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I almost wish we were butterflies

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Davi Galhardo Assunção
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Davi Galhardo Assunção

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Chasse aux oeufs 2024
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Face claim : Marco Pigossi
Pronoms RP : il
Âge : 35 ans
Tuer le temps : Couturier et créateur de la marque Assunção. Demi-couture et haute-couture qui privilégie l'upcycling et les tissus vegan pour une mode plus slow et respectueuse de toustes.

Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

Compte en banque : 3246
Arrivé.e le : 30/11/2023
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I almost wish we were butterflies

juillet 2024 feat @Maeve Ó Fearghail  

TW : évocation d'agression physique, de dépression, d'anxiété et de deuil

Il pourrait aller la voir à Hermitage of Braid pour lui poser la question. Ou même demander à sa sœur de jouer les factrices - Gabriela serait enchanter de l'aider sans même connaitre le contenu de la missive. Mais quelque chose l’en empêchait, comme une forme de honte qui s’agglutinait autour de son myocarde et venait étouffer tout le travail fait pour en arriver à cette conclusion : Davi avait besoin de quelqu’un pour l’aider avec sa magie.

Il lui avait fallu plusieurs années pour en prendre conscience, bien que les deux premières à Édimbourg étaient aussi embuées que les vitres de sa boutique, un jour de pluie. Mais depuis quelques mois, il se sentait faire des progrès, dormait un peu mieux, arrivait à maintenir une hygiène de vie plus en accord avec ses besoins et surtout, entendait bien moins les remarques de Liz . Si le deuil de son familier n’était toujours pas fait et ne deviendrait certainement jamais complet, Davi avançait vers une destination plus positive et le sentait de tout son être. Si les pas étaient parfois lents et qu’il se retrouvait souvent à faire marche arrière, il savait reconnaitre le chemin de la guérison. Si le mental et le physique suivaient, sa magie, par contre… Il n’arrivait plus à se transformer complètement depuis les incendies de 2019. S’il empruntait toujours certaines caractéristiques animales, elles lui faisaient souvent faux-bond ou perdaient en maitrise à la moindre odeur suspecte ou face aux émotions vives. Il se souvenait encore parfaitement de la prise de becs avec Alaois Ó Fearghail qui avait pris des allures d'agression après que l'aéromancien ait été trop loin. Même ses dons les plus élémentaires lui échappaient parfois : combien de fois avait-il du allumer la lumière pour travailler dans le noir alors qu'à Rio Branco, le plus fin des points était cousu dans des nuits sans lune et sans la moindre lumière artificielle pour éclairer son plan de travail ? Un rien dérangeait sa magie, et pire, un rien étouffait tous ses efforts, là où le sorcier n’avait vraiment pas besoin de perdre davantage en assurance et en énergie.

Pendant quelques semaines, il s’était fait à l’idée de devoir contacter quelqu’un de son Coven, mais Davi et la confiance étaient aussi synonymes que l’hydromancie et la pyromancie. S'imaginer devoir expliquer à un·e inconnu·e le pourquoi du comment, voir en arriver à avouer le décès de son familier lui donnait des sueurs froides. Il avait finalement préféré continuer à s’entrainer tout seul, dans l’espoir que ce qui empêchait sa magie de retrouver son aisance se débloquerait sans même avoir la bonne clé. Un peu comme un cadenas rouillé qui sautait au moindre coup de marteau ! Et puis un matin, il avait pensé à elle. Maeve. Une zoomancienne qui venait régulièrement dans sa boutique, le regard perdu dans les nuances terracotta et les doigts méticuleux qui effleuraient à peine les drapés. Son calme apparent, la lueur bienveillante dans ses yeux, leurs points communs et leur facilité à converser malgré les longs silences de Davi avaient rallumé l’idée dans son esprit. Elle, il espérait qu’elle ne se moquerait pas de lui ou ne jugerait pas sa régression après des années de maitrise. Elle, il était certain qu’elle refuserait avec délicatesse, sans lui donner l’impression d’avoir outrepassé leur relation, à peine, amicale. Mais le brésilien était de ces personnes qui prenaient des décisions après avoir pesé le pour et le contre pendant des semaines. Et depuis cinq, il y pensait dès qu’elle venait dans la boutique, sans jamais oser lui poser la question. Car si Davi faisait confiance à ses premières impressions, le spectre de l’angoisse planait toujours au-dessus de lui pour lui rappeler qu’une seule mauvaise décision pouvait entrainer une chute vertigineuse. Il venait à peine de retrouver un semblant de stabilité, encore incertain de tenir longtemps sur ses deux pieds sans dégringoler à nouveau. À quoi bon effleurer des doigts le danger alors qu’il retrouvait un peu de confort dans sa propre existence ?

11h sonna à la pendule de la boutique quand il sortit la tête de son atelier. Les boucles en bataille, la fatigue cernant le vert de ses yeux, il retira sa paire de lunettes avant de prendre connaissance de la situation actuelle : l’équipe de vente était bien occupée et Mary était à la caisse avec un client. C’était rassurant, de savoir la boutique entre de bonnes mains pendant qu’il laissait ses yeux filer sur un tissu complexe à coudre sans être stoppé toutes les demi-heures, pour venir conseiller ou aider sur un choix. Davi avait ses atouts et la vente n’en était assurément pas un.
En entendant le carillon, il tourna la tête vers l’entrée et ne put retenir le demi-sourire qui illumina son visage : il connaissait l’arrivante. Le destin avait décidé en amenant Maeve à lui alors que le matin même, il avait fini par se dire qu’un coup de fil serait le plus approprié. Et que d’abords, il devrait connaitre son numéro de téléphone !


Maeve Ó Fearghail
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Maeve Ó Fearghail

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Trombinoscope : I almost wish we were butterflies AqvlYaEq_o
Face claim : Amelia Zadro
Pronoms RP : she/her
Âge : 26 ans
Tuer le temps : Tournée vers les autres - les animaux, [ Soigneuse au Hermitage of Braid ], souci de préserver ce que l'humanité abîme et d’offrir cadre respectueux de toute forme de vie.

Familier :
I almost wish we were butterflies Oqxr
un [vison d'europe] répondant au nom de cinnamon - la plupart du temps raccourci en cinna, souvent confondu avec une loutre ou un putois au plus grand damne de ce dernier.

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I ALMOST WISH WE WERE BUTTERFLIES
07.2024






" Butterflies are beautiful, but the process of emerging from the chrysalis and spreading your wings can hurt like hell."
cw : nourriture

Il y a les rires qui résonnent - l'écho aux airs d'enfance, au sein de la cuisine des Milošević. Le regard complice échangé avec Astrae - et sa mère qui demande à Maeve si elle comptait nourrir un régiment avec ce qu'elle préparait, car elle en avait encore trop fait. Des airs de simplicité - dans la matinée partagé au sein du foyer qui n'est celui de l'empathe, qui a pourtant des airs de seconde maison. Celui qu'elle aime retrouver de temps en temps - sans occasion ni raison particulière ; juste parcequ'elle le peut. En profite pour voir l'amie - et montrer à la matriarche de la famille ses progrès dans la maîtrise de l'enchantée. Toujours une fierté à demi dissimulée dans ces moments - car elle revenait de loin, elles le savaient. Matriarche qui avait été celle l'aidant à accepter et apprivoiser cette magie, si ardemment repoussée plus jeune.

Un dernier sourire partagé et l'au revoir échangé, les pas de Maeve s'échappent avec légèreté du cottage - sait déjà où elle veut que ses derniers la mènent. Se dit depuis quelques jours - que cela fait un moment qu'elle n'est pas passé au sein d'une boutique qu'elle apprécie un peu trop. Dernière fois qui ne doit pas remonter à plus de deux semaines en réalité - suffit pourtant, pour regretter les couleurs vibrantes des lieux et les échanges à la passion effervescente avec son propriétaire. Alors elle s'est dit qu'elle passerait aujourd'hui, l'espoir timide de croiser Davi et qu'il ne soit pas trop occupé ; la peur de déranger qu'elle oubliera dès les premiers mots envolés, comme à chaque fois.

Mélodie familière - le carillon tintant lorsque la porte est poussée, après que le regard soit resté accroché un peu trop longtemps sur la vitrine ; comme toujours - comme avant, qu'elle n'ose rentrer pour la première fois. Regard virevolte - papillonne, un instant sans savoir où se poser. Jusqu'à l'évidence d'une blouse cape aux nuances auréoline et aux motifs fleuris, sur laquelle l'attention se pose et l'esprit se perd en prose. Les pas s'en approchent - sans pour autant oser effleurer le tissu, admire seulement la pièce - et s'amuse peut-être à chercher le point de couture utilisé, plus encore, l'idée qui avait été à l'origine de cette création. C'est le nouveau tintement du carillon qui la rappelle à l'ordre - lui fait détacher les yeux du vêtement, et lui permet de tomber sur les traits de Davi. Le sourire qui s'étire - s'élargit, dans une passion docile, dans une satisfaction juvénile ; toujours contente de le voir, toujours le plaisir de la simplicité de leurs échanges où s'entremêle silences et envolés passionnées.

Les pas qui glissent tranquillement jusqu'au zoomancien, les iris qu'elle accroche un instant - la douceur qui perce les siennes, alors qu'une main désigne l'habit qui avait retenu son attention en rentrant. « C'est une nouvelle pièce ? » Des airs de rhétorique - elle sait que oui, à passer peut-être un peu trop souvent. Laisse un temps au silence, gêne qui ne semblait parvenir à se glisser dans ces moments étirés partagé - Maeve qui avait pourtant tant de mal à l'accepter habituellement, le silence. Le regard qui, lui, préfère s'attarder sur les traits de Davi plutôt que ses créations. « Le rendu est si harmonieux, c'est rare qu'une partie du vêtement n'éclipse pas l'autre lorsqu'il est composé de plusieurs éléments. » Ici, la blouse et la cape. Les mots sont soufflés dans une sérénité posée, des écho de balade dans le rythme - à s'enchaîner sans pourtant presser, laisser le temps à chacune des nuances de l'échange, vocale ou non, d'exister.

« Le choix de la soie était pour la peinture des motifs ?» Échappé - car elle est souvent curieuse, des choix du couturier, pas dans une idée de remise en question - seulement de comprendre, la passion des couleurs et des tissus assemblés, de tout créer à partir de rien, qui anime ce désir de comprendre, d'étendre et entendre - opinion et connaissances. Et si les mots s'enchaînent - comme souvent, de ceux ayant la capacité à parler pour deux, il y a la souplesse dans la tonalité. Celle qui n'attend pas une réponse à chacun des mots, celle qui laisse à Davi la liberté de se saisir de ce qu'il veut, de ce qui lui plait, dans ce qu'elle partage.

Et elle se rappel d'un coup - Maeve éternelle tête en l'air, qu'elle a quelque chose dans le sac pendu à son épaule, pour le propriétaire des lieux. « C'est pour toi, pour accompagner tes heures dans l'atelier.» Si le vouvoiement avait été de mise les premiers temps - un " tu " avait échappé à Maeve un jour dans une conversation, emporté par la passion de l'échange et était resté depuis. C'est le sourire aux lèvres, des airs de celui qui ne la quitte jamais, qu'elle tend une petite boîte à Davi. Contient des carrés au mélange de céréales au cœur en chocolat et aux fruits rouges, préparés plus tôt dans la matinée. S'il n'y a rien d'extravagant - il y a l'attention glissée dans les détails, dans le choix de quelque chose qui ne salirait pas les doigts du styliste ni son plan de travail. Le geste est simple - désintéressé, un " merci " silencieux peut-être, pour les moments partagés, ou par simple plaisir d'offrir, comme souvent.

Crédits : Booksandcaffiene (icon) ; Jeanette LeBlanc (quote)
Davi Galhardo Assunção
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I almost wish we were butterflies

juillet 2024 feat @Maeve Ó Fearghail  

TW : anxiété

Oui, il s'agissait bien d'une nouvelle pièce, accessible en seulement quelques exemplaires tant il lui avait fallu du temps pour peindre les détails sur les manches transparentes. Si Davi avait pu choisir de passer par un atelier pour une production à la chaine, s'il avait pu opter pour un imprimé plutôt qu'une réalisation à la main, le couturier n'était pas connu pour choisir la simplicité. Il avait préféré le rendu éclatant des pigments choisis au jour le jour et le résultat de longues heures penché sur les mètres de tissus, le dos en compote et le coeur bourdonnant de fierté. Ce vêtement lui avait pris des mois à terminer et s'il tenait plus d'une oeuvre d'art que d'un haut à porter tous les jours, il espérait que les 8 exemplaires réalisés partiraient un jour. Son plus grand bonheur résidait dans la rencontre inopinée avec des créations d'Assunção portées par des inconnu·es. Il n'y avait peut-être que ses adelphes qui arrivaient à lui tirer un même sourire de joie.

Hochant de la tête face à sa remarque, il était toujours à l'aise avec Maeve pour garder le silence au lieu de répondre dans l'empressement. Elle avait compris sans qu'iels n'en discutent, que le créateur avait ce besoin de peser chaque mot, de mesurer son ton et de prendre son temps avant de laisser échapper une réponse, une remarque ou même, parfois, une question. Comme aujourd'hui. Il n'y avait bien que lorsqu'il parlait de couture, que le sorcier se laissait aller aux longues phrases, même s'il lui fallait toujours un petit temps pour se lancer, comme une vieille voiture qui ne roulait pas souvent. Avec Maeve, Davi se sentait presque entièrement lui et il se mentirait s'il ne s'avouait pas qu'elle lui rappelait Liz. Peut-être était-ce sa joyeuse curiosité ou leur échange tout en simplicité ou même sa façon de déambuler dans la boutique.

"Le choix de la soie était pour la peinture des motifs ?"
"C'est du Lyocell, un tissu qui se rapproche du toucher de la soie, mais sans cruauté animale. Celui-ci a été fait à partir d'eucalyptus, donc moins gourmand en eau que du coton par exemple."

Dit lentement, sans donner plus de détails, il aurait bien plus à partager à la sorcière sur le choix des tissus. Si ce vêtement avait été fait en petite quantité, c'était aussi parce que le Lyocell utilisé était neuf et ne provenait pas de recycling. Davi faisait au mieux - même si parfois ce n'était pas possible - pour récupérer de textiles et ne pas participer à la production de nouveaux. Très souvent, il s'agissait de rouleaux passés par les mains de créateurices peu scrupuleux·ses, qui avaient besoin que d'un petit carré ou, pire, dont le rendu ne plaisait finalement pas. Combien de tissus ou de vêtements neufs étaient jetés au lieu d'être proposés pour une réutilisation par d'autres marques ou à des associations ? C'était bien un sujet qui faisait rapidement sortir de ses gonds le couturier, même s'il avait bien conscience que lui aussi, participait à cette industrie qui donnait la nausée quand on s'y intéressait un tant soit peu.

Laissant Maeve continuer son inspection, il se recula d'un pas, plus par réflexe que par surprise, quand elle reprit la parole d'un ton légèrement plus vif. Sortie de son exploration, l'esprit aligné de nouveau avec la réalité, la voilà qui glissa hors de son sac une boite bien pleine de gateaux.

"C'est pour toi, pour accompagner tes heures dans l'atelier."

L'artiste la prit, garda quelques instants le silence, l'air un peu confus et aussi désarmé. Davi ne savait jamais trop quoi faire quand on lui offrait quelque chose, hésitait souvent sur la réaction la plus appropriée. Et si ça ne lui plaisait pas ? Il le lui dirait, au risque de la froisser. Et si ça lui plaisait ? Il le lui dirait aussi, au risque de la gêner. Mais c'était Maeve, quelle que soit son retour, elle ne le prendrait pas mal. Davi l'espérait.
Une longue inspiration plus tard, le voilà qui releva enfin les yeux, légèrement plissés sous un mince sourire. Le soleil se levait enfin, sur l'horizon qu'était Davi. Finalement, plus que ce que contenait la boite, ce fut l'intention qui le toucha. S'il n'avait jamais évoqué ses difficultés à ne pas oublier de se nourrir avec la zoomancienne, peut-être se doutait-elle qu'il ne voyait pas les heures passées, quand son regard suivait le long chemin de l'aiguille.

"Merci."

Et ça suffirait pour aujourd'hui, Maeve ne lui en voudrait pas d'opter pour la simplicité. D'un demi tour, il déposa la boite à côté de la caisse, assuré qu'il ne l'oublierait pas comme ça. Parfois, Davi perdait même ses précieuses lunettes quand il les déposait dans un rayon ou dans une armoire à matériel. Combien de fois avait-il fait le tour de la boutique en les cherchant, avant d'abandonner pour finalement qu'un·e membre de son équipe les lui rapporte ? Si ça pouvait prêter à sourire, lui s'agaçait intérieurement, de perdre aussi simplement ce qui lui était important.
Attrapant le cintre de la blouse au passage, il la posa sur son avant bras : à la lumière du soleil, la peinture semblait prendre vie, miroitant de milles et une nuances. Il ne le dirait pas, mais son inspiration dans le choix des nuances avait été les ailes des papillons baudroie. C'était dans ce genre de détails, que le zoomancien comprenait qu'il avançait lentement, mais surement, vers un chemin plus agréable.

"Regarde, on dirait presque un bijou. Entre l'assemblage des deux pièces et la peinture, je crois que c'est le vêtement sur lequel j'ai passé le plus de temps depuis le début d'année. Heureusement que le résultat me plait."

Léger rire, lui qui était si appliqué sur la moindre de ses créations au point d'en rêver.

"C'est bien que tu sois passée, j'avais une question à te poser et... J'ai encore oublié de te demander si tu allais bien."

S'il connaissait les conventions sociales, les suivre était une autre paire de manche. Davi ne s'embarrassait jamais de marque de respect quand il n'en voyait pas l'utilité ou que la personne en face ne la méritait pas. Ça avait donné lieu à des scènes d'anthologie, dont certain·es journalistes modes lui parlaient encore aujourd'hui ! Mais pour les gens appréciés, pour celleux qui comptaient, il aimait sincèrement demander des nouvelles.
Maeve Ó Fearghail
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07.2024






" Butterflies are beautiful, but the process of emerging from the chrysalis and spreading your wings can hurt like hell."
TW : anxiété

C'est peut-être quelque chose dans les murs, ou bien quelque chose dans l'entente discrète avec Davi, mais il y a quelque chose qui la ramène toujours à la familiarité de la boutique Assunção, depuis la première fois que le regard s'est posé sur la vitrine et une fois le sentiment de décalage passé. Peut-être que c'est dans les couleurs des habits qui lui inspire toujours une floraison d'émotions, ou bien dans les histoires que font éclore les détails des vêtements où rien n'est laissé au hasard, mais c'est probablement davantage dans les nuances passionnées que font bourgeonner chacun de ses échanges avec le créateur.

Habituellement, les silences ont quelque chose de dérangeants pour l'empathe - de ces choses qu'elle tente toujours de combler, d'éviter. Car il y a la peur d'avoir mal fait qui s'y glisse - d'avoir été maladroite ou de ne pas avoir assez fait. Les " et si je n'ai pas été assez clair ? ", les " et si ça sonne mal ? " et les " et si on attend que je dise quelque chose ? " qui résonnent trop souvent, dans les moments de blanc. Pourtant, avec Davi c'est différent. Elle les accepte et parvient même à s'y sentir à l'aise - car dans le silence, il y a les sentiments qui s'étirent, le seul souci de bien faire qui est palpable. Et c'est assez pour elle, de savoir que chacun‧e, iels font de leurs mieux, qu'il n'y a que la bienveillance en filigrane de ces moments où les mots en disent finalement moins, que la volonté glissé derrière chacune des intonations et des expressions étirés.

A la mention du choix du tissu, il y a le regard qui s'éclaire un peu et la curiosité qui y brille. « Du lyocell ?» Les dernières syllabes à moitié laissé en suspend, comme si elle cherchait une réponse dans le regard de Davi ou déjà, dans les tréfonds de ses pensées à se demander si elle avait déjà entendu ce mot. « Ils développent enfin de nouveau tissus plus responsables ?» Une sorte d'espoir au creux des yeux et le " enfin " qui glisse peut-être trop vite sur les lèvres‧ Car elle sait qu'il existe différentes alternatives aux fibres polluantes ou engendrant de la maltraitance, le véritable problème résidant plutôt dans leur accessibilité - à ses yeux. Si elle essaye de faire attention - que si elle le pouvait, il y aurait principalement du chanvre ou du lin sous ses doigts, elle n'a pas les moyens de se le permettre Maeve et n'est pas non plus ce qu'elle trouve le plus couramment dans les friperies où elle se rend. Et elle ne connaît pas tout non plus, passionnée mais pas incollable sur le sujet - alors ça l'intrigue, ce que le créateur mentionne.

L'illumination est un peu vive - le rappel soudain, qu'elle avait quelque chose pour Davi. Ne réalise qu'un temps trop tard - au pas de recul esquissé, qu'elle a peut-être été un peu trop brusque dans son geste et dans la tonalité de ses mots. Se dit qu'elle fera plus attention la prochaine fois.
Si elle croit lire la confusion ou la surprise peut-être, au creux des iris du styliste, elle ne s'en inquiète pas. Laisse l'attention papillonner ailleurs - le regard dévié sur un autre éclat de couleur, le temps que Davi décide comment réagir, ce qu'il veut faire de la boîte glissé entre ses mains. Sans qu'il ne se sente obligé, sans qu'il ne se sente piégé - car il n'y a que le plaisir d'offrir, l'attention plus tacite que des mots qui pourraient mettre mal à l'aise, dans son geste. Il n'y a pas d'attente - jamais. Alors à l'inspiration prise - celle qui lui fait reporter son attention sur les traits du brésilien, au sourire fleurissant sur ses lèvres à lui, il y a le sien qui s'étire en miroir et les fossettes qui se creusent, un vague geste de la tête en guise de " de rien ".

Au vêtement glissé sous les yeux et aux mots l'accompagnant, il y a un « C'est un bijou.» qui s'échappe dans un murmure, des mots qu'on ose pas dire trop fort de peur de perturber l'harmonie de l'instant. Le regard perdu sur les couleurs et les doigts qui osent à peine effleurer les détails qui lui avaient échappé de loin. Les mots qui ne sont pas offerts parce-qu'elle veut rassurer, complimenter ou gonfler l'égo, mais car elle les pense - trop sincèrement, trop admirativement, dans la définition la plus simple de ce qu'est un bijou : un ouvrage remarquable par la délicatesse de sa réalisation et des détails. « Aucune couleur n'a été laissé au hasard, pas vrai ?» L'écho d'un rire dans les mots, taquin et non mesquin, alors que les azur se décrochent enfin des nuances du vêtement pour retrouver celles du regard de Davi. Des inclinaisons d'évidence dans sa question - car elle commence à deviner l'exigence de l'artiste envers lui-même et son travail.

Et dans l'instant étiré, les mots qui se succèdent, il y a la surprise qui prend un peu. « Une question ?» Le regard qui papillonne - inattendue qui résonne dans les syllabes répétées, à se demander quelle question Davi pouvait bien avoir pour elle. L'esprit qui n'a pas le temps de s'égarer en possibilités diverses - qu'il y a le visage qu'elle secoue sous la négation, doucement, et la douceur qui se glisse dans la courbure de ses lèvres. La gestuelle qui assure un " c'est rien " à l'oubli des nouvelles demandées que l'artiste mentionne. « On est deux à avoir oublié.» L'amusement qui valse au creux des mots, ce n'était pas la première fois que ça leur arrivait - et ne serait sans doute pas la dernière. Maeve qui oubliait trop souvent aussi - ces formalités, trop prise dans l'instant, alors que ça lui importe tant de savoir comment ses proches vont. « Je vais bien, et toi ?» Repris - l'air de rien, comme si iels n'avaient pas oublié‧e‧s. Laisse un temps au silence - la possibilité aux réponses d'exister sans presser, avant de reprendre doucement. « Qu'est-ce que tu voulais me demander ?»

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juillet 2024 feat @Maeve Ó Fearghail  

TW : anxiété - hallucination auditives - symptôme de dépression en sous-texte - papillon

Un jour, il lui parlera du lyocell. Il lui expliquera que oui, d'autres solutions sont possibles, même si certaines sont coûteuses ou prennent plus de temps à produire que du polyester, ce qui ne plaît ni aux marques de fast-fashion, ni à une société qui réclame tout, tout de suite, à bas prix. Un jour, iels resteront pendant des heures après la fermeture, pour échanger autour de cet amour qui les unit, maudissant la fatigue pour apprécier la réciprocité d'une conversation passionnée. Iels oublieront même que sur la table, des carrés croquants au chocolat les attendent, pour leur redonner de l'énergie. Oh, Davi a tant envie de lui en montrer davantage, de ses trouvailles de tissus à ses idées crayonnées, celles qui commencent à prendre vie au-delà de la pensée. L'écouter s'étendre aussi, sur ses dernières broderies ou sur ses créations en crochet, d'apprendre avec elle de cet art dont il est novice. Réagir à son "enfin" en lâchant une critique cinglante sur les industriels, inattendue quand on ne le connaît pas, mais qui ne surprendrait peut-être pas Maeve. Quand on fait partie du Coven des Vergers, il y a des sujets qui font bondir notre cœur quelle que soit notre personnalité. Et puis, qui a dit que la douceur n'a pas le droit de se parer de fureur, quand le monde devient brasier ?

Mais aujourd'hui, il n'y aura ni longue conversation sur les tissus plus éthiques ou sur les autres vêtements en cours de confection, encore moins de débat sur ce qu'est une mode responsable (est-ce qu'elle existe ?). Seulement la gêne de lui demander ce quelque chose qui lui trotte dans la tête depuis des mois. Heureusement que Maeve a toujours le regard qui faut, pour l'aider à s'ancrer dans la réalité. Cette taquinerie qu'il reconnaît dans sa question sur le vêtement, sur ces nuances choisies avec précision, comme elle s'en doute déjà. Cet amusement dans le manque de conventions sociales, cette norme qui leur échappe souvent à toustes les deux et dont aucun·e ne s'embarrasse. Mais à son "je vais bien", le zoomancien a un sourire tendre, de ceux qui révèlent une fossette dans sa barbe fournie et font plisser ses yeux de contentement. Maeve va bien et ça le touche plus que cela devrait. À force d'échanger, iels commencent à gratter la surface de la personnalité de l'autre et c'est plaisant, de laisser le temps faire son travail. De se découvrir au rythme d'une passion en commun.

"Ça va aussi." Qu'il lui répond, d'une voix à peine audible, pour pas trop s'étendre, pour pas trop perdre en énergie alors que la suite, il le sait, lui coûtera le reste de sa journée. Il y a des fois où Davi a l'impression d'être une ampoule au filament brisé : toujours là, mais qui ne peut plus s'allumer. Qui ne peut plus baigner le monde d'une lumière qu'on aimait tant chez lui, bien discrète, mais si chaleureuse que même en silence, il contentait les Ancêtres. Une ampoule qui n'éclaire plus, ça ne sert pas à grand chose dans la vie. Seulement à se rappeler qu'il y a bel et bien eu un jour, une vie sans obscurité.

"Qu'est-ce que tu voulais me demander ?"
"Oui, euhm..." Un sourire, un peu plus faiblard que celui d'avant, un peu moins amusé aussi. "Je me demandais si tu accepterais de... Comment dire."

Il s'embourbe un peu, Davi, ne sait pas trop comment lui expliquer que sa magie lui échappe, que ses dons lui semblent de plus en plus fragiles, que son lien à la faune s'étiole au fil des mois. Comment on explique, que ce qui nous constitue, semble nous abandonner ? Une coquille vide, Davi l'est déjà même s'il a conscience aussi d'avancer, de marcher sur un chemin tortueux, mais qu'il espère un jour, devenir plus praticable. Sa future rencontre avec Aster l'aidera, il le sait le couturier. Ensemble, iels contacteront Liz et la route prendra une tout autre couleur, plus chaleureuse, moins grisâtre. Mais en attendant de s'en sentir capable, il ne peut décemment pas rester avec sa magie qui lui claque, littéralement, entre les doigts. Allez, demande lui. Elle ne va pas s'envoler de toute façon ! Bon, sauf si elle se transforme an papillon. Liz qui arrive toujours à point nommé et dont les mots lui dessinent un sourire attendri.

Sourcils froncés de courage, inspiration plus longue, il se reprend, le vêtement toujours entre les mains, tenu délicatement mais auquel il s'accroche bel et bien. C'est qu'il le rassure, cet habit qui a des allures de baudroie.

"J'ai des problèmes de contrôle avec ma... ma magie. Et comme tu es la seule zoomancienne en qui j'ai confiance, je voulais savoir si tu... Est-ce que tu accepterais de m'aider ?"

Regard rivé sur le visage de Maeve, pour maintenir le lien, pour éviter que les mots ne s'entendent pas et qu'il doive se répéter. Pour s'agripper à l'intensité qu'il perçoit en la sorcière devant lui.

"Je te payerai bien sûr. Comme des... cours particuliers." qu'il se sent presque obligé d'ajouter, pour s'assurer d'avoir été clair. Davi a besoin de quelqu'un pour le soutenir et le guider, pas simplement d'une voix rassurante. Pas simplement d'une petite voix dans son esprit, qui le maintient debout alors qu'il ne rêve que de s'envoler.

Maeve Ó Fearghail
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Maeve Ó Fearghail

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I ALMOST WISH WE WERE BUTTERFLIES
07.2024






" Butterflies are beautiful, but the process of emerging from the chrysalis and spreading your wings can hurt like hell."
TW : anxiété, insécurité - manque de confiance en soi

" Ça va aussi. " il y a le sourire qui s'étire un peu, les traits qui s'éclaire d'un contentement innocent. Il va bien et ça la rend heureuse. Elle aime toujours savoir que les autres vont bien, la soigneuse - mais avec Davi, c'est un peu différent. Ça a l'importance des personnes auxquel‧les ont commence doucement à tenir.

Et la demande reste en l'air - les airs dans lesquels elle a soudainement un peu plus de mal à y voir clair Maeve, au creux des traits du couturier - peut-être car il y a une tempête, une tumulte interne dont-elle ignore tout et à laquelle elle ne peut offrir que sa patience en faible lumière. Alors le regard reste accroché à celui de Davi, comme pour s'assurer de ne pas manquer un mot - et peut-être assurer qu'elle ne bougera pas, dans la constance de son langage corporel. Qu'il peut prendre son temps.

Pourtant, elle vacille un peu au " Je me demandais si tu accepterais de... Comment dire. ", au sourire qui perd de ses airs de lumière sur l'horizon et de la légèreté des airs qui semble s'appesantir un peu. Il y a quelque chose qui n'a plus l'air d'aller - sans savoir quoi, de courage qu'il semble falloir rassembler. Et il n'y a rien qui fait sens dans l'instant, pour la brune - sur qu'est-ce qui pourrait demander tant d'efforts à Davi. Alors elle se demande si elle a fait quelque chose de mal peut-être ? Est-ce qu'il veut lui demander de partir ? Est-ce qu'elle l'a dérangé, a été trop envahissante, mais qu'il ne sait pas comment lui dire ? Et dans la spirale des pensées - il y a ses doigts qui s'entremêlent, se raccrochent les uns aux autres comme pour éviter de se laisser trop dériver.

Mais elle était loin - tellement loin. " J'ai des problèmes de contrôle avec ma... ma magie. Et comme tu es la seule zoomancienne en qui j'ai confiance, je voulais savoir si tu... Est-ce que tu accepterais de m'aider ? " Il y a la surprise - dans les yeux, pas de celle qui juge, mais de celle qui est prise de court. Celle qui ne s'attendait pas à ça. Ni à cette confiance, ni à cet aveu qui fait un peu trop écho - qui révèle entre les mots une vérité qui n'a rien de lumineuse, contrairement au sourire que portait Davi un peu plus tôt.

Elle a le regard qui papillonne - un instant, et le silence qui s'étend celui suivant - le temps de mesurer ce que le couturier lui confie, le temps de trouver des mots qu'elle veut choisir avec soins, plutôt que dans un empressement maladroit. « Merci de ta confiance.» La reconnaissance - la considération sincère ourle les lèvres, brille au fond des yeux. C'est important pour elle - de l'en remercier, car elle est consciente que ça n'a rien d'anodin. Pas quand ça touche à ce qui fait d'elleux ce qu'iels sont - des sorcier‧es. Pas quand elle sait tout le courage que ça demande - d'oser reconnaître et demander, de l'aide. Pas quand - si elle, fait le choix d'y croire encore et encore, elle sait que parfois, faire confiance, ce n'est plus un choix possible - ou pas sans risquer d'y laisser un peu trop de soi.

Et elle est un peu moins vaillante quand elle reprend. Même si le regard ne dévie pas - qu'il reste accroché à celui de Davi, car elle n'a pas envie qu'il puisse croire que l'envie est à fuir. « Mais je ne pense pas que je suis la personne à qui tu devrais demander ça.» Il y a un sourire désolé et peu de gêne au fond de la voix - pas de refuser ou de ne pas savoir comment le faire, car il n'y a pas de refus claire dans ses mots ni même dans son esprit. Juste la certitude qu'elle n'est pas la mieux placée pour l'aider. Qu'elle n'est pas assez bien pour ça et que Davi mérite mieux. Comment pourrait-elle être qualifiée pour l'aider, alors qu'elle-même a longtemps eu tant de mal avec l'enchantée ? Sans se dire que, peut-être, ça lui permettrait de le comprendre d'autant mieux.

Il lui faut un instant - avant de compléter, pour ne pas laisser penser qu'elle n'en a juste rien à faire. « Je - J'ai longtemps eu des problèmes avec ma magie aussi, plus jeune. Ça c'est réglé avec le temps, mais... Ça reste pas parfait, alors c'est pour ça que... Je suis sans doute pas la mieux placée pour t'aider.» Et il y a la honte qui se glisse près du cœur, le regard qui finalement, quitte celui de Davi pour venir chercher le sol. Car ça a cet effet là - d'avouer pouvoir avoir du mal avec soi-même, une honte qui ne vous lâche pas - qu'importe qu'elle soit passée ou présente, reste en tout temps. Et c'est peut-être car elle sait combien c'est délicat comme aveu - qu'elle ne demande pas " pourquoi ? " à Davi. Qu'elle ne lui demande pas de précision sur ce qui lui pose problème à contrôler sa magie ; il lui en parlera s'il en a envie. S'il lui fait assez confiance et s'il est prêt pour ça. Elle, ne l'a jamais vraiment été - même avec elle-même, elle n'a jamais totalement reconnu pourquoi gamine, elle a tant espérer perdre l'enchantée (si elle avait su, combien elle se serait détestée d'avoir jamais nourrit cet espoir, le mois suivant).

Et elle relève le regard vers Davi - dans une tendre gêne, à se sentir un peu bête au milieu de son " ni oui ni non " répondu - mais surtout pas non et à rester là. Parce-que ça, ça lui semble être la chose à faire, c'est ce qu'elle veut faire - à défaut de vraiment savoir quoi dire. Le sourire un peu maladroit - mais courbé par la bienveillance, la compréhension. Elle voudrait juste lui dire " oui, bien sûr " - mais elle croit pas assez en elle pour vraiment croire pouvoir l'aider correctement. Et elle voudrait juste lui dire que ça ira, avec sa magie. Parce-qu'elle y croit, fait le choix d'y croire encore et encore - que ça finit toujours par aller.

Crédits : Booksandcaffiene (icon) ; Jeanette LeBlanc (quote)
Davi Galhardo Assunção
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Tuer le temps : Couturier et créateur de la marque Assunção. Demi-couture et haute-couture qui privilégie l'upcycling et les tissus vegan pour une mode plus slow et respectueuse de toustes.

Familier : Liz était un papillon baudroie, aux ailes dorées, décédé en 2019 dans les incendies ayant ravagé l'ouest de l'Amazonie. Compréhension récente de son entière disparition. Plus d'âme à chérir, seul le silence à accepter.

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I almost wish we were butterflies

juillet 2024 feat @Maeve Ó Fearghail  

TW : anxiété - incendies - sous-texte : symptôme de dépression et de PTSD, mort par incendie.

Pendant un instant, il a la sensation d'avoir été trop vite. Trop loin. De l'avoir mis dans une situation gênante, en voyant ses yeux s'arrondir et le silence remplir l'espace. Quelle idée il a eue, à lui demander son aide entre deux étagères alors qu'elle n'est pas venue pour ça. Pendant un trop long instant, il a envie de faire marche arrière, de rattraper ses mots un à un, d'avaler sa langue et de se terrer dans l'arrière-boutique, là où il ne merde pas, au moins. Pourquoi est-ce si compliqué ? Pourquoi a-t-il l'impression qu'à chaque pas vers l'avant, il a la sensation d'être ramené en arrière comme si un élastique l'empêchait de grappiller le moindre centimètre supplémentaire. Il a sûrement voulu aller trop vite, Davi, a tenté de couper l'élastique, de le scier avec son courage, de l'étendre au-delà de la réalité, si loin des possibilités.

Mais il s'agit de Maeve. Et Maeve ne piétinera pas ses mots. Elle en prendra soin, même si elle n'accepte pas. Bien pour ça, que Davi l'a choisit, elle. Bien pour ça, qu'il a eu le cran de dépasser son angoisse pour tendre les doigts vers la lumière qu'est Maeve.

Et y'a quelque chose d'autre qui s'allume en lui, en prenant conscience qu'il a mis des mots sur une douleur honteuse. Il n'arrive pas encore à savoir quoi, mais ça pulse un peu, dans sa mâchoire.

"Merci de ta confiance."

Il ne répond pas, ni par la verbe ni par les gestes, les émotions cadenassées pour éviter de déborder. C'est qu'on ressent fort, quand on est un Vergers. Alors deux dans la même pièce, ça se noie assez vite. Ça éclabousse tout et pour contrer l'effusion, Davi a ce réflexe de contenir son empathie depuis petit. À Rio Branco, certain·es disaient que c'était pour ça qu'il était toujours dans son coin à cueillir des fleurs de Jasmin ou à marcher au bord du fleuve. Qu'il préférait se fermer aux autres, car tout était trop vif, trop joyeux, trop émouvant pour lui. Qu'il aurait besoin de temps pour apprendre à consolider cette partie de sa magie, mais qu'en fin de compte, il serait l'un des cœurs les plus éclatants de la région. S'iels avaient su, qu'il finirait même calciné.

"Mais je ne pense pas que je suis la personne à qui tu devrais demander ça."

Accroché au regard de Maeve, il ne réagit toujours à ses mots. Il ne répond pas non plus à son sourire peiné et s'en voudra plus tard. Le non se lit entre les lignes, Davi en est certain. Mais y'a aussi quelque chose d'autre, qu'il n'arrive pas à capter. Comme si une information lui manquait pour comprendre l'entièreté. Alors, même si son silence sonne un peu froid, même si on dirait qu'il a mis le temps sur pause, à lui de lui offrir l'espace nécessaire pour s'exprimer, elle qui lui a laissé le temps d'attraper ses idées et de les coudre les unes aux autres. Et puis, ce qu'il lui demande, Davi, ce n'est pas un service habituel. Ce n'est pas un simple "peux-tu porter cette pile de tissus dans l'atelier ?" C'est un partage de son intimité, de ce qui le terrifie, un rappel constant aussi des incendies de 2019. Voir la forêt s'embraser et les vies s'effilocher a laissé une empreinte noircie sur l'âme du brésilien. Et s'il a fallu des années pour qu'il en prenne conscience, sa magie, elle, n'a pas attendu qu'il ouvre les yeux sur les conséquences du traumatisme. Elle s'est lentement, mais sûrement, délier de lui.

"Je - J'ai longtemps eu des problèmes avec ma magie aussi, plus jeune. Ça c'est réglé avec le temps, mais... Ça reste pas parfait, alors c'est pour ça que... Je suis sans doute pas la mieux placée pour t'aider."

Et à l'instant où le regard de Maeve dérive, Davi abandonne une micro-expression qui transpire l'incompréhension. Son front se plisse légèrement, pas au niveau de ses sourcils froncés dont toute sa clientèle a l'habitude après quelques années, mais assez pour dévoiler les questions qu'il a sur le bord des lèvres. Il ne savait pas pour sa magie. S'il avait eu la moindre suspicion, il aurait réfléchi à une autre façon de lui demander pour ne pas qu'elle se sente obligée de livrer un peu d'elle pour s'expliquer. Car c'est Maeve, et Maeve ne l'aurait pas laissé avec un simple "non, je ne suis pas la bonne personne". Maeve a besoin de s'expliquer, comme lui a besoin de garder le silence longtemps avant de choisir quatre mots qui en signifient cent.

Quand elle relève la tête, c'est son sourire qui lui, lui fait finalement baisser les yeux. Parce qu'il y lit de la gêne, de la tendresse aussi et un "désolée" qui n'a pas sa place entre elleux.

"Merci." Pour lui avoir répondu, pour lui avoir confié cette partie de son passé, pour ne pas s'être moquée. Pour comprendre. "Avec ce que tu me partages, tu... tu es justement la personne la mieux placée. Car tu sais, ce que ça fait. Car tu as ressenti, ce que ça faisait."

Et il s'en veut de continuer, de donner l'impression d'insister auprès de Maeve, alors que son regard est toujours bas, rivé sur le bout de ses chaussures. Davi est tellement loin de l'image du créateur de mode qu'on retrouve sur papier glacé. Toujours les mêmes vêtements au fil des saisons, toujours les mêmes bottines qui commencent à prendre de l'âge, toujours les mêmes boucles brunes emmêlées, toujours cette barbe qui manque d'allure tant il ne s'en occupe pas. Il n'y a que lorsqu'on l'interview, qu'il fait un peu d'effort pour la marque (comprendre : se coiffer). Et s'il aime la routine Davi, c'est surtout compliqué pour lui de prendre soin de la personne qu'il est. De se créer des bulles de plaisir au-delà de la couture. Mais petit à petit, il grappille des instants de joie comme avant-hier, en ramenant chez lui une petite Monstera variegata en mauvais état. Elle était posée dans la rue, avec une note "si un·e botano veut s'en occuper, elle sera mieux chez vous". Davi n'est pas botanomancien, mais les Monsteras, il s'y connaît. Et voir la plante trôner sur sa table à manger l'a rendu fier, ce matin. Il lui a même parlé un peu trop longtemps, du beau temps et du soleil qui lui fera du bien, sur ses feuilles parsemées d'étoiles.

"Je suis content de t'en avoir parlé. Et que tu m'aies expliqué."

Si la connexion entre les deux prises de parole n'est pas claire, il y a un "je comprends" qui se glisse dans cette réponse. Il ne lui demandera plus, n'insistera plus, car c'est à Maeve de décider. Lui est déjà heureux d'avoir exprimé ce qu'il a sur le cœur depuis des années, et tellement fier qu'elle se sente assez en sécurité pour lui confier son bout de vie. Il n'a pas besoin de plus, Davi. Sa magie attendra et si cela ne se règle pas, ce ne sera pas si grave. Car mettre des mots sur ce manque lui a fait réaliser quelque chose : il y a plus important, comme la confiance en l'autre. C'est ça qui pulse en lui depuis qu'il a mis des mots sur sa honte. C'est ça, qui lui donne envie de sourire alors que le moment n'est pas vraiment propice à la joie.

Mais c'est déjà trop tard. Iels avaient raison à Rio Branco. Davi a le plus lumineux des visages quand il abandonne son étau.


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