Maddy Christensen ⨳ Never forget where you come from

Sourire aux lèvres et le cœur en bandoulière, Maddy c’est celle qui a choisi de continuer à croire en l’avenir malgré tout. En même temps, comment pourrait-elle faire autrement ? Lorsque sa sœur est décédée, laissant derrière elle un petit garçon de trois ans à peine, il était hors de question pour Maddy de l’abandonner. Rune c’est le soleil de ses jours, la lumière qui l’a toujours poussé à ne pas se laisser aller et à maintenir sa propre tête hors de l’eau. Rune, c’est le fils de sa sœur qui est peu à peu devenu le sien même si jamais il ne l’appellera maman. C’est l’enfant qui a concentré sur lui tous ses instincts protecteurs depuis sa naissance. C’est aussi à cause de lui que Maddy est une rancunière incapable de pardon. Si elle reste persuadée qu’il y a du bon en chacun, ce n’en est pas pour autant un argument pour accepter tout et n’importe quoi. La norvégienne est douce et bienveillante la majorité du temps, mais elle se révèle incroyablement cassante et froide avec ceux qui ont pu les heurter, elle ou ses proches. D’ailleurs, si l’occasion d’une vengeance mesquine envers ces gens-là se présente, elle ne crachera pas dessus.

Pourtant, la blonde est plutôt quelqu’un de calme avec la tête sur les épaules. Il faut dire qu’elle n’a pas vraiment eu le choix de s’assagir, ayant dû laisser de côté son tempérament de tête brûlée imprudente lorsque Rune lui fût confié. Sans doute qu’en prenant de l’âge, ce qui était une obligation est devenue une part de sa personnalité. Pourtant, elle n’a jamais cessé d’être débrouillarde. Il était hors de question que la garde de Rune lui soit retirée alors elle a géré le quotidien comme elle pouvait, faisant en sorte que son neveu ait un toit sur la tête, mange toujours à sa faim et ait des vêtements corrects, usant parfois d’un peu de filouterie, voir de chantage, pour obtenir ce dont ils avaient besoin. La jeune femme n'hésite pas à user des cartes dans sa main et des atouts de sa manche pour obtenir ce qu'elle veut. Pourtant, Maddy n’a jamais cessé de compter les sous, devenant extrêmement pointilleuse sur la gestion de leurs économies et l’organisation de leurs existences, tant et si bien que cela a fini par s’étendre à tous les domaines de sa vie, notamment professionnelle. Maddy est une perfectionniste et une obstinée, parfois un peu névrosée, mais jamais elle ne sera prise en défaut pour un retard ou une tâche qui n’aurait pas été correctement exécutée.


Il faut également signaler que si Maddy est une oreille attentive et bienveillante qui veille sur le bien-être de ses proches, la jeune femme n’est pas du genre à se confier elle-même. Elle est assez réservée, prenant sur elle au quotidien, jusqu’à ne plus en pouvoir. Ce phénomène est d’autant plus amplifié que la norvégienne est d’une sensibilité exacerbée, ses émotions sont décuplées et il n’est pas rare qu’elle finisse par fondre en larmes lorsque cela devient trop pour elle. C’est arrivé plus d’une fois devant Rune et Maddy ne s’en est jamais cachée, jugeant qu’il était important que son neveu sache que les émotions sont importantes et ne doivent pas être réprimées, qu’il est sain de pleurer et que ça n’enlève rien à leurs valeurs d’humains.

Anne Christensen était une femme avec la tête sur les épaules, sérieuse, qui avait mené sa barque avec plus ou moins de succès au travers des torrents de la vie. Pourtant, en cette soirée de janvier 1995, assise dans sa cuisine, une tasse de thé entre les mains, elle se demandait où elle avait échoué. Devant elle, sa fille avec un porte-bébé, lui annonçait qu'elle lui laissait sa fille pour partir en road-trip dans le sud de l'Afrique. Cette scène, elle la vivait déjà pour la deuxième fois. La première avait eu lieu en 1982 lorsqu'elle leur avait confié Solvi alors qu'elle avait à peine deux semaines. Anne et son mari avaient tentés de refuser, mais pour leur fille c'était ça ou les services sociaux. Elle ne se sentait pas prête à devenir mère. Alors, désireux de ne pas voir leur petite fille finir en foyer, ils avaient accepté en se disant que leur fille reviendrait à la raison et finirait par venir récupérer Solvi. Il n'en avait pas été ainsi. En treize ans, l'enfant n'avait vu sa mère que cinq fois et jamais plus d'une semaine. D'autant plus qu'une nouvelle fois, le père était aux abonnés absents. Cette fois, la mère de Maddy n'était même pas sûre de qui il était. Sûrement une des nombreuses conquêtes qu'elle avait eu durant son voyage en Angleterre au printemps dernier. La désinvolture avec laquelle elle prononçait ces mots faisait monter la moutarde au nez de Anne. Elle s'apprêtait à refuser de prendre en charge l'enfant, lorsque la petite ouvrit des yeux aussi bleus que ceux de sa grande sœur. La matriarche ne pouvait s'empêcher de revoir Solvi, des années plus tôt, dans la même situation. Comment pouvait-elle refuser à la deuxième ce qu'elle avait accordé à la première ? Elle n'avait pas demandé à venir au monde, elle n'était pas responsable des actes de sa mère. Et Anne ne voulait pas être celle qui la condamnerait à une enfance en foyer, loin de sa famille qu'elle ne connaîtrait peut-être jamais. Alors dans un souffle elle accepta la requête de sa fille. Une nouvelle fois, cette dernière avait gagné.

Maddy grandit donc chez ses grands parents dans les alentours d’un petit village à une heure de Tromsø. Leurs voisins les plus proches étaient les Cooper et par chance ils avaient un fils d l’âge de Maddy. C’était un phénomène plutôt rare dans ce genre de petite communauté et donc d’autant plus précieux. Cela était encore plus vrai lorsque les deux enfants étaient des sorciers. De ce point de vue, Maddy et Aedan furent plutôt chanceux de grandir à l’écart du monde, apprivoisant leurs magies côte à côte sous la houlette bienveillante de leurs tuteurs ainsi que celle de Solvi lorsque cette dernière revenait de l’Académie. La cadette des Christensen garde de très bons souvenirs de cette période, des longues heures passées dans la montagne et les forêts environnantes à se balader en compagnie de son meilleur ami et de leurs familiers. Des nuits d’hiver à observer les aurores boréales, le silence seulement troublé par le crépitement du feu et les chuchotements des adultes. Des après-midi avec son grand-père à apprendre tout ce qu’il y avait à savoir de la faune et de la flore des environs et des soirées avec sa grand-mère qui lui enseignait le tricot, le crochet et la couture. Des longs mois de nuit et des quelques heures de soleil. De l’étreinte réconfortante des couvertures et des chocolats chauds que Solvi lui amenait pour la réveiller doucement à Noël pour qu’elles profitent ensemble des vacances de la plus âgée… Même aujourd’hui, lorsqu’elle y songe, Maddy ne peut s’empêcher de sourire.

Puis vinrent ses six ans et son entrée à l’Académie. L’angoisse de quitter ses grands-parents pour plusieurs mois, l’excitation d’enfin vivre cette scolarité dont sa sœur lui avait tant parlé, l’assurance que tant qu’Aedan et Søren étaient à ses côtés tout irait bien… Et tout se passa très bien pour la petite fille. Malgré le fait qu’elle n’avait jamais vécu entourée d’autant d’enfants, son tempérament solaire et son énergie débordante lui attira rapidement la sympathie de ses camarades… D’autant plus que Maddy n’avait pas son pareil lorsqu’il s’agissait de faire de nouvelles expériences, parfois dangereuses, parfois inutiles, souvent farfelues mais toujours amusantes à ses yeux d’enfant. Par ailleurs, elle était une élève plutôt moyenne, que cela soit dans les matières humaines ou sorcières. A vrai dire, elle trouvait bien plus amusant d’expérimenter ses pouvoirs en-dehors du cadre scolaire, se rendant régulièrement dans le forêt attenante à l’Académie avec les autres enfants des vergers, créant des minis univers en faisant croître quelques plantes au pied d’un arbre ou bien, quelques années plus tard, jouant des parties de cache-cache où les botanomanciens se dissimulaient grâce à leurs camouflages et bougeaient régulièrement tandis que les zoomanciens se transformaient en animaux pour se cacher. Le chercheur devait alors se servir de sa magie pour les débusquer.

Cette première année se passa donc plutôt bien pour la petite fille, malgré tout elle avait hâte de rentrer chez elle pour profiter de ses grands-parents et de sa sœur qui lui avaient particulièrement manqués. Certes, elle était rentrée à chaque vacances et elle avait Aedan à ses côtés, mais ce n’était pas pareil. Pourtant, si Maddy s’attendait à avoir un été paisible et calme, il n’en fût rien. Son grand-père avait eu un accident en avril que les Christensen avaient cachés à la petite fille. Le vieil homme allait bien, mais sa chute l’avait laissé affaibli et fatigué. Solvi avait discuté avec ses grands-parents et il avait donc été décidé que désormais Maddy vivrait avec elle. Bien sûr, leurs aînés n’allaient pas les laisser livrées à elles-mêmes, ils seraient toujours là en cas de besoin et ils continueraient à vivre tout proches. Mais leur grand-père avait besoin de repos et Maddy n’avait jamais vraiment été du genre calme. Solvi craignait que la transition soit compliquée pour la petite fille, mais après quelques semaines de larmes et de caprices, les choses avaient commencées à s’arranger, tant et si bien qu’aux vacances suivantes, Maddy s’était faite à l’idée. Et puis après tout, ses grands-parents vivaient juste à côté non ?

Avec le recul et ses yeux d’adulte, Maddy se rend compte de la chance qu’elle a eu d’étudier à l’Académie. Toute la jeune population sorcière norvégienne de six à dix-huit ans réunie en un seul lieu… Pourtant l’enfant qu’elle était alors ne s’est jamais sentie noyée, invisible ou mise à l’écart. Sans doute que son ressenti n’était pas partagé par tous, mais pour sa part, elle s’y sentait bien. L’Académie n’était pas simplement une école, c’était avant tout un lieu de vie. Maddy y a passé certaines des plus belles années de sa vie. C’est là-bas qu’elle a apprit à jouer du piano alors que ses pieds ne touchaient même pas les pédales de l’instrument, qu’elle s’est découvert un talent certain pour le floorball (ou innebandy. Et bon sang qu’est-ce qu’elle adore jouer à ça. Aedan est peut-être très doué au hockey sur glace, mais quand ils jouent sur parquet, c’est elle qui gagne!) et qu’elle a passé des soirées entières à tricoter ou crocheter avec ses amis en se racontant les derniers potins.

17 mars 2015. Une date que Maddy ne pourra jamais oublier. Ce jour hante encore ses nuits les plus sombres. Il était 15h40 lorsqu’elle avait reçu l’appel de la police lui demandant si elle était bien la petite sœur de Solvi Christensen. Immédiatement, un mauvais pressentiment lui avait étreint le cœur. Son regard s’était tourné vers Rune qui s’amusait à accrocher des rubans dans le pelage de Søren sous le regard bienveillant d’Aedan. Alors elle avait quitté la pièce pour répondre d’une voix tremblante que oui Solvi était bien sa grande sœur. Les mots qui avaient suivis avaient obscurcis à jamais l’univers de Maddy. Solvi et son compagnon étaient décédés. En entendant cela, son cerveau s’était déconnecté. Solvi était tout pour elle. Elle était sa grande sœur, mais aussi sa meilleure amie, sa mère, sa confidente, celle qui l’avait élevé et aimé comme leur génitrice ne l’avait jamais fait. Solvi était son monde et elle venait de disparaître, ne laissant derrière elle qu’un vide glacial et sans fin.

Maddy ignore ce qu’il s’est passé entre ce moment-là et celui où elle s’est réveillée dans un lit d’hôpital, Aedan endormi dans un fauteuil à côté d’elle. Ce qu’elle sait, c’est qu’encore aujourd’hui, elle ne saurait assez le remercier pour tout ce qu’il a fait pour elle, dans les mois qui ont suivis, alors que Maddy s’efforçait d’accepter, jour après jour, de vivre dans un monde où Solvi n’était plus. Cependant, si Aedan fût un immense soutien, ce n’est pas lui qui provoqua le déclic nécessaire à Maddy pour se relever et avancer. Non, celui qui la força à sortir la tête de l’eau, ce fût Rune. Rune dont le temps était compté avant un placement en famille d’accueil. Rune dont les grands parents paternels s’étaient occupés pendant les derniers mois, mais qui se faisaient trop âgés pour que la situation soit durable. Rune dont la situation faisait douloureusement écho à la sienne, plus  de dix ans plus tôt lorsque sa sœur avait décidé de la prendre en charge pour éviter son placement. Rune que sa sœur aimait plus que tout. Son fils. Il était impensable pour la jeune femme de le confier à des inconnus. Alors Maddy s’efforça de sortir la tête de l’eau, prenant une part active à sa thérapie, acceptant tout les examens exigés par les médecins pour qu’ils la laissent sortir, puis ceux imposés par le juge pour s’assurer qu’elle était capable de s’occuper d’un petit garçon. Elle abandonna ses études et prit un travail de caissière pour justifier d’un revenu suffisant, en plus des aides de l’état, pour élever convenablement un enfant. Jusqu'ici Maddy était une fêtarde et une tête brûlée qui avait tendance à boire trop en soirée, à rouler vite à moto sur les routes sinueuses, à se pointer en cours avec trois heures de sommeil au compteur et quelques substances illégales traînant encore dans ses veines…  Mais la mort de Solvi et la menace de voir Rune finir en foyer changeait la donne. Le petit garçon était devenu sa raison de se battre. Lorsque enfin, le 3 novembre 2015, dans une des salles de la cour sorcière de Bergen, son neveu dans les bras, Maddy signa les papiers la désignant officiellement comme la tutrice de Rune, pour la première fois depuis la disparition de sa sœur, la cadette des Christensen se sentit apaisée.

Rune avait quatre ans lorsque Maddy récupéra sa garde. Elle était obstinée, son neveu était devenu sa raison de se lever chaque matin et pour lui elle voulait devenir exemplaire. Sa plus grande peur était qu’un jour, l’assistance sociale sonne à sa porte pour emmener Rune loin d’elle. En même temps que ses cours, la jeune femme avait arrêté les soirées. La drogue était désormais réservée aux quelques cérémonies rituelles qu’elle pouvait partager avec son coven, mais même celles-ci se faisaient rares. A dire vrai, Maddy ne comptait pas ses heures au travail et tout le temps libre qu’elle pouvait avoir, elle le passait avec son neveu. Ce fut également pour lui qu’elle se rapprocha de la petite communauté des hydromanciens qui habitait dans un village au nord de Tromsø. Rune avait hérité son hydromancie de son père et suite au traumatisme de la disparition de ses parents, il avait du mal à gérer ses pouvoirs. Alors régulièrement, ils se rendaient tous les deux là-bas pour que Rune puisse être entouré et aidé par des sorciers aux pouvoirs semblables aux siens. Maddy songeait parfois avec un peu de tristesse qu’elle avait fini par passer plus de temps avec eux qu’avec son propre coven. Mais s’il fallait en passer par là pour le bien-être de son neveu, alors elle le faisait sans se plaindre.

La vie poursuivit ainsi son cours. L’entrée de Rune à l’Académie offrit l’opportunité à Maddy de souffler un petit peu. Pourtant, la jeune femme ne saisit pas cette opportunité pour retourner sur les bancs de l’école afin de finaliser son cursus de droit. Elle ne se sentait plus en adéquation avec le milieu universitaire. Elle préféra saisir cette opportunité de prendre soin d’elle. Elle s’était oublié pendant deux ans pour les besoins de son neveu et si elle ne regrettait rien, cette soudaine solitude la ramenait à l’absence de Solvi. Pour son propre plaisir, elle se remit à la moto et au piano. Elle retrouva également le chemin des travaux d’aiguilles qu’elle avait laissé de côté. Elle se trouva d’ailleurs des alliés inattendus dans la communauté d’hydromanciens. Maddy s’était attendue à ce que, Rune étant absent, elle n’entende plus parler d’eux avant son retour. Mais ils semblaient la considérer comme un membre à part entière du village. Ainsi, la solitude des premiers mois de l’absence de son neveu fut rapidement comblée par de fréquentes invitations à partager un repas, une randonnée ou une session de patinage sur le lac. Puis une chose en entraînant une autre, Maddy finit par déménager à temps plein au sein du village se trouvant un petit boulot au musée retraçant l’histoire de cette petite communauté, arrondissant ses fins de mois grâce à quelques leçons de piano, des sessions de ménage ou les quelques commandes de vêtements et d’accessoires que les habitants pouvaient lui faire. Déjà à l’époque, Maddy savait pertinemment que ces commandes avaient vocation à l’aider à mettre trois sous de côté et que, si ils l’avaient voulu, ses clients auraient pu parfaitement réaliser ces travaux eux-mêmes. Mais dans un accord tacite, personne ne disait rien et la Christensen mettait encore plus de cœur à l’ouvrage, désireuse d’avoir un rendu parfait pour ne pas avoir l’impression qu’on lui faisait la charité.

Mais la vie, bien que plaisante, se faisait monotone. Maddy avait passé le début de sa vie d’adulte à s’occuper d’un enfant et bien qu’elle ne regrettait rien, elle avait désormais envie de changer d’air et tenter sa chance ailleurs. Aedan habitait désormais en Ecosse et il lui manquait cruellement. Le sentiment était réciproque et c’est à l’été 2023 qu’il lui proposa de le rejoindre à Édimbourg. C’est ainsi qu’après une longue discussion avec Rune, Søren et ses grands-parents, elle prit la décision d’accepter la proposition de son meilleur ami. Lorsque Rune retournerait à l’Académie, elle enclencherait les démarches pour aller s’installer dans la capitale écossaise. Ce fût donc en novembre 2023, après une dernière grande soirée avec la communauté dont elle avait fait parti pendant plus de six ans, que Maddy prit l’avion pour tenter sa chance autre part. Aujourd’hui, moins d’un an plus tard, elle ne regrette absolument pas sa décision. Vivre avec Aedan pendant quelques mois leur avait permit de se retrouver, eux qui n’avaient fait que se croiser pendant quelques années. Puis tout s’enchaîne et se précipite. Alors qu’elle se trouve un nouvel appartement, pour la première fois un travail se passe mal et elle le quitte. Les vacances d’été en Norvège en compagnie de ses proches entre randonnées, baignades et moments familiaux qui lui permettent de souffler. Le retour en Écosse, cette affiche comme un signe, sa candidature alors qu’elle n’a pour elle que sa passion, sa détermination et son acharnement au travail. Son embauche et une nouvelle vie qui commence… A elle d’en faire ce qu’elle désire désormais.

Green life : ironiquement, Maddy partageait son statut de botanomancienne avec sa sœur, mais leur affinité avec les plantes ne venait pas de leur mère qui était une hydromancienne. Le hasard a simplement voulu que les deux pères inconnus des filles Christensen soient des botanomanciens et qu’ils transmettent leurs gènes à leurs enfants. Maddy n’est pas quelqu’un qui porte une grande attention à sa magie. Elle s’en sert au quotidien pour faire en sorte que ses plantes grandissent bien dans un sol fertile ou que le chat des voisins qui semble adorer se faufiler chez elle en son absence ne fasse pas la guerre à Søren. Elle considère sa magie comme faisant partie d’elle au même titre que ses jambes par exemple. Mais de la même façon qu’elle ne va pas courir tous les matins, elle n’exerce pas assidûment ses pouvoirs dans la vie de tous les jours. Elle n’aspire pas à la puissance mais simplement à avoir une vie tranquille. Pour autant ça ne l’empêche pas d’aller faire de longues et fréquentes balades en forêt pour se ressourcer… Et exercer ses pouvoirs puisque l’occasion s’y prête.

La Fougère : son surnom de La Fougère lui vient de son grand-père qui a remarqué, l’été de ses trois ans, que Maddy s’amusait à utiliser son pouvoir de croissance exclusivement… Sur des fougères. Le surnom a fini par s’étendre à l’ensemble de ses proches, puis à l’Académie grâce à Aedan. Ce fait fût sûrement aidé par la réaction boudeuse de Maddy à chaque fois qu’elle l’entendait, ses aînés ne voyant alors rien de plus amusant que de la taquiner avec cela. Toujours est-il que cela fait maintenant 26 ans que ce surnom lui colle à la peau. Heureusement, les bouderies de Maddy à ce sujet n’ont pas duré aussi longtemps, depuis ses dix ans elle répond donc avec plaisir lorsqu’on l’appelle ainsi. La vérité que quasiment personne ne sait, c’est que Søren adore l’odeur de cette plante et pourrait passer des heures à se rouler dedans… Ce que la Maddy de trois ans avait bien compris !

"Je suis une fée boréale eukay ?!" : Maddy n'a jamais fait particulièrement attention à son physique. Elle aime se sentir jolie, mais elle privilégie son confort avant tout. Cependant, la norvégienne ne se trouve jamais aussi belle que lorsque, après une journée passée au soleil, elle se met à briller d'une douce lueur bleue/verte à la nuit tombée. Enfant, sa sœur affirmait que Maddy était une aurore boréale en été, tandis que sa grand-mère préférait la comparer à une petite fée des bois. De ces souvenirs enfantins, l'adulte qu'elle est devenue a gardé une affection particulière pour cette jolie lueur qu'elle émet et qui lui sied si bien selon elle.

It’s time to create something amazing : Maddy n’était encore qu’une petite fille la première fois qu’elle a eu des aiguilles à tricoter entre les mains. Sa grand-mère aimait elle-même beaucoup cela et pouvait passer tout l’été à tricoter des pulls et des chaussettes pour ses proches en prévision de l’hiver. Solvi n’avait jamais vraiment accroché à cet art, mais Anne ne désespérait pas de l’enseigner à sa plus petite fille et que cette dernière l’apprécie. Et cela avait fonctionné. Rapidement, sous la houlette tendre de sa grand-mère, Maddy s’était mise à fabriquer des écharpes pour ses peluches, puis des petites couvertures, des bonnets… Mais rapidement, la petite avait voulu passer à plus grand. Son premier projet d’envergure ne vit cependant jamais sa fin : entre-temps, Anne avait sorti ses crochets et Maddy s’était jetée dessus. Anne n’aurait pas pu en être plus ravie. Elle avait enfin quelqu’un a qui enseigner ce que sa mère lui avait elle-même apprit ! Alors, la vieille dame décida de dépoussiérer la machine à coudre qu’elle ne sortait que pour rapiécer les vêtements troués que les enfants lui ramenaient de l’école… Ou son mari de ses parties de chasse. Elle enseigna les bases à Maddy, puis le club de l’Académie se chargea de poursuivre sa formation. Les intérêts de Maddy avaient évolués avec le temps. Pendant quelques années, elle avait lâché la couture. Puis elle s’était mise à faire un peu moins de tricot et de crochet après l’entrée de Rune à l’Académie. Il faut dire que pendant des années, elle n’avait pas vraiment pu sortir sa machine par manque de temps. Elle ne trouvait que quelques minutes dans la journée pour faire deux ou trois rangs avec ses aiguilles, mais rien de plus. Cependant, maintenant qu’elle avait un peu plus de temps libre, elle désirait ressortir sa machine à coudre. Elle ne l’a plus lâché depuis. Elle a apprit à faire des vêtements traditionnels norvégiens, mais également des pièces de la vie de tous les jours. Cependant, si d’un point de vue technique, Maddy est plutôt douée, la jeune femme a un peu de mal à penser en-dehors de ses patterns habituels et à créer ses propres patrons. De même, adapter un modèle a une exigence précise peut lui donner du fil à retordre. Cependant, elle espère que, sous la houlette de Davi, ces difficultés ne seront bientôt plus que de l’histoire ancienne.

On the road again : Maddy a commencé la moto à sa sortie de l’Académie. Certes, elle ne pouvait en faire que la moitié de l’année, mais ça n’avait pas d’importance pour elle. C’était un autre moyen de se balader et elle l’appréciait tout particulièrement, tout comme Søren d’ailleurs. Ses grands-parents et sa sœur se cotisèrent pour lui offrir sa première moto et même lorsque la galère financière se fit parfois sentir après l’arrivée de Rune, elle se refusa toujours à la vendre. Le véhicule représente à ses yeux le dernier cadeau que sa sœur lui a offert et elle ne s’en séparerait pour rien au monde. Cependant, elle vient à peine de la ramener en Écosse, n’ayant pas les moyens auparavant de lui faire faire le voyage. Elle a dormi pendant plus de dix mois dans le garage de ses grands-parents et Maddy a bien l’intention de la décrasser en allant découvrir les routes écossaises.  

Winter, stars and us : dans leurs dernières années à l’Académie, Aedan et Maddy avaient pris l’habitude de s’échapper de l’école afin de rejoindre un des saunas du port. La jeune fille n’aimait rien plus que de partager ces moments avec son meilleur ami, discuter de leurs vies dans la vapeur, partager des rires étouffés entre eux et les étoiles avant d’aller faire un plongeon dans l’eau glaciale. Désormais qu’ils vivent à nouveau dans la même ville, Maddy a l’espoir de retrouver son meilleur ami comme à l’époque.