tw: deuil, décés d'un être cherChaussons grenouilles aux pieds, tu as laissé ta cascade de cheveux blonds dévaler sur tes épaules. Ils sont encore humides de la douche que tu as prise. En pyjama piloupilou, tu verses les bonbons qui piquent dans un saladier en sifflotant alors que les amplis dégueulent de la musique pop. Tu en prends un et éclates de rire au pic-pic sur ta langue, au frisson qu'il te colle. Il y a de l'amusement, une joie toujours terrible, sensible de se retrouver avec Shelley. Il y a un peu de Mapa en elle. Il y a tellement de ses souvenirs que vous partagez, vous racontez encore. Il y a l'impression de lae retrouver, d'être encore aimée par iel dans ses yeux. C'est comme si sa mémoire ne mourrait jamais. C'est comme si iel était encore parmi vous dans les pas de la nécromancienne.
Il y a un rire sucré aux paroles de Shelley alors qu'elle arrive dans l'entrée : "
Ne t'inquiètes pas ! Iels ne mourront pas de faim et sont sans doute devant amour, gloire et beauté, il y a un petit sourire espiègle. Un peu de malice au fond des yeux.
Oh j'ai trouvé tes bonbons préférés. Tu agites le saladier pour faire entendre le bruit des bonbons qui roulent.
Je vais peut-être tous les manger le temps que tu arrives jusqu'à moi, que tu fais en riant en reprenant un autre qui pique ta langue une nouvelle fois et te colle un autre frémissement. " Et tu t'éloignes de la pièce pour passer dans le salon ouvert, aux hautes fenêtres. La lumière du soir est sublime de ce coin d'Edimbourg. Tu t'arrêtes un instant pour la contempler avant de remettre en place les coussins, les boissons et compter que tous les soins de la peau ne sont pas loin. Ton chez toi est à ton image : sublime, toutes en couleur pastel, en tapis moelleux et en jeux de chat ici et là. Tu baisses aussi la musique pour laisser ton amie te rejoindre et que ça ne couvre pas trop ta voix. En un instant, la nécromancienne arrive, posant ses victuailles. L'odeur t'étire un sourire : "
Oh mes préférés, non ? Tes yeux sont à l'image de ces chats heureux de voir leurs friandises préférés.
Tu es un amour, merciii. " Tu la laisses se dépêtrer du manteau, de ses chaussures et du sac à dos. Tu lui tends une paire de chausson avec une sorte de petite guirlande qui s'allume à chaque pas. Tu souris en voyant le familier passer son museau par l'ouverture, ainsi que ses longues griffes. "
Bonsoir Archie, tu vas bien ? Oh bien sûr pour Taby. Tab ? Taby ! Tu appelles de ta voix alors que le tripatte descend lentement, prudemment l'escalier en colimaçon. Il s'étire sur la dernière marche et miaule doucement avant de voir les griffes de son ami de toujours.
Miaaaaaoooou, que le chat fait en se précipitant vers le sac, frottant sa tête sur le museau du familier.
Jamais loin, tu vois ! " Tu le retiens de tenter d'entrer dans le sac pour laisser le familier en sortir, étendre ses pattes et son museau hors de l'objet.
Il y a un rire quand Tab' se précipite vers lui, aussitôt libéré et se frotte doucement avant de ronronner et d'exposer son ventre avec délice et plaisir. Au moins, il y a les deux là qui se sont bien trouvés et sont toujours heureux de se retrouver. Tes yeux reviennent vers Shelley, ses boucles, son sourire et ses bras grands ouverts. Tu n'hésites pas une seconde à venir t'y lover, à la prendre aussi dans tes bras, de tout ton petit corps. "
Oh tu m'as tellement manqué ! Que tu expires avec douceur, chaleur. Et il y a tout ce dont ton coeur a besoin dans ses bras, dans sa tendresse. Il y a l'impression qu'elle, au moins, elle ne t'oubliera jamais. Qu'elle ne te délaissera pas. Tu frictionnes son dos avec douceur et tendresse :
ça me fait plaisir que tu viennes pour moi. Parce que tu es consciente que bien des sorcier‧e‧s ne s'y aventurent plus depuis le premier juin. Parce que tu sais que l'humanité fait peur. Parce que, toi-même, t'as peur de te retrouver seule. Parce que, toi-même, t'es pas sûre de savoir vivre sans elleux, sans la magie qu'iels laissent dans ta vie. Et ce besoin maladif, agressif d'amour demeure, dévore et pille les coeurs.
Et toi ? Tu soupires à la femme, relevant les yeux vers ses traits, les quelques rides qui rendent son visage encore plus beau. Certaines personnes vieillissent bien et se parent de tant de couleurs avec les années comme si les années laissaient les rires et la douceur s'égrainer. Une main remonte à son visage, caressant le bord d'une cerne. Les sourcils se froncent et se froissent :
qui perturbe tes nuits ? " Derrière le ton léger, l'amusement, il y a pourtant la réalité d'une inquiétude. "
Est-ce que tu veux me raconter ? Ou tu préfères qu'on choisisse des bandeaux pour les cheveux en papotant ? " Tu ne forces jamais à te glisser là où tu ne peux pas, où tu ne dois pas. Petite, tu as appris qu'il y a des secrets hors d'atteinte. Petite, tu as compris que si tu étais magique à ta façon, il y en a des tonnes d'autres de l'être. Et chacun‧e a ses secrets, chacun‧e a ses démons dans le fond du coeur et des trippes.