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[Terminé] return of the phantom stranger

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Emilio Hernández
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Un petit pas pour l'individu, un grand pas pour le coven

Trombinoscope : [Terminé] return of the phantom stranger Frr8
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Pronoms RP : il
Âge : 41
Tuer le temps : gardien des limbes de son pays, redevenu épée depuis peu au sein du coven local, pour le meilleur comme pour le pire.
Familier : ximena, un bothrops insularis (jararaca-ilhoa).
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tw; grossophobie sur chiffres, anti-monothéisme, serpent, culpabilisation

Il n’admettra pas s’être perdu pour la sixième fois au Sanctuaire depuis son arrivée, soit il y a déjà quelques mois de ça. Les couloirs de leur antre à Méridia transpire bien moins d’ego que ceux-là, pense t-il également pour la sixième fois. Le six a de toute évidence plus d’embonpoint que le reste des chiffres existants, bien plus nobles que ce dernier. Même ces crétins de catholiques l’ont comprit bien avant l’heure, là où leur sept s’est vu quasiment déifié. Ximena siffle sous son cuir vegan et il croit entendre le chiffre externalisé de ses propres sphères cérébrales – bouffée d’agacement qui finit son chemin dans une expiration nasale tout à fait banale.

Plutôt mourir que de demander de l’aide pour en sortir, que cette dernière soit défunte ou animée. La seule différence de ces cinq autres dernières fois, c’était qu’il sentait déjà la fraîcheur humide accrochée aux vêtements des rares personnes qu’il croisait là ; remontant naturellement vers leur origine. Il pleut, là dehors. Une journée terrifiante d’Ecosse.

L’homme bifurque sur le couloir de droite, reluquant l’un des plafonds étoilés d’un œil lointain, croyant y voir Sirius B. Que va t-il manger à midi ? A la liste naturelle qui s’allonge, il y a heurt de conscience sur un constat et pas des moindres : rien ici n’est assez épicé pour lui rappeler la cuisine de sa mère patrie. Ou bien fallait t-il se frayer un chemin chez les humains, dans des restaurants qui bien souvent n’étaient pas tenus par des natifs ? Trouver de la horchata était déjà une plaie de tous les jours, si bien qu’il serait capable d’effectuer des commandes exorbitantes afin d’être alimenté correctement. Sa mère, aperçue la veille, lui a indiqué que sa présence serait nécessaire pour un de ses inutiles apéros dinatoires, dénués de toute âme festive, en plus de servir de la nourriture faite pour tous ces palais de doberman.

Il reconnaît enfin la jonction entre deux couloirs pour n’en former qu’un, qui mène vers la sortie – et ce n’est pas la luminosité de l’extérieur qui risque de lui brûler les rétines. Emilio ne calcule pas les silhouettes qui déambulent dans le même sens que lui, jusqu’à ce qu’une voix ne vienne l’interpeller, à son grand désarroi :

Alejandro ?Oui ?” répond t-il naturellement en mexicain, se stoppant dans sa marche et alignant ses trop sombres dans la direction de la voix. Voix qu’il reconnaît, au même titre que ce qu’elle représente aujourd’hui. Un souvenir d’une partie de lui, partie il y a des années, comme si c’était hier. Emilio se rappelle très bien des échanges épistolaires entre son reflet et Camille, comme il se rappelle aussi qu’ils ont cessé d’une manière assez brutale. Alejandro en avait été affecté, il n’y a pas fallu davantage pour pouvoir s’adonner au blâme de ce qu’il considérait toujours comme un étranger. “Hm, non, ce n’est pas moi finalement, mes excuses.” Pas vraiment, en tout cas, lorsqu’il faut se présenter à l’autre comme une entité unique et non essentiellement multiple.

L’homme va le saluer familièrement, comme si Alejandro avait récupéré les commandes : il y a une main sur son épaule qui ne s’éternise pas, un sourire et aucune étreinte chaleureuse aujourd'hui, ses flancs étant gardés par la bothrops. “Quel plaisir de te revoir Camille, cela fait combien d’années que tu n’as pas donné signe de vie, dis-moi ?” La morsure de ses mots n'est pas sensée être trop douloureuse mais, de toute évidence, on était jamais sûr de rien avec le Barton.

Camille Barton
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Tuer le temps : Effusions de couleurs, de matière, Camille est un Artiste, ceux que l'on traite bien souvent de fou, tant il est torturé, aspiré dans ses toiles, ses idées tantôt lumineuses, tantôt sombres. L’art, comme moyen de communication sur ce qui n’a de cesse de le faire souffrir depuis qu’il est né, moyen d’expression, de ses émotions malheureusement parfois un peu trop fouillis. Il a cependant laissé sa carrière artistique de côté pour rejoindre les rangs de son coven, mettant son art à contribution pour venir embellir les défunts avant leur dernier voyage, Préparateur de sommeil éternel, c'est une appellation qu'il porte avec fierté.
Familier : Aussi douce et colorée qu'une fleur d'orchidée, souvent posée en silence sur les vêtements de son sorcier, Morana n'est pas réellement des plus loquace, déteste presque la compagnie des vivants si ce n'est celle de son alter-égo. La petite Mantomancienne préfère de loin les esprits impalpables, tricote souvent avec ses pattes pour tenter de libérer ceux qui se retrouvent coincés ici-bas. Un familier que Camille trouve essentiel dans son métier, qu'il chérie presque plus que sa propre vie.
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return of the phantom stranger



TW : //

C'était si étrange en ce moment, autour de Camille. Il avait parfois cette impression de ne pas être seul, que dans l'autre monde, on le suivait. Et ça le fatiguait, parce qu'il n'aimait pas cette sensation, ne savait pas forcément si elle était réelle ou si c'était juste son esprit qui lui jouait des tours. Pourtant, il jurerait bien qu'on lui souffle parfois quelques idées, liées à son art, qu'on lui insuffle une nouvelle énergie créative qui le prend à chaque fois qu'il rentre chez lui, l'empêchant ainsi de dormir correctement, parce que c'est incontrôlable, cette envie de coucher sur ses toiles ce qui peut tourner dans son esprit, sans pour autant qu'il ne comprenne vraiment le sens.

Pourtant, aujourd'hui encore, personne ne vient lui parler pendant son rituel, non, personne ne semble avoir quelque chose à lui dire ni même savoir ce qui se passe, est-ce qu'il imagine tout ceci ? Rangeant tout son matériel, récupérant son familier, le sorcier se dépêche de rentrer dans le sanctuaire pour échapper à la pluie qui ne cesse de tomber. C'était bien sa veine, ça, qu'il pleuve autant alors qu'il aurait pu rentrer chez lui. Quoique, peut-être que d'ici à ce qu'il retrouve réellement son chemin la pluie aurait cessée ? Camille prend son temps, ne prête pas attention à ce qui se passe autour de lui, il est totalement absorbé par ses pensées, se demande si, dans tout ce qu'il a peint hier, il ne manquerait pas certaine touche de couleurs et soudain, son regard est attiré par une des silhouettes, plus loin. Le nécromancien se fige, se demande si ce qu'il voit devant lui est réel. Alejandro se tenait là, devant lui, après tant de temps sans nouvelles, est-ce que sa punition était enfin levée ?

C'est avec un certain espoir que l'artiste se rapproche, ose interrompre celui qu'il adulait plus que tout, en prononçant son prénom dans un souffle presque coupé par l'émotion. Et si dans un premier temps, son cœur explose de joie quand on lui confirme l'identité de son prophète, son palpitant se brise rapidement, son teint devenant blême, quand il entend les excuses qui sont prononcées. Il ne comprend pas trop, Camille, se fige alors qu'il essaye de comprendre ce qui se passe, la main sur l'épaule le fait sursauter alors qu'il observe celui qui n'est pas son mentor et alors qu'l allait prononcer le nom du jumeau, un nouveau coup de couteau transperce sa peau, quand on lui dit qu'il n'avait pas donné de signe de vie depuis des années maintenant.

" Combien d'année ? Mais c'est toi qui..." Non, c'était Emilio, si ce n'était pas Alejandro, alors pourquoi est-ce qu'il avait l'impression que c'était son monde qui se trouvait devant lui ? " Enfin, c'est Alejandro qui ne voulait plus me voir parce que je n'arrêtais pas de faire n'importe quoi, c'est ce qu'Helen m'a dit, qu'il me recontacterai quand j'aurais compris la leçon..." À moins qu'elle ne lui avait menti ? Non, sa tante ne lui ferait pas ça, elle n'oserait pas le couper de celui qu'il estimait plus que tout au monde. Tant de pensées et de sentiments contraires qui se bousculent dans son esprit, lui qui était déjà bien perdu, là, c'était pire encore, alors qu'il a l'impression de ne plus savoir comment respirer, comment réfléchir.

Emilio Hernández
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tw; annonce de décès, manipulation affective

Les nuances qui se dessinent sur les expressions de Camille, ou même le fond de son regard qui s’incline finalement face à la dure réalité, sont naturellement disséquées par son vis à vis. Il est même possible qu’il ait prit un quiet plaisir à le voir déçu de ne pas avoir le bon en face de lui, alors qu’Emilio lui, sait pertinemment que les deux sont présentés là en un. Les deux carcasses sont plantées au milieu de l’entrée du Sanctuaire, dans ses intérieurs encore protégés des gouttes de pluie battant les pavés. Il y a même le son caractéristique qui file le long du court silence qui précède la prise de parole du Barton.

Combien d’année ? Mais c’est toi qui…

L’amalgame lui est étrangement réconfortant, comme s’il admettait enfin un peu de ce vrai, aussi subtil pouvait t-il être. L’incompréhension de l’un nourrit celle de l’autre toutefois, avec une implication émotionnelle incomparable. Le plus jeune a l’air bien plus affecté, à juste titre, là où une figure emblématique de son existence réapparait tout en lui cédant une cruelle vérité. Et ce n’est guère la plus dure qui sera à digérer.

Enfin, c'est Alejandro qui ne voulait plus me voir parce que je n'arrêtais pas de faire n'importe quoi, c'est ce qu'Helen m'a dit, qu'il me recontacterai quand j'aurais compris la leçon…

Ses sombres n’ont pas quitté un seul instant le regard du Barton, tandis que lui-même s’adonne à recoller les morceaux dans son esprit. La première option pourrait bien être un traître mensonge de la part du jeune homme mais, de toute évidence, au vu de ce qu’Emilio représentait pour lui, ce dernier sait qu’il n’aurait jamais eu assez d’audace pour le faire ; alors, il y avait peut-être bien une seconde option, celle où l’on admettrait la bassesse de la dénommée Helen, que le nécromancien souhaite plus morte que vive face à ce cruel constat.

Camille ; Alejandro a été plus touché qu’il ne l’a jamais été lorsque vos correspondances ont cessé.” C’est dit avec la précision d’une morsure assurée, indiscutable. C’est prononcé avec un accent mexicain moins marqué, l’effort est fait de son côté, étonnamment, pour se faire entendre de ses quatre vérités. Et il y a ces deux yeux qui le fixent comme s’ils allaient repêcher quelque détresse que ce soit en face, faute de mieux. “Il n'aurait d'ailleurs jamais réagi comme ça, il t'aurait prit la main et t'aurait amené là où il fallait marcher. Et je suis persuadé qu'au fond de toi, tu le sais déjà : Alejandro n'était pas un tyran, c'était un guide.

Et il le guidait, pour sûr, comme Izel l'était pour Alejandro ; jusqu'à ce que cela devienne un danger pour Helen ou va t'en savoir.

Je pense qu’Helen n’était pas la personne respectable qu’elle prétendait être. Si elle t'aimait comme Alejandro t'aimait, jamais ça ne serait arrivé.” se permet t-il, détournant le blâme initialement dirigé vers Camille vers cette nouvelle âme. Il croit ressentir une amertume certaine, logée sous une de ses côtes. Il y a toujours de la colère travestie en autre chose en lui, et la part du gâteau qu'il vient de manger n'est pas tout à fait la sienne, il le sent sans vouloir le conscientiser. Ressentir, c'est faiblir. Ximena elle, en stase apparente, écoute en silence.

Il y a aussi une chose évidente qu’il ne doit pas savoir, probablement une missive qui n’a jamais dû lui parvenir, brûlée dans le pire des cas, perdue dans le meilleur. Ils ne seraient plus à ça près, n’est-ce pas ?

Il ne reste plus que moi aujourd’hui pour porter ses fardeaux et ses secrets.” L’homme marque une pause, lorgnant sur sa propre main, l'annulaire cerné de la chevalière de son frère. “Il croyait en toi, Camille, je m’efforcerais d’en faire autant.

N’était ce pas le bon ordre des choses ? A l’unité rendue et à un cycle clos, sans doute fallait t-il laisser l’opportunité à cet autre-ci de renaître de nouveau ?

Alejandro est mort.

Bien qu'il soit toujours là, en moi, aimerait t-il préciser, admettant secrètement qu’il n’aurait pas besoin de le lui préciser — il y a un léger sourire compatissant qui se dessine, et le fond de ses sombres font renaître celui qui n’est plus. Ce ne sont pas des excuses qu’il lui servirait. Une épaule sur laquelle pleurer, au mieux. Nul ne le sait.

Camille Barton
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TW : mention de décès,d’angoisse, haine de soi

La vérité éclate enfin concernant le silence d'Alejandro, ce n'était pas une punition, simplement un tour de passe-passe de la femme qu'il considérait le plus au monde. Ça fait mal, Camille sent l'émotion lui compresser la cage thoracique, il y a tellement de sentiment contraire qui se bouscule, partant de la haine jusqu'au désespoir, mais le nécromancien tente de rester digne, se contente de hocher doucement la tête, quand on lui rappelle que le jumeau n'était pas un tyran, mais un guide, est-ce qu'il avait vraiment douté de lui pendant tout ce temps ? Comment est-ce qu'il avait pu lui faire subir ça ? Le peintre baisse doucement la tête, regarde le sol, les yeux vide alors qu'il prend conscience de toutes les conséquences de ce qu'avait fait sa tante. Elle allait lui devoir des explications et solide, parce que, de toute évidence, elle y était pour quelque chose dans cette histoire, elle lui avait fait perdre un temps précieux avec celui qu'il admirait, temps qu'ils ne pourraient jamais rattraper et ce par sa faute. Est-ce qu'elle était si jalouse que ça ? Peut-être qu'elle ne valait pas mieux que le reste de la famille, après tout.

Et puis, une phrase fait tiquer le sorcier qui relève directement les yeux vers l'homme en face de lui, comment ça, il ne restait plus que lui maintenant ? Pourquoi est-ce qu'il parlait de son frère au passé ? Alejandro n'était pas mort, ce n''était pas possible, Emilio voulait surement dire qu'il était le seul ici, maintenant, c'était le plus logique, parce que si quelque chose était arrivé à son jumeau, Camille aurait été au courant, n'est-ce pas ? Et pourtant, une nouvelle vérité sort de la bouche de ce fantôme du passé, celle-ci blesse presque encore plus que la précédente, alors que l'artiste déconnecte totalement.

Alejandro est mort.
Il est mort.
Je n'ai pas pu être là pour sa fin.
J'ai gâché du temps en ne tentant pas de le recontacter.
Je ne le reverrais jamais.
Je la déteste, c'est de sa faute.
Elle m'a privé d'Alejandro.
Mais j'ai été si stupide, c'est de ma faute aussi.
Je me déteste, tout ça c'est de ma faute.


" Depuis quand ?"

Camille revient quelque peu à lui en entendant la voix brisée qu'il émet, il observe les contours flous de l'alter-égo de son mentor, à cause des larmes qui inondent ses joues, sent son corps qui commence à trembler suite à cette nouvelle, c'était même un miracle qu'il soit encore debout, parce qu'il avait réellement l'impression que le monde c'était ouvert en dessous de lui et que bientôt, le sol allait l'engloutir.

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tw; mention de dissociation, manipulation affective, narcissisme et mention de suicide

Emilio dissèque le kaléidoscope d’émotions qui traversent Camille au fur et à mesure de ses élucubrations, qu’il fait bien de ne pas couper. Chaque chose à sa place, à commencer par l’écho de sa voix, qui se devait d’être au centre de cette conversation là. Il n’était pas même question de choix, là où il n’y avait qu’évidence. Ses graines sont semées, pourtant, dans l’air qui les sépare et peut-être même dans l’esprit du concerné ; l’annonce la plus importante se devant d’être exprimée. Alejandro est mort et, même après l’avoir dit, des résidus d’encore s’insinuent tant chez l’un que chez l’autre. Il a aimé son reflet comme n’importe qui d’autre ici, et même Camille n’aurait pu prétendre à ce titre.

Il y a une réaction qui finit par fleurir chez son vis à vis, à peine tiré de ses émotions, à moins qu’il ne s’agisse d’un sas de vide qui l’ait décroché de son propre véhicule de chair.

Depuis quand ?

L’homme reste coi, le fixant comme l’on fixerait une statue affligée au milieu d’un cimetière. Ca lui paraîtra peut-être des heures, mais ces larmes, Emilio les boit du regard tandis que Camille les éprouve. Reste avec moi. Alejandro ne veut pas le laisser partir, pas plus que l’héritier de son seul et protégé. Hasta siempre.

2 juillet 2019.

Il ne lui cède pas l’heure exacte, 18h55, qui saurait probablement lui porter préjudice, quant bien même les légistes avaient fait un excellent travail. Son départ est dépeint comme un suicide, ce que ne tarderait pas à lui demander Camille. Or, à l’énonce de la date, il y a quelque chose qui devient d’autant plus meuble sous ses pieds, et Emilio n’aimerait pas avoir à le ramasser à ce point dans un lieu qui plus est, ‘public’.

Le mexicain maintient le contact visuel tout en s’approchant avec un naturel délicat et assuré, déposant sa main sur sa nuque pour l’aider à le guider vers la sortie. Il ne faut pas plus que quatre à cinq enjambées pour pouvoir s’y rendre, les faisant s’arrêter à la seule limite qu’Emilio leur avait imposée à cet instant.

Cette pluie, elle est pour toi.” Sa prise se fait un peu plus insistante à l’énonce de ces mots, et puis, ramène sa main de nouveau à lui. Emilio ne le regarde pas mais le devine, le rideau de l’averse se déversant si proche d’eux forcissant comme en écho. L’homme reste silencieux, laisse le naturel opérer là où au mal s’enchevêtre l’espoir de retrouver les traces d’un fantôme qui était toujours là.

Camille Barton
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TW : mention de décès,d’angoisse, haine de soi

Camille est suspendu aux lèvres du reflet de celui qui a, un jour, été son mentor. L'attente est si longue, alors qu'il attend cette réponse, mais le nécromancien ne dit rien, retient son souffle quand les sanglots ne secouent pas son corps, parce qu'il ne veut pas rater la réponse, parce qu'il se raccroche à ce silence en espérant que bientôt, Emilio lui dirait que tout ceci n'est qu'une blague, de mauvais gout, certainement, mais que rien de ce qu'il venait de dire n'était vrai. Et pourtant, la date tombe, Emilio n'était plus depuis 2019.

Ils ne m'ont rien dit.

Parce qu'il était certain que ses parents avaient connaissance de ce décès, c'était obligé, quelle mère ne partagerait pas sa peine à une amie, elle aussi mère ? Et pourtant, aucun des géniteurs ne lui avait fait cette annonce, alors qu'il était là, dans cette foutue ville, même dans cette maison familiale. Pourtant, Camille n'a rien su et ce pendant cinq longues années. À la tristesse et la culpabilité, se rajoute maintenant la colère, noire, dévastatrice, qui se transforme peut-être plus en haine qu'autre chose. Haine de lui, haine des autres, haine envers celles et ceux qui lui avaient menti. Il ne sait pas quoi faire, le sorcier, se perd une nouvelle fois dans une autre dimension, ne réagit même pas en voyant la silhouette du plus âgée se dirige vers lui. Ce n'est que lorsqu'un contact se fait au niveau de sa nuque, que l'artiste reprend un peu conscience, bien qu'il se laisse totalement guidé par Emilio, ne se posant même pas la question d'où il pouvait bien l'emmener. Complètement déconnecté, encore en pilote automatique, le corps du sorcier retrouve un peu de contenance en sentant le froid mordant lui caresser la peau et les mots du reflet d'Alejandro résonnent quelques secondes dans son esprit bien vide.

Cette pluie, elle est pour toi.

L'imagination fait ensuite son travail, créer de toute pièce des signes là où il n'y en a pas, Alejandro pleurait, tout comme Camille à ce moment précis, était-il aussi meurtrit par la situation ? Savait-il qu'ils se retrouveraient aujourd'hui même, par le biais de son jumeau ? Qu'importe, cette pluie était pour lui, elle était porteuse d'un message, peut-être pourrait-il y laver tous ses péchés ? Camille ne savait pas vraiment, mais ce qu'il savait en revanche, c'est qu'il avait ce besoin presque vital de faire quelques pas de plus. Ce qu'il fait d'ailleurs, se retrouvant finalement sous cette averse, la laissant le tremper complètement alors qu'il a l'impression de retrouver un peu pied, comme si l'eau emportait avec elle toute la rancœur et la tristesse qu'il avait en lui. Après quelques minutes passé ainsi, yeux fermés levé vers le ciel, le nécromancien se sent plus calme et surtout, plus apte à parler de la tragédie qui venait de le secouer. Revenant devant Emilio, Camille cherche une nouvelle fois ses yeux, même s'il a toujours l'impression d'y voir Alejandro.

" C'était naturel ou ...?"

il y avait tant de possibilité après ce "ou" mais c'est encore un peu trop compliqué pour lui de prononcer les possibilités derrière ce mot, parce que se bercer de douce illusions était toujours plus réconfortantes, même si tôt ou tard, la chute était inévitable.


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A l’écoute des signes. C’est ce dont Emilio s’aperçoit, et retient surtout, alors qu’il songe à ce que son frère aurait réussi à faire s’il n’était pas déjà en lui. Deux paires d’yeux suivent Camille, qui se laisse battre par le poids d’une pluie qui aurait pu être prédite. Bien qu’observateur, l’aîné Hernández n’a jamais vraiment su imaginer quelle était l’étendue du potentiel du nécromancien, quand il était encore en communication avec Alejandro. S’était-il plié tôt à sa lumière, ou avait-il cravaché de questions celui pour lequel il pleurait aujourd’hui ? Tout ce que lui inspirait le Barton, sur le moment, était une note dissonante, mais qui saurait trouver sa place dans une mélodie qu’il aurait lui-même composée.

Parce que si son reflet était là, il l’aurait avoué sans fard : il n’a pas changé. Et c’est peut-être ça, qui l’amènera à revenir auprès d’Emilio, comme s’il avait quelque chose à se reprocher. N’était-ce pas un peu de sa faute, là où le silence de Camille avait tant attristé son frère ?

Lorsqu’il revient vaguement au sec, face à lui, Emilio lui rend son regard qui ne cille pas.

C’était naturel ou …?

L’idiot. S’il sait que ce sont les émotions et le choc à proprement parler qui lui font dire des singeries, Emilio, peu enclin à l’empathie, ne peut s’empêcher de le juger ainsi. Il y a pourtant un sourire qui éclaircit le visage de celui qu’il a dû rarement voir ainsi, en sa compagnie, les rares fois où ils ont pu se croiser autrefois, au Mexique. Il y a paradoxalement une chape enveloppante qui irradie de ses iris.

Où allais-tu, Camille ?

C’est là une question nécessaire, il ne pouvait décemment pas se permettre de cueillir Camille sur le sol du Sanctuaire après une révélation de trop. Il serait peut-être même judicieux de savoir où il créchait, ne serait-ce que pour s’assurer qu’un adieu ne serait pas une option. S’il sourit, son regard lui, est frappé d’un voile dégoulinant d’une attention cryptique. Un être bien avisé saurait qu’il retarde l’inévitable, comme s’il lui soufflait silencieusement un ne pose pas cette question, pas maintenant. Or, il sait aussi bien que Camille pourrait s’en offenser, ce qu’il a d’ores et déjà prit en compte dans son éventail de possibilités.

J’ai d’autres choses à te dire, mais je ne veux pas le faire ici.

Répondre à sa question, peut-être, mais aussi…

Alejandro m’a partagé des choses que je me dois de te transmettre désormais, c’est la seule chose que je puisse encore faire pour t’aider.

Il ne va pas plus loin, orientant seulement et encore davantage son vis à vis pour la prochaine décision à prendre.

Alors, où va t-on ?

Après tout, l’étranger, désormais, c’est lui, et il ne faut pas tendre beaucoup l’oreille pour s’en douter.

Camille Barton
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Tuer le temps : Effusions de couleurs, de matière, Camille est un Artiste, ceux que l'on traite bien souvent de fou, tant il est torturé, aspiré dans ses toiles, ses idées tantôt lumineuses, tantôt sombres. L’art, comme moyen de communication sur ce qui n’a de cesse de le faire souffrir depuis qu’il est né, moyen d’expression, de ses émotions malheureusement parfois un peu trop fouillis. Il a cependant laissé sa carrière artistique de côté pour rejoindre les rangs de son coven, mettant son art à contribution pour venir embellir les défunts avant leur dernier voyage, Préparateur de sommeil éternel, c'est une appellation qu'il porte avec fierté.
Familier : Aussi douce et colorée qu'une fleur d'orchidée, souvent posée en silence sur les vêtements de son sorcier, Morana n'est pas réellement des plus loquace, déteste presque la compagnie des vivants si ce n'est celle de son alter-égo. La petite Mantomancienne préfère de loin les esprits impalpables, tricote souvent avec ses pattes pour tenter de libérer ceux qui se retrouvent coincés ici-bas. Un familier que Camille trouve essentiel dans son métier, qu'il chérie presque plus que sa propre vie.
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return of the phantom stranger



TW : mention de décès.

Mais la question reste sans réponse, ce n'était donc pas naturel, c'était autre chose. Est-ce que tout ça avait à voir avec le destin qu'Alejandro lui avait laissé entrevoir ? Camille ne sait pas, n'arrive pas à réfléchir, c'était comme si son cerveau était gelé, comme si plus rien ne voulait fonctionner correctement. Et si la colère commence à dominer, quand on lui pose une question sans répondre à la sienne, le nécromancien finit par comprendre, ce n'était pas le lieu adéquate pour parler de tout ça. Et à bien y penser, c'était même un peu logique. Penchant un peu la tête sur le côté quand on lui avoue qu'on doit lui transmettre des choses, l'artiste se demande pendant quelques instants ce que ça pourrait être, est-ce que son idole pensait encore à lui, malgré le manque de nouvelles ? Il finit par hocher un peu la tête, tente d'y remettre un peu d'ordre avant de reprendre la parole.

" Je rentrais chez moi..."

Oui, avant que cette pluie ne décide de tomber, il voulait juste rentrer chez lui, voir si cette impression étrange était toujours présente, il voulait retourner s'enfermer un peu dans son atelier, pour laisser son inspiration peindre. Mais non, il y avait eu cette rencontre, qui l'avait vidé, tout d'un coup.

"Chez moi." qu'il répond, quand on lui demande où ils vont. Camille laisse un petit sourire étirer ses lèvres, alors que la pluie commence à se calmer, l'artiste note, là encore, un signe. Chez lui, tout serait plus calme, il ne risquait pas d'y avoir d'oreilles indiscrètes et être dans un lieu rassurant pour parler de choses si compliquées, pour recevoir les paroles de ce dieu qui n'est plus, était une très bonne idée. Alors, quand enfin la pluie cesse, l'artiste emmène l'étranger sur le chemin de son cocon, il ne dit rien sur le chemin, encore bouleversé par tout ce qui vient de se passer. Heureusement, la maison n'est pas si loin, quelques minutes à peine et voilà qu'il ouvre la porte de son sanctuaire, laisse Emilio entrer avant de tout fermer, de se délester de son manteau et chaussures trempées. Et partant vers la cuisine, Camille se retourne, pour désigner le salon.

" Fais comme chez toi, tu veux quelque chose à boire ? "

Parce que lui avait besoin d'un café. Il aurait probablement besoin de quelque chose de plus fort, mais il se refuse de faire tout ceci en présence de son invité. Et puis, il devait garder l'esprit clair, pour comprendre la suite de la conversation.

Emilio Hernández
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tw; manipulation affective, mention de suicide

Il rentrait chez lui, ce qui semble être un nouveau signe, a priori, premiers d’une longue liste à recevoir. Lire entre les lignes des vivants était encore plus gratifiant que de se laisser bercer par les prophéties des morts. C’était ce pour quoi il était venu du Mexique jusqu’ici, entre autre, Aster étant une autre facette, et pour le moins importante, de ce qui allait se jouer bientôt. Toutefois, en ce qui concernait Camille, c’était encore sujet à débat : il était trop tôt pour se permettre trop d’élucubrations, et si Alejandro était toujours là, ce qui était le cas, il finirait tôt ou tard par révéler ce que lui allait en décider, au regard de ce que les anciens, de l’autre côté, pouvaient lui enseigner.

Ce n’est pas non plus sur le chemin vers son chez lui qu’Emilio se torture l’esprit, préférant au contraire le libérer, supposant que ce soit réellement possible. Ximena se plaint dans la communication télépathique qui les unit, du froid notamment, aussi s’efforce t-il de lui octroyer un peu plus de sa chaleur corporelle en refermant un peu plus son cuir. Je hais ce pays. C’est ce qui lui traverse l’esprit, lorsqu’il soude ses sombres sur le ciel quelques brefs instants. Si certaines larmes étaient admises, voire tolérées, celles de cet endroit du globe étaient incessantes de fébrilité.

Ce n’est qu’en se sentant arriver qu’il cède une pensée à cette partie de lui arrachée, retrouvée. Il n’y avait là de sens que pour ceux qui en avaient la force, en plus d’avoir été choisi. Hasta siempre.

Fais comme chez toi, tu veux quelque chose à boire ? - Oui, j’ai soif,” fait Ximena, dont les écailles claires tranchent avec le noir porté par son sorcier. “De l’eau pour elle, ça lui ira très bien.

Quant à eux, frères réunis, il n’y aurait pas l’ombre d’une consommation, pas même pour fausser la compagnie. Ils ne voulaient pas être coupés dans ce qu’ils allaient dire, pas plus qu’ils ne supporteraient que ce soit de leur propre fait. L’espace, il fallait, et désormais, ils l’avaient.

Tandis que l’odeur du café monte à ses narines, les lieux sont observés comme s’il s’agissait d’un secret qu’on venait de lui révéler à son tour. Combien de fois viendrait-il ici, après ça ? Alejandro dirait : autant de fois qu’il en aura besoin. Emilio est plutôt d’accord, bien que la vue de sa fenêtre ne soit pas des meilleures. C’est précisément là où il se perd, sans daigner calculer son propre reflet : le risque serait d’y confondre à nouveau celui dont il devait annoncer le suicide. Avant, après le café ?

Il n’y aurait probablement jamais de bon moment pour ça. Alors, lorsque Camille revient vers le salon, le mexicain est encore debout à regarder par la fenêtre, Ximena étant la seule à observer à revers le cadet du duo. Pourtant, là où l’homme semble perdu ailleurs, sa voix donne la sensation d’être beaucoup plus ancrée que ce qu’il pouvait laisser transparaître jusque là.

Je préfère qu’il soit assit…” murmure t-il dans son mexicain natif, pivote finalement du chef, et du corps, pour se tourner vers le Barton. Il reprend dans cet anglais cabossé de son accent. “Assieds-toi.

L’injonction n’est pas agressive, enveloppée d’une espèce de prévenance qu’il sait feindre depuis toujours. Quand ce n’est pas toi, quand ce n’est pas nous, ça ne vaut rien du tout. Emilio attend, s’approche, ne va pas le rejoindre là où il a bien voulu prendre place. Pas tout de suite. Qui sait de quelle affection désordonnée il pourrait s’armer, si jamais il se mettait ainsi à sa portée ? Alejandro est là, devant lui, et si un fantôme pouvait être étreint, ne serait-ce que pour faire son deuil, n’était-ce pas traître de salvation ? La colère, elle, pourrait bien sortir à son tour, Emilio la préférait. Ce qui n’était pas le cas de son frère, qui avait toujours préféré laisser son aîné faire couler le premier sang, quitte à le nettoyer par après.

Il s’est donné la mort.

Il n’était pas question de meurtre, de condamnation par des humains, rien de tout ça, fort heureusement. Il était allé jusqu’au bout de cette page de la prophétie, qui s’était éteinte avec tout ceux qui les avaient nourri, au propre comme au figuré. Camille, tu lui diras ce que je vais te dire. S’il te plaît. Il laisse trois secondes, pas une de plus, avant d’ajouter, l’œil bas.

Il est parti tel qu’il l’avait décidé.

La vérité, elle, est plus compliquée : plus que l’avoir décidé, il s’était plié aux volontés d’un divin que l’on ne nomme pas. S’il fallait lui faire porter le profond chagrin d’avoir été séparé de son protégé outre-Atlantique, ce qui n’était pas tout à fait un mensonge à dire vrai, Emilio ne s’en gênerait certainement pas. Il fallait de toute façon que quelqu’un paie au moins pour ça.

Camille Barton
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TW : mention de décès, de suicide, d'idée noires, de crise d'angoisse.

Le sorcier hoche doucement la tête, quand de l'eau est demandée pour le reptile assoiffé. En quelques enjambées, le voici dans la cuisine, lançant son café alors qu'il cherche une coupelle pour accueillir le liquide qui ne tarde pas à être versé, après avoir pris soin de rincer le récipient pour être certain qu'aucune saleté ne vient troubler son contenu. Le café a terminé de couler dans sa tasse fétiche et pourtant, Camille reste encore quelques instants dans la pièce, il a besoin d'espace, de temps pour digérer ce qu'il vient déjà d'apprendre. Tant de choses, de sentiment se bousculent dans son esprit, est-ce qu'il était vraiment prêt pour la suite ? La peur au ventre, presque, l'artiste rejoint le jumeau de son mentor, se concentrant sur la chaleur qui irradie de la tasse qu'il tient d'une main. Ses yeux viennent directement se poser sur l'homme qui observe quelque chose par la fenêtre, il semble ailleurs, alors il n'ose pas bouger, dire quelque chose, de peur de le déranger. Et puis, un murmure le fait un peu sursauter, il reconnait la langue mexicaine, mais serait bien incapable d'en saisir le sens, son esprit et ses souvenirs encore bien trop embrouillés. Heureusement, l'anglais, même avec un certain accent revient entre les lèvres d'Emilio et docilement, Camille part s'asseoir sur le bord de son canapé, après avoir posé la coupelle d'eau pour Ximena au sol.

Le regard du sorcier ne quitte pas le plus âgé, lorsqu'il s'approche de lui, pourtant, ses doigts se resserrent de plus en plus sur sa tasse, parce qu'il sait que la réponse à sa question risque de tomber, de se faire entendre et tout ceci lui fait si peur. Lui d'ordinaire si peureux à tel point qu'il fuit ce genre de situation comme la peste, reste pourtant sur ce canapé, non pas par bravoure, mais parce qu'il doit au moins ça à celui qui n'est plus, il était bien trop tard pour rattraper le temps perdu, mais Camille pouvait au moins écouter la terrible vérité. À moins que ce soit la paralysie de son corps tout entier qui l'aide à ne pas bouger ? Qui sait... Les mots résonnent dans la pièce, plongée dans le silence pendant trois minuscules secondes. Camille ne bouge toujours pas, mais son regard, lui, devient plus vide, plus creux, encore plus quand l'ainé reprend, pour lui confier qu'Alejandro l'avait décidé.

" S'il l'avait décidé, alors je suis heureux pour lui."

Qu'il s'exprime, d'une voix blanche. Que pouvait-il dire d'autre ? Certes, ça lui déchirait le cœur, l'âme, de comprendre qu'il ne pourrait plus jamais voir, de manière physique celui qui lui avait appris tant de choses. Oui, il s'en voulait terriblement d'avoir été assez idiot pour croire les paroles de sa tante. Oui, il sentait ses bras commencer à le démanger, parce qu'ils n'attendent qu'une chose, que ses ongles ou toute autre façon de ravagée sa chaire, pour faire taire la colère, l'angoisse, la culpabilité qui lui pèse. Mais qui était-il pour invalider la décision d'un homme qu'il considérait comme un dieu ? Qui était-il pour juger ce geste qu'il avait, plus d'une fois, imaginé faire, pour en finir lui aussi. Bien que les raisons devaient être totalement différentes, Camille aurait aimé faire tout ceci par lâcheté, encore une fois, pour fuir des chimères qu'il a bien du mal à combattre.

Camille aimerait louer son geste, le féliciter mentalement, comme une prière qu'on adresse à une entité supérieure, en espérant qu'elle nous entende. Pourtant, il n'arrive toujours pas à se défaire de ses émotions négatives, qui continuent d'entraver ses fonctions cérébrales. Fixant un point imaginaire au loin, il a l'impression que la tête commence à lui tourner, qu'il est emporté dans un tourbillon glacé, sans qu'il puisse vraiment l'expliquer. Ses yeux se voilent de nouveau d'un rideau de larmes bien que cette fois-ci, aucun sanglot ne vient secouer son corps et sentant l'angoisse de la séparation, de la perte et de l'abandon reprendre le contrôle, le nécromancien arrive à bouger, un peu, tend les mains tremblantes vers la table basse pour venir y déposer le fameux café en sécurité, alors que l'homme tente de contrôler sa respiration de plus en plus incertaine.

" Je suis désolé..."

De se montrer ainsi, de ne pas savoir quoi dire de plus, d'avoir écouté cette femme, de l'avoir cru, de ne pas avoir tenté de contacter Alejandro, d'avoir pensé qu'il l'avait abandonné, lui aussi.

Emilio Hernández
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tw; manipulation affective, mention de suicide, secte

S’il l’avait décidé, alors je suis heureux pour lui.

Rares sont les âmes capables d’énoncer ces mots à l’énonce d’un suicide réfléchi, bien plus réfléchi que nul ne l’aurait imaginé. Camille a ainsi quelque pedigree qui semble se démarquer, là où d’autres se seraient contentés de larmoyer en se confondant dans des questions sans sens aucun. Sa marque de respect évidente est la preuve qu’il y avait encore quelque chose à faire, que son accompagnement n’était pas terminé, faute de pouvoir parler d’initiation désormais.

Toutefois, les émotions tortueuses du nécromancien énoncent (fatalement) que le pragmatisme d’un adepte avait ses limites. Probablement parce qu’à l’instar d’Emilio, en plus d’assumer le divin d’Alejandro - et qu’il lui avait rendu - il avait été la seule personne en ce monde qu’il n’avait jamais autant aimé. Peut-être est-ce la même chose pour le préparateur du sommeil éternel assit là, les épaules trop lourdes et les fondations mentales meubles.

L’aîné des nécromanciens met un genou à terre et laisse Ximena filer jusqu’au sol, pour aller se rincer la gorge d’eau fraîche. Cela est fait en sachant pertinemment quelle lutte était en train de se jouer sous les côtes de celui qu’il ne regardait alors plus, l’espace de minces secondes. C’est pourtant apprêté à se relever, et même pendant, que la voix de Camille, expirée avec difficulté, comble le vide incertain que sa révélation a laissé.

Je suis désolé…

Emilio va enfin s’assoir à ses côtés, coi de circonstance. L’œil vissé sur la tête de Ximena dont l’ouvrage était pour le moins divertissant, face à l’absolue détresse qui se jouait à sa droite. Elle avait vraiment soif. Comme Barton était vraiment en manque de quelque chose, lui aussi.

Tu sais aussi bien que moi qu’il n’est jamais parti.

Il y a une œillade de biais, dans sa direction, et c’est son profil qu’il observe en premier, déposant une main sous ses cervicales. Force est de constater que lui céder ces quatre vérités au Sanctuaire aurait terni sa réputation, en plus de celle de l’étranger.

Et le pardon est toujours à ta portée, Camille. Crois-moi.

S’agirait-il d’y croire, dans un premier temps. Les mécanismes mentaux, eux, se plairont à faire le reste.

Ce qu’Helen, elle, n’aura probablement pas.” Parce qu’Alejandro a trop souffert de cette coupure, et qu’il n’y a qu’une seule personne à réellement blâmer face à cette traître audace. En ce qui le concerne, Emilio ne souhaitait pas pardonner. Il n’était d’ailleurs pas créée à cette image, ou fort de cette capacité. Dans le ton employé, il y a comme un soupçon de menace pour celle qui n’est pas présente parmi eux ; se portant même garant d’une vendetta si jamais elle devait avoir lieu. “Pleure, ça te lavera de sa cruauté. Tu ne méritais pas ça, comme Alejandro ne le méritait pas non plus.

Une soupape qui devient finalement inutile, et Emilio le sent comme s’il l’avait lui-même retirée. Il laisse l’instinct d’une étreinte les lier, le sommet du crâne de Camille sous sa mâchoire. Il y a une main sur sa joue humide, là où un regard, qu’il ne voit pas, se fait plus noir de représailles latentes.

Je suis là.

Et s’il fallait rester ainsi pour qu’il sache entendre que leur unité a été retrouvée, il le ferait. Emilio, une fois passé quelques secondes, rajoute quelque chose qu’il sait venir d’Alejandro, puisqu’il le répétait sans cesse dans ces lettres qu’il envoyait à Camille. Quelque chose qu’il griffonnait avant d’apposer sa signature, comme une promesse intemporelle.

Le temps passe et viendra un jour où je serais à nouveau moi. Ce jour-là je sais que tu seras sur la bonne voie, parce que nous serons là au plus proche de toi, et pour toi. Hasta siempre.

Et son véritable sens, aujourd’hui, lui avait été enfin révélé, dans les larmes et la colère.

Camille Barton
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TW : mention de décès, de suicide, d'idée noires, de crise d'angoisse.

Le brouhaha de ses pensées est de plus en plus intense, de plus en plus assourdissant, alors que Camille reste paralysé, à regarder dans le vague. Il ne perçoit même pas qu'on s'assoit près de lui, ne sent pas l'affaissement à sa gauche. La spirale infernale n'a de cesse de l'emporter, alors qu'il sent qu'il perd de plus en plus pieds. Mais une voix le tire de sa torpeur, le ramène à flot, alors que les mots, eux, viennent signifier quelque chose qui calme un peu les douleurs de son cœur brisé suite à l'annonce qui lui avait été faite. Alejandro n'est jamais parti, non, c'est vrai, le nécromancien savait très bien que même si un corps physique disparaissait, l'esprit, lui restait. D'autant plus que son alter-ego était ici, alors pourquoi Alejandro partirait loin d'Emilio ? C'était totalement absurde. Doucement, l'artiste hoche la tête, laisse son regard vagabonder, comme s'il était à la recherche d'une présence, d'une silhouette. Il se mord la lèvre, quand le plus âgé explique que le pardon est toujours possible. Il veut y croire, son palpitant se gonfle de joie, mais est-ce qu'il y a réellement le droit ? Camille vient vivement hocher la tête quand Helen est nommée, oui, elle ne l'aurait pas, ni celui de son mentor, ni le sien, ce qu'elle avait fait était beaucoup trop grave, elle avait ruiné leurs dernières années ensemble, elle ne méritait rien, si ce n'est un silence radio, pour lui faire comprendre ce qu'ils avaient vécu par sa faute.

Ses larmes ont presque cessé, tant le sorcier les retient, il veut se montrer digne, parce qu'un homme, ça ne pleure pas, mais c'est si difficile quand on est à fleur de peau, encore plus quand on l'autorise à le faire. Camille se retient, refuse de continuer à se lamenter, même si ni lui, ni cet être divin ne méritait ça, parce qu'après tout, ça ne ramènerait pas les années perdues à cause d'une sorcière jalouse. Pourtant, l'étreinte qui se fait brise toutes les barrières que l'artiste avait érigées. Si c'est la première fois que lui et le mexicain ont ce genre de proximité, Camille a tout de même l'impression que cette étreinte est familière, trop familière. Alejandro n'avait pas disparu, il était là, par Emilio, cette constatation finit par avoir raison de lui, qui s'écroule dans les bras de l'étranger, alors que résonne cette promesse, qu'il avait l'habitude de lire à la fin des lettres de son tout.

Combien de temps tout ceci dur ? Camille ne sait pas, ne cherche pas à savoir, alors qu'enfin, il se sent apaisé, mais surtout épuisé, d'avoir lâché ce qu'il retenait depuis plus ou moins cinq ans. Son corps ne tremble plus sous les sanglots qui ont emplit la pièce depuis tout ce temps, plus rien ne coule sur ses joues ni le pull de jumeau de son mentor. Il n'y a plus que le silence et ce vide en lui, d'avoir lâché ce poids beaucoup trop lourd à porter. Et puis, le sorcier trouve le courage, après une grande inspiration, de s'écarter de celui qui lui avait tant manqué, même s'il n'était pas tout à fait le même, pour attraper quelques mouchoirs et essuyer les dernières traces de ce naufrage. C'est un regard plus serein, quoiqu'encore rougit par les larmes, qui se pose sur Emilio, alors qu'un sourire fatigué étire ses lippes.

" Je suis content de vous revoir."

Le vous respectueux, le vous désignant le sorcier et son familier, le vous désignant les deux frères dont l'un avait accédé au statut de divinité, après un geste décidé et calculer. Qu'importe ce que ce vous cachait, Camille était heureux, de retrouver un peu de bribes de cette vie d'avant, même si tout ceci était teinté d'un trahison et de tristesse, l'artiste savait mieux que quiconque que la vie n'était pas un long fleuve tranquille, surtout la sienne. Et si désormais il pouvait revoir l'un des pilier de sa vie revenir dans son quotidien, même par le biais d'un alter-ego qui ne l'avait jamais vraiment porté dans son cœur, alors Camille considérait que le plus dur était passé et que maintenant, tout irait pour le mieux.

Emilio Hernández
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Emilio ne sait pas dire s’il s’est englué dans ce qu’était Alejandro, s’il laissait au contraire ses pensées à l’amère vendetta prendre le dessus, ou s’il n’était plus maître de rien. Parce qu’ainsi paternant avec Camille, le laissant le noyer de larmes dans son sens le plus littéral et sans même s’en agacer sur l’instant, cela transgressait bien trop de choses pour qu’il n’admette contrôler quelque chose à cet instant T. Si ses paroles elles enveloppent autant que les bras, elles au moins étaient d’un réfléchi glaçant. Peu importe où il irait, le Barton avait l’ombre des jumeaux sur lui. Plus qu’il n’aurait pensé l’imaginer, peut-être, là où un seul d’entre eux s’était porté garant de son initiation, en plus de l’avoir sincèrement apprécié. Une question reste en suspend, pourtant : se serait-il sacrifié ce jour-là, si sa place avait été au sein du culte ? Aurait-il eu la foi d’aller clore le cycle ? Ou se serait-il épanché sur une autre épaule que la sienne ?

Il se laisse amadouer par ce que pouvait éprouver Alejandro, et porter aussi comme jugement à son égard. Le potentiel est là, peu importe les masques, les larmes et transcendances par l’art qu’Emilio ne lui connait qu’à peine, faute d’avoir pu se lier avec lui autrefois. Plus que le pardon, il y a du temps à rattraper. Si 2019 semble avoir un goût d’hier, tout avait du sens désormais.

Le jeune nécromancien se décroche de sa silhouette, ramenant aussitôt le gardien des limbes à sa place.

Je suis content de vous revoir.

Se laisserait-il émouvoir par ce qu’il vient de dire ? L’émotion n’est pas réellement de son ressort, pas dans sa forme la plus noble qui soit ; il y a toutefois quelque chose qui le touche, et s’il ne s’agit que de son ego, cela était déjà beaucoup. Parce que Camille Barton avait l’air d’avoir enfin comprit. Leur unité retrouvée n’était pas qu’une illusion, elle était une réalité.

Nous aussi.

Il y a un silence qui s’impose de lui-même, nécessaire. L’œil d’Emilio va chercher les écailles claires de Ximena, un peu plus bas.

Nous allons rester ici autant de temps qu’il le faudra.” La prophétie n’est pas prise à la légère, les précédentes l’ayant amené à rayonner comme personne auparavant. D’autres choses se préparaient dans l’ombre, comme il est coutume chez les Vagabonds. Quelqu’un allait mourir bientôt et il allait offrir une opportunité des plus lucratives. Il songeait désormais à une seconde personne à faire tomber, par principe, mais qu’adviendra t-il de la confiance de Camille, s’il se doutait ? Alejandro dirait qu’une confiance ne se trahirait jamais face à l’instinct de protection. Emilio l’a toujours fait, protéger, quant bien même il fallait avoir un coup d’avance ou se salir les mains. Il était à l’image de ce Mexique devenu insécure tout en conservant un charme ancestral. Aussi aimait t-on jamais autant que ceux qui pouvaient nous faire le plus de mal.

Tu n’es plus seul, maintenant.

Plus qu’un constat, c’était le gage qu’il n’allait pas s’en aller. Ses iris sombres retournent chercher ceux du nécromancien. Je ne suis pas sûr qu’il nous en voudrait, si Helen disparaissait.

Si quelqu’un ou quelque chose à l’extérieur de toi-même te blesse, te brusque, te maltraite,” énonce t-il distinctement comme une liste d’armes à amasser avant l’assaut, “Je m’en occuperais.

Comme toujours. Alejandro lui laissait la violence là où elle était nécessaire, dissimulée sous des trainées d’or et de mensonges s’il le fallait. Avec ces mots, il lui promettait de le protéger, autant que faire se peut. Ils n’étaient plus qu’un, désormais.

Camille Barton
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Tuer le temps : Effusions de couleurs, de matière, Camille est un Artiste, ceux que l'on traite bien souvent de fou, tant il est torturé, aspiré dans ses toiles, ses idées tantôt lumineuses, tantôt sombres. L’art, comme moyen de communication sur ce qui n’a de cesse de le faire souffrir depuis qu’il est né, moyen d’expression, de ses émotions malheureusement parfois un peu trop fouillis. Il a cependant laissé sa carrière artistique de côté pour rejoindre les rangs de son coven, mettant son art à contribution pour venir embellir les défunts avant leur dernier voyage, Préparateur de sommeil éternel, c'est une appellation qu'il porte avec fierté.
Familier : Aussi douce et colorée qu'une fleur d'orchidée, souvent posée en silence sur les vêtements de son sorcier, Morana n'est pas réellement des plus loquace, déteste presque la compagnie des vivants si ce n'est celle de son alter-égo. La petite Mantomancienne préfère de loin les esprits impalpables, tricote souvent avec ses pattes pour tenter de libérer ceux qui se retrouvent coincés ici-bas. Un familier que Camille trouve essentiel dans son métier, qu'il chérie presque plus que sa propre vie.
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return of the phantom stranger



TW : mention de décès, de suicide, d'idée noires, de crise d'angoisse.

Et en réponse au "vous", le "nous". Camille ne peut s'empêcher de sourire, ayant cette impression que son mentor était là, avec lui, qu'il le serait toujours d'une manière ou d'une autre et pour son pauvre cœur meurtrit, cette information était réconfortante. Ils ne pourraient pas rattraper le temps perdu, mais se savoir au plus proche de celui qu'il admire le pousse à penser, espérer que maintenant, ils ne seront plus séparés.

" Et si vous avez besoin de quoique ce soit, n'hésitez pas, je suis là."

Qu'importe ce qu'il leur faudra, l'artiste se promettait de faire tout son possible pour les aider, qu'importe la quête qui les avaient menés jusqu'ici, parce qu'après tout, c'était son rôle, de soutenir les jumeaux, c'était ce qu'Alejandro voulait et c'est ce qu'il continuerait de faire, avec encore plus de ferveur au vu des années perdues à cause d'une manipulation d'une des personnes qui lui étaient le plus cher. Si le peintre a un peu retrouvé son sourire, il le perd presque aussi rapidement, alors que le plus âgé reprend la parole. Mais cette fois-ci, le nécromancien n'est pas triste, face à ce qu'on lui dit, il est plutôt reconnaissant, heureux même, parce qu'Emilio vient de prononcer des mots que le préparateur de sommeil avait toujours rêvé d'entendre, mais qui n'était jamais venu, ni de sa famille, ni de ses relations plus intimes. Personne ne lui avait explicitement dit qu'il serait là pour le protéger. Enfin, non, Alejandro l'avait déjà fait, la dernière fois qu'ils s'étaient vus, ce qui remonte à loin. Et ça fait si étrange, d'entendre de nouveau tout ceci, il avait cette impression qu'un des chaînons qui lui manquait pour vivre de nouveau un peu plus heureux venait d'être retrouvé, rattaché et même si la sensation lui fait un peu peur, il ne peut s'empêcher de se sentir apaisé.

" Avec toi à mes côtés, c'est certain que plus rien ne peut m'arriver."

Ou du moins, sans conséquence. Et Camille savait très bien que le gardien des limbes était sérieux quand il disait ça. Même si le sorcier ne l'avait jamais vu à l'œuvre, sa prestance, son aura venait le lui confirmer, il ne valait mieux pas chercher Emilio, ça non. Et puis, il vient pousser un long soupir, à la fois de soulagement, de fatigue avant qu'un bâillement ne se fasse entendre. Même s'il se sentait mieux, même s'il n'avait plus envie de pleurer, les dernières nouvelles avaient été compliquées à digérer, l'une d'elle d'ailleurs, concernant Helen, le poussait au déni, au moins pour quelques jours, le temps qu'il encaisse toutes les informations.

" Désolé.... Je suis encore un peu sonné par tout ça... je ne m'attendais pas à ce que ma journée soit aussi chargée en émotion..."

Emilio Hernández
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Emilio Hernández

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tw; manipulation affective

Et si vous avez besoin de quoique ce soit, n'hésitez pas, je suis là.

Au sourire qui fleurit sur les traits du Barton, il y’en a un autre en réponse. Emilio hoche la tête sans rien ajouter, n’ayant pas à le faire : l’information est passée. Plus qu’il ne saurait se l’avouer. Si Camille était là, c’est qu’il avait une utilité dans le grand dessein. Aussi ferait-il en sorte qu’il reste à leur côté, aussi longtemps qu’il le faudrait.

Avec toi à mes côtés, c'est certain que plus rien ne peut m'arriver. - Encore faut-il que tu daignes m’appeler à l’aide.

C’est probablement la seule condition à ce qu’il soit présent dans les moments les plus bas, les plus rustres que sa vie pourrait lui infliger. Le mexicain n’est certainement pas omniscient, pas plus qu’il n’est aéromancien. Les ombres sauraient l’aider à se déplacer plus vite, elles lui murmurent de toute façon déjà mil et une façon d’envelopper Camille Barton avec lui.
Le concerné semble d’ailleurs plus fébrile qu’à l’heure où ils s’étaient croisés au Sanctuaire. Le temps file, les émotions l’ont bouleversé, il lui faut un temps pour pouvoir les encaisser - et, de préférence, les digérer. Son deuil serait indéniablement moins pénible que d’autres ; puisqu’il avait désormais la preuve qu’Alejandro n’était jamais parti.

Désolé.... Je suis encore un peu sonné par tout ça... je ne m'attendais pas à ce que ma journée soit aussi chargée en émotion… - Certaines choses doivent arriver et il n’y a jamais de bon moment pour ça.” Paradoxe d’une empathie qu’il lui offre en bouquet, face à son aveu de faiblesse. “Nous allons te laisser te reposer. Je réside à cet hôtel, si jamais tu souhaites me voir ou me contacter.” Il lui dépose sur la table basse l’espèce de carte qu’il avait chipée à l’accueil de ce dernier. Il n’avait guère le temps ni la patience de faire guide touristique, ces quelques lignes et l’adresse indiquée suffiraient. Avec lui ou avec d’autre, le réflexe à ce sujet était identique.

Merci pour l’eau.” glisse t-il en se tirant du canapé, après avoir laissé sa main reposer un bref instant sur l’épaule du sorcier. Emilio laisse Ximena remonter sur lui par son bras, un temps qu’il occupe également en lorgnant dans la direction de Camille.

Et merci pour Alejandro.

La gratitude et le pardon allaient toujours de pair, de toute façon.

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