soldier of heaven with fiery shine ft. Helm

TW : Addiction à une potion, anxiété, gros clichés sur la Russie

Depuis ce matin, Baba Yaga enchaîne les thé à l'eau de lune. Glisse discrètement quelques gouttes de sa mixture dans sa tasse, on pourrait de loin la prendre pour une alcoolique assaisonnant sa boisson. Qu'est-ce qui est pire entre ça et expliquer à des humain·es ce que c'est réellement, ce liquide transparent ? On ne la juge pas vraiment, les clichés ont la vie dure. Avec son accent qui n'a pas complètement disparu et sa tendance à oublier les mots en Anglais au fil des conservations, on jouerais bien every day I'm drinking·mp3 quand on la regarde avec sa flasque à la main. This is Russia Bitch.

Alors, au théâtre de Leith personne n'ose lui demander. Premièrement parce que ça ne se fait pas vraiment frontalement de poser la question à une personne. Deuxièmement, parce qu'on n'ose pas vraiment lui adresser la parole quoi qu'il arrive. C'est vrai qu'elle n'a pas l'air le plus avenant de la ville, qu'il y a une légende autour d'elle au sein des coulisses du théâtre. On met les nouveaux·elles au courant, qu'elle est intransigeante dans son travail pour les former et leur apprendre à tenir une épée correctement. On leur raconte aussi qu'elle a été recrutée après avoir foutu une raclée à quelqu'un dans un bar quand la troupe était de sortie après une répétition tardive.

Dans le fond pourtant, elle n'est pas plus méchante qu'une autre. Aime juste le travail bien fait et souffre malheureusement du symptôme de la RBF : resting bitch face. Il y en a qui blâment ses origines, elle qui vient d'un pays où il parait que l'on ne sourit jamais. D'autres, mettent ça sur le dos de ses origines Nécromanciennes du côté de sa mère. Qu'importe, le résultat est là : Baba Yaga n'est pas souriante. La plupart du temps, ça arrange la sorcière qu'on ne vienne pas lui faire la conversation sur des choses futiles. ça l'arrange aussi que les hommes aient peur de s'approcher d'elle les rares fois où elle accepte une activité de sociabilisation. Ils préfèrent généralement demander à l'une de ses copines, qui leur rit ensuite au nez en leur disant d'oublier immédiatement l'idée d'aller la draguer.

Qu'importe. Tripotant son sachet de thé dans sa tasse en jouant avec le fil, elle lève les yeux vers l'horloge. Vilhelm est en retard. Peut-être les transports ? Ou peut-être que ça ne va pas aujourd'hui, lui non plus. En tant qu'hydromancienne elle est elle aussi bien placée pour savoir que ça n'aide pas, une lune noire. Elle ne sera là que cette nuit, mais depuis plusieurs jours, l'astre nocturne décline de plus en plus : et leur humeur à toustes avec. La magie fluctue, les émotions sont difficilement maîtrisables et les hydromancien·nes à travers le monde font fondre le stock de mouchoirs.

Aujourd'hui, ils doivent revoir ensemble les derniers points d'une chorégraphie que l'acteur travaille depuis quelques temps pour un rôle. Il a travaillé dur, Helm veut toujours bien faire dans la vie et c'est quelque chose qu'elle apprécie chez son compatriote sorcier. Il est toujours de bonne volonté, malgré les difficultés qu'il peut parfois rencontrer. Il n'y a plus qu'à espérer que leurs humeurs respectives s'alignent mieux que les astres actuellement lors de cette séance.

Le thé suffisamment infusé; Baba Yaga prend le temps de se sortir une bar de céréales aux protéines pour calmer ses propres émotions. Peut-être que ça aideras, un peu de chocolat, pour le réconfort ? Pour se stabiliser ? Tout est bon à prendre, quand on est un enfant des vagues dépendant des phases lunaires si capricieuses. Vladimir s'en retrouve d'ailleurs lui aussi indirectement affecté : il mange d'avantages de graines que d'habitude à ces périodes là et a tendance à les trier en se montrant plus difficile. Ils en ont l'habitude : ça fait plus de vingt ans que ça dure cette histoire et que deux fois par mois, la sorcière est instable malgré sa consommation d'eau de lune qui n'est pas toujours très efficace.

TW : anxiété, accident de la route

Les émotions en pagaille, encore, toujours. Parce qu'il y avait beaucoup trop de choses dans son esprit, beaucoup trop de nœuds qui se faisaient dans son cerveau alors que l'inévitable se profile de plus en plus. Et cette lune qui ne cesse de se jouer de lui, devenir se renouveler les jours où il y a quelque chose d'important pour lui, sacrée Lune, Saleté de lune. Genoux qui ne cesse de trembler, ongle rongé, Helm tente de prendre son mal en patience, alors qu'il est bloqué dans les embouteillages parce qu'un chauffard à refuser la priorité à une autre voiture, qu'un accident s'est produit, heureusement, plus de peur que de mal, lui avait assuré soin chauffeur. Plus de peur que de mal, c'est vrai, mais la curiosité morbide n'aide pas, fait ralentir encore plus le trafic, mais il y peut rien, le danois, il le sait bien, mais c'est compliqué pour lui de deal avec ça. C'est qu'il déteste ça, être en retard, après tout, son éducation était faite ainsi, sur des grands principes tellement barbants, désuets pour certains. Même si la ponctualité avait toujours de l'importance pour lui, c'était dans ses veines, tout comme l'angoisse qui ne cessait de l'attaquer, par vague plus ou moins violentes. Est-ce qu'il devrait en parler à Ethel ? Peut-être que lui aurait des remèdes... Parce que visiblement, il n'y avait pas que le cycle lunaire qui l'influençait, après tout, la lune, ça ne faisait pas faire des cauchemars, si ?

Enfin arrivé à destination, l'hydromancien ne traîne pas, entre vite dans le théâtre, pour rejoindre celle qui se fera professeur pour lui aujourd'hui. Quand on lui avait parlé de possible scènes de combats à l'épée, pour ce nouveau film, le blond avait directement pensé à Aleksis pour former les personnes qui devraient faire ce genre de scène. Certes, la sorcière n'était pas la plus chaleureuse et abordable de prime abord, mais ça, Helm s'en fichait pas mal : elle était douée dans ce qu'elle faisait, il l'avait bien vu pendant ses années à faire quelques pièces de théâtre avant de vraiment percer sur l'écran. Et surtout, l'hydromancienne osait dire les choses quand il le fallait et c'était ce que l'acteur appréciait chez la jeune femme.

"Désolé !! Je suis là ! "

Qu'il finit par dire, en arrivant devant la sorcière, essoufflé après avoir couru pour la rejoindre alors que bon, il était en retard de base, alors quelque seconde de plus ou de moins... Reprenant son souffle, Vilhelm finit par se redresser, au moins, il s'était déjà échauffé, c'était déjà ça de pris, non ?

" J'espère que je ne t'ai pas trop fait attendre..."

Moins de cinq minutes, ce n'était pas bien grave pour beaucoup de gens, mais pour le blond, ça l'était, c'était même une terrible faute, mais il essaye de garder la face, Vilhelm, parce que s'il se mettait à éclater en sanglots à cause de ses émotions chaotiques, ça serait encore pire, pour le retard et c'était bien trop à son goût.