Kings of the night w/Ennis

tw : aucun.
Soundtrack : Rob Orbison

Qu’on se le dise, l’heure était grave. Oh, pas réellement en fait mais pour Dubh, les signes étaient là et c’était bien suffisant. A savoir qu’Ennis était en train de s’encrouter dans sa vie et que non, merci, il était bien trop jeune pour ça. Dubh s’était donc senti investi d’une mission, qui consistait à sortir son frère du marasme ambiant de sa vie pour lui apporter la touche de légèreté qui lui ferait du bien. La touche Dubh, en somme. Ni une ni deux, l’aéromancien avait sommé son coloc babysitter dans l’âme de s’occuper de son neveu pour proposer à son frère une soirée sans prise de tête. Pas trop besoin de batailler qu’Ennis avait accepté, et trois jours durant, Dubh avait trépigné de se retrouver avec son adelphe en tête à tête. Des gens précieux dans son entourage, il en avait. Mais Ennis et Runa avaient toujours eu ce privilège particulier, ce lien qui ne s’expliquait pas. Que personne ne comprenait à part eux. A trois, ils étaient plus forts que le reste du monde. Mais en duo, c’était quelque chose aussi. Et le duo des deux frères valaient son pesant.

Très vite, Dubh avait embringué son frère dans une virée shopping sous prétexte que he, l’uniforme, ça ne faisait pas tout. En vrai, il y avait bien une idée en tête mais la principale, c’était de passer un bon moment. Dubh avait donc misé sur sa friperie préférée, où le vendeur en charge était un pote - ex-amant aussi, ça aidait - qui leur fournit la partie essayage avec supplément bière s’il vous plait, pour tenter les looks qui leur faisaient envie. « Attends maintenant j’ai la pression sur mon look, faut que j’ai l’air méga stylé. » Pas comme si sa coloc et meilleure amie pouvait l’habiller comme un prince, mais l’argument logique rapport à son nouveau job irait tout à fait bien à Ennis qui se prêta au jeu des essayages. « Seb, put the record oooon. » Le vendeur leur cala une playlist tout à fait retro et entraînante dans le magasin vide alors que les frangins enchainaient les looks. Dubh avait déjà les bras chargés de cintres, option motifs à foison parce que tel était le chemin qu’il avait choisi pour se fringuer. Pour ce qui était d’Ennis, Dubh avait aussi fait sa petite sélection, et lui glissa en cabine une chemise à motifs triangle pas tout à fait dans ses habitudes, mais qu’il était persuadé qui lui irait fort bien.

Habillé donc d’une chemisette beige à motifs lavande excentrique qui lui allait comme un gant - comme beaucoup de choses - Dubh attendait dans le fauteuil que son frère daigne sortir de la cabine avec la tenue choisie. Avec ça, il avait poussé un jean slim qui faisait un fessier d’enfer, aussi parce que la suite de la soirée était pour lui toute dessinée. « Bro, est-ce que t’es conscient de l’héritage des Ó Fearghail ? » Plongeant sa moustache inexistante dans sa pinte, Dubh se délectait du dialogue. « Non mais parce que maman nous a laissé un gros manque affectif paternel évident, mais aussi un boule que tout Edimbourgh nous envie. Ramène le tien de derrière le rideau, le peuple attend. » Ca n’était pas trop le genre d’Ennis que de jouer les Don Juan mais eh. Il avait la gueule et le charisme de la famille, même s’il n’en était pas conscient. Et il allait faire chavirer des coeurs dans le bar où ils iraient, qu’on se le dise. Ennis avait le droit un peu à ça. A se sentir séduisant, et à voir l’effet qu’il faisait aux autres. Ce soir, Dubh s’en portait garant. Quitte à rentrer bredouille, mais eh, il pouvait bien faire l’effort. Pour son frère, il était bien prêt à tout.

tw : aucun.
Ennis était réellement ce que l’on peut qualifier de forte tête, entêté et borné, il est difficile et généralement impossible de le faire changer d’avis quand il prend une décision. A l’exception de Dubh, son entrain légendaire et sa tête surement encore plus dure que la sienne. Sans comprendre pourquoi, son frère légèrement ainé, s’était mis en tête de le sortir de chez lui et de l’occuper. Il ne l’avait pas exprimé directement mais le brun connaissait suffisamment son frère pour comprendre ce genre d’attention. La seule chose qui lui échappait, c’était la raison. Cory mis entre les mains du colocataire de Dubh, un babysitter hors pair que le petit adore, Ennis n’avait plus la moindre excuse pour se désister. Il n’en avait pas vraiment envie non plus, mais il avait bien trop de préoccupation en tête.

Le programme de la journée défini, c’était dans une virée shopping qu’il s’était fait entrainé. Pas son programme préféré, Ennis n’avait pas passé une journée dans les boutiques depuis de trop nombreuses années. Pourtant, cette idée ne l’enchantait pas, parce qu’il n’y voyait pas d’intérêt, ou parce qu’il ne parvenait pas à se sortir la tête du travail. Entrainé dans une friperie, il laissait l’énergie de Dubh le détendre, l’entrainer et le faire sourire. Finalement, ce n’est pas si terrible. Son frère à le pouvoir de rendre chaque instant magique, et c’est le cas ici. Bière à disposition, une playlist plutôt sympa et un jeu d’essayage plutôt ludique. Il se retrouve avec une multitude de tenue dans les mains à essayer, se sent parfois mal à l’aise mais apprécie se prendre au jeu.

Quand il aperçoit cette chemise à motif, bien loin des couleurs unies qu’il aime porter, il l’observe silencieusement un sourcil arqué. Mais il l’essaie, retire ses vêtements pour enfiler ceux choisis par ce frère aux gouts bien opposé au sien. Le jean, bien trop serré le rend mal à l’aise. Il essaie avec ses mains de l’ajuster pour l’écarter un peu mais en vain. Il sort, mal-à-l’aise et attend les commentaires de son frère. « Quel héritage ? » Un nouveau sourcil arqué, il lève les yeux au ciel au commentaire du blond lorsqu’il évoque le manque affectif parternel mais encore plus quand il parle de son derrière. « En parlant de mon cul, c’est quoi ce pantalon atroce, j’ai l’impression qu’on me comprime les … Bref comment t’arrives à porter ça ? » Il ouvre le bouton pour respirer un coup. Le sorcier n’était pas costaud, plutôt du genre à entrainer son corps mais il se sent pourtant un peu à l’étroit. « La chemise en revanche, j’aime bien finalement. » Il se regarde dans le miroir, tourne et hausse les épaules. « Y a pas moyen pour le jean par contre, tu m’trouve autre chose ! »