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'cause princess doesn't cry over monsters in the night ; carmen

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Cecil Galbreath
Isolationniste
Cecil Galbreath

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Trombinoscope : 'cause princess doesn't cry over monsters in the night ; carmen 19d7f1648d4d62518140fe4111f7fdc4f0c90fe2
Face claim : Daniel Sharman
Pronoms RP : IL ; masculinité jamais ébranlée, jamais remise en question.
Âge : TRENTE-ET-UN ANS et les yeux rivés vers les sommets, les pensées habitées pour être le meilleur, pour cultiver ton héritage.
Tuer le temps : Alors tu te dresses en jeune GARDIEN DES LIMBES. Si tu connais la discrétion, tu n'as aucun souci à être le bras armé de ton coven, de ta famille, de celleux que tu protèges bec et ongles. Alors que les cauchemars se déchainent, que l'anxiété les gagne, que la peur les dévore. Plus vite, plus fort. Qu'on apprenne à vous craindre.
Familier : EFFIE, PANDA ROUX ( Ailurus fulgens) ; elle secoue la tête en douceur, s'accroche souvent à ta jambe, grimpe pour lover sa tête dans ton cou. Effie est needy, attentionnée, et toujours collée à toi. Effie et toi êtes inséparables.
Compte en banque : 398
Arrivé.e le : 28/07/2024
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Champion.ne : 'cause princess doesn't cry over monsters in the night ; carmen SirdFq0 'cause princess doesn't cry over monsters in the night ; carmen OcdIEGk

   
'cause princess doesn't cry

over monsters in the night
- with    @Carmen Callaghan   


tw :  abandon, fiançailles forcées, gap d'âge important

Tu es calme, ce soir-là. Peut-être même trop tranquille alors que tes pas te font sortir du Sanctuaire de l'Eclipse. La nuit est encore claire, parsemé de ces étoiles éclatées dans le ciel, la lune forme un croissant qui éclaire tes pas. Tu respires ce soir alors que tu as choisi de rentrer à pieds. Les rues sont calmes. Trop calmes, souffleraient certain‧e‧s. Toi, tu aimes cette pesanteur, cette douceur à chaque petits pas. Tu aimes qu'il n'y ait personne et aucune responsabilités pour t'enliser, te ramener à ta réalité.

" C'est beeeau la nuit, la voix d'Effie résonne dans ta tête alors que la panda roux est toute excitée par la fraicheur du soir. " Il y a un sourire qui t'échappe, dérape. Il y a une expression contente et contentée alors que tu te stoppes un instant pour prendre une grande inspiration. Oui, la nuit est définitivement la plus belle lorsqu'elle revêt ses plus beaux atours, lorsqu'elle se montre sans aucun détour. Tu es un Enfant Vagabond, tu vis pour une autre soirée, un autre rêve au nom de tes ancêtres, au nom de tout ce que vous êtes.

Et puis, il y a une silhouette qui arrive à l'opposé que tu reconnais entre mille. Tu en lâcherai un rire nerveux si ce n'est pas un vœu du destin de se trouver ainsi. Carmen est à quelques mètres, ses cheveux bruns en carré voletant autour de son visage, le regard acéré (sans doute prête à railler le monde entier). Et comme tant de fois depuis quelques années, tu l'observes en te stoppant. Interdit‧e‧s devant l'un‧e et l'autre, il y a le peser du pour et du contre. Il y a le pas en avant si difficile à faire depuis qu'elle t'a abandonné est partie. Il y a l'impression d'avoir vécu mille ans alors que votre histoire n'a duré qu'une maigre année. Qu'elle a, sans doute, choisi ce qui était le mieux pour elle mais pas pour toi. Tu l'observes donc, en chien de faïence, le temps se suspendant soudainement, le malaise s'étire. Et puis Effie est lassée alors de quelques cabrioles, elle s'approche et accroche ses deux pattes avant à la main de Carmen en roucoulant. " Tu voulais une excuse pour lui parler, non ? " Il y a un claquement de langue, l'agacement est palpable, terrible alors que déjà la familier cherche à s'attirer des caresses sur sa tête. " Je ne fais que t'aider à aller vers ce que tu désires. " Et tu n'aimes pas les initiatives, la liberté qu'elle prend mais tu sais qu'elle ne le fait que pour ton bien. Alors tu t'approches doucement, lentement, à pas mesurés : " Bonsoir Carmen, la voix n'est ni chaleureuse, ni froide. Elle est mesurée. Comme si tu parlais à une créature qu'il te fallait apprivoiser, de nouveau connaître. Excuse-nous. Effie avait envie de te saluer, un bruit émane de la petite créature, visiblement très fière d'elle-même. Il y a cette gêne qui te prend au coeur, au corps : comment on fait pour reparler à une amie, à une quasi soeur qui a tout abandonné, déserté ? Comment fait-on pour lui raconter l'absence ? Est-ce que tu vas quelque part ? Et puis doucement, prudemment. Veux-tu que je t'accompagne ? " Garçon trop bien élevé, ta mère t'a bien éduqué et tu sais que c'est galant de proposer ton bras à celles qui se baladent seules la nuit. Mais pourtant, entre vous, il y a comme un premier pas pour renouer, pour aller l'un‧e vers l'autre. Pour dépasser la trahison, les pourquoi, les pleurs et le chagrin.
Carmen Callaghan
Expansionniste
Carmen Callaghan

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Trombinoscope : 'cause princess doesn't cry over monsters in the night ; carmen YiQVCzr0_o
Face claim : Taylor Lashae
Pronoms RP : she/her
Âge : 39 ans - À défier le temps.
Tuer le temps : Passe-temps officiel en tant que [ Responsable de salle au friday 13th ], certainement la seule fois où vous verrez Carmen et responsable dans la même phrase. Officieusement, elle répond au rôle d' [ émissaire et négociatrice ] pour le groupe dans les affaires moins légales.

Familier : 'cause princess doesn't cry over monsters in the night ; carmen C6a6e5efcd9d4e659be0400abf0ba90e
Tempérament de l'animal aussi chaotique que celui de sa sorcière, [ chèvre alpine ] en acolyte indéfectible. Voyelles espagnoles, [ Cariño ] en prénom, qu'elle trouvait sonner bien lorsque sa mère les échappaient. Le plus souvent raccourcit en un Cari - plus court, et parce-qu'elle galérait à prononcer cariño plus jeune surtout.

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Arrivé.e le : 08/07/2024
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Champion.ne : 'cause princess doesn't cry over monsters in the night ; carmen SirdFq0 'cause princess doesn't cry over monsters in the night ; carmen NuFqLrY 'cause princess doesn't cry over monsters in the night ; carmen OcdIEGk

   

'CAUSE PRINCESS DOESN'T CRY...
03.08.2024





" ...over monsters in the night, god made me rough."
tw : fiançailles imposées, age gap, manipulation psychologique

Regard vague - divague, sur l’horizon aux airs d’illusions. Les pas sont alignés dans le désir de rentrer. Le regard porté sur le ciel étoilé dont l'éclat familier a le mérite au moins, d'apaiser la rancœur qui prend toujours un peu trop lorsqu'elle parcourt le territoire des vagabonds, même lorsque c'est son choix de s'y rendre. Prise dans l'instant, elle ne s'attend pas - à la silhouette sur laquelle les onyx tombent, lorsqu'elles sont décrochées du spectacle immaculée offert par la voie lactée. Cecil. S'il ne tarde pas à s'arrêter - des airs de ritournelles éternelles, la même scène répétée depuis des années sans se lasser - ou sans oser l'altérer, le familier toujours plus rassurant que l'inconnu ; elle esquisse quelques pas encore la chimère. Rictus étirant le coin de ses lèvres - comme à chaque fois pour elle aussi, l'amusement provoquant glissé dans la courbure des lippes et l'éclat des iris.

Les pas s'arrêtant finalement à leur tour - toujours cette distance préservée, entre Cecil et elle. Le passé auquel la silhouette du Galbreath fait écho et le présent au sein duquel elle tente de s'ancrer Carmen. Le regard de l'héritier qu'elle soutient pourtant - sans jamais ciller lorsque leurs chemins se croisent, dans une de ces ironie singulières. Comme un défi perpétuel - est-ce qu'il oserait s'adresser à elle cette fois-ci ? Car elle n'estime pas que cela lui revienne, de rompre cette distance instaurée par les années - par son départ aux airs de fuite. Car il y a les souvenirs - auxquels elle a trop peur de se brûler, sans le reconnaître. Cette affection d'antan porté à celui qui avait eu des airs de frère, qu'elle ne veut pas admettre pouvoir désirer retrouver. Passé qu'elle tente de raturer, encore et encore - traits tracés un à un sur ses souvenirs, jusqu'à saturer ses pensées de son déni. Estime aussi qu'elle n'a rien à lui apporté - si ce n'est la désillusion de réaliser que celle qu'il avait connue n'existe plus.

Pourtant, cette fois-ci est différente - le tempo distancié rompu par l'étreinte de pattes autour de ses doigts. Il y a la surprise - le regard arraché à celui du Gardien des Limbes, pour se baisser et se porter sur la boule de poil rousse réclamant son attention. Pair de solaire coincé dans ses cheveux - tombant sur son nez, dans la vivacité du mouvement esquissé par la brune. Sourcils plissé - des airs de contrarié, lorsqu'elle est en réalité plutôt interdite ; dubitative de l'instant, comme des airs d'improbables. « Tu as bien un panda pendu à ta main.» Déclaré par le familier aux côtés de la chimère - si les mots peuvent sembler railleur, la chèvre a comprit au regard de sa sorcière qu'elle doutait - de la réalité de la scène. Séquelle des dérives des géniteurs lorsqu'elle était plus jeune toujours portée. La réalité toujours remise en question malgré les années passées - lorsqu'elle lui semble si surprenante, plus encore lorsque le passé s'en mêle.

Lorsque le regard est décroché d'Effie - elle retrouve la silhouette de Cecil franchissant finalement la distance les séparant. A ses pas mesurés - il y a un " J'vais pas te manger " - retenu, contenu, l'insolence habituelle contrebalancée par cette nostalgie lui enserrant la gorge. Alors elle se contente de l'observer - détailler ces traits métamorphosés par les années, alors qu'elle y entrevoit encore ceux de l'adolescent qu'elle avait connu. Celui qu'elle avait chérit dans une autre vie - avant qu'on ne cherche à en faire son mari, l'idée dont-elle ne garde toujours qu'un goût de révolte. « Cecil.» Échappé en miroir - des airs d'automatique, de manière retourné seulement car c'est ce qu'on lui avait toujours appris - avant qu'elle n'envoie valser les convenances. Verres solaires qu'elle dégage finalement de devant ses iris - en recale les branches dans ses cheveux. Regard qui lui, cherche dans celui de son interlocuteur, un éclat d’amertume - de déception peut-être ou même de rancœur. N'imagine pas y trouver autre chose - par la distance maintenue depuis des années et le " pardon " jamais demandé, pour la façon dont-elle l'avait abandonné - laissé derrière.

L'air moqueur rapidement retrouvé - lorsque l'excuse est présentée. « S'il n'y a qu'Effie qui souhaitait me saluer.» L'arabesque courbant les lèvres est provocante - le sous-entendu pas même discret dans les mots l'est tout autant ; tu ne voulais pas me saluer, toi ? Il y a les genoux pliés - et la caresse offerte au familier. « Salut Effie.» Le regard décroché de celui de Cecil - pour ne se concentrer que sur le panda un instant, à même lui offrir son bras pour qu'elle puisse s'y percher. Car elle n'a pas oublié - qu'Effie aime l'attention, et ça l'amuse de la voir grimper sur son épaule alors qu'elle était toujours indissociable de son sorcier. Comme des airs de provocation partagé entre le familier et la chimère. « Me regarde pas comme ça, j'ai pas la force de t'porter de la même façon Cari.» Adressé à son familier à elle cette fois-ci - qui semble outré de l'attention que sa sorcière porte à Effie.

Nonchalance qui protège et rassure - face à l'incertitude des moments à venir. Ne sait pas vraiment à quoi s'attendre de cet échange imprévu, avec celui qu'elle avait toujours regretté d'avoir dû laisser derrière, en même temps que cette vie qui ne lui convenait plus. Il ne lui semble pourtant pas plus avancé ni même plus serein qu'elle - et elle pourrait presque en rigoler, de l'inconfort partagé - mais ça lui demanderait de reconnaître le sien. « On va tous quelque part.» Rétorqué - à l'interrogation teinté d'une prudence qu'elle n'a pas - plus, Carmen. Pourtant pas foncièrement désobligeante - ou moins qu'à son habitude, énonce simplement une évidence. Alors qu'elle aurait simplement pu lui dire qu'elle rentrait - peut-être reconnaître qu'il lui avait manqué aussi. Mais il y a la fierté - qui étouffe, guinde les airs - éloigne la simplicité qui n'aurait peut-être pas été si loin à retrouver pourtant. « Comme si on s'était quitté hier pour le thé, hein ?» L'amusement - trahit par l'ombre d'un rire qui lui échappe, éphémère - contrairement à cette distance aux airs d'éternels entre eux. Cette façon de ne pas savoir comment se parler - comment se retrouver, engendré par les années à s'ignorer - tout juste à oser se dévisager de loin. Alors dans les mots il y a l'interrogation en filigrane - veux-tu vraiment agir comme si je n'étais jamais partie ? « Oh et j't'en pris, pas besoin d'être si poli avec moi.» Finalement concédé - son premier pas à elle, au milieu de ces non-dits, regrets et fierté entremêlés et emmêlés.

Crédits : dreamer
Cecil Galbreath
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Pronoms RP : IL ; masculinité jamais ébranlée, jamais remise en question.
Âge : TRENTE-ET-UN ANS et les yeux rivés vers les sommets, les pensées habitées pour être le meilleur, pour cultiver ton héritage.
Tuer le temps : Alors tu te dresses en jeune GARDIEN DES LIMBES. Si tu connais la discrétion, tu n'as aucun souci à être le bras armé de ton coven, de ta famille, de celleux que tu protèges bec et ongles. Alors que les cauchemars se déchainent, que l'anxiété les gagne, que la peur les dévore. Plus vite, plus fort. Qu'on apprenne à vous craindre.
Familier : EFFIE, PANDA ROUX ( Ailurus fulgens) ; elle secoue la tête en douceur, s'accroche souvent à ta jambe, grimpe pour lover sa tête dans ton cou. Effie est needy, attentionnée, et toujours collée à toi. Effie et toi êtes inséparables.
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'cause princess doesn't cry

over monsters in the night
- with    @Carmen Callaghan   


tw :  abandon, fiançailles forcées, gap d'âge important, pensées genrées, mention d'alcool

Effie a toujours eu le contact facile, la verbe sensible. Comme si il était plus aisé pour elle de communiquer, provoquer sympathie et douceur envers elle avec sa tête pelucheuse, ses petits bruits que toi. Parfaits miroirs opposés, tu admires sa tranquillité à attraper la main de Carmen, à solliciter son attention d'un petit jeté de tête, d'un regard de biche. Si la situation était incongrue, elle était encore plus étonnante pour toi. Comme si tu ne savais pas vraiment ce qu'il se passe. Comme si ta familier échappait à ta logique, à ta compréhension. Peut-être que t'es dans un rêve alors lentement, tu fermes ta main sur ta paume, enfonçant tes ongles courts dans ta peau, y laissant des demi-lunes rougissantes. La pointe de douleur ne laisse aucun doutes, plus aucune question. Tu déglutis difficilement alors qu'elle s'approche avec Effie dans ses bras. Tu ne rêves pas. C'est bien Carmen, vos familiers et tes yeux rivés dans les siens. C'est bien vous deux, à vous observer en chiens de faïence, à plus oser bouger. A attendre. Tu sais pas quoi, tu sais pas qui. Mais mieux vaut ça que des "pourquoi ?", que des "tu m'as manqué", que des "tu es partie si longtemps.". Mieux vaut ça que de s'effondrer.

D'un œil extérieur, la situation serait risible, prêterait à rire. D'un oeil extérieur, il y aurait le ridicule qui vous condamnerait, vous enlacerait. En parfait miroir, en reflets si semblables, si égaux, les même salutations sur les lèvres. Le rictus, pourtant, ne tarde pas, la moquerie glisse à même ses lèvres. Tes yeux suivent la scène, le manège avec Effie alors que la panda roux agite sa tête, émet presque un ronronnement satisfait à la caresse. Et ta familier ne résiste pas aux bras tendues, à venir sur son épaule, à se blottir contre elle. Tu n'as pas de jalousie, tu as l'habitude que ta familier démontre que c'est elle qu'on préfère dans l'étrange duo que vous formez. Que sans elle, tu ne serais qu'une pauvre chose. Il y a pourtant un rire lorsque Carmen expliquer à sa chèvre qu'elle n'a pas la force de la porter. Tu ne t'attendais pas à ça et la froideur se fendille, éclate sur un rire sincère. Sur cette joie enfantine et mutine. Sur ce qui est mort avec elle. Pourtant, cela semble t'avoir détendu et tu tends la main à Cari : " Je ne peux pas t'offrir mes bras mais je peux t'offrir deux-trois caresses. Je me souviens que tu les aimais particulièrement derrière l'oreille. " Et tes yeux clairs vont rejoindre ceux de Carmen ; si elle veut jouer à ça, vous pouvez être deux.

La nonchalance, le je-m'en-foutisme de Carmen te semblent un peu étrange. Est-ce qu'elle a toujours été comme ça ? Est-ce que tu ne l'avais juste pas vu lorsque l'adolescence a commencé à frapper à ta porte ? Est-ce que cette version d'elle te déplait ? Malgré les tempêtes, les railleries de ta mère, tu n'es pas sûr de détester ce qu'elle est. Pas plus que tu ne chéris pas ce qu'elle était. Ce que les années ont balayés, tués. Il y aura toujours beaucoup de tendresse pour l'oniromancienne. Il y a aura toujours une immensité de douceur envers cette quasi soeur. Et si cela ronge un peu ton coeur, si l'abandon te saigne encore, il y a aussi ce que vous avez partagé. Ce qu'on ne peut pas tuer.

Mais parfois, t'as peur de ramener plus de cendres que de nostalgie. Parfois, t'as peur de l'enfer qui pourrait s'abattre sur vous, tout faire s'écrouler, vaciller. Alors devant le piquant et devant la verbe de l'ex-fiancée, il y a une hésitation qui t'étrangle le coeur, qui éclate le corps et les pensées. Il y a la peur de mal faire, de ne pas avoir les mots. Un claquement agacé de langue d'Effie attire ton attention alors qu'elle a ses pattes dans la chevelure de la brune, qu'elle lui suggère d'ajouter quelques fleurs et pourquoi pas du bambou. Le regard qu'elle te jette est égal à un "Sois un homme par l'amour des Ancêtres. " Tu te racles la gorge un instant, détournant les yeux puis les ramenant sur elle dans un simple et sans équivoque : " Veux-tu aller quelque part avec moi ? " Et en une seconde, tu ne sembles pas t'avouer vaincu, tu ne cèdes pas de terrain à ta compère. En filigrane, tu lui offres la main, tu sembles proposer la trêve. La nuit est clémente après tout. Et du tac au tac, tu te surprends à répondre : " Si c'était hier, j'aurai été moins grand et avec quelques rides en moins. Un petit silence alors que tu réalises que ça pourrait être un pic, une attaque à peine voilée envers la sorcière. Un raclement de gorge : le thé de ma mère te manque ? Toujours pas bon. Effie hausse un sourcil, renifle bruyamment. Vraiment ? Tu vas avoir besoin d'elle pour tout ? Tu regardes tes chaussures un instant et soupire un : est-ce que tu veux qu'on aille prendre un thé ensemble ? " La panda roux prend sa tête dans ses pattes, a l'air dépassé, désolé mais elle te laisse te démerder.

Le malaise est palpable, à peine vivable. Il suinte de tous les pores de ta peau, éclate sur la rythmique de ton coeur : pourquoi c'est aussi compliqué pour toi ? " Enfin, ravi de te faire rire, parce que dans les quelques notes de sa voix, de sa gorge déployée, tu as l'impression de la retrouver. " Mais la vérité c'est que tu sais pas comment t'exprimer, comment lui expliquer qu'elle t'a manqué. Tu ne sais pas lui conter l'absence, l'indifférence. Tu ne sais pas vraiment comment guérir, laisser fuir les blessures, l'usure. A sa dernière phrase, le sourcil se hausse, les mots s'emmêlent et un " Ah ? s'extirpe, s'éclipse, se brutalise dans les froissements de ton coeur. Je ne t'ai pourtant pas proposé un baise-main et une révérence. Est-ce que tu tentes l'humour ? Effie tourne la tête, regarde vers toi, a un petit mouvement d'oreilles surpris. Je pensais que j'étais soft. " Tu glisses simplement et soit, si elle veut plus de proximité, moins de politesses qu'il en soit ainsi. Et tu t'approches d'elle, poussé par un je-ne-sais-quoi ou je-ne-sais-qui, t'apprêtant à glisser ton bras dans le sien. " Je peux ? Ou c'est encore trop poli pour Madame Callaghan ? " Dans les yeux bleus, pas une once d'agressivité, absolument pas d'attaques. Juste un humour gênant, hésitant. Sans doute bourré de maladresses et de détresses. Sans doute bordé de mots qu'on ne dit pas, qu'on regrettera de ne pas avoir dit.

" Un thé, du coup ? " Tu insistes parce que tu as si peur qu'elle s'évade dans un nuage, qu'elle s'en aille sans jamais se retourner, sans jamais renouer l'un‧e avec l'autre. " Ou peut-être qu'il nous faudra de l'alcool ? " Quelque chose de plus fort pour dénouer les langues, rattacher les souvenirs et se pardonner. Quelque chose pour parler.
Carmen Callaghan
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Carmen Callaghan

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Familier : 'cause princess doesn't cry over monsters in the night ; carmen C6a6e5efcd9d4e659be0400abf0ba90e
Tempérament de l'animal aussi chaotique que celui de sa sorcière, [ chèvre alpine ] en acolyte indéfectible. Voyelles espagnoles, [ Cariño ] en prénom, qu'elle trouvait sonner bien lorsque sa mère les échappaient. Le plus souvent raccourcit en un Cari - plus court, et parce-qu'elle galérait à prononcer cariño plus jeune surtout.

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03.08.2024





" ...over monsters in the night, god made me rough."
tw : fiançailles imposées, age gap, pensées et narration genrées

Dans la nonchalance qu'elle étire - il y a l'attention vive, le regard qui s'attarde et détail. Tout. L'habitude - lorsqu'elle se donne l'air de ne rien avoir à faire de rien, d'être trop attentive, trop en alerte perpétuelle. Il y a le geste qu'elle remarque - la paume refermée, les ongles ancrés dans la chair ; devine qu'il y a volonté de vérifier - comme elle, la réalité de l'instant.
Et le cœur s'emballe.

Merde.
L'irrationnelle qui se glisse dans un nouveau " et si ". Et si lui aussi ne parvenait parfois plus à distinguer illusoire de réalité à cause d'abus ?
L'inquiétude qui déchire - brise, ce dont-elle s’était persuadée. Qu'elle ne tenait plus vraiment à lui. Qu'elle l'avait oublié - ce presque frère, malgré les souvenirs parfois ressassés.
Merde.
Elle n'a pas oublié comment elle l'a chérit, comment elle espérait mieux pour lui quand elle est partie.

C'est le rire de Cecil - finalement, qui lui permet de chasser les pensées envahissantes, dérangeantes. Celles qui lui rappel trop l'humanité qu'elle tient à parjuré - renier. Et y a pourtant l'coin des lèvres qui s'étire un peu - à l'écho du rire qui a des airs de n'avoir jamais grandi. L'arabesque reste moqueuse - elle se cache derrière, lorsqu'il y a pourtant une tendresse amer qui bat près du palpitant.

Non, ils n'étaient plus ces enfants-là - qui riaient insouciamment, mais oublie instant que les années ont passé depuis leur dernier éclat.

A la main tendu par Cecil, il y a la bête à cornes qui se glisse près de sa paume sans se faire prier. Un « Tu devrais en prendre de la graine ! » qui résonne, le reproche sans équivoque du familier à l'encontre de sa sorcière. Le sourcil arqué par Carmen - qui préfère déposer une nouvelle caresse sur la tête d'Effie. Tendresse qu'elle ne sait plus qu'offrir aux familiers - pas aux autres, pas à elle-même - ni même à son familier à elle, qui a trop des airs d'elle. « Tu devrais te méfier, si elle se met en tête de vouloir repartir avec toi, même moi j'pourrais pas la faire changer d'avis.» Des airs de mise en garde - lorsque le regard obscur affronte la clarté de celui de Cecil. Le jeu poursuivie - l'ironie plus simple que la vérité, que les " comment tu vas ? " qui la taraude, que les " pourquoi tu n'as pas l'air de m'en vouloir ? " qui rôde.

Et l'interrogation de Cecil résonne - la proposition détonne. Dans la surprise contenue, les émotions toujours trop retenues, il n'y a que le sourcil arqué - une nouvelle fois, qui trahit combien il l'a prend de cours. Elle ne s'attendait pas à ça - à la main tendue, dans une pudeur qui leur semble propre. A une proposition - de ne pas laisser le passé vous dévorer, vous enfermer dans ce qui n'est plus.

Plus audacieux que Carmen - plus courageux aussi, se dit-elle sans le reconnaître. « Trois phrases et déjà une proposition de rencard douteux Monsieur Galbreath ? » Tourne en dérision la maladresse - quand elle n'a même pas l'adresse d'essayer. Provoque pour ne pas montrer - qu'elle ne sait pas quoi répondre. Qu'intérieurement - elle se débat avec elle-même Carmen, avec la surprise et les rapports à l'autre devenu si compliqué. Si bien qu'une simple proposition comme celle-ci l'aurait fait bégayer, si elle n'avait pas cette maîtrise d'elle-même.

Mais est-ce vraiment simple, d'accepter de se retrouver ?
De prendre le risque de se déchirer au-delà du passé ?

Car le temps aura peut-être trop éloigné, car la distance aura peut-être trop changé.


Elle n'en est pas certaine - pourtant à agir l'air de rien, comme si elle n'en avait pas grand chose à faire. Comme si ça ne signifiait pas déjà trop - ces quelques mots échangés. Que le passé - elle pouvait le fuir autant qu’elle voulait ; elle ne parviendrait jamais à le laisser derrière. Pas plus que son cœur, comme elle l'aimerait. « On est aujourd'hui, et pourtant s'en serait presque à se demander lequel de nous deux est le plus âgé, les années ne t'ont pas épargnées.» Le verbe vif - encore, les mots piquent - encore. La nonchalance en parure et l'art de provoquer en atour, tout qui crie " n'attend rien de moi ", presque un " fuis-moi " qui résonne dans l'attitude qu'elle étire. Parce-qu’elle a du mal à savoir ce qu’il espère - ou n’espère pas, retrouver dans ces retrouvailles où les mots déraillent, la simplicité s’enraille et le doute entaille.

Dans les non-dits pourtant, dans la nuance des mots peut-être ; le désir maladroit que Cecil rebondisse, de savoir si les années passées l’avaient vraiment marqué. « Carmen, t'es vache.» Claque, le regard et le ton réprobateur de la chèvre qui le laisse entendre à Cecil et Effie. Il n'y avait bien plus que Cariño pour oser lui tenir tête et lui dire " arrête ta merde ".

Il y a un rire - encore, plus simple - plus comme avant, comme enfant, qui lui échappe, à la mention d'Helen. « Le thé de ta mère me manque terriblement, tu pourrais lui en demander pour moi ? Je suis certaine qu'elle sera ravie d'entendre mon nom.» Ravie - c'était le mot. Ironie qui permet de se glisser dans les failles du malaise de Cecil. D'éviter - de laisser transparaître les failles du sien à elle. Mais est-ce qu'elles ne se devinent pas, aux attaques incessantes ? N'était pas aussi mordante, quand elle était partie. N'était pas aussi fuyante dans sa présence, avant. « A ton avis, combien d'essais avant que ce soit la bonne ?» Glissé - le visage penché vers la panda perché sur son épaule. Évite - encore une fois, la véritable question. Pourtant il ne se démonte pas Cecil - elle ne pourrait pas le lui retirer.

Dans le malaise, elle reste fière. Trop fière. S'étouffe dans cet air qu'elle maintient. Elle ne mérite sans doute pas les efforts ni le mal que Cecil se donne. Carmen le sait, n'irait pas le nier. Certitude qui comble - l'incertitude de quoi dire, de quoi faire. Elle n'a pas envie de promesses qu'elle ne pourra encore pas tenir - des  " tout peut-être comme avant " qui sonnent faux. Quand tout ne pourra de toute façon pas être comme avant. Le temps est passé - l'absence a marqué, le silence qu'une lettre échangée n'aura pas suffit à combler, elle le sait. Le ressent, dans ces " es-tu heureux ? " qu'elle tait, qui trahissent l'affect qu'elle retient, contient - essaye d'éteindre. Le condamne, dans ces " parfois j'ai regretté que tu ne sois pas partie avec moi " qu'elle n'avouera jamais.

Les yeux roulés - à l'humour étiré. Peut-être là, pourraient-ils se retrouver. Dans l'absurde - dans le désaveu d'un sérieux trop lourd, des non-dits qui roulent à leurs pieds. « Pitié.» Supplication exagérée, les lèvres qui se plient sous l'amusement désabusé - à la mention de la révérence et du reste. « Je parlais plutôt de ta bienveillance offerte par bonne manière.» L'ombre du pessimisme teinte les mots peut-être - à ne pas croire que cela puisse être foncièrement sincère. « Rassure-moi, tu proposes pas vraiment de révérence à qui que ce soit hein ?» Comme si ça pouvait vraiment l'inquiéter, comme si elle pouvait vraiment en avoir quelque chose à faire, pour une fois. Comme une grande-sœur qui pourrait s'inquiéter que son cadet se ridiculise de la sorte - selon elle, presque.

Et l'instant suivant, Cecil se glisse à ses côtés - surprise de la proximité qui ébranle. Écho du nom qui met en branle. Les syllabes font toujours un peu mal à entendre, malgré les années, malgré le choix de le porter. Les préfères pourtant au nom avec lequel elle est née, remercie silencieusement Cecil de ne pas avoir usé de ce dernier.

Et soudainement ça va trop vite.

Le bras proposé, l'humour maladroit, la sincérité dans l'éclat bleuté. Le geste et l'intention désintéressée, l'ensemble qui n'a que des airs d'essayer, d'outrepasser la gêne avec laquelle il semble se débattre Cecil.
Merde.
Elle n'est plus habituée au contact de l'autre Carmen, ni même à la proximité désintéressée. Il n'y a que les accolades qui bousculent un peu, échangées avec ceux de la bande, qui effleurent la peau. Le reste du monde qu'elle maintient à distance - au figuré comme au littéral.
Merde.
Elle ne sait pas ce qu'elle est censée faire. Le regard planté dans celui du Galbreath, la surprise aux nuances de panique qui s'y glisse un instant. Quand elle réalise - qu'elle est un peu dépassée, car c'est trop sincère - trop humain.

L'air un peu bête peut-être, à prendre un peu trop de temps pour répondre. « Il y a du progrès, mais je suis certaine que vous pouvez mieux faire Monsieur Galbreath.» Reprit - l'éclat moqueur qui reprend ses droits dans le regard et dans le sourire. Pourtant l'air un peu moins incisif - un peu moins prêt à bruler vif. Effie - qu'elle déloge finalement de son épaule, échange un dernier regard entendu avec la panda rousse avant de la déposer sur le bras de Cecil, celui prêt à se glisser sous le sien. Fuite habile étirée - encore et encore.

Mais il revient à la charge le frère d'antan - encore et encore, lui aussi. Et s'il y a l'hésitation, il y a l'idée, celle d'essayer de se retrouver, qui prend en place - glace un peu moins. Donne moins envie de fuir. Dans le silence qu'elle laisse s'étirer - il y a Cari dont les cornes percutent toute en délicatesse (non) la jambe de la chimère. " J'te jure que je te cogne jusqu'en Antarctique si tu l'envoie encore valser." Asséné au creux des pensées. Le regard glissé sur la chèvre, un soupir échappe à Carmen et le visage qu'elle secoue vaguement de gauche à droite, comme en signe de résignation.

Y a les épaules qui s'affaissent - un peu, le sourire moins moqueur - un peu. « Tu peux m'accompagner chez moi, si tu veux.» Les épaules haussées - comme si ça avait l'air de rien, comme si c'était rien. Préférait encore l'intimité des murs de ce qu'elle appel " chez elle ", à l'hostilité que lui inspire les terres des Vagabonds. Se dit qu'ils y seront sans doute plus à l'aise - pour se parler, au-delà des artifices et des non-dits.

Si tu veux - parce-que la maladresse est contagieuse, qu'elle se dit que peut-être il voudra finalement changer d'avis. Clés de voiture extirpé d'une poche, misent en évidence - pour laisser comprendre dans le silence, qu'il y aurait un trajet à partager avant d'arriver. « J'ai les deux, tu pourras choisir.» Le ton mord moins, les défenses qui semblent moins vaillantes, les " et si " muent lentement en " pourquoi pas ".


Crédits : dreamer
Cecil Galbreath
Isolationniste
Cecil Galbreath

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Trombinoscope : 'cause princess doesn't cry over monsters in the night ; carmen 19d7f1648d4d62518140fe4111f7fdc4f0c90fe2
Face claim : Daniel Sharman
Pronoms RP : IL ; masculinité jamais ébranlée, jamais remise en question.
Âge : TRENTE-ET-UN ANS et les yeux rivés vers les sommets, les pensées habitées pour être le meilleur, pour cultiver ton héritage.
Tuer le temps : Alors tu te dresses en jeune GARDIEN DES LIMBES. Si tu connais la discrétion, tu n'as aucun souci à être le bras armé de ton coven, de ta famille, de celleux que tu protèges bec et ongles. Alors que les cauchemars se déchainent, que l'anxiété les gagne, que la peur les dévore. Plus vite, plus fort. Qu'on apprenne à vous craindre.
Familier : EFFIE, PANDA ROUX ( Ailurus fulgens) ; elle secoue la tête en douceur, s'accroche souvent à ta jambe, grimpe pour lover sa tête dans ton cou. Effie est needy, attentionnée, et toujours collée à toi. Effie et toi êtes inséparables.
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'cause princess doesn't cry

over monsters in the night
- with    @Carmen Callaghan   


tw :  abandon, fiançailles forcées, gap d'âge important, pensées genrées, mention d'alcool

Un frémissement te quitte alors que Cari accepte l'invitation à venir chercher les caresses. Contre son poil dru, il y a la pointe de tes ongles qui vient caresser, cajoler l'arrière de son oreille, descendant sur la courbe de son cou pour se perdre avec douceur dans quelques gratouilles sur son menton. " Certaines choses ne changent pas, expires-tu dans des accents de douceur et de nostalgie tendre. Tu sembles toujours aimer les même endroits. " Tu constates, les yeux plongés dans ceux de la chèvre. Il y a la compréhension, un air de retrouvailles sincères au moins entre elle et toi. A défaut que ce soit Carmen et toi. Aux mots de l'ex-soeur de coeur, tu redresses les yeux pour les avoir dans les siens. Un sourire mince se trace et tu laisses s'évader un : " Peut-être que c'est parce que je connais ses endroits favoris pour la gratouiller ? Promis, je te la ramènerai toujours. " Tu railles peut-être mais en réalité, tu n'es pas sérieux. Tu as déjà assez d'Effie qui a tendance à dormir en travers du lit, tu n'oses imaginer avec Cari ce que cela donnerait. Il y a un autre petit rire alors que les yeux retombent sur la familière de Carmen : " Tu serais prête à faire des infidélités à Carmen ? " Et cette fois, ce sont les prunelles d'Effie qui te surprennent, c'est ce fond de jalousie qui explose dans le coeur de la panda rousse et qui déferle dans tout ton être.

La familière désapprouve fort. Très fort. Elle te le fait comprendre dans un bruyant reniflement de truffe et un regard ultra mauvais sur Cari. A force de jouer, elle a oublié que parfois, l'ennemie est à quelques pas de lui voler ses bambous. Tu n'en prends pas ombrage. Pire, tu te désintéresses. Au trop grand damne d'Effie. Après tout, l'ancienne fiancée, l'ancienne amie est là, à quelques pas. Et tu ne sais si c'est dans l'air du soir, tu ne sais si c'est quelque chose de plus fort qui vous pousse l'un‧e à l'autre. Malgré la détresse d'antan, malgré la maladresse sentimentale. Malgré les déboires peut-être fatales.

Et si c'est la peur de mal faire qui t'a toujours retenu, détenu ? Et si t'es pas assez ? Parce qu'elle est partie sans dire aurevoir une fois. Parce qu'il est si facile de partir une seconde sans se retourner, sans n'avoir jamais rien à espérer. Parce que le chagrin va souvent de pair avec l'absence, son absence. Et la gêne reprend son éternel règne, la peur d'être trop ou pas assez étend ses doigts filandreux, crasseux sur ton coeur. Puis il y a les non-dits qui s'étendent, qui comblent les blancs entre vous deux.

La proposition - ou ton insistance - semble la désarçonnée, peut-être même un peu l'étonner lorsque le sourcil se redresse, se hausse et côtoie des monts d'incompréhensions, de questions. Peut-être que tes efforts ne sont pas assez ? Peut-être qu'il te faut encore un peu plus oser que cette main tendue, que cette invitation à aller quelque part ensemble. Et puis elle ouvre le bec, et tu rougis sur la nuque au terme de rencard douteux. Tu retires la main, t'apprêtant à ravaler tes mots, à tourner les talons alors qu'Effie claque sa petite langue, te fait encore les gros yeux : " Bouge pas, renonce pas ! " Alors tu te figes alors que la langue de l'oniromancienne laisse des trainées d'acide, de quoi esquinter les coeurs, compter les erreurs de part et d'autres. Et tu as le sentiment d'être petit, insignifiant. Tu as l'impression que les mots ricochent entre moquerie, un " je m'en contrefous" et surtout, surtout, qu'ils longent des blessures dont on ne parle pas, qu'on n'ose pas explorer. De peur de les rouvrir. De peur de pas savoir comment on fait. " Un rencard ? Avec toi ? Il n'y a pas d'ironie, juste un choc, juste une anicroche salée alors que pourtant, tes lèvres glissent la vérité : juste la nostalgie de revoir une très vieille amie. " Parce que tu ne veux pas qu'elle se trompe, tu n'es pas là pour reprendre ce que vos parents avaient imaginés. Une sueur froide glisse dans ta nuque, ton dos de penser à l'étrange fatalité qui aurait pu vous lier. Le dégoût n'est pas loin sur la bouche et ne t'a jamais quitté : on épouse pas sa grande soeur.

Carmen ne t'épargne pourtant pas de ses mots et tu glisses une main dans ta poche, dans des airs de nonchalance évidente, latente. Et tu hésites, tangues sur quoi lui dire : " J'ai quelques cheveux blancs pour me souvenir de toi, un raclement de gorge, l'air ne semble pas touché mais la Callaghan a laissé ses traces. Et toi-même, tu sais comme la mémoire est indicible, imprévisible. Tu sais comme les regrets dansent, comme la hantise d'un nouveau départ charrie ton coeur. Et toi ? Tu en as ? " Des souvenirs ou des cheveux blancs, ça, seul toi sait ce que tu sous-entends. Mais il est évident que dans l'acidité, les malaises, tu cherches sa main. Tu cherches l'espoir de t'y raccrocher. Tu cherches quelque chose qui n'est pas mort alors que tu n'avais que douze ans. Tu cherches, désespérément, quelque chose à sauver, à raviver. Et il y a un sursaut aux mots de la chèvre, elle s'interpose parce qu'elle trouve sa moitié sans doute trop piquante, trop violente. Une caresse encore entre les deux cornes : " Ne t'inquiètes pas, Cariño, je n'ai plus onze ans. " Et t'as le coeur bien accroché, suffisamment renforcé pour ne pas te laisser sombrer.

Et pourtant le rire de l'oniromancienne semble te détendre un peu, semble te faire comprendre que tout va bien. Tu iras bien. La remarque te fait lever les yeux un court instant et pourtant laisse un sourire amusé : " Tu veux que je l'appelle ? Je suis sûre qu'elle adorerait entendre le son de ta voix et qu'elle a tellement de gentilles mots pour toi en réserve. En vérité, non. Helen exprime davantage son désamour de Carmen que sa tendresse dans un pincement de lèvres irrité. Et tu es sûr que ta tendre maman te sommerait de quitter au plus vite les côtés de ton ex fiancée pour venir la retrouver, pour t'éloigner au plus vite de la traitresse qu'elle incarne. Tu pourrais lui demander toi-même son fameux thé. Si la vieille amie glisse d'attaques en attaques sur les réminiscences de vos souvenirs, tu n'es pas en reste. Tu as toujours été un peu caméléon, te confondant dans des rôles, des émotions qui ne sont pas vraiment tiennes pour convenir, te plier à ce monde. Pardon ? A la question suivante, tu crois avoir mal entendu, mal saisi. Et en toute innocence Effie répète : Carmen a demandé combien d'essais avant que ce soit la bonne ? Merci. A ton service, Cecil ! Et elle retourne se frotter aux doigts de la Callaghan, lui suggérant d'insister un peu plus à droite ou à gauche pour que ça lui plaise. Il n'y a plus d'essais depuis que le projet Carmen Callaghan est avorté, expliques-tu avant tout le sérieux du monde. Il y a eu beaucoup d'intérêts quand je suis sorti de l'Académie, sous-entendu beaucoup de demoiselles auxquelles passer une alliance au doigt mais aucune qui n'a su susciter ton intérêt. Hormis une. Mais tu vois, la priorité c'est Matthew Galbreath et ses fiançailles récents, tu laisses évader sans aucune ironie mais platement, simplement. Peut-être que ce sera mon tour après. Un frisson se perd en te disant, en pensant que tu ne veux pas qu'iels se marient trop vite, pour ne pas que les yeux se tournent vers toi. Tu vois, petit moment de silence, petite pause soigneusement étudiée pour glisser en gravité, tu as laissé un souvenir impérissable aux Galbreath. " Et surtout à toi.

Tu as longtemps cru qu'elle reviendrait, que tout cela n'était que passager. Que la maison, c'est la maison. Mais il n'y a de maison que pour toi dans ces lieux. Il n'y a de tendresses que pour toi. Sans doute que pour Carmen, il s'agit de quatre murs, quelques rues et plus grand chose de ce qu'elle a connu, aimé et chéri. Il ne s'agit plus d'ami‧e‧s et de famille. Peut-être poursuis tu des vieux souvenirs. Peut-être que coeur et corps sont un peu trop décorrélés. Peut-être qu'il ne reste que de la nostalgie.

Mais tu ne sais pas faire autrement que de t'y tenir, de vouloir un peu la retenir. Tu ne sais pas renoncer, tu ne sais pas l'abandonner. Tu ne sais pas alors même avec le ridicule qui te court dans les membres, même avec la maladresse et la timidité, tu t'entêtes.

Elle roule des yeux, et tu pourrais presque y surprendre un mirage de sourire. Et tu la laisses parler, expirer ce qu'elle a sur le bord de la langue. " Il y a parfois des éducations qui ne se perdent jamais, te permets-tu de décrocher du tac au tac. Après tout tu ne craches pas dans la soupe : tu es le produit, le fruit de tes parents. Ta naissance t'a laissé un chemin, un destin. Quelque chose dont tu ne veux pas, ne sais pas diverger. Et les bonnes manières ne sont pas une antithèse de sincérité, tu sais. A une époque, on communiquait ainsi et je n'ai pas eu l'impression qu'on se mentait sur ce qu'on était l'un‧e pour l'autre. Et tu chéris l'élégance feutrée des mots qu'on t'a transmis. Tu as appris à dire de mille façon à ta mère que tu l'aimes sans jamais que ses mots trébuchent à l'orée de tes lèvres. Il y a un rire qui fleurit à la remarque : oh non, je t'en prie, seulement quelques privilégié‧e‧s ont le droit à cet honneur. " Tu ironises, l'humour ne t'allant au final pas si mal au teint. Tu ne t'agenouilles pas devant n'importe qui, tu ne baises pas la main de n'importe quel‧le manant‧e.

Les Galbreath ne se mettent pas à terre devant n'importe qui. Et tu n'es pas l'ainé pour rien. Et t'oses, peut-être pas si bien que ça. Peut-être pas de manière si sereine qu'il faudrait. Peut-être trop maladroitement ou trop brusquement qu'il le faudrait. Et le silence tombe, te fait à ton tour paniquer, réaliser que peut-être c'est vraiment mort. Qu'il n'y a rien à sauver de vos liens. Tu te raidis un peu, tu te sens un peu trop sur le bord, le rivage de tes émotions. Tu l'avoues aussi, tu es suspendu à ses lèvres : est-ce que ça servira ? Est-ce qu'elle prendra ton bras ?

Et tu ne sais pas bien déceler la fuite en avant dans ses mots, dans Effie qu'elle reloge dans tes bras. L'animal chouine un peu : " Mais je voulais rester avec toi, Carmen ! " Qu'elle proteste, gourmande alors que tu la ramènes vers toi. Tu la cajoles au niveau du coup et entre les oreilles pour l'apaiser, qu'elle lâche finalement l'oniromancienne alors qu'elle proteste de plus en plus mollement : " Mais Cecil ! Ca ... Prrr ... Marche ... Prrr. Pas ! Un peu plus à droite ! Prrrr ! Mais ça marche pas hein ! " Tu laisses le temps à Carmen de se recomposer, de trouver les mots, assistant du coin de l'oeil à la scène avec Cari, aux coups de cornes. Et tu remercies les ancêtres de ne t'avoir donné qu'une espèce de grosse peluche duveteuse et nous, une bête à cornes prête à vous cogner pour obéir, fléchir. Et puis, la vieille, l'éternelle amie semble céder, ne plus opposer de résistances. Tu as une demi seconde de mine interloquée, d'un silence à peine chaviré. Et puis, tu sautes à pieds joints dedans alors que tu n'attendais plus grand chose. " Volontiers. Allons chez toi. " Derrière des mots sans reliefs, il y a le coeur qui accélère, l'espoir qui flamboie dans le fond des yeux. Il y a l'impression que les deux enfants, adolescent‧e‧s ne sont pas si loin.

Le sourire se tisse, discrètement, lentement, laissant évader l'enfant toujours heureux de la retrouver. Tu hoches la tête : " Tout me va. " Tu es simplement heureux, contenté d'être enfin à ses côtés, de pouvoir lui parler. Tu fais quelques pas à ses côtés jusqu'à sa voiture : " est-ce que tu conduis bien ? Je n'ai pas le souvenir de ta façon de conduire. " Est-ce qu'elle était autant un danger public que toi ?
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