The dearest events are summer-rain. - Kwasson

TW : Alcool, cigarette, décès

Ichabod arrive à cet âge où l'on peut prévoir la météo à venir avec une vieille douleur dans le genou qui revient par temps humide. Ou est-ce juste grâce à son don d'Aéromancie ? A la fenêtre la cigarette au bec et le café dans une main, estimant que la pluie viendra en fin d'après midi, il questionne également ses choix de vie. Est-ce que c'était une bonne idée, de prendre une cuite avec son frère ? Est-ce que c'est normal, de fêter l'enterrement de ses parents ? C'est à ça qu'ils ont trinqué. Trinqué à sa sortie de garde à vue également. Et à tout un tas d'autres choses futiles, mais aussi à l'Amour, il s'en rappelle maintenant. Grâce à une Alizée réputée, le cadet n'a pas été inquiété et est sorti très rapidement. On lui a dit qu'il avait bien fait de ne pas parler. De ne pas changer de version et de rester cohérant, de ne pas répondre aux questions qui n'avaient pas de lien direct avec la soirée. Ichabod a bien emmerdé les flics du commissariat de New town, mais qu'importe. Il ne les apprécie pas nécessairement beaucoup, à l'origine, alors les voir tourner en rond avec lui l'a un peu plus amusé que nécessaire étant donné les circonstances. Le voilà tiré d'affaire, Nero a promis de venir faire une déposition pour finir de le laver de tout soupçons. Une déposition en compagnie de l'Avocat embauché spécialement pour les tirer d'affaire tous les deux.

Hier soir, ils se sont couchés tard. Lui-même ne se souviens plus exactement de l'heure à la quelle il s'est écroulé. Ni de comment est-ce que Nero est rentré. Lucius est probablement venu le chercher, la gueule enfarinée. En tout cas à treize heures, il n'y a plus de signe de l'autre Aéromancien dans son appartement. Un appartement qu'il aère tout de même, pour ne pas s'étouffer lui-même avec un cendrier plein à craquer de la soirée de la veille. Est-ce que ça lui a permis d'y voir plus clair ? C'est un peu flou, les détails des conversations avec son aîné peinent à revenir mais il sait qu'il doit faire quelque chose d'important aujourd'hui.


« J'ai une demande un peu spéciale. »

Est-ce que c'est ce qui fait trembler les fleuristes d'angoisse quand un client débarque avec de grandes idées ? C'est le cas, quand on est tatoueur. ça doit être pareil pour tout le monde, pour toustes celleux qui travaillent en relation avec des client·es. Il n'est pas très différent des hommes qui viennent ici chercher des fleurs parce qu'ils ont merdé avec leur copine ou leur femme. A la différence que lui a réussi l'exploit de merder avant même qu'ils ne soient en couple. Le sont ils d'ailleurs ? Probablement que oui. Ou peut-être qu'elle a finalement changé d'avis, une fois l'émotion passée et une fois calmée. Mais le voilà qui ouvre son sac sans fond, pour déverser une petite montagne de chocolats kinder - et ses clefs d'appartement qu'il récupère d'un geste, l'air de rien.

« Est-ce que vous pouvez faire quelque chose en incluant les chocolats dans le bouquet ? »

Il n'a fort heureusement pas à sortir la carte du : Je connais votre manager, c'est mon beau frère. tou en secouant son portable d'une main pour être servi correctement. Sans doute qu'il fréquente un peu trop le Karlsson restant depuis quelques mois, pour retrouver ces vieilles habitudes qu'il avait perdues. Chassez le naturel, il revient au galop. Il y a un mélange de stupéfaction et d'admiration de la part des autres clients masculins à son égard. Est-ce qu'il a trouvé la faille pour apaiser une copine remontée ? Qu'est-ce qu'il as à se faire pardonner, pour sortir les kinder bueno en guise d'offrande à sa belle ?  

Lea fleuriste sourit simplement poliment, semble comprendre qu'il doit se faire pardonner et hoche la tête en allant chercher des roses rouges. Iel semble avoir compris qu'Ichabod n'a aucune foutue idée de ce qu'il veut comme fleurs, de ce qu'aime Liya ou non en matière de végétaux. Le tatoueur a au moins l'excuse de ne pas la connaître. Ou du moins, pas sur ce genre de petits détails que l'on apprend au fur et à mesure d'une relation de couple.

« Des roses rouges, c'est assez classique on se trompe rarement. »

Iel a probablement raison, l'Enfant des Vents ne chercheras pas à lea contredire sur ce point. A chacun son métier, lui n'est pas fleuriste (et heureusement) et n'a donc pas à trop ouvrir sa gueule pour étaler une science qu'il ne possède nullement.

« Est-ce que vous avez, genre, un gros sac en kraft pour le transport s'il vous plaît ? »

Incompréhension une nouvelle fois. Ichabod se racle la gorge avant de simplement dire :

« Je suis Aéromancien. »
 
Comme pour prouver son ascendance, son familier Dante la chaude souris aux adorables oreilles démesurément grandes sort la tête pour bailler aux corneilles. Et soudainement, ça suffit à expliquer tout un tas de choses. Son air sévère premièrement, que partagent beaucoup d'Enfants des Vents son Coven étant réputé pour faire beaucoup d'entre soi et de ne pas spécialement se mélanger au reste de la population - à l'exception des pyromancien·nes, que beaucoup considèrent comme des personnes décentes grâce à la richesse de leur coven. Mais aussi et surtout, la demande du sac pour transporter le bouquet de chocolats et de roses. Encore un connard qui se déplace en volant pendant que les autres galèrent avec leur bus perpétuellement en retard ou les bouchons.


La pluie ne va plus tarder. Il le sent dans son genou droit, mais aussi à l'odeur de l'air qui a changé depuis le début d'après midi. Il ne reste plus qu'à espérer que Liya ne le laisses pas là, comme un abruti, avec son bouquet sur le parvis de son immeuble. Sonnant à l'interphone, jugeant qu'il serait mal venu de voler à sa fenêtre pour taper au carreau sans être attendu -combien d'Aéromancien·nes ont ainsi foutu la trouille à des honnêtes gens ?- le voilà qui attend. Quand elle décroche, il s'annonce simplement :

« C'est moi, Ichabod. Je peux monter s'il te plaît ? J'aimerai te présenter mes excuses. »

TW : angoisse

La musique à fond dans l'appartement, les cheveux relevés alors qu'elle se trémousse et chante, de la terre partout autour d'elle, Liya s'occupe enfin de ses plantes qui ne demandaient que ça, après avoir été quelque peu abandonnées ces derniers jours. La faute à Ichabod, ça. C'était aussi la faute de l'aéromancien s'il y avait trois nouveaux végétaux dans son intérieur, on pouvait ainsi nommer Electra la plante paon, Betsy la monstera et Myrtle, la fleur de lune. Mais forcément, elle n'avait pas voulu les laisser plus dans leurs pots pourris, avait donc décidé de se faire un atelier rempotage, en profitant pour s'occuper de celle déjà présentes, qui risquait d'être jalouses sinon, ce qui était le cas de Vicky, son fittonia qui avait fait une sacrée frayeur à l'oniromancienne en revenant pas comme d'habitude en même temps. Et puis tant qu'à être dans le ménage ensuite, autant faire tout son appartement. C'est qu'elle avait besoin de s'occuper l'esprit, la sorcière. Car même si son collègue était sorti d'affaire, elle avait encore beaucoup de questions en tête.

Sur ce qui s'était passé, ce qu'ils étaient, parce que même s'il y avait eu quelques mots au poste, il n'y avait pas eu de réelle discussion et la brune avait préféré laisser de l'espace à Ichabod, pour qu'il puisse se reposer, avoir un peu de temps avec son frère aussi, qui mine de rien, avait réussi à le sortir de là. Non, Liya voulait lui laisser le temps avant de l'assaillir de question. Donc, en attendant... il fallait qu'elle s'occupe et les mains et l'esprit, rien de mieux donc, que de s'occuper de son intérieur.

" Promets moi de te reposer ensuite..."

Le familier regarde sa sorcière mi-inquiet, mi-dépité, alors qu'elle récure à fond sa cuisine.

"Promis, je me ferais couler un bon bain ensuite."
"Tu arriveras à y rester plus de cinq minutes ? "
"Genre je ne suis pas capable de le faire..."
"La dernière fois, tu es resté très exactement 13 minutes et 30 secondes."
"Attends, tu me chronomètres ????"

Mais déjà, l'animal a fuit dans une autre pièce.


Maintenant lovée dans le canapé, une tasse de thé en main, une musique plus calme pour l’accompagner, la tatoueuse prend le temps d'enfin se poser sur les quelques dessins qu'elle devait faire pour ses prochains rendez-vous, ayant l'esprit plus serein après Reset complet, comme disent certain.es influenceur.euses, l'imagination pouvait enfin revenir, le ciel commence à se couvrir un peu... Il faudrait qu'elle pense à bien se couvrir pour la balade du soir... sauf si la flemme l'habitait trop et que Tiangou décidait de se balader seul. " C'est pour me ressourcer tant tu m'épuises, gamine" qu'il avait tendance à dire dans ses moments-là. Et Liya ne pouvait même pas le contredire, parce qu'elle savait que c'était vrai.

Premier dessin envoyé au client de la semaine prochaine, la sorcière s'étire, s'apprête à en commencer un deuxième quand l'interphone sonne, la faisant sursauter. Elle n'attendait personne pourtant... Et si c'était celui, qui revenait encore pour la tourmenter ? Son coeur s’accélère, mais pas pour les bonnes raisons. Un coup d'œil paniqué à son familier, qui se redresse lui aussi, il tente pourtant de la rassurer.

"Si c'était ce cher Kwan, il n'aurait pas sonné à l'interphone, tu le sais bien."

Et il avait raison, le canidé. Alors, Liya se lève, s'approche de l'interphone qu'elle décroche, prononçant un "oui ?", pas bien sûre de vouloir de la visite aujourd'hui, son cœur s'accélère rapidement aux premiers mots qu'elle entend, étant capable de reconnaître cette voix entre mille, étrangement. Même si la jeune femme fronce rapidement les sourcils en entendant Ichabod parler de présenter ses excuses...

"Qu'est-ce que tu as fait encore... ??"

Qu'elle prononce en appuyant sur le bouton pour déverrouiller la porte d'en bas, raccrochant ensuite pour ouvrir sa porte et attendre l'aéromancien sur le pas de sa porte d'appartement. À aucun moment elle n'avait pensé qu'il voulait lui présenter des excuses par rapport à tout ce qui s'était passé, après tout, dans son esprit, il avait dit qu'il était désolé... ça sonnait comme des excuses, non ? Alors, forcément, en attendant qu'il monte, elle essayait d'imaginer à quoi son collègue et plus aurait pu faire, qui demandait des excuses. Tiangou, lui, se dépêche de descendre quelques étages, appuyant sa truffe sur le bouton de l'ascenseur pour entrer avec le sorcier le temps d'arriver à l'étage de l'appartement de l'oniromancienne.

"Bonjour Ichabod, ravi de voir que tu viens présenter tes excuses."

Il renifle d'ailleurs un peu l'air, près du sac en kraft. Il juge un peu de haut au bas l'aéromancien avant de s'asseoir tranquillement, le temps que l'ascenseur s'arrête.

"Tu as fait un très bon choix. Mais s'il te plaît, ménage-la un peu dans les prochains mois. J'ai vraiment cru qu'elle allait rebasculer et je n'ai pas envie de revivre ce genre de période. Bien que tu n'étais pas la seule cause à son stress, ça a beaucoup peser dans la balance. Alors, plus de bêtises. "

Après tout, un autre homme avait aussi tout fait pour semer le doute dans l'esprit de sa fille, avait fini le travail de longue haleine qu'il avait entreprit des mois avant. Mais forcément, sans l'un de ses principaux repères qui pouvait vraiment la comprendre parce que des chemins de vie similaire, Liya avait passé des moments assez compliqués, encore plus en s'inquiétant pour l'homme qu'elle aimait. L'engin s'arrête enfin, les portes s'ouvrent sur l'oniromancienne qui fronce un peu les sourcils en voyant son familier en sortir et se précipiter vers l'intérieur de l'appartement, la laissant seule avec l'autre sorcier. Elle ne peut s'empêcher de se demander ce que Tiangou avait fait et surtout dit, mais elle s'en formalise pas plus, alors qu'elle repose son regard sur Ichabod. Elle ne sait pas vraiment comment agir. À la fois heureuse et soulagée de voir l'enfant des vents, paniquée à l'idée qu'il ait pu faire autre chose de mal qui le conduit on ne sait où cette fois-ci. Mais aussi angoissée de ne pas savoir s'il y avait plus entre eux et donc, de possiblement faire une bourde, de le mettre mal à l'aise.

" Tu as eu de la chance cette fois-ci, l'ascenseur vient juste d'être réparé. "

Qu'elle ne peut s'empêcher de lancer, un petit sourire aux lèvres. Oui, elle n'avait rien trouvé de mieux à dire, sur le coup, c'était la seule chose qui lui avait traversé l'esprit.

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Qu'est-ce que tu as fait encore... ??
« Rien de plus, pour l'instant, promis. »

Il en a même probablement assez fait pour le restant de ses jours. Pour une fois, ça n'a rien de drôle ou de rocambolesque contrairement aux aventures qu'ils peuvent avoir ensemble lors de leurs dates pas dates. Qui bientôt, deviendront peut-être officiellement des dates. Faut-il encore qu'elle en ait envie. Avec le stress qu'il a pu provoquer chez elle, l'Aéromancien n'en voudrait pas à Liya, si finalement, elle avait changé d'avis et préférais qu'ils restent juste amis. Ce serait de sa faute, pour le coup, et il l'accepterait sans broncher. Il s'y est même préparé, malgré le bouquet de chocolats kinder et de roses qu'il a ramené. Pourtant dans le fond, ça ne l'empêche pas d'espérer qu'elle veuille elle aussi, leur laisser une chance à tous les deux.

Tiangou descend les quelques escaliers. En appuyant sur le bouton de l'ascenceur, peu convaincu, Ichabod a néanmoins la bonne surprise de voir le voyant s'allumer. Les ongles du chien claquent sur les marches et le voilà rejoignant l'homme au rez-de-chaussée.

« Bonjour Tiangou. »

Qu'il répond poliment, avant de par réflexe accorder une gratouille au gros chien derrière une oreille pour le saluer. Hochant la tête à ses paroles pendant qu'ils montent, priant les ancêtres que l'ascenseur ne se retrouve pas bloqué avec lui comme un con dedans -pour ne pas risque de devoir taper dans les chocolats si les secours mettaient du temps à venir- le voilà soulagé. Soulagé d'entendre les paroles du familier de la sorcière lui affirmant qu'il a fait le bon choix, soulagé aussi que la boite de métal ne fasses pas de bruits bizarres ou de mouvements trop brusques.

« C'est le but, oui. »

Lorsque les portes s'ouvrent, lui aussi esquisse un sourire en voyant Liya dans l'encadrement de la porte de son appartement. Se posant moins de question qu'elle, ayant établi hier soir dans leur soirée de beuverie entre frère qu'il réfléchissait sans doute trop à leur relation au lieu de se laisser vivre, le voilà entourant la sorcière d'un bras pour lui donner une simple étreinte. Déjà un premier pas. Se reculant pour pouvoir sortir le contenu de son sac, le voilà tendant le fameux bouquet commandé chez le fleuriste quelques instant plus tôt.

Lui-même en est le premier surpris, mais rien n'a bougé. Vraiment, les fleuristes de la symphonie verte semblent être excellents et savoir manier aussi bien les sucreries que les fleurs.

« C'est pour toi. Pour me faire pardonner. »

Il a visé juste, il en est convaincu. Ichabod connaît les goûts de sa collègue depuis le temps. Son amour pour le sucre, qu'elle a développé à l'âge adulte après en avoir été privée en étant enfant. Et les roses rouges, comme disait lea fleuriste, on ne peut pas faire de faux pas avec ça. C'est quelque chose qui plaît à tout le monde, en général. C'est un classique, peut-être un peu trop pour ces deux idiots. Mais aujourd'hui, ce n'est pas du tout le moment de faire des bêtises.

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La sorcière profite du bras passé autour d'elle, de l'étreinte qui se fait pour fermer les yeux, quelques instants, pour s'assurer qu'elle ne rêve pas, qu'Ichabod est bien là, devant elle, contre elle. Elle laisse son parfum envahir ses narines, une odeur devenue rassurante, apaisante au fil du temps, pour finir de calmer son pauvre palpitant malmener l'angoisse depuis quelques temps. Liya ne peut même pas empêcher sa main de frotter doucement le dos de l'aéromancien, avant qu'il ne se recule. Et enfin, elle voit le paquet qu'il avait entre les doigts. Elle penche un peu la tête, l'oniromancienne, quand elle voit le sorcier l'ouvrir pour en sortir quelque chose. Mais quand elle voit le bouquet personnalisé, son visage se déride, s'éclaire, alors qu'elle vient prendre les fleurs et les chocolats, les yeux pétillants, un sourire jusqu'aux oreilles.

"C'est le plus beau bouquet, qu'on m'ait offert, tu sais ? "

Peut-être que c'était aussi parce que la personne qui le lui offrait était si importante que ça rendait le tout encore plus beau. Trépignant presque, la sorcière admire la composition, se retient d'attraper un chocolat pour le manger directement, ou même de sauter au cou de l'autre sorcier. Ça serait trop impoli, après tout... Oh et puis merde. Posant bien vite le bouquet sur le petit guéridon de l'entrée, Liya attrape ensuite la main du sorcier pour l'attirer contre elle, l'enlaçant ensuite dans une étreinte plus marquée cette fois-ci.

" Tu m'as manqué. "

Qu'elle ne peut s'empêcher de dire. Certes, ils s'étaient vus la veille, mais ce n'était pas assez pour Liya, hier avait encore des airs d'irréel, surtout qu'elle avait préféré laisser le tatoueur un peu seul avec son frère, profité du soulagement de le savoir libre pour se reposer un peu, après ces jours bien compliqué. Alors, oui, le cadet des Karlsson lui avait manqué, beaucoup trop pour qu'elle continue à faire comme si de rien n'était. Et de toute façon, comment pouvait elle imaginer qu'il n'y avait rien de plus qu'une simple amitié face à tout ça ? Un simple ami n'irait pas dire trois petits mots lourd en signification à sa sortie de garde à vue, ne viendrait pas s'excuser en bonne et due forme, avec des chocolats (ses préférés de la marque) et surtout des roses, rouge qui plus est. Rouge, c'était classique, mais dans le langage des fleurs, c'était quelque chose et ça, l'aéromancien le savait bien, même s'il n'était pas calé dans ce domaine. Alors, non, sur ça, ils étaient sur la même longueur d'onde, même s'il avait fallut un drame pour que les deux acceptent l'évidence qui était là, sous leur nez, depuis le début. Depuis quand ça remontait ? Trop longtemps, en fait, beaucoup trop longtemps pour que Liya s'en rappelle et c'était peut-être mieux ainsi, sinon elle n'aurait de cesse de se traiter d'idiote à avoir été dans le déni pendant si longtemps.

"Tu es doublement pardonné, pour le coup."

Qu'elle vient dire, en relevant la tête vers celle de L'aéromancien. Si elle s'était écoutée, elle se serait même hissé sur la pointe des pieds pour poser ses lèvres sur les siennes, depuis le temps qu'elle en rêvait. Mais c'était déjà trop, pour les effusions de tendresse sur le palier et puis, il y a ce manque de confiance en elle qui revient d'un coup, en force, qui lui murmure que ce n'est peut-être pas ça.

"Enfin, je ne t'en voulais pas de base, j'étais juste... Bref, rentre. "

Non, ils ne parleraient pas non plus de cette histoire ici, après tout, les murs ont des oreilles ici... L'oniromancienne vient donc doucement se décoller du sorcier, même si c'était à contrecœur, pour le laisser entrer. Ils seront mieux à l'intérieur.

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Le bouquet semble plaire à la sorcière, et Ichabod est grandement soulagé de cette information. Il a beau se sentir plus léger, maintenant qu'il est face à elle et capte que l'énergie n'est pas mauvaise, l'Aéromancien sait qu'il a merdé, qu'il va falloir en discuter et que ce ne sera pas forcément la chose la plus agréable du monde à faire. C'est pourtant nécessaire, et l'étreinte rapide de Liya pour le remercier du bouquet le rassure un brin sur ce point. Serrant lui aussi l'Oniromancienne dans ses bras, sentant son cœur battre un peu plus fort à ce contact, il sourit maladroitement. C'est ce qu'ils sont tous les deux : profondément maladroits.

« Je suis de retour maintenant, et les Kinder Bueno sont juste pour toi on aura pas à décider de qui aura le dernier avec un combat à mort. »

Doublement pardonné grâce à du chocolat, c'est beau. C'est une prouesse remarquable même, il pourras en être fier et conseiller cette méthode au prochain gars qui a merdé avec sa copine qu'il croiseras. Donner l'adresse de la symphonie verte, en précisant que là-bas, iels savent faire tenir les barres de chocolat aussi bien que les fleurs quand il faut s'excuser.

Invité à entrer, Ichabod retire ses chaussures dans l'entrée par politesse et dépose sa veste en cuir sur un petit porte manteau. Il a l'habitude de venir ici maintenant, connaît assez bien l'appartement de sa collègue depuis le temps. Il n'y a que la chambre qu'il n'a pas vu, ce qui en soit est assez logique. C'est souvent privé comme endroit, on n'y invite pas n'importe qui. Pourtant, il a déjà squatté sa baignoire à la Saint Valentin. Pas parce qu'elle l'a fait dormir dedans, non. C'était pour le remercier d'un tatouage et le payer comme ça, lui n'ayant qu'une douche et ne pouvant donc pas profiter d'un bain dans son propre appartement à quelques rues d'ici.

Ils ont étrangement déjà leurs habitudes, si bien qu'il ne se questionne pas lorsqu'il voit la sorcière aller dans sa cuisine, sans doute pour lui faire un café sans même avoir besoin de lui demander ce qu'il veut, et se faire un thé à elle.
Le bruit des ailes défroissées d'un Dante sortir de sa sieste se fait entendre. Discrète, la petite chauve souris s'envole rapidement vers l'une des étagères de la tatoueuse pour finir de s'y reposer tête en bas.

L'appartement n'a pas beaucoup changé, depuis sa dernière visite. Pazuzu est toujours là, plus bleu -et maléfique- que jamais. Les plantes sont les mêmes, a moins qu'il n'y en ait une nouvelle ?... Il n'en est pas bien certain, ne sachant pas réellement reconnaître ce genre de petites choses.

« Il y en a un de nous deux qui va devoir le dire alors... Je suppose qu'il faut qu'on parle ? »

C'est inévitable, cette question fatidique qui a le don de faire monter le niveau de stress de n'importe qui. Même quand on est parfaitement innoncent·e, qu'on a rien fait de particulier, ces quelques mots ont le don de provoquer un ascenseur émotionnel chez n'importe qui. Eux, ont une raison de parler. Beaucoup de raisons, même. Parce qu'il y a plein de choses à dire en vérité. Déjà, expliquer à Liya toute cette histoire, qui ne sera pas belle à entendre. Se livrer sur ce qui a conduit Nero à commettre l'irréparable. Si elle est au courant, que lui aussi n'a pas eu une enfance heureuse, elle n'a pas les détails. Est-ce que ça vaut même la peine, de les lui donner ?... C'est le genre de situations glauques dont on entend parler dans les documentaires Netflix qui enquêtent sur des crimes abominables. Il faudra aussi parler de ces je t'aime qu'ils se sont échangés. C'est plus agréable, sur le papier, mais dans le fond c'est plus stressant. Parce que contrairement à son histoire qui appartient au passé -et définitivement maintenant qu'ils vont aller six pieds sous terre demain- une romance à venir ça, c'est un grand pas vers l'inconnu.

« J'ai posé la question qui fâche, je te laisses choisir par quoi tu veux commencer. Pourquoi ? ou bien Où est-ce qu'on en est ? »