans les lieux. « Bonjour ? » Emergeant de derrière une pile de vêtements, une jeune femme au visage avenant et doux l’accueillit - Mary, comme il l’apprit alors qu’elle lui tendait une main très amicale. Oh, si c’était elle qui lui faisait passer l’entretien, c’était gagné ou presque tant le feeling lui sembla passer en une demie-seconde - Dubh était bon pour les pressentiments comme ça. Sauf que non, comme il se doutait, ça serait bien le boss qui allait le cuisiner, et après une rapide visite des lieux tout en papotant gentiment avec Mary, ça y était. L’introduction de la jeune femme, d’ailleurs, lui mit un tout léger coup de pression. Pas méchant, hein ? Ca voulait dire qu’il donnait cette impression, non ? Mais no panique : des directeurs de casting revêches, il en fréquentait à longueur d’année. « Merci Mary ! Monsieur Galhardo-Assunção… » le salua-t-il poliment dans une prononciation qu'il estima réussie, inclinant légèrement la tête alors qu’il remarquait que la poignée de main n’était pas une option du fait que le créateur était affairé à... et bien, créer. S’asseyant comme il l’avait convié à le faire, dans un fauteuil plutôt confort, Dubh s’efforça de rester quand même le dos droit, son regard se baladant un peu dans l’atelier avant de revenir à son interlocuteur. Qui lui fit une proposition…test ? Est-ce que faire le café ferait partie de ses futures attributions ? Ou est-ce que l’idée était de voir s’il allait accepter, ou non ? Bon, ok, pas la peine de cogiter. Un café de plus et sa jambe tremblerait niveau max, donc ça serait non. « C’est très gentil merci, mais ça ira. Enfin, vous voulez que je vous en fasse un peut-être ? Si cette machine vous donne du fil à retordre. » Expression blague une déjà placée, pow pow, bien joué Dubh !

Repérant que l’homme des lieux avait lâché un léger soupir, Dubh songea qu’il était temps de passer à un sujet plus sympa, et flatteur. « Si je peux me permettre, ce lieu est vraiment incroyable. La boutique déjà, c’est vraiment canon. Ultra instagrammable. Et votre atelier, vraiment, c’est purement… authentique. Ouais, c’est ça, authentique ! » L’endroit évoquait un joyeux bordel, pur espace de créativité - cf, sa chambre - qui pourrait permettre de créer du contenu coulisses. Oui, Dubh avait un peu bossé son sujet, et avait déjà en tête quelques formats. Même si son but précis, c’était d’en créer là, en direct, pour montrer qu’il avait de la ressource. « Désolé, c’est que vous avez sûrement des questions ? Je sais que j’ai pas tellement d’expérience, mais je suis incollable sur les trends ! Enfin bref, pardon, je vous écoute. » Il avait pourtant répété avec des potes qui, eux, avaient déjà passé l’épreuve de l’entretien. Mais il n’avait pas tellement prévu que le recruteur/patron soit aussi… taiseux. Et le silence, ça ne demandait qu’à être rempli alors, il remplissait. Du grand Dubh…

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Cliquer pour voir l'inspi de la vidéo
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début juin 2024 feat  @Dubh Ó Fearghail  

Le jeune homme - Dubh - semblait plutôt à l’aise au vu de son regard curieux et de sa position assise. Finalement, de l’extérieur, on aurait pu s’imaginer que des deux, Davi était celui passant l’entretien avec les veines de son cou tendues et son regard fixe dénotant un semblant d’appréhension. Au lieu de stresser, prends des notes. Liz avait raison. Attrapant un carnet qui trainait sur la table à côté de lui, le couturier nota rapidement que son interlocuteur ne prenait pas de café. Détail pour certains, mais qui restait important pour le brun au cas où Dubh venait à rejoindre l’équipe. À sa proposition, Davi lui répondit par un hochement horizontal de la tête : pas de café pour lui non plus ! Cela ferait deux anti-caféine, une rareté dans le monde de la mode (et non, il ne s’imagina pas un instant que Dubh s’était enfilé on ne sait combien d’espresso avant !). Quant au jeu de mots, il le comprit sans y faire trop attention : Davi cultivait l’humour comme les pyromancien·nes apprenaient la modération (à savoir, difficilement).

La remarque du blond sur l’atelier lui fit relever les yeux : si sa boutique était bien quelque chose, instagrammable n’aurait pas été le mot choisi par Davi. Agréable, chaleureuse… Mais lui n’était pas un passionné des réseaux sociaux et s’il lui fallait une nouvelle preuve de son manque de talent dans la thématique, Dubh Ó Fearghail la lui offrait sur un plateau d’argent.

”…et votre atelier, vraiment, c’est purement… authentique. Ouais, c’est ça, authentique !”
”Vous avez le droit de dire bordélique.” répondit-il, d’un ton plat et qui n’invitait en rien à la réponse. S’il avait voulu mettre à l’aise par un semblant de trait d’humour (vraiment un terrain en jachère), ce n’était pas une franche réussite. Bordélique n’était même pas le bon terme, au vu de l’organisation rigoureuse du couturier. Mais un regard externe pourrait ne rien comprendre au rangement par utilité des ciseaux et nombreuses pelotes à épingles, ou aux piles de tissus et bobines de fil qui semblaient trainer sur les plans de travail. Mary lui avait déjà proposé l'installation de nouvelles étagères pour utiliser la hauteur des murs, mais Davi avait refusé. Pour le moment.

“… Désolé, c’est que vous avez sûrement des questions ? Je sais que j’ai pas tellement d’expérience, mais je suis incollable sur les trends ! Enfin bref, pardon, je vous écoute.”

Yeux verts plantés dans ceux tout aussi clairs de son opposé, il fronça des sourcils face à la phrase de Dubh, qui était aussi longue qu’un mètre ruban. Si le mouvement de faciès était anodin pour le couturier, simple preuve de sa réflexion, on lui avait souvent fait la remarque que beaucoup pouvait y voir une forme de colère ou d’agacement. Il tenta de détendre son visage avant de reprendre la parole.

”Et vous savez parler pour deux visiblement.” Ce n’était pas une critique, Davi était même enthousiaste à l’idée de ne pas avoir à trop prendre la parole durant cet entretien et, peut-être, pour la suite de la collaboration. Le zoomancien appréciait davantage écouter que de se faire entendre et avait besoin de temps pour former ses remarques. Si elles s’avéraient souvent à côté de la plaque ou en retard lors d’une conversation, elles arrivaient parfois comme une goutte de pluie salvatrice après une journée caniculaire. Ou alors comme un coup de tonnerre laissant le monde silencieux.

”En tout cas, merci d’être venu et merci pour votre vidéo qui était… remuante. Et techniquement réussie.” Il se rappela de sourire, pour adoucir l’échange. ”L’expérience ne m’intéresse pas vraiment, je privilégie des profils comme le vôtre pour constituer l’équipe de la marque. Moment d’hésitation, doigts tapotant ses genoux alors qu’il cherchait ses mots. ”Qu’est ce qui vous plait à l’idée de travailler avec nous et en particulier pour nos réseaux sociaux ? C’est un domaine assez… emmerdant ? Non ? ” L’avant-dernier mot arriva comme un cheveu sur la soupe, lui qui avait su tenir le cadre propret d’un début d’entretien basique. Mais si Davi était beaucoup de choses, minimaliste sur les insultes n'en était pas une.

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début juin 2024 feat @Davi Galhardo Assunção  

TW : /
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L’idée de passer la première épreuve d’entretien à apprivoiser une machine à café n’avait pas tellement de quoi impressionner Dubh - qui avait réussi l’exercice avec celle de la coloc sans problème alors qu’Hasan s’était quasi arraché les cheveux, qu’il avait fort jolis, en essayant. Sûrement même que ça lui aurait fait marquer des points, option serviable et tout ça. Mais son patron ne semblait pas tenté par la caféine - curieux du coup d’avoir une machine dans son atelier, mais bon. Dubh nota donc l’info mentalement, sachant très bien qu’il oublierait sûrement aussi vite que ça lui était venu, alors que son interlocuteur, lui, notait des trucs dans un carnet comme quelqu’un de sérieux. Oups, est-ce qu’il aurait du faire de même, et venir autrement que les mains dans les poches ? Bon. Pas grave. Il était venu avec des idées, et c’était bien ça, les idées. C’était pour ça qu’on le paierait très certainement s’il réussissait à marquer des points autrement, du coup. Genre, flatter son peut-être futur patron en lui parlant de sa boutique, mais le brave gars semblait aussi hermétique à ses compliments que Dubh lui-même l’était à recevoir des conseils de ses grands frères. Et bien, ça commençait bien. « Oh, j’oserais pas… » lâcha-t-il en guise de commentaires à la phrase qui n’en demandait pas. Sûr que le lieu était bordélique, mais ça n’était pas des mots qu’on disait tout haut… Si ?

Franchement, les choses étaient tellement plus simples en audition, quand il avait juste à apprendre un texte et basta. Mais là… Là, il fallait improviser, et même s’il savait bien faire, ses répliques n’avaient pas trop l’air de toucher Davi en plein coeur. Déjà, parce qu’il avait l’air de vouloir qu’il se taise si fort que ça se voyait sur son visage - ce que Dubh fit, donc, surtout après la petite réplique sur son côté bavard. Mince de chez mince, est-ce qu’il n’était pas en train de perdre des points là ? Bon, la fermer donc, on allait commencer par ça. Ecouter, les remerciements polis, l’adjectif bizarre sur sa vidéo. Remuante ? Est-ce que c’était positif, d’être remuant ? Ca ressemblait plus à un qualificatif attribué à un gamin insupportable dans un train, mais soit. La suite se fit plus douce, plus positive. Le détendit un peu, quoiqu’il n’était pas tant stressé. C’était qu’il avait envie de répondre, de lui dire merci lui aussi, tout ça. Mais se mordant la langue, Dubh attendit alors que le créateur semblait chercher ses mots. Pour finalement lui sortir une question qui… eh bien, qu’il n’avait pas vu venir ! Davi Galhardo Assunção était décidément un drôle de personnage - pas dans le sens négatif, mais dans le sens curieux, intriguant. « Emmerdant ?!? » répéta-t-il d’un air surpris sans se départir de son sourire. C’était peut-être une question piège. Sûrement d’ailleurs. Mais la réponse était simple, c’était l’avantage. « Franchement, passer la journée sur les réseaux et porter des fringues d’une telle qualité pour les promouvoir, c’est presque fou de se dire qu’on puisse être payé pour ça ! » Dubh ou l’art de ne pas savoir se positionner en tant que mec sérieux, ni mec capable de négocier un salaire. Mais sa spontanéité ne pouvait définitivement pas dormir plus longtemps que 3min50, a priori.

Heureusement, son cerveau lui fit réaliser qu’il avait tout de l’adolescent groupie plus que du candidat en entretien, et l’obligea à dérouler son speech plus ou moins travaillé la veille. « Je veux dire, il y a une réelle opportunité sur le marché sur lequel vous vous situez. Il y a une histoire derrière votre marque, c’est pas de la fast fashion, c’est une marque coup de coeur. En tout cas, moi j’ai eu un coup de coeur, et c’est sûr que vos prochains followers, ça sera pareil.  » Pow, caler le mot fast fashion pour le dégommer, c’était fait. « Et puis vous créez toujours des nouvelles choses, des nouvelles pièces, c’est ultra inspirant. Je vois moi, ma coloc est couturière, c’est dingue tout cet univers de couleurs et tout ça, et vraiment si y’a bien un mot pour moi qui qualifie pas du tout ce monde là, c’est emmerdant. » C’était positif, pour sûr, mais est-ce que ça ne dénigrait pas un peu la question finalement ? « Enfin sans vous offenser, bien sûr. » D’un coup, Dubh réalisa que pris par ses mots plein de passion, il s’était senti assez à l’aise pour adopter sa posture favorite, à base de pied sous son genou et donc, sur le fauteuil. Oups. Se replaçant bien, sa main se cala dans ses mèches courtes pour lui redonner une contenance. « Après, je dirai qu’avec mes compétences en acting, le terrain de jeu des réseaux, c’est fait pour moi. Enfin, sauf pour la collection féminine, et puis tout dépend si c’est ce que vous imaginez pour la marque, ou si vous voulez que je sois juste en coulisses. Enfin, c’est vous le boss.  » Et fin du monologue. Il était temps, sûrement. Surtout qu’il parlait déjà comme si le poste était à lui et… Ok, la confiance en soi, c’était une bonne chose en entretien, mais peut-être pas à ce point. Quoique ?
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Breath, talk, repeat

début juin 2024 feat  @Dubh Ó Fearghail  

Visiblement, ce qui était ennuyant pour l’un était une mine d’idées pour l’autre. Davi ne put réfréner un haussement de sourcil interloqué en entendant l’explication toute simple de Dubh. Même si le terme “fringue” le fit tiquer, il sentit la vague d’excitation du sorcier le toucher en plein cœur. Il pouvait comprendre que travailler entouré de jolis vêtements était agréable, mais pour un créateur de mode, Davi, lui, n’était ni le plus intéressé par ce qu'il pouvait porter, ni le mieux habillé. Il se contentait d’une chemise et d’un pantalon en lin lors de la belle saison, d’un jean et d’un sweatshirt en coton vert kaki ou bordeaux en automne. En hiver… Et bien, en hiver, il ne lâchait pas son énorme plaid molletonné et ses longues chaussettes, toujours pas habitué aux températures polaires d’Edimbourg. Aujourd’hui même, la chemise qu’il se cousait était pour remplacer celle bien trop élimée qu’il portait actuellement. Heureusement pour lui que ses créations n’avaient rien à voir avec son style vestimentaire… Quoique, ça semblait plaire à la presque modesque, au vu du dernier post sur lequel il avait été tagué avec un hashtag qui l’avait fait sortir de ses gonds comme rarement : un #SaveThePlanet pour avoir porté la même tenue à deux évènements à la suite ? Ça puait le greenwashing et l’idée d’être accolée à ce concept l’avait profondément touché. Tout ça parce qu’il n’avait simplement pas l’énergie (ni le désir) de trouver un autre vêtement à porter ? Lui qui se rendait rarement à des évènements de ce genre avait décidé de ne plus s'y montrer de tout l'été. Tant pis pour la promotion de la marque, il préférait faire passer un message que de flancher sur ses valeurs.
Y penser lui fit perdre le fil de l’échange et il lui fallut bien plusieurs secondes pour rattraper les explications de Dubh. Au vu de son débit de parole, lui aurait trouvé une réplique plus travaillée qu’un “ah non, c’est ma tenue estivale” lors de la question du journaliste sur son éternelle chemise en lin lavée datant de 2012.

“En tout cas, moi j’ai eu un coup de coeur, et c’est sûr que vos prochains followers, ça sera pareil.”

Hochant de la tête sans trop être certain de tout comprendre, il nota sur son calepin que Dubh semblait s’y connaitre en terminologie. C’était déjà ça ! Relevant les yeux, il continua d’écrire et souligna de trois traits le fait que Dubh avait une coloc couturière. Davi recherchait toujours un·e assistant·e, peut-être que le job pourrait lui convenir ? Il devait lui en parler à la fin.

“Et vraiment si y’a bien un mot pour moi qui qualifie pas du tout ce monde là, c’est emmerdant. Enfin sans vous offenser, bien sûr. “
” Je ne le suis pas.”

Coup d’œil vers le blond, mince sourire pour le rassurer que rien dans son discours ne l’avait dérangé. Si les conneries des journalistes mode le faisaient rapidement monter dans les tours, il fallait beaucoup donner pour froisser le zoomancien. Il avait son égo, bien sûr, mais celui-ci avait été tant malmené par le passé qu’une carapace s’était formée tout autour, aussi dur que la peau d’un tatou. Il n’y avait bien que lorsqu’on s’attaquait à ses créations, sans aucune raison valable ou qu’on lui prétextait une relation amoureuse simplement parce qu’il avait été attentif à un client renommé, que le zoomancien perdait patience et se retrouvait à s’agacer sur les réseaux sociaux sans aucun code en main pour gérer proprement la situation. Heureusement qu’en face de lui, quelqu’un semblait parfaitement au courant de ce qui devait se faire et ce qui devait être évité sur des réseaux sociaux comme Instagram.

Si les autres personnes rencontrées avaient autant de connaissances, voire davantage, que le sorcier en face de lui, quelque chose dans l’énergie de Dubh attisait l’intérêt du couturier. Il était son opposé, et c’était bien cela que Davi recherchait. Quelqu’un avec la capacité d’aller à l'encontre de ses habitudes pour redonner un vent de fraicheur à la communication de la marque, là où la poussière commençait à s’amonceler. Quelqu’un capable de s’asseoir comme bon lui semblait, et de mettre un coup de pied dans le cadre rigide des entretiens que Davi abhorrait. Il espérait sincèrement que Dubh serait aussi à l'aise pour évoquer son TJM plus tard car Daavi et les chiffres, ça faisait 45. Heureusement qu'il n'y avait aucun actionnaire - et qu'il n'y en aurait jamais - chez Assunção, car les rémunérations que proposaient le couturier les feraient rougir d'agacement. La rentabilité serait encore plus haute, si Davi s'alignait sur les salaires du milieu.

Mais son sourire se mua en une ligne fine, en voyant son interlocuteur reprendre une posture plus classique. Était-il si gêné par l'échange qu'il ne se voyait pas rester assis comme il le boulait ? La pensée toucha le zoomancien comme un vent frais fouettant brusquement son visage.

“Enfin, sauf pour la collection féminine, et puis tout dépend si c’est ce que vous imaginez pour la marque, ou si vous voulez que je sois juste en coulisses. Enfin, c’est vous le boss.“

Se redressant à son tour, le couturier tourna la page de son carnet pour retrouver ses propres notes. Quelques phrases par ci par là, pour se retrouver dans ce qui lui semblait important à partager, ici la question de la mode dite féminine et masculine.

”Généralement, il n’y a pas de collection féminine. Nos vêtements pourraient être appelés non genrés même si ce n'était pas le but premier. Ils sont aussi classés par morphologie plutôt que par taille. C’est pour ça qu'il n'y a a pas beaucoup d'exemplaire en boutique, on essaye d’avoir un maximum de variété de morphologies pour convenir à plus de corps. Et si besoin, on créé de nouvelles pièces à la demande, mais en restant sur le modèle de base. Par exemple, les robes que vous avez vues dans la vitrine sont pour tout le monde, quel que soit le genre.

Inspiration prise un peu trop tardivement, il sentit ses poumons se comprimer après une longue intervention. La gorge un peu sèche, il reprit pour finir, emporté par l'envie de s'expliquer davantage.

"Même si... oui, généralement, plus de femmes en achètent. C’est quelque chose vers laquelle j’aimerai aller un peu... un peu plus sur les réseaux, montrer que la demi-couture existe au-delà du genre et de la taille, même si ce n’est pas le coeur de la marque."

Regard qui se baissa vers un angle de la pièce, là où des rouleaux de tissus étaient disposés les uns à la suite des autres, bien protégés dans leur pochettes. Se raccrocher à des éléments habituels l'aidaient à se réapproprier le moment.

”J'ai aussi conscience que… la jeune génération a tendance à être plus ouverte sur ces questions et que… que le prix de nos vêtements ne les cible pas particulièrement. Enfin, c’est un sujet que j’aimerai évoquer avec la personne qui se… se chargera des réseaux.”

Son coeur commençait à s’affoler et ça s’entendait dans son ton, un peu moins assuré, coupé comme un tissu dont les ciseaux avaient ripé à plusieurs reprises. Merde.

”Enfin, parlez-moi de vous. En dehors de vos talents d’acteur et de vos pas de danse. Ce que vous aimez faire, quelles sont vos méthodes de travail et… vous attendez quoi concrètement de ce poste à part poser à côté de belles fringues ?”

Il savait que la fin n’était pas nécessaire et pourrait sonner comme une remarque passive-agressive, comme aimait lui rappeler sa sœur. Il s'en voulut immédiatement mais garda les lèvres closes, sans trop savoir comment se rattraper. Davi avait cette fâcheuse habitude d’avoir un ton aussi froid que la glace quand il sentait la panique remonter, un brin pédant même, alors qu’au fond, il avait simplement peur de laisser trop d’enthousiasme exploser quand il parlait de son domaine de prédilection.


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italique + couleur : Il entend son feu-familier lui parler.

PS : casse-déci à Cecil pour l'idée du #SaveThePlanet  cling
Dubh Ó Fearghail
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Trombinoscope : Breath, talk, repeat Capture-d-cran-2024-10-15-191722
Face claim : Taz Skylar
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Âge : 28 ans
Tuer le temps : Acteur qui attend son heure - ça sonne mieux que raté.
Arnaqueur/magicien chez les humains, qui use un peu trop de ses talents pour se faire de l'argent.
Community manager chez Assunção, option créateur de contenu qui aime trop porter de belles fringues.

Familier : Aoife, husky sibérien la plus drama-queen qui soit, et qui possède son propre compte TikTok -qui a plus d'abos que celui de Dubh, oups.
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Breath, talk, repeat

début juin 2024 feat  @Davi Galhardo Assunção   

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Fort heureusement, l’enthousiasme galopant de Dubh et sa manière franche de causer n’avait pas eu l’air d’offenser son interlocuteur. Son futur patron, peut-être, donc ça tombait bien. C’était que l’expérience lui avait appris que ce trait de caractère ne passait pas tellement auprès du tout venant - dans sa vie, déjà, et dans le boulot aussi. Combien de directeurs de casting avaient utilisé cette excuse à son agent pour lui lâcher un refus, sous prétexte qu’il serait ingérable ? Comme si toute cette énergie était incompatible avec la conscience professionnelle, non mais franchement. Résultat, c’était toute une horde d’acteurs un peu mous et pédants qui récoltaient les lauriers, et les rôles au passage. Et ça avait tendance à l’énerver, pour cause d’injustice et tout ce qui allait avec le champ lexical des grands offensés. Mais Dubh s’était toujours promis de ne jamais se trahir pour trouver un rôle. On le prenait comme il était, ou on ne le prenait pas. En l’occurrence, on ne le prenait pas. Bon.

Retour donc à une posture un peu plus pro, et le vocabulaire qui allait avec. Il avait buché, pour de vrai, pour cet entretien. Plus fort qu’il n’avait travaillé certaines auditions d’ailleurs. Mais la réalité l’avait frappé fort ces derniers mois : collectionner les boulots instables et taxer des potes à droite à gauche, ça avait ses limites. Alors il le voulait fort, ce travail. Même si ça n’était qu’un quart temps, même si ce n’était que le début d’un semblant de vie d’adulte qui se dessinait. Et pour ça, il fallait quand même bien se tenir. Accepter le silence imposé par le maître des lieux qui semblait tenir beaucoup à son petit carnet et à ce qu’il y avait dedans. Sa jambe fut prise d’une intempestive envie de trembloter, comme souvent quand il était forcé de patienter, mais sa main posée dessus fut un blocage suffisant. Ca et sa volonté. Comme quoi, il en avait.

Et Davi finit par reprendre la parole, rebondissant sur ses dernières paroles pour venir un peu les contredire. Merde, dans quoi il s’était engouffré à parler de collection féminine ? Se fustigeant directement de n’avoir pas capté que la marque n’était pas genrée, Dubh fouilla dans sa mémoire, scrollant mentalement sur le feed qu’il avait arpenté des heures en se demandant comment il était passé à côté de ça. Non mais comment ? Forcément, son esprit ne sachant pas faire deux choses en même temps, rata la moitié des mots prononcés, et alors qu’il se persuadait que l’info n’apparaissait nulle part, raccrocha au moment où Davi parlait de robe mixte. « Wow, ça c’est chouette ! Audacieux, j’adore. » Est-ce qu’on venait de lui demander son avis ? Non. Est-ce qu’il venait de parler pour masquer le fait qu’il n’avait presque pas écouté ? Carrément. Se mordant la lèvre, Dubh se força à écouter la suite, espérant que ses joues ne trahiraient pas un peu de sa gêne.

Mais bien vite, son regard aiguisé capta des signes de malaise en face. Comment se faisait-il qui le créateur soit aussi décontenancé à l’idée de parler de ses propres idées ? L’homme avait de vraies allures de mystère. Lui donnait aussi envie de le rassurer alors qu’il sentait son rythme de parole vaciller, entre l’emballement et le calme qu’il paraissait s’imposer. Pour tout dire, la situation lui faisait un peu de peine, effaçant instantanément son propre trouble alors qu’il se concentrait sur son interlocuteur. « Est-ce… » … que ça va ? Sa voix calme fut coupée par l’homme qui reprit, et Dubh ne s’en offensa pas le moins du monde. Se concentra plutôt sur ce qu’on lui demandait. Après tout, c’était peut-être lui qui le stressait. Lui le chien fou qui n’avait pas assez potassé - mais bon sang, où c’était écrit cette histoire de non genré ? «Ce que j’aime ? Oh, commençons par ça. J’ai un compte insta à moi, qui marche plutôt bien, et j’aime assez reprendre les tendances pour les détourner à ma sauce. » Même pas s’il disait ça pour impressionner, quoique. De ses loisirs, c’était quand même celui qui était le plus intéressant à balancer en entretien - versus faire la fête, boire des coups, rencontrer des gens. « Du coup, ce que j’attends du poste, c’est d’avoir cette marge de créativité là. Parce que c’est là où je suis bon, et là où je saurais vous apporter quelque chose d’unique. Comme votre marque. » Est-ce qu’il en faisait trop ? Peut-être. Mais c’était vrai, pourtant. Donc pas de problème, pas vrai ?

«Après, pour être honnête avec vous, vu que j’ai jamais exercé ce travail, pour ce qui est des méthodes je suis pas un expert. Mais je vous propose de partir sur un plan d’animation mensuel que je vous soumettrai après brainstorming, auquel on peut vous inclure vous ou votre équipe. Les idées, tout le monde en a ! Je peux raccorder tout ça avec des inspis, j’ai déjà créé un compte pour ça. Evidemment, en amont, il faudra qu’on échange sur les thématiques qu’on doit travailler, comme toutes celles dont vous avez parlé déjà qui sont hyper intéressantes, et aussi voir les pièces à mettre en valeur. Pour ce qui est des mannequins, vous fonctionnez peut-être déjà avec quelqu’un ? Bref, voyez, on valide les idées et après je produis le contenu, et je propose 15 à 20 min par jour pour interagir avec votre communauté. Parce que c’est ça le truc qu’on veut in fine, non ? » Marrant comme Dubh avait débité ça comme s’il l’avait fait toute sa vie. Marrant comme les aéromanciens, au fond, semblaient pouvoir évoquer tous les sujets avec une aisance désarmante. Emballé, souriant, Dubh avait même sorti son téléphone au passage, comme s’il était déjà prêt à commencer, là maintenant. Mais bon, il fallait peut-être faire les choses dans l’ordre. « Et vous, hm… Vous attendez quoi exactement, de votre futur community manager ? » Pas qu’il fasse le café, déjà. Mais la blague resta au fond de sa tête. Non vraiment, comme quoi il n’était pas si ingérable.
Davi Galhardo Assunção
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Tuer le temps : Couturier et créateur de la marque Assunção. Demi-couture et haute-couture qui privilégie l'upcycling et les tissus vegan pour une mode plus slow et respectueuse de toustes.

Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

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Breath, talk, repeat

début juin 2024 feat  @Dubh Ó Fearghail  

Pris par le début d’angoisse, Davi avait à peine entendu les tentatives de réaction de Dubh lors de son monologue haché. C'était comme si son esprit, trop focalisé à tenter d’endiguer le flux d’émotions qui remontait vite, effaçait le reste autour de lui. Dans ces moments, il avait l'étrange sensation de se retrouver dans une bulle d’eau, où les sons étaient étouffés et la réalité s’étalait pour ne devenir qu’un amas de taches colorées, sans contours définis, sans rien pour s’y maintenir. Mais heureusement, les mots de Dubh, d’une rapidité qui défiait les lois de la conversation, lui servirent de bouée à laquelle s’accrocher. Il y avait dans son ton une telle lumière que Davi n’avait pas d’autres choix de toute façon. Et sans même le lui avoir demandé, le zoomancien était persuadé que l’homme devant lui était un aéromancien. Il n’y avait qu’elleux pour réussir à capter l’attention de la plus apathique des personnes. Si parler n’intéressait pas souvent Davi, il savait pertinemment qu'il y avait des moments où les mots devaient passer en premier, là où le couturier aurait préféré montrer plutôt que de s’étendre en explications. Mais Dubh semblait être le type de personne qui conviendrait parfaitement à ce rôle, capable de trouver les bons termes, le bon ton et la bonne façon de tout articuler ensemble là où le talent de Davi résidait à tricoter des fils et non des mots. C'en était presque exaltant, d'entendre une telle passion pour un domaine que Davi trouvait franchement ennuyeux. Presque, hein.

Créativité. Il en aurait, s’il avait le poste, ce dont Davi était de plus en plus sûr à mesure que les explications du blond continuaient d’alimenter l’échange. Même sans connaitre le métier, il semblait avoir une connaissance accrue du système “réseaux sociaux”, ce que Davi nota sur son carnet, à côté d’un croquis qu’il venait de commencer en écoutant le candidat. C’était sa façon de reprendre pied dans la situation, focaliser une partie de son esprit sur les contours du vêtement qu’il croquait tout en suivant au mieux la feuille de route proposée par Dubh. Brainstorming, échanges, inspirations, thématiques, mannequins… Les mots clés listés à côté des lignes de la veste qui prenait lentement forme étaient comme une corde nouée à laquelle le couturier se retenait pour remonter, encore et encore. Sa respiration se calmait, son coeur suivait le rythme, la réalité ne se diluait plus dans les larmes qui avait arrêter leur ascension.
Relevant les yeux de son carnet quand la question coupa net le monologue de l’aéromancien, Davi se surprit à sourire, là où depuis le début, il sentait son visage crispé ou légèrement s'affoler. Étonnant, de voir à quel point quelqu’un d’aussi introverti et neutre que lui, pouvait apprécier le bruit de celleux qui rayonnaient. Comme si, en ayant grandi au sein d'une large communauté où le silence ne se faisait même pas la nuit, il avait besoin de toute cette vie pour se sentir entier.

- Ce que j’attends ? Euh…

Un peu pris au dépourvu, comme empêtré dans son sourire surprenant et le calme que Dubh avait réussi à lui faire ressentir de nouveau, il tourna les feuilles de son carnet rapidement, pour y retrouver les lignes écrites avec Mary, quelques jours plus tôt.

- Écriture, création et modération des posts et stories d’Instagram, réactions aux commentaires, échanges en messages privés, vidéos au besoin et en fonction du temps…

Il s’arrêta dans sa lecture, se rendant compte que ces mots, Dubh les avait déjà surement lus, étant présents dans l’annonce.

- En vérité, juste quelqu’un qui sait gérer cette partie de la marque et en faire un atout, pas un… boulet. Et vous semblez savoir de quoi vous parlez en plus de savoir capter l’attention. Votre plan de route me va... entièrement. Pour les mannequins, nous avons un contrat avec une agence locale, mais aussi, euhm, des freelances. Je pourrais vous passer le book, avec leurs photos et contacts. Généralement, on organise les shootings 2 mois avant la sortie des photos, mais euhm, on peut s’arranger pour essayer d’en faire un plus rapidement si vous en avez besoin et…

À nouveau, une pause, pour reprendre son souffle et éviter de repartir dans la spirale de toute à l’heure.

- Enfin, si vous avez le poste même si je ne vais vous mentir, vous êtes le seul à ne pas m’avoir perdu avec du jargon ou… ou des questions sur les statistiques actuelles du compte. Vous êtes un aéromancien, non ?

La question tombait comme un cheveux sur la soupe, mais il préférait valider son hypothèse, et aussi s’assurer que devant lui, il n'avait pas un pyromancien simplement doué avec les mots. Si Davi n’avait pas pu préciser ce détail dans l’annonce - car cela aurait pu être perçu comme de la discrimination alors que la réalité était toute autre - il lui était important de se sentir autant en sécurité avec son équipe, que son équipe avec lui.

- C'est peut-être indiscret comme question.

Pourtant, il ne la retira pas.

Dubh Ó Fearghail
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début juin 2024 feat  @Davi Galhardo Assunção   

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Depuis tout petit, Dubh avait toujours été assez doué pour cerner les gens. Pour le flatter, ou autre chose, sa mère aimait lui dire qu’il aurait du être Sherlock Holmes, ou un truc comme ça. Comparaison qui ne manquait pas de faire pouffer quelques un.es de ses adelphes, puisque tout le monde savait bien qu’un narcissique comme Dubh n’aurait pas trop accepté de bosser en sous-marin. D’oeuvrer dans la discrétion. Et aussi un peu de faire marcher sa tête. Mais c’était un fait, Dubh avait de l’instinct, un truc d’empathie très fort qui ne correspondait pourtant pas aux dons de son coven, ni de celui de son patriarche. Plein d’autres candidat.e.s se seraient focalisé.e.s sur leur propre stress sans penser au fait que de l’autre côté, ça se pouvait aussi. Mais l’aéromancien le sentait, fort. Comme si l’anxiété de Davi pouvait se matérialiser dans la pièce. Son familier aurait peut-être pu lui donner un indice, mais personne autour de lui ne rôdait ni ne voletait. Ni ne dormait dans la pièce, a priori - ou alors, un truc tout petit. Dubh l’imaginait bien avec un paon. Sûrement pour le côté couleur. Ou alors un perroquet ? Un perroquet stressé ? Enfin, bref.

Intrigué donc par le comportement de celui qui lui signerait bientôt peut-être un chèque tous les mois, Dubh l’observait griffonner sur son carnet. Décidément, ils n’auraient pu être plus opposés, l’un très - trop ? - relax, l’autre tout tendu, et pas dans l’ordre que les jeux de pouvoir des entretiens d’embauche impliquaient. Qu’on fasse à ce homme un massage, que diable ! La pensée était un peu curieuse, et Dubh se contenta de la chasser en se concentrant sur le stylo qui bougeait, tout en tâchant de dire le moins de bêtises possible. Et de ne pas paraître top impoli, parce que c’était comme dans un cabinet de psy : essayer de lire les notes, ça ne se faisait pas trop. Et donc, à la fin de son monologue, Dubh se sentit obligé de laisser la parole au créateur, aussi parce qu’il ne faisait que parler et qu’il allait finir par passer pour l’auto-centré qu’il était un peu. Mais bon, comme au premier rencard, pas besoin de tout de suite le savoir. Davi sembla surpris, chercha ses mots à l’écrit avant de finalement lui déballer ce qu’il y avait sur la fiche de poste. Bon, en soit, si c’était les seules exigences…

Mais finalement, le couturier se fit plus souriant et s’ouvrit sur ses attentes, remettant sur le tapis le fait que les réseaux sociaux, ça n’était pas son truc. Et confirmant que Dubh avait pas mal géré son laïus, yeah ! Bon, ça n’était pas gagné pour autant, le tout était de rester concentré. Et de retenir la vague d’infos qu’il lui assénait, et tout ça sans carnet de son côté - non mais franchement, qu’est-ce qu’il avait été bête. Allez, mémoire d’acteur, mémoire d’acteur… Agence, freelance, deux mois… La pause lui permit de répéter ça pour tenter de l’inscrire dans la durée. Mais Davi lui rappela que ça n’était pas gagné, évidemment, avant quand même de lui faire un drôle de compliment. Oh alors quoi, être un newbie était un avantage ? Wow, alors ça, il n’aurait jamais parié une livre là-dessus ! Mais c’était chouette. Drôlement bon signe. Pas s’emballer, pas s’emballer, mais quand même, le sourire de Dubh s’agrandit un peu alors que Davi lui décochait une question inattendue, mais pas indiscrète pour autant. « C’est si facile que ça à deviner ? » lâcha-t-il d’un ton complice avant s’enchaîner. « Mais oui, 100% enfant des vents ! » Moitié de sang pyro, mais bon ça, on s’en foutait un peu.

« Notez que c’est hyper pratique pour un shooting, pas besoin de ventilo pour les effets de matière dans les vidéos ! » Est-ce que c’était vraiment un argument ? Au moins, c’était dit. Bon, et maintenant, comment on enchaînait avec ça ? « Est-ce que vous voulez que je vous montre deux trois idées que j’ai déjà eu pour Insta ? J’ai fait quelques story, bon pas avec des vêtements aussi stylés que les vôtres, et j’ai aussi en tête deux trois trucs si vous voulez évaluer la méthode en direct… Enfin, je sais pas, je pense que c’est plus parlant que d'évoquer les stats, vous en dites quoi ? » Peut-être qu’il aurait mieux valu se taire, ou lui demander s’il avait d’autres questions. Mais comme tout le temps, Dubh aimait combler le silence. Encore plus avec ce genre d’idées qui lui permettraient de lever ses fesses du fauteuil et prouver ce qu’il valait. Car il n’était jamais aussi bon que devant, ou même derrière parfois, une caméra. Enfin, restait à voir s'il ne faisait pas un peu trop de zèle mais en entretien, on n'en faisait jamais trop, pas vrai ?
Davi Galhardo Assunção
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"C’est si facile que ça à deviner ? Mais oui, 100% enfant des vents ! Notez que c’est hyper pratique pour un shooting, pas besoin de ventilo pour les effets de matière dans les vidéos "

Dans une autre situation et sans la couche d'angoisse toujours présente ou la fatigue qui continuait de poindre son nez, Davi aurait  souri. Un sourire doux, en coin, qui aurait révélé sa fossette droite. Le zoomancien n'était pas réputé pour son rire facile, encore moins pour ses blagues. Même enfant, son calme et son manque de réaction face aux âneries de ses adelphes avaient un peu inquiété les sien·nes. Mais non, tout allait bien chez le jeune Davi Miguel, il avait juste des émotions bien enfouies et des difficultés à les partager par peur de gêner ou de ne plus savoir ensuite se contenir. Cela ne s'était pas arrangé depuis les incendies, mais Davi était ainsi et cela lui convenait, tant que personne n'essayait de lui tirer les vers du nez ou dépassait ses limites avec irrespect.

"Vous savez parler" répondit-t-il, sans trop s'attarder sur sa remarque, qui pouvait encore une fois être mal prise alors qu'il ne s'agissait, pour Davi, que de la réalité. Et un sacré avantage ! C'était ça qui lui avait mis la puce à l'oreille, ça et le talent de Dubh pour l'emporter dans ses idées sans le perdre et même lui donner envie de s'attarder sur des réseaux qui, à ses yeux, n'avaient rien de sociaux. Un sacré point pour le community manager.

"Est-ce que vous voulez que je vous montre deux trois idées que j’ai déjà eu pour Insta ?"

Découvrir ce que le blond avait imaginé pour la marque l'intéressait vraiment, mais l'évocation du "direct" le titilla davantage. Si lui n'était pas  doué pour réagir dans l'instant et manquait souvent des opportunités par besoin de se retrouver seul et dans d'en discuter avec lui-même (et Liz et maintenant cette équipe qui commençait à grandir bien au-delà de ce qu'il s'était un jour imaginé), il appréciait cette aptitude chez les autres. Savoir trouver une solution ou des idées en un claquement de doigts, décider d'une traite, dévoiler sans préparation ce qui lui traversait la tête, quelle chance. Il n'y avait bien qu'en couture et dans l'intimité de son atelier, que Davi réussissait à dépasser cette enveloppe qui engluait chacune de ses décisions. Pas pour rien, qu'il y passait la majeure partie de son temps.

Se levant du fauteuil, il se dirigea vers son plan de travail principal et en attrapa deux croquis d'une veste large et courte à la fois, et une planche moodboard, sur laquelle était collée des carrés de tissus juste au dessus de ronds de couleurs ocre et rouge carmin, colorié aux pastels. Le tout était accompagnés d'annotations et de ratures qui présageaient beaucoup de questions pour un vêtement qui semblait ô combien simple.

"Je suis entrain de préparer une nouvelle veste pour le printemps prochain. Quelque chose de léger, mais qui reste chaud pour la transition entre les deux saisons, qu'on peut porter seule fermée ou au dessus d'un autre vêtement. Qui parait assez simple, mais avec des broderies ton sur ton et réalisées à la main. Tout sera dans le détails et la fermeture, avec deux clips aimantés à la place des boutons habituels, pour faciliter la fermeture."

Toujours debout, les feuilles sous le nez de Dubh, Davi avait retrouvé de l'aisance et un débit de paroles plus adéquat pour un échange. Il était particulièrement fier de cette future veste, qui viendrait s'ajouter aux trois modèles déjà disponibles, toutes différentes sur la forme ou sur le principal tissu. Davi aimait proposer du choix sur les longueurs de vêtement et épaisseurs de matière, sans pour autant remplir les étagères.

"J'avais envie de partager les coulisses de cette création, mais sans... trop en dévoiler ? Pour garder la surprise ? Je ne sais pas si c'est une bonne idée et je n'ai.... je n'ai eu aucune idée de posts à part prendre en photo le moodboard. Ce qui me semble chiant, non ?"

Ce n'était pas un test, encore moins une question piège. Si Dubh lui expliquait avoir besoin de temps, Davi lui en donnerait. S'il lui disait ne pas être à l'aise, il s'excuserait. Mais l'aéromancien avait semblé si prompt à présenter des idées et à s'aventurer sur le terrain du "direct" que Davi s'était jeté à l'eau.

"Pas que je veuille vous faire travailler gratuitement. Ou si vous préférez me montrer vos idées, ce sera aussi très bien. Je me disais juste que... vous montrer sur quoi je travaille actuellement vous plairait aussi."

Car Davi était de plus en plus sûr que devant lui se trouvait son futur collaborateur. Mais il prendrait du temps, à valider sa première sensation. Du temps, des prises de tête interne et un mail réécrit 45 fois pour faire à Dubh une proposition salariale officielle.

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