Aphrodite E. Fitzgeralt ⨳ La caresse et le baiser

Signe cardinal d’Air et gouvernée par Vénus, Aphrodite aspire à incarner l’harmonie, l’équilibre et le charme. Et pourtant, il y a toujours ses petites manies et ses mauvaises habitudes qui prennent vite le dessus. Hésitante, pas très à l’aise avec les relations sociales, et surtout trop détachée de ce petit monde. Elle est de ces créatures qu’on aime plus observer que côtoyer, que d’avoir dans ses amies proches. Du moins, c’est ce qu’elle pense. Alors, à chaque fois qu’elle en a l’occasion, elle déroule sur son écran sa carte astrale, une énième fois, parce qu’elle est comme ça, Aphro. Elle n’a pas assez confiance en elle et en ses aspects de sa personnalité.

Ses doigts, finement manucurés d’un vert sauge, glissent sur l’écran et ses grand yeux bleus à l’affût des petites lettres qui défilent.

Ascendant Gémaux
Curieuse et infatigable, la voluptueuse âme incarnant amour et douceur aime explorer de nouveaux et de nombreux domaines. Sa propre discipline la fascine et l’anime. Mais, les connaissances de son père parmi les insectes, les autres éléments, l’art, les langues, les cultures ; son esprit est constamment en mouvement, passant d’une idée à une autre avec une aisance remarquable. Agile, elle aime communiquer bien qu’elle soit assez maladroite. Elle aurait pu être tisseuse dans une autre vie, tant elle aime créer des liens, malgré sa grande réserve et timidité.
Sa vivacité d’esprit lui vaut souvent un comportement dispersé, la poussant à s’éparpiller dans ses taches et travaux. Comme ses idées gesticulent constamment, il lui est parfois difficile de rester concentrée sur une seule chose, où ce manque de concentration peut nuire à l’aboutissement de ses projets. Parfois, cela lui créait une trop grande hésitation et indécision tant les pensées s’entremêlent.


Vénus en Vierge
Minutieux et sincère, son amour contribue à l’harmonie qu’elle chérit tant.
Aphrodite exprime son amour en portant une grande attention aux besoins de l’autre, plus qu’à elle-même. Elle aime planifier, elle est minutieuse, lorsqu’il s’agit d’une vie à deux. Elle est ce genre de petite nana, trop rose bleue, capable de créer des mois à l’avance le date parfait, allant de l’itinéraire précis pour s’assurer que chacun des instants passés ensemble se déroulent parfaitement. Dévote, elle s’efface pour éviter les accros, mais se tient droite lorsqu’il y a malentendu, et préfère une communication claire et précise dans un grand respect. Elle est comme ça, Aphro. Elle traitera son prochain mieux qu’elle n’oserait se traiter.
Mais, à trop vouloir bien faire et à se focaliser sur tous ses détails peut aussi l’a rapprocher d’une déception. Autant pour lea partenair.e qu’elle-même. (Surtout elle-même). Par un manque d’attention, un oubli. Par l’oublie d’un rendez-vous important qui pourra facilement la contrarier, par la tendance à sur-analyser les comportements de l’autre, entravant sa capacité à savourer un moment authentique et délicieux.

Mars en Lion
Charisme et confiance en soi ?! Elle peste envers cette information erronée. Elle lit en transversale et bloque sur la prise d’initiative que d’autres n’oseraient pas prendre. Ses lèvres pulpeuses se pincent, et souffle du nez.
Il est vrai qu’Aphrodite, lorsque la situation coince et qu’il faut prendre une décision rapidement sous pression, se porte volontaire de cette initiative à double tranchant, quitte à sortir des sentier battus. Même si elle porte une grande timidité dans son comportement, elle éprouve un grand plaisir de résoudre les problèmes, à se surpasser, même si c’est pour se planter en beauté. Mais, lorsque la petite blonde prend conscience de son initiative, elle s’imagine rapidement qu’on la perçoit comme une personne arrogante, directive. Elle est difficilement capable d’entendre ce genre de remarque qui peut la perturber plusieurs jours et affecter sa douce humeur.
Elle aime sa zone de confort, celle qui la protège comme le ferait son foyer. Elle s’évertue à le rendre confortable et sécurisant comme sa famille lui a toujours montré.

Jupiter en Capricorne
Sérieuse et responsable. La belle penche légèrement sa tête de côté, comme sceptique. Elle ne s’est jamais vraiment perçue comme ce genre de personne en qui on peut lui donner de grande responsabilité. Elle se sait fiable, mais pas comme un pilier sur lequel on peut se reposer. Mais plutôt comme une personne qui sait utiliser les ressources à disposition de manière judicieuse, ou rendre un projet plausible.
Ce qui est certain, c’est que ce placement pour le moins sérieux l’enferme rapidement dans une prudence qui prend trop de place. Elle évite le plus souvent possible la prise de risque, même si elle pourrait être enrichissante. Quitte à prioriser un travail avant un plaisir simple. On pourrait facilement la prendre pour la petite meuf coincée, rigide, qui ne sait pas s’amuser.
En pure contradiction, elle est aussi l’esprit juvénile qui a besoin d’expériences inédites pour grandir, prendre conscience de son potentiel et enfin transformer des situations inconfortables en opportunités. C’est surtout qu’Aphro réfléchi trop, analyse trop, se focalise trop. Il n’y a bien que les infusions et certaines herbes à fumer qui la détendent efficacement pour fleurir face au monde.


Mercure en Balance
Un petit rire s’échappe de sa bouche. C’est vrai que lorsqu’elle est lancée, Aphrodite peut passer des heures à parler, communiquer, échanger avec d’autres personnes. A tel point que, lorsqu’elle parle de sujet qui la passionne, elle se fatigue à s’entendre déblatérer autant de mots à la minute.
Il y a toujours cette teinte rosée dans sa parole. Jamais elle ne voudrait froisser ou blesser l’interlocuteur. Sa conversation se teinte d’un souci d’harmonie et d’équité dans la parole. À la base, Aphro préfère écouter que parler. Elle préfère parfois restée en retrait pour éviter un potentiel conflit, même si l’ambiance est absolument abordable.  Elle est ce genre de personne à esquiver ces situations, au risque de paraître pour une personne sans réelle personnalité. Au risque d’accepter des compromis au détriment de ses propres convictions et besoins.
Heureusement que son tact est légendaire, et que sa voix calme et reposante sont de son côté.

Elle passe rapidement en revue son placement de Saturne en Bélier concernant sa conscience et rigueur dans ce qu’elle entreprend. Elle sait qu’elle est rapidement fougueuse lorsqu’une nouvelle lubie lui prend, qu’elle peut être impulsive lorsque son moral n’est pas au top. Sa discipline d’être « une bonne fille » prend trop le dessus, et Saturne l’invite à prendre ses engagements au sérieux.

Lune en Balance
Ou la nana trop sensible, trop douce, trop idéaliste.
Ce trait, Aphrodite ne l’apprécie pas. Souvent, on dit d’elle que c’est une personne douce. Calme. Apaisante. Facile. Docile.  Trop dans la volonté de s’adapter comme l’agneau entassé dans un enclos, et non comme le tournesol cherchant à faire sa photosynthèse grâce à son instinct d’Héliotrope.
Son aversion pour le conflit-oui, encore lui- entraîne facilement cette accumulation de ressentiments non exprimés qui la conduit trop souvent à faire des compromis qu’elle ne souhaite pas, qui ne sont pas bénéfiques sur le long terme. Son désir exacerbé de plaire l’embarque dans ce manque d’authenticité qu’elle hait. Elle refuse de renoncer à ses propres désirs, et pourtant, son manque d’affirmation à cause de cette peur constante du conflit, de déplaire, de ne pas être assez pour fleurir la vie d’une personne, finissent par avoir raison d’elle.

Tous ces petits soucis au bout du compte lui provoquent de l’anxiété, du stress, de l’angoisse. Comme le lapin cherchant à rejoindre son terrier au déclin du jour. Derrière sa douceur, l’amertume de la frustration n’est jamais très loin. Il lui tapisse constamment le palais et la gorge. Loin du perfectionnisme tant évangélisé, Aphrodite est plutôt la petite fille qui se déteste dans un miroir. La petite fille qui se déteste dans sa manière de parler. L’enfant excessive lorsqu’il s’agit d’éprouver ses émotions. La femme qui ne se trouve pas digne. Celle qui est trop épaisse pour ce monde. L’autre qui ne mérite pas une aussi belle vie. Le corps trop charnu, trop gras, pour sa petite volonté.
Elle est comme ça, Aphro. Même si l’amour enrobe l’entièreté de sa vie, elle ne se trouve jamais assez digne de celle-ci, ou digne d’être intéressante pour autrui. Elle est comme le trèfle piqué dans l’herbe comme d’autres.

Uranus en Verseau
Un souffle d’originalité, soit disant. Curieux trait qui vibre de tout son être lorsqu’elle s’accorde l’harmonie de la Nature. La seule fois qu’elle s’accorde de l’excentricité, c’est bien lors de ces danses et chants flirtant avec le chamanisme. Son approche de la spiritualité et de son rôle de Danseuse de l’Aube est unique et authentique. Passionnée comme le Belier et ouvert comme le Verseau, elle défit bien souvent les forces de la Nature pour les célébrer. Souvent perçue comme trop avant-gardiste ou radicale, sa douceur et sa docilité reprennent les rennes pour éviter l’instabilité du rituel. Il en est de même lorsque la voluptueuse sorcière perd les pédales de ses émotions.
Si elle se laissait plus souvent cette occasion de vibrer au quotidien, elle serait d’autant plus intrigante et… Instable, tout comme son cœur demeure face à ses démons.

Elle passa rapidement ses placements concernant Neptune et Pluton, la décrivant comme une âme  animée part la sensibilité et les relations en tout genre. Ils sont ni plus, ni moins, la synthétisation de son placement Lunaire ainsi que son placement en Vénus.
Un long soupir coupa sa lecture et l’écran se verrouillait. Ses pensées se remuaient de nouveau dans son petit crâne. Elle était ennuyeuse, en somme. Et diablement trop sensible malgré sa carence apparente en eau.

Dans un petit village écossais, bercée par les murmures de la nature et la douce mélodie des rivières. Ses premiers souvenirs sont teintés de l'odeur enivrante des herbes fraîchement cueillies par sa mère botanomancienne. Élevée dans un foyer où les rituels étaient aussi naturels que les battements de cœur de la Terre elle-même, Aphrodite a grandi en harmonie avec les éléments qui l'entouraient.

Chapitre 1 : Les Premières Étincelles
East Linton, 12 Octobre 1996

Il ne fallut pas plus de temps à Callum pour aller déposer la couronne de fleurs automnales pour prévenir l’arrivée de leur petit trésor. À chaque naissance dans le village, une coutume ancienne était observée avec ferveur. Pour les enfants nés de parents des Vergers, une couronne de fleurs fraîches était tressée avec amour et suspendue à la porte de la maison, symbole de bienvenue et de prospérité. Doriane avait tressé avec amour cette couronne de fleurs sauvages qu’elle avait cueillies pour l’occasion. Le jaune et l'orange étaient prédominants, couleurs qui suivront la vie de leur doucette aux joues rosées.
La famille de Callum, heureux de l’évènement, envoyait les messages de félicitations par le biais d’hirondelles et de grives, qui chantaient leurs mélodies joyeuses dans les cieux. Ainsi, les voisins et amis venaient célébrer la naissance de l’enfant bonheur. Telle était la coutume : les deux traditions étaient observées avec respect et admiration.

Dans son couffin verdâtre, elle reposait dans ses draps d’ocre et de rouille. Ses petits cils frissonnaient à ses premiers songes, et sa douce respiration fendait l’air. La jeune maman à la longue chevelure blonde et aux myriades tâche de rousseurs l’observait avec amour avant de poser son délicat vers la petite créature qui était roulée à ses côtés. Les gouttelettes d’opale au bord du précipice de ses paupières finir par lui échapper lorsqu’elle vit le petit faon respirant au même rythme que sa tendre fille Aphrodite.

Dès son plus jeune âge, Aphrodite était fascinée par les histoires de son père zoomancien expert entomologiste, qui lui racontait des récits fantastiques sur le monde des insectes. Ensemble, ils parcouraient les bois, observant chaque créature avec émerveillement. Ces moments passés avec son père ont forgé sa connexion profonde avec la nature et ont alimenté sa passion pour l'observation et la compréhension des êtres vivants qui peuplent notre monde. C'est durant ses petites explorations qu’elle pu expérimenter ses premières étincelles de magie, notamment en s’amusant à aider, à sa toute petite échelle, la nature de certains champignons à se développer pour attirer certains insectes. Oui, le couple Fitzgeralt en était sûr, l’Essence de l’invisible vibrait déjà en elle, aussi vrai que la pluie tombe et que le jour se meurt pour mieux renaître.

Chapitre 2 : Les Racines de la Passion
East Linton, été 2002

À mesure qu'elle grandissait, la fleur découvrait son propre chemin dans le monde de la magie. Guidée par sa mère, elle a appris, petit à petit, les secrets de la botanomancie, développant un lien intime avec les plantes qui l'entouraient. Chaque herbe, chaque fleur était une extension de son être, et elle apprenait à écouter leur murmure silencieux. Elle en passait, des longs moments allongée à plat ventre dans l’herbe, à observer ce petit peuple et cette architecture de la Nature.
Doriane, elle, avait le cœur empli d’espoir d’un jour voir son enfant devenir une sorcière possédant un rôle en extension du sien. Mais, la savoir heureuse et épanouie à découvrir le monde lui suffisait amplement.
Dans les ruelles pittoresques du village, dans les sentiers des bois, dans les endroits les plus reculés de la forêt, ou au bord de la rivière, la petite pousse découvre sa véritable raison, sa passion et ce qui l’a fait vibrer de toute son âme : la danse.
Inspirée et surveillée par les mouvements gracieux des branches dans le vent et le chant mélodieux des oiseaux, elle a trouvé dans cette pratique ancestrale une forme d'expression pure de son amour pour la nature. Plus tard, elle comprit que sa voix pouvait également l'aider à s’exprimer par le chant. Instinctive, primale, sauvage, Aphrodite était à la fois dryade et sylphe. En grandissant, elle se surprenait à rêver de rejoindre le Coven local en tant que Danseuse de l'Aube. Jamais elle n’aurait pu croire que c’était un moment décisif dans sa vie, où elle trouvera une communauté qui partageait ses croyances et ses passions.

Chapitre 3 : Les liens Sacrés
East Linton, 14 mai 2006

Dix ans. Elle le savait, c’est le moment le plus propice. Elle voyait souvent les enfants zoomanciens de son village faire ce rite, sans pouvoir le faire un jour. Alors, à la place, elle continuait de se focaliser sur ses méditations au cœur de la Nature. Ce jour-là, elle s’apprêtait à franchir un seuil important de sa petite vie de jeune pousse. L’enfant sauvage voulait approfondir sa connexion avec la nature qui l’entourait et trouver sa place dans cet univers qui lui appartenait. Et puis, pourquoi ne pourrait-elle pas créer sa propre épreuve ? Cette journée de printemps allait être chargée de mystère et d’anticipation, une journée où les promesses de l’aube allaient se déployer devant elle, prêtre à être découvertes.

Le calme de l’aube étouffait les mélodies des oisillons. Aphrodite se rendait, espiègle, dans la forêt qui bordait son village. Les battements de son cœur remuaient son petit corps avec excitation, tandis qu’elle se frayait un chemin à travers les arbres, son esprit prêt à se plonger dans l’expérience qui l’attendait. Du bout des doigts, elle redécouvrait les plantes hautes et les écorces de chaque arbre centenaire. La petite blonde finit par trouver un endroit paisible où s’assoie en tailleur, entourée par les murmures de la nature qu’elle aimait tant.

Les ombres colorées nichées au creux de ses paupières l’emportaient. Son corps était là, assise proche de la mousse et d’un tronc habitait d’insectes et de rongeurs. Son esprit, lui, s’ouvrait aux énergies qui l’entouraient. L’harmonie l’envahissait, avec la terre sous elle, avec les arbres qui s’élevaient majestueusement autour d’elle. Son souffle absorbait chaque brise d’air frais et pur.
Au fil des heures, qui s’écoulaient, la nature bougeait. L’enfant des vergers sentait comme une transformation s’opérer en elle. Ses sens semblaient s’aiguiser, et sa perception du monde qui l’entourait devenait plus profonde, plus claire, plus sensée. Les vibrations de la terre, les battements de son cœur pulsaient du même diapason.

Et le soleil atteignait son zénith. Un sentiment de paix et de plénitude vibrait et s’entremêlait à sa propre énergie vitale. La jeune fleur s’attendait à franchir une nouvelle étape, mais elle ignorait que son voyage spirituel allait lui permettre de trouver cet équilibre et cette nouvelle connexion avec la terre et les éléments qui la composaient.
En retournant dans son village, toute émerveillée et pressée d’expliquer tout cela à ses parents, elle portait en elle le souvenir de cette expérience transcendante. Cette communion profonde sera le commencement de sa nouvelle pratique, afin de continuer son voyage avec gratitude.

Chapitre 4 : L'Ombre de la rose
East Linton, courant 2009

TW : Anorexie, Boulimie, prise de substance sillicites.

La fragile et délicate bouture se retrouvait vite submergée par une marée tumultueuse de changements. Son corps, son temple, autrefois mince et délicat, commençait à se transformer, prenant des formes que les autres filles de son âge ne semblaient pas connaître. Alors que ses courbes s'accentuaient et que ses hanches s'arrondissaient, que l’enflure de son ventre prenait plus d’espace et de matière, Aphrodite se retrouva prise au piège d'un malaise grandissant, une perception altérée de son propre corps qui semblait la consumer de l'intérieur. Elle sentait que son propre terreau l’aidait à devenir femme, mais elle ne semblait pas apprécier ses vertus. Elle les exécraient.

À cette époque, autant dans son école que de son village, l’image du corps féminin y était trop souvent affiché et glorifié. Dans un monde où la perfection était glorifiée et où les normes de beauté semblaient inatteignables, la petite Aphrodite était confrontée à une lutte intérieure déchirante. Son reflet dans le miroir lui renvoyait une image distordue, une silhouette qu'elle ne reconnaissait pas et qu'elle ne pouvait accepter. Dans sa quête désespérée de contrôle et de conformité, elle plongea dans les abysses de la restrictions, de l’interdiction. De l’outrance pour combler les ombres qui creusaient son âme. Lorsqu’elle sentait que sa carcasse, toujours trop opulente pour elle, vacillait, elle ne pouvait s’empêcher d’engloutir des quantités alarmantes de nourriture. Les heures suivant ces actes la rendaient malade, tant sur le plan physique, que sur sa psyché. Alors, elle attendait le silence de son foyer, là où les millions de vers et d’asticots grouillaient dans ses entrailles, elle évidait ses peines dans la salle de bain. Elle luttait contre sa peur, cherchant à maîtriser son corps devenu étranger à ses propres yeux.

Parallèlement à ces luttes intérieures, la fleur poussait à en devenir une mauvaise herbe. Elle découvrait une nouvelle facette de sa magie. Elle connaissait déjà ses capacités d’aider la nature, mais elle pouvait désormais faciliter la pousse de certaines plantes, favorisant ainsi la création de diverses herbes séchées qu’elle finira par consommer et à fumer. Ces échappatoires lui offraient un répit temporaire à son mal-être, un moyen de fuir les démons qui la tourmentaient sans relâche. Dans les recoins ombragés de la forêt, elle se retirait souvent, dansant parmi les arbres et les fleurs, laissant la fumée s'élever autour d'elle comme une brume protectrice contre les tourments de l'âme.
Malgré ses tentatives pour s'échapper de sa propre réalité, l'âme endolorie se retrouvait invariablement confrontée à ses démons intérieurs. Les paroles de ses démons engendraient des maux plus grands encore et résonnaient dans son esprit comme un écho incessant, lui rappelant sans cesse sa propre perception déformée de sa valeur et de sa beauté. Dans sa solitude, elle se perdait souvent dans les méandres de ses pensées sombres, cherchant désespérément un refuge qui semblait insaisissable. Alors, la délivrance de ces quelques herbes la soulageait quelques heures avant de sombrer de nouveau dans le creux de la faim.

Chapitre 5 : Les Fleurs de l'Amour
Green Bank, courant 2011 jusque juin 2015

Au cœur de son propre monde et de l’essence de la vie qui l'entourait, Aphrodite était souvent envahie par cette amère mélancolie. Son âme aspirait à de profondes connexions, des liens aussi éclatants et vibrants que la mousse qui s'épanouissait sous les caresses du printemps. Pourtant, hésitante comme l’oisillon, comme une fleur timide qui craint les rayons trop ardents du soleil, elle avait tendance à se fondre dans l’ombre pour laisser les plus belles fleurs donner leurs fruits.
Au fil de ses méditations, danses et chants au sein de la nature qu’elle affectionnait particulièrement, la tige abîmée fini par faire la découverte du plus précieux des trésors : l'acceptation de soi. Elle a appris que la véritable beauté réside dans l'authenticité, dans la capacité à s'épanouir comme une fleur, unique, parmi une myriade d'autres dans le vaste jardin de l’univers.

Sa scolarité, elle, se passait au fil des saisons malgré ses peurs intérieures. Élève calme, dans la norme et sérieuse. Ses années passées à Green Bank, berceau de sa famille depuis des générations, ont été une symphonie d'apprentissage et de découverte. Malgré les tourments de son âme et les tempêtes qui agitaient son être, elle a réussi à obtenir son diplôme, tel un rayon de soleil qui perce les nuages après une nuit d'orage. Sa note modeste, un simple C, était pour elle une victoire aussi belle que sa propre découverte.

Chapitre 6 : Les Sentiers de l'Avenir
Green Bank, 2018

À la croisée des chemins, son avenir lui semble être rempli de promesses et d'aventures. Mais, lorsqu’elle aspire à poursuivre sa passion pour la magie et la danse, tout en cherchant à approfondir ses liens avec la nature qui l'a toujours inspirée, elle se retrouve à enchaîner quelques petits boulots alimentaires par-ci et par-là le temps de reconnecter avec sa voie, et surtout, le temps de trouver son petit cocon. Parfois, elle sera assistante de sa mère, d’autres fois vendeuse dans des boutiques ésotériques humaines, serveuses dans des bars et café. Puis, après 6 mois de remises en question dans une périodes creuses dans sa vie, elle reprit ses petits rituels d’infante dans la forêt proche de sa maison familiale. Les souvenirs lui revenaient, les renards lui chuchotaient souvent qu’elle était la danseuse des saisons et que son cœur ne s’y tromperait jamais si ses intentions étaient pures.

Chapitre 7 : Les lueurs de l’Aube
Green Bank, depuis 2018 jusqu’à aujourd’hui

Depuis son arrivée, les années se sont écoulées avec une fluidité presque sacrée, chaque jour apportant son lot de découvertes, et surtout, de révélations.
Guidée par l'appel mystique des traditions et des rituels, elle est devenue Danseuse de l'Aube, une figure énigmatique et gracieuse qui célèbre chaque cycle et coutume avec grâce et dévouement ; Douce réminiscence au goût acidulé des fruits des bois de son enfance, finissant par se réaliser. Elle danse parmi les arbres et les fleurs, ses mouvements fluides et harmonieux évoquant la beauté et la magie, de ses énergies sacrées et anciennes qui l’entoure.

Dans cette communauté, ses croyances et valeurs y sont tissées dans le tissu même de la réalité, Aphrodite a trouvé sa place parmi les siens. Elle put apprendre des anciens et des sages, absorbant leur sagesse comme la fleur absorbe la rosée du matin. Leur guidance et son propre travail lui permettront de développer davantage ses compétences en botanomancie, explorant les mystères des plantes et des herbes avec une curiosité insatiable. Ses ombres sont lointaines, mais parviennent parfois à reprendre racines en son cœur, alors l’odeur du chanvre chaud n’est jamais très loin d’elle.

Aphrodite est littéralement obsédée par la Rose sous toutes ses formes • il lui arrive souvent de se parler à elle-même, comme pour se rassurer • il y a toujours une crème ou un baume pour ses mains ou de l'huile pour cheveux sur elle • Elle ne peut s'empêcher de toucher du bout des doigts toutes les textures qu'elle trouve • Aphrodite oblige, possède la fâcheuse manie de tout rendre romantique • À la limite du TOC, la petite fleur doit absolument se tenir à sa routine matinale pour être de bonne humeur et être productive • Lorsqu'elle se sent en confiance avec quelqu'un, elle a cette drôle lubie de toucher les mains pour les masser, les apaiser. Idem avec les cheveux pour les natter, surtout les longues chevelures (une passion, j'vous jure) • Se perd souvent dans ses pensées, comme trop dans la Lune (Ou Vénus ?) • Tout comme ses produits de soin, il y a toujours un petit pochon à offrande dans le fond de son sac • Elle évite la technologie, tout simplement parce qu'elle est un peu nulle avec ça, mais ferait un sublime fed insta si elle s'y mettait • Aphrodite aime flâner en forêt • C'est une crack en tricot et en crochet • Depuis toute petite, elle pratique la méditation, le chant et la danse pour transcender son esprit • Aphrodite est effrayée de perde sa sensibilité à la Nature • C'est une vraie passionnée d'insecte, mais est beaucoup plus à l'aise avec la flore • A longtemps été pesco-végétarienne avant de devenir végétarienne • Elle rêve de vivre à la bohème dans une roulotte