Contre-soirée
2 participants
Saint Patrick
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Trombinoscope :
Face claim : Ryan Gosling
Pronoms RP : he/him
Âge : 43ans
Tuer le temps : Contrôleur des taxes (actuellement en arrêt) + Membre de la Garde depuis ses 18 ans (actuellement décidé à foutre le bordel)
Familier : Une pieuvre, pendant 4h.
Compte en banque : 3274
Arrivé.e le : 10/03/2024
Messages : 2025
Champion.ne :
Contre-soirée
mi octobre feat @Marilou de Mercœur
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La chanson de Gabriel"Un, deux ?"
Le micro fonctionne parfaitement, la musique se lance, les lumières se tamisent et les encouragements lui font déjà dodeliner de la tête de plaisir. Soirée néon oblige, le voilà affublé de son jogging fluo, d'un t-shirt blanc, de son plâtre et de son écharpe assortie. Il a même enfilé des lunettes dorées, au cas où il se mettrait à pleurer comme souvent depuis le 15. Le haut du corps bloqué, mais le cœur prêt à hurler, y'a qu'ici, que Gab veut bien expier ses pêchés."I gotta take a little time... A little time to think things oooover".
Il en a du temps en ce moment. Tellement d'heures pour réfléchir, entre deux balades, deux tentatives de sieste, deux leçons données aux nouveaux Gardes. Putain qu'il en a du temps pour réfléchir et repenser à tout ce bordel. À tout ce qui lui a traversé la tête, a tout ce qu'il a fait, a tout ce qu'il a tenté. A tout ce qu'il a prit, aussi."Now this mountain I must climb... Feels like the world upon my SHOULDERS."
Sa voix est dans le rythme, pas très agréable, un peu cassée, un peu fausse, mais on s'en fiche. Le karaoké a toujours fait partie de ses petits plaisirs. Et ces derniers temps, Gabriel ne peut pas faire grand-chose d'autre à part chanter dans des salles obscures, où la chaleur est étouffante et l'ambiance euphorisante. Où il peut sourire au point où personne ne peut le reconnaitre. Ouais, ce soir, il y a un peu de Florence dans ce visage qu'il cède au public du CC Bloom."In my LIFE, there's been heartache and pain. I don't know if I can faaaace it again".
N'lui parlez pas de douleurs. N'lui parlez pas d'y faire face, de continuer sans se plaindre alors que le micro devant, il n'peut même pas le tenir et jouer avec. Le timbre qui monte, s'élance, se fiche bien des fausses notes et du grain qui ne convient pas au hit planétaire. Y'a le cœur qui s'exprime, l'angoisse qui disparaît, le public qui l'encourage. Y'a le Garde qu'est plus là, l'homme qui se relâche. L'humain qui apparaît."Can't stop now, I've traveled so FAAAAR... "
Il n'a rien d'un crooner Gabriel, sauf peut-être dans le nombre de galères ou de merdes qui lui restent en travers de la gorge et du cœur. Il en a fait du chemin ces derniers temps, bien plus en 6 mois qu'en 3 ans. Parfois, le matin, il reste allongé dans son lit et se demande à quoi va ressembler le lendemain. Et le surlendemain. Et la suite de la semaine. Quand son chemin va s'arrêter, quand il empruntera le nouveau. Quand il pourra arrêter de clore les yeux, sur ce qu'il doit continuer de faire en attendant."...To change this lonely lifeeeeeeeee."
Le public applaudit en rythme, les sifflements le gorgent d'énergie, ses mèches blondes virevoltent en arrière dans un mouvement de tête digne d'un concert des années 90. Il est prêt Gab. Prêt à tout lâcher, prêt à s'élancer, prêt à foutre un bordel qui sera consigné dans les chères archives du Conseiller."I WANT TO KNOW WHAT LOVE IIIIIS! I WANT YOU TO SHOOOOW ME!"
Et en face, ça lui répond. Celleux qui n'ont pas de micro, mais adorent son enthousiasme, celleux qui chanteront après lui, celleux qui aiment le karaoké autant que la vie. À défaut de bien chanter, Gabriel, il a de la voix. Et tellement besoin de crier. Tellement besoin de se sentir vivre. Ses pieds marquent le rythme, sa tête s'élève vers les spots lumineux. Ils passent du rouge carmin au jaune solaire, sont comme des flammes qui dansent contre sa tignasse décolorée. Gabriel, il ressemble presque à une star, perché sur l'estrade, avec ses lunettes clinquantes. Presque à une étoile, sur le point d'exploser. Supernova en approche, fausses notes assurées."I WANT TO FEEL WHAT LOVE IS! I KNOW YOU CAN SHOOOOW ME!!"
---
"Super ta presta' Gab !"
On n'ose par lui taper sur l'épaule ce soir, mais il sent que le cœur y est. Il est un habitué du CC Bloom Gabriel, même si ici, personne ne sait ce qu'il fait dans la vie. Parler d'impôts, dans un bar, c'est jamais une bonne idée, surtout quand il y ajoute "je contrôle surtout les entreprises, pas les particulie·res." Non ici, il n'est qu'un client régulier, qui aime les jus de fruits, les cacahuètes et les chansons romantiques des années 80. Et Bishop Briggs. Peut-être que pour la fin de la soirée, il s'essayera sur "River", mais ce serait mieux à deux. Histoire de ne pas être le seul à péter le micro et jurer sur scène.
Le bol de cacahuète est derrière le bas et ça l'ennuie. Les serveureuses sont occupé·es. Il pourrait tirer son bras de son écharpe, mais malgré le tramadol prit deux heures avant, la douleur est encore bien là. Gabriel, il refuse de passer à plus fort, bien conscient des effets d'accoutumance qui viennent avec de la codéine ou de la morphine. Le tramadol, c'est peut-être moins puissant, mais les risques de dépendance sont aussi moins présents."He. M'dame. Vous pouvez... m'attraper le bol de cacahuètes s'il vous plait ?" Qu'il demande à une blonde, elle aussi sans personne à côté. Visiblement, c'est le sous-thème de la soirée : Néon, solitude et blond décoloré.
Candide
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Trombinoscope :
Face claim : Dove Cameron
Pronoms RP : ELLE ; pronoms féminins
Âge : 24 ANS ; même pas un quart de siècle.
Tuer le temps : CHANTEUSE, POPSTAR, INFLUENCEUSE ; l'amour de la scène dans les veines, une voix enchanteresse, un sourire innocent et parfois un peu canaille.
Familier : AUCUN ; longtemps, son absence te pinçait le coeur. Longtemps, tu n'as pas compris pourquoi tu n'étais pas aussi spéciale que tes demi adelphes. Mais maintenant, tu en as pris ton parti.
Compte en banque : 186
Arrivé.e le : 11/09/2024
Messages : 58
Champion.ne :
La lumière tamisée, les éclats de joie, et un sourire se tisse, s'immisce en réalisant qu'au delà du bouillon sentimental du loft, il y a une vie qui continue. Il y a la sensation d'avoir été coupée, d'avoir occulté les choses simples au milieu de Filomena et de tout ce qui s'est passé cette nuit-là, ce soir-là. Il y a la question demeurant sur tes lèvres : est-ce que ça lui plairait de chantonner lors d'une soirée neon ? Est-ce que cela ramènerait un peu de chaleur, de douceur dans ses grands yeux clairs ? Tu as l'impression qu'il y a un monde entre la Filomena du concert et celle que tu as fait rentrer chez toi. Il y a une succession de planètes entre la pétillante, l'aveuglante séductrice et la personne roulée en boule sous l'épais duvet. Alors tu chantes pour elle. Alors tu lui fais couler des bains chauds. Alors tu en prends soin comme Mapa prenait soin de toi : dans la douceur, dans l'amour, dans les chants qui la ramèneront à la maison.
Si seulement les gros lourds cessaient d'envahir ton espace pour la protéger.
Si seulement on lui foutait la paix. C'est pas la reine d'Angleterre non plus !
Ou peut-être que oui ? Hmph, tu n'en sais trop rien mais vu le regard de ton adelphe, tu n'es pas certaine de vouloir totalement le savoir. Pas maintenant, en tout cas. Quand elle voudra te le dire, elle te le dira. Tu n'es pas pressée, ni inclinée à lui sortir les vers du nez. Il faut déjà qu'elle aille mieux, que les plaies se referment, que la douleur soit repoussée dans la marée. Il faut déjà qu'elle te sourit un peu, qu'elle le veuille. Rien d'autre ne t'importe.
Tu as pris quelques jours de congés, prévenu agents et autres staff pour qu'on ne vienne pas te voir. Néanmoins, il fallait bien retourner travailler. Il fallait bien continuer à sourire, à honorer les contrats. C'est ainsi que le lieu a été réquisitionné en début de journée pour servir d'égérie pour un gloss. Le shooting photo bouclé, démaquillée, la tenue remise dans sa housse, tu n'as pas voulu rentrer tout de suite alors que les rires commençaient à se faire entendre. Alors qu'on installait les lieux pour la soirée. Tu as emprunté un haut à sequins, une jupe à paillettes et tes meilleures santiags argentées pour les rejoindre. Il y a comme une envie d'oublier. Il y a comme une nécessité de penser à autre chose. Comme une envie de s'évader, de se laisser aller.
Armée d'une pinacolada, tu as observé la salle se remplir, adressant des sourires aux gens qui te dévisageaient. Tes cheveux blonds cascadent dans ton dos, le make-up a souffert des projecteurs, des prises de photos. Personne ne t'a dérangé, demandé la moindre chose. Il y a peut-être eu des murmures, des regards interrogateurs mais rien qui ne dure jamais. Et tu as balancé ta tête au rythme des chansons écorchées et applaudis quand le rythme montait. Ce soir, iels s'en tapent de chanter juste, d'être lae plus belleau. Ce soir, il n'y a que les neons, l'énergie, l'envie d'être ici et pas ailleurs. Et il y a ce gars qui chante comme si sa vie en dépendait, comme si personne ne le regardait. Le jogging se reflète dans la lumière, les cheveux blonds sont dégagés alors qu'il s'élance au son du hit planétaire. Et tu frappes dans tes mains, tu l'encourages à coup de "vas y, neeeeon boy, c'est ton mooooment ! " Là, sur scène, il est la star du moment. Il est l'idole des jeunes et sa voix explose. Les cassures et les fêlures ne dérangent pas ton oreille sensible. Tout ce qui se sent c'est ce qu'il jette : l'amour, le chagrin, les petits drames de sa vie. Et c'est spectaculaire alors que tes yeux pétillent, que tu jettes des " loooove " et des " shooow " pour l'accompagner.
Et toi aussi, ça te fout des frissons. Toi aussi, tu décolles et tu t'envoles.
D'autres chanteureuses sont passé‧e‧s derrière neon boy mais aucun qui ne te transporte autant. Tu tournes doucement les glaçons dans ton verre. Les alentours te semblent bien calmes alors que les un‧e‧s et les autres semblent se questionner, rire, boire. Il faudra que tu reviennes avec Fil. Tes pensées sont à la dérive lorsque le fameux neon boy te parle. Tu clignes plusieurs fois des yeux, un sourire et tu comprends enfin ce qu'il veut. "Oh ! Bien sûr ! Tu glisses en attrapant le bol à côté de ton verre ainsi que ce dernier, en sifflant une gorgée à la paille. Tu fais deux pas dans tes santiags à talons, posant délicatement le bol face à lui. Tu te poses à ses côtés sans demander si tu peux t'installer, les yeux étincelant comme une mer sous le soleil. Des cacahuètes pour Neon Boy ! Le trait d'humour est charmant sur la petite attention. Est-ce que ça va aller pour les attraper ? Vous ne semblez pas en état. Du doigt, tu fais un moulinet pour indiquer son état et ses bras. Sale journée, mh ? Et tu te rends compte de ce que tu glisses, esquisses et glisse : enfin je veux pas parler de vos bras ! Et puis, il y a une voix qui t'appelle : Mari', c'est ton tour ! Oh pardon, un clin d'oeil complice, on m'appelle. Vous voulez bien garder mon sac à main ? " Tu as un sourire prêt à avaler tous les cafards ce soir. Tu as le monde à tes pieds lorsque tu te redresses, passant une main dans tes cheveux pour t'avancer sur scène comme la star née que tu es.
Tu attrapes le micro alors que la musique se lance. L'électro résonne et tu portes l'objet à tes lèvres, lâchant les premières notes de Break Free : "If you want it , une respiration, take it. " Et il y a les spotlights, les regards pour lesquels tu vis : oh l'attention, l'admiration. Très vite, ça frappe dans les mains au fil de la chanson. Très vite, il y a des sifflements admiratifs. Tu chantes avec aisance, jouant avec ton public sur quelques pas de danse, quelques expressions mi-innocentes, mi-éblouissantes. La chanson est éclatante, incroyablement difficile et tu lâches un rire à un moment en butant sur un mot ou en t'embrouillant. Un petit haussement d'épaules, un sourire absolument solaire alors que tu reprends l'air de l'air : " This is the part when I break free (...) Et d'un coup ta voix prend en puissance : Oooooh, baaaby, this is the part when I say I don't want ya. I'm stroooonger, et tu plies ton bras pour montrer ton biceps et l'absence de muscle avec une petite moue peu convaincue than I've been before. This is the part when I break free. 'Cause I can't resiiist no more. " Et la chanson touche à sa fin dans un tonnerre d'applaudissement, sous les sifflements. Tu te courbes pour faire une révérence et saluer ton public : " Neon boy, la prochaine fois, on chante ensemble ? " Tu as les yeux rivés vers le mec au cacahuètes, bien au courant que tu l'as peut-être un peu piégé. Un sourire innocent et tu remets le micro en revenant te poser à ses côtés : " Merci pour mon sac, un petit gloussement. Tes yeux étincellent et l'amusement suite de la moindre expression, de toutes les fibres de ton corps. Même si je vais devoir le confier à une autre charmante personne pour qu'on puisse chanter ensemble. " Tu n'envisages pas une seconde où il pourrait te dire non, pas un monde où tes charmants caprices ne feraient pas tourner ce monde.
Si seulement les gros lourds cessaient d'envahir ton espace pour la protéger.
Si seulement on lui foutait la paix. C'est pas la reine d'Angleterre non plus !
Ou peut-être que oui ? Hmph, tu n'en sais trop rien mais vu le regard de ton adelphe, tu n'es pas certaine de vouloir totalement le savoir. Pas maintenant, en tout cas. Quand elle voudra te le dire, elle te le dira. Tu n'es pas pressée, ni inclinée à lui sortir les vers du nez. Il faut déjà qu'elle aille mieux, que les plaies se referment, que la douleur soit repoussée dans la marée. Il faut déjà qu'elle te sourit un peu, qu'elle le veuille. Rien d'autre ne t'importe.
Tu as pris quelques jours de congés, prévenu agents et autres staff pour qu'on ne vienne pas te voir. Néanmoins, il fallait bien retourner travailler. Il fallait bien continuer à sourire, à honorer les contrats. C'est ainsi que le lieu a été réquisitionné en début de journée pour servir d'égérie pour un gloss. Le shooting photo bouclé, démaquillée, la tenue remise dans sa housse, tu n'as pas voulu rentrer tout de suite alors que les rires commençaient à se faire entendre. Alors qu'on installait les lieux pour la soirée. Tu as emprunté un haut à sequins, une jupe à paillettes et tes meilleures santiags argentées pour les rejoindre. Il y a comme une envie d'oublier. Il y a comme une nécessité de penser à autre chose. Comme une envie de s'évader, de se laisser aller.
Armée d'une pinacolada, tu as observé la salle se remplir, adressant des sourires aux gens qui te dévisageaient. Tes cheveux blonds cascadent dans ton dos, le make-up a souffert des projecteurs, des prises de photos. Personne ne t'a dérangé, demandé la moindre chose. Il y a peut-être eu des murmures, des regards interrogateurs mais rien qui ne dure jamais. Et tu as balancé ta tête au rythme des chansons écorchées et applaudis quand le rythme montait. Ce soir, iels s'en tapent de chanter juste, d'être lae plus belleau. Ce soir, il n'y a que les neons, l'énergie, l'envie d'être ici et pas ailleurs. Et il y a ce gars qui chante comme si sa vie en dépendait, comme si personne ne le regardait. Le jogging se reflète dans la lumière, les cheveux blonds sont dégagés alors qu'il s'élance au son du hit planétaire. Et tu frappes dans tes mains, tu l'encourages à coup de "
Et toi aussi, ça te fout des frissons. Toi aussi, tu décolles et tu t'envoles.
D'autres chanteureuses sont passé‧e‧s derrière neon boy mais aucun qui ne te transporte autant. Tu tournes doucement les glaçons dans ton verre. Les alentours te semblent bien calmes alors que les un‧e‧s et les autres semblent se questionner, rire, boire. Il faudra que tu reviennes avec Fil. Tes pensées sont à la dérive lorsque le fameux neon boy te parle. Tu clignes plusieurs fois des yeux, un sourire et tu comprends enfin ce qu'il veut. "
Tu attrapes le micro alors que la musique se lance. L'électro résonne et tu portes l'objet à tes lèvres, lâchant les premières notes de Break Free : "
Saint Patrick
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Trombinoscope :
Face claim : Ryan Gosling
Pronoms RP : he/him
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Tuer le temps : Contrôleur des taxes (actuellement en arrêt) + Membre de la Garde depuis ses 18 ans (actuellement décidé à foutre le bordel)
Familier : Une pieuvre, pendant 4h.
Compte en banque : 3274
Arrivé.e le : 10/03/2024
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Contre-soirée
mi octobre feat @Marilou de Mercœur
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"Oh ! Bien sûr !"
Et la voilà qui se rapproche, coupelle de cacahuètes dans une main, verre rempli dans l'autre. Il a un maigre sourire, Gabriel, en se retrouvant avec une telle boule d'énergie à ses côtés. Car non, elle ne fait pas que lui apporter le graal salé, elle s'installe sur le tabouret et le gratifie d'un surnom qui lui fait dodeliner de la tête. De contentement ? D'amusement ? Même lui n'en sait rien. Neon Boy. C'est mieux que Razor, il devrait le proposer à ses collègues. Ça sonne bien à l'oreille, c'est plus brillant. Plus chaleureux. Mais il n'a pas vraiment le temps de renchérir, de lui en trouver un en retour que la M'dame Soleil désigne du bout de son doigt manucuré le fatras de membres qu'il aurait presque oublié. Presque."Ouais, j'ui habitué. Je vais m'en sortir," qu'il lui répond avec un haussement d'épaules - une seule à vrai dire -, avant d'attraper du bout de la main trois cacahuètes et de les ramener vers son gosier, comme pour lui prouver qu'il gère. Si son avant-bras est plâtré et que chaque mouvement de corps lui donne des allures de Robocop, il peut toujours se servir de ses doigts tant que ce n'est pas trop lourd. Ça prend plus de temps, ça l'agace un peu, mais c'est toujours mieux que de demander de l'aide. Il en réclame déjà bien assez actuellement.
Pas le temps de la remercier davantage que la voix de l'organisatrice alpague la fameuse M'dame Soleil, qui s'appelle visiblement Mary. C'est bizarre, d'entendre ce prénom ici, sans que la fameuse Mary, celle qui fait un peu trop chavirer son cœur et qu'il n'a pas vue depuis des mois, ne soit présente. Il espère qu'elle va bien, Gabriel. Que quand le chaos se sera calmé, iels retrouveront leurs habitudes à la maison de retraite, entre manucures et discussions plus ou moins profondes, plus ou moins directes. Peut-être même qu'il lui demandera de lui faire visiter son fichu rafiot, pour lui montrer à quel point il a confiance en elle. Les derniers événements lui ont rappelé que c'est important de dire ce qu'on a sur le cœur, même si ça fout les jetons."Oh, pardon, on m'appelle. Vous voulez bien garder mon sac à main ?"
Il ne sait ni quoi faire du clin d'œil qu'elle lui adresse, ni du sac qu'elle lui laisse, mais ça ne semble pas ennuyer une seconde M'dame Soleil qui file vers la scène avec des airs de superstar. Pendant les quelques secondes de battements entre le chanteur d'avant et elle, Gabriel jette un coup d'oeil au fameux sac avant de se dire qu'au pire, même s'il n'y fait pas vraiment gaffe, elle n'en saurait rien. Les cacahuètes sont plus importantes, non ?
Toujours de dos à la scène, il préfère profiter ainsi du spectacle : y'a pas besoin des yeux pour s'en prendre plein le coeur pendant un karaoké. Et puis, il ne peut pas tenir plus de trois cacahuètes en main et n'a pas envie de faire la girouette toutes les deux minutes vers le bar. Habituellement, ouais, il est le premier à frapper des mains, à encourager, à siffler même. Ce soir, il a un peu plus de mal, mais ça r'viendra, quand il aura fini de grignoter. À la prestation qui illuminera sa tronche, il claquera même des doigts pour accompagner.
Et puis la blonde, elle commence à chanter sur scène. Rectification, elle commence à enflammer la scène. Au point où le quarantenaire ouvre grands les yeux en reconnaissant le tube d'Ariadne Grande. Faut avoir un sacré culot et une sacré confiance pour se lancer sur une telle chanson sans craindre de se péter les cordes vocales au passage. Mais non, M'dame Soleil, elle semble toucher la voie lactée à chaque note poussée. Si le karaoké n'est pas une activité où on vient pour dévoiler ses prouesses vocales, c'est quand même très plaisant quand il y a de la voix, de la présence et du talent. Lui a les deux premiers et assez de charisme pour remplacer le dernier. Elle, par contre... Ce n'est pas un 10, c'est un 100. Ça le fait se retourner, sans aucune cacahuète en main, et son sourire lui donne l'air d'un lampadaire allumé : à tous les étages, y a de la joie, des yeux au sourire en passant par les doigts qui tapotent le rythme sans trop s'en rendre compte. Et puis, y a surtout son regard, qui ne manque pas de surveiller le sac finalement.
Elle semble habituée à être au centre des regards et à prendre la lumière maintenant qu'il la voit chanter. Il manque de s'étouffer de rire en la voyant plier son bras, comme si un biceps allait miraculeusement y apparaître. Et y a la salle qui semble aussi électrisée que lui. Y a tout le public qui s'amuse avec elle, qui répond à chacune de ses moues, de ses sourires, de ses rayons de lumière qu'elle partage sans une once d'égoïsme. Elle a quelque chose de théâtral, la M'dame Soleil, d'éblouissant aussi et le Garde se retrouve scotché à sa prestation comme une mouche sur une tapette. La vie déborde de ses gestes, de sa voix, de son amusement et y a une autre réalité qui semble se créer autour d'elle à chaque seconde de sa chanson. Une réalité si belle que Gabriel en oublie sa douleur, et même ses cacahuètes. Putain, elle envoie, la M'dame Soleil."Neon boy, la prochaine fois, on chante ensemble ?" Qu'elle balance en sa direction, à la fin de son concert. Car c'en était un, sans une once d'hésitation ! Et lui, il répond rien, lève juste son bras plâtré et claque des doigts avec le peu de force qu'il lui reste ce soir. Elle l'a mérité.
Quand elle revient près de lui, en le remerciant pour ce sac auquel il a bel et bien prêté attention, il lui répond d'une simple moue. Personne ne s'en est approché pendant que lui était entrain de se prendre un coup de soleil et un shot de bonheur, car tout le monde était occupé à crépiter de joie, en l'entendant s'éclater."Même si je vais devoir le confier à une autre charmante personne pour qu'on puisse chanter ensemble." Y a tellement de paillettes dans ses yeux que pendant une seconde, Gabriel se demande si elle ne va pas tourner de l'œil: c'est que ça se demande de l'énergie, de briller pour tout un monde."Mmh.... Vous êtes vraiment sûre ?" qu'il répond, en laissant traîner les mots, un peu amusé par sa prochaine réplique qui attend sur le bout d'sa langue. Gabriel aussi, il a ce côté théâtral quand il est dans ce monde. Bien loin de l'homme fermé de la Garde, du gars des impôts concentré, du fils respecté, du frère détesté, du père désolé. On ne s'imagine pas Gabriel Selvaggi jouer les dramas king, encore moins sourire comme s'il était branché à une prise électrique. Mais ici, tout est différent. Ici, le Selvaggi a l'impression de pouvoir retirer plusieurs couches qui engluent son existence."J'ui pas certain que le monde soit prêt pour un tel duo."
L'épaule qui se soulève à nouveau, le regard qui se plisse de contentement alors que son p'tit sourire en coin, il frôle l'impertinence. Ça fait bien longtemps, que Gabriel n'a pas conversé avec quelqu'un sans qu'il n'y ait rien d'autre que d'la joie et de la chaleur dans ses mots. Pas de sournoiseries, pas de mensonges, pas d'excuse, pas de larmes, rien qu'un échange banal entre deux mordu·es des spotlights aveuglants, deux amoureux·ses du lâcher prise sans inconvénient."Et puis... J'ai pas de paillettes. On peut pas chanter ensemble si on n'a pas d'accessoire en commun, c'est la règle." Il ponctue sa remarque d'un "tsss" si sérieux que sa ride du lion apparaît et creuse un sillon entre ses sourcils froncés. Bah oui, bien sûr, ce serait un manquement au règlement du karaoké, d'y aller sans avoir un élément qui les annonce comme une paire d'artistes. Comme un duo de choc. Comme les dignes successeur·rices d'Eurythmics. Lui, il peut lui passer sa paire de lunettes dorées. Elle... À moins qu'elle se balade avec une casquette à paillettes, pas certain qu'elle ait de quoi le fringuer."Cacahuètes ? " qu'il ajoute, le bout des doigts qui pousse la coupelle encore bien pleine devant M'dame Soleil. Ouais, elle l'a sacrément bufflé, pour qu'il accepte de partager.
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