Ennis Ó Fearghail ⨳ Half a man

Le calme, le raisonnable, le réservé. Dissimulé derrière les tempéraments de Dubh et Runa bien plus expressifs que le sien, Ennis a toujours paru plus transparent pourtant il n’en est rien. Quand l’on apprend à le connaitre, c’est une personnalité décidée et têtue qu’il présente. Honnête et toujours juste dans le choix de ses mots, Ennis déteste mentir mais a toujours su faire passer ses messages de la meilleure des façons, ce qui plus d’une fois leur a évité des ennuis. Tête pensante du groupe, il n’était pas en reste plus jeune pour foncer tête baissée vers les situations les plus invraisemblables mais toujours avec un plan de secours. Conscient de cette image de gentil garçon, il a toujours su en jouer. Bienveillant, serviable et dynamique, il cache pourtant derrière lui un caractère bien trempé. Rancunier, il n’oublie pas et n’hésite pas à se venger peut-être même de la pire des façons. Le toucher lui peut s'avérer risquer mais s'en prendre à un membre de sa famille, aussi agaçants soient-ils, revient à révéler le pire qu'il y a en lui.

Si les années l’ont aidé à s’apaiser, il n’en reste pas moins une force froide. Celui qui réfléchit avant d’agir, mais qui agit. Très peu tolérant envers les erreurs des autres, il peut rapidement se montrer dans le jugement et surtout envers sa famille qu’il accuse de ne rien faire pour évoluer. Ennis manque parfois d'empathie et peine à se mettre à la place des autres. Ce qu'il ne comprend pas lui est difficilement acceptable tant qu'il n'y trouve pas de sens.  Soucieux de l’image qu’il dégage, Ennis est une personne qui s’implique dans tout ce qu’il entreprend sans jamais tolérer l’échec. Car l’exigence qu’il impose aux autres est décuplée envers lui-même. Courageux et engagée, c’est envers son coven que va sa dévotion la plus totale, fier d’être un enfant des vagues et conscient de la chance qu’il a d’être ainsi liée à la magie. Respectueux de la hiérarchie, il a un profond respect pour les anciens et ce qu’ils ont a apprendre. Il a une profonde aversion pour l’injustice et le mensonge. Porté sur la famille malgré des relations parfois conflictuelles, il regrette cette distance qu’il a parfois laissé installer et ces erreurs qu’il essaie de ne pas reproduire avec son fils.

Pourtant derrière cette façade d'assurance se cache quelqu'un qui doute et qui réfléchit trop. C'est souvent vers Dubh et Runa qu'il se tourne pour savoir s'il est dans le bon chemin, et pratiquement les seuls dont il peut accepter les reproches. Ennis veut faire au mieux dans son quotidien autant que dans ses relations même s'il peine à se lier aux autres. Avoir une jumelle principalement, mais surtout une fratrie l'aide à faire des rencontres car il va difficilement se présenter aux autres. Il apprécie la compagnie d'autrui mais ne sait pas la demander et refuse de l'admettre. Difficulté sociale qu'il a toujours envié aux autres sans savoir que lui-même pouvait être source de jalousie.

Le regard perdu, pointé en direction de la poêle dans laquelle il fini de dorer un toast, Ennis est interrompu par l’arrivé de Cory dans la cuisine, dont les bras sont encombrés de livre et de jeu qu’il déverse sur la table de la cuisine. « Mets tes jouets de côté, le petit déjeuner est prêt. » Il met le toast dans l’assiette avant de la garnir puis l’apporte au petit garçon qui déjà porte à ses lèvres son verre de jus. Il coupe le feu puis s’appuie sur l’un des îlots de cuisine, observant la petite tête brune s’amuser avec son bateau en plastique tout en mâchant son petit déjeuner. Il lui ressemblait tellement, au même âge. Parfois en l’observant, Ennis se rappelle son enfance, des traits similaires partagés ne laissant pas plus de trace de cette mère partie dans leur vie que dans l’apparence du garçon.

Ennis aussi a pris physiquement plus du côté maternel, il ne peut vraiment comparer avec ce géniteur dont il ne sait presque rien mais il en est sûr, ressemblance indéniable avec ses frères. Peut-être affirmerait-il l’inverse s’il avait grandi avec ses deux parents et s’il avait eu un motif de comparaison. Quand il voit Cory, il se rappelle cet enfant qu’il était. Espiègle, joueur et souriant, insouciant de ce manque qui ne viendra que plus tard. Toujours fourré avec Runa et Dubh, les yeux brillant d’admiration pour Cassidan, l’ainé qui pourtant ne s’occupait pas autant de lui que le faisait Alaois, fuyant les petits derniers comme les ainés l’avaient fui lui. Le manque d’un père était présent mais il avait ses frères, ces sœurs et même sa mère, relation encore pure d’un enfant qui veut satisfaire son parent.

En voyant l’enfant manger son petit déjeuner, il se rappelle de la bonne humeur dans la cuisine lorsqu’il dévorait lui-même son bol de céréale, les traits juvéniles de l’enfance encore préservés, assis à côté de Runa, se disputant la boite de céréale pour refaire une énième fois les jeux. Il était heureux Ennis, bien plus qu’il ne le reconnaitrait aujourd’hui. Cette famille dysfonctionnelle lui convenait, c’est tout ce qu’il avait et il ne l’aurait changé pour rien au monde.

« Si tu traines trop, on va finir par être en retard. » Trop jeune pour l’Académie, Cory la rejoindra dans deux ans. Des souvenirs lointain pour Ennis qui a suivi un cursus exemplaire durant sa scolarité. S’il n’était pas l’élève le plus travailleur, il le faisait suffisamment pour avoir de bonnes notes. Il a toujours été doué, assez simplement, le total contraire de Runa et ses difficultés. Les mauvaises langues à l’Académie clamaient qu’il avait pris toute la magie à la naissance, Ennis s’arrangeait toujours pour leur faire payer. Il sourit à se souvenir, du jour où il avait forcé un autre élève à manger des limaces avec Dubh parce qu’il avait blessé Runa. Il n’en était pas fier, mais il a toujours eu la revanche assez forte et il ne valait mieux pas s’en faire un ennemi.

Un regard à l'horloge de la cuisine lui rappelle qu’il va bientôt être en retard au coven, son familier s’envole pour se poser sur son épaule tandis que le mulot magique de son enfant vient grapiller un morceau de son assiette. Il ne dit plus rien Ennis, sait qu’il ne sert à rien de pester contre ça, comprenant le lien qui unit un sorcier à son animal magique.  Il attrape les chaussures du petit garçon qu’il rapproche dans la cuisine tout en s’assurant que les affaires du garçon sont bien rassemblées dans le sac qu’il va confier à Malise, qui lui a promis de s’en occuper pour la journée.  Il parvient généralement à s’arranger pour le faire garder lorsqu’il travaille, mais il a été convoqué au travail en remplacement. Il aurait pu refuser mais Ennis se dévoue à la vie du coven et en est un membre impliqué. Cette loyauté et ce besoin d’appartenance, c’est à l’adolescence qu’il les a développés.

Sa magie était différente de celle de leur mère, héritée d’un père dont il ne savait rien, c’est dans son coven qu’il a trouvé refuge. Il espérait au fond de lui qu’en devenant un membre important au sein des enfants des vagues, son père le retrouverait et le revendiquerait. Aujourd’hui il sait que ce rêve est vain. Mais il s’engage toujours, ressent le besoin de reconnaissance malgré lui, a gravit les échelons jusqu’à obtenir un poste de lancier. Tout aurait-il été différent s’il en avait plus connu sur ses origines. Il n’en sait rien, sa mère a toujours refusé d’en parler. Entre le moment de ses premières questions et sa naissance, bien trop d’homme avait déjà conquis son cœur.

Il lève les yeux au ciel à cette pensée. Pourquoi faisait-il le fil de sa vie ce matin même, tous ces souvenirs qui lui revienne en tête. Il n’en a pas la moindre idée, mais le ressenti est tenace. Aujourd’hui encore, le sorcier n’entretient pas la meilleure relation avec sa mère. Il l’aime, mais son comportement l’agace et il ne s’en cache pas. Il ne supporte pas de la voir vivre au gré de ses envies sans s’inquiéter des enfants qu’elle a conçu et laissé derrière. Il ne supporte pas de voir ses frères et sœurs céder à ses caprices comme si la situation était normale. A ses yeux, rien ne l’était. Pourtant lui-même parfois n’arrivait pas à être ferme et l’attachement à ce foyer familial restait plus fort, même si aujourd’hui les liens ont évolué et ne sont plus les mêmes.

« Tu mets ta chaussure dans le mauvais pieds A stór » Il sourit face à l’air espiègle du petit garçon qui refuse son aide et qui décide lui-même de changer sa chaussure de pieds. Il se revoit parfois, Runa à d’autre, le mauvais tempérament d’Aydan aussi. Il n’a vraiment rien pris de cette femme qui désormais n’est plus dans leur vie. Il se rappelle d’elle parfaitement comme s’il l’avait vu hier encore. Ella  était d’une beauté naturelle à qui l’on aurait tout donné sans rien attendre en retour. Un coup de foudre durant ses dernières années à l’Académie et une installation rapide. Ils ont filé le parfait amour pendant quatre ans jusqu’à la naissance de Cory. L’événement pourtant avait été source de réjouissance pour le couple. Lui avait obtenu son poste au sein du coven, elle se destinait à devenir institutrice. Rien n’aurait pu entaché ce petit bonheur à venir, si ce n’était ce bonheur lui-même. Ella n’a jamais su aimé Cory, ou plutôt elle en était incapable. Ennis n’a pas su le voir à temps, n’a pas compris la détresse qui habitait sa fiancée, l’obscurité dans laquelle elle s’enfonçait. Certain que les choses passeraient, qu’il fallait s’habituer à leur nouvelle vie, il ne s’est pas attendu à trouver un jour l’appartement totalement vide de sa présence, l’enfant confié sous un faux prétexte à son frère. Cory n’avait que six mois.

Il s’en sont bien sorti sans elle. Ennis est un super père, c’est ce dont il essaie de se convaincre. Il travaille beaucoup mais son enfant est sa véritable priorité, peut-être trop, parce qu’il veut se faire pardonner de ne pas avoir fait mieux pour lui que de lui offrir cette vie dont lui-même a souffert. Il se demande parfois si elle pense à eux ou si elle reviendra un jour. Y aura-t-il encore une place pour elle ? Parce qu’il la déteste et qu’il ne permettrait pas qu’on blesse Cory. Parce qu’il a peur d’être blessé à nouveau. C’est pour ça qu’il ne laisse de place à personne d’autres désormais.  « Allez c’est parti ! »

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Ennis déteste attendre, il n'y a rien qu'il déteste plus que d'attendre un transport en commun ou quelqu'un d'en retard // Il est plutôt bon cuisinier même si ses talents culinaires ne sont que trop rarement mis au service d'autrui. // Il est ce genre de personne qui ne va jamais chez le médecin quoi qu'il arrive, mais réagit au quart de tour quand il s'agit de Cory. // A la mauvaise manie de donner son avis sur tout, qu'on lui demande ou pas // Il est gaucher // Ennis a de nombreux maniérismes des mains quand il n'est pas à l'aise. // Prétend ressentir tout ce que sa jumelle ressent et inversement, c'est généralement vrai. // A plusieurs tatouage, son familier tatoué sur la main, une guitare sur le bras, et d'autres qui lui appartiennent // A sept frère et soeur,  il est le cinquième de la fratrie, il les aime sincèrement même si les relations sont parfois compliquées// Est allergique au poil de chien// Il porte une chaine en argent avec une perle rose en guise de pendantif,  porte plusieurs bracelet avec des pierres, c'est un adepte de la lithothérapie// Ne porte jamais de montre car il les dérègle toutes.// A l'air d'être un peu plus jeune que son âge, même si la fontaine de jouvence n'a pas trop d'impact sur lui.