Nothing will stop me, right w/Cat

tw : aucun.
Soundtrack : Queen

Casque rivé sur les oreilles, Dubh roulait au coeur de Leith comme si chaque rue lui appartenait. Même pas besoin de poser le pied au sol, les vents étaient avec lui, et dans ses oreilles, la voix de Freddy Mercury lui donnait la pêche absolue. Même si ses yeux voyaient souvent la vie du bon côté, pour le coup, le verre de ses lunettes imaginaires était cette fois teinté plus que jamais de rose bonbon, option fluo néon et tout ce que vous voulez. Un boulot, pourtant, ça n’était pas grand chose, surtout pas quand on s’appelait Dubh Ó Fearghail. Des taffs, il en avait eu plein, surtout des qui ne comptaient pas beaucoup et où le CV, c’était relativement secondaire. Mais là, avec un CV nul et juste du bagoût, il avait décroché un contrat qui comptait. Un truc long-terme, même si pas longue-durée, où il avait des responsabilités, et où son goût pour les réseaux sociaux avait suffi à convaincre. Franchement, il y était allé au culot, et ça avait payé. Sûr que c’était pas gagné, qu’il allait falloir faire ses preuves, mais l’irlandais était remonté à bloc. L’opportunité était trop belle, avec fringues gratos à porter, opportunité de se mettre en scène et un emploi du temps chill au possible pour passer des auditions. Non vraiment là, rien ne pourrait plus l’arrêter. Sauf peut-être cette vue superbe sur la mer qui le stoppa dans son élan, le temps de poster une story pour ses followers en mal peut-être de soleil -  qui pour une fois, gratifiait Edimbourgh.

Aoife l’observa d’un air vexé alors qu’il se reprenait à quatre fois pour obtenir la meilleure photo.  « C’est ma journée, Aoife. On t’a fait une story ce matin, alors zou ! » Outrée, le husky tourna les talons et détala en boudant. « Tu pourrais être contente pour moi, nan ? » Mais trop tard, son âme soeur était déjà partie au galop en direction probablement de leur appartement ou d’ailleurs, qu’importait. Pour une fois, bon sang, il avait toutes les raisons du monde d’être heureux, et sa drama queen de familier ne pourrait rien y faire. Une vieille femme, posée sur un banc, considéra la scène d’un air quelque peu dans le jugement. « Madame, ce que vous êtes en beauté ! » lâcha-t-il dans un sourire avant d’enfourcher à nouveau sa trottinette. L’aînée eut l’air toute surprise du compliment et rougit, sembla-t-il. Enfin, Dubh était déjà loin, direction le bar du frangin qu’il avait averti de son arrivée prochaine. Sans réfléchir, c’était Cat qu’il avait prévenu de sa réussite en premier. Marrant quand on savait que ça n’était pourtant pas son meilleur ami, ni son adelphe favori. Mais c’était celui qui comptait quand on parlait de truc sérieux. Celui à qui il fallait… prouver ? Bah, ou pas.

Arrivé devant le bar, Dubh replia son bolide en dix secondes avant de pousser la porte comme en terrain conquis, retirant finalement son casque de qualité pour le poser sur ses épaules. L’un des rares objets qu’il s’était payé le luxe d’acheter neuf ces derniers temps, et tout ça grâce à une incursion en monde humain où il avait plumé un magicien qui s’était fait un devoir de deviner son tour. Pari : 200 billets, rien de moins. Dubh avait réalisé son tour 15 fois avant que le mec ne s’avoue vaincu - fallait bien avouer que pouvoir rendre des trucs invisibles, ça aidait. Le quidam avait été fair et l’avait payé, avant de fuir sans demander son reste pour cause de vexation. Et voilà, de l’argent facile, merci. Posant sa trottinette près du comptoir quasi vide à cette heure, Dubh prit appui sur un tabouret pour s’assoir sur le bar, triomphant, décochant à Alaois un clin d’oeil victorieux alors qu’il lui tendait les bras. « Aloooors, c’est qui le meilleeeeeur ? » clama-t-il d’une voix forte en réclamant son calin de la victoire, bras tendus. « Avoue t’es fier. » C’était obligé. Non pas que ça comptait. Même si un peu. Mais jamais il ne l’avouerait, ça non.

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Soundtrack : Queen

Ce soir, Alaois avait décidé d'être un peu derrière le bar, surtout parce qu'il avait besoin de bouger un peu, de s'occuper l'esprit après avoir été le nez dans les papiers toute la journée. Et puis, en début de soirée, c'était toujours assez calme, ici. Trop prit dans le boulot, il n'avait bien évidemment pas senti les vibrations de son téléphone dans sa poche arrière, parce que le client en face de lui avait tenté de blaguer, sur le fait de ne pas payer sa consommation et que le bouclé lui avait rappelé que s'il n'avait pas son billet dans les cinq secondes qui suivaient, il le jetterait en mains propres dans le port. Alors, il ne savait pas que l'un de ses adelphes arrivait, parce qu'il avait trouvé un boulot et qu'il allait tout lui raconter. C'est d'ailleurs pour ça, qu'il fronce les sourcils, en croyant reconnaître la voix qui se fait entendre, quand une nouvelle personne entre dans le bar, qu'il les fronce encore plus quand il s'aperçoit que c'est bien Dubh, qui arrive, en fier conquérant. Et c'est avec un haussement de sourcils qu'il regarde le plus jeune venir s'installer sur le comptoir, semblant quémander un câlin, que son aîné vient lui donner, bien qu'il ne comprenne pas pourquoi le blond voulait ce genre de proximité.

" Alors, je suis fier de toi en temps normal, sauf quand tu décides de faire quelque chose de vraiment idiot, mais j'avoue que je ne comprends pas, là ?" Après avoir frotté le dos du plus jeune, le brun se décale, attrape un verre, lui demandant d'un regard ce qu'il prendrait. Et puis au pire, ça serait pour la maison, après tout, Dubh était son petit frère et c'était rare de le voir par ici, alors un verre gratuit, ce n'était pas grand-chose. "Du coup, dis-moi tout, tu as réussi à décrocher un rôle ou quelque chose du genre ? En tout cas, tu as l'air vraiment heureux, ça fait plaisir à voir. " Ces mots sont sincères, comme son sourire, parce que malgré que parfois, l'autre aéromancien pouvait lui taper sur les nerfs, il n'en restait pas moins son frère et Cat était plus qu'heureux de le voir ainsi, lui aussi, méritait le bonheur, même s'il était un Ó Fearghail. Et pour le voir comme ça, c'est parce qu'il y avait une bonne nouvelle, sûrement lié au travail, vu que c'était un sujet récurrent, avec Dubh, le fait qu'il ne trouvait pas forcément sa place, ici-bas.  

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Ok, Dubh ne s’était peut-être pas attendu à une haie d’honneur en rentrant dans le bar de son frère - quoique ça aurait été sacrément stylé. Mais pour le coup, l’enthousiasme aurait été quand même un peu le bienvenu et en face, il n’y eut rien de tout ça. D’abord, le froncement de sourcils qu’il commençait à connaître par coeur, celui qui voulait dire “oh boy, le début des ennuis. ” Sauf que là, il était vraiment de trop bonne humeur pour s’offusquer, et qu’il voulait juste un câlin. Qu’il obtint et savoura comme tout le temps, parce que sentir son frère contre lui lui procurait toujours du bonheur - surtout Alaoïs, clairement pas le plus apte à accepter les accolades pour rien. Surtout parce qu’entre eux, tout était plus ou moins confrontation, la faute à plein de trucs qui s’expliquaient, mais qu’aucun des deux n’était prêt à réellement affronter. Les mots de son frère le touchèrent en plein coeur, surtout la partie fierté, avant que finalement un truc ne vienne le faire tiquer. « De quoi ? Tu regardes jamais ton portable ou quoi ? » Ayant toujours résolument refusé de travailler pour lui, Dubh n’imaginait pas une seule seconde que le boulot de serveur sérieux empêchait d’être rivé à son téléphone - sûrement parce que quand il avait bossé en face, il avait toujours réussi à checker ses notifs sans problème.

Bon, il allait donc falloir expliquer. Sauf qu’avant, son frère était d’humeur à épancher sa soif - sûrement gratuitement en plus, tout bénéf. Quand même un bel avantage d’avoir un adelphe tenancier, même s’il évitait de toujours se rincer le gosier ici, ne serait-ce que pour éviter les reproches quand il dépassait les bornes. « Ton meilleur champagne ! Non je déconne. Un whisky, allez ! » C’était une nouvelle qui méritait un whisky, et un bon. Et il savait qu’il en aurait un ici, parce que pour avoir bossé en face justement, il savait que son frère, lui, ne coupait les trucs avec de l’eau. Alaoïs, le bon gars, réglo. Enfin, en apparence, parce que Dubh sentait bien que tout n’était pas net. Mais aujourd’hui, ça n’était pas la question. En fait, ça ne l’était jamais entre eux, parce que c’était toujours lui en faute. Et pour une fois, il n’avait rien fait. Enfin si : un truc bien. Et Al voulait savoir. C’était le moment de briller.

« Nan, pas un rôle nan. Enfin pas encore ! » Dubh ne désespérait jamais, après tout. Descendant du bar avec agilité, il s’accouda au comptoir avec son grand smile, tout fier d’avoir à tout expliquer avec suspense et compagnie, parfait pour quelqu’un qui aimait se faire désirer. « C’est une pote qui m’a envoyé une offre, je t’avais pas dit ? » Bien sûr qu’il n’avait rien dit. Pas à Al, pas avant d’être sûr. « En gros c’est un poste de community manager pour une marque de fringues. Mais pas un truc cheap, non non mon grand ! » Prenant ses grands airs, Dubh haussa un sourcil, surjouant la fierté. « Tu vas me voir défiler dans des tenues de luxe, t’es pas prêt ! » Même si pour l’instant, il était en look friperie stylé certes, mais pas cher pour trois sous, Dubh joua les mannequins d’un jour avant de se reposer au bar. « Bref, ton frère a un contrat, un vrai, un qui lui fait payer ce verre que tu lui sers. Enfin, tu peux quand même me l’offrir, hein ! » Un contrat signé après tout n'effaçait pas les bonnes vieilles habitudes de mec fauché. Pas folle, la guêpe.

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" Pas pendant le boulot, tu devrais le savoir !" qu'il vient dire dans un petit rire. C'est vrai que son téléphone était rarement dégainé pendant ses heures de service et puis généralement, si urgence il y avait, on appelait le fixe du bar, au moins, comme ça, il était certain d'avoir que les réelles urgences à s'occuper. Attrapant la bouteille de whisky, voilà que l'ainé sert un verre au plus jeune, venant ensuite le ramener devant Dubh. "Un whisky pour l'homme le plus heureux au monde, on dirait." Le brun en profite pour faire un signe à l'un.e de ses camarades, pour signifier qu'il prenait une petite pause le temps que son adelphe était présent. Alaois interroge ensuite, est-ce que l'autre aéromancien aurait réussi à trouver un rôle ? On lui dit que non, ce n'était pas encore le cas.. Le gérant fait une petite moue, parce qu'il savait que c'était le rêve de l'homme en face de lui et surtout, il savait qu'il avait un certain talent mais aussi une trop grosse gueule pour rester silencieux quand quelque chose n'allait pas. " Ça finira bien par arriver, j'y crois fort. " qu'il finit par dire, avec un petit sourire.

Le bouclé secoue doucement la tête quand Dubh lui demande s'il lui avait parlé de cette fameuse offre. Non, son frère lui disait rarement les choses en amont, toujours quand il avait eu le résultat escompté. C'était surement une façon pour Dubh de montrer sa réussite, les bons côtés de sa vie, que ce soit par fierté ou par peur de décevoir... qui sait. En tout cas, Alaois ne s'en formalise pas, préfère le laisser gérer comme il le souhaite, parce qu'il préférait garder de bons liens avec le plus jeune, même si son anxiété en prenait toujours un sacré coup avec le décoloré, mais ça, c'était une autre histoire. En tout cas, la nouvelle tombe et le plus âgé laisse un grand sourire étirer ses lèvres, réellement heureux pour son adelphe. " Mais c'est une super nouvelle ça !! " Enfin, Dubh allait pouvoir se mettre en sécurité financièrement, allait pouvoir être plus stable, arrêter de se soucier de cette partie-là. Et puis, c'était valorisant, d'avoir un boulot, qui plait en plus... C'était vrai un contrat parfait, de ce qu'il lui disait. " Un peu trop beau, peut-être ?" Le sorcier secoue un peu la tête, ce n'était pas le moment de penser à ce genre de chose....

" Marque de luxe en plus, toi qui adores ce domaine, je comprends que tu sois sur un petit nuage. J'espère que tu m'enverras tes meilleurs outfits." Avec un sourire qui se veut complice, il regarde son adelphe lui faire une démonstration de défilé, l'applaudissant lorsqu'il revient s'asseoir. " Ne t'en fais pas, je compte bien te l'offrir, c'est une nouvelle qui se fête !! " Mais pas plus d'un verre, sinon, il risquait de se faire taper sur les doigts par Rat et Bat, qui regardait les finances de très près, bizarrement... " Alors, dis-moi tout, c'est quoi le nom de la marque ? " Parce qu'en réalité, il se souvenait d'avoir vu ça passer, une recherche pour ce poste... Et ce n'était pas pour n'importe quelle marque... Mais peut-être qu'Alaois se trompait ? Après tout Davi n'avait pas l'air de réellement chercher quelqu'un la dernière fois qu'ils s'étaient croisés... quoique, ça remontait maintenant.

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Marrant quand même que la 1e personne qu’il ait songé à prévenir soit son frère. Enfin, il avait bien envoyé une salve de textos à plein d’autres gens, évidemment, des gens qui EUX regardaient leur téléphone, boulot ou pas. Mais bon, on ne changeait pas les bonnes vieilles habitudes, et Al, comme tout le temps, jouait les types sérieux. De ceux même pas foutus de lâcher le bar des yeux 2 secondes pour checker une notif. Comme si les piliers de comptoir allaient déserter pendant ce temps, quand même. Mais bon, pas le moment de râler, rien ne viendrait entâcher sa si merveilleuse bonne humeur. Il avait décroché le job, un câlin dans la foulée, et même des mots qui parlaient de fierté. Vraiment une très, très belle journée. Surtout avec un whisky qui s’avérerait peut-être gratuit. Même la mention du fait que ça n’était pas un rôle qu’il avait décroché ne réussit pas à le miner. Tout venait à point à qui savait attendre, pas vrai ? « Mais oui que ça viendra, c’est sûr ! » Il avait du talent, une belle gueule et tout ça. Et il n’était pas encore tout à fait périmé sur le marché de la gloire, pas encore trente ans passés, alors tout allait bien, non ?

Alors forcément, à l’annonce de la bonne nouvelle, Alaois dégaina un tel enthousiasme que Dubh en était encore plus fierot, si c’était possible. Pour être franc, ça n’était pas si souvent que l’aîné lui claquait un smile d’une telle sincérité, à tel point que Dubh faillit presque sortir son téléphone pour immortaliser le moment. Mais trop excité, l’aéromancien préféra faire son petit numéro, supplément en faire des caisses, comme souvent. Son frère avait raison, Dubh aimait ça le luxe, même s’il n’avait rien pour se le payer. Passion friperie pour dénicher des pièces vraiment données, ou dégoter les mêmes mais sans la griffe histoire de pouvoir quand même avoir le style. De toute façon, un rien lui allait mais là, là, il allait avoir tout le loisir de se pavaner, et il serait payé pour ça. Non mais franchement. « Evidemment, t’as intérêt à follow tout ça d’ailleurs, sinon j’te fais la gueule. » Il avait déjà boudé pour moins que ça, alors. Mais Al semblait d’humeur à le flatter, à coup d’applaudissements même que le type d’à côté suivit, donnant à Dubh l’envie d’une révérence trop empruntée après toute cette folle attention : mode attention whore activé !

« Merci bro, et à ta santé !  » Verre gratuit donc, qui n’avait pas la même saveur à trinquer seul mais he. Si Alaois refusait de checker son téléphone en service, se payer un verre alcoolisé pour suivre le mouvement, même pas en rêve. Mais tant pis, les verres gratuits étaient toujours délicieux, et Dubh y plongea ses lèvres en forme de sourire avant de répondre à son adelphe. S’éclaircissant la gorge, l’aéromancien s’efforça de ne pas écorcher le nom qu’il maîtrisait maintenant sans souci. « Assunção ! » lâcha-t-il avec un peu de pédance en accentuant fort l’accent latin. «T’inquiète, je t’apprendrai à prononcer. » continua-t-il dans la foulée sans même prêter attention à la réaction d’Al alors qu’il sortait son téléphone.  « Normal que tu connaisses pas. Enfin pas encore ! Attends que ton BG de frère lâche ses meilleures story, le monde est pas prêt ! » Faisant défiler le feed des créations magnifiques comme si c’était les siennes, Dubh lâcha finalement l’écran des yeux pour revenir à son frère. Hm, un truc clochait non ? Oh, qu’est-ce que ce rabat-joie allait trouver à redire, encore ?