Dinner & Diatribes
TW : Mentions de sectes, de violences, de manipulation, de mort.
Je la hais, je la hais, je la hais, je la hais. Je la hais. je la hais. Je la hais. Je la hais. Je la hais.
Fixant la silhouette féminine devant lui, d'un regard plus noir et haineux qu'il n'a jamais posé sur quelqu'un, Camille ne dit rien. Déjà qu'il était ici, face à cette traitresse, c'était déjà énorme, alors si en plus on avait l'audace de lui demander de faire la conversation... Helen tente de faire comme si de rien n'était, de rire et sourire alors qu'elle discute de sujets divers et variés alors qu'elle était celle qui l'avait privé d'Alejandro, qui l'avait coupé de ce lien si particulier, en faisant passer cette décision totalement égoïste pour une punition du divin. Il la haïssait, de tout son être et voyait maintenant toute sa laideur.
Enfin, avant d'en arriver là, il avait eu si peur, n'avait pas su comment réagir à l'annonce de la visite de celle qui avait été pendant si longtemps son point d'accroche, jusqu'aux révélations d'Emilio. Et étrangement, il ne pouvait pas remettre en doute les paroles du plus âgé. Encore moins après y avoir encore plus réfléchi... Helen avait vraiment choisi le bon moment, avait profité de sa faiblesse, de ses addictions pour faire passer ce mensonge. Alors, forcément, il s'était empressé d'écrire à l'autre sorcier, pour lui faire part de ses émotions négatives, lui confier qu'il ne savait pas quoi faire, quoi dire, Est-ce qu'il devait y aller ? Est-ce qu'il devait rester le plus loin de cette femme ou bien la confronter ? Tant de questions restées sans réponses, mais l'artiste n'en voulait absolument pas au gardien des limbes, après tout, il avait surement bien plus important à faire que de s'occuper de son cas.
Mais qu'importe, il était bien présent à cette réunion de famille sans savoir quoi faire ni quoi dire, si ce n'est repousser la femme lorsque celle-ci avait voulu le prendre dans ses bras. Ne lui avait même pas adressé un seul mot, se contentait d'un regard dédaigneux, comme si elle était la chose la plus dégoutante au monde. Et au moment du plat de résistance, la traitresse ne semble plus pouvoir supporter tout cela, pose un regard suppliant sur son neveu.
" Vas-tu enfin me dire ce qui ne va pas ? Je t'ai fait quelque chose, Camille ? "
" Je ne sais pas, à vous de me le dire ?"
Le ton est sec, sifflant comme une vipère, alors que le paternel soupire, tape du poing sur la table, qu'espérait-il ainsi ? Faire peur à son fils cadet comme lorsqu'il était enfant ? Patriarche se trompe complètement, le nécromancien n'est plus ce petit garçon apeuré, bien au contraire, il est cet adulte en colère désormais et rien ne pourrait le faire taire.
" Vous aussi, vous faites partie du problème, alors ne la ramenez pas trop."
" Tu n'as pas à te comporter comme ça avec ta tante, c'est elle qui t'a accueillit pendant les moments compliqués de ta vie, tu pourrais lui être un peu plus reconnaissant."
" C'est une traitresse alors qu'importe ce qu'elle a fait, elle ne mérite rien du tout."
" Mais de quoi est ce qu'il parle ?"
La pauvre femme semble peinée, regarde son frère en tentant de comprendre pourquoi l'enfant qu'elle avait sauvé était si en colère contre elle, alors que ça faisait quelques mois qu'ils ne s'étaient pas vu. Le chef de famille soupire un peu, semble soupirer un peu, comme pour se donner du courage avant d'énoncer ce que Camille avait appris de la bouche d'Emilio, quelques temps auparavant. Et à l'entente de la raison, Helen se relève, le visage blême.
" Camille, je faisais ça pour te protéger..."
" Menteuse."
" Alejandro n'était pas -"
" Je vous interdis de prononcer son prénom."
La tante s'avance encore, alors qu'on frappe à la porte, le couple parental se regarde, n'attendant personne. La mère part voir qui peut bien venir interrompre leur dîner, la traitresse tentant toujours de faire retrouver la raison.
" Je faisais ça pour ton bien, il n'était pas celui que tu croyais."
" Vous m'avez privé de lui pendant toutes ces années."
" Il te manipulait, si je ne t'avais pas coupé de cet homme tu serais probablement mort à l'heure qu'il est ! "
" Et alors ??? Ne me touchez pas ! "
Helen n'avait pas cessé de se rapprocher avait même tenté de le prendre dans ses bras, mais à peine avait-elle frôlé sa peau que le sorcier c'était redressé, faisant tomber sa chaise en arrière alors qu'il reculait de plusieurs pas pour échapper à cette femme, se tenant même le haut du bras qu'elle avait touché, comme si le simple contact avait blessé le pauvre Camille qui sentait la rage bouillir de plus en plus en lui.