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If walls could talk (Caleb)

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Adriel Rhodes
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Adriel Rhodes

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La discordance des temps modernes
Les inarrêtables
Un petit pas pour l'individu, un grand pas pour le coven

Trombinoscope : If walls could talk (Caleb) Giphy
Face claim : Sam Claflin
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Tuer le temps : C’est dans le silence qu’il opère le mieux, chuchoteur onirique est un titre qu’il embrasse depuis 2019.
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Haley. Discrète et indépendante, elle garde ses griffes acérées quand elle n'a pas le regard rivé sur Adriel.

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If walls could talk
30 Septembre 2024



Because they've seen way too many things
TW : Maladie, conséquence des visions

27 Septembre - Les nécromancien‧nes comme les oniromancien‧nes sont particulièrement sensible aux visions qui imprègnent leur esprit.

Le jour suivant, pourtant, les visions avaient pourtant continué d’affluer, le forçant à rester dans sa chambre. Bien que la chambre de sa mère avait été insonorisée, il l’entendait gémir à son tour, subissant les vagues de visions sans rien pouvoir faire d’autres que de hurler, sans comprendre ce qui l’assaillait. Si la perte de sa magie avait faitcesseré les murmures incompréhensifs qu’il entendait de l’autre côté de la maison, le lendemain des visions, les images devenaient de plus en plus fortes, forçant un chemin à travers un don inexistant. Comme un vieux disque rayé, les visions senchaînaientt, le visage de l’entière famille Reid passant dans ces songes sans qu’il ne puisse voir le vrai du faux. Non, il ne pouvait plus comprendre avec la même aisance ce qu’il voyait, ni même se servir de ses compétences pour se frayer un chemin, il subissait. En nage et en tremblant sur le bord de son lit, sans Hayley pour le rassurer par sa simple présence, il se refusait pourtant de rester dans cet état de légume et se leva, agrippant son téléphone pour écrire à Caleb. Il devait sortir, non pas pour s’empêcher de dormir, mais pour comprendre ce qui se passait pour qu’il soit autant agressé par ces visions. Il songerait, plus tard, à passer à l’Etherum pour en savoir plus.

Une petite heure plus tard, frais comme un gardon et loin de la nuit journée chaotique qu’il avait passé, Adriel avait fait démarrer sa voiture en trombe, dérapant allègrement sur ses pneus sur le sable pour se diriger vers Old Town.

(…)


Pour la troisième fois cette semaine, il était arrivé devant la maison familiale par laquelle il était tant de fois passé durant son adolescence. Il eut un léger sourire, bien que les circonstances pouvaient être déplorables pour le retour plus permanant des Reid. Si sa sœur avait retrouvé le chemin du Sanctuaire de l'Eclipse pour endosser le rôle de préparatrice du sommeil avec justesse et perfection, il ignorait encore ce que comptait faire Caleb, ne doutant pourtant nullement que l’enfant du verger serait un atout plus que conséquent pour son coven.

Il sortit de sa voiture, non sans garder ces lunettes de soleil par pure habitude, bien qu’il était devenu bien moins sensible au dernier rayon du soleil. La fin de l'après-midi amorçait un début de soirée où Caleb avait prévu un repas pour lequel il avait apporté un fût de bière qu’il avait gardé au frais avant pour Caleb et une part sans alcool pour lui. Devant la maison familiale, il leva les yeux, là où se trouvait la fenêtre de la chambre d' @Abigail Reid sur laquelle il avait jeté un bon nombre de cailloux durant leur jeunesse partagé. Innocence perdue, il sonna non sans tâter ses poches à la recherche d’une cigarette dont il en abusait de sa consommation depuis quelques jours et eut un sourire lorsque la porte s’entrouvrit, le parfum d’une nourriture fait maison lui donnant déjà fait.  

_ “Et j’ai aussi prévu le dessert !”

Il ne serait jamais douté que Caleb serait un aussi fin cuisinier, goûtant à de nombreuses reprises à ces délicieux plats lorsqu’il venait lui rendre visite. Vie maritale ou besoin de s’occuper l’esprit, il ignorait ce qui avait poussé le jeune homme à avoir un tel goût prononcé pour la cuisine qu’il maîtrisait parfaitement quand Adriel ne se donnait peu de temps pour ça chez lui, se laissant plutôt aller à des restaurants bien côtés. Il avait bien entendu prévu des glaces, sachant qu’il mangerait certainement copieusement avec Caleb. Lui tendant les desserts, il suivit l’hôte qu’après son invitation et huma l’air en tentant de deviner ce qu’il mijotait. Il lui fallait de la légèreté avant de probablement attaquer un sujet plus que sensible, au vu des révélations qu'ils avaient eu après l'enterrement.

_” Un poulet coco?”
Crédits ; titre et quote de 5 seconds of summer
Caleb Reid
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La discordance des temps modernes
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If walls could talk
30.09.24
A recipe has no soul. You as the cook must bring soul to the recipe. Thomas Keller



TW : Violence, famille dysfonctionnelle
J’avais beau me convaincre que tout allait bien, la peur et la culpabilité étaient toujours présentes, là, dans un coin de ma tête. Je ne voulais pas les écouter, je voulais reprendre ma vie en main mais, à chaque réveil, je sentais cette crainte me nouer l’estomac. La peur de l’échec, la peur de m’être trompé en revenant ici, la peur que ce lieu fasse remonter ce qu’il y avait de pire en moi, me faisant réaliser que cette noirceur n’était peut-être pas du seul fait de mon géniteur.
Ma soeur semblait persuadée du contraire, persuadée que cette maison n’était pas corrompue, que seuls nos souvenirs l’étaient et, même si je voulais désespérément la croire…je n’étais plus sûr de rien, pas me concernant en tout cas. Alors j’avais commencé à me chercher un travail, à sortir, à faire la cuisine, tout pour rester occupé en somme, tout pour empêcher mes pensées de trop dévier.

Récemment j’avais fini par renouer avec certains de mes amis, durant la cérémonie qui avait été la raison initiale de mon retour. Ces retrouvailles avaient été…riches en émotion, il fallait bien le dire, et avaient fini par soulever autant de questions que de réponses. Je devais être patient, voilà tout ce que j’étais en mesure, après mes quelques jours de présence sur ma terre natale. Plus facile à dire qu’à faire, la patience n’avait jamais été mon fort mais…je devais essayer. Fuir, repartir voyager à travers le monde ne serait pas la bonne solution. Plus maintenant, en tout cas.

Je voulais contacter Cassy, faire le premier pas, mais je m’étais retenu jusqu’à présent. Je fus assez surpris de recevoir un message de Adriel, camarade en général assez discret avec moi qui, pour l’occasion, semblait avoir envie qu’on se croise. J’aurai pu lui proposer de boire un verre en ville mais, au lieu de cela, j’avais fait le choix d’un repas à la maison, dans un contexte familier, alors que ma mère était…ailleurs, en train de pleurer sur le canapé d’une de ses rares amies probablement. Qu’importe, je n’étais pas encore prêt à avoir LA conversation avec elle, ce n’était pas plus mal qu’elle ne soit pas là, ce soir.
C’était mieux ainsi, de reprendre mes marques en petit comité. Un pas après l’autre. J’avais donc branché la stéréo, pour faire passer un peu de blues en fond sonore, afin de me laisser bercer par l’ambiance pendant que je me plongeais aux fourneaux. Rester actif, c’était la solution qui fonctionnait bien avec moi et, avant que je ne puisse le réaliser, j’entendais déjà Adriel faire connaître sa présence, à la porte.

Nettoyant mes mains dans le torche propre à côté de moi, je laissais le tissu de côté pour aller accueillir mon ami. Je pensais beaucoup à Cassy, mais je n’oubliais pas non plus que Adriel aussi avait été abandonné, laissé derrière durant mon départ. Me pardonnerait-il ? Je n’allais probablement pas tarder à avoir la réponse. Ouvrant la porte, je l'accueillais d’un sourire discret mais sincère, étant assez touché qu’il ait pensé à amener quelque chose, alors que je ne m’attendais à rien de spécial. « Sérieusement ? Merci, tu n’étais pas obligé ! » Il m’avait connu dans ma jeunesse, entre l’enterrement et aujourd’hui il devait bien réaliser que je n’avais pas complètement lâché prise, que j’étais plus poli et plus maîtrisé que je l’étais normalement. Me raclant la gorge, je l’invitais à rentrer dans la maison, fermant la porte derrière lui, en étant surpris de son fin odorat. « Tu arrives à sentir le lait de coco d’ici ? Je suis impressionné ! Mais ce n’est pas tout à fait ça. Poulet curry, avec une touche de coco. J’espère que tu as faim, j’ai mal jaugé les quantités…pour changer. » C’était mon habitude de manger en groupe, j’avais appris à faire à manger pour plusieurs, mais j’allais devoir apprendre à ajuster, pour les prochaines fois. Car oui, j’étais de retour et il était hors de question que ces repas n’aient lieu qu’une fois tous les 36 du mois. Je voulais goûter à la vie à nouveau, à la vie en communauté.

M’avançant dans la cuisine, sans doute suivi de près par Adriel, je lui fis signe de s’asseoir sur l’une des chaises à sa disposition.«Mets-toi à l’aise, fais comme chez toi ! » Je savais ce que j’avais envie de lui dire mais, m’y refusant pendant quelques instants, j’allais vérifier comment mon plat mijotait à la place. Une distraction, rien de plus. Non, je ne devais pas fuir. Je devais crever l’abcès. Alors, posant ma cuillère à côté, je me penché en avant, les bras tendus contre le rebord du plan de travail, avant de lever un regard un peu plus sincère, un peu plus profond, à celui que je considérais encore comme mon ami, même après tout ce temps. « Écoute, ça me trotte dans la tête depuis un moment alors…autant le dire dès maintenant. Je ne sais pas si ça changera quoi que ce soit mais…je suis désolé. D’être parti sans prévenir, de ne jamais être revenu, de vous avoir laissés derrière, toi et Cassy. »

Je prenais un instant de pause et me redressais en détournant le regard, attrapant à nouveau ma cuillère en bois, pour la plonger dans le poulet qui mijotait. Je ne pouvais pas revenir en arrière, j’avais fait un choix et je devais vivre avec, tout simplement. Raclant à nouveau ma gorge, mon petit signe qui montrait que j’allais changer de sujet, je poursuivis enfin d’un « Bon alors, sinon, qu’est-ce que tu racontes de beau ? Qu’est-ce que tu deviens, ces temps-ci ? Je veux du détail !  »
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30 Septembre 2024



Because they've seen way too many things
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Haussant une épaule, l’air de lui dire que ce n'était trois fois rien, Adriel ne manquait néanmoins jamais aux politesses sociales et avait fait en sorte de tâter la bière préférée du frère d’Abi en amont. Surprit d’avoir visé juste quant au menu de la soirée, le chuchoteur ne put s’empêcher d’arborer un sourire fier, refermant la porte derrière lui tout en suivant Caleb dans la cuisine. Si la dernière fois qu’il était venu pour discuter rapidement avec la mère Reid, il avait trouvé les murs sans grande vie, la présence de Caleb et le parfum d’un repas familial semblait avoir apporté la touche manquante après des années.

_ “Prêt pour être ton crash-test.” Non, il ne l'était clairement pas, peu habitué aux piments puisque ce n'était pas son alimentation de base. Mais pour Caleb, il tiendrait le coup et avec un peu de chance, le mélange d'épice adoucirait le piment du curry. “Au pire, c’est Abi qui va venir dévaliser le frigo dans la nuit. “

Il remarquait aisément que la maison était bien calme, le rythme d’un blues dans les airs tandis que Caleb reprenait sa marinade, comprenant qu’ils étaient seuls pour ce dîner improvisé. Ce n'était pas plus mal, il n’avait eu que rarement l’occasion de le revoir ces derniers mois. Contre toute attente, alors qu’il s’apprêtait à décapsuler la bouteille de son ami, il fut arrêté dans ces gestes alors que celui-ci s’excusait d’être parti. Il sentait l’effort qu’il faisait à lui avouer ces torts, non pas parce que l'ego était présent, mais surtout parce qu’il sentait la culpabilité lui ronger le frein. Tout comme Abi il y a à peine quelques jours.

_ “Tu n’as pas à t’excuser, je t’en veux pas.” Même si les premiers temps, ils avaient laissé une dose d’incompréhension après leur départ, Cassy et lui avaient réussi à se détacher de leur propre ressenti pour comprendre qu’il avait été nécessaire pour les Reids de prendre le large. Le pourquoi du comment avait certainement un rapport avec ces visions qui l’avaient assailli quelques jours avant et Adriel soutenu son regard sincère. “On a tous avancé et on se retrouve maintenant. Je ne retiendrais que ça. Je ne pourrais pas parler pour Cass', mais je ne doute pas qu’elle n’en pense pas moins.”

Ouvrant sa bouteille à sa suite, le chuchoteur poussa légèrement la bière de Caleb en la faisant glisser sur le plan de travail devant lequel il s'était installé, un léger sourire aux lèvres, trinquant avec lui. Il ne pouvait que sentir sa retenue et son appréhension concernant un bon grand nombre d'éléments du passé. Il changea alors de sujet, reportant son envie de rattraper le temps, comme il lui avait dit dans son message la veille de son retour.

_ “Toujours en mission entre deux recherches.” C'était un point qui ne changeait pas, l’obligation de tenir ses informations secrètes le forçait à faire une impasse sur le sujet professionnel. “J’ai quelques recrues en plus qui me donnent un peu plus de travail, mais ça ne fait pas mal.” Parce qu’il s’y était toujours plongé tête en première, pour oublier le reste. “Ah si, faut que je te montre le bijou avec lequel je suis arrivé, modèle de 74 entièrement restaurée.” Alors il s’adonnait à d’autres passions pour ne pas complètement perdre pied entre deux infiltrations de songe. “Quelques petits travaux dans la maison, on a essuyé un épisode venteux y’a pas longtemps. Je découvre que je suis absolument pas manuel en réalité, puisqu’on demande pas à un chuchoteur d'être un maçon. Mais ça va, j’ai besoin de ce petit fleuve tranquille.”

Goûtant à la saveur de la bière sans alcool, il se fit tout aussi curieux que Caleb à son encontre. Ignorant clairement ce qu'il prévoyait à présent que les funérailles étaient derrière lui, il se lança dans une supposition.

_”Et toi, tu as pris le temps d'accepter un rôle chez les Vergers?”
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A recipe has no soul. You as the cook must bring soul to the recipe. Thomas Keller



TW : Violence, famille dysfonctionnelle
Adriel avait toujours eu ses propres démons, ses propres pertes, ses propres questions et, si le temps avait fini par nous éloigner l’un de l’autre, se retrouver avait quelque chose de terriblement rassurant. Lui avait connu le deuil bien plus jeune que moi, quant à moi…j’en étais encore à me découvrir ou me redécouvrir. Nous n’étions plus les adolescents de jadis, en quête de réponses, en quête de notre place de ce monde et pourtant, le fait de le voir ici, entre ces quatre murs, m’envahissait d’une étonnante nostalgie. De tous mes proches, Abigail était celle à laquelle je me livrais le plus facilement, pour des raisons évidentes, mais Adriel avait toujours eu une étonnante compréhension et patience à mon égard…bien plus que je ne pensais le mériter, pour tout dire.

Cuisiner était le moins que je puisse faire, après qu’il ait fait l’effort de me contacter. Cuisiner était le moins que je puisse faire, pour lui, pour Cassy - si je parvenais à me pardonner un jour - après une décennie d’absence. Alors oui, j’avais eu un peu la main lourde sur les quantités et, quand Adriel mentionna ma soeur, je me rappelais à quel point les deux avaient toujours été proches. Si certaines questions me venaient en tête, je les repoussais dans un coin, en soufflant « Oh j’y compte bien. La connaissant, elle ne pourra pas résister. » Je savais que je cuisinais bien, mais ma retenue m’empêchait de le dire en ces termes. Je n’avais jamais eu le luxe d’être confiant ou d’être un vantard…mais peut-être que je pourrais l’être maintenant, non ? Je savais ce que je valais et, maintenant que l’autre n’était plus là, ne restait plus que la culpabilité qui finirait bien par partir. En tout cas c’était ce que j’espérais.
En parlant de culpabilité, je m’autorisais enfin à vocaliser celle-ci, à crever l'abcès et, à ma grande surprise, Adriel semblait…très compréhensif. Face à ses propos je m’autorisais un petit soupir de soulagement, jusqu’à ce qu’il vienne à mentionner  Cassy. «Merci… » Si j’avais parfois l’impression d’être le papa de notre groupe, Adriel, lui, avait toujours été plus sage et mesuré que je ne pourrais jamais l’être, il fallait le reconnaître. Alors oui, peut-être que je m’étais inquiété pour rien, peut-être que cette culpabilité n’était que dans ma tête…ou peut-être pas. « J’espère aussi. De toi à moi, j’ai toujours été surpris que tu ne cherches pas à pousser davantage, pour connaître les raisons de notre départ. Cela ne t’a jamais dérangé, de ne pas savoir ? »

J’avais conscience de marcher sur un terrain glissant mais, si je devais crever l’abcès, les raisons de mon départ en étaient la principale portion. Peut-être se doutait-il, peut-être que je me berçais d’illusions depuis tout ce temps, ou peut-être allais-je pouvoir éclairer sa lanterne, ce soir.

Le sujet dévia sur le travail. J’avais rapidement compris que je ne pouvais pas avoir beaucoup d’informations sur ce sujet, et ce n’était pas plus mal. Nous avions tous nos petits secrets, mais ce fut la mentionna de son petit bijou qui me fit lever la tête, par curiosité. Si j’avais moi aussi plongé dans la mécanique, autant pour m’occuper que par réel intérêt de réparer quelque chose de mes mains, j’étais surpris que mon camarade s’y soit également mis. « Oh, sérieux ? Tu as des photos ? Montre, montre, montre !  » Oui, j’avais l’impression d’être un enfant le matin de Noël, mais ma curiosité était trop grande pour la retenir. Ce moment-là était le premier instant de pure honnêteté depuis mon retour, ici, avec Adriel.
Pendant mes voyages j’avais appris beaucoup. Cuisine, mécanique, travaux manuels. J’avais appris à me débrouiller tout seul en somme et, quand Adriel mentionna les travaux dans sa maison, mon côté chevalier servant ne put se retenir plus longtemps. Aussi décidais-je d’intervenir par un « Tu sais que, si tu as besoin d’aide pour les travaux, tu peux toujours me demander, hein ? Je ne suis pas doué pour énormément de choses, mais les travaux manuels…oui, je peux définitivement aider, si tu as besoin d’une paire de mains supplémentaire. » Je me mordais presque la langue, en me rappelant qu’il était inutile de me dénigrer de la sorte. C’était mon habitude de vouloir faire profil bas, par crainte que…je n’avais plus à avoir peur, et pourtant je continuais à rester modeste, comme si le ciel allait une fois encore me tomber sur le coin de la tête.

Me raclant la gorge, j’accueillais la question quant à mon choix de métier. J’aurai pu travailler chez les humains, mais non. J’avais besoin de cette connexion, de renouer avec mon peuple, avec ma famille. Alors, goûtant une nouvelle fois au breuvage apporté par mon ami, je commençais à préparer les assiettes, en admettant « Oui… » Petite pause par anticipation, je finalisais les dernières touches sur les plats, en tendant une assiette et des couverts à mon camarade, avant d’admettre enfin « De tous les chemins possibles, celui de protecteur me correspond sans doute le plus alors…tu as devant toi un nouveau protecteur des Voies Sylvestres. » Si je me forçais à sourire, parce que je n’étais pas peu fier d’avoir trouvé une place correspondant à mes “talents” ce sourire était tout de même teinté d’une certaine appréhension. Serais-je à la hauteur ? Je l’espérais en tout cas.

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_ “Nouveau protecteur des Voies Sylvestres, rien que ça. Félicitation !” Il ne pouvait qu'être impressionné par la position au sein de son Coven qui lui ressemblait bien, Caleb et son loup ayant toujours pris grand soin de la nature. “C’est à fêter en fanfare ça.” Il leva sa bouteille, sérieusement et sincèrement heureux pour Caleb, ce rôle signifiant qu’il était réellement de retour. “Je note pour les travaux, Ca m'évitera de faire faire un chien assis à l’envers sans m’en rendre compte.” Pas naïf pour un sous, Adriel n’avait pour autant pas encore trouvé l’artisan idéal pour rénover plus durablement cette petite maison au bord de la plage.

Mais un sujet plus important taraudait son ami et il était difficile de passer outre malgré les bonnes nouvelles.

Frais et pas le moins détendu, Caleb était celui qui était rentré le plus changé de son périple hors Edimbourg pendant plus de dix ans. Si entre les lignes qu’Abi avait bien voulu lui dire, il avait saisi qu’elle s'était senti bridée durant une majeur partie de sa vie, il se doutait que Caleb eût dû ressentir quelque chose de similaire. Voir pire. Il était l’ainé et bien qu’Adriel avait vécu seul, il comprenait que la tête haute de la famille avait certainement dû en voir bien plus que les autres. S'était-il posé des questions ?

_ “Non.” Bien évidemment que oui. “Vous aviez vos raisons de quitter l’Ecosse sans jamais remettre un pied ici.” Il ne visait pas seulement cette maison que la fratrie s’appropriait enfin, mais de l’ensemble des terres. “Je n’allais pas chercher les infos en sondant les songes de chacun pour ça. Si je dois apprendre quelque chose, je préférerais que ce soit de toi.”

Et que Caleb se montre assez sur de lui pour pouvoir le lui dire lui-même. Adriel savait extorqué n’importe quelle information de la tête d’un ennemi sans se préoccuper de l'éthique qu’il bafouerait pour l’occasion. Mais pour ses amis, la patience et le respect primaient. Il laissa échapper un sourire légèrement défait, son regard s’attardant vers l'étiquette de la bouteille sans réellement la lire avant de lever son regard. Le pansement devait être arraché sans outre mesure et le chuchoteur montra par son assurance qu’il était parée à écouter depuis dix ans.

_ “ Est-ce que toi, tu es prêt à m’en dire plus que ce qu'on a entendu après l’enterrement ?”
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30.09.24
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TW : Violence, famille dysfonctionnelle, décès.

Fier ? Je commençais à l’être, oui. Pas fier d’avoir eu le poste, ou de ce qu’il représentait, mais fier d’avoir réussi à mettre mon ancien mode de vie de côté, pour embrasser une vie plus sédentaire, d’avoir accepté de retrouver mes racines en ignorant la voix dans ma tête, celle qui me disait de partir pour ne plus jamais revenir. J’avais décidé de donner à cette ville une nouvelle chance et, si cela m’emplissait d’une évidente nervosité, je me rappelais que ma soeur, Jamie, Cassy et Adriel avaient toujours été mon centre, mon univers. Là, dehors, j’avais retrouvé ma magie, retrouvé ma raison d’être mais mon univers me manquait bien plus que je n’avais su l’admettre, avant que le message fatidique ne me soit envoyé.
Ils étaient ceux avec qui je voulais partager ce genre de bonne nouvelle, en comprenant que c’était une source de nervosité pour moi. En entendant Adriel me féliciter, je m’autorisais tout de même un petit sourire discret, accompagné d’un « Merci. » tout aussi discret. Petit à petit nous allions reprendre nos habitudes, et j’étais satisfait de le voir noter la proposition, sans trop savoir s’il finirait par me prendre aux mots, ou non.

Cependant il restait une ombre au tableau. Les choses ne seraient jamais plus comme avant, j’en avais conscience mais, si je voulais tourner la page, je devais mettre en lumière le point le plus important de la page précédente, à savoir la raison de mon départ. Je ne voulais pas le faire, pas en entrant dans les détails en tout cas, mais je savais que cela serait une nécessité si je voulais…aller mieux. Le petit discours devant la tombe du père avait fait son petit effet, pour un temps en tout cas, mais si je n’étais pas rentré dans les détails à ce moment-là, mes amis avaient au moins le droit à un peu de clarté. Alors j’avais lancé le pavé dans la marre et, si je respectais la réponse de Adriel, sa patience à mon égard, je ne savais pas s’il en serait de même avec Cassy.
Mais elle n’était pas là pour le moment. C’était juste Adriel et moi. Il avait attendu que je parle, attendu que je sois prêt à le faire et, si je n’étais pas sûr de l’être, je me devais au moins d’essayer. Il avait été patient, n’avait jamais demandé de détails, n’avait jamais été intrusif alors…je pouvais au moins essayer.

Soupirant, passant une main sur ma nuque raide, je terminais mon verre d’une seule traite pour me donner du courage. Par où commencer, franchement ? Le silence s’installa doucement alors que j’avais toujours les bras tendus contre le bord du plan de travail, la tête basse. C’était…plus dur que je ne pensais l’être. « Partir n’était pas un choix, mais une nécessité. » Une bien faible entrée en matière, mais il fallait bien commencer quelque part, non ?

Me redressant, je laissais ma main droite courir dans ma barbe alors que je cherchais les mots, les bons mots, ceux qui ne feraient pas de moi…une victime ? Non, ce n’était pas ça, pas vraiment en tout cas. Balayant la pièce de mon regard, je poursuivais d’un « Notre père était…contrôlant, et il avait cette capacité à faire ressortir ce qu’il y avait de pire en chacun de nous. » C’était une façon assez diplomate de faire ressortir les choses, une façon prudente qui démontrait à quel point je pesais mes mots et mes actions, depuis que j’étais ici. Mais…pourquoi ? Pour qui ? La veuve éplorée qui n’avait été qu’un fantôme toute notre vie ? Un homme dont le départ aurait l’effet d’une brise fraîche ? Ou ses enfants qui le détestaient au plus haut point ?

Un sourire cynique se dessina sur mon visage, alors que je protégeais la mémoire d’un enfoiré qui ne le méritait pas. Laissant passer un ricanement fatigué, alors que je laissais ma main se perdre dans mes cheveux, je soufflais « Non. C’était un fumier qui m’a appris à encaisser les coups, et qui a fait de moi la boule de nerfs et de colère que je suis, aujourd’hui. » J’étais en colère contre lui, pour ne pas avoir été le père qu’il devait. En colère contre ma mère pour l’avoir laissé faire. En colère contre moi pour ne pas avoir pu agir, et empêcher tout ça. Le regard que je levais vers Adriel, à présent, était plus clair, plus discret, pour certain de ce que j’allais dire, juste après.«  Cela ne pouvait se finir que de deux façons. Avec moi qui partait loin d’ici, ou moi qui lui brisait la nuque, à mains nues, comme j’en ai rêvé tellement de fois. »

C’était dit. Oui, j’avais rêvé de lui ôter la vie des dizaines et des dizaines de fois, mais je m’étais toujours retenu. Maintenant il était trop tard. Que pouvais-je ajouter de plus, de toute façon ?
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Si j’avais su, je t’aurais aidé à le mettre plus tôt dans la tombe.

Ce fut les premières pensées qu’il eut alors qu’il entendait Caleb prend son temps, tout en ayant du mal à trouver les mots pour expliquer les raisons de son départ. Loin de lui demander des justifications, il avait bien senti, quelques heures après l’enterrement, que son ami retenait un nombre conséquent d'émotions qui n’avait rien à voir un deuil “classique”.

Alors qu’il déconstruisait l’image parfaite du père de famille que Grant Reid avait toujours été, sa présence forte et rassurante de celui qu’Adriel avait considéré comme son oncle proche durant des années, Caleb se livrait avec des mots de plus en plus crus, comme si la vanne qu’il venait de tourner légèrement cédait à la pression accumulée. Le chuchoteur n’avait pas détourné son attention face à cette vérité qui ébranlait, les mots à demi-avoué devant la tombe de leur paternel prenant à présent tout leur sens. Néanmoins, il avait froncé les sourcils, une émotion sourde le prenant soudainement : Caleb avait-il encaissé tous les coups pour Abi et Jamie ou les avait-il partagés avec eux, décidant alors tous de quitter le navire en même temps?

_ “C'était toxique, l’herbe était clairement plus verte ailleurs.”

Il l’acceptait, une boule à la gorge se formant très vite malgré lui. L’envie de fumer prit clairement le dessus face à cette révélation dont il s’attendait à peu près de la teneur, mais pas jusqu’au point que Cal lui avoue qu’il a pensé à mille fois à franchir une limite qu’il aurait été prêt à faire pour lui.

_ “Ne pense jamais que je t’en veux d'être parti sans rien dire. C'était nécessaire et c’est certainement grâce à tes nombreux voyages que tu es à présent un des plus grand zoomancien que je connaisse.”

Il y avait la nécessité de se concentrer sur le présent, rien que pour ne pas voir le regard de son ami s’obscurcir en voyant le passé. Mais ces visions qui l’avaient assailli la nuit de l’enterrement avait à présent plus de sens et il sentit ses tripes se tendre à l’idée qu'Abi, ait du tout autant les subir, voir pire. Elle avait encore sa magie, il n’imaginait pas ces nuits difficiles. Pour Caleb, le chemin vers l’apaisement pouvait certainement enfin commencer, loin de l’image qu’il s'était faite de lui-même avec le temps. Cette construction pouvait se faire sur des bases plus saines, sans fuite.

_ “Je suis desolé qu’on ne l’ait pas vu.” Y’avait-il eu des signes devant lesquels il était passé sans s’en rendre compte, aveuglé par l’affection qu’il portait pour celui qui était un des meilleurs amis de son père ? Ne perdant pas sa contenance, le chuchoteur s'était redressé sur son siège. “Il était temps qu’il ne soit plus de ce monde.”  @Cassandra Ramsay  devait tout autant le sentir qu' @Abigail Reid que lui, le paternel était encore là, dans un autre monde et probablement sous la forme d’un démon. “Tu ne peux que tendre à être la meilleure version de toi maintenant.”
Caleb Reid
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J’avais toujours été terrifié à l’idée que quelqu’un se rende compte de ce qu’il se passait chez nous, derrière les portes fermées. Peur que l’on sache, oui, mais surtout parce que, une fois que quelqu’un connaissait nos blessures, il ne voyait plus que cela, et l’idée d’être vu comme une victime m’était tout bonnement insupportable. Alors je m’étais muré dans le silence, j’avais fait face, j’avais résisté sans crier, sans pleurer, sans demande d’aide, ce qui ne pouvait qu’énerver davantage le paternel, et c’était bien çà le but. S’il se concentrait sur moi alors, pour un temps au moins, les autres cessaient d’être des cibles, ce qui était tout ce que je pouvais espérer, en tout cas.
Cette violence avait forgé l’homme que j’étais aujourd’hui, pour le meilleur ou pour le pire. J’avais peur, à présent, que ce changement soit définitif et que je sois destiné à devenir une copie de l’homme que j’avais enterré, quelques jours plus tôt. Le torturé devenu bourreau…ou quelque chose comme ça. Oui, cette idée me prenait aux tripes et me maintenant éveillé la nuit, alors que je sentais les murs de ma chambre se rapprocher, pour presque m’étouffer.

Je voulais y arriver tout seul. Je voulais me sortir de ce trou par la force de ma seule volonté, mais les dernières années m’avaient bien montré que c’était une entreprise vouée à l’échec. Je m’enfermais dans ma colère et dans mon mutisme, desquels rien de bon ne pouvait émerger. Alors j’avais accepté cet acte de foi, le fait de parler de ce sujet tabou, en espérant que Adriel comprenne…tout en étant terrifié qu’il me juge différemment, après ça. Mais c’était un risque à prendre si je voulais avancer, alors je pris mon courage à deux mains avant de me jeter à l’eau. Et la réponse ne fut…pas réellement celle attendue, mais plutôt celle espérer.

Adriel avait toujours été le plus sage et le plus maîtrisé du groupe, bien plus que je ne saurais jamais l’être. Je m’attendais à me faire fustiger, à une leçon de morale mais…non. Il arriva même à me rassurer et me complimenter en même temps, m’arrachant un sourire en me présentant comme un grand zoomancien. L’étais-je ? Je n’en avais pas la prétention mais j’avais vu du pays, oui, en tout cas. « Je pense que c’est plus moi…je m’en veux de vous avoir lâchés, toi et Cassy. Quelques textos de temps en temps c’est une chose mais…enfin bon, je ne peux pas revenir en arrière, de toute façon.» Hésitant à reprendre en verre, préférant me retenir pour le moment, j’écoutais Adriel s’excuser à son tort. Fronçant les sourcils, je rejetais son excuse d’un mouvement de tête, en précisant « Tu n’as pas à être désolé. Il était doué pour ne pas laisser de marques et…j’étais doué pour fermer ma gueule. Je n’ai jamais voulu que qui que ce soit le sache, parce que je ne voulais pas qu’on me voit comme une victime. » C’était un aveu difficilement mais terriblement nécessaire. Peut-être que les choses auraient été mieux si j’avais parlé, si j’avais ouvert ma gueule, mais je ne l’avais pas fait. Et aujourd’hui, nous en portions tous les marques. Un point avec lequel je devais vivre, assurément. « Si j’étais revenu avant…revenu avant d’être prêt, je sais que j’aurai terminé le travail. C’est pour ça que je ne pouvais pas remettre les pieds ici, pas quand il était encore en vie en tout cas. »

Adriel se souvenait du fêtard souriant que j’étais jadis, le changement était effectivement radical. Cassy serait-elle aussi prompte à me pardonner que le Rhodes venait de le faire ? Rien n’était moins sûr. Mais pour l’heure, alors que je tendais son assiette à Adriel, sa dernière phrase occupait mon esprit. Le nez rivé sur mon plat, ou plutôt perdu, je m’autorisais un petit sourire cynique, en avant « La meilleure version de moi-même…je n’ai aucune idée de ce que c’est, pour être honnête. »

Prenant une petite pause, je m’adossais contre le plan de travail derrière moi, croisant mes larges bras contre ma poitrine. Soufflant, je levant mon regard perçant vers Adriel pour lui demander  « Est-ce que tu as toujours su quel genre de personne tu voulais être ?  » Parce que moi…je n’avais pas la moindre de qui j’étais, en dehors de ma colère.
Adriel Rhodes
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30 Septembre 2024



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S’il avait entendu les mots sourds de Caleb résonner au-dessus de la tombe de son père la veille, Adriel comprenait maintenant que le Protecteur des voies sylvestres portait en lui une foule d’émotions étouffées. La colère accumulée pendant des années à encaisser les coups sans rien dire, cette fermeture constante, cette impossibilité d’en parler. Si Cassy et lui avaient été stupéfaits alors qu’ils avaient autrefois été si proches des Reid, il ne doutait pas que ce secret avait été solidement gardé entre les murs de cette maison que les enfants avaient fini par fuir.

Adriel resta un instant silencieux face à cette culpabilité qui le rongeait, puis reprit la parole.

— Tu as fait ce que tu pensais être le mieux sur le moment. Toi et Abi êtes partis pour vous préserver du pire, et je serais bien le dernier à te juger pour ça. On est resté en contact malgré tout, on s’est revu, loin de ces terres. Ce qui compte, c’est d’avancer, un pas après l’autre.

Bien qu’il ne fût pas du genre à offrir des conseils spontanément, il percevait chez Caleb cette retenue, ce besoin de garder encore tant de détails enfouis. Combien d’années lui avaient été volées de son enfance ? L’amertume de son ami se sentait jusque dans le plat écourté à chaque aveu, comme s’il voulait refermer la page et enfoncer son père encore plus profondément dans sa tombe. Cette blessure n’était pas cicatrisée, l’enterrement n’apportait aucun apaisement, seulement la sensation d’avoir encore trop de choses coincées dans la gorge.

Lorsqu’il lui posa une question qui demandait une réflexion profonde, Adriel réalisa à quel point l’éloignement et le retour aux sources avaient laissé Caleb égaré. Quelque chose lui disait que son divorce n’était pas dû au hasard.

— J’ai toujours su que je voulais être quelqu’un. La réponse aurait pu sembler laconique, mais Caleb savait qu’Adriel, depuis l’enfance, n’avait jamais accepté d’être quelconque. Ce besoin de se démarquer dans un domaine précis, quitte à en délaisser d’autres, avait toujours été viscéral. C’était bien plus qu’une simple envie, c’était un fil rouge qui l’avait guidé tout au long de sa vie, jusqu’à devenir Adriel Rhodes, le fils d’une modeste famille d’Édimbourg, élevé dans le coven. Un objectif auquel il s’était accroché sans jamais dévier. — Mais cela implique de faire des sacrifices.

Sans frères ni sœurs à protéger, Adriel avait fini par confier les soins de sa mère malade aux infirmières et aux médecins qui se relayaient dans la petite maison branlante au bord de la mer. Des relations instables, car conjuguer un métier chargé de secrets avec des amitiés qui pouvaient se briser rapidement, c’était compliqué. Souvent, il avançait sans se soucier des dégâts collatéraux. Même aujourd’hui, c’était un aspect de sa personnalité qu’il n’avait jamais révélé à Cass, Abi ou Caleb.

— Parfois, quand le fardeau est trop lourd, il faut s’en décharger. Tu l’as fait à moitié en partant, mais tu portes encore trop de poids pour pouvoir flotter.

Franc, il préférait illustrer sa vision de Caleb. Perdu n’était pas le terme exact : il le voyait chercher à nager à la surface, à lutter pour ne pas sombrer.

— Je ne dis pas que plonger à corps perdu dans tes nouvelles fonctions est la meilleure idée. Ça t’aidera un temps, c’est sûr. Tu es sur la bonne voie pour t’ouvrir davantage et faire la paix avec ton passé.

La tension dans les bras de son ami donnait à Adriel l’envie d’inspirer à sa place et de relâcher sa colère. Il sentait ce besoin d’extérioriser.

— On va sortir un peu prendre l’air.

Le besoin de s’éloigner de ces murs qui réclamaient un renouveau. Adriel se leva, boissons en main, et poussa Caleb à prendre un manteau et à sortir.

— Et tu me diras ce que tu envisages de faire dans les prochains jours.

Caleb Reid
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J’avais promis de ne parler de ne parler de mon histoire que lorsque je m’en sentirais prêt et, très franchement, je n’avais aucune idée de quand viendrait ce jour. J’avais encore trop de colère, de culpabilité, de brisures en moins pour évoquer mon histoire, mon passé, sans que mon esprit n’y replonge. Et pourtant…pourtant on me répétait bien trop souvent qu’en parler pourrait aider, alors que je n’y croyais pas moi-même. En parler ne faisait que remuer le couteau dans la plaie, en quoi cela m’apporterait-il  la paix ? Mais s’il y avait bien quelqu’un qui pouvait écouter, c’était bien Adriel qui avait toujours été celui du groupe avec la tête sur les épaules.
Je ne souhaitais pas rentrer dans les détails les plus sanglants et traumatisants mais…je pouvais au moins mettre mon ami sur la bonne voie, pour l’aider à comprendre pour monologue, au cimetière. Surpris de sa réaction ? Je le fus, oui, un peu, car ses mots étaient exactement ce que j’avais besoin d’entendre.

Je n’avais jamais regretté le choix de mon départ, mais plutôt les conséquences de ce dernier. Mais j’étais parti pour protéger ma soeur, pour mettre un terme au trauma, pour gagner la liberté que je méritais et, apparemment, Adriel semblait le comprendre, ce qui m’arracha un soupir de soulagement. Je savais que tout le monde ne serait pas aussi compréhensif que lui mais…c’était rassurant d’entendre ces mots. Hochant la tête en guise de seule réponse, ne sachant pas que dire de plus, à part quelques pensées que je ne pouvais me permettre de vocaliser. Au lieu de cela je laissais Adriel me parler de sa volonté d’être quelqu’un, et des sacrifices qu’un tel choix imposait. Devrais-je en faire, moi aussi, pour me remettre sur les rails ? Probablement.
Mon estomac se serra lorsqu’il mentionna le poids que je portais sur mes épaules, et celui que je gardais encore en moi même après le départ de notre bourreau. Il n’avait clairement pas tort, j’avais la fâcheuse manie de tout prendre sur moi pour épargner les autres, au détriment de mon propre bien-être.  « Ce serait mentir que de prétendre le contraire. L’incapacité à savoir lâcher prise, c’est probablement l’un de mes plus gros défauts. » Ce n’était pas une surprise, pour quiconque me connaissait un peu, mais je pensais nécessaire de le rappeler, de rappeler que certaines parties de moi restaient inchangées, même dix ans plus tard.

Faire la paix avec mon passé…un concept qui m’arracha un sourire cynique, comme si cet objectif me semblait bien trop lointain, à mon goût. Et pourtant j’essayais car, si mon père avait fait de moi une mauvaise personne, je n’avais pas toujours été ainsi. Il devait encore y avoir du bon en moins, du moins était-ce ce que j’espérais vraiment. Soupirant, j’admettais  « Tu me connais. Travailler, être actif c’est ma façon à moi de m’occuper l’esprit, pour éviter de penser à…autre chose. Mais je sais que ça ne règle rien, comme un pansement sur une plaie ouverte. » Il fallait que je me pardonne, que je pardonne l’être que j’étais mais, malheureusement, c’était plus facile à dire qu’à faire. Heureusement, Adriel semblait voir que j’avais besoin de m’éloigner d’ici et proposa une marche, se rappelant sans doute à quel point j’appréciais ces moments-là, avec la nature pour seul témoin. « Bonne idée… » Car j’avais l’impression d’étouffer, à rester ici, à ressasser le passé. Puis vint alors la question, la fameuse question alors qu’on se dirigeait vers la sortie, fermant la porte derrière moi. Et maintenant ? Quel était mon plan pour la suite ? Une très vaste question, je ne savais même pas par quel bout prendre. Enfin si, je savais, mais je craignais de me casser la gueule à nouveau. Soupirant, je commençais par un  « Je vais commencer par me trouver mon propre logement, parce que je ne peux pas rester ici et espérer trouver la paix. Chaque pièce, chaque mur, chaque meuble est un rappel constant de… » Je ne pris pas la peine de terminer la phrase, comptant sur mon ami pour combler le reste, dans sa tête. « Pour le reste, je n’en sais trop rien. Je redécouvre la ville, petit à petit, pour me donner une chance. J’ai un boulot qui me convient bien, je retrouve mes marques, petit à petit. Je n’ai jamais été le genre à avoir des plans sur moyen ou long terme, de toute façon. D’abord me trouver mon chez-moi et ensuite…ensuite on verra. » L’avantage de ne faire que travailler, en vagabondant à droite et à gauche, c’était que j’avais pas mal d’argent de côté, assez pour louer ou acheter un appartement en tout cas, sans avoir besoin de piocher dans les quelques miettes que notre père nous aura peut-être laissées. « Et toi ? Tes plans pour les prochains jours ? »


Adriel Rhodes
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Certains conseils étaient toujours plus faciles à donner qu’à appliquer, surtout quand on ne vivait pas la même situation. Le père d’Adriel, lui, n’avait jamais manifesté ce genre de violence à son égard – du moins, pas dans ses souvenirs, bien que ces derniers soient désormais fragmentés. Une question s’insinua cependant dans son esprit : son père ou même sa mère avaient-ils été au courant de ce qui se passait derrière ces murs ? Ce doute s’étendit jusqu’à la propre mère de Reid, pleurant encore la perte de son mari survenue quelques jours plus tôt. Était-elle au courant, elle aussi ? L’avait-elle également subi ?

Perdu dans ces pensées, Adriel fut brusquement ramené à la réalité par un soupir de Caleb. Ce dernier réfléchissait à l’idée de faire la paix avec l’enfant brisé qu’il portait encore en lui. Malgré le ton détaché de ses paroles et la lassitude teintant sa voix, il était évident que cet enfant était toujours là, figé dans un mutisme impuissant. Cette vérité transparaissait dans l’homme adulte qu’il était devenu, un homme qui ne semblait pas encore savoir qui il était réellement.

Alors que Caleb le guidait vers l’extérieur, Adriel ajusta le col de son pull, cherchant à se protéger du froid mordant qui lui piquait le bout du nez. La chaleur de la cuisine s’évanouissait rapidement dans l’air glacial.

— "En vrai, il n’y a pas de guide pratique pour gérer ce genre de situation. On fait juste des choix pour prendre soin de cette part de nous, pour trouver un équilibre. Ce sera différent pour toi, pour moi, pour Abi, ou pour n’importe qui. Si bosser te soulage et te rend heureux, vas-y à fond, mais n’oublie pas qu’il y a d’autres choses à découvrir aussi."

Qu’il s’agisse de boire du café pour tenir éveillé, de faire du sport, ou de s’investir dans une passion juste pour extérioriser, tout cela n’avait de sens que dans la mesure où cela restait modéré. Trouver un juste milieu était un combat de chaque jour.

— "Je suis clairement pas le mieux placé pour te dire de ralentir sur le travail."

Adriel esquissa un sourire un peu amer. Il savait mieux que personne ce que c’était que de se jeter à corps perdu dans une activité. Après la mort de son père, il s’était enfermé dans les études et les responsabilités, sans jamais s’accorder de répit. Pourtant, ce qui avait fait la différence à l’époque, c’était la présence de ses amis. Si Abi, Cass, ou même Caleb n’avaient pas été là, il n’aurait probablement pas été l’homme qu’il était aujourd’hui.

S’allumant une cigarette, Adriel s’éloigna légèrement pour ne pas enfumer son ami. Tandis qu’il tirait une bouffée, il écouta Caleb évoquer de possibles projets à court terme, ses mots trahissant un besoin de se reconstruire lentement. Adriel observa alors les lieux, notamment la maison qui abritait encore la mère Reid. Un sentiment diffus le traversa : si cela avait dépendu de lui, il aurait peut-être rasé cette bâtisse pour tout effacer. Mais Caleb semblait vouloir s’en accommoder, mentionnant un travail, un nouveau foyer. Adriel haussa un sourcil avant de répondre, un léger sourire en coin :

— "Tu veux rénover ? J’ai repéré une vieille maison à quelques kilomètres de chez moi. Si t’as envie de bricoler un peu, ça pourrait être un bon plan."

Adriel avait du mal à imaginer Caleb dans un mode de vie casanier. Mais il voyait bien à quel point son ami s’était refermé depuis leurs années d’adolescence insouciantes et festives. Le chemin vers un nouvel équilibre serait long, mais Adriel ne doutait pas qu’il finirait par y arriver.

— "Moi, je vais terminer quelques réparations et agrandir la terrasse."

Il ponctua ses mots d’un clin d’œil léger, cherchant à alléger l’atmosphère. Tout comme Caleb, il ne visait pour l’instant que le moyen terme, préférant éviter les espoirs trop lointains qu’un contretemps pourrait ruiner. À l’aube de leurs quarante ans, ni lui ni Caleb ne semblaient prêts à s’ancrer comme la société l’aurait attendu d’eux.

— "Et visiblement, je vais te traîner dans un garage qui vend des vieilles voitures, histoire de te faire sortir d’ici."

Un sourire se dessina sur son visage alors qu’il apercevait sa Datsun stationnée non loin, semblant presque impatiente de reprendre la route. Adriel expira longuement, conscient des limites imposées par la situation. Son travail, bien que parfois frustrant, lui permettait de tenir debout, mais il lui manquait cette liberté de franchir certaines frontières. Redevenu sérieux, il planta son regard dans celui de Caleb, sa voix marquée d’une gravité sincère :

— "T’es quelqu’un de patient. Tu sauras quand tu seras sur le bon chemin."
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Une partie de moi avait envie de tout dire, de tout dévoiler sur les coulisses de la famille Reid, car c’était un avis assez répandu que parler d’un problème aidait à le régler, mais je n’osais pas. Je pouvais parler de mon ressenti, des leçons enseignées par mon paternel, mais parler des punitions, des humiliations, de la rage qui grondait en moi était un sujet un peu plus…délicat. Pourquoi ? Parce qu’une partie de moi avait l’impression que d’en parler ne ferait que me dépeindre comme une victime plutôt qu’un survivant, que cela ne ferait que remonter les mauvais souvenirs à la surface, alors que je faisais tout pour les laisser derrière-moi.
Trouver ma voie, trouver mon équilibre était une lutte de tous les instants, mais le fait de travailler me permettait tout de même de rester sain, de rester occupé pour éviter à mon esprit de dériver vers de bien sombres contrées. Adriel tempérait ces pensées en apportant sa propre vision des choses, me rappelant tout de même qu’il n’y avait pas que le travail dans la vie, soulevant l’importance de trouver autre chose, d’autres sources de joie, d’autres sources d’équilibre. Je hochais silencieusement la tête en guise de réponse positive, m’autorisant un sourire amusé en confirmant que, effectivement, Adriel aussi accordait une place de choix à son travail, dans sa vie.

J’allais devoir m’armer de patience, pour trouver ce qui me permettrait de garder les pieds sur terre. J’avais ma soeur, évidemment, mais je ne pouvais décemment pas me reposer entièrement sur elle. Elle aussi avait lutté, elle aussi avait souffert et méritait, tout comme moi, la paix. Probablement plus que moi, si vous vouliez mon avis. Je devais trouver mon centre, mon point d’ancrage et commencer à réfléchir à ce qui me plaisait, ce qui me soulageait, ce qui me permettait de garder mon calme dans la tempête.

La conversation dévia ensuite lorsque mon ami suggéra qu’on prenne l’air, ce que j’accueillais avec un certain soulagement, car j’avais l’impression de voir les murs de cette maison se rapprocher. Tout radiateur humain que j’étais, je gardais une tenue légère pour sortir, avant de vocaliser ma nécessité de me trouver un autre foyer, un autre logement pour recommencer à zéro. Je n’étais jamais resté assez longtemps au même endroit pour avoir un chez moi, mais ici, maintenant, cela serait différent. L’idée m’était effrayante, si éloignée de mes habitudes, et pourtant si nécessaire, car je ne pouvais plus me permettre de voguer d’un point à un autre. Si j’étais déjà fatigué à l’idée de commencer les recherches, Adriel vint avec une idée qui ne manqua pas de capter mon intérêt. « Ohoho, là tu m’intéresses. Tu m’enverras les infos sur la maison, que je regarde ça ? » Bricoleur dans l’âme, l’idée avait deux avantages. Le premier était de trouver une maison à un prix décent, qui ne demanderait qu’un effort physique de ma part pour la rendre habitable et agréable. L’autre était que les travaux auraient le mérite de me maintenir occupé. D’une pierre, deux coups. Que demander de plus ? Y en avait-il d’autres maisons, comme ça, qui ne demandaient qu’à être retapées ? Je remerciais silencieusement mon ami de m’avoir glissé l’idée dans la tête, souriant lorsqu’il mentionna ses propres travaux qui l’attendaient.

J’avais promis de l’aider s’il m’en faisait la demande, mon avis sur le sujet n’avait pas changé depuis. J’avais appris à me débrouiller par moi-même et, très franchement, j’étais assez fier de ce que j’étais capable de faire de mes deux mains. Autant le mettre à profit, maintenant que j’étais de retour, non ? Et ce serait ma façon à moi de faire amende honorable. Je tournais une tête, curieux, vers mon ami  à la mention de garage, à la recherche de vieilles voitures comme la mienne, ou celle de Adriel. C’était vrai que j’aimais les voitures de collections, les muscle car également, alors oui la curiosité me piquait à vif.  « Oh, alors là, quand tu veux. D’ailleurs si tu veux que je fasse une p’tite révision sur la tienne, tu n’as qu’un mot à dire. »
Les mains réfugiées dans mes poches, j’écoutais Adriel retrouver son sérieux habituel en me lançant une vérité à la figure. Enfin sa vérité à lui, car je n’étais pas certain d’être l’homme le plus patient du monde. Mais il semblait croire que je saurais reconnaître ma voie, quand elle se présenterait devant moi. Le gratifiant d’un sourire, je ne pus que rétorquer   « Je vais te croire sur parole, sur ce coup-là. J’espère que tu as raison… » Car je ne me voyais pas errer, encore et encore, pendant des années. Je n’en avais plus la force ou le courage, je voulais juste trouver la paix.

Et c’était ainsi que notre marche allait se poursuivre. J’étais content de savoir Adri’ ici, avec moi. Une lueur de familiarité dans un océan d’inconnus.

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