What the heck?!

TW : mention de douleurs dorsales chroniques

Entre deux réunions à surveiller, deux missions à gérer et deux galères à surmonter, Judd appréciait aller se ressourcer dans un petit café humain. Si l’Ordre de St Patrick était sur toutes les lèvres de la communauté sorcière et créait une atmosphère quelque peu pesante, le monde humain, lui devenait une bulle d’oxygène dont la Sentinelle se délectait pour quelques heures. Pas qu’iels n’avaient pas leurs soucis, bien au contraire, et le pyromancien restait tout de même aux aguets, au courant que l’Ordre avait des yeux et des oreilles partout - s’iels les avaient dans un Zoo, les rues d’Édimbourg ne pouvaient être qu’un énième terrain de jeu pour ces abrutis aux bras longs.
Pourtant, en cette fin d’après-midi, Judd se sentait bien, après une trop longue journée à se triturer la tête pour comprendre ce que le futur leur réservait. Quand son dos avait fini par se rappeler à lui, il avait comprit qu’une bonne marche et qu’un bon café serait un excellent remède - ça et ses étirements matinaux, qui commençaient à ne plus suffire. Un jour, il irait consulter. Un jour, oui, quand le danger serait loin.

Déambulant dans le quartier de Green Bank aux côtés de Nilsa, invisible aux yeux des humain·es, la Sentinelle savait exactement où se rendre : The Lodge Coffee House, un café ouvert juste à côté d’Hermitage of Braid, un lieu fort agréable pour une balade à cette heure-ci. Le monde humain finissait sa journée de travail, les familles se retrouvaient au parc, les ami·es prenaient les derniers rayons de soleil… Judd adorait cette ambiance feutrée d’une fin de journée estivale, où la douce brise venait rafraichir la chaleur de l’après-midi. Si opter pour le côté humain d’Hermitage pouvait paraitre étrange pour un sorcier, Judd appréciait s’y perdre et ne rencontrer personne de son entourage. Le parc naturel était bien assez grand pour éviter les quelques sorcier·es avec la même idée que lui, alors que du côté de leur communauté… Entre les zoomancien·nes et autres soigneureuses, il était rare qu’une balade se finisse sans une seule rencontre. Et si Judd savait y mettre un terme avec élégance, ce soir-là, il avait envie d’être un simple touriste, dans cette ville qu’il connaissait par cœur, quel que soit le côté où il trainait sa carcasse fatiguée.

“Attends-moi ici” qu’il murmura à Nilsa, aussi calme qu’un pissenlit en pleine tempête. La belette avait hâte de courir dans le parc et d’aller effrayer un ou deux écureuils malgré les remontrances de Judd. Elle appréciait particulièrement l’idée de voir son sorcier la rouspéter devant des regards ahuris d’humains qui ne voyaient qu’un homme s’agaçant sur un chemin vide.
Sa commande passée et son thermos rempli d’un excellent café dont l’odeur ravissait déjà ses narines, il était à peine sorti du lieu que la voix criarde de Nilsa lui fit froncer des sourcils.

“ELLE M’A MORDU ! ELLE M’A MORDU JUDD ! J’VAIS ME LA FAIRE !”

Heureusement que personne ne l’entendait, car Nilsa aurait rameuté tout le quartier et les environs pour devenir les témoins privilégiés d’un énième combat de catch improvisé. Abandonnant un souffle d’exaspération, la Sentinelle se rapprocha de son familier dont le regard était dardé sur leur gauche. Il se devait d'être discret, pour ne pas qu'on l'imagine parler aux cailloux.

“Qui ? Et qu’est-ce que tu as fait surtout ?”
“L’espèce de chat là ! Et je ne faisais RIEN, je t’attendais et elle m’a chiqué par derrière, comme si… Oh, mais pour qui elle se prend, regarde comment elle me toise !”

La tête du pyromancien fit un quart de tour vers la gauche où il y vit bel et bien un lynx - et non un chat -, le regard dardé sur Nilsa. Au vu de la proximité, et parce qu'un lynx en liberté n'était pas commun ici, il était certainement le familier de la brune, assise à l’une des tables de la petite terrasse. Elle ne semblait pas du tout intéressée par la scène, l’air d’une héroïne de roman, les cheveux aux vents et un café fumant sur sa table. Parfait, une sorcière. La balade de Judd semblait compromise.

“Tu ne bouges pas, je reviens.”

C’était surement un malentendu, et même si Judd croyait Nilsa - elle était du genre bagarreuse, mais pas menteuse, bien trop fière de ses exploits -, il existait bien un monde où la belette aurait pu avoir un comportement belligérant même sans s’en rendre compte.

“Excusez-moi ? Madame ? Votre…”

Il hésita. Même si la terrasse était quasi pleine en cette fin d’après-midi, toustes semblaient s’occuper de leurs propres affaires. Le secret magique n’allait pas être dévoilé par l’usage d’un vocabulaire propre à leur univers !

“…familier a visiblement mordu le mien. Il doit s’agir d’un malentendu, mais je préférais vous prévenir, au cas où elle recommence avec un autre. Ou un humain.”

Oui, il aurait pu utiliser le conditionnel plutôt qu’un “visiblement” peu assuré. Et oui, il aurait pu juste s’éloigner et embarquer la belette revancharde avec lui avant qu’elle ne sonne le second round. Mais Judd était quelqu’un de tatillon et appréciait s’assurer qu’une situation soit réglée et ne se reproduirait pas, que Nilsa soit victime ou bourreau.

Spoiler:

TW : mention d'animal blessé

Pendant une seconde, Judd crut avoir mal entendu ou mal compris. Mais non, l'inconnue semblait se foutre de ses remarques comme d'une énième chaussette perdue dans un tambour de machine à laver. S'il y avait bien des excuses, elles n'avaient rien de sincères et pire, la brune semblait même fière de l'attitude belligérante de son lynx. Pas un mot envers cette Volusa, pas un appel pour la faire se rapprocher et lui expliquer que mordre quelqu'un en publique n'était pas un comportement acceptable - en privé, elles faisaient bien ce qu'elles voulaient ! Judd appréciait lui aussi le comportement combattif de Nilsa lorsqu'il était en mission ou que le danger rôdait, mais jamais il ne la laisserait agir avec une telle ardeur, hors cadre professionnel, sans la rouspéter. Et quand ça arrivait - car cela arrivait bien trop souvent à son goût - il lui rappelait immédiatement les règles de la bienséance, option sourcils froncés de déception. Mais visiblement, il était bien le seul ici à connaitre la définition de "respect".

Laissant le silence flotter entre elleux deux pendant quelques secondes dans l'espoir que la sorcière retrouverait un brin de lucidité dans sa tasse de café, la Sentinelle finit par clore ses bras contre son poitrail, dans une posture plus sérieuse. Si elle semblait rester sur ses positions, lui était bien décidé à ne pas se laisser répondre ainsi, et surtout, à éviter qu'un familier agisse comme s'il était le roi de la jungle, dans un environnement qui n'invitait en RIEN à un tel comportement.  

"Prédateur ou non, premièrement, nous sommes chez les humain·es. Deuxièmement, vous avez un rôle à jouer dans l'éducation de votre familier. Si votre lynx s'amuse à mordre quiconque passe à distance de ses dents, vous pourriez avoir de gros soucis à gérer."

Comme expliquer pourquoi un chat ou un chien se retrouverait avec une moitié de fesse en moins à un·e vétérinaire humain qui reconnaitrait sans mal la morsure d'un lynx. Manquerait plus qu'une alerte soit balancée dans les médias, prévenant la population de faire attention à un LYNX en liberté dans les rues d'Edimbourg. Ça prendrait des proportions difficilement gérables et personne, surtout en cette période déjà bien chargée en drames, n'avait envie d'une telle publicité. Son je-m'en-foutisme lui était insupportable.
Si Judd avait sa propre boussole sur les règles de la communauté magique, en particulier quand celles-ci lui semblaient désuètes, il perdait en malléabilité lorsqu'il s'agissait du secret magique. Surtout depuis sa propre infraction, dont personne n'avait eu vent, fort heureusement. Et quand bien même, si lui avait failli se révéler en sauvant deux humains, quelle était son excuse, à elle ? À part manquer d'attention et de jugeote ? Bon, il se garderait cette remarque qui avait des relents de "qui pisse le plus loin". L'argument du secret magique était bien suffisant.

"Alors à la place de vous la jouer Jane Eyre des temps modernes et de prôner l'indépendance comportementale d'un familier prédateur, je vous serais gré de prendre vos responsabilités envers la communauté magique." finit-il par répondre, accentuant le "prédateur" pour lui faire comprendre que son argument n'avait de poids que dans sa tête.

Remarque toujours polie, d'une voix posée et sans une once de ressenti dans le ton, il était important que leur échange reste aussi limpide qu'un lac sans remous. Manquait plus que des humain·es viennent leur demander de se calmer alors que le coeur de leur conversation était leur sécurité. Ou pire, que leur familier se rapprochent et s'ajoutent à la conversation avec la discrétion qu'on leur connaissait. Si Judd savait comment calmer Nilsa, la belette était, elle aussi, un carnassier. Et la bagarre, Nilsa l'avait dans le sang à l'opposé de son sorcier qui préférait apaiser les situations sans avoir à utiliser la violence.

Spoiler:

TW:

TW : légèrement intimidation

"Jane Eyre a sale caractère. Et une très bonne tendance à s'en aller lorsque les choses ne tournent pas comme elle le désire..."

Lui se rappelait davantage de son indépendance, de ses refus de correspondre à ce que souhaitait la société victorienne et... Oui, de son sale caractère, il fallait l'avouer, même si Judd l'appréciait beaucoup, son sale caractère. Mais si l'inconnue n'avait pas compris que la remarque était à la fois un compliment et une critique, c'était son problème ! Judd n'était pas là pour bavarder littérature, encore moins avec quelqu'un qui se fichait bien que le secret magique soit dévoilé à cause d'un manque d'attention et d'un familier à la dentition trop loin du cerveau.

Les pieds parfaitement ancrés dans le sol, sa posture avait tendance à se faire un poil plus offensive au fil des secondes. Épaules bien droites, quadriceps prêts au mouvement, esprit dardé sur une résolution à l'amiable, le pyromancien en pause laissait petit à petit place à la Sentinelle aguerrie. Judd n'aimait pas hausser la voix, tout comme il évitait les prises de bec quand celles-ci n'apportaient rien de plus qu'un ressentiment et un mal de crâne. Mais quand il le fallait, quand cela valait vraiment la peine de se battre, les mots du Rivera se parait de flammes bien avant ses doigts.

"Je vous serais grée de ne pas donner de conseils aux inconnus sur leur façon d'éduquer leur familier, surtout en étant accoutré... De la sorte. La communauté magique, je m'en ****."

Il n'arqua pas un sourcil, mais deux. Avait-elle osé s'en prendre à son style ? À son apparence ? Avait-elle lancé les hostilités ? Entièrement. Mais s'il n'y avait eu que ça, la Sentinelle aurait simplement étouffé une expiration de jugement, avant de s'en aller. Judd avait bien assez confiance en lui pour ne pas se lancer dans une querelle car Madame avait le goût aux abonnés absents. Oui, s'il n'y avait eu que ça, il n'aurait pas posé une paume sur la table, s'engouffrant dans l'espace vital de la sorcière sans lui demander son accord. S'il n'y avait eu que ça... Mais non, la brune s'était décidée à dévoiler son jeu dans une remarque désobligeante à l'encontre de la communauté magique. Et si Judd était réputé pour sa patience dans des situations explosives, il l'était bien moins lorsqu'il se trouvait en face de personne égocentrique et égoïste. J'PEUX LA MORDRE ? Non. Roh. Un rapide coup d'oeil sur la droite le rassura sur la distance à laquelle se trouvait la belette. Il aurait le temps de la rattraper avant qu'elle ne se lance dans son épopée tragique.

"Écoutez-moi, Madame-je-porte-des-Prada-de-la-collection-2019. Vous avez raison, je n'aurais pas dû m'immiscer dans votre façon de relationner avec votre familier, mais il y a des comportements à ne pas avoir. Se foutre de l'importance du secret magique et mettre en péril l'existence de notre espèce en fait partie," glissa-t-il en faisant bien attention que personne ne les entende.

Il ne la laisserait pas déguerpir si vite, même s'il y avait une chance sur deux que le serveur vienne s'enquérir de la situation suite au signe de main de la sorcière, juste avant sa propre réponse. Surement qu'iels se connaissaient, alors que Judd n'était qu'un client de passage, dont le café attendait encore dans son thermos. Bon sang, qu'il avait hâte de pouvoir en boire une gorgée !

"Et vous êtes tombée sur quelqu'un pour qui c'est très important et qui n'aura aucun souci à aller en parler au Conseil. Insultez-moi de mouchard ou de foutu sac Louis Vuitton... " Que Judd haïssait cette Maison."... J'ai une excellente mémoire visuelle et il sera très facile de retrouver une personne comme vous, avec un lynx ibérique comme compagnon. Attendez-vous à une petite lettre recommandée."

Et maintenant ?! Non, Nilsa, on ne mordra personne !

TW : none

"Vous devriez vous remettre à votre place avant de menacer quelqu'un. Vous êtes aussi déplaisant qu'un sac en peau de crocodile."

Pardon ? Déplaisant ? Et cette comparaison ?! Lui qui était vegan depuis son adolescence la prit comme une attaque personnelle. Bouche à demie ouverte de stupéfaction, Judd fut incapable de retenir un hoquet. Cette personne n'avait vraiment rien pour la sauver de cette situation ! Oui, dans des circonstances différentes - comprenez quand le secret magique n'était pas en danger - jamais il ne se serait permis de juger le comportement d'un familier ou de saon sorcier·e. Avoir son avis sur la question était une chose, aller le partager à une personne inconnue en était une autre. Le pyromancien avait beau préférer la sincérité aux messes basses, il savait tenir sa langue quand il ne s'agissait que d'un jugement personnel. Quant à la menace... Ok, peut-être, avait-il un tantinet dépassé la bienséance.

"Comment vous vous nommez, Monsieur Je-Connais-Du-Monde-Mais-Pas-Assez-Pour-Aller-Voir-Un-Styliste-De-Qualité ? "
"Vous ? styliste ?" glissa-t-il, comme un murmure tout en retenant un rire mi-amusé, mi-gêné pour elle. Ou sa clientèle. Les deux ! Nilsa cria presque dans sa tête et elle avait bien raison pour une fois. Judd dut se contenir pour ne pas acquiescer du menton en regardant la belette, tout fier d'être au moins d'accord avec elle sur une chose. Heureusement, l'inconnue aux lunettes démodées reprit la parole aussitôt, d'un air si suffisant qu'elle aurait pu rivaliser avec certain·es hydromancien·nes de sa connaissance. Ça ne l'étonnerait pas qu'elle en soit une. Quoique... Sa voix lui donnait déjà mal au crâne. Pas très hydro finalement.

"S'agirait peut-être de se calmer darling et de prendre un thé verveine-menthe pour se détendre. Penelope Chatterton."
"Qui ?" "Qui ?"

En coeur, lui de vive voix, Nilsa dans sa tête. Quel duo ce soir ! Judd scruta de haut en bas cette chère Penelope, avant de choisir le respect à la joute verbale.

"Judd Rivera. Sentinelle du Coven des Volcans."

À vrai dire, il n'était pas obligé d'ajouter cette information, mais la comparaison avec le sac en peau de crocodile avait titillé son égo. Ça fait un peu qui pisse le plus loin là quand même. Je sais, mais que veux-tu, elle me cherche. Quelle maturité. Hé ! C'est pour toi que je fais ça. Nilsa, toujours à quelques mètres, dodelina de la tête comme si elle n'était en rien responsable de l'échange belligérant des deux sorcier·es. Presque, elle semblait compter les points.

Dos relevé, épaules baissées et paluche reculée de la table de Mrs Chatterton, Judd expira un bon coup avant de reprendre :

"Nous sommes parti·es du mauvais pied. Je suis désolé de m'être immiscé de la sorte dans votre fin de journée. Au vu de la situation actuelle pour notre communauté, vous comprenez qu'il est....Dangereux de laisser le doute planer sur notre existence. Nous ne pouvons pas nous permettre le moindre indice avec St Patrick de nouveau sur nos terres... N'est-ce pas ?"

Deuxième tentative de lui faire comprendre que, non, laissez son familier mordre chaque pied, mollet ou popotin à distance de ses crocs, n'était pas ok. Peut-être serait-ce la bonne même si elle lui avait bien dit n'en avoir rien à faire de la communauté magique !

Spoiler:

TW : none

Le "vôtre majesté" lui resta en travers de la gorge, mais bon, il fallait bien mettre de l'eau dans sa carafe et calmer la colère qui n'avait plus lieu d'être au vu des paroles de sorcière. Elle aussi semblait comprendre que la situation requérait un peu de calme là où deux étaient bien trop vite monter sur leurs grands chevaux. Quoique, Judd n'avait évoqué que la stricte vérité sans s'aventurer sur... Ah si, ses lunettes de l'an 2019. Il avait tendance à oublier quand un jugement de valeur glissait trop vite de ses lèvres.
Judd hocha de la tête sans la couper dans ses explications, préférant toujours laisser du temps à ses comparses de discussion pour s'exprimer. Oui, même quand il s'agissait d'une engueulade, Judd coupait rarement la parole. À quoi bon ? Personne ne s'écoutait et les arguments ne faisaient plus mouche, aussi pointu qu'ils étaient. Se prendre le chou, oui, mais dans le respect du temps de parole.

"Néanmoins, ce n'est pas pour cela que je devrais, je pense, m'arrêter de fréquenter cette partie-là de la ville, vous ne croyez pas ?La peur ne doit pas nous empêcher de vivre."

Mais il n'avait jamais dit ça ! Si ? Avait-elle compris qu'il lui demandait d'éviter toute sortie à l'extérieur des barrières magiques ? Lui-même adorait bien trop le monde humain pour abandonner ses rituels, sorties en bonne compagnie et autres rencontres professionnelles. Est-ce que cela pourrait arriver ? Que le Conseil ferme les passages magiques et leur demande à toustes de rester dans leur Edimbourg ? Si le programme de Judd pour tenter d'obtenir une place au Conseil était plutôt axé sur l'amélioration de la défense des frontières magiques et sur une diplomatie proactive envers les humains prêts à les aider contre St Patrick (et il était convaincu qu'il en existait bien plus que ce que certain·es opposants à cette idée répétait), l'idée de clore complètement les passages entre les deux mondes lui semblait être aussi mauvaise que réaliste. Certain·es étaient prêt·es à tout pour que les sorcier·es ne se mêlent jamais aux humain·es.

D'un coup de menton poli, il accepta sans broncher les excuses de la sorcière, ou plutôt de son lynx qui, à quelques mètres de là, ne semblait pas vraiment heureuse. Nilsa, elle, était aussi fière qu'un paon. Ou qu'une belette.

"Mais n'allez pas proposer un rééducateur à familier... Elle lui mordrait les fesses sinon."
"Oh, ça, je ne peux que vous croire ! Nilsa aussi a une fâcheuse tendance à sauter à la moindre attaque verbale. Un vrai ressort avec des dents aiguisés !" Remarqua-t-il, tout en ponctuant sa réponse d'un rire attendri. Au moins, l'animosité semblait s'apaiser entre les deux sorcier·es alors autant s'amuser de la situation... non ? Ou continuer sur le "qui pisse le plus loin" ou plutôt "qui a le familier le plus offensif de la bande".

"En tout cas, ne soyez pas inquiète. Je suis moi-même un fervent admirateur de cette partie d'Edimbourg et m'en priver me chagrinerait tout autant que vous. Si je peux me permettre, c'est une mesure contre laquelle je me battrais si elle arrive un jour entre les mains du Conseil et que je suis élu en tant que représentant, à la rentrée."

Il n'était jamais trop tard pour se faire des ami·es côté politique et, surtout, rassurer les autres membres de coven. Même si cette Penelope Chatterton - faisait-elle partie de la famille de l'inventeur de même nom ? Vu son caractère aussi rugueux que le ruban adhésif, il n'en serait pas étonné - lui avait bien fait comprendre n'en avoir rien avoir à faire du monde magique, elle devrait bien vivre sous les décisions du Conseil tant qu'elle resterait dans le coin.

"Merci d'avoir entendu mes arguments en tout cas et je m'excuse encore d'avoir dérangé votre... fin de café !"

Car si son thermos à lui était encore bien plein, la tasse de Ms. Chatterton était aussi vide que le regard de son familier était foudroyant de colère. Certainement que Judd l'avait retenu dans son départ, en restant debout à côté de sa table et en lui cachant le soleil de fin de journée.

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Petite note:

Spoiler: