[Terminé] Luminary Ft. Silas

TW : anxiété

Les yeux rivés sur le plan de la ville, l'oracle se sent d'un coup bien découragée. Il y avait là tant de ligne aux différentes couleurs, tant de mots écrits. Et ce flot incessant de passants qui la frôlent, sans sembler prêter attention à elle. Combien de fois s'est-elle faite bousculer par quelqu'un, les yeux rivés sur son téléphone ou encore, combien de fois est-ce que son familier s'était mit à insulter ces zombies de technologies, quand le mouvement était trop fort, manquant de la faire tomber ? Peut-être que ce n'était pas une si bonne idée que ça, de s'aventurer seule ou presque dans cette ville gigantesque, sans d'autre repère, sans guide pour la rassurer, surtout quand le chemin était semé d'embuche.

" Peut-être que je devrais tout simplement rentrer..."
" Astrae, je comprends ta crainte, mais il ne faut pas te laisser submerger. Certes, la ligne de bus que tu devais prendre est supprimé, mais il y en a pleins, on trouvera forcément le bon endroit. Regarde le plan, où devais-tu te rendre, déjà ?"
" Je ne sais plus, Zorya."

C'est que l'émotion commence à prendre le pas sur la raison, que la petite planète sent son cœur palpiter bien trop rapidement, ses yeux se brouillent alors que sa respiration se fait de plus en plus difficile. Petite fée aimerait juste se rouler en boule dans un coin, attendre que tout passe, se calme pour rentrer chez elle. Mais elle avait un rendez-vous, devait se rendre à Leith et pour rien au monde Astrae ne raterai cette rencontre. Seulement, elle n'a pas l'habitude d'être seule ici, habituellement, ses parents, ou même Priya, l'emmènent, qu'importe l'endroit. Mais, pas aujourd'hui, parce que personne n'était disponible et que la fée avait décidé qu'aujourd'hui, elle pourrait y arriver, c'était simple, après tout, dans son esprit.

" Petite Astrae, n'oublie pas de respirer. Inspire, expire, tout va bien se passer."

Venant caresser le plumage arc-en-ciel de son volatile, la botanomacienne tente de se concentrer sur sa respiration, de calmer cette peur qui la prend aux tripes alors que Zorya commence à énumérer les solutions possibles.

" Tu n'as qu'à regarder qui, dans cette foule, t'inspire le plus confiance. Quand cela sera fait, tu n'auras qu'à dire bonjour à cette personne et lui demander ton chemin."
" Et si je ne trouve pas ? "
" Il y a forcément quelqu'un, fais toi confiance."

Ses grands yeux bleus quittent un instant l'oiseau, venant scruter chaque visages passant devant elle. Le résultat n'est pas réellement concluant et l'oracle allait d'ailleurs tout laisser tomber quand un visage familier fait surface. Astrae ne sait pas où elle a déjà vu ce coréen, mais une chose est sûre, elle l'a déjà croisé et n'en garde pas de mauvais souvenir. Prenant alors une grande inspiration, la petite fée se donne de la force et du courage, avant de s'avancer vers l'homme.

" Bonjour, excusez-moi, je suis un peu perdue, est-ce que vous pouvez m'aider...?"


Tout ce qui est en italique est en pensée.

TW : aucun

La neige recouvrant les dédales des ruelles désormais dépourvues de décorations de Noël, puisqu’il n’y a que sa soeur Bryden pour conserver des bonhommes rouges et souriants dans son jardin jusqu’à la fonte des glaces, c’est sur le bas-côté de la route que son skate roule à une vitesse prodigieuse, produisant un bruit de frottement contre l’asphalte humide, car le béton est tapissé d’un givre fondu qui accélère dangereusement le glissement de la planche largement décorée, de stickers divers. Une course agressive, sauvage, entre les voitures qui s’étonnent parfois de cette fusée qui file sans même les regarder ; c’est que le code de la route, lui, en voiture ou en skate, il s’en moque.

Son skate écrase le bitume tandis qu’il mâche un chewing-gum à la fraise — parce que la menthe lui fait pleurer les yeux, son casque noir sur les oreilles distillant une musique entraînante, son chat calé entre ses jambes espacées de quelques degrés. Il ne pense jamais à la chute, car il alloue une confiance aveugle en cette course contre la montre, mais avec la complicité du vent, qui s’engouffre sous son sweat et dans ses cheveux ébènes ; c’est une sensation de liberté immense, ce mouvement de glisse. Le corps entier est tendu, les genoux légèrement fléchis, portant l’équilibre en résistant à l’appel du bitume ; il est suffisamment tombé durant son adolescence pour savoir combien la chute peut faire mal, surtout à cette vitesse.

Une bulle rose poudrée éclate entre ses lèvres tandis qu’il slalome, avec défiance et sans concession, entre les voitures, les deux-roues et les piétons, jusqu’à parvenir à un arrêt de bus — bus qu’il vient de manquer, d’ailleurs. « Merde. » Marmonne-t-il sans cesser de mâchouiller son chewing-gum, en posant un pied à terre ; son skate remonte vers le haut sous ce mouvement, et il l’attrape de sa main libre sans même le regarder, en faisant quelques pas sur le trottoir, Icarus trottant calmement derrière lui. « On va être en retard. Comme d’hab. » Entend-il quand il abaisse son casque pour que ce dernier entoure sa nuque gracile, constellée de quelques grains de beauté. « C’est pas grave, c’est Caleigh. » Non pas qu’il s’en fout, mais elle est habituée : elle ne s’en offusquera pas.

En attendant le prochain bus, il dépose son skate à ses pieds pour qu’Icarus puisse s’y installer, tandis qu’il fait glisser son pouce sur l’écran tactile de son téléphone, sur un réseau social quelconque, juste pour passer le temps. « Bonjour, excusez-moi, je suis un peu perdue, est-ce que vous pouvez m'aider…? » En entendant une voix douce et féminine à côté de lui, il arque l’un de ses sourcils en se retournant vers la source de ce bruit ; ce n’est pas moins une question de pouvoir que de vouloir, avec lui. La considérant de haut en bas, il découvre une demoiselle à l’apparence gracile et aux traits angéliques, qui semble aussi timide que perdue. Le premier étant peut-être causé par le deuxième. « J’sais pas si on a des pièces ! » Fait Icarus en se tenant aussi droit et digne que possible sur son skate — même s’il n’apprécie guère la surface rugueuse de celui-ci, tandis que son sorcier lui lance un regard exaspéré. Il croit vraiment qu’elle fait la manche ? « Je peux essayer, en tous cas. » Répond-il finalement à la jeune femme, en lui adressant un sourire qui se veut chaleureux — pas sûr que ce soit une réussite, il n’y est pas trop habitué. « Tu veux aller où ? » Oui, il se permet de la tutoyer sans même connaître son prénom : non pas qu’ils aient élevé les cochons ensemble, mais puisqu’elle est le mouton et lui le berger, et qu’en plus elle lui fait des yeux de biche, c’est de circonstance.

TW : anxiété

" Des pièces ? Nous prendrais-tu pour de vulgaires mendiants ? Un peu de respect pour une oracle des bosquets ! "
" Zorya, du calme..."

L'oiseau bombe le torse regarde de travers le félin au pied de l'autre sorcier, il était prêt à en découdre pour rétablir l'honneur de sa petite fée et ce n'était certainement pas un vulgaire matou précieux qui allait lui faire peur, ça nous, il en avait vu bien pire ennemis. Mais des mains délicates viennent l'attraper, le cajoler alors qu'il prend place dans la paume d'une des mains de sa sorcière. Si le volatile s'apaise quelque peu sous ses caresses, il ne baisse cependant pas sa garde, regardant toujours, rageusement, celui qui avait osé insulter Astrae de la sorte.

" Désolé, mon familier s'emporte facilement parfois..."
" Il a laissé entendre que tu voulais l'aumône !! Ce n'est pas s'emporter facilement, c'est justifié !  "
" Zorya..."
" Très bien, j'ai compris, mais ne vient pas te plaindre s'il continue. Son sorcier à l'air moins idiot en tout cas."

A ces mots, la mésange se tait, ébouriffe quelques peu ses plumes avant de laisser sa sorcière parler, se préparant à faire office de relais si jamais Astrae se retrouvait perdue dans sa lecture sur les lèvres. Astre qui elle, retrouve bien vite son sourire, une fois la dispute enfantine, entre les deux familiers, terminée.

" J'aimerais aller à Leith, au théâtre plus précisément... J'avais tout bien préparé, mais le bus que je devais prendre est annulé et du coup, c'est un peu la panique parce que je ne connais pas très bien la ville, enfin surtout les lignes de transport en commun..."

La petite planète ne peut que baisser la tête, un peu honteuse d'avouer ainsi à un inconnu qu'elle ne connait pas réellement cette ville qui pourtant, l'a vu naître et grandir. Mais toute cette agitation avait toujours été oppressante pour la botanomancienne, qui préférait largement la compagnie végétale et animal que des grands bâtiments imposant fait de briques et de ciment.

" Est-ce que, par hasard, il y aurait un autre moyen d'y aller ? "

Et Astrae espérait du plus profond d'elle-même que oui, sinon, elle allait vraiment aller se mettre en boule dans un coin et pleurer jusqu'à ce que quelqu'un vienne la chercher.

TW : aucun

Aujourd’hui est un grand jour : Icarus a décidé d’être aimable, courtois, et même généreux avec les inconnus. « Des pièces ? Nous prendrais-tu pour de vulgaires mendiants ? Un peu de respect pour une oracle des bosquets ! » Aujourd’hui est un grand jour : Icarus a décidé qu’il n’essayerait plus d’être aimable, courtois, et encore moins généreux, surtout avec les inconnus. « Faut croire que vous en avez l’air. » Il a essayé, c’est déjà bien se dit son sorcier. « Zorya, du calme… » Tente d’adoucir la douceur qui se tient entre eux. « Oui du calme Zozo, sinon tu vas finir par perdre tes plumes et tu ressembleras encore plus à un oeuf après. » Tout en mâchant son chewing-gum qui commence à perdre son goût à la fraise, Sílas lui lance un regard réprobateur en poussant légèrement son skate du bout du pied, comme pour lui signifier de se taire sinon il l’en fera tomber.

S’il se tait quelques secondes — à condition que le piaf garde son bec clos également, il n’en demeure pas moins méprisant par le regard, bien qu’on puisse défendre le fait que c’est son regard naturel, et qu’il n’y a donc rien de véritablement personnel. « Désolé, mon familier s'emporte facilement parfois... » Sílas s’apprête à rompre le sceau de l’angoisse en lui signifiant que le sien aussi, bien qu’elle l’ait sans doute remarqué, mais le dénommé familier reprend de plus belle. « Il a laissé entendre que tu voulais l'aumône !! Ce n'est pas s'emporter facilement, c'est justifié ! » Et voilà. Maintenant le coréen regarde l’oiseau en se disant que, effectivement, il a l’air d’un oeuf. Un oeuf poilu. « Zorya... » « Très bien, j'ai compris, mais ne vient pas te plaindre s'il continue. Son sorcier à l'air moins idiot en tout cas. » Outre le fait qu’on puisse entendre Icarus pouffé de rire sur son skate, le dit sorcier moins idiot hausse ses sourcils en prenant une fine inspiration, pas tout à fait certain de devoir le remercier. Du coup, dans le doute, il ne le fait pas.

Comme elle ne fait pas l’aumône financier mais géographique, il éprouve presque des regrets ; cela aurait été bien plus facile pour celui qui n’a pas du tout le sens de l’orientation. « J'aimerais aller à Leith, au théâtre plus précisément... » Jusqu’ici, il ne panique pas : il voit très bien où est le théâtre.  « J'avais tout bien préparé, mais le bus que je devais prendre est annulé et du coup, c'est un peu la panique parce que je ne connais pas très bien la ville, enfin surtout les lignes de transport en commun... » Il presse ses lèvres l’une contre l’autre avec compréhension, ne pouvant toutefois pas s’empêcher de se demander comment elle se déplace d’ordinaire. « Est-ce que, par hasard, il y aurait un autre moyen d'y aller ? » « En transport ? Pas que je sache, non. » Si elle n’est que délicatesse, lui, est en carence puisqu’il a répondu d’un ton tout à fait neutre, sans véritablement entrevoir ce que cette franchise pouvait causer comme angoisse à la jeune fille. Faisant une nouvelle bulle avec son chewing-gum, il la laisse exploser en l’observant, avant de finalement se retourner vers l’arrêt du bus qui, de toute évidence, ne passera pas. Il va peut-être falloir qu’il pense à prévenir Caleigh, avant qu’elle ne rameute tous ses collègues pour le chercher du moins. « Au théâtre tu m’as dit, c’est ça ? » Promis, il l’écoute. Et il l’écoute toujours lorsqu’il sort son téléphone de sa poche, écrivant un rapide sms à sa soeur pour lui signifier qu’il aurait du retard sur son retard ; une première pour lui. « Tu sais faire du skate ? J’peux te déposer si tu veux. » Propose-t-il en rangeant son téléphone dans sa poche, pendant qu’Icarus s’insurge à son tour. « C’est ça, on est des taxis nous maintenant ? » Ne faisant pas attention à son acolyte râleur, il continue de l’observer en jouant avec son chewing-gum ; avec ou sans elle, de toute façon, il va bien falloir qu’il décampe.

TW : anxiété

Le volatile finit par se calmer, sous les mots et les papouilles de sa sorcière qui semble ne pas vouloir que cette lutte acharnée se poursuive. Et a raison, elle doit rejoindre un ami et vite, seulement, elle ne sait pas bien comment faire, c'est d'ailleurs pour ça qu'elle demande au coréen s'il y a un autre moyen d'y aller, peut-être une autre ligne de bus qui la déposerait non loin du lieu qu'elle désire rejoindre. Elle place tous ses espoirs sur le plus âgé, avant que la sentence ne tombe : il n'y avait pas d'autres transports pour l'y emmener. Sa mine se décompose, alors qu'Astrae se dit que c'est fichu, que jamais elle ne pourra rejoindre son ami. Elle qui avait voulu prendre son envol, c'est comme si on lui coupait les ailes sur le coup. La panique revient en force, elle qui s'était quelque peu calmée, pour lui dire que la petite fée n'aurait jamais dû quitter la forêt ou mieux, que la prochaine fois, elle demanderait à quelqu'un de l'y emmener, que jamais elle ne pourrait vraiment se détacher de tout ceci et qu'elle ne pouvait absolument pas compter sur elle-même. Le regard rivé sur le sol, elle tente de garder une respiration à peu près calme, alors que son familier vient lui répéter dans son esprit ce que l'inconnu lui dit, parce qu'il voyait bien, qu'elle n'avait pas pu lire sur ses lèvres, ainsi perdue dans ses pensées et ses angoisses.

" Du skate ? Non, je n'en ai jamais fait..."

Mais est-ce que ça serait la solution ? Les yeux pleins d'espoir, l'oracle vient redresser la tête vers l'aéromancien, c'était fou comment de simple mot pouvaient gonfler son cœur de joie, peut-être qu'elle ne serait pas si en retard, après tout?

" Ça t'irait bien, le rôle de chauffeur aigri. "

Zorya ne peut s'empêcher de répondre au félin râleur, alors qu'Astrae retourne regarder ses pieds et surtout, la planche sur laquelle Icarus trône.

" Mais est-ce qu'on peut vraiment tenir à autant dessus ? "

Non pas qu'ils étaient bien épais, tous, mais l'enfant des vergers avait bien du mal à s'imaginer à 3 et demi tenir sur cette planche de skate.

TW : aucun

Tout en continuant de balader son chewing-gum contre ses dents blanches, faisant des petites bulles rosées qui finissent par éclater, il remarque que l’ombre de l’angoisse passe sur le doux visage de son interlocutrice, qui semble grandement fragile face à son annonce : non, il n’y a pas d’autres moyens comparables, à son humble avis, pour rejoindre le théâtre. Arquant l’un de ses sourcils sous cette mine décomposée, qu’il ne peut s’empêcher de considérer comme un peu exagérée — sans nul doute parce qu’il est moins passionnel en cet instant, il finit par reprendre la parole pour lui proposer d’effectuer le voyage en skate, au grand désespoir du Chat posé sur celui-ci. « Du skate ? Non, je n'en ai jamais fait… » Il s’en doute, elle n’en a pas vraiment l’allure.

Néanmoins, puisqu’elle pose un regard empli d’espoir sur lui, à tel point qu’il croit un instant être le Messie revenu d’entre les morts pour la seconde fois, il se dit que c’est l’occasion d’une première leçon. « Tu as un bon équilibre ? » Demande-t-il tout de même, son regard virevoltant un instant vers l’oeuf poilu pour le toiser, d’un élan protecteur envers son familier — qu’il sait être pénible, mais ce n’est pas le sujet. « Il n’est pas aigri. » Croit-il bon de rectifier avant de revenir sur la petite fée, à laquelle il offre un sourire plus chaleureux — ce qui est assez rare pour être noté. « Mais est-ce qu'on peut vraiment tenir à autant dessus ? » Bonne question. Baissant ses yeux sur le dit skate, il hausse ses épaules en affichant un air qui pourrait aisément se traduire par « ça se tente. » « On va vite le savoir. » Un sourire confiant pour accompagner cette phrase pleine de promesse, il se baisse pour récupérer son chat, qu’il dépose sur son épaule ; ce dernier se retrouve donc le ventre sur la clavicule humaine, les pattes arrières dans son dos et les pattes avants sur son torse. « N’importe quoi… » Il ne râle pas outre mesure parce qu’il a compris que c’est inutile : de toute évidence, ils vont devoir se charger du transport de la blonde et de son horrible volatile.

Posant un pied sur sa planche pour l’immobiliser, il tend une main vers Astrae, pour l’aider à grimper sur le skate, voyant déjà voir comment elle se débrouille…

TW : anxiété

"Euh, j'ai un bon équilibre, je crois ? "

Quand elle ne faisait pas de carence ou que la fatigue n'était pas trop présente, ce qui était le cas alors, ça devrait le faire ? L'oiseau, lui, ne répond pas à la rectification, préfère venir se lover contre sa sorcière alors qu'elle se demande s'ils peuvent réellement tenir tous ensemble sur la planche de skate. Et dans le fond, le fait que l'aéromancien ne semble pas réellement certains qu'ils tiendront tous angoisse la petite fée, mais son sourire confiant la rassure quelque peu. Et puis, trop désireuse d'aller rejoindre la personne qui l'attend, elle préfère garder espoir. De toute façon, un peu d'aventure, ça ne fait de mal à personne, n'est-ce pas ?

Astrae observe ensuite le ballet qui se déroule devant elle, comme le familier poilu se retrouve sur l'épaule de son sorcier après avoir été récupéré par ce dernier. Le chat ne semble pas bien à l'aise ni même très content d'être traité de la sorte. C'est vrai que comme ça, il ressemble un peu à un petit sac à patate... Zorya, lui s'envole jusqu'au-dessus de la tête de sa sorcière, venant se déposer délicatement dans ses mèches blondes, bien content d'être assez petit et léger pour ne pas subir le même traitement que le félin grognon. Et puis, une main se tend vers la botanomancienne, pour l'aider à monter sur la planche à roulette. Petite fée hésite quelques instants avant de s'en saisir, montant ainsi sur son moyen de locomotion, au moins le temps d'arriver à Leith. Un pied, puis deux se retrouvent bien vite sur le skate, alors qu'Astrae se tend un peu.

" Et comment tu fais, pour rester dessus même quand ça roule ? Et s'il y a des cailloux sur la route ? Comment tu fais pour avancer, d'ailleurs ? "

Tant de questions qui se bousculent alors qu'Astrae tente de se redresser un peu, parce qu'elle se doute bien que ce n'est pas en restant prostrée qu'elle arriverait à garder un équilibre, encore plus quand ils seraient en train de rouler. L'oracle vient tendre un peu les bras sur les côtés, le temps de se stabiliser alors qu'elle retient d'autres questions qui lui viennent à l'esprit, attendant sagement que son volatile lui fasse les transmissions des réponses de son chauffeur malgré lui.

TW : aucun

« Euh, j'ai un bon équilibre, je crois ? » La phrase commence bien mais fini mal ; il espère que la conviction est davantage réelle que supposée, sinon le voyage s’annonce particulièrement périlleux pour les deux sorciers. « On va vite s’en rendre compte. » Déclare-t-il en immobilisant son skate d’un pied, tendant sa main opposée en sa direction pour l’aider à grimper sur l’engin roulant auquel elle n’est pas accoutumée, et qui tangue un peu sous son poids. Heureusement, le pied du musicien le maintient suffisamment stable pour qu’elle ne perde pas l’équilibre, mais il ne la rejoint pas tout de suite, fronçant d’abord ses sourcils sous les questions qu’elle lui pose. « Et comment tu fais, pour rester dessus même quand ça roule ?  » « Il prie. » Pestant sur son chat perché, il tend ses deux paumes en avant pour lui expliquer : « Il faut un peu plier les genoux, pas trop non plus… En fait, il faut que tu trouves ton équilibre. Je sais, c’est un peu bateau dit comme ça mais je t’assure que c’est vrai, tu le sentiras quand tu auras trouvé ta position. » « Et si tu ne la trouves pas… »

Un grognement agacé s’extirpe de ses lèvres lorsqu’il tente de réprimer les commentaires sarcastiques de son Chat, bien que les questions de la blonde ne l’aide pas vraiment à le condamner pleinement. « Et s'il y a des cailloux sur la route ? » « On est morts. » Lance-t-il d’une voix aussi funeste que la connerie dont il est composé, produisant ainsi un froncement de sourcils sur le visage de son sorcier. « Mais non ! De toute façon, ne t’inquiète pas, je ne te laisserai pas tomber. » Au sens propre comme au sens figuré, du coup. Enfin, il l’espère.

« Comment tu fais pour avancer, d'ailleurs ?  » La réponse lui paraît tellement évidente qu’il ne sait pas quoi lui dire, de prime, se contentant de cligner des paupières en la considérant du regard, ne sachant s’il doit rire ou non. « On attend que quelqu’un nous pousse. » Un petit élan hilare vient défaire ses lippes, tandis qu’il secoue légèrement son menton, en espérant ne pas froisser la jeune fille, tout de même. « Je m’en occupe, concentre toi sur le fait de ne pas tomber. » Comme si c’était aussi simple… « Je peux tenir ta hanche ? C’est au cas où tu tombes. » En attendant la réponse, il grimpe à son tour sur le skate, en remontant ses mains pour positionner correctement son chat, qui râle encore de l’humiliation subie. Une fois son accord ou désaccord donné, ils pourront partir ; le début d’un grand voyage, assurément.

TW : anxiété

Il prie ? Vraiment ? Astrae fronce un peu les sourcils, ce chat disait n'importe quoi, c'est ça ? " Oui, il dit n'importe quoi" " Il devrait devenir humoriste, ce petit chat, il ferait sensation je pense !" "Concentre toi plutôt sur ce qu'on t'explique, il faut que tu plies les genoux, mais pas trop, si tu as trouvé ton équilibre, ça ira tout seul. Il dit que c'est comme sur un bateau, je te dirais surtout que c'est un peu comme sur des patins."

La petite fée hoche la tête, avant de demander comme ça se passe s'il y a des cailloux sur la route, la réponse du félin lui fait hérisser les poils, c'était si dangereux que ça, le skate ? Heureusement, on la rassure très rapidement et Astrae se sent un peu moins paniqué à l'idée d'être sur cette planque à roulette. Une question lui reste un peu en tête par contre, elle ne comprend pas bien comment avancer, vont qu'elle a les deux pieds sur le skate, est-ce qu'il faut utiliser une certaine magie ? " Tu te prends trop la tête, petite sorcière, c'est ton chauffeur qui va s'occuper de ça, il veut surtout ce que tu te concentres sur ton équilibre."

" Très bien, je te fais confiance alors ! "

Bien sûr, l'oiseau ne veut pas dire à quel point l'aéromancien et le félin c'était gentiment moquée d'elle, Astrae n'avait pas besoin de savoir tout ça, surtout que la connaissant, elle se serait mise à bouder quelque peu, en disant que c'était normal de ne pas réellement savoir ce genre de choses, surtout quand on en avait jamais fait de sa vie, puisque, de toute façon, faire du skate ou toutes autres choses à roulette dans l'herbe, ce n'était pas réellement pratique. Et ils n'avaient pas le temps pour ça, ils avaient rendez-vous, après tout alors il fallait limiter les pots casser. Au lieu de ça, Zorya préfère répéter ce qui est réellement important, comme par exemple, le fait que le plus âgé demandait la permission avant de trop s'approcher de sa protégée et rien que pour ça, le coréen remontait dans son estime, pas comme le chat, dont il ricane en le voyant râler.

" Oui bien sûr ! Aucun soucis pour moi."

Astrae, elle n'a qu'une seule hâte, découvrir ce nouveau moyen de locomotion qui lui fait, certes, un peu peur, mais qui semble incroyable à ses yeux. Petit sursaut lorsque la planche se met à avancer, l'oracle vient s'accroche à l'avant-bras qui la tient, faisant tout pour se concentrer sur son équilibre que sur sa peur de tomber, écoutant les recommandations de son oiseau qui s'improvise un peu coach pour la jeune sorcière.

" C'est trop bien !!"

Qu'elle ne peut s'empêcher de dire toute de même, passé le temps de l'angoisse de la nouveauté. C'est avec les yeux pétillants qu'elle fixe l'horizon devant elle, prenant confiance en elle et en Silas à mesure qu'ils avançaient.


Tout ce qui est en italique est en pensée.

TW : aucun

« Très bien, je te fais confiance alors ! » Il plisse ses paupières avant de hausser ses sourcils, les fronçant ensuite sans trop savoir comment lui sourire ni quoi lui répondre ; c’est qu’il n’a pas tellement l’habitude qu’on lui dise ça, lui. Du coup, est-ce qu’elle fait bien de lui accorder sa confiance ? S’il se déplace le plus souvent sur son skate, si bien qu’il le mène même au bar et le laisse traîner un peu partout, il doit bien reconnaître que c’est la première fois qu’il va transporter une vraie passagère… Icarus ne comptant pas vraiment, vu sa taille et son poids moindres. La dernière fois qu’il a été accompagné, c’était de Caleigh ; autant dire qu’ils étaient bien trop jeunes pour prendre tout l’espace de la planche.

Mais puisqu’il est désormais trop tard pour revenir sur sa proposition, et qu’il a suffisamment le goût du chaos pour tenter l’aventure, le coréen ne tarde pas à la rejoindre sur la planche, se positionnant derrière elle afin de pouvoir plus facilement la rattraper si la malheureuse novice tombe. « Oui bien sûr ! Aucun soucis pour moi. » Quoi qu’elle lui donne son accord, la main de l’homme ne s’approche pas encore de la hanche féminine puisque, pour l’heure, il balaye surtout les alentours du regard, attendant sagement que quelques voitures passent avant de dire, d’une voix enjouée :  « Allez, accroche-toi ! » Craignant que la première secousse ne la fasse tomber, il passe machinalement son bras autour d’elle, sans aucune mauvaise pensée.

Il sent qu’elle s’accroche à son bras mais, comme elle ne semble pas effrayée par les sensations de glisse, il descend un de ses pieds pour leur donner de l’élan, gagnant ainsi de la vitesse pour se faufiler entre les voitures, jusqu’à atteindre l’autre rue. « Tout va bien ? » Demande-t-il à sa passagère, en pliant légèrement ses genoux et exerçant une légère pression sur sa hanche pour qu’elle en fasse de même, afin qu’il puisse tourner à l’angle d’une rue. « C'est trop bien !! » Elle a l’air d’une enfant, ce qui ne peut qu’attendrir le coréen qui, sentant l’air s’engouffrer dans ses cheveux et venant buter contre sa peau, plisse légèrement ses paupières en souriant avec douceur. « Si ça te plait, alors… » Malicieux, il descend de nouveau l’un de ses pieds — celui qui est le plus en arrière, le gardant perpendiculaire à la planche, pour prendre de l’élan. Ils vont de plus en plus vite, et quand bien même la sensation de liberté est grandement agréable, il ne peut s’empêcher de remonter l’une de ses mains pour tenir son chat posé sur son épaule, craignant qu’il ne tombe à la renverse dans un virage. « Le théâtre, tu m’as dit ? On n’est pas loin… » Enfin, s’il n’y a pas de complication en route…

TW : anxiété

La route est belle, rien ne semble pouvoir les arrêter et Astrae a l'impression de découvrir une toute nouvelle passion. Zorya avait raison c'était un peu comme le patin à glace, enfin, elle retrouvait au moins cette sensation de liberté, cette adrénaline dans ses veines, une fois arrivée à destination, elle demanderait à l'autre sorcier s'il voulait bien lui apprendre l'art du skate, l'oiseau n'a pas l'air content d'entendre ça dans les pensées de sa petite oracle, mais qui est-il pour lui interdire de découvrir de nouvelles personnes, c'est lui, après tout, qui souhaitait qu'elle s'ouvre un peu plus aux autres. Quelques cailloux viennent tout de même rendre une petite partie du chemin moins stable, mais au lieu de paniquer comme au début de leurs périples, la sorcière se met à rire de bon cœur, il n'y avait actuellement plus aucune angoisse, plus aucune trace de nervosité à l'idée d'être dans cette ville imposante, impressionnante, où tout était oppressant pour l'enfant des vergers. Non, elle se sentait aussi libre et légère qu'un oiseau, dans une petite bulle de bonheur, éphémère peut-être, mais pourtant bien présente qui lui faisait le plus grand bien actuellement. Gagnant en confiance, la sorcière se laisse porter sur la planche, vient même légèrement changer sa position pour être plus stable encore, son équilibre ne lui faisant pas défaut et elle en était plus qu'heureuse !

" Oui, c'est bien ça, au théâtre !"

Et quand elle apprend qu'ils n'en sont plus si loin la petite fée sourit encore plus, décidément, ce moyen de locomotion était encore plus rapide qu'un bus ou qu'une voiture, il lui fallait absolument en apprendre plus pour au moins se déplacer ainsi pour ses prochaines sorties, ça pourrait bien lui sauver la vie en cas de transport supprimé et puis c'était tellement amusant... " Mais je t'obligerais à porter casque et protection si tu décides vraiment de t'y mettre pleinement." Astrae vient pouffer un peu en entendant les remontrances de la mésange qui, visiblement, s'inquiète beaucoup pour sa sécurité.

" Dis, un jour tu pourrais m'apprendre à faire du skate pour de vrai ? Ça m'a l'air vraiment super pratique dans la vie de tous les jours, enfin au moins en ville ! "


Tout ce qui est en italique est en pensée.

TW : aucun

Si elle profite pleinement du paysage et du voyage, son chauffeur tente de rester pleinement concentré sur la route, ne voulant pas que la novice subisse une malheureuse chute car, il sait à quel point l’engin roulant ne pardonne pas. Il ne compte plus les fois où, enfant, il s’est retrouvé avec le genou en sang ou les coudes éraflés par le contact du bitume, rejoignant leur maison pour subir les bons soins de sa soeur aînée, qui était bien la seule à se préoccuper de ses blessures. De son point de vue, il considère que la blonde est d’une constitution bien trop fragile pour endurer un quelconque accident alors, plissant légèrement ses paupières sous les assauts du vent, il accélère leur allure sans toutefois prendre trop de risque.

« Oui, c'est bien ça, au théâtre ! » Il hoche son menton de haut en bas, seule réponse qu’elle ne peut distinguer puisqu’il se situe dans son dos, mais elle ne semble pas s’en formaliser puisqu’elle est totalement absorbée par cette sensation d’infinie liberté qui vient la saisir, et qui peut s’apparenter à une impression de vol. Lorsqu’on est suffisamment à l’aise, on peut réellement oublier la planche qui grince sous les talons.
      En quelques minutes, les deux Sorciers arrivent à destination ; du moins, c’est ce qu’il croit. Ralentissant le pas, il interrompt sa planche en posant son pied arrière sur le sol, balayant les alentours d’un regard hésitant.  « Euh… C’est ici ? » Non pas qu’il manque de points de repère mais… « Il me semble que je reconnais le coin. »

« Je n’ai pas trop le sens de l’orientation, il paraît. »  Entreprenant d’attraper son Chat pour le déposer de nouveau sur le sol, ce dernier secouant vigoureusement son corps comme pour se libérer de l’inconfort et du stress accumulés durant le voyage, Sílas est plutôt surpris de la demande que lui formule la petite fée. « Dis, un jour tu pourrais m'apprendre à faire du skate pour de vrai ? » Il hausse ses sourcils avec amusement, sans réprimer le sourire attendrit qui vient prendre possession de ses lèvres. « Ça m'a l'air vraiment super pratique dans la vie de tous les jours, enfin au moins en ville ! » « Ça l’est, oui. » Reconnait-il en reposant un pied sur sa planche pour l’immobiliser, l’aidant à descendre si elle en éprouve le besoin. « Je peux t’apprendre si tu veux, oui. Avec plaisir même. » Il a l’air hésitant, mais c’est principalement parce qu’il n’a pas l’habitude de se sociabiliser : en réalité, il est très heureux qu’elle lui demande. « Tu es aéro, aussi ? » La déduction vient de son familier volant, une ironie quand on sait que lui-même possède un Chat.

TW : anxiété

Et bien vite, le théâtre se montre enfin. Astrae est partagée entre le fait d'être soulagée d'y arriver et de ne pas faire trop attendre son rendez-vous et aussi un peu triste de voir son aventure se terminer si vite. Le skate était quelque chose de révolutionnaire dans l'esprit de la sorcière, elle avait pu parcourir en quelques minutes ce qu'un bus aurait fait en plus ou moins vingt minutes et c'est bien pour ça qu'elle décide toute seule comme une grande qu'elle prendrait des cours de planche à roulette. Cette dernière vient d'ailleurs s'arrêter, alors que l'aéromancien vient demander si c'est bien ici. La petite fée descend alors de son fidèle destrier pour se retourner vers celui qui l'avait bien aidé sur ce coup, lui offrant un grand sourire, ses yeux pétillants toujours autant que lorsqu'ils étaient partis. Ainsi, Zorya ne serait plus obligé de faire l'interprète dans son esprit et pourrait se reposer un peu vu que sa sorcière allait pouvoir lire sur les lèvres du plus âgé.

" C'est bien ici ! On est juste sur un des côtés des bâtiments, c'est pour ça qu'on n'a pas trop cette impression."

Voyant alors le félin retrouver la terre ferme, Astrae vient s'accroupir devant lui, le laissant se secouer, avant de s'exclamer, d'une voix plus douce.

" Merci d'avoir accepté de nous laisser ta place pendant quelques minutes."

Et puis, aussi vite qu'elle était arrivée, la voilà qui se redresse une nouvelle fois, venant formuler sa demande d'en apprendre un peu plus sur cette nouvelle passion qui s'était découverte. Et c'est presque en sautillant de joie qu'elle réagit, quand elle voit que Silas accepte, même si elle se calme un peu quand il lui demande si elle était, elle aussi, aéro ? " Aéromancienne, petite tête !" " Eh, ce n'est pas gentil ça..."

" Non, du tout, pourquoi ? "
" Sûrement parce que tu as un oiseau sur la tête."
" Oh, c'est vrai que la plupart ont des oiseaux... mais malgré ça, je suis botanomancienne ! "

Elle lui aurait bien fait une petite démonstration, mais ici, il n'y a pas vraiment de verdure, encore moins en cette période de l'année. Elle a beau regarder tout autour, elle ne voit même pas un seul brin d'herbe. C'est vraiment triste, la ville...

" Je t'aurais bien fait une petite démonstration mais bon... On est en ville et c'est nul pour ça, un peu... Oh ! D'ailleurs, je m'appelle Astrae ! "

Si elle avait eu pendant quelques instants une moue plus attristée, elle retrouve bien vite son sourire, venant tendre une main amicale au coréen.

" Et merci pour la course, mais aussi pour les futurs cours !"
" Tu n'oublie rien, peut-être ?"

Les yeux de la petite fée se lève vers le ciel, comme pour tenter de poser son regard sur l'oiseau toujours perché sur le haut de sa tête.

" Non ? Je ne crois pas ?"
" Comment tu veux le contacter pour tes cours de skate ?"
" Euh... oh ! Oui, je peux te donner mon numéro de téléphone si tu veux, pour voir quand tu peux me donner des cours ! "

Elle vient d'ailleurs chercher la petite machine dans son sac fourre-tout qui est bien évidemment, bien rempli.

" Oh, d'ailleurs, ça ne posera pas problème si je ne suis pas aéromancienne, pour le skate ? En tout cas, j'espère qu'un jour, je serais aussi forte que toi."



Tout ce qui est en italique est en pensée.

TW : aucun

En apprenant qu’il a conduit la demoiselle à bon port , il ne peut s’empêcher de vouloir conserver une preuve de l’exploit qu’il vient d’accomplir : sans aucune aide et sans consulter le GPS de son téléphone (qui n’est d’aucune aide d’ailleurs), il a réussi à trouver son chemin. Enfin, celui de la blonde puisque, du sien, il s’est considérablement éloigné. Est-ce que Caleigh va vouloir le tuer ? Elle va pouvoir le tuer. « C'est bien ici ! On est juste sur un des côtés des bâtiments, c'est pour ça qu'on n'a pas trop cette impression. » Par instinct, il pivote son buste pour observer les alentours, ses yeux passant sur la façade des dits bâtiments avant de revenir sur le visage de la blondinette, qui irradie de joie. La preuve que le skate est une thérapie.  « Tant mieux alors, parce que je ne t’ai rien dit tout à l’heure, mais j’suis pas vraiment doué pour trouver mon chemin. » Il est peut-être davantage doué pour trouver celui des autres (et des emmerdes) que le sien, même. « Merci d'avoir accepté de nous laisser ta place pendant quelques minutes. » Il ne leur a pas laissé sa place sinon elle aurait été le chauffeur, mais il leur a laissé de la place ; la formule maladroite le fait néanmoins sourire, si bien qu’il est trop attendri pour la corriger. « Avec plaisir, c’était marrant. » « Parle pour toi. » Précise Icarus qui, visiblement, n’est nullement assoupli par la douceur de la petite fée.

Intrigué quant à la Sorcière qui se tient devant lui, il en déduit, par l’espèce de son familier, qu’elle est une aéromancienne comme lui mais… « Non, du tout, pourquoi ? » Il fronce les sourcils, pendant que Icarus frotte sa griffe contre le skate, sans se préoccuper de la conversation. « Sûrement parce que tu as un oiseau sur la tête. » Précisément, oui. Visiblement l’oiseau est le moins perché des deux. « Oh, c'est vrai que la plupart ont des oiseaux... mais malgré ça, je suis botanomancienne ! » Le sourire revient sur ses lèvres et il annonce, sans trop réfléchir : « Ahhh d’accord ! Je suis végétarien, moi. » Puisque c’est la première réponse qui lui vient, il y a sûrement un rapport : il suffit de le chercher. « Je t'aurais bien fait une petite démonstration mais bon... On est en ville et c'est nul pour ça, un peu... Oh ! D'ailleurs, je m'appelle Astrae ! » Délicatement, il se saisit de la main qu’elle lui tend pour la serrer dans la sienne, sans détourner le regard. « Enchanté, moi c’est Sílas. »

Les présentations faîtes, il libère sa main pour que la sienne puisse revenir sur sa hanche, tandis que son Chat grimpe sur le skate comme pour se tenir prêt à repartir. Rappelée à l’ordre par son familier, qui a établi un nid dans ses cheveux, la demoiselle ne tarde pas à réclamer le numéro du musicien… Elle est donc bien déterminée à apprendre l’art du skateboard. « Pas de souci… » dit-il entre deux élans rieurs, le numéro de téléphone de sa comparse afin de le glisser dans la poche de son pantalon, ne pouvant s’empêcher de la comparer à une enfant. « Promis, je te recontacte. » Sur sa planche, le Chat lève les yeux au ciel en soupirant, visiblement peu réjoui de cette amitié naissante… Il va devoir supporter l’oeuf poilu. « Oh, d'ailleurs, ça ne posera pas problème si je ne suis pas aéromancienne, pour le skate ? En tout cas, j'espère qu'un jour, je serais aussi forte que toi. » Posant un pied sur son skate, il secoue lentement son menton de gauche à droite, gardant un sourire rassurant aux lèvres. « Pas du tout, tout le monde peut en faire ! Et tu sauras bien en faire parce que tu vas avoir le meilleur professeur…  » Relevant sn poignet, il se désigne avec son pouce tendu, ses autres doigts repliés contre sa paume. « Moi. »

Quelques secondes plus tard, son téléphone se met à vibrer et il grimace en regardant quel nom s’affiche sur l’écran tactile… Sa soeur. Évidemment, elle l’attend depuis plus d’une heure, maintenant. « Je vais devoir y aller… » En parlant, il écrit un rapide message à Caleigh pour lui promettre qu’il sera bientôt là — sans préciser dans combien de temps cependant, entreprenant ensuite de ranger son téléphone pour commencer à s’éloigner, en disant : « On se revoit pour le skate ! Fais attention à toi ! » « Et à ton oeuf. » Marmonne le Chat sans même se retourner vers le principal concerné, juste avant qu’ils ne disparaissent dans la foule, grâce à leur skate : le véritable héros du jour.

TW : anxiété

" Pourtant, tu as réussi à trouver le mien ! J'espère que tu ne te tromperas pas tout de même en repartant d'ici..."

Il ne manquerait plus que par sa faute, le coréen ne retrouve plus son chemin, pire, se perdre complètement dans cette ville immense aux yeux de l'oracle des bosquets. Remerciant le sorcier et son familier pour la petite place qu'on lui avait faite sur la planche à roulettes, Astrae reste un peu surprise de la question qu'on lui pose concernant le type de magie qui voulait dans ses veines. Elle ne comprend pas réellement pourquoi et il faut l'intervention de son volatile pour comprendre enfin le lien. La réponse de Silas la fait sourire, cette fois-ci, c'est à Zorya d'être totalement perdu, quel était le rapport avec le fait d'être végétarien ?

" Comme quoi, on peut être bien des choses indépendamment de notre magie ! "

Astrae semblait avoir compris, elle, c'était peut-être le principal ? L'oiseau se demande parfois, alors qu'il regarde les deux sorciers enfin faire des présentations en bonnes et dues formes, décidément, ils paraissent tous les deux aussi à l'ouest en matière de socialisation... mais peut-être que c'était une bonne chose, au moins, ils se comprendraient un minimum parfois, qui sait... Donnant son numéro de téléphone à celui qui serait désormais son professeur de skate, la petite fée offre un grand sourire celui qui se lance des fleurs, se proclamant meilleur professeur, apparemment.

" C'est vrai que tu m'as impressionnée, j'ai vraiment hâte de commencer !"

Et puis, le temps les rattrapent, alors que l'aéromancien vient rappeler qu'il doit y aller, Astrae aussi, en soi ... Ainsi, les voilà qui se séparent, Silas repartant sur son skate avec son chat, la sorcière restant quelque peu sur place le temps de voir ses sauveurs disparaitre dans la foule, priant pour qu'ils retrouvent toujours leur chemin à partir de maintenant avant de repartir rejoindre la personne qui l'attendait déjà, sans être trop en retard par rapport à ce qu'elle annonçait au départ. Et tout ça, grâce à Silas et sa panthère miniature, comme disait Zorya.


Tout ce qui est en italique est en pensée.