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[Terminé] Can't help but falling in love with... anyone w/Gabriel

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Dubh Ó Fearghail
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Pronoms RP : Il
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Tuer le temps : Acteur qui attend son heure - ça sonne mieux que raté.
Arnaqueur/magicien chez les humains, qui use un peu trop de ses talents pour se faire de l'argent.
Community manager chez Assunção, option créateur de contenu qui aime trop porter de belles fringues.

Familier : Aoife, husky sibérien la plus drama-queen qui soit, et qui possède son propre compte TikTok -qui a plus d'abos que celui de Dubh, oups.
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17 juin 2024





"Je t'aime, moi non plus.
Vraiment non, merci, pas du tout."

tw : mention de relation sexuelle (non graphique), quelques gros mots aussi oups.
Soundtrack : Elvis

« Et donc là, Zora lâche en pleine réunion qu’elle claque sa démission ! Ce silence de mort après ça, je te raconte même pas. » Coude posé sur la table, la tête nichée dans le creux de sa main, Dubh écoutait les déboires de Marissa avec la même fascination teintée d’admiration que si elle venait de lui annoncer avoir résolu le conflit sorcier/humain. Même si en l’occurence, elle lui parlait d’une bête anecdote de bureau, il fallait avouer que Marissa avait réussi à le captiver dès leur première conversation, sur une appli qui plus est - un exploit. Sa répartie et son sens de l’humour l’avait séduit en trois phrases, ce qui l’avait poussé à lui proposer un rencard à la quatrième. Et bingo. C’était que la pyromancienne avait le goût de l’aventure, et leur premier date dans le bar karaoké préféré de Dubh lui avait aussi confirmé qu’elle se foutait bien du ridicule. L’entendre massacrer allégrement du Katy Perry l’avait fait fondre, aussi et surtout parce que face à des aéro et leurs voix impeccables, souvent, les autres n’osaient pas pousser la chansonnette. Mais Marissa Delgado s’en foutait royalement, et prenait la scène comme si rien d’autre ne comptait. Ce soir là, déjà, il avait senti que les papillons qui lui envahissaient le ventre volaient plus fort que pour ses dernières conquêtes. Et il avait adoré ça.

« Si, si, raconte-moi. » relança-t-il en buvant finalement la dernière lampée de sa bière, alors qu’elle laissait planer un silence de suspense tout exprès. « Si t’insistes… Donc, la RH lâche son stylo et on entend que ça. Sa manager se barre, littéralement, comme ça sans prévenir, alors que c’était elle qui présentait. Un bord… Excusez-moi ! » Le regard de la jeune femme agrippa celui du serveur qu’il présumait être dans son dos. « On reprendra la même chose. Et un verre d’eau à côté pour Monsieur, s’il vous plait.  » Incroyable. Quatre sorties avaient suffi à ce que sa douce ait compris qu’il noyait toujours l’alcoolémie du second verre dans un peu d’eau - astuce idéale pour éviter d’être soûl avant le repas, même si ça n’était sûrement qu’un effet placebo. Poursuivant son histoire, la jolie chef de projet replaça une mèche de cheveux derrière son oreille, ignorant un appel de son téléphone qui fit vibrer toute la table comme s’il était la personne la plus importante du monde - du moins, c'est comme ça qu'il l'interpréta. « T’es incroyable. » Coupée dans son élan, Marissa le considéra avec surprise, et un peu de tendresse dans le regard. Oh, la goutte d’eau. « Je t’aime. »

Et là, il y eut un vrai silence de mort. Enivré par sa propre déclaration, Dubh affichait un sourire mi-gêné, mi-idiot, ses yeux rivés dans les siens. Ca faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Pas de lâcher les trois mots, ça non. Mais aussi vite, oh… Mais c’était qu’il l’avait aimée, semblait-il, depuis le premier jour. Déjà, après leur première nuit, bourré d’ocytocine et autres hormones du plaisir et du reste, ça avait failli lui échapper. Son souffle sur sa peau à lui, sa peau à elle si douce et cette façon qu’elle avait de plonger son regard dans le sien. Mais il avait tenu bon. Ce qui n’annonçait jamais rien de bon, puisque Dubh était absolument nul pour garder quoi que ce soit pour lui - encore plus des sentiments. « Tu quoi ? » Ses yeux écarquillés n’enlevaient rien à sa beauté, mais rendaient l’instant un peu moins romantique. Sûrement parce que Dubh imaginait déjà la suite, pour l’avoir vécu trop de fois. « Je… J’voulais pas dire ça comme ça, mais c’est vrai. J’y peux rien, je vais pas m’excuser, je… » Levant son index entre eux comme pour le faire taire sans oser pour autant se poser ses lèvres, Marissa changea tout à coup d’expression. « Stop ! Tu te fous de moi ou quoi ? Je sors d’une relation de quatre ans, je t’en ai parlé il me semble ? Je t’ai dit que je voulais rien de sérieux, juste passer du bon temps, et toi tu me lâches ça comme ça ? Mais t’es malade ? » Cet argument là, Dubh le connaissait par coeur. Pour autant, ça faisait toujours aussi mal.  « Je sais. J’veux pas brusquer les choses, c’est juste ce que moi je ressens, tu peux… » La serviette aurait fait un bruit aussi tonitruant que le stylo de la RH sur la table si elle n’avait pas été faite de tissu. « T’aimes juste l’image de moi que je te renvoie, parce que ça fait que cinq fois qu’on se voit. Tu vois que tu m’connais même pas ! Sinon t’aurais su que j’pensais comme ça. Et que l’amour, j’en ai plus rien à taper. » Si le coeur de Dubh avait pu se faire entendre, il aurait fait le bruit d’une assiette cassée.

Déjà, la jeune femme s’était levée, enfilant sa veste en cuir sans trainer avant de lui lâcher un dernier regard. « Putain… J’pensais que ça le ferait. » Le coup de grâce. Dubh encaissa, n’essaya même pas de la retenir. A quoi bon ? Lui aimait trop l’amour pour refuser de lui faire une place dans sa vie. Et avec un sens du timing tout à fait improbable, le serveur arriva avec son plateau alors que la jeune femme fouillait dans son sac, déposant un billet dessus sans même dire un mot de plus avant de tourner les talons. « Monsieur, voulez-vous que je reporte le verre de… » « Non. » Saisissant les deux pintes de bière, Dubh les posa sur la table sans un regard pour le serveur - sûrement plein d’apitoiement, et il n’avait pas besoin de ça. De bière, par contre… « Je vais prendre votre plus gros steak. Saignant. Avec double ration de frites, sauce mayo, poivre et ketchup. » L’homme nota avant de repartir, laissant Dubh seul avec sa tristesse et son litre de bière séparé en deux. Ironique. Une grande lampée plus tard, l’une des pintes n’en était déjà plus qu’à la moitié. Celle que Marissa avait commandé, visiblement. Drôlement amère. Cela dit, ça tombait bien.
Gabriel Selvaggi
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Gabriel Selvaggi

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TW : sexisme ambiant ; moqueries en veux-tu en voilà ; intrusion dans la vie privée quoi

S’il y avait bien une activité que Gabriel appréciait plus que tout, c’était celle de dîner en tête-à-tête avec une chaise vide. Rien ne lui faisait plus plaisir que de prendre une heure et demie à savourer en solitaire un bon repas préparé avec amour par une équipe passionnée. Durant ce moment, Saint Patrick, les taxes, l'organisation, le cycling, les missions, Raphael, sa copine (ou ex) du moment, plus rien ne comptait. Pour beaucoup, se rendre au restaurant seul était impossible. La peur du jugement des autres ou plutôt, de soi-même, de se retrouver seul·e à une table mal placée étai bien ancrée. À qui la faute ? Aux restaurateurs qui optaient pour l’argument fallacieux du “vous comprenez, on privilégie les couples, les groupes et les familles”. À part se faire mauvaise publicité et perdre un ou une cliente, cette façon d’accueillir ne leur apportait rien. Si cette réponse ne lui était pas souvent servie, Gabriel avait tout de même perfectionné sa réplique au cas où on lui proposait la pire table du lieu simplement car il n’en occuperait qu’une place. Ce soir, il n’avait pas eu à la sortir, on l’avait guidé à une place agréable, à mi-chemin entre le patio et le comptoir. Une légère brise venait rafraichir le lieu et l’ouverture sur un petit jardin évitait la cacophonie habituelle. Jusqu’à la carte, le bar-restaurant avait tout bon : l’écossais avait commandé un risotto accompagné d’une fricassée de légumes de saison et à présent, il attendait son dessert, des profiteroles maison avec supplément glace vanille. Gab était un bec sucré qui ne finissait jamais un repas sans sa dose de sucre rapide et, parfois, industriel. Et s’il faisait tous les ans des bilans sanguin pour s’assurer de ne rien manquer - en bon végétarien dont le seul produit animalier consommé restait l’indétrônable fromage -, il n’était pas certain qu’un rappel à l’ordre sur une quelconque augmentation de sa glycémie lui ferait renoncer aux douceurs qu’il s’octroyait quotidiennement. Mais l’heure n’était pas à la réflexion, son dernier bilan de sang était nickel ainsi que tous les autres examens qu’il ne manquerait pour rien au monde pour s’éviter une inquiétude précoces au vu de son rythme de vie… intense, dirons nous.

Concentré sur sa liseuse, qu’il apportait toujours au restaurant pour avancer son livre du moment à défaut de le faire sur le reste de la journée, son attention n’arrêtait pas d’être alpaguée par la conversation à la table d’à côté. C'était qu'iels causaient beaucoup... Un couple surement, au vu de la façon dont le blond en diagonale de Gabriel regardait son interlocutrice : ses œillades amourachées étaient dignes d’un téléfilm du dimanche sur la BBC. Vraiment, si Gab avait été sa dulcinée, il lui aurait proposé un bavoir pour lui éviter un malencontreux accident de bière dégoulinante à force de garder la bouche entrouverte. Sans trop vraiment comprendre de quoi il en retournait, l’écossais ne put s’empêcher d’écouter les bribes de paroles qui lui parvenaient : RH, démission… Rien de nouveau sous les nuages de l’Écosse finalement. Lui aussi aimerait bien “claquer” sa démission parfois, que ce soit celle de son boulot officiel ou officieux. Mais il y avait des gens qui travaillaient pour les entreprises privées aux poches rondes comme des sacs de billes et ceux, comme lui, qui mettaient leur temps au service du bien commun. Ou quelque chose du style en tout cas.

“Vos profiteroles Monsieur” l'interpella le serveur, en posant devant lui une assiette bien garnie avec, à droite, le chocolat encore chaud et à gauche, la glace qui semblait artisanale. Vraiment, le Garde ne tarirait pas d’éloges sur Google ! Pour le moment, c’était un sans faute.

"Merci, ça à l’air incroyable."
"T’es incroyable."

Son regard se détourna d’un quart vers la droite en entendant le compliment du gars en diagonale. Même remarque, pas même cible. Gab préférait largement la sienne. Quoique... Elle avait l'air jolie de face. Pour autant, il ne put réprimer une vague grimace en entendant les roucoulements qui prenaient des allures de chute vertigineuse vers une nausée vespérale. Vraiment, pauvre jolie inconnue. Si Gabriel appréciait beaucoup de choses dans le principe de couple, les déclarations publiques de ce genre n’en faisaient pas partie. Mais il ne s’agissait pas de son couple et comparer l’incomparable revenait à se mettre au niveau du blond peroxydé qui semblait tout droit sorti d’un clip des années 2000 sur MTV.

Fourchette en main, il n’eut pas le temps de profiter d’une première bouchée que la suite de la conversation dont il se faisait le 3e parti prit une tournure… de plat dans une piscine on ne peut plus douloureux.

"Je t’aime."

Outch. Presque, il l’aurait lâché à voix haute. Dodelinant de la tête en ouvrant grand les yeux, les réactions du quarantenaire étaient plus vives que dans n’importe quelle autre situation : il n’y avait bien que les films et séries TV pour lui arracher autant de réponses corporelles. Là, clairement, il tenait un très bon drame. Car l’heure ne semblait plus être aux roucoulements ou à la discrétion, la jeune femme répliquant d’un ton sévère digne d’une récompense aux Oscars. Vraiment, mieux qu’être placé au centre d’une salle de cinéma ! Gabriel ne loupait plus une miette de la scène, les yeux clairs rivés sur la table à côté, en se fichant bien qu’il soit repéré. De toute façon, aucun des deux ne semblait s’intéresser à sa petite personne, ce qui lui convenait PAR-FAI-TE-MENT. Il était à ça de commander un sachet de pop-corn pour profiter de la suite !

"…parce que ça fait que cinq fois qu’on se voit. Tu vois que tu m’connais même pas ! Sinon t’aurais su que j’pensais comme ça. Et que l’amour, j’en ai plus rien à taper."

Double outch. Une moue amusée remplaça sa grimace gênée. Finalement, si la femme avait été plus âgée, Gab aurait été capable d’aller lui filer son numéro de téléphone à la sortie, en lui assurant qu’iels ne partageaient pas que le charme. Wink wink. Car l’amour, Gabriel s’en fichait comme de son dernier rouleau de papier toilette lui aussi. Surement qu’elle l’aurait envoyé sur les roses, mais au moins aurait-il bien rigolé. Quant au gars… Faire pitié n’était même pas suffisant pour décrire sa situation. Et en l’entendant commander un repas à s’en boucher les artères (au point où il en était avec son coeur, hein…) et garder les deux bières, Gabriel ne put s’empêcher de siffler entre ses dents. Vraiment, il ne faisait pas honneur aux blonds.

Le regard enfin reposé sur ses profiteroles qui baignaient dans la glace, l’écossais hésita une poignée de secondes (faux, il attendit à peine que l’autre ait fini sa goulée de bière), avant de se pencher un peu vers l’avant et d’adresser la parole au nouveau célibataire du coin.

”Entre nous, la demander en mariage aurait été moins chaotique.”

Sa remarque puait la raillerie à plein nez, mais Gabriel avait cette chance d’avoir une gueule d’ange qui lui permettait d’accompagner tout persifflage d’un sourire ravageur.

”L’écouter sinon. Ouais, l’écouter sincèrement, ça vous aurait empêché de vous comporter comme un ado en rut.”

Finalement, sa gueule d’ange ne le sauverait pas. Au pire, il s’embarquait dans une bagarre qu’il gagnerait à coup sûr au vu de l’état du gars. Au mieux, il ajouterait à son téléfilm du dimanche soir un débat houleux sur ce qui constituait une discussion privée dans un espace public tel qu'un restaurant et ses deux tables voisines. La soirée s'annonçait dès plus agréable.

Dubh Ó Fearghail
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"Non mais de quoi j'me mêle ?"

tw : aucun.

C’était bien sa veine, d’avoir débordé d’amour à sens unique dans un restau… Maintenant, il était coincé à attendre sa commande, alors que son petit cœur désormais amoché réclamait une présence. Non mieux, un câlin. Mais voilà, il avait commandé un repas décadent et aussi filou que pouvait se montrer Dubh, le resto basket ne correspondait pas franchement à ses valeurs. Le voilà donc condamné à patienter le temps que le cuistot s’y mette, avant d’ingurgiter sa viande qu’il ne se sentait même pas d’avaler avec sa gorge toute serrée. Restait l’option de payer et partir sans manger, mais un sou était un sou. Et ça, dans le monde de Dubh, ça valait bien l’épreuve de la solitude, vu qu’il n’en avait plus tellement sur le compte en banque. Et ensuite, filer voir Lola. Ou Maeve. Ou Ennis, ou Runa, ou Cat, n’importe qui susceptible de lui ouvrir les bras sans trop poser de questions avant qu’il ne s’étende lui-même sur la question parce que ça se passait toujours comme ça. Checkant son téléphone posé sur la table, le sorcier considéra un bref instant se plaindre déjà par texto à sa soeur sous une salve d’emojis, et son esprit eut la merveilleuse idée de lui caler un désagréable espoir - voir le nom de Marissa apparaître, lui dire qu’elle regrettait, qu’elle l’aimait aussi pourquoi pas. Mais forcément, rien, hein.

Une voix tout à côté le tira finalement de sa rêverie et de sa solitude au passage. L’air cocker, Dubh se tourna vers son interlocuteur de la table à côté, son sourire qui avait tout de gentil et capta à peine les paroles qu’il prit pour une tentative de lui remonter le moral - la tristesse et le second degré, ça s’annulait visiblement. Haussant les épaules, Dubh adressa donc un sourire un peu peiné à son voisin de table, et s’apprêtait à lui répondre en pensant avoir trouvé une oreille attentive jusqu’à… la douche froide. Les mots pernicieux du type lui donnèrent l’impression d’un uppercut sur son petit cœur qui avait déjà des bleus. Un ado en rut, mais pardon ? « Euh… À quel moment je vous ai demandé votre avis ? » La tristesse se teinta soudainement de colère, comme une vague de chaleur qui envahissait tout son corps et le fit serrer les dents sans qu’il ne le réalise vraiment. Dubh n’avait jamais été réputé pour savoir maîtriser la moindre émotion - preuve en était deux minutes plus tôt, pas vrai ? Sa joie était dévastatrice, sa tristesse larmoyante, sa peur presque surjouée. Et sa colère, explosive. Quiconque le connaissait assez savait qu'appuyer sur le détonateur n’était une bonne nouvelle pour personne.

Mais voilà, ce type ne le connaissait pas, et c’était là le double problème. « En tout cas, pour c’qui est d’écouter, je vois que c’est pas un problème pour vous. C’est pour oublier que vous avez personne avec qui partager votre dessert que vous faites ça ? » Faisant claquer sa langue contre son palais, Dubh jeta sur l’homme un regard empli de sa colère et d’une forte dose de jugement. Taper un homme à terre, ça se faisait pas. Alors en l’occurrence, tous les coups étaient permis, même celui de dire tout haut ce qu’on ne disait jamais aux gens tristes comme lui qui venaient au restau tout seuls pour s’imprégner du bruit autour, parce qu’il n’y en avait pas chez eux. En temps normal, Dubh aimait parler à ces gens. Leur mettre un peu de baume au cœur, leur donner un peu d’attention, leur procurer de la joie. C’était comme ça qu’il s’était fait pas mal d'amis - en se mêlant de la vie des autres, certes, mais surtout en voulant être gentil. Alors que là, tout dans l’intention était mesquin. Le mieux aurait été de laisser couler. Enfin ça, c’était ce que faisaient les gens raisonnables. Et là, hélas, on parlait de Dubh…
Gabriel Selvaggi
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TW : moqueries et jugements

Le voir sourire surprit Gabriel. Peut-être était-il masochiste en plus d'être du genre confession sur le rebord d'une chope de bière. Mais rapidement, le quarantenaire comprit que le blond n’avait tout simplement pas entendu ce qu’il lui avait balancé à la tronche. C’en était que plus réjouissant, de percevoir la latence de réaction, le faible sourire se crisper et les yeux prendre des allures de boulets de canon. Si Gabriel n’était pas le genre de personnes à chercher des noises pour un oui ou un non, il avait une passion secrète pour l’humour un brin moqueur. Si certain·es ne voyaient pas ce qu’il y avait de drôle là-dedans, l’écossais, lui, expliquait juste piocher dans ce que la réalité offrait, pour dire tout haut ce que la majorité taisait par respect. Bon, il aurait pu le faire avec plus de dentelle et sans y ajouter une louche de jugement personnel, mais Gabriel était humain, pas un ange et encore moins un saint. Et où était le fun, s'il ne faisait que relater la réalité sans y ajouter une pincée de sel pour rehausser la saveur amère ?

“Euh… À quel moment je vous ai demandé votre avis ? “

Débat houleux, ce sera ! Le regard clair du Garde se mit à briller à l’idée de continuer cet échange animé à défaut d’utiliser leurs poings. C'était même préférable finalement : lui avait des profiteroles à finir et l’autre avait commandé un repas complet. Et vu son accoutrement, payer pour ne rien manger n’était certainement pas dans ses cordes. Mais Gabriel arrêta net cette réflexion. Il aimait se moquer des comportements, pas des styles vestimentaires et encore moins du physique. Même lui avait ses limites.

“En tout cas, pour c’qui est d’écouter, je vois que c’est pas un problème pour vous. C’est pour oublier que vous avez personne avec qui partager votre dessert que vous faites ça ?“

Le claquement de langue qui accompagna la remarque avait tout d’un pétard mouillé. Étonnamment, le blond n’avait pas l’air d’être un habitué des joutes verbales. Surement que s’occuper de ses cheveux devait lui prendre tout son temps libre, au lieu de chercher à améliorer son répondant. C'en était presque triste, si Gab ne gardait pas cette émotion pour des évènements bien précis de sa vie personnelle.

Retrouvant le dossier de sa chaise pour plus de confort et éviter une position du dos désagréable, l'écossais haussa des sourcils avant de sourire à s’en creuser une fossette.

”Vraiment ? C’est la seule répartie que vous avez ? J’comprends mieux pourquoi elle vous a jarté, faudrait revoir votre catalogue de conversation."

Presque, il roula des yeux, atterré à l’idée d’être passé d’une joie distrayante à l’ennui en une seule réponse. Même le voir chialer aurait été plus amusant. Quoique... Gabriel ne savait jamais trop quoi faire des gens qui reniflaient comme si leur existence tout entière s’échappait dans leur morve. Leur offrir un mouchoir ? Il n’en avait jamais sur lui. Leur susurrer des mots doux ? Déjà qu’il ne le faisait pas au lit alors dans un restaurant ou une rue ? Non merci. Les bousculer avec une tape dans l’épaule ? La seule fois où il avait tenté cette solution, le pleurnichard avait failli s’étouffer sous la surprise. Non, au final, l’entendre chouiner aurait été encore moins satisfaisant que de voir sa fierté se prendre les pieds dans des remarques dignes d’un élève de secondaire.

”Je vous donne une 2e chance. Allez-y et faites preuve d’originalité cette fois-ci. Soyez percutant.”

Est-ce que Gabriel serra discrètement un poing sous la table et contracta ses abdominaux au cas où l’homme le prenne au mot ? Tout à fait.

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"Non mais de quoi j'me mêle ?"

tw : ohlala Dubh les gros mots, heeeeen, petite description d'un animal blessé, mais c'est juste pour la métaphore, promis, vous énervez pas les zoomancien.nes.

Passer d’un rendez-vous plein d’amour à un échange plein de rancoeur était un plot twist un peu trop violent pour le petit coeur de Dubh. Qu’on se le dise, le programme de sa soirée était tout à fait chamboulé, comme lui, et même si l’imprévu était sa came, cette fois, il aurait préféré que tout se déroule comme il l’espérait - à savoir dîner romantique, câlin sur le canapé en fumant des roulées et carrément plus parce qu’affinités. Mais le voilà bloqué à sa table, à subir les assauts de cet affreux jojo frustré à souhait qui semblait prendre un très, très malin plaisir à le voir souffrir. Ca, ça le faisait enrager. Les gens qui aimaient voir un bout d’harmonie éclater en morceaux pour contempler du chaos, sans doute parce que leur vie était toute pathétique et misérable, et que les soaps à la télé ça ne suffisait pas. Pauvre type. Il aurait avoir pu pitié, sauf que là, il était blessé. Comme une biche au bord de la route qui aurait mangé un pare-choc. Et que la voiture prenait un malin plaisir à vouloir recogner en plus. « Mais… » Pour le coup, ce fut la seule répartie qu’il eut, là. Parce que c’était tellement méchant, tellement sournois, et pour rien en plus. Ca n’avait pas de sens. Plus rien n’en avait, là maintenant.

Le type passa bien vite à la provocation. Mauvais signe. Oh oui, très mauvais. Sauf que le gars ne savait pas à qui il avait affaire. Gros avantage de Dubh dans une telle situation : le fait d’être capable de claquer une scène dans un restau sans honte aucune - surtout qu’il ne risquait pas d’y remettre les pieds, au vu de son largage en règle. Les lieux étaient imprégnés de souvenirs, c’était comme ça. Désavantage, par contre : Dubh n’avait pas une once de méchanceté en lui. C’était une qualité, pour sûr, d’avoir tout du golden retriever ascendant ours en peluche. Dubh détestait ces gens qui flairaient les failles pour venir s’y glisser et asséner un coup bas. Comme le gars à côté, donc, requin des émotions, sale prédateur qui chassait le malheur juste pour le plaisir. « Vous avez un putain de grain ! Vous croyez vraiment que je vais vous obéir comme un bon p'tit toutou ? » Le fait était quand même qu’en bon signe du lion, Dubh était soumis à un truc assez relou. Un truc qui s’appelait l’ego. Et qui lui faisait serrer les phalanges sous la table alors que son autre main agrippait son genou pour éviter de taper sur la nappe comme il avait envie de faire. Ca aurait renversé sa bière, en plus

« Et avec votre putain de sourire là, vous voulez quoi ? Passer pour le gentil pour les gens à côté ? Vous croyez qu’ils entendent pas que vous êtes juste en train de chercher la merde en fait ? » Le fait était que son regard avait glissé sur un homme derrière eux qui s’était retourné pour observer la scène. En vrai, le public, il s’en foutait. Mais ça lui donnait un beau prétexte pour enchaîner cet enfoiré. « Pauvre type... » cracha-t-il avec dédain en attrapant sa bière sans pour autant en boire une gorgée. C’était que sa main tremblait de rage, et le verre avec. Parce que vraiment là, tout ce qu’il voulait, c’était se barrer. Pas chercher la bagarre, pas sauver son honneur. Sauf qu’il était coincé, et que ça l’emmerdait. Et que le public, maintenant, semblait attendre une issue, et que partir serait un échec. Et il avait assez perdu comme ça aujourd'hui.
Gabriel Selvaggi
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TW : sexisme ; masculinité et affection toxique

”Vous avez un putain de grain ! Vous croyez vraiment que je vais vous obéir comme un bon p'tit toutou ?“

À vrai dire, oui et non. Gabriel espérait de tout cœur que l’autre continuerait de s'agacer pour égayer sa soirée d’une bonne engueulade. Avec ça, il dormirait à poings fermés, sans se soucier d’une énième terreur nocturne ou d’une insomnie qu’il taisait à tout son entourage. Il n'y avait bien que les longs échanges belliqueux ou des heures à broder qui lui offraient des nuits correctes.
Engloutissant deux cuillères de ses profiteroles sans lâcher du regard l’inconnu, il hocha imperceptiblement de la tête en l’entendant repartir dans une tirade. Son putain de sourire, comme il le nommait, n’avait rien de factice. Gabriel appréciait l’échange, aussi tordu et méchant que cela pût être. Car ils étaient rares chez le Garde, les sourires. Aussi rares que la répartie de ce jeune homme, qui n’avait rien d’autre à faire que de penser à ce que le monde extérieur pouvait s’imaginer de leur conversation. Gabriel était de ces personnes dont les émotions positives passaient sur leur visage comme la pluie sur une vitre de voiture. Elles ruisselaient sans laisser de traces, s’évaporant au moindre changement de météo. Pourtant, Gabriel ressentait. Il aimait passionnément, adorait en silence, brûlait à chaque nouvelle relation amicale ou amoureuse, mais gardait pour lui la moindre effusion de bonheur. Ses preuves d’affection étaient si discrètes qu’il fallait bien le connaitre pour se rendre compte de ce qui faisaient vibrer son coeur et entretenaient son humanité. Et si dans certaines situations, la toxicité de son éducation venait répandre son poison, Gabriel tentait avec ses capacités d’endiguer le problème là où il lui aurait surtout fallu accepter de l’aide. Gabriel ressentait, oui, mais pas comment il le fallait. Et s’il en avait conscience, il préférait garder pour lui ses réactions, plutôt que de tendre la main. Personne ne viendrait la lui prendre de toute façon.

”Pauvre type…“

Le bleu des yeux ancrés sur la bouteille tremblotante, il ne put retenir un souffle amusé. Deux phrases et le gars étaient remontés comme un coucou. Il ne faudrait pas grand-chose pour entendre un clac de verre posé brutalement sur la table et un glissement de chaise indiquant son entrée sur le ring.
Cuillère en bouche, chocolat tiède sur la langue, le Garde profita de quelques instants de silence pour laisser la saveur sucrée envahir ses papilles. Rien de mieux qu’un double dessert pour finir la soirée.

”Si vous vous étiez autant intéressé à votre compagne qu’à ce que les gens autour pensent de notre discussion, nous n’en serions pas là.”

Nouvelle bouchée, chaud et froid à la fois, comme la tournure qu’allait prendre leur échange.

”Et j’vous déconseille de boire cette bière. Le consentement au conseil, Gabriel ne connaissait pas. "Se saouler n’est vraiment pas la solution à un coeur brisé. Au mieux, vous aurez un sale mal de crâne demain matin, au pire, vous allez l’appeler en bégayant des excuses et des inepties.“

Si Gabriel pouvait facilement passer pour une simple belle gueule - chose qu’il appréciait particulièrement -, il surprenait souvent par un certain vocabulaire et une faculté à se tirer des pires embrouilles avec tact et intelligence. Oui, il aimait chercher la petite bête et se glisser dans les failles comme un ver de terre un jour de canicule. Oui, il aimait railler, se moquer, faire sauter les égos fragiles comme un bouchon de liège. Mais par-dessus tout, il aimait faire durer. Les embrouilles et d'autres choses (instant beauf).

”C’est dommage, elle était jolie. Et bien gaulée.“

Expiration trop bruyante, doux son rêveur d’un homme qui en faisait un poil trop, dans l’espoir de voir l’autre briser sa bouteille avant de se briser les phalanges.


Dubh Ó Fearghail
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Arnaqueur/magicien chez les humains, qui use un peu trop de ses talents pour se faire de l'argent.
Community manager chez Assunção, option créateur de contenu qui aime trop porter de belles fringues.

Familier : Aoife, husky sibérien la plus drama-queen qui soit, et qui possède son propre compte TikTok -qui a plus d'abos que celui de Dubh, oups.
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17 juin 2024





"Non mais de quoi j'me mêle ?"

tw : colère, beaucoup de colère, consommation d'alcool peu raisonnable, mention de violence, insultes.

Ca aurait pu s’arrêter là. Ca aurait dû même, et quand on y pensait, ça aurait même dû ne jamais commencer. Après tout, la scène n’avait carrément aucun sens, un genre d’embrouille de bac à sable, si à l’époque du bac à sable, on était du genre à prendre hyper au sérieux les râteaux - mais pas ceux pour jouer avec le sable, du coup. Le silence qui suivit d’ailleurs laissait présager la fin de ce drama inutile, et certaines personnes un peu déçues retournèrent à la dégustation de leur plat, comme le fit le dénommé pauvre type avec sa profiterole. Sauf que son regard ne le lâchait pas, et que Dubh, en mode chien de fusil, surveillait aussi en coin des fois qu’une nouvelle dinguerie lui serait balancée parce qu’après tout, les cons ça osait tout, et c’était bien à ça qu’on les reconnaissait. Et donc, bingo, alors que le type se targuait d’un nouvel assaut à l’encontre de son comportement avec son ex - que le mot était dur à envisager, là, comme ça, à vif.  « Si vous saviez la fermer, on en serait pas là non plus… » marmonné entre ses dents serrées alors qu’il avait envie de hurler, mais un truc le retenait encore - appelons ça un miracle. Nouvelle lampée pour réussir à se faire taire et éviter de l’enchaîner. Mais l’autre, décidément, n’avait pas la même bienséance.

Le sujet de sa conso d’alcool était un peu, disons, tendu pour Dubh. Pas qu’il soit spécialement du genre porté sur la bouteille, mais pas la première fois disons qu’on lui faisait la remarque que ça n’était pas une solution. Sauf que tout ce qui était conseil, déjà, avait tendance à lui faire si peu d’effet qu’au-dessus, il n’y avait bien que les nuages. Même quand ça venait de gens qu’il estimait. Alors de la part d’un sale petit bonhomme qui se permettait de jouer la bienveillance après l’avoir frappé quand il était au sol, franchement, c’était mal venu. En pur signe de contestation, et de provocation totalement puérile, Dubh se chargea donc d’enquiller la fin de sa pinte encore pas mal remplie, yeux bien fixés dans ceux qui le jugeaient fort, sorte de doigt d’honneur à base de lever de coude. C’était une piètre idée, et il n’en savait rien, pour la bonne et simple raison qu’à cet instant, son cerveau était en congés. Seul réagissait son instinct, pur, primaire. Débile.  « Merci du conseil. » lâcha-t-il, ironique, déjà prêt à s’enfiler la deuxième si ça pouvait bien lui permettre d’oublier la présence parasite à ses côtés. Il en était au dessert, alors ça serait bientôt fini, non ?

Et là, ce fut le drame. La phrase définitivement de trop. La phrase qui, de toute, aurait du ne rester qu’une pensée. A peine Dubh eut-il le temps de processer réellement que la colère avait envahi tout son être. Au loin, brutalement, une fenêtre entrouverte pour profiter de l’air doux d’Edimbourgh s’ouvrit en grand alors que Dubh se levait brutalement, conférant à la scène une ambiance démesurément dramatique. Pour le commun des mortels, tout ça était une merveilleuse coïncidence, pas la brusque expression des pouvoirs d’un sorcier en monde humain qui, par la force des choses, ne contrôlait plus rien. Surpris, un serveur renversa son plateau alors que Dubh prenait appui sur la table d’à côté, chamboulant les gourmandises en parfait écho de ce que tout son être ressentait.  « J’vous interdis de parler d’elle comme ça ! » Parce qu’on ne parlait pas de la femme qu’il aimait de cette manière. On ne parlait pas des femmes de cette manière tout court, d’ailleurs. Sa voix rendue rauque par la rage semblait émerger du tonnerre lui-même alors que son poing se serrait, à deux doigts d’empoigner l’autre imbécile par le col pour lui faire payer ses paroles. Ca n’était pourtant pas son genre, de gronder comme ça. D’être tornade colérique. Mais le cap avait été franchi, et plus rien maintenant n’y ferait.  

« Messieurs, est-ce que tout va bien ? » Le gentil serveur qui s’était occupé d’eux émergea d’il ne sut trop haut, gardant une sorte de distance de sécurité, comme face à un chat sauvage - ou pire. Non, tout n’allait pas bien. Dubh n’eut même pas un regard pour lui, tout affairé à observer celui qu’il considérait maintenant comme un adversaire. Les mots comme coincés dans sa gorge, l’aéromancien resta désespérement silencieux, luttant contre sa hargne qui le poussait à dépasser les bornes. Mais l’intervention de l’innocent travailleur en ces lieux lui rappela qu’il ne pouvait décemment pas saccager l’endroit sous prétexte qu’un abruti ne savait pas tenir sa langue.  « Si vous avez quelque compte à régler, je vous invite à le faire dehors. » Qu’il vienne tiens, dehors, sur le parking désert. Mais ces gens là n’avaient que de la gueule, alors Dubh pressentait bien l’esquive arriver. Blabla, je ne vois pas le problème, blabla, j’assume pas. Mais les actes avaient des conséquences. Toute sa vie, on lui avait rabâché ça. Et maintenant, il était trop tard pour se défiler. Même trop tard pour s’excuser. Plus question d’être raisonnable, quand toute raison avait à ce point quitté la conversation.
Gabriel Selvaggi
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TW : sexisme ; comportements toxiques; mention de violence et d'arme à feu/blanche.

Même lui savait qu’il avait été trop loin au moment où les remarques sur la jeune femme avaient glissé de ses lèvres. Gabriel était beaucoup de choses et s’il avait encore du mal à se détacher de certains comportements machistes, parler ainsi d’une inconnue n’était pas vraiment son style. Habituellement, ses remarques sur le physique, il les gardait pour lui. Parfois même, il avait du mal à avouer à sa compagne du moment à quel point il la trouvait belle. Pas qu'il était avare sur les compliments, juste qu'il craignait qu'elle s'imagine n'être que ça à ses yeux. Pour Gabriel, elle était si plurielle qu'il n'arrivait jamais à se décider sur comment exprimer ce qu'il ressentait. Enfin, ça c'était avant de finir par se quitter car les mots lui manquaient dans bien d'autres circonstances. Mais avec ce genre de type, digne d’un amoureux transi d’une comédie romantique des années 2000, les remarques dégradantes tapaient toujours dans le mille. Il irait se confesser au pasteur la prochaine fois qu’il irait au Temple - donc dans longtemps. Il fallait croire que le Garde avait envie de passer à un autre niveau de son jeu vespéral et que retourner à sa lecture n’était, tout simplement, pas au programme.

Nez toujours en l’air, le regard imbibé d’une certaine malice, Gab eut un léger mouvement de tête en voyant son voisin se lever brusquement. Au même moment, une fenêtre claqua sous une bourrasque s’infiltrant dans le restaurant. Si quelques voix s’élevèrent sous la surprise, lui resta de marbre, comme un David. Oh, ça c’était intéressant. Il avait déjà vu ce type de réaction chez son frère, ce mouvement de corps précédé ou suivi d’un vent qui venait accompagner l’émotion vive. Il ne prêta même pas attention aux tintements de verres derrière lui, l’intérêt porté uniquement sur l’homme qui venait de prendre une bien plus grande importance à ses yeux. Obligé de relever un peu la tête pour ne pas lâcher des yeux le blond, son sourire amusé disparut au profit d’une ligne qui présageait une soirée bien plus tragique à l’horizon.  

”J’vous interdis de parler d’elle comme ça ! “

Presque, il avait oublié de quoi il s’agissait, l’esprit dardé sur ce que l’inconnu était devenu et plus sur le contenu de leur échange. Il n'était plus un pauvre type qui ne savait pas retenir ses sentiments et préférait les dégueuler au visage de sa pauvre copine. Il n'était plus cette cible mal peroxydée qui méritait trois fléchettes en son centre. Il avait même pris une telle importance que, pendant un instant, on aurait dit que Gabriel s'était calmé et allait lui présenter des excuses. Le quarantenaire ne le lâchait pas des yeux, se muant lentement et discrètement en le soldat qu’il était. Si blesser ou tuer des sorcier·es ne lui plaisait jamais, l’idée de ramener un aéromancien vivant à Saint Patrick avait tout du golden ticket que Gabriel cherchait depuis des mois. Dans l’esprit tordu de l’écossais, un nouvel aéromancien et l’Ordre laisserait peut-être un peu tranquille son petit frère. Par amour, il était capable du pire et pour Raphael, il dépassait allègrement toutes les attentes qu’on lui mettait sur les épaules depuis des décennies. S’il y avait de la toxicité dans cette façon de protéger et si Gabriel en prenait de plus en plus conscience, la réalité venait toujours renverser son avancée. Comme ce soir, en lui mettant devant le nez un pauvre aéromancien incapable de se contrôler. C’était tentant.

"Messieurs, est-ce que tout va bien ? Si vous avez quelque compte à régler, je vous invite à le faire dehors."
”Excusez nous pour le dérangement. Vous avez raison, il vaudrait mieux en rester là.”

Il lâcha enfin le regard de l’autre pour reprendre des couleurs et son sourire poli habituel. Le pauvre serveur semblait de trop dans la scène, comme un soupçon de neutralité là où l'orage s'était enfin décidé à exploser. En attrapant son porte-feuille dans son sac à dos, il vérifia que son Glock 17 était bien là, ainsi que la lame qui lui avait valu une belle cicatrice au ventre, la fois où il était tombé dessus, comme un con. Il ne se voyait pas tirer ce soir, encore moins sans silencieux, mais c’était toujours rassurant, en cas de débordement. Un billet de 50£ abandonné sur la table, Gabriel prit une dernière cuillère de ses profiteroles avant de se lever, sac en main, comme si rien ne s’était passé.

”On va discuter dehors alors ? À moins que vous ayez autant de courage que de répartie.”

Dernière provocation, qui n'avait pourtant plus aucune lueur malicieuse en soutien. Le visage de Gabriel était aussi neutre que l'était le serveur, entre eux deux. Combien de fois lui avait-on répété que son faciès prenait des allures d’hiver glacial quand la magie revenait le hanter ? Qu’il semblait différent quand son grade venait remplacer le simple contrôleur de taxe ? Ou le coach sportif ? Ou le petit ami romantique ? Ou l’amant impoli ? Ou le voisin de table exécrable ? À force, Gabriel oubliait quelle identité était la vraie. Qui il était, au-delà de ce qu’on avait fait de lui. Mais ce soir, il n’y penserait pas. Il avait un frère à secourir.

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"Non mais de quoi j'me mêle ?"

tw : colère, mention de violence, insultes, alcool et cigarette.

La soirée avait pris une si étrange tournure en moins de dix minutes que c’en était devenu absurde. Alentours, les gens s’étaient arrêté de parler, de manger, comme les badauds curieux qui priaient pour voir l’accident se produire sous leurs yeux. Poings serrés sur la table, Dubh peinait à maîtriser son souffle, colère si transparente que beaucoup le jugeaient sûrement ridicule. Sauf que là, les autres n’existaient pas. Juste lui et cet imbécile en face qui, d’un coup, semblait ne plus réellement avoir envie de faire le fier. C’était ça qu’on appelait la trouille ? Non, pas vraiment. Pas tellement apte à observer finement non plus, Dubh se contentait de le fixer comme un chien aurait fixé un cambrioleur sur son territoire, retenu seulement en laisse par un bout de bienséance qui s’appelait les bonnes manières. Sa mère avait peut-être raté pas mal de leur éducation, mais comme quoi, tout n’était pas à jeter quand même.

La voix du serveur avait beau l’empêcher de sauter à la gorge du type, rien ne pouvait faire décoller son regard de ses yeux perçants. Bizarrement, Dubh sentait qu’un truc avait changé, comme chez lui d’ailleurs. Changement d’état, d’émotion. Sûrement la tension inhérente à un combat à venir, peut-être. Après tout, dans ces états-là, ils étaient aussi bestiaux que leurs familiers, tous. Mais d’un coup, l’inconnu malotru perdit le combat de regard pour finalement se résigner. En rester là, hein ? Comme c’était prévisible - chose que Dubh aurait volontiers souligné si sa bouche avait été capable de décrocher trois mots. Mais là, comme muselé pour continuer sur la métaphore clébard enragé, l’aéromancien restait dans son mutisme - un comportement fort peu habituel pour lui quand on le connaissait assez. Sans se détendre, Dubh observa donc les moindres faits et gestes de ce lâche qui n’avait que de la gueule, craignant une ultime fourberie. Mais déjà, son rythme cardiaque semblait se calmer, un peu, alors que l’affrontement se faisait plus fantasme que réalité. Le mec allait partir. Il allait manger son steak au gout doublement trop amer, et aller noyer son chagrin dans les bras d’un.e adelphe, de Penny ou d’il ne savait qui.

Mais fourberie il y eut. Voilà que le lâche osait retourner l’infamie contre lui ? L’adrénaline ressurgit aussitôt, et Dubh fit un pas vers l’homme, prêt à lui caler un bourre-pif des familles qui viendrait gâcher le goût de ses profiteroles. Mais le serveur entre eux anticipa les intentions évidentes du sorcier, calant une main contre sa poitrine pour le stopper net. Le geste était trop doux pour l’arrêter réellement, mais le contact lui fit l’effet d’un tazer - les tremblements en moins. « Dehors, on vous a dit. » Rappelé à l’ordre comme un gamin de premier cycle, Dubh émergea d’un coup de sa colère. Comme si la voix de la raison avait réussi à ramener la sienne parmi eux. Clignant des yeux comme après une hypnose, Dubh considéra pour la première fois l’homme, son air ferme de protecteur des lieux. Tout ce sérieux lui fit reconsidérer la situation en un claquement de doigts, le ridicule de tout ça. Lui, le coeur miettes, voulant éclater la tronche d’un sale macho qui voulait l’écraser encore un peu plus. C’était bête, franchement bête. Et cet homme ne valait pas un steak. « Hm… ca ira. Je me rassois. » Sa voix était cassée, un peu - cordes vocales aussi drama que lui, alors qu’il n’avait pas parlé qu’une longue, longue minute.

Attrapant le dossier de sa chaise, Dubh était donc parti pour se rassoir et calmer ses nerfs, ignorant le provocateur alors qu’il réalisait petit à petit le ridicule de la situation. « Je vous confirme que vous serez mieux dehors. » Quoi ? Plus que la colère, Dubh ressentit une vague de déception face au couperet de l’homme qu’il venait d’identifier instinctivement comme la figure d’autorité de la pièce. En temps normal, il aurait blagué sur le fait qu’il n’y avait pas de terrasse, mais au lieu de ça.  « Je veux juste manger, j’ai… » Le serveur, inflexible, secoua la tête avec beaucoup, beaucoup de charisme et d’inflexibilité. « Je ne vous facture que vos bières si vous quittez mon restaurant sur le champ. » Le côté rat aurait sans doute était ravi à un autre moment, mais là, ce ne fut que douche froide. Vexé, humilié, Dubh sortit de sa poche un billet froissé pour payer les consommations, et s’enquilla la bière encore remplie d’un cul sec absolument déraisonnable, avant d’attraper sa veste qu’il enfila en galérant un peu avant de fuir. Le type lui semblait avoir disparu, du moins il ne le voyait plus. Sûrement qu’il attendait dehors, putain. Bien sa veine, maintenant qu’il était calmé, un peu du moins. Le couloir qui menait à la sortie, où l’avait escorté le serveur, dévoila la porte des toilettes. Dubh s’y engouffra, vérifiant qu’il n’était plus surveillé par le maître des lieux. Fonçant aux lavabos, l’aéromancien s’aspergea le visage d’eau, fuyant son reflet comme s’il aurait pu lui aussi lui jeter un petit regard réprobateur. Mais comment est-ce que la soirée avait pu aussi mal tourner, franchement ?

Finalement, Dubh laissa passer 3, 4, 5 minutes facile avant de pousser les deux portes qui le séparaient du dehors. L’air du soir était frais, lui mordant le cou qu’il protégea en relevant le col de sa veste. Ses yeux cherchèrent le potentiel adversaire, prêt à riposter si jamais. Enfin, ce mec aurait-il seulement le cran de lever la main sur lui ? A cet instant précis, allumant la cigarette fichée entre ses lèvres, Dubh voulait tout sauf se battre. L’envie était passée, aussi vite que venue. C’était comme ça avec lui, et les rares fois où il s’était battu étaient dues à un coup de sang. Combien de fois même s’était-il réconcilié avec un ennemi de soirée dans des éclats de rire qui faisaient oublier jusqu’à la raison qui avait poussé les poings à se lever? Mais la colère, comme beaucoup d’autre chose, pouvait trop vite être réinvoquée, et il le savait.
Gabriel Selvaggi
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TW : stalking de Garde ; mention de violence

Le voir se faire stopper net dans son élan par le serveur aurait pu faire sourire Gabriel. Si la situation avait été différente, si l'autre n'avait pas révélé sa botte secrète et si l'italien avait mis la sienne au placard en venant diner. Mais l'air moqueur du Garde disparaissait rapidement, quand son travail revenait aux galops tel un cavalier de l'apocalypse - de pacotille - pas très heureux d'être sorti de son jour de repos. Mais bon, le hasard faisait bien les choses et Gabriel n'allait pas laisser une telle chance lui glisser entre les doigts.
Sortant du restaurant sans se retourner, à peine le nez dehors qu'il chercha du regard un endroit où se cacher : s'il devait se battre, autant avoir la surprise de son côté, et il fila à grandes enjambées au coin de la rue, à une vingtaine de mètres de là. Vue imprenable sur la sortie, si l'autre se décidait enfin à la passer, le Garde aurait au moins quelques secondes davantage. Et s'il ne prenait pas cette porte et préférait fuir par une autre dérobée... Gabriel aurait essayé.

Une minute passa, puis deux. Puis trois. Aucune sortie, aucun blond décoloré agacé, rien que le vent frais s'engouffrant par son col et le bruit des véhicules qui ralentissaient au feu tricolore à quelques pas de lui. Peut-être que le sorcier avait décidé de rester et qu'on l'y avait autorisé au vu de l'absence du déclencheur de l'engueulade (lui) ? Ou alors, il avait préféré une seconde sortie et Gabriel allait l'attendre longtemps au coin de cette rue, comme un imbécile. Si le Garde pouvait se montrer très patient, il n'avait ni les fringues, ni les collations pour une planque nocturne. Il attrapa son téléphone pour regarder l'heure : pas aussi tard qu'il pensait. Un bruit de porte claquée lui fit brusquement relever les yeux, le sorcier venait enfin de sortir du restaurant. De là où était le Garde, le blond semblait plus calme, moins monté sur ressort. Il s'alluma même une clope, ce qui ne manqua pas de faire froncer du nez Gabriel. S'il l'attaquait, il puerait la cigarette et ça, ça l'emmerdait plus que de se prendre un poing ou une rafale de ent en pleine tête. Et en le voyant partir sur la gauche, il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour se décider de la suite : filature ce sera, la bagarre attendrait.

Discret, comme le rat qu'il était, le Garde suivait à bonne distance le sorcier, ne sachant pas trop vers où il se rendait. Chez lui ? Gabriel aurait une information importante à noter dans son carnet sur la localisation d'un sorcier utilisant la magie de l'air. S'il disparaissait au coin d'une rue ? Il connaîtrait plus précisément l'un des emplacements qui laissaient coi beaucoup de membres de l'Ordre (comment disparaissient-iels ?!) S'il se rendait chez quelqu'un ? Gabriel aurait de quoi faire pression pour en apprendre davantage sur l'identité de ce sorcier. Et s'il allait au cinéma ? Et bien... Gabriel en profiterait pour se mettre à jour sur les dernières sorties et acheter quelque chose à grignoter pour sa planque. À défaut d'avoir les bonnes fringues, au moins aurait-il quelque chose à se mettre sous la dent pour les longues heures qui suivraient !

Mais ni cinéma, ni disparition magique, rien qu'un immeuble résidentiel devant lequel le sorcier attendit. Longtemps. Presque trente minutes, à ne rien faire à part regarder son portable et sonner à l'interphone. Peut-être sa copine de tout à l'heure ? Ou quelqu'un d'autre qui ne voulait plus lui parler ? Ou il avait oublié ses clés ? Quelle que soit la réponse, Gabriel attendit, patient, malgré son ventre qui commençait à gargouiller. Heureusement pour lui, l'autre finit par bouger et à reprendre son chemin, toujours aussi seul. La balade nocturne continua pour le Garde pendant une bonne quinzaine de minutes jusqu'à... et bien, jusqu'à la disparition, pure et simple du sorcier dans une ruelle mal éclairée et bouchée. Endroit magique ce sera, ou du moins, endroit où des sorcier·es disparaissaient. Le Garde attendit un peu avant de s'engouffrer dans la ruelle, le regard passant des murs d'immeuble aux poubelles en passant par les détritus dans le coin. Pas de porte dérobée, pas de signe, pas de pancarte "ici, passe le bus magique", rien que le vide et le silence. Et un POI sur la carte Google de Gabriel, pour ne pas oublier l'exact emplacement.

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